Mystère sur l`alpage, Flora Berger, Editions Le Lutin Malin

Transcription

Mystère sur l`alpage, Flora Berger, Editions Le Lutin Malin
Mystère sur l’alpage, Flora Berger, Editions Le Lutin Malin
Avec sa chienne Biscotte, la petite Julie ( 10 ans ) cherche un moyen pour pouvoir participer au travail de son
grand-frère Loïc qui vient d’être engagé comme aide-gardien au Refuge de l’Estrop.
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Mon grand-frère Loïc a de la chance. Il va travailler comme gardien de refuge et pourtant il n’a que seize
ans. Bien sûr, il ne sera pas seul, il ne sera pas le patron et si le frère d’Éric ne s’était pas désisté au dernier
moment, il n’aurait pas pu le remplacer, il se serait contenté d’un petit boulot en ville.
Maman a bien eu quelques réticences au début pour accepter de le laisser partir, mais il en avait tellement
envie, et il a si bien su la convaincre !
Elle m’a dit : « Je le sens solide ton frère, et puis cet Éric m’inspire confiance. »
Moi, je sais pourquoi : il est poli, il s’habille sport, ses cheveux sont propres…pour les mamans, ce sont des
détails qui comptent !
Papa, lui, a été plus pointilleux, il lui a fallu des précisions quant à l’organisation matérielle et financière de
la saison : un refuge, c’est avant tout un hôtel. Enfin… rustique l’hôtel, il ne faut pas s’attendre à une
baignoire dans chaque chambre. D’ailleurs, dans ce refuge-là, il n’y a pas de chambre du tout et même pas
de douche.
Moi, ça ne me surprend pas. L’été dernier à Saint-Véran, nous avons passé une nuit en refuge, ce n’était
pas le grand confort, mais je ne m’en étais pas fait la réflexion, ça m’était bien égal.
A quoi ressemble un refuge ?
Les dortoirs n’ont rien à voir avec ceux des pensionnats ou des colonies de vacances : c’est une sorte de
grande estrade surélevée, avec un étage, qui tient lieu de sommier et où les matelas sont posés les uns à côté
de autres. On dort là, sans choisir sa place, même si on ne connaît pas son voisin d’oreiller.
Pour se laver, il n’y a que des lavabos mais de surcroît, l’eau est gelée. C’est dire qu’on ne se lave pas trop !
Dans la salle commune s’étirent de grandes tables et, comme pour les lits, on ne choisit pas toujours son
vis-à-vis. Comme cela, on fait connaissance en ne parlant, généralement, que de sommets, de météo et de
courses à venir.
Papa raconte qu’autrefois, les refuges étaient encore plus rustiques qu’aujourd’hui. Les jours de grande
affluence, si l’on arrivait trop tard, on trouvait des gens installés dans chaque recoin : couchés sur les bancs,
sur et sous la table, et même parfois, sur les étagères : on ne pouvait pas renvoyer un alpiniste qui arrivait à
l’improviste.
Aujourd’hui, il faut réserver sa place : « Les temps changent » aime bien conclure Papa qui donne
l’impression d’avoir vécu cent ans.
Dès qu’il a su qu’il avait une chance de seconder Éric, et dès qu’il a compris que son rôle serait avant tout
celui de porteur, il a décidé de se préparer physiquement.
Le cross lui a donné des mollets d’acier, des cuisses en béton, mais il prétend que ses épaules ne sont pas
assez larges. Or, il lui faudra descendre une ou plusieurs fois par semaine jusque dans la vallée, sans traîner
en route, et remonter les vivres destinés à la clientèle.
Bien sûr, en début de saison, courant juin, c’est un hélicoptère qui viendra déposer tout ce qui est lourd et
non périssable : bouteilles de vin et de gaz, sacs de riz et de ciment, boîtes de conserve et de clous, ils
arriveront pareillement par la voie des airs. J’aimerais bien assister à la livraison !
Par la suite, tout se fera à dos d’homme et l’homme en question, ce sera surtout Loïc !
Éric qui a réussi son brevet d’Accompagnateur en Moyenne Montagne connaîtra sa première saison de
gardien : il leur faudra s’entendre parfaitement, pouvoir se compléter et se faire mutuellement confiance
pour que tout se passe bien dans la solitude des cimes.
Dès que les dernières neiges ont commencé à fondre, ils sont montés dans leur massif pour vérifier l’état
des sentiers et repérer les différents itinéraires car ils devront être capables de conseiller et de renseigner les
randonneurs, de leur garantir un minimum de sécurité.
Mon oncle, tout comme son beau-frère, pose des questions d’ordre pratique. Ainsi, comment le jeune
homme va-t-il pouvoir payer l’héliportage ? Cela coûte très cher.
Loïc explique qu’ils vont profiter des livraisons de sel pour les troupeaux du massif mises en place par la
Chambre d’Agriculture. Le pilote n’aura qu’à faire un détour par le refuge et facturera le temps de vol
supplémentaire. Il se trouve que la famille d’Éric connaît le pilote et a obtenu un prix d’ami.
50
55
- Tâchez de ne rien oublier, plaisante mon oncle, sinon, ça va retomber sur tes épaules, c’est le cas de le
dire !
Peu à peu, l’enthousiasme de mon frère s’atténue et tout le monde paraît pensif. Un peu d’inquiétude
assombrit les esprits : les deux garçons manquent d’expérience et le travail qui les attend est considérable. Il
faut tout prévoir, tout acheminer, mais aussi remettre en état après un long hiver, calculer les prix, étudier la
publicité qui devra précéder l’ouverture, aller voir la presse… une infinité de tâches les attend alors même
que les vacances n’ont pas commencé et que Loïc doit encore fréquenter le lycée.
Il suffirait, il en a bien conscience, d’un oubli ou d’une négligence pour que la machine s’enraye.
début juin…
60
65
Les garçons n’avaient sans doute pas imaginé toute l’ampleur du travail ou du moins, avaient compté sans
les imprévus. De petits problèmes techniques sont venus perturber l’organisation et c’est Éric, surtout, qui a
dû se débrouiller pour trouver des solutions à droite et à gauche.
Le jour de l’ouverture n’était plus très éloigné. L’hélicoptère avait livré sa cargaison mais les denrées
n’étaient pas encore au complet. Loïc nous a confié un soir qu’il nous demanderait volontiers un coup de
main si une marche lestée ne nous faisait pas peur ; quand nous avons pesé ce qui restait à emporter, nous
nous sommes sentis un peu découragés.
C’est alors qu’une idée m’est venue…
70
PISTES DE TRAVAIL
1- Etude du vocabulaire ( mots et expressions en italique )
75
2- Le travail de gardien de refuge
a) Le travail de gardien de refuge n’a pas l’air facile, mais alors pourquoi Julie a-t-elle envie de participer à
cette aventure ?
80
b) Pourquoi le gardien n’utilise-t-il pas l’hélicoptère chaque semaine pour faire ses courses ? Recopie les
passages qui t’aident à trouver la réponse.
c) Dresse la liste des choses que doit faire le gardien avant l’ouverture du refuge.
85
d) Pourquoi l’oncle leur dit-il « Tâchez de ne rien oublier, plaisante mon oncle, sinon, ça va retomber sur tes
épaules, c’est le cas de le dire ! » ( ligne 50 ) ?
3- Le confort et la vie des refuges
90
95
d) Fais la liste des choses qui ne paraissent pas très agréables dans ce refuge.
e) Julie dit « en refuge, ce n’était pas le grand confort, mais (… ) ça m’était bien égal. » ( lignes 13-14 ). Et
toi, penses-tu que le confort est le plus important dans un refuge de montagne ? Qu’est-ce qui est le plus
important pour toi ?
f) Relis la ligne 27. Tous les refuges obligent-ils les randonneurs à réserver leur place ? Pourquoi la
réservation est-elle importante aujourd’hui ?
4- Suite de l’histoire
100
g) Relis les dernières lignes. A ton avis, quelle est l’idée de Julie ?
5- Recherches
105
* Qu’est-ce que le Brevet d’Accompagnateur en Moyenne Montagne ? Que doit-on faire pour le réussir ?
Que peut-on faire avec ce diplôme ?
110
* Quels sont les refuges de montagne les plus proches de chez toi ?
* Fais lire ce texte à un gardien de refuge, demande-lui s’il vit la même chose qu’Eric et Loïc.