La technologie RHA : Un gel d`acide hyaluronique de

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La technologie RHA : Un gel d`acide hyaluronique de
La technologie RHA : Un gel d’acide hyaluronique de
conception suisse. Suivi clinique de 6 mois. ­ AFME
Disclosure
A la demande du Dr P. Micheels, le laboratoire Teoxane – Geneva, Switzerland, a sponsorisé
exclusivement le travail sur le produit Teosyal® RHA 2.
Introduction
L’acide hyaluronique (HA) est, depuis 20 ans, devenu progressivement le produit de référence pour
le comblement des rides et la volumétrie du visage. (Réf 1, 2)
Le marché étant très porteur, c’est l’une des principales demandes de traitement esthétique tant aux
Etats­Unis d’Amérique qu’en Europe ou Orient. Il existe donc de très nombreux laboratoires
fabriquant des gels d’HA pour les traitements à visée esthétique. Certains gels sont depuis plusieurs années acceptés par la Food and Drug Administration (FDA) aux
Etats Unis.
D’autres sont en cours d’enregistrement. C’est un de ces derniers que nous allons présenter ici.
Nous avons choisi un gel d’AH fabriqué en Suisse, à Genève.
Il existe au sein de la société fabricante 2 familles de gels de comblement de rides, qui peuvent
prêter à confusion, raison princeps de cet article. Cet article est aussi un complément à un article
précédemment publié en français, tant dans le Journal de Médecine Esthétique et Chirurgie
Dermatologique, ou dans DermActu, qu’en anglais, dans Journal of Drugs in Dermatology. (Réf 3, 4,
5)
Matériel
A. Les gels examinés
A.1 Teosyal® PureSense Global Action
Lors d’une précédente étude comparative (Réf 3, 4, 5), nous avons examiné le gel :
Teosyal® PureSense Global Action, Laboratoire Teoxane­Genève, Suisse­ lot n°
TS30L134103C5926 Exp: 2015.10.
Ce gel est réticulé avec du butane diol diglycidyl ether (BDDE).
La technologie brevetée des gels Teosyal® est basée sur la réticulation en une étape, d’acide
hyaluronique de grade pharmaceutique, de haute masse moléculaire, au sein d’une poche
déformable stérile. Les gels obtenus se caractérisent par un réseau de réticulation homogène
(distribution isotrope des ponts de réticulation), leur conférant des propriétés d’élasticité et de
cohésivité équilibrées (index de cohésivité mesuré par rhéologie en compression).
(Communication personnelle Mr Meunier­Laboratoires Teoxane)
Ses indications sont :
le comblement des rides et plis fins à moyens.
A.2 Teosyal® RHA Preserved Network
Les gels commercialisés sous la dénomination Teosyal® RHA (Resilient Hyaluronic Acid) 1, 2, 3, 4,
actuellement en cours d’approbation par la FDA (communication personnelle de Mr Meunier­
laboratoires Teoxane­Genève, Suisse) relèvent de la technologie dite « Preserved Network »,
résultant de l’optimisation de la méthode de réticulation des gels Teosyal®.
La technologie « Preserved Network » permet d’optimiser la protection des chaînes d’acide
hyaluronique de haut poids moléculaire afin de minimiser leur dégradation lors de l’étape de
réticulation. Par ce moyen, dans le gel réticulé, les interactions mobiles naturelles entre les chaînes
d’acide hyaluronique sont préservées, et la quantité d’agent réticulant est réduite.
En plus de propriétés d’élasticité et de cohésivité au moins équivalentes au gel Teosyal® Pure
Sense, les gels Teosyal® RHA présentent des propriétés améliorées en rhéologie dynamique. Ces
dernières leur permettent de particulièrement bien résister à des sollicitations mécaniques
oscillatoires, ainsi que de facilement se déformer en fluage. (Communication personnelle de Mr
Meunier­laboratoires Teoxane­Genève, Suisse)
Ainsi, les gels Teosyal® RHA sont parfaitement adaptés aux injections dans les zones mobiles et
dynamiques du visage, comme le démontrent les résultats à un an d’une étude clinique randomisée
en hémi­visage contre des gels couramment rencontrés sur le marché. (Réf 6)
Dans cet article, et pour rester au plus proche du gel déjà testé et décrit (Teosyal® PureSense Global
Action), nous avons choisi d’examiner et comparer le gel :
Teosyal ® RHA 2, Laboratoires Teoxane­Genève, Suisse­ lot n° TP30L­143601B5287 Exp : 2016­
09.
Dont les indications sont identiques à celles de Teosyal® Pure Sense Global Action. On peut les
résumer ainsi :
« Teosyal ®RHA 2 est indiqué pour le comblement des rides linéaires du visage, des cassures
cutanées telles que les sillons nasogéniens, peu ou moyennement marqués, les rides péribuccales et
rides de la glabelle. » (Réf 7)
B. Les instruments et produits
Comme pour nos études comparatives précédentes, (Réf 3, 4, 5) nous avons utilisé en juillet 2015 le
matériel suivant :
Appareil Nikon D40X, objectif AF Micro Nikkor 60mm 1 :2.8 D, pour réaliser les photographies.
Nous avons utilisé, à notre cabinet, le matériel suivant, comme pour tous nos tests antérieurs (Réf 3,
4, 5) :
Boite de Pétri, pot pour prélèvement d’urine, mètre ruban, du sérum physiologique NaCl 0.9% ­
B.Braun lot n° 29554 charge 13471013 exp : 04.2016, le colorant Ecoline ® – Royal Talens­ Bleu
Violet n°548, une pince d’Adson, des seringues de 1 ml et des seringues Omnican®50 à aiguille
30G½ sertie, et de l’éthanol à 70°.
Nous avons utilisé au laboratoire Viollier­Genève, Suisse­ du bleu de toluidine à la concentration
0.069%, ainsi que des lames et lamelles d’examen et de l’eau bidistillée, pour rincer les lames avant
examen microscopique. (Réf 3, 4, 5)
Les préparations ont été examinées au microscope
Olympus SC 100.
C. Histologie et suivi ultrasonographique (US)
Nous avons fait appel, comme pour nos études précédentes, (Réf 3, 4, 5) à l’institut de Radiologie
MedImage, Genève­Suisse, et l’institut Viollier, Genève­Suisse.
Suivi ultrasonographique :
Pour les injections dans le derme réticulaire moyen sous contrôle US, nous avons utilisé le matériel
suivant :
gel RHA 2 lot n°TP30L­151705B5245 exp 2017­04
l’appareil à US General Electric LogiQ E9® avec la tête L8 18i® (General Electric Company,
Fairfield, CT 06431­ USA), à la fréquence de 17 mega­Herz.
Pour une meilleure définition de l’image, un interface solide, gélifié, Aid GeitstlichPharma® lot n°
1000353 (Geistlich Pharma AG, Wolhusen­ Zwitzerland) a été placé sur la surface à examiner.
Examens histologiques :
Pour les histologies : l’anesthésique choisi a été la lidocaïne 1% sans adrénaline, un punch rond de 4
mm et du fil 4/0 pour la suture.
Méthode
Comme pour les examens antérieurs d’autres gels présents sur le marché suisse, nous avons fait les
tests suivants :
1. En cabinet privé
Nous avons, toujours comme précédemment, fait 2 tests très simples et reproductible, par tout un
chacun, dans son cabinet.
A. Test de « cohésivité » simple
Nous avons prélevé 0.6 ml de sérum physiologique au moyen d’une seringue de 1ml, que nous
avons placé dans un pot pour prélèvement d’urine. Le sérum a ensuite été coloré avec 2 gouttes du
colorant Ecoline® bleu violet, prélevé grâce aux seringues Omnican®. Nous avons ensuite déposé,
dans le mélange, 0.2 ml des gels à examiner, directement au travers de l’embout de la seringue
originelle. Le gel a donc subi une dilution de 1/3.
Ensuite une courte agitation, par rotation manuelle du pot, a été appliquée à la préparation, pendant
moins de 10 secondes. Une photographie a été réalisée. Ensuite 2 gouttes d’éthanol ont été ajoutées
à la préparation, grâce toujours à une seringue Omnican®. Le mélange a subi la même agitation
délicate, de quelques secondes, par rotation manuelle. Enfin le mélange final a été photographié.
(Réf 3, 4, 5)
B. Test de résistance à l’élongation
0.2 ml de gel à examiner a été déposé au centre d’une boite de Pétri. À l’aide d’une pince d’Adson,
nous avons essayé d’étirer gel pour tenter d’obtenir le plus long fil possible, et photographier, devant
un mètre ruban, ce dernier avant qu’il ne se « casse ». (Réf 3, 4, 5)
2. Laboratoire ViollierA. Etalement des gels
Au laboratoire, les 2 gels à tester ont été simplement étalés sur une lame, comme pour une
préparation de frotti sanguin. 2 gouttes de bleu de toluidine, à la concentration 0.069%, ont été
déposées sur la préparation, et laissées en contact pendant 30 secondes.
Ensuite la lame a été rincée à l’aide de 2X 1ml d’eau bidistillée, à l’aide d’une pissette, sans laver le
gel étalé.
Enfin, une lamelle a été déposée sur la préparation rincée. (Réf 3, 4, 5)
B. Examen des gels au microscope
La préparation colorée ci­dessus, placée entre lame et lamelle, a été mise sous un microscope
optique binoculaire pour examen et description. (Réf 3, 4,5)
3. Histologie et suivi ultrasonographique (US)
1 sujet féminin a accepté, après consentement éclairé, et dans le respect de la déclaration d’Helsinki,
d’être injecté sous contrôle US, et subir une biopsie dans la région fessière.
0.2 ml de gel a été injecté sous contrôle ultrasonographique, dans le derme moyen de la région
fessière, droite et gauche. La position de l’aiguille, avant l’injection, a été contrôlée et photographiée
(Fig 4).
Puis le gel a été injecté, toujours sous contrôle ultrasonographique. Une photographie a été prise
une fois la papule injectée, l’aiguille toujours en place dans le derme moyen, puis un autre cliché
photographique a été pris une fois l’aiguille retirée. (Fig 5)
L’angle de pénétration de l’aiguille a été mesuré, ainsi que la longueur implantée de l’aiguille.
Ceci nous permet de calculer la profondeur d’injection par la formule mathématique suivante : Sinus
de l’angle de pénétration multiplié par la longueur implantée de l’aiguille (en cm) = profondeur
d’injection (en mm).
Ensuite, à J0, une anesthésie locale, à la lidocaïne à 1% sans adrénaline, par infiltration péri­
papulaire a été pratiquée. Une biopsie au punch 4mm a été prise à droite. La zone biopsiée a été
suturée au fil 4/0, et ce dernier ôté au 10ème jour. La biopsie, immédiatement après son prélèvement, a été transportée, dans du formol, au laboratoire
d’histopathologie pour préparation et examen après coloration.
A J15, le même protocole d’anesthésie et prise de biopsie a été réalisé, après contrôle
échographique de la papule réalisée sur la fesse gauche.
Résultats
1. A notre consultation clinique
A. Test de cohésivité simple (Fig 1)
A.1. Gel Teosyal® PureSense Global Action
Après quelques secondes, le gel se délite en plusieurs amas ou « boudins » de gel. L’ajout d’éthanol
70° augmente et accélère le processus.
A.2. Gel Teosyal® RHA 2
Placé dans le sérum physiologique coloré, même après agitation manuelle de la préparation, le gel
RHA 2 se présente sous la forme d’un boudin.
Après adjonction de 2 gouttes d’éthanol 70°, le gel RHA 2 reste cohésif. Tout au plus remarque­t­on
un possible discret délitement.
B. Test de résistance à l’élongation (Fig 2)
B.1. Gel Teosyal® PureSense Global Action
Il nous a été impossible de réaliser une traction supérieure à 0.5 cm.
B.2. Gel Teosyal® RHA 2
Nous avons observé au cours des 4 manipulations que nous avons tenté d’effectuer avec la pince
d’Adson, que :
Soit le gel reste en un amas compact, qui s’étire jusqu’à maximum 1.5cm, puis tout en restant
compact, se détache en bloc de la boite de Pétri,
Soit se laisse discrètement étirer, mais le fil se rompt au­delà d’1 cm
2. Laboratoire Viollier (Fig 3)
A. Teosyal® PureSense Global Action
Teosyal® PureSense Global Action présente une viscosité, une résistance à l’étalement, très
importante. Après étalement sur la lame d’examen, le gel se présente comme de gros grains, très
peu adhérents. Lors du rinçage à l’eau bidistillée, PureSense Global Action® est également peu
adhérent.
Au microscope optique, la préparation semble très bien étalée, avec un aspect de grosses particules
agglomérées. Elle ne présente pas réellement l’aspect d’un réseau complexe continu. L’image peut
se rapprocher d’autres gels décrits antérieurement, mais avec des particules qui paraissent plus
grosses.
Il s’agirait donc d’un gel plutôt de nature non cohésive, ou partiellement cohésif, dans ce test.
B. Teosyal® RHA 2
Dans l’ensemble, le gel Teosyal® RHA 2 a un comportement très comparable à Teosyal® PureSense
Global Action. Il présente une viscosité moyenne à l’étalement sur la lame, ainsi qu’une adhérence
moyenne au rinçage à l’eau bidistillée.
Au microscope, l’aspect de RHA 2 est assez proche de PureSense Global Action. Cependant, les
particules mises en évidence sont de taille plus petite pour RHA® 2.
Il s’agit donc aussi d’un gel plutôt de nature partiellement cohésive, dans ce test
3. Histologie et suivi ultrasonographique (US)
A. Suivi ultrasonographique
Teosyal® PureSense Global action
A J0Durant l’injection :
Lors de l’injection dans le derme réticulaire moyen, le gel HA PureSense Global Action, présente une
importante fuite dans l’hypoderme.
Nous observons également un important épaississement du derme.
Après l’injection :
Nous observons toujours la fuite du gel dans l’hypoderme. Les papules peuvent présenter un aspect
iso­ou hypo­échogène par rapport au derme avoisinant non injecté.
Son aspect interne peut être homogène ou hétérogène. Il est possible d’observer également un cône
d’ombre ou un renforcement postérieur. Le gel présente une image ultrasonographique variable, non
réellement caractérisée, systématisée. Il existe toujours un épaississement du derme
A J15
Il existe toujours un épaississement du derme.
L’observation ultrasonographique des papules les montre identiques à celles de J0.
Teosyal® RHA 2
Mesure échographique à J0
Les mesures observées ici sont les suivantes :
Epaisseur de l’épiderme : 0.07 mm
Epaisseur du derme avant injection : 2.70 mm
Epaisseur du derme après injection :
A gauche : 6.60 mm A droite : 3.80 mm
Angle de pénétration de l’aiguille :
A gauche : 8° A droite : 7°
Longueur de l’aiguille implantée :
A gauche : 7.00 mm A droite : 10.00 mm
Calcul de la profondeur d’injection :
A gauche : 1.00 mm A droite : 1.20 mm
Si nous additionnons les mesures échographiques de l’épiderme et du derme avant injection, nous
trouvons une épaisseur totale de 2.77 mm.
Si, arbitrairement, nous considérons que les 3 couches du derme réticulaire (superficiel, moyen et
profond) correspondent à 1/3 de l’épaisseur totale du derme, chaque couche a une épaisseur de
0.90 mm.
Pour être dans le derme réticulaire moyen du sujet de cette étude, il faut que l’aiguille se trouve à
minimum 0.97 mm et maximum 1.87 mm.
Les calculs ci­dessus nous montrent que l’aiguille 30G incluse dans la boite de Teosyal® RHA 2 est
parfaitement implantée dans le derme réticulaire moyen.
Mesures échographiques à J15
Epaisseur du derme :
A gauche : 3.0 mm A droite : non réalisé du fait de la biopsie à J0.
Aspect ultrasonographique de l’implantA J0
Injecté dans le derme moyen, tant à droite qu’à gauche, le gel Teosyal® RHA2 se présente sous
la forme d’une papule homogène, iso­échogène par rapport au derme avoisinant non injecté.
Nous n’avons pas mis en évidence de cône d’ombre ni renforcement postérieur.
A gauche, la papule est grande et aucune fuite dans l’hypoderme n’a été observée. (Fig 5)A droite
la papule est petite. Une fuite importante dans l’hypoderme est visualisée. (Fig 6) Cette fuite
explique l’épaisseur moindre du derme, mesurée sur la fesse droite, en post injection. La fuite
pourrait être due à une injection à peine plus profonde
à droite qu’à gauche (1.2 mm versus 1.0 mm). On peut aussi imaginer que la pression exercée
sur le piston soit un peu plus importante… ce qui doit se produire, naturellement, lors de toute
injection faite manuellement.
L’image ultrasonographique de RHA® 2 nous apparait plus systématisée que celle du gel PureSense
Global Action. Le gel pourrait être qualifié de meilleure facture, ce dernier présentant
ultrasonographiquement un aspect iso­échogène par rapport au derme avoisinant non injecté et la
papule présentant un aspect homogène, sans zone hypo­ ou hyperéchogène en son sein.
A J15
La papule apparait au contrôle ultrasonographique à J 15 comme plus petite qu’à J0, homogène et
isoéchogène par rapport au derme avoisinant non injecté.
Le derme présente encore une discrète augmentation de son épaisseur, malgré une nette diminution
de cette dernière par rapport aux mesures prises immédiatement après l’injection. Il passe de 2.7
mm avant l’injection à 6.6 mm juste après celle­ci à J0 et mesure encore 3.0 mm d’épaisseur à J15.
(Fig 7)
B. Suivi histologique
Teosyal® PureSense Global action
A J0
On observe, dans le derme réticulaire moyen, voire dans le derme superficiel, le gel sous la forme de
plages moyennes ou larges. Le gel diffuse entre les fibres de collagène et d’élastine.
Il n’y a ni réaction inflammatoire, ni fibrose mises en évidence juste après l’injection.
Ceci nous semble parfaitement logique, la biopsie étant réalisée dans les quelques minutes qui
suivent l’injection du gel.
A J15
Le gel Teosyal® PureSense Global action se retrouve dans le derme moyen et profond, sous la
forme de petites, moyennes et larges plages de gel. On retrouve aussi le gel dans l’hypoderme.
Selon les sujets injectés, nous n’avons pas mis en évidence de réaction inflammatoire, ni de fibrose ;
pour d’autres, nous avons observé une réaction inflammatoire lymphocytaire minime, accompagnée
de quelques éosinophyles.
Teosyal® RHA 2
Mesures histologiques
Le tableau 1 reprend les mesures effectuées par l’histopathologiste.
*Distance entre la surface épidermique et l’implant.
Aspects histologiques de l’implantA J0
Sur les coupes histologiques, l’implant Teosyal® RHA2 présente un aspect diffus dans le derme
réticulaire moyen et profond.
Le derme injecté présente une proportion de 85% d’HA par rapport au collagène. (Fig 8) Il n’y a ni réaction inflammatoire ni fibrose mises en évidence. Ceci nous semble parfaitement
logique, la biopsie étant prélevée quelques minutes seulement après l’implantation du gel.
A J15
L’aspect de l’implant et sa distribution dans le derme à J15 est parfaitement superposable à celle de
J0. Ici aussi, nous observons une nette diminution de l’épaisseur du derme total par rapport aux
mesures faites à J0. (Fig 8)
Expérience personnelle avec la gamme RHA Preserved Network
Nous avons eu l’occasion de tester la gamme de gels Teosyal® RHA au sein de notre cabinet. En quelques mois nous avons pu traiter 27 sujets, tous de sexe féminin. L’âge moyen est de 61.3
ans avec des extrêmes allant de 45 ans à 74 ans.
Le tableau 2 reprend, par ordre alphabétique, les diverses indications que nous avons eues à traiter.
Nous y avons aussi notifié le pourcentage de sujets traités pour les diverses indications et les divers
gels utilisés pour ces indications.
La plupart des sujets ont eu plusieurs régions du visage traitées au cours de la même séance. Seuls
trois sujets n’ont eu exclusivement que la région des creux temporaux traitée, avec la déclinaison
Teosyal® RHA 4 de la gamme. Dans cette indication, l’injection s’est faite à l’aiguille 27G classique,
en bolus lent, sus­périosté –au contact de l’os, suivi d’un massage léger pour une répartition
harmonieuse du gel.
Les autres sujets ont été soit injectés à la canule, soit à l’aiguille classique, 30G½ pour les
déclinaisons Teosyal® RHA 1 voire Teosyal® RHA 2, ou 27G pour Teosyal® RHA 2, 3 voire RHA 4.
Le tableau 3 mentionne, lui, les sujets, leur âge et les diverses zones traitées, ainsi que la technique
d’injection et l’aiguille ou la micro­canule utilisée. Nous y mentionnons aussi la durée du suivi
Mentionnons ici que nous avons injecté très prudemment les lèvres avec la gamme Teosyal® RHA
Preseved Network, l’indication n’étant pas mentionnée dans la notice d’utilisation, lors de nos essais.
Placement des gels
Nous avons été très surpris par la facilité à injecter ces 4 déclinaisons de gels. Ils sont souples,
fluides, et semblent s’intégrer parfaitement au derme, pour ce qui est des déclinaisons Teosyal®
RHA 1, 2 et Teosyal® RHA 3. Mentionnons que nous avons pratiqué, à 6 reprises, avec succès, la
technique d’injection très superficielle dite « Blanching technique » avec le gel RHA 1 et RHA 2. (Fig
9, 10)
Pour Teosyal® RHA 4, nous ne pouvons parler d’intégration dermique, celui­ci ayant été injecté en
sus­périosté.
Mais le gel est souple et fluide, s’injectant très aisément, sans pression excessive nécessaire sur le
piston.
Comme mentionné plus haut, nous n’avons injecté que deux fois les gels pour la redéfinition de
l’ourlet ou l’augmentation du volume des lèvres.
Résultats
Notre suivi, sur plus de 6 mois, nous permet de dire que les gels de la gamme Teosyal® RHA
Preseved Network s’intègrent parfaitement dans les rides, les plis et nous ont donné entière
satisfaction, lors de la correction des rides et de la volumétrie du visage.
Les tests concernant l’injection très superficielle, dite « Blanching technique » peut être pratiquée,
mais toujours avec prudence et parcimonie, avec les gels Teosyal® RHA 1 voire Teosyal® RHA 2,
sans avoir à déplorer d’effet Tyndall ou l’apparition de cordons visibles ou palpable. (Fig 9) Ceci nous
fait dire que la bio­intégration du gel est excellent. La prudence reste de rigueur, pour l’instant, quant
à la technique d’injection dite « Blanching Technique », vu le petit nombre de patients injectés avec
cette dernière.
Les gels utilisés pour le comblement des rides ont donné des résultats durables d’au moins 6 mois,
notre suivi s’arrêtant, pour cette étude, à 6 mois. (Fig 10, en bas)
Quant au gel Teosyal® RHA 4, injecté dans le cadre de la volumétrie du visage, il nous semble
persister cliniquement au moins 6 mois, dans les zones que nous avons traitées. A aucun moment
nous n’avons palpé de nodule, ni eu de réaction inflammatoire. La zone traitée est et reste
parfaitement souple et naturelle.
À cause de notre prudence quant aux quantités injectées, et la demande spécifique de notre
clientèle, le résultat photographique ne nous montre qu’une faible amélioration clinique des creux
traités. (Fig 10, en haut)
Mais nous savons tous que le creux temporal est une zone gourmande en produit, surtout lorsque le
gel volumétrique est injecté, comme ici, en sus­périosté.
Dans cette casuistique, nous n’avons injecté les lèvres que chez deux sujets. (Fig 10, en bas)
Mais suivant ce que nous savons, il semble que le gel le plus adéquat pour redessiner l’ourlet des
lèvres est le gel Teosyal® RHA 2. Pour donner du volume à la lèvre, il semble que ce soit Teosyal® RHA 3.
Effets secondaires
Après plus de 6 mois de suivi, nous n’avons, à ce jour, pas eu de réaction inflammatoire cutanée
immédiate, intermédiaire ou retardée, quel qu’en soit son type, à la suite de l’injection de la gamme
Teosyal® RHA Preserved Network. Les seuls effets secondaires, mais le sont­ils réellement, ont été des petites ecchymoses. Nous
n’avons pas, à ce jour non plus, eu à déplorer d’hématome.
Discussion
L’image ultrasonographique de Teosyal® RHA 2 nous apparait comme plus systématisée que celle
du gel Teosyal® PureSense Global Action. Le gel Teosyal® RHA 2 pourrait être qualifié de meilleure
facture, ce dernier présentant ultrasonographiquement un aspect iso­échogène par rapport au
derme avoisinant non injecté et la papule présentant un aspect homogène, sans zone hypo­ ou
hyperéchogène en son sein.
Concernant la fuite du gel Teosyal® RHA 2 dans l’hypoderme pour une des papules réalisées, celle­
ci peut être la conséquence d’une injection à peine plus profonde que l’autre, ainsi
qu’éventuellement, une pression légèrement plus importante, exercée sur le piston de la seringue.
Ceci est, aussi, ce qui se passe normalement, lors d’injection à la main, dans la vie de tous les jours.
Cette fuite est­elle reproductible lors de l’utilisation d’un « pistolet » ou « stylo » injecteur à pression
constante ?
Il serait donc intéressant de réaliser une étude, éventuellement multicentrique, toujours sous contrôle
ultrasonographique, sur plusieurs sujets, pour confirmer ou infirmer cette supposition. Les injections
devraient être pour un groupe réalisées à la main, classiquement dans le derme réticulaire moyen, et
pour un autre groupe, avec une technologie plus sophistiquée tel un système d’aide à l’injection
motorisé (ou « stylo injecteur »), à pression constante sur le piston.
En ce qui concerne les autres produits de la gamme, il nous a paru que les gels avaient parfaitement
leurs indications décrites dans les notices d’utilisation à l’exception de l’injection dans les lèvres. Ceci
est dû au fait que dans les boites à notre disposition, cette indication n’était pas encore précisée.
Leur bio­intégration, dans le derme réticulaire­superficiel, y compris en « blanching technique »,
moyen ou profond, suivant la déclinaison utilisée, est parfaite.
En ce qui concerne le gel Teosyal® RHA 4, nous ne l’avons utilisé qu’en suspériosté. Ici, nous
pensons que nous aurions pu injecter une plus grande quantité de gel dans les zones testées,
particulièrement dans les creux temporaux, afin d’obtenir un résultat plus visible. Mais la prudence
est une vertu que nous apprécions à sa juste valeur lorsque nous traitons les visages de nos patients
avec un nouveau produit de comblement de rides, fut­il auréolé du label suisse…
La prudence reste de rigueur, pour l’instant, quant à la technique d’injection dite « Blanching
Technique », vu le petit nombre de sujets injectés avec cette dernière.
Conclusion
Nous présentons ici une comparaison entre 2 gels du laboratoire Teoxane­Genève, Suisse­ qui
peuvent prêter à confusion. Ces 2 gels ont les mêmes indications d’utilisation en esthétique dans le
cadre du traitement des rides.
Les 2 gels sont :
Teosyal® PureSense Global Action, au bénéfice de la technologie de réticulation dite RHA
(Resilient Hayluronic Acid)
Teosyal® RHA 2, au bénéfice de la technologie de réticulation Preserved Network®.
Notre expérience, aujourd’hui de plus de 20 ans, avec les divers gels d’HA apparus sur le marché au
cours de cette longue période, ainsi que tous les tests que nous avons réalisés tant au sein de notre
cabinet qu’en laboratoire privé, nous permettent de dire, au sujet de la gamme Teosyal® RHA 1, 2, 3,
4, que cette dernière présente une excellent bio­intégration, à l’observation clinique. Les gels
semblent parfaitement adaptés à leurs indications. Ils ne présentent pas d’effet cordon ou Tyndall. Dans cet article, nous ne présentons que l’étude ultrasonographique et histologique du gel Teosyal®
RHA 2 placé dans le derme réticulaire moyen, comparé à Teosyal® PureSense Global Action. Nous présentons aussi notre expérience personnelle avec un suivi de patients sur plus de 6 mois
avec l’ensemble de la gamme Teosyal® RHA 1, 2,3, 4 à l’exception de l’injection dans les lèvres. Ceci
est dû au fait que dans les boites à notre disposition, cette indication n’était pas encore précisée.
Remerciements
Nos plus vifs remerciements s’adressent à
Laboratoire Viollier, pour la mise à disposition de ses installations
Monsieur Stéphane Meunier, laboratoire Teoxane­Genève, Suisse, pour sa disponibilité à
répondre à nos questions.
Les sujets de ce suivi clinique.
Bibliographie
1. Olenius M. : “The first clinical study using a new biodegradable implant for the treatment of lips,
wrinkles and folds. Aesth. Plast.Surg 1998 ; 22 : 97­101.
2. F. Duranti, G. Salti et al : « Injectable hyaluronic acid gel for soft tissu augmentation » Dermatol
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3. Micheels P, Sarazin D, Tran C, Salomon D. : « Un gel d’acide hyaluronique est­il semblable à son
concurrent ? Etude visuelle et microscopique de 7 gels d’HA dont 3 sont patentés par la FDA. » J.Med.Esth. etChir. Dermatol 2015 Vol XXXXII ; 166 :89­97.
4. Micheels P, Sarazin D, Tran C, Salomon D. : « Un gel d’acide hyaluronique est­il semblable à son
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5. Micheels P, Sarazin D, Tran C, Salomon D. : « The effect of different crosslinking technologies on
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2015 in publication.
6. S. Converset­Viethel, J­Cl Larrouy et al : « Safety and effectiveness of three new commercially
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Monaco 2015.
7. Notice d’utilisation du gel RHA®2­ Laboratoire Teoxane­Genève, Suisse.
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