La période sensori-motrice Les 6 sous

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La période sensori-motrice Les 6 sous
Les 6 sous-stades
Stade réflexe du premier mois
Stade des réactions circulaires primaires (1 à 4
mois ½)
Stade des réactions circulaires secondaires (4mois
½ à 8-9 mois)
Stade de coordination des réactions secondaires
(8-9 mois à 11-12 mois)
Stade de différenciation des schèmes d’action par
réaction circulaire tertiaire et de découverte de
moyens nouveaux par expérimentation active (1112 mois à 18 mois)
Stade d’acquisition du premier invariant et mise en
place de la structure de groupe (18 mois à 2 ans)
I.
La période sensori-motrice
II.
III.
IV.
La construction de l’intelligence à
partir des sens, de l’action et des
déplacements
V.
VI.
Le stade réflexe
Réflexe: montage comportemental dont la fonction
est l’adaptation.
z
z
grasping réflexe (réflexe d’agrippement), réflexe de succion
(et déglutition),…
score d’Apgar sur 10, à la naissance et à 5 minutes.
Le réflexe fonctionne dès la naissance, mais a
toujours besoin d’exercice pour s’adapter à la réalité
extérieure.
Au fur et à mesure de l’exercice, le réflexe va
évoluer, se perfectionner et donner lieu à la
constitution de schèmes
Stade des réactions circulaires
primaires
Définition : répétition intentionnée d’un
premier résultat obtenu la première fois par
hasard, et qui a été source de plaisir. Il y a
recherche intentionnelle d’un bien-être (non
consciente).
z
z
z
Schème visuel : balayage de l’environnement pour
rechercher une forme ou une couleur qui lui a
apporté du plaisir (hoche la tête pour jeu
ombre/lumière)
Schème relatif à la phonation: les gazouillis
Schème de préhension: saisissement répété d’un
objet froid ou chaud ou doux
Du réflexe au schème: exemple
du réflexe de succion
Naissance :
z
z
réflexe qui remplit une fonction spécifique : l’alimentation.
déclenché par n’importe quel stimulus (si on met un doigt
dans la bouche du nouveau-né, il tête).
Progressivement il devient spécifique :
z
z
l’enfant apprend à différencier le mamelon ou la tétine
Il rejette, lorsqu’il a faim, les autres objets non susceptibles
de l’apaiser.
Lorsque le réflexe se modifie pour remplir d’autres
fonctions (que la fonction initiale) on peut parler de
schème
z
exemples : la succion devient un moyen d’appréhender les
objets… ; sucer son pouce pour se faire plaisir…
Coordination main/bouche
L’enfant met volontairement son pouce dans
la bouche
Préhension vraie
z
z
z
l’enfant saisit ce qu’il voit sans limitation relative à
la position de la main, c’est-à-dire que même
lorsque sa main est en dehors du champ visuel ;
l’enfant porte devant ses yeux tout objet saisi par
hasard en dehors du champ visuel ;
l’enfant devient capable de diriger son regard vers
sa propre main, lorsque la main de l’enfant est
maintenue immobile par l’expérimentateur
1
Stade des réactions circulaires
secondaires
Première différenciation entre le sujet et l’objet
z
Passage d’une centration sur le corps à une centration sur
les choses
z
z
reproduction de comportements: son de cloche quand il tire la
ficelle
Début de différenciation moyens/buts
z
Exemple: tintement du hochet lorsque l’enfant se secoue…s’il
voit un autre hochet, l’enfant va se secouer pour essayer
d’obtenir ce son, de même s’il entend le son du hochet, il va se
secouer pour reproduire le son…
Apparition de la causalité
z
Découverte du lien causal entre un résultat empirique et une
action quelconque
Stade de coordination des
réactions secondaires
L’enfant invente de nouveaux moyens pour arriver à
ses fins (coordination et mobilité des schèmes)
Coordination des moyens et des buts
z
Naissance d’une forme élaborée d’intelligence :
l’intentionnalité
z
z
Attention: il ne s’agit pas de représentation. L’objet
est recherché car il vient d’être perçu (action en
cours, ensemble d’indices ou signaux actuels
permettent de le retrouver) = chaton 4 mois
L’enfant choisit des moyens appropriés pour parvenir à
l’objectif qu’il s’est fixé.
Stade de différenciation des
schèmes d’action
Permanence de l’objet (début)
Fondement de notre représentation du réel
l’objet existe même lorsqu’il est caché, et
l’enfant est capable de le rechercher
activement
Tournant décisif: les choses existent en
dehors de son regard, il va donc pouvoir
penser le monde
Exemple: écarter un obstacle pour s’emparer d’un objet ou
encore toucher la main de l’observateur (schème- moyen)
pour qu’il actionne une poupée qui chante (schème- but).
L’enfant ne répète plus des mouvements
connus, mais il les gradue, les modifie dans
le but d’en étudier la nature
Expériences pour voir
z
taper sur une balle de plus en plus fort pour en
étudier le rebondissement… lâcher un objet à
partir de différentes positions et selon différentes
orientations du bras pour étudier le mouvement de
chute de l’objet
Recherche de moyens nouveaux
Permanence de l’objet pas totalement acquise
Conduites caractéristiques
la conduite du support
z
tirer la couverture pour atteindre l’objet posé dessus
la conduite de la ficelle
z
z
Début d’intériorisation des schèmes
Solution de quelques problèmes
z
tirer la ficelle à laquelle est attaché l’objet pour le
prendre
la conduite du bâton
z
Stade d’acquisition du premier
invariant
se servir d’un bâton pour attirer à soi un objet éloigné
le moyen est un véritable instrument coordonné à un
but posé d’avance et il a fallu que l’enfant comprenne
au préalable la relation du bâton et de l’objectif pour
découvrir ce moyen (schème moyen subordonné au
schème but)
z
L’enfant ne tâtonne plus mais trouve brusquement
la solution par combinaison mentale des schèmes
d’action
Exemple de Jacqueline, de l’herbe et de la porte
Apparition de la fonction symbolique ou
sémiotique
z
L’enfant peut imaginer, se représenter la
trajectoire invisible d’une balle, il imite les gens en
leur absence
2
Le schème de l’objet permanent
L’enfant cherche l’objet en A, B, C…
même si les déplacements sont
invisibles.
La fonction sémiotique
L’objet est définitivement constitué
puisque la loi de ses déplacements est
entièrement dissociée de l’action propre
Charnière entre le stade sensorimoteur et le stade de préparation et
d’achèvement des opérations
concrètes
définition
Signifiant / Signifié
La fonction sémiotique est la capacité
d’évoquer des objets ou situations non
perçus actuellement en se servant de signes
ou de symboles
Signifiant : ce par quoi on signifie, on désigne, on évoque
Signifié : ce que l’on veut dire, ce dont on parle, ce à quoi le
signifiant renvoie, le référent
Stade sensori-moteur
La pensée représentative débute, par opposition à
l’activité sensori-motrice, dès que, dans le système
des significations constituant toute intelligence et
sans doute toute conscience, le « signifiant » se
différencie du « signifié »
z
z
z
z
Signifiants = indices permettant la reconnaissance des objets.
L’indice est un aspect de l’objet
Le signifiant n’est pas différencié du signifié
Exemples
z
z
(La formation du symbole chez l’enfant, p. 172)
Les 5 manifestations de la
fonction sémiotique
Signes et symboles
Signifiants différenciés de leurs signifiés
Le symbole
z
z
signifiant « motivé », témoignant d’une certaine
ressemblance avec son signifié.
Pour Piaget, le symbole est individuel.
z
l’enfant va représenter à sa manière (individuel) par le dessin
(qui est le signifiant) un objet (qui est le signifié)
Le signe
z
Signifiant « arbitraire », lié au signifié par une convention
sociale
z
z
Symbole mathématique, feu tricolore
Le signe est collectif
le bébé reconnaît à un certain bruit causé par le vide d’air qu’il approche
de la fin de la tétée, et au lieu d’insister, il rejette son biberon…
un enfant pourra aller chercher un jouet derrière un fauteuil si
seulement une petite partie de l’objet dépasse… ou sous une
couverture à partir de l’indice que constitue le renflement provoqué par
la présence de l’objet…
l’imitation différée
z
en dehors de la présence du modèle
l’image mentale
z
évoquer mentalement quelque chose d’absent (imitation
intériorisée)
le jeu symbolique ou jeu de fiction
z
faire semblant de…, faire comme si)
le langage
z
permettre l'évocation sous forme verbale d'un objet ou d'un
événement absent
le dessin
z
représenter quelque chose par une trace graphique
3
L’imitation
Définition
« L’imitation constitue tout à la fois la
préfiguration sensori-motrice de la
représentation et par conséquent le
terme de passage entre le sensorimoteur et celui des conduites
proprement représentatives »
Acte par lequel un modèle est reproduit
(La psychologie de l’enfant, pp.43-44)
Intention de la part du sujet
À reproduire un modèle extérieur
Piaget : « les conduites de reproduction
active des modalités perçues du
comportement d’un autre être »
Reproduction active
Stade II
Imitation sporadique (échopraxie)
z
z
Contagion vocale
Imitation mutuelle:lorsque l’expérimentateur imite
l’enfant lui-même (en produisant le même son que
lui…), l’enfant ne fait pas d’effort pour s’adapter au
son entendu, mais simplement pour conserver
celui qu’il émettait juste avant, et l’imitation
prolonge sans plus la réaction circulaire
assimilation directe du modèle au schème
propre
Stade III
imitation systématique mais limitée :
z
L’enfant n’imite que ce qu’il sait imiter (s’il dispose
du schème correspondant)
z
z
z
z
L’enfant n’imite pas le nouveau
Un geste modèle n’est imité que s’il est assimilé à
un schème tout constitué
L’enfant n’imite que ce qu’il se voit faire
(importance du contrôle visuel)
z
Stade IV
L’enfant imite des mouvements déjà exécutés
(i.e. qui appartiennent à son répertoire) de
manière invisible sur le corps propre
z
Exemples: tirer la langue, mouvements de la
bouche, sucer son doigt
Début d’imitation de modèles sonores ou
visuels nouveaux (pas trop quand même)
z
z
Accommodation des schèmes déjà construits
Exemple : quand l’adulte fait « gaga » (son
nouveau), J (0 ;9) va essayer « mama » « aha »,
« baba » , « vava » et enfin « papa ».
dans le domaine de l’imitation vocale, l’enfant est
capable d’imiter presque chacun des sons qu’il sait
émettre spontanément, à condition qu’il arrive à isoler les
sons de la masse phonique
L’enfant n’imite que les mouvements qu’il se voit faire.
Les mouvements relatifs à la bouche ne sont pas imités
Stade V
imitation systématique du nouveau, y compris
des mouvements invisibles du corps propre
z
z
accommodation par tâtonnement dirigé et
systématique
Coordination et différenciation de schèmes
L’enfant procède par expérimentation active
en appuyant sa recherche sur ce qu’il sait
déjà
z
Exemple de Jacqueline mettant le doigt sur son
front
4
Stade VI
L’enfant va imiter d’emblée un geste
complexe inconnu comme si
l’accommodation s’effectuait intérieurement
et sans tâtonnements externes
Apparition d’imitations différées
z
Existence d’une image mentale
Imitation d’objets matériels servant à leur
représentation
z
z
Exemple de Lucienne et de la boîte d’allumettes
Exemple de Jacqueline et de la poupée
Synthèse sur l’imitation
Primat de l’accommodation
Stade I à IV : imitation immédiate, liée à la
présence de l’objet
Stade VI: imitation libérée des exigences
sensori-motrices, différée
L’imitation permet l’évocation de modèles
absents: elle permet de fournir des signifiants
Le jeu
Expérience de Lézine, Sinclair de Zwart & Stambak
(1973) sur l’évolution du jeu
But: analyser les débuts de l'utilisation de signifiants
différenciés chez les jeunes enfants en regardant de
près l'évolution des conduites de jeu symbolique
avec des objets
Matériel
z
z
Catégorie 1 : objets de la vie quotidienne à la crèche
(éponge, cuillère, timbale, pot, assiette)
Catégorie 2 : jouets de 2 sortes
z
z
z
jouets- accessoires : brosse, miroir, balai, plumeau, biberon, en
miniature
autres jouets : poupée, poupon, ours en peluche, livre
Catégorie 3 : objets sans signification particulière : papier,
chiffons
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