Gestion de la Santé en Entreprise (GSE) ou Health Management

Transcription

Gestion de la Santé en Entreprise (GSE) ou Health Management
Gestion de la Santé en Entreprise (GSE) ou Health Management
La GSE… c’est quoi ?
Egalement connue par son anglicisme « Health Management », la GSE fait partie intégrante
de la stratégie d’entreprise. Il s’agit en effet de la volonté des dirigeants de mettre tout en
œuvre au sein de l’organisme afin de maintenir leurs salariés en santé, tant physique que
psychique.
Selon la Déclaration du Luxembourg de 1997 pour la promotion de la santé en entreprise au
sein de la Communauté européenne, la GSE vise des salariés sains, actifs dans une
entreprise saine. Ulich & Wülser, en 2012, précisent cette définition et stipulent une gestion
intégrée et systématique de trois piliers :
sécurité au travail et protection de la santé;
promotion de la santé en entreprise;
gestion des absences et care management.
Si les aspects sécurité au travail et protection de la santé ainsi que la gestion des absences et
le care management, sont relativement bien introduits en entreprise, le pilier central, soit la
promotion de la santé en entreprise, est fort peu usuelle. Elle exige des efforts en amont,
avant que les difficultés se présentent, afin de préserver la santé des salariés. On passe du
statut de pompier à celui de stratège.
Par ailleurs et jusqu'à ce qu'une GSE soit effectivement implémentée, plusieurs phases sont
généralement vécues au sein de l'entreprise :
1.
2.
3.
4.
5.
Ignorer : la santé des salariés est taboue et considérée comme du ressort de la sphère
privée des salariés.
Protéger : la santé est thématisée, non comme un potentiel, mais dans le but de
protéger les salariés des risques, des atteintes possibles sur le plan physique et en lien
direct avec l’activité professionnelle.
Actions avec focus sur des groupes à risque : la prise en charge de la santé reste
connotée négativement, donc réactionnelle à des risques, à des problèmes avérés.
Les mesures sont mises en œuvre ponctuellement et ciblent des groupes de salariés,
par exemple les « absents du lundi », les personnes en surpoids ou les absents de longue
durée.
Empowerment (engagement) : à partir de cette phase, on parle de GSE. Il s’agit d’un
engagement en matière de promotion de la santé physique & psychique, systématique,
structuré, sur la durée et auprès de tous les salariés. Les efforts ne sont donc plus
uniquement réactifs aux problèmes mais proactifs.
Intégration : la GSE est intégrée dans la culture et le management de l’entreprise.
Chaque décision stratégique, par exemple un changement organisationnel ou un
développement de marché, tient compte des fondamentaux de la GSE, dont la
promotion de la santé.
Comment mettre en place une GSE ?
En premier lieu, faire un point de situation : dans quelle phase se trouve l’organisme ?
Qu’est-ce qui a été mis en place dans chacun des piliers de la GSE ? Quelles sont les raisons à
introduire une GSE ? Par qui la GSE est-elle portée au sein de l’organisme ? Avons-nous les
connaissances à l’interne ou avons-nous besoin de soutien externe ? Etc.
De cette phase de bilan, des constats et des propositions d’améliorations peuvent être
tirées. Il est ici primordial de se rappeler qu’une GSE est un processus et s’introduit par
palier. Les améliorations seront donc constantes. Le principal est de savoir vers quoi
l’organisme souhaite tendre et de quelle manière il définit la santé de ses salariés.
Pour ce faire, un responsable GSE, réel chef d’orchestre de la GSE, devrait être nommé puis
un groupe de travail constitué afin d’élaborer un concept GSE, en d’autres termes une
stratégie GSE. En découlera une planification de mesures.
Ce qui va de soi : la GSE est une affaire commune à toute l’entreprise et se doit d’être portée
par les dirigeants. Quatre fondamentaux sont à respecter dans la mise en œuvre :
1.
Participation : la GSE ne s’élabore pas seul dans son bureau mais de manière
participative et transversale dans votre organisme ; la participation permettant des
solutions adaptées, consensuelles et étant un fort agent de motivation de vos troupes.
2. Intégration : reliez vos mesures GSE les unes aux autres, intégrez votre GSE à votre
stratégie, culture & communication d’entreprise ; systématisez vos efforts.
3. Gestion de projets : traitez votre GSE comme une gestion de projets digne de ce nom,
avec une analyse de situation, la fixation d’objectifs (par exemple SMART), une
planification de mesures et surtout des mesures de contrôle de l’atteinte des objectifs.
4. Multidisciplinarités : la GSE implique des connaissances multiples (psychologie du travail
& des organisations, gestion d’entreprise, droit, communication, GRH, ...), des corps de
métiers divers (économiste d’entreprise, psychologue du travail, chargé de sécurité,
juriste, responsable RH, ...) et des champs d’application nombreux (prévention du stress,
encadrement de collaborateurs, disposition du temps de travail, etc.).
Le summum : être labellisé Friendly Work Space ® par Promotion Santé Suisse.
Ce label officialise et récompense vos efforts en matière GSE. Il atteste la mise en place et la
maîtrise de votre GSE. Vos démarches de recrutement pourraient même en bénéficier :
certains moteurs de recherche d’emploi, dont jobs.ch, permettent aux chercheurs d’emploi
de sélectionner les entreprises labellisées.
Une nouvelle mission, pour se donner bonne conscience ?
Les statistiques l’attestent, les salariés actifs suisses ont besoin d’être soutenus sur le plan
psychique :
40% souffrent du stress ;
le présentéisme supplante l’absentéisme, avec un taux qui avoisinerait 30% ;
la dépression deviendra la 2e cause d’invalidité d’ici 2020 selon l’OMC.
Au-delà de la souffrance psychique des salariés, souffrance réelle mais peu tangible car non
matérielle, cette souffrance comporte des coûts à charge des entreprises : frs 4.2 mia. par
année (absentéisme & frais médicaux), soit près de frs 900'000 pour une PME de 100
salariés ! Et si l’on prend en considération une perte de productivité de 30% en conséquence
du présentéisme (selon une étude présentée dans la Harvard Business Review), notre PME
de 100 salariés doit tout de même assumer une perte annuelle à hauteur de frs 400'000.- !
Par ailleurs, la législation suisse offre un cadre propice à l’introduction d’une GSE :
la loi sur le travail stipule l’obligation de l’employeur d’assurer la protection de la santé
des travailleurs ;
l’ordonnance 3 relative à la loi sur le travail précise cette exigence : « l’employeur est
tenu de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer et d’améliorer la
protection de la santé et de garantir la santé physique et psychique des travailleurs ».
Or, dans les faits, les entreprises se limitent majoritairement à respecter les normes légales
en matière de santé physique. Ce qui peut se comprendre de par la relative simplicité de
l’élaboration, de la mise en place puis du contrôle des mesures relatives à la santé physique.
La GSE : une stratégie gagnante
Les investissements dans la GSE sont rentables et apportent un bénéfice tant pour les
salariés que pour l’organisme, dont :
rapport coût-bénéfice pouvant atteindre 1 : 5 ;
réduction des absences (entre 12 et 36%) & du turnover ;
amélioration du climat & de l’organisation du travail ;
augmentation de la motivation, de la satisfaction et des capacités d’innovation ;
optimisation de l’image d’entreprise.
On le voit, la GSE s’impose :
par les besoins des salariés ;
légalement ;
financièrement.
Et même plus… éthiquement aussi !

Documents pareils