Bulletin N°10 avril 2002 - European String Teachers Association
Transcription
Bulletin N°10 avril 2002 - European String Teachers Association
Bulletin N°10 avril 2002 SOMMAIRE • • • • • • • • • • • pages 2 Editorial : Michel Strauss pages 3 Paris 2003 : le congrès d’ESTA-International pages 7 La passion du comment : Mimi Zweig et l’Indiana University String Academy : Evan Rothstein page 12 Assemblée Générale d’ESTA-France, 10 mars 2002 : Frédérique Rouzeau-Pleintel pages 13 Compte-Rendu des journées ESTA-France de Dijon : Jean Tabouret page 16 Mes trucs, la planche longue: Catherine Mühlhauser page 17 Coups de Cœur pages 18 & 20 Brèves page 19 Merton Music: Valérie Girbal page 20 Nouveaux adhérents page 21Rolland, Létourneau, Havas et autres trouvailles : Noémie L. Robidas • page 25 La transcription dans tous ses états : Philippe Noha- ret et Nathalie Wizun • • page 27 In Memoriam, Marie-Louise Hurel page 28 ESTA-France, bulletin d’adhésion 2002 1 Éditorial par Michel STRAUSS Les évènements politiques intérieurs du mois dernier nous ont révélé à la fois le danger toujours présent de la renaissance d'idées xénophobes, racistes et antidémocratiques, mais aussi la formidable mobilisation de millions de personnes dans la rue et dans les urnes pour faire échec au Front National. La jeunesse aura été en première ligne de cette mobilisation avec un grand sens de responsabilité, de détermination et de clairvoyance. Plusieurs manifestations d'artistes et de musiciens ont également eu lieu avec la participation de nombreux adhérents de notre organisation, ce dont nous nous réjouissons. Une remobilisation politique et associative s'affirme depuis un mois, et nous espérons que cette réalité s'étendra aux associations telles que la nôtre. Bien sûr, nos objectifs sont principalement d'ordre professionnel, mais nous nous devons de porter un avis et un regard sur les évènements politiques fondamentaux qui nous entourent. Les préparatifs pour le congrès 2003 à PARIS vont bon train. Une équipe dynamique donne sans compter talent, temps, imagination, pour mettre sur pied un programme de congrès riche et plein de diversité. Un pré- programme sera communiqué à nos adhérents et lecteurs très prochainement. Nous avons décidé avec le bureau d'ESTA international, de consacrer une demijournée du congrès à nos amis et collègues du Moyen-Orient. Nous espérons pouvoir accueillir des enseignants et instrumentistes tant israéliens que jordaniens, palestiniens ou libanais. Ils pourront exposer leurs réalisations, projets et espoirs dans leurs pays respectifs. En relation avec le Moyen-Orient, signalons la création d'un "Orchestre pour la Paix", formé de musiciens tant arabes qu'israéliens ou israélites, et qui verra officiellement le jour en août prochain. Cette initiative de l'organisation "Musique Espérance" a reçu l'aval de l'UNESCO, ainsi que des autorités politiques tant françaises qu'israéliennes ou palestiniennes. Dans leur document introductif, les responsables de Musique Espérance indiquent: « A partir de l'Orchestre pour la Paix, nous espérons mettre en place des échanges arabo-franco-israéliens, 2 échanges d'étudiants mais également de professeurs. Également, nous espérons mettre en place des ateliers artistiques pour les enfants palestiniens. » Nous souhaitons bonne chance à cette initiative qui arrive à point nommé dans le contexte si lourd et explosif de cette région. Nous n'avons pas parlé, dans notre dernier bulletin, de la disparition du grand violoncelliste israélien Raphaël SOMMER, professeur à la GUILDHALL de Londres, et avec qui je m'étais entretenu l'année dernière de la situation au Moyen-Orient. Sa préoccupation était bien sûr très grande, et je sais qu'il aurait soutenu une initiative telle que celle de "l'Orchestre pour la Paix". Cet ancien déporté du camp de concentration de Teriesenstadt, près de Prague avait gardé un sens aigu de la justice qui le faisait se ranger sans hésiter dans le camp des partisans de la Paix au Moyen-Orient. Signalons d'autre part des initiatives tant ministérielles que municipales tendant à développer des départements de formation supérieurs dans d'autres conservatoires que ceux de Paris ou de Lyon. Un certain nombre de conservatoires se font actuellement inspecter en vue de la création de départements professionnels qui pourraient devenir une des solutions pour les étudiants ne réussissant pas l'entrée à Paris ou à Lyon. Nous garderons un regard attentif aux développements de ces initiatives. L'été approche, les concours de fin d'année aussi, nos collègues sont sur la brèche ainsi que leurs élèves. Nous souhaitons à tous une bonne fin de trimestre ainsi qu'une saison estivale riche en concerts, stages ou simplement vacances. L'été sera studieux pour notre équipe mobilisée en vue de la préparation du congrès. Si certains d'entre vous pouviez consacrer un peu de temps à nous aider, nous nous sentirions au moins épaulés et soutenus... éléments indispensables à notre bon moral, et à la réalisation de notre entreprise ! Bon été à tous. ESTA-France Président : Michel Strauss Vice-Présidente : Valérie Girbal Secrétaire : Frédérique Rouzeau-Pleintel Secrétaire-adjointe : Nathalie Wizun Trésorière : Charlotte Klingenberg Trésorier-adjoint : Jean-Paul Girbal Présidente d’honneur : Clotilde Münch Membres du conseil d’administration Cristina Bellu France De Villers Jean-Christophe Deleforge Bénédicte Héranval Marie-Emmanuelle Hérouard Evelyne Martina-Daussy Jean Tabouret Catherine Toulouse-Delpeuch Laure Willmann Secrétariat : Frédérique RouzeauPleintel 97, rue du Ranelagh 75016 Paris tél : 01-45-25-16-83 14-19 avril 2003 congrès d’ESTAInternational PARIS Chaque année, ESTA organise un congrès dans l’un des ses états membres. Portsmouth a accueilli le congrès 1999, Odessa le congrès 2000, 2001 a eu lieu à l’Académie Sibelius d’Helsinki en Finlande. En octobre 2002, le congrès se déroulera au château de Hindsgavl au Danemark et du 14 au 19 avril 2003, la section française (ESTA-France) aura l’honneur de l’organiser à Paris. Le thème du congrès, mis au point en réunion de bureau, sera : « de la richesse de la vie artistique Bulletin : Jean-Paul Girbal parisienne au début du XX° siècle à 17, rue du docteur Lenoël l’urgente nécessité d’une ouverture 80080 Amiens européenne au XXI° siècle » et nous tél : 03-22-43-49-36 élargirons géographiquement notre E-mail : [email protected] propos avec la participation de musiciens du Moyen-Orient dont l’intervention portera sur l’éducation musicale de leurs pays respectifs. Nous Président: Siegfried Palm (Allemagne) Vice-Présidente : Elspeth Illiff (Grande- rendrons un hommage spécial à Zino Francescatti, fondateur d’ESTA-France Bretagne) en 1978. Le violon, l’alto, le violoncelle Trésorier : Käthi Ghol (Suisse) et la contrebasse feront l’objet Administrateurs : Mikulas Jelinek d’interventions et de concerts variés. (Slovénie) et Niina Murdvee (Estonie) Une demi-journée sera spécialement Secrétariat : Ursula Meyer consacrée à la contrebasse, avec la Musikschule, Konservatorium, Bern création d’une œuvre pour ensemble de Kramgasse 36 contrebasses écrite pour le congrès. Tél : +41 31 32 65 378 Nous axerons également nos Fax : +41 31 31 22 053 conférences sur la facture E-mail : [email protected] instrumentale française avec une histoire de l’archèterie, et sur la fabrication actuelle des instruments de ESTA-International 3 petite taille, qui seront joués par des enfants, en faisant également appel à des compositeurs qui proposent du répertoire à caractère pédagogique. Le Centre de Musique Baroque de Versailles, l’association Médecine des Arts présenteront leurs activités et leurs nombreuses publications. Le choix des dates, pendant la période des vacances de Pâques en France et plus généralement pendant une période de vacances communes à toute l’Europe nous permettra, nous l’espérons, d’accueillir un nombre important de congressistes d’horizons divers, qui pourront prolonger leur séjour parisien durant les fêtes pascales. Nous proposerons aux congressistes des choix d’hébergements variés, compatibles avec tous les budgets. Le tarif d’inscription au congrès, qui sera notre source première de revenus, devrait avoisiner les 150€ pour les 5 jours. Nous proposerons à un certain nombre d’étudiants la gratuité en échange de services rendus sur place (accueil, travaux de secrétariat …). Nous sommes en contact actuellement avec le CNFPT pour que ce congrès puisse être considéré comme une formation permanente et donc puisse être pris en charge par un organisme de formation pour les enseignants déjà en poste. L’organisation du congrès Soyons lucides, le travail à fournir est immense. Une équipe malheureusement réduite y travaille actuellement quotidiennement ou presque …Ce sont déjà des centaines d’heures de bénévolat qui ont été passées à mettre au point … pas grand-chose finalement : un avantprogramme (il faut maintenant prendre des contacts fermes), une recherche désespérée de lieu où tenir le congrès (notre demande au CNSMP n’a pas reçu un accueil favorable. Nous attendons avec angoisse le feu vert du Conservatoire Supérieur de Paris, rue de Madrid, qui tarde à venir). Des demandes de subventions ont été faites (Spedidam, Adami, FCM, Sacem, Seam, Mairie de Paris, Fonds Européens, Fondation Menuhin, Société Générale, Drac, Alliance Française d’Action Artistique …), aucune réponse pour l’instant, la conjoncture politique actuelle ne nous étant certainement pas favorable malheureusement. Le moral des troupes n’est pas toujours au beau fixe mais nous souhaitons ardemment ne pas être contraints à renoncer, ce qui nous mettrait de plus dans une position fort inconfortable par rapport à ESTA-International. Votre participation à l’organisation du congrès Nous avons un besoin urgent d’aides à tous les niveaux. Vous trouverez certainement dans votre emploi du temps, que nous savons fort chargé, une ou deux heures à nous consacrer. De quoi avons nous besoin ? 1. Il nous faut votre avis sur le programme du congrès (qui n’est encore 4 qu’à l’état d’ébauche) et vos suggestions sur des intervenants, des rubriques à ajouter… Ceci est urgent. La première brochure de préinscription avec un programme déjà un peu détaillé doit paraître miseptembre pour être déjà disponible au congrès de Middlefart au Danemark début octobre. 2. Deuxième urgence : le budget pour l’organisation d’une telle manifestation est très important- location de salles, personnel de régie et de sécurité à rémunérer, cachets des intervenants et artistes, frais de traduction, frais de secrétariat … et dépasse largement le budget de l’association actuelle. Avez-vous des contacts, savez-vous à quelle porte il faut frapper pour obtenir des aides financières ? 3. Nous avons déjà envoyé 250 courriers à des luthiers (tous les adhérents de l’aladfi et du glaaf), des éditeurs, des magasins de musique, des entreprises (Larsen, Pirastro, Kun, Aubert, Bam…) pour leur proposer d’insérer de la publicité dans nos différentes brochures. Vous en trouverez le détail ci-dessous. Nous comptons sur vous pour insister auprès de vos luthiers, marchands de musique, auprès de toute personne que vous pensez intéressée par ce sujet, pour qu’ils nous aident par le biais de la publicité. Cela ne vous prendra quasiment pas de temps et nous aidera beaucoup. Notre publicité s’articulera autour de plusieurs axes: Une plaquette en noir et blanc format 210x400mm, format fermé 100x210mm, tirée à 7000 exemplaires en anglais et français et qui sera envoyée à chaque adhérent européen (28 pays) ainsi qu’à diverses associations de professeurs de cordes en Australie, Afrique du Sud, Etats-Unis, Nouvelle Zélande, Canada, Belgique, Luxembourg, Suisse et France. Date d’impression : le 15 septembre 2002 Un site de présentation du congrès et d’ESTA-France, réalisé prochainement. Nous sommes en relation avec Cosyma qui devrait réaliser le site. L’affiche du congrès qui présentera également les 5 concerts en soirée. Date d’impression: 1er février 2003 Un programme de conférence de 28 pages format 165x240mm, impression deux couleurs, qui présentera en détail le congrès et sera tiré à 1000 exemplaires. Date d’impression : le 1er mars 2003 Le bulletin de l’association, issu 3 fois par an, format A4, actuellement tiré à 250 exemplaires sans publicité mais que nous souhaitons porter à 500 exemplaires en y incluant des annonces publicitaires. Nos tarifs HT sont les suivants, les rentrées d’argent escomptées par ce biais couvriront tout juste les frais d’impression et de distribution . Il ne faut espérer aucun bénéfice pour cette rubrique. Plaquette: 1 volet (format 100x210mm): 375€ ; ½ volet : 210€. 5 Nous consacrerons deux volets de cette plaquette à la publicité. Programme de conférence: 1 page (format 165x240mm): 250€; ½ page: 145€; ¼ page: 85€ ; 2ème de couverture quadrichromie 500€; 3ème de couverture quadrichromie 460€; 4ème de couverture quadrichromie 670€. Bulletin de l’association: la page A4 170€; ½ page 100€; ¼ page 60€. Publicité pour le site: à négocier. 4. Tous les textes que nous élaborons doivent être traduits en anglais et parfois en allemand. Nos connaissances en anglais nous permettent de traduire sans problème d’anglais en français mais nous aurions besoin de volontaires de langue maternelle anglaise pour assurer les traductions du français à l’anglais. Ross Charnock, l’un de nos adhérents, nous a très aimablement et très efficacement traduit notre premier texte de présentation du congrès mais il nous faudrait d’autres volontaires pour distribuer équitablement la charge de travail. Pas de problème pour l’allemand (Charlotte Klingenberg, trésorière d’ESTA-France, est de langue maternelle allemande). Nous comptons vraiment sur un engagement de la part de tous nos adhérents pour que ce congrès soit une réussite. Notre association est toute jeune, notre nombre d’adhérents est bien inférieur à celui des pays qui ont déjà organisé des congrès. Il faut que chacun se mobilise. Valérie et Jean-Paul Girbal coordonnent toutes les initiatives, afin que l’ensemble des démarches de chacun s’inscrivent dans un tout cohérent. N’hésitez pas à les contacter dès que vous avez une information, une suggestion, une proposition d’intervention à quelque niveau que ce soit. Valérie et Jean-Paul Girbal 17, rue du docteur Lenoël 80080 Amiens tél : 03 22 43 49 36 Email : jean-paul.girbal2@libertysurf. 6 La passion du comment: Mimi Zweig et I’Indiana University String Academy par Evan Rothstein C’est un privilège mais aussi une lourde responsabilité que d’écrire sur le travail de Mimi ZWEIG, qui a fondé et qui dirige toujours le programme d’apprentissage des instruments à cordes pour les jeunes à l’Indiana University (Bloomington). C’est une personne qui ne reste que rarement immobile, sans évoluer, et n’importe quel portrait risque d’être dépassé à peine l’encre séchée. Pourtant, je la connais depuis 1983, l’année de mon arrivée à Bloomington (Indiana University), et j’ai souvent eu l’occasion de l’observer en cours, de traduire ses masterclasses en France, d’entendre ses élèves et de travailler dans le cadre des institutions qu’elle a fondées ou qu’elle dirige. Depuis plus de 20 ans, elle revient régulièrement en France pour ses vacances, par amour de la culture française, mais c’est seulement à partir des années 90 qu’elle a fait le voyage (quatre fois déjà) avec ses élèves pour des concerts et des masterclasses. Mimi (puisque tout le monde l’appelle ainsi) suscite toujours l’admiration et l’affection de ceux qui la rencontrent, mais sa discrétion et son extrême gentillesse laissent croire à certains qu’ils ont affaire à une fée, pleine de fantaisie mais manquant de sérieux. Apparence trompeuse: qu’il s’agisse des débutants ou des élèves très avancés, il serait difficile d’imaginer un professeur dont le travail soit organisé avec plus de soin, de réflexion et de rigueur qu’elle. Le côté sérieux est réservé à la réflexion autour du processus d’apprentissage de chacun de ses élèves mais la mise en action de ce processus se fait, dans la grande majorité des cas, dans la joie. Lors des dernières tournées, les “Violin Virtuosi” (le groupe des élèves les plus avancés) avaient été accueillis par la Fondation Cziffra, le CNR de Versailles, l’ENM de Chartres, le conservatoire du 16e arrondissement à Paris, l’école Vivaldi, les conservatoires de Gagny, de Clamart, de Maison-Lafitte et d’autres. Les élèves, parmi lesquels ceux de Brenda Brenner, assistante à la direction de l’académie, jouaient certaines pièces ensemble (Danses roumaines de Bartok, Praeludium et Allegro de Kreisler) et d’autres individuellement (Scherzo Tarantelle, Zigeunerweisen). A chaque répétition et à chaque concert, nous avons été frappés par certaines qualités de ses élèves, âgés de 12 à 17 ans: 1) l’extrême aisance des élèves sur scène; 2) le naturel de leur technique, aussi bien chez ceux dont les dons étaient moins extraordinaires que chez les plus accomplis; 3) l’esprit de camaraderie qui existe entre les élèves; 4) la capacité d’apprendre rapidement un nouveau répertoire; 5) le recul émotionnel vis à vis de la musique (ils travaillent, mais ils savent s’amuser); 6) la capacité d’assimiler les instructions et les modifications concernant l’ancien répertoire (ils n’étaient pas des robots hyper-entraînés); 7) un niveau d’écoute, d’unité d’ensemble et de précision très élevé : bien sûr tout a été joué par coeur. Du comportement de Mme Zweig se dégageaient aussi quelques éléments marquants: 1)sa capacité de travailler avec des élèves de n’importe quel niveau, toujours avec le même optimisme, pragmatisme et la même détermination; 2) son extraordinaire patience et énergie: à répéter, à corriger et à réentendre les gammes, les études et les passages de toutes les pièces (il ne suffit pas d’avoir une bonne recette, il faut la mettre en oeuvre); 3) sa créativité face à des problèmes techniques; 4) sa générosité par rapport à son temps, que ce soit pour donner des cours supplémentaires ou pour organiser un dîner pour rassembler des fonds pour des bourses d’études; 5) son respect absolu de la personne qui est devant elle, que ce soit un élève ou un collègue. Ici il faut ajouter que ses anciens assistants - Rebecca Henry (Peabody Institute), Stacia Spencer (Northwestern University), Sherry Sinift et Jim Pryzgocki (University of Wyoming), et Anna Baget (Conservatoire “Ferraz”de Madrid), parmi d’autres, sont tous allés fonder des programmes d’apprentissage pour cordes sur le modèle de Bloomington. avec un succès indéniable; tous ses anciens collaborateurs, de tempéraments et de styles très différents, sont régulièrement rappelés à Bloomington pour 7 travailler de nouveau dans un esprit de fidélité et de respect mutuel rare. Dans ce même esprit, Mme Zweig est capable d’apprécier le travail de ceux qui ne sont pas issus de son école : elle a invité à son Académie d’Eté des professeurs aussi différents que Margaret Pressley (Seattle), Cyrus Farrough (Chicago) et Marianne Piketty (Lyon), avec lesquels elle a travaillé avec un plaisir évident. Petit historique de son programme Bien que Mimi Zweig soit professeur de violon et d’alto à un niveau universitaire, c’est son travail avec les jeunes élèves qui nous concerne ici. Elle a créé deux programmes, à Bloomington et au Milwaukee Conservatory (Wisconsin), ainsi qu’un cursus de pédagogie pour les étudiants universitaires qui fonctionne en parallèle avec son académie pour cordes. Le String Academy de Bloomington a commencé officieusement en 1975 avec cinq élèves privés; à l’époque, il n’existait aucune structure pour l’enseignement du violon aux jeunes, malgré la présence dans la communauté d’une des écoles de musique les plus prestigieuses du pays. La plupart des maîtres professeurs ne s’intéressaient pas aux enfants. Mimi, qui venait d’arriver pour poursuivre ses études avec Tadeusz WRONSKI, avait deux ans d’expérience dans l’enseignement. L’année suivante, elle est engagée comme altiste dans l’Indianapolis Symphony, et l’université accepte d’encadrer son travail pédagogique en lui allouant une petite salle comme studio de travail et bureau. A partir de la troisième année, il y a déjà trop d’élèves: on lui accorde une assistante (Rebecca Henry) et elle lance le cursus de formation en pédagogie destiné aux étudiants universitaires. Elle aura la bonne idée de combiner les deux projets: chaque étudiant en pédagogie devra travailler comme répétiteur dans l’Académie, passant un tiers de son temps à observer les cours des professeurs, un autre tiers à assister aux cours magistraux et le dernier tiers à faire répéter les jeunes élèves. A partir de 1982, Mimi lancera un projet similaire à Milwaukee, à la différence que la structure sera privée (l’Indiana University fait partie d’un réseau de campus subventionnés par l’état de l’Indiana), ce qui l’obligera à consacrer un temps et une énergie importants à la recherche de fonds, un véritable métier à part entière qui consiste à identifier les mécènes potentiels dans la communauté et à les inciter à faire régulièrement des dons. Ainsi elle s’est donné la tâche de réunir quelque $80,000 par an. Après plus de dix ans, pendant lesquels elle fera chaque semaine la navette entre les deux villes, elle a quitté ses fonctions à Milwaukee pour se consacrer au programme de Bloomington. Mais son programme continue toujours avec environs 200 élèves, une dizaine de professeurs et d’excellents résultats. L’Académie de Bloomington compte actuellement environ 150 élèves entre 5 et 18 ans, avec dix groupes de jeunes violonistes, cinq de violoncellistes et deux de contrebassistes. Le programme emploie une dizaine de professeurs, à temps plein et à temps partiel, sans compter entre 15 et 20 répétiteurs qui viennent du cursus de formation pédagogique. Les groupes sont constitués d’environ 10 enfants selon le répertoire qu’ils jouent, normalement en référence aux recueils de Suzuki, qui sont utilisés comme répertoire de base dans tous les cours. Mais les cours de groupe ne sont pas consacrés uniquement à la répétition collective des pièces de Suzuki : c’est surtout l’occasion d’explorer d’autres répertoires pour l’ensemble, et de jouer individuellement, c’est-à-dire de jouer les uns pour les autres (et ceci depuis le premier groupe de débutants). Il y a actuellement trois groupes rien que pour le niveau du premier volume de Suzuki; ces débutants ont tous entre 5 et 8 ans. Bien que les élèves commencent leur apprentissage du violon sans partitions, ils apprennent à battre les rythmes et dire les noms des notes dont ils auront besoin pour leur répertoire de débutant. La lecture et l’écriture de la musique seront intégrés progressivement lors des cours de groupe. Mme Zweig s’occupe personnellement de l’encadrement des petits en initiation (elle les reprendra encore quelques années plus tard). Ceux qui avancent plus lentement que les autres ne sont pas renvoyés ; de toute façon, le taux d’échec est quasiment nul. Cet état de choses n’est pas seulement lié au fait qu’il n’y a pas d’examens : à la fin de chaque semestre a lieu 8 un concert dans lequel tous les enfants jouent un solo, et Mme Zweig les écoutera tous. Mais le bon fonctionnement du programme est attribué en partie à l’engagement des parents. Les parents qui inscrivent leurs enfants à l’Académie savent qu’ils seront obligés d’assister à tous les cours (privés et collectifs) et d’apprendre eux-même à faire répéter leurs enfants. L’autre partie du travail qui explique la réussite est, bien évidemment, le programme pédagogique suivi (trois cours par semaine), qui est une des caractéristiques de la structure de l’Académie. L’Académie profite bien de la structure et du matériel de l’université: les pianistesaccompagnateurs, les répétiteurs, la bibliothèque/médiathèque, les supports informatiques et administratifs et surtout la présence sur place de maîtres professeurs de renommée internationale et leurs étudiants venus de partout dans le monde. Mais le programme n’est pas subventionné: les frais d’inscription couvrent les frais de fonctionnement (ceci dit, Mme Zweig n’accepte pas de rémunération pour son travail dans le cadre du programme, considérant son salaire de professeur universitaire comme suffisant). Selon le niveau, les frais vont de $400 le semestre pour 2 cours de 30 minutes par semaine + un cours collectif + un cours de théorie (lecture et écriture) à $565 pour les plus avancés (deux heures et demie de cours privé, musique de chambre, trois heures par semaine de cours collectifs et masterclass, orchestre de chambre ponctuel + une heure de théorie. Résumé des influences: éléments de synthèse Jamais Mimi Zweig n’a revendiqué une quelconque originalité; elle se compare à une éponge intelligente, qui n’a fait qu’absorber les meilleures idées de ses professeurs et de ses collègues. Son travail représente une synthèse de plusieurs courants importants de pédagogie, mais ce sont surtout les éléments précis qu’elle a choisi de retenir de chaque courant et de chaque professeur qui l’ont influencée qui définissent son approche personnelle. De ses professeurs de violon, il faut d’abord mentionner Louis Krasner, célèbre pour avoir créé les concertos de Berg et de Schoenberg, avec qui elle dit avoir découvert pour la première fois une vision artistique du violon. Avec Raphael Bronstein, elle explore le répertoire standard et avec Samuel Kissel, ancien élève de Dounis, elle dévelope un véritable vocabulaire de mécanique violonistique. Plus tard, elle étudie avec Wronski à Bloomington, qui lui montre son système de “réhabilitation”, qu’elle utilise toujours : à partir des études de Kreutzer, c’est un système d’exercices pour corriger les défauts des violonistes déjà formés. Elle adopte certains des principes de la méthode Suzuki, mais d’une manière assez libre. Sont retenus notamment le répertoire, volumes 1-8 (toujours alimenté, bien sûr, avec d’autres pièces), l’idée de l’initiation de l’apprentissage sans partition et la conviction que la répétition prime sur la durée du le travail quotidien (autrement dit, que le nombre de répétitions d’une tâche est plus important que la durée de la séance de travail). Elle a aussi retenu les concepts très généraux, tirés du livre de Suzuki “Nurtured with Love”et de “Talent Education”, c’est-à-dire la conviction que tout enfant, dans une ambiance favorable, avec une instruction adaptée et avec suffisamment de répétition, est capable de réaliser un certain potentiel et obtenir des résultats positifs. Cela pourrait sembler paradoxal pour ceux qui ne voient dans la méthode Suzuki qu’un système pour produire des virtuoses en chaîne : en fait, c’est cette motivation profondément humaniste que Mme Zweig a emprunté à Suzuki, et qui marque d’une façon sensible le fonctionnement de son Académie. Le véritable choc a été la découverte des 14 films de Paul Rolland, “The Teaching of Action in String Playing” : là, elle étudiera tous les résultats des recherches faites par Rolland à l’Université de l’Illinois. Elle dit avoir passé quatre jours sans sortir à les visionner; ce fut pour elle une sorte de révélation. Grâce à lui, elle comprend que pour arriver à des mouvements physiques naturels, il faut un entraînement systématique des mouvements. Elle adopte donc ses idées sur le rapport entre le rythme et l’action qui le produit, et l’importance 9 de lier la musique au geste. Nombre des petits exercices destinés à développer la coordination et la fluidité des gestes chez les jeunes élèves – la Statue de la Liberté, le « x »magique, le « tap-tap », « le coup d’archet simulé », pizzicato dans tous les registres sont systématiquement utilisés dans ses cours. Le répertoire conçu spécialement pour le projet de Rolland (“New Tunes for Strings” de Stanley Fletcher) fait aussi partie du répertoire standard de toutes les classes à Bloomington. Mais Mme Zweig affirme que tout ce savoir n’est que la moitié de la tâche. A son avis, le plus important au niveau global est de réussir à créer une ambiance “non judgemental”, aussi bien dans les cours que dans le travail à la maison et sur scène. “Non judgemental” ne veut pas dire ici “sans jugement” (dans le sens de “sans critères”), mais plutôt “objective”, c’està-dire analytique, mais jamais dans un sens destructeur et négatif. Cette leçon, elle dit l’avoir apprise grâce à la lecture du livre culte de Timothy Galwey, “The Inner Game of Tennis”, que lui a conseillé son ex-mari Jerry Horner, longtemps l’altiste du Fine Arts Quartet : les erreurs devraient être considérées comme simple source d’information, observées et évaluées d’une façon analytique. L’influence de cette idée-clef sur le comportement des élèves de l’Académie est tangible. Enfin, la présence à Bloomington de personnages extraordinaires tels que Janos Starker, Josef Gingold, Rostislav Dubinsky et Franco Gulli pendant les années 70, 80 et 90 lui a beaucoup apporté. Tous ces maîtres faisaient leurs cours publics chaque semaine, ouverts à tout le monde. En matière d’héritage et d’expérience, sans parler des détails de l’interprétation, elle était particulièrement bien placée pour intégrer les leçons des générations précédentes. La méthode Il est vrai qu’il y de la méthode dans le travail de Mimi Zweig, mais pas dans le sens d’un système qui prédétermine tous les choix pédagogiques. A l’encontre de certains autres professeurs, les principes conducteurs sont transposables à d’autres tempéraments, à d’autres styles d’enseignement, même à d’autres répertoires pédagogiques (dans certaines limites). Il est tout à fait possible de la suivre dans son enseignement étape par étape (sur son site web Stringpedagogy.com, équipé de miniclips vidéo), mais il est aussi possible d’en extraire des idées plus générales tout à fait intéressantes et utiles. 1)le cours est fait pour apprendre à répéter; 2) une préparation physique précède toute avancée technique. Une suite d’exercices et de techniques de répétition spécifiques à toute pièce sont à réaliser avant de la travailler. Ceci implique qu’il faut savoir décomposer les problèmes techniques pour les rendre plus aisément assimilables et pouvoir reconstruire ces composants pour en faire un tout musicalement cohérent ; 3) il faut créer et préserver une ambiance “non-judgemental” : ce qui veut dire savoir traiter les erreurs comme simples sources d’information; 6) c’est le rôle du professeur de contrôler l’emploi que fait l’élève de son corps en permanence: commencer les cours avec les gammes pour vérifier sans cesse la qualité des coups d’archets, l’état des doigts, la tête, les bras; 7) position idéologique: c’est le rejet de la barre. Selon Mme Zweig l’enfant change trop rapidement physiquement pour utiliser un système qui fixe le violon dans une position invariable; 8) le nombre de répétitions est plus important que la durée: l’élève doit apprendre à gérer les répétitions jusqu’à l’amélioration sensible. Ceci dit, une des règles de l’académie d’été est les 4 heures de travail individuel imposées; 9) encourager l’esprit d’émulation, non de concurrence. Faire jouer les plus grands élèves pour les plus petits dans le cadre des cours de groupe ; 10) encourager la responsabilisation de l’enfant: on l’aide autant que possible, mais son investissement est primordial; il) utiliser un cursus cohérent mais souple: adapter le programme à l’élève; 12) le jeu par coeur est incontournable, depuis le début ;13) les prestations régulières sont aussi incontournables, en concert et en masterclass. Le concert 10 n’est qu’une étape dans l’apprentissage de la pièce: perfectionner oui, mais à travers l’expérience; 14) le jeu de groupe à l’unisson est incontournable: les techniques sont abordées en douceur, le soutien du groupe aide chaque enfant à surmonter progressivement les défis du répertoire, une ambiance de cohésion et de camaraderie est ainsi encouragée; 15) la compréhension de la forme de chaque pièce est indispensable: chaque élément (nuances, articulations, tempos, rubato) doit être intégré dans le tout; 16) varier le répertoire; 17) faire participer à des concours, mais se rappeler que la bénéfice est dans la préparation: décider d’un but précis et d’un répertoire précis, accepter les contraintes d’un temps donné de préparation. Il est néanmoins la responsabilité du professeur de décider ce qui est possible et ce qui est de l’intérêt de l’élève. Ne jamais oublier que le bien-être global de l’élève reste la considération principale. Conclusion La qualité du travail effectué à Bloomington est donc le fruit d’une longue réflexion (ouverture aux courants différents et leur synthèse), d’une grande expérience (une attitude empirique et pragmatique) et d’une passion pour le travail (on ne compte plus les heures de cours). Le talent de Mme Zweig consiste à savoir transformer un lieu de travail en terrain fructueux (au niveau administratif et pédagogique), à savoir créer la demande pour l’excellence en musique pour les enfants (la liste d’attente pour l’Académie est longue), à développer un cursus cohérent et efficace, à vouloir partager son savoir et former de nouveau professeurs, à savoir choisir ses collaborateurs et vouloir apprendre de leurs visions pédagogiques personnelles (parfois différentes de la sienne) et surtout à savoir faire la part des choses et garder les pieds sur terre. Autrement dit, à ne jamais oublier que le travail est au profit de l’enfant dans la totalité de sa personne, pour le former à l’école de la vie à travers la discipline et les plaisirs intellectuels et émotionnels de la musique. Toute cette activité semble gérée par le souci de préserver une ambiance “non judgemental”, tout en poussant les élèves à se produire constamment pour que le fait de jouer devant les autres devienne une chose naturelle. Mme Zweig dit souvent qu’il faut s’intéresser surtout au “comment”, au processus: elle est parfaitement persuadée qui si on dirige son attention dans ce sens, les résultats ne se feront pas attendre. En ceci, elle se démarque de beaucoup de ses collègues: elle raconte qu’un collègue lui a fait des reproches d’avoir organisé avec ses élèves adolescents un cycle de sonates de Beethoven. “Ils sont trop jeunes pour comprendre cette musique!” disait l’autre professeur. “Mais ce n’est que le début de leur apprentissage de ce répertoire” explique Mimi, exaspérée; à son avis ils auront toute leur vie pour raffiner leur vision de cette musique. Comme elle le dit (et elle n’est pas la première), l’apprentissage du professeur et de son élève est un engagement dans la durée. “Comme nous le savons, jouer du violon est comme un voyage de toute une vie pour un professeur et un élève. Notre but est que les élèves deviennent leur propre professeur. Quand ils atteignent ce niveau, nous les professeurs ressentons un immense sentiment de satisfaction. Enseigner et jouer du violon deviennent donc une mode de vie rempli d’aventure, d’intérêt et de bon travail. Le succès est à mesurer par le plaisir que l’on éprouve en faisant le parcours.” (“As we know. playing the violin is a lifelong journey for the teacher and student. Our goal is for students to become their own teachers. When students reach this level, we teachers feel a great sense of accomplishment. Teaching and playing the violin become a way of life that is filled with adventure, fascination and hard work. Success lies in the joy of a good journey.”) Pour plus de renseignements voir aussi l’entretien avec Mimi Zweig dans le numéro 5 de la “Lettre de L’AmiRéSol” et l’article que lui est consacré dans le “Strad” magazine de septembre 1998. On peut également consulter son site web “Stringpedagogy.com” ou avoir 11 des renseignements sur l’lndiana University String Academy et son Summer String Academy sur le site officiel de l’Indiana University (rechercher “Indiana University, Bloomington”, puis cliquer sur “arts and entertainment’, cliquer sur “school of music”, puis “departments” puis sur “precollege strings”). Evan ROTHSTEIN, violoniste d’origine américaine mais résident en France depuis 1989, a reçu son diplôme de Docteur de Musique de l’Indiana University en mai 2001. Il enseigne la musique de chambre à l’Académie d’été à Bloomington depuis 1997. Egalement titulaire d’un Diplôme d’Etat de professeur de Violon, d’une maîtrise et d’un DEA en musicologie de l’Université de Paris VIII, il a été nommé ATER à l’université pour l’année 2001-2002. Il a joué avec de nombreuses formations en soliste et en musique de chambre, notamment aux Festivals Présences, Musica, Santander et Sortilèges. Ses articles sur la musique de Charles Ives paraîtront au printemps 2002 dans les actes du Congrès International sur la Signification Musicale (Imatra, Finlande) et des journées d’étude “Musique et Mémoire” (Paris VIII). Un article sur le théâtre musical de Georges Aperghis paraîtra dans un ouvrage consacré à la dramaturgie musicale, édité par Laurent Feneyrough (CNRS). ESTA-France COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE DIMANCHE 1O MARS 2002 Frédérique Rouzeau-Pleintel, secrétaire A l’issue de la journée du 10 mars s’est tenue l’Assemblée Générale annuelle à l’occasion de laquelle le rapport moral du Président et le rapport financier de l’année 2001 ont été acceptés à l’unanimité. Michel STRAUSS a souligné l’activité riche des journées de travail publiques, à Paris et pour la première fois en province à Dijon. Il souhaiterait voir le nombre d’adhésions augmenter plus rapidement, permettant ainsi à l’association de se développer davantage au sein des régions. Pour lui, l’approfondissement de la connaissance du travail de nos collègues européens est fondamental dans le paysage actuel d’ouverture de l’Europe. Enfin, il souhaiterait que de nouveaux membres se présentent au bureau afin de soulager un peu ceux qui se sont lancés dans le projet du congrès. Seize membres présents de l’association ont voté auxquels se sont ajoutés 18 bulletins pour lesquels les votants avaient donné leur pouvoir. Le bureau et conseil d’administration ont été réélus à l’unanimité. Bureau Président : Michel STRAUSS Secrétaire : Frédérique ROUZEAU-PLEINTEL 12 Trésorière : Charlotte KLINGENBERG Vice-Présidente : Valérie GIRBAL Secrétaire adjointe : Nathalie WIZUN Trésorier adjoint : Jean-Paul GIRBAL Conseil d’Administration Christina BELLU Jean-Christophe DELEFORGE France DE VILLERS Bénédicte HERANVAL Marie-Emmanuelle HEROUARD Evelyne MARTINA-DAUSSY Jean TABOURET Catherine TOULOUSE – DELPEUCH Laure WILLMANN La discussion qui a suivi le vote a porté sur l’organisation du congrès international 2003 à Paris qui ne se fera pas avec le Amis de l’Alto comme cela avait été envisagé à l’origine. Il a été question des répartitions des tâches et des thèmes qui pourront y être traités. Michel Strauss a proposé à Cristina Bellu d’organiser en juin prochain une journée ESTA à Mulhouse où elle a une classe de violoncelle. Pour finir, il a émis des vœux de réussite dans la préparation de nos objectifs communs. ESTA-France à Dijon par Jean Tabouret samedi 19, dimanche 20 et lundi 21 janvier 2002 Journées organisées conjointement avec le Cefedem Bourgogne Les CEFEDEMs (centres de formation des enseignants de musique) ont pour mission de former les étudiants en vue du diplôme d’Etat (D.E.) de professeur de musique. Il y a 10 Cefedems (Bordeaux-Aquitaine, Bourgogne, Bretagne-Pays de la Loire, Ile-de-France, Lorraine, Midi-Pyrénées, Normandie, PoitouCharentes, Provence-Alpes-Côtes d’Azur, RhôneAlpes). Sous la tutelle pédagogique de la DMDTS, le cursus des Cefedems est de 1000 heures sur deux ans, soit, en moyenne, environ 17 heures par semaine et comprend des cours collectifs et individuels répartis en quatre modules d’enseignement : culture et pratique musicales, culture et pratique pédagogiques. Une spécificité des Cefedem est l’accueil et la formation d’étudiants de diverses disciplines (instruments, voix, formation musicale, direction de chœurs, …) ; cette diversité permet un rapprochement entre disciplines, et le travail en commun que font les étudiants préfigure, en quelque sorte, les relations qu’ils entretiendront avec leurs collègues lorsqu’ils seront en poste dans une école ou un conservatoire. Le suivi individualisé des étudiants se déroule sous la responsabilité de tuteurs, ou conseillers pédagogiques, qui accueillent les étudiants dans leurs classes après qu’une convention ait été passée entre les Cefedems et les Conservatoires où enseignent les professeurs tuteurs. Pour le Cefedem Bourgogne, si les cours collectifs ont lieu à Dijon, et si l’un des deux tuteurs que suivent les étudiants pendant leur cursus enseigne dans un établissement de la région Bourgogne, l’autre pourra enseigner dans un établissement qui peut être plus proche du domicile de l’étudiant lorsque celui-ci est domicilié dans une autre région. C’est ainsi que l’un des professeurs tuteurs du Cefedem Bourgogne est Jean-Christophe DELEFORGE, professeur de contrebasse aux CNRs d’Aubervilliers-La Courneuve et de CergyPontoise. Membre d’ESTA-France, celui-ci s’est fait l’interprète du souhait du conseil d’administration et de Michel STRAUSS, son président, d’établir des relations avec des centres de formation. Au même moment, Jean TABOURET, directeur du Cefedem Bourgogne, étudiait l’organisation de journées à thème pour l’approfondissement de questions spécifiques aux disciplines d’un même département. En effet, tout en gardant la spécificité des Cefedems (richesse provenant de la diversité des disciplines représentées), existait la nécessité d’approfondir des questions spécifiques à des disciplines d’un même département pédagogique, parallèlement au tutorat et au cours de perfectionnement instrumental. Le principe d’organiser à Dijon la rencontre d’ESTA-France du mois de janvier a été retenu lors du conseil d’administration d’octobre dernier. Celle-ci fut programmée pour le dimanche 20 janvier. La veille, le samedi 19 janvier, des étudiants du Cefedem donneraient cours devant des professeurs invités, membres d’ESTA-France, et le lendemain, le lundi 21 janvier, d’autres conférences auraient lieu pour les étudiants du Cefedem. Frédérique ROUZEAU assurerait pour ESTA, en liaison avec Jean TABOURET pour le Cefedem Bourgogne, le suivi de ce projet et le contact avec les intervenants les trois journées. Pour la journée ESTA-France, – le dimanche 20 janvier –, il y a eu trois intervenants : • Emmanuel KIRKLAR, altiste et professeur animateur au CNR de Dijon, exposa le projet pédagogique qu’il met en place pour l’orchestre à cordes du cycle 1 dans cet établissement, en analysant les questions soulevées et les directions de travail mises en 13 place (accord en début de répétition, élargissement du répertoire, positionnement des élèves dans ce nouvel espace qu’est pour eux la salle de répétition, …) ; • Nathalie WIZUN, professeur de violon et d’alto à l’Ecole Kœnig à Paris, a exposé la pédagogie de Geza Szilvay à l’East Helsinki Institute of Music en commentant les recueils de la collection Colourstrings et la vidéo prise pendant le stage qu’elle a fait à Helsinki l’été dernier ; les partitions d’ensemble ont donné lieu à une lecture par les étudiants du Cefedem pendant la conférence, ajoutant par là une audition vécue des remarquables pièces pour ensemble de la collection Geza Szilvay pour jeunes enfants ; • Lionel MICHEL, professeur de violoncelle au CNR de Clermont-Ferrand, a parlé de l’enseignement dans les niveaux intermédiaires, et plus particulièrement de la fin du deuxième cycle, en référence avec la pratique qu’il met en place dans sa classe. Partant du constat qu’il n’existe pratiquement pas de répertoire dans la première moitié du 20ème siècle qui puisse être abordé à ce niveau des études en classe de violoncelle, il transcrit pour ensemble de trois à huit violoncelles des extraits de partitions orchestrales de cette période (Strawinsky, Le Sacre, Schœnberg, Variations pour orchestre, …). Pour mener à bien ce projet, Lionel MICHEL dispose, en plus du temps individuel de cours, d’un temps supplémentaire où il réunit ses élèves à plusieurs pour un travail de groupe. Cette journée a été suivie par des membres d’ESTA-France venus de la région parisienne, par des professeurs des régions Bourgogne, FrancheComté et Alsace (Dijon, Cluny, Besançon, Mulhouse) et par les étudiants des disciplines cordes du Cefedem Bourgogne qui ont souligné l’ouverture pédagogique qui leur était proposée ainsi que la diversité et la richesse des thématiques abordées. Le lendemain, le caractère pluridisciplinaire des thèmes abordés avait conduit Frédérique 14 ROUZEAU et Jean TABOURET à décider de les redéfinir pour qu’ils concernent l’ensemble des étudiants du Cefedem. Il y a eu trois interventions dans la journée : • Gretchen AMUSSEN, responsable des relations internationales et de l’insertion professionnelle au CNSMD de Paris, qui avait été sollicitée pour son intervention par Michel STRAUSS, a abordé l’harmonisation des formations aux métiers de la culture dans le suivi de la Déclaration de Bologne (juin 1999) sur l’espace européen de l’enseignement supérieur ; • Catherine TOULOUSE-DELPEUCH, professeur de violoncelle à l’école de musique de Cluny, auteur de la méthode Le violoncelle par tous les sens (violoncelle et formation musicale), a abordé la sociologie des écoles de musique et de leur public en confrontant les objectifs de l’école, la demande des élèves et parents, les exigences des collectivités qui financent ; • Jean-Claude LARTIGOT, professeur au CNSM de Lyon (classe de pédagogie fondamentale) a abordé les perspectives de l’enseignement musical spécialisé en les replaçant dans le contexte d’une évolution historique et d’un système éducatif hérité des idéaux de la Révolution qui, paradoxalement, a abouti à priver les régions de leurs meilleurs talents en instaurant la filiation Parisprovince. Mentionnons, pour l’anecdote, la part d’improvisation dans l’organisation de la journée du lundi, due aux retards causés par la rupture d’un caténaire sur la ligne TGV, compensée par les échanges qui ont pris place à l’occasion de la pause-sandwich en milieu de journée, mais aussi le fait que plusieurs participants à la rencontre de Dijon se sont retrouvés à la rencontre ESTAFrance du 10 mars, constituant ainsi un encouragement à renouveler des rencontres ESTA en région. Les centres de formation diplômante Aquitaine CEFEDEM Aquitaine 19 rue Monthyon 33800 Bordeaux tél.: 05.56.91.36.84 fax :05.56.92.18.23 Bourgogne CEFEDEM Bourgogne 36-38 rue Chabot-Charny 21000 Dijon tél.: 03.80.58.98.90 fax :03.80.58.98.91 [email protected] Haute et Basse Normandie CEFEDEM Normandie 50 avenue de la Porte aux champs 76000 Rouen tél.: 02.32.76.07.08 fax : 02.32.88.60.85 rue du Care1,BP6216, 14066Caen Cedex tél./fax:02.31.85.16.04 Ile-de-France CEFEDEM Ile-de-France 182-184 avenue PauI Doumer 92500 Rueil-Malmaison tél. : 01.41.96.20.00 - fax : 01.47.14.11.24 e-mail: [email protected]. Lorraine CEFEDEM Lorraine 13, place de Chambre B.P. 67011 57030 Metz Cedex tél.: 03.87.74.28.38 - fax : 03.87.36.75.79 Midi-Pyrénées CESMD Midi-Pyrénées 17 rue Larrey, 31000 Toulouse tél.:05.61.22.28.68 ou 05.61.12.32.88 fax :05.61.22.31.18 Département de musicologie UFR Lettres Philosophie Musique 5 Allée Antonio Machado, 31058 Toulouse Cedex, tél. : 05.61.50.45.29 - fax : 05.61.50.49.12 Poitou-Charentes CESMD Poitou-Charentes 10 rue de la Tête noire, BP 15, 86001 Poitiers Cedex tél. : 05.49.60.21.79 - fax : 05.49.50.64.38 Provence-Alpes-Côte d’Azur CEFEDEM Sud 7 boulevard Lakanal 13400 Aubagne tél.: 04.42.70.07.00 - fax : 04.42.82.01.60 e-mail : [email protected]. Rhône-Alpes CEFEDEM Rhône-Alpes 14 rue du Palais Grillet 69002 Lyon tél. : 04.78.38.40.00 -fax : 04.78.38.40.03 Bretagne CEFEDEM Bretagne - Pays de Loire 32 rue EmiIe Péhant 44000 Nantes tél. : 02.40.89.90.50 15 Mes Trucs LA PLANCHE LONGUE Catherine Mühlhauser Professeur de violon à l’Ecole Nationale de Musique de Lorient Cet article inaugure une nouvelle rubrique de notre bulletin. Elle est ouverte à tous, nous attendons vos « trucs » avec impatience ! Je tiens ce «truc» de Dominique Hoppenot dont je fus l’élève au début des années 80. Je suppose qu’il est très connu des anciens élèves de madame Hoppenot mais il pourra intéresser d’autres enseignants et les nouveaux venus dans la profession. l’utilisation de l’avant-bras ne sera pas perdue pour tout le monde…..). On s’aperçoit vite que le fait de se sentir porté par la planche permet de trouver facilement la trajectoire qui correspond bien sûr à celle de l’archet sur le violon. Pour sentir l’orientation, la trajectoire En travaillant ainsi sur les thèmes de de l’archet et prendre des repères sur soi, la planche est un bon outil, facile à mettre en point d’appui, de trace où l’on passe et œuvre. repasse en laissant le geste se faire, beaucoup d’élèves découvrent la sensation si agréable Munissez vous d’une planche d’environ du lâcher prise. 80cm de long sur environ 8cm de large (plus courte pour les enfants) et d’un petit chiffon. On peut aussi travailler les Placez vous face à une petite chaise rebondissements, atterrissages et décollages ou un tabouret bas, posez le pied droit sur la en tous genres. On peut aller au delà de la chaise de façon à amener la cuisse à peu près planche en prolongeant le geste dans les deux à l’horizontale (mais pas plus haut), et sans sens pour tous ceux qui ont la sensation que tordre le reste du corps SVP ! leurs bras sont trop courts…par exemple…. Posez ensuite la planche sur vous, en Cela permet de trouver l’amplitude du geste biais, une extrémité sur l’épaule gauche, et de revenir à une sensation plus globale de l’autre sur le genou droit. Maintenez-la ainsi bras entier. etc ..etc… avec la main gauche placée dessous. La planche (violon) devient un terrain de jeu pour le chiffon (archet), et peut Avec le chiffon tenu roulé dans votre constituer le point de départ d’une recherche main droite, l’avant-bras en pronation*, vous passionnante sur soi-même à partir de ses allez frotter la planche comme si vous vouliez sensations. la nettoyer bien partout. Veillez à ce que le chiffon reste bien en contact avec la planche et la main bien en appui. Pour cela deux * Petit rappel à propos de la pronation : rotation conditions doivent être réunies : 1)le chiffon doit dépasser côté index interne de l’avant-bras. pour vous permettre de vous appuyer confortablement. 2) La fameuse pronation* de l’avantbras devra être maintenue à tous les endroits de la planche et pendant tous les déplacements, (cette mise en évidence de 16 Coups de cœur Voici un petit volume pour violon de K et D Blackwell (ed. Oxford University Press) que l’on aimerait voir transcrit rapidement à l’alto. Les enfants adorent. Il s’agit de « Fiddle Time Joggers », recueil de morceaux très faciles avec CD d’accompagnement (Rock’n Roll, Folk …). Les morceaux sont enjoués et très progressifs (d’abord en cordes à vide puis 0-1-2-3-4). Il existe un recueil séparé pour l’accompagnement de piano. Le deuxième volume « Fiddle Time Runners », sans CD, explore les différents groupements de doigts en première position. Morceaux toujours aussi réjouissants. Un recueil séparé pour l’accompagnement de piano. Dominique Larret ☼ Vous connaissez peut-être les disques de la série « The London … Sound », « … » correspondant selon les cas à Violin, Viola, Cello ou Double Bass. Ses disques édités chez Cala sont disponibles sans problème en France et présentent des œ u v r e s arrangées pour très grand e n s e mb l e d’instru ments de même nature. Ainsi le disque que j’ai actuellement sous les yeux a été enregistré avec les 12 altistes du L o n d o n Philharmonic, les 12 altistes du BBC Symphony, les 12 altistes de l’English National Opera Orchestra, les 8 altistes de l’Academy of St Martin in the Fields ainsi que 4 altistes supplémentaires, un contrebassiste, une harpiste et un percussionniste. Pour le violon sont arrangées des oeuvres de Dvorak, Monti, Gerschwin, Mascagni, Khatchaturian, Shostakovich, Debussy et Rachmaninov, pour l’alto de Gerschwin, Weill, Shostakovitch, Dvorak, Grainger, Ravel, Prokoviev, Bacharach et Strayhorn, pour le violoncelle de Saint-Saëns, Rachmaninov, Casals, Balcome et Bernstein et pour la contrebasse de Saint-Saëns, Paganini, Cole Porter, Duke Ellington, Bizet, Bloch, Kern, The Spice Girls, Mahler, van Goens, Youmans, Young et Desmond. Ses œuvres sont désormais également disponibles en partition (pour 3 et 4 voix pour les violons, 4 pour les altos, 4, 6 et 8 pour les violoncelles et 2, 4 et 8 pour les contrebasses) et peuvent être commandées à l’adresse suivante : Cala Music Publishing, 17 Shakespeare Gardens, London N2 9LJ, Angleterre. Tel : 44 (0)20 8883 7306, Fax : 44 (0)20 8365 3388, Email : 17 c mp @c a l a r e c o r d s . c o m, O n l i n e ordering : www.calarecords.com . Nous n’avons pas testé, les prix sont relativement élevés mais la démarche semble intéressante. Existent également des partitions pour les cors (8, 12 et 16 voix), les trombones (16 voix) et les trompettes. Encore un coup de cœur pour des arrangements de grands ensembles d’instruments de même nature. Celui-ci a été commandé, testé et les enfants ont été conquis. Les éditions Castle Enterprises proposent des dizaines d’arrangements très sympathiques pour ensembles d’altos (de 2 altos à double chœur à 8 voix). J’ai découvert cet éditeur par hasard, un mail envoyé un dimanche matin à 8 heures, réponse à 15h le jour même, la commande était enregistrée et m’est parvenue avant même que j’ai réglé ! Quelle confiance!!! De niveau fin de 1er cycle à 3ème cycle, les arrangements ont été faits en général par des professeurs d’alto des universités américaines et vont de Pizzicato Polka à des pièces contemporaines en passant par la Folia, Rosamonde, le Pie Jesu du Requiem de Fauré, des ragtimes ou l’hymne américain. Toutes les voix sont toujours intéressantes. 25 références sont proposées, pour des prix raisonnables allant de 8 à 15 dollars. Commande au www.nisom.com auprès de Tracey Rush, Northeast Iowa School of Music Un conseil si vous commandez à l’étranger : réglez vos achats par mandat postal, la comparaison avec les tarifs bancaires laisse sans voix !! Valérie Girbal Deux nouveautés signalées par Thierry Baraud “All for Strings/ comprehensive String Method” book 1, 2 and 3 by Gerald E. Anderson and Robert S. Frost, KJOS Edition (distribué par HMMO). Egalement chez 18 Brèves...Brèves...Brèves...Brèv STAGES Cela se passe dans une école primaire de Neuilly-Plaisance, à 10 mn à pied du RER et du 2 au 13 juillet. Inclus. L'intérêt de faire un stage sur place, c'est que les plus jeunes peuvent y participer et lorsque nous parlons de "jeunes" nous pensons aux enfants dès l'âge de 4 ans. J’y travaillerai mon violon, mes amis leur alto ou violoncelle ou leur flûte traversière ou encore leur piano. Nous nous retrouverons lors de travail d’ensemble (orchestre ou musique de chambre). Mon amie qui est d'un niveau supérieur au mien espère pouvoir ne travailler qu'en orchestre … mais cela dépendra du nombre d'inscrits ! J’ai un voisin que ne fait pas encore de musique mais qui va venir s’initier aux différents instruments. En fin de stage, nous montrerons toutes nos connaissances acquises durant ces dix jours mais en toute simplicité pour le plaisir de partager. Certains stagiaires viendront de Corse et nous aurons donc la chance de les héberger, d'autres viendront peut-être de province française moins lointaine ? Dès 8h un animateur accueillera les enfants matinaux, mais le travail musical se situera entre 9h et 12h et 13h30 à 16h30. Le midi nous pourrons déjeuner sur place sous réserve d'apporter son repas froid. Le soir un autre animateur gardera les enfants jusqu'à 18h si nécessaire. Certains adultes auront même la possibilité de faire le stage à raison de 2h par soir (sous réserve d'inscriptions suffisantes) ou sur la journée s’ils sont déjà en vacances ou à la retraite ... Pour s’inscrire se rendre sur le site Internet : http://perso.wanadoo.fr/vivaldi/ ou téléphoner au secrétariat au 01.43.09.82.13 MERTON MUSIC Voici une entreprise originale qui séduira certainement bon nombre d’entre vous. Nous l’avons découverte à Helsinki lors du congrès d’ESTA en août 2001. Theo Wyatt a créé Merton Music en 1996 en se fixant pour objectif de faire connaître et de diffuser la musique de chambre peu connue à des prix qui encouragent l’exploration. Son catalogue comprend environ 600 œuvres qui sont toutes libres de droit, presque toutes épuisées et donc inaccessibles par tout autre moyen. Le coût est de 0,20€ la page ! Vous pourrez donc acheter par exemple pour 6€20 (2€80 pour le conducteur et 3€40 pour les parties séparées) un quatuor de Onslow (vous avez le choix entre 20 quatuors différents), pour 2€90 un quatuor pour 4 violons de Dont, pour 6€90 un quintette avec piano de Spohr … Sont disponibles des oeuvres de Hermann, Hofman, Lee, Kreutzer, Ries, Hoffmeister, Taneiv, Bruni, Pleyel, Lachner, Arensky, Bazzini, Dotzauer, Hennessy, Swann, Naumann … Le catalogue indique le niveau de difficulté de la partition par un chiffre entre 1 et 5 pour chaque partie, Theo Wyatt considérant le quatuor opus 18 n°1 de Beethoven comme le niveau 3. Pas de frais d’envoi. Theo Wyatt travaille seul, chez lui, avec sa propre imprimante, ne fait pas de publicité, ne publie que des œuvres libres de droit, ce qui explique le faible coût de sa production. On peut joindre Merton Music à l’adresse suivante : Theo Wyatt, 8 Wilton Grove, London SW19 3QX, Tel/fax : 020 8540 2708, Email : [email protected] Vous trouverez également des distributeurs en Australie, Allemagne, Hollande, Suède et Etats-Unis. Theo Wyatt recherche un distributeur en France. Voici le descriptif du profil du poste, que nous n’avons pas traduit puisque le distributeur doit posséder ‘a reasonable command of English’. Theo Wyatt established Merton Music in 1996 with the objective of making neglected string chamber music accessible to players at prices which would positively encourage exploration. The catalogue includes over 600 works, all out of copyright and almost all out of print and unobtainable from any other source; and all at a basic price equivalent to 10p. per page of music post-free. A firm customer base has now been established in the United Kingdom, Australia, Germany, Holland, Sweden and U.S.A. and Theo Wyatt is now looking to set up distribution arrangements in other overseas markets and in particular in France. For this he will need a representative with an email address, with a reasonable command of English, and with an enthusiasm for spreading the news of this amazingly cheap source of new music among teachers and amateurs. The system will work like this. Theo Wyatt will print a catalogue in French priced in euros and will distribute it from the U.K. to an initial mailing list. The catalogue will contain an order form. The customers will send this to the representative with payment either by cheque or by remittance to a designated bank account. The representative will e-mail particulars of the order. Theo Wyatt will post the music direct to the customer. The duties of the representative will be these:19 a.. Translate the catalogue; b. Assist in producing the initial mailing list by obtaining published lists of music schools, music libraries, amateur music societies etc.; c. Establish a bank account; d. Deal with enquiries from customers about e.g. missing music; e. Send details of any orders received to Theo Wyatt by e-mail; f. Remit the contents of the bank account every six months to Theo Wyatt in euros after deducting the following for his services; i. 7.5 per cent of turnover; ii. All his phone, postage and other expenses; iii. Any interest earned by the sums in the account. Representatives receive for their own use Merton Music titles of their choice to a value of £100. The rewards are not enormous, but the duties are not in any way onerous and are not incompatible with other full-time employment. Brèves...Brèves...Brèves...Brèves...Brèves...Brèves...Brèves...Brèv STAGES Jacques Borsarello enseignera du 17 au 30 juillet à Noirmoutier et du 14 au 25 août à Narbonne. Renseignements au 01 60 66 20 14. Le prochain stage de formation pédagogique dirigé par Geza Szilvay aura lieu du mardi 27 au samedi 31 août 2002 au Southlands College de Londres. Renseignements auprès de : The Szilvay Foundation, 1b Elm Close, Tolworth, Surrey KT5 9NA, Angleterre Tél/fax: 44 (0)20 8330 7500 Email: [email protected] Website : www.colourstrings.co.uk ESTA-Grande-Bretagne propose son stage annuel d’été du 25 au 30 août 2002 à la St.Mary’s School, Wantage, Oxon, avec la participation de Dona Lee Croft, Peter Esswood, William Bruce, Simon cartledge, David Vinden, Denise Ham, Elisabeth Turnbull, Rosalind Hoskins, Sheila Oglethorpe, Caroline Bosanquet, Bill Connor, Stewart Hardy, Judith Bird. Contacts : Marion Seymour – 44 (0)20 8940 4640, fax : (0)20 8940 4300 Email : [email protected] NOUVEAUX ADHERENTS 26 Pascal Coignet à Saint-Gervais sur Roubion 27 Nicolas Paquit à Saint-Sébastien de Morsent 51 Catherine Perlot à Reims 75 Cécile Moreau Noémie Robidas 20 Elisabeth Rossé 93 Ecole Nationale de Musique du Blanc-Mesnil 94 Thierry Barbé à Maison-Alfort Rolland, Létourneau, Havas et autres trouvailles… par Noémie L. Robidas Noémie Robidas, violoniste québécoise, est intervenue le 10 mars dernier lors de la journée d’ESTA au conservatoire du 11° arrondissement, pour nous faire part de ses coups de cœur en matière de pédagogie des instruments à cordes. Elle nous propose ici un survol de son intervention. Lors de la dernière journée ESTA en mars dernier, j’ai eu le bonheur de présenter la pédagogie de trois grands noms de la musique : Paul Rolland (USA), Claude Létourneau (Québec) et Kato Havas (Grande-Bretagne) qui ont contribué chacun à leur façon à l’évolution de l’enseignement des cordes. Voici donc un petit résumé de mon intervention et, comme promis, les références qui s’y rapportent. Paul Rolland « Le mouvement dans le jeu des cordes » Vous vous souvenez peut-être de l’article rédigé par Nathalie Wizun dans le bulletin de janvier 2000 portant sur les cassettes vidéo de Paul Rolland (disponibles en visionnage sur place, au Centre de Ressources de la Cité de la Musique à Paris)… mais parce que la mémoire est une faculté qui oublie et que ce nom en est un à retenir, reparlons-en! Comme vous le savez peut-être, Rolland est l’initiateur du projet de « l’enseignement du mouvement dans le jeu des cordes » mené à l’Université de l’Illinois dans les années 1960. Il lance et confirme la thèse qu’en incluant des mouvements favorisant la détente dans le jeu des instrumentistes à corde dès le départ, on peut accélérer le processus d’apprentissage et favoriser l’aisance. Il travaille avec différents spécialistes et scientifiques pour mettre au point un répertoire nouveau répondant aux besoins spécifiques de l’expérience. Il crée une série de mouvements simples et efficaces ainsi qu’une multitudes d’exercices où le rythme occupe une place très importante. Le projet obtient un réel succès. Les enfants peuvent, après deux ans d’apprentissage, jouer avec une sonorité ronde et pleine, avec un beau vibrato, des démanchés fluides et le sourire aux lèvres! Vous pouvez le constater par vous-même en visionnant la série des vidéos tournées à l’issue du projet. Cela vaut le détour! Le livre de Rolland a été traduit par Mme Chantal Masson-Bourque professeur à l’Université Laval à Québec. Il est possible de le commander directement via les presses de l’U.L (voir références ci-dessous). Il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’une méthode mais plutôt d’une mine d’outils à utiliser avec imagination au gré de notre enseignement. La traduction des notions expliquées dans les vidéos constitue le fil conducteur de chaque chapitre. Toutes les facettes de la technique du violon y sont abordées sous un angle nouveau et pratique. Vous y trouverez mille et un trucs pour enseigner dès le départ, les pizzicati m.g., les harmoniques, les doubles-cordes, les octaves et démanchés. Qui s’y frotte, s’y pique! 21 Pour compléter le tout, le répertoire utilisé, commandé par Rolland au compositeur Stanley Fletcher est édité chez Boosey and Hawkes et disponible pour qui veut varier les morceaux de ses petits protégés. Ce sont des œuvres charmantes qui cultivent le sens de l’humour et l’aisance des apprentis-violonistes. Une méthode de violon appliquant les principes de Rolland a aussi été conçue par Mme Sheila Johnson et peut donner quelques repères supplémentaires aidant l’intégration des notions. Après 30 ans, les idées de Paul Rolland, bien que prouvées et appliquées par des centaines de professeurs aux États-Unis sont malheureusement encore bien peu connues de ce côté-ci de l’océan. Comment expliquer cela? Peut-être la barrière des langues, le manque de diffusion ou le poids des traditions dont on n’arrive pas à se défaire. Chose certaine, mieux vaut tard que jamais. Jetez-y un coup d’œil!!! Claude Létourneau À la même époque que Rolland à quelques centaines de kilomètres, Claude Létourneau développe également une méthode qui marquera plusieurs générations de violonistes québécois. Élève de Ivan Galamian, influencé par Suzuki, M. Létourneau adapte pour les jeunes francophones la méthode de ce dernier basée sur l’écoute active par le biais d’un répertoire tiré du folklore et le développement des bons réflexes dès le plus jeune âge. À plus de 70 ans, M. Létourneau craque toujours autant pour les tout petits qu’il aime débuter entre 3 et 5 ans! Mme Martine Rocheleau en collaboration avec M. Létourneau a d’ailleurs créé une méthode d’éveil au violon pour cette clientèle particulière. Grâce à cette méthode ingénieuse, les enfants apprivoisent l’instrument au fil de leur développement psycho-moteur tout en s’amusant. Les résultats sont encore là assez étonnants car l’enfant prend ainsi goût au violon, grandit avec lui et en fait son ami. (voir références ci-dessous) La liste du matériel didactique développé par M. Létourneau est longue : petits concertos, morceaux divers, gammes, doubles-cordes, pièces pour ensemble, solfège intérieur et j’en passe. Il est possible de commander directement aux Éditions Létourneau. (voir références ci-dessous) NB. Il est possible de faire un stage de formation avec M. Létourneau ou Mme Rocheleau au Québec en début d’été. (voir références ci-dessous) Kato Havas « La nouvelle approche au violon » Du haut de ses 81 ans, Mme Havas demeure l’une des plus grandes pédagogues de notre siècle. Bien que peu connue en France, cette grande dame a donné des centaines de conférences à travers le monde. En quelques lignes, il est très difficile de tracer un portrait juste et assez éloquent de cette illustre pédagogue qui mériterait une présentation beaucoup plus exhaustive. Il s’agit donc d’un avant-goût. 22 Kato Havas naît en Hongrie où elle devient rapidement une enfant prodige. Elle accumule les récompenses et tournées qui la mènent jusque sur la scène du Carnegie Hall à 17 ans. Les hasards de la vie mettent fin à cette envolée prometteuse pour lui permettre de s’occuper de ses enfants et de prendre du recul face au violon. C’est alors qu’elle prend le temps de réfléchir et met au point sa « nouvelle approche au violon » influencée par les tziganes de son enfance. Une approche toute simple, très holistique et humaniste, qui prévient les nombreux problèmes musculaires et psychologiques souvent rencontrés chez les violonistes. Par le biais de ses ouvrages « la nouvelle approche au violon », « le violon en 12 leçons » et « le trac », Mme Havas résout les problèmes qui freinent souvent le développement du talent des instrumentistes. J’ai eu la chance de prendre une leçon privée avec elle et de participer à un workshop à Oxford dernièrement où j’ai pu constater la grandeur de son âme. Cette femme possède un immense respect pour l’être humain qui se trouve devant elle et donne le même enseignement dévoué au simple débutant, à l’amateur comme au violoniste professionnel. Avec une touche d’humour, elle met le doigt sur les cordes sensibles et solutionne tous les tracas. Elle donne avant tout confiance et envie de jouer dans le plaisir! Deux de ses livres ont été traduits par Mme Pascale Boyer et sont disponibles au simple coût des photocopies ( les éditeurs ne veulent pas se mouiller! ). Il s’agit d’ouvrages à la portée de tous, à lire durant vos vacances! (voir références ci-dessous) Si le cœur vous en dit, vous pouvez également assister au workshop annuel donné par Kato Havas le 20 juillet prochain à Oxford et goûter par vous-même à sa magie… Les références… Paul Rolland « l’enseignement du mouvement dans le jeu des cordes » Livre disponible via les presses de l’Université Laval, Québec, Canada www.ulaval.ca/pul ou tel: 001 418 656-2803 Stanley Fletcher, New tunes for Strings (2 volumes), Boosey and Hawkes Sheila Johnson, Strings in Action, Boosey and Hawkes Sessions de Pédagogie été 2002 Méthode Létourneau Quand ? du 25 juin au 5 juillet 2002 Où ? Conservatoire de Musique de Québec, 270 rue St-Amable Québec, Québec Inscriptions : 50 dollars canadiens non remboursables Frais de cours : 200 dollars canadiens par niveau enseigné (NB : il faut prévoir environ 100 dollars pour le matériel didactique du premier niveau d’enseignement) Date limite : 1er juin 2002 (ce bulletin vous parviendra un peu tard mais il reste peut-être de la place, tentez votre chance !) 23 Contact : M. Claude Létourneau 332 bd René Levêque Ouest Québec, Québec, G1S1R9, Canada Téléphone : 00 1 418 527 86 29 Chambre disponible 1 personne : 80 $ par semaine Méthode d’éveil au violon Rocheleau Disponible sur commande : [email protected] Kato Havas, la nouvelle approche du violon Quand ? le 20 juillet de 17h à 20h30 Où ? à St Edmund 's Hall Queensland Oxford Sujet : Les causes et les solutions aux problèmes physiques des musiciens et au trac. Frais : 10 £ pour les membres de Khana ( Kato Havas New Approach Association ) 30 £ pour les non membres Pour devenir membre de Khana, l'inscription coûte 9 £ (donc il faut s'inscrire!). Contact au secrétariat : 72 Victoria Road Oxford OX27QE Grande Bretagne. Pour obtenir les ouvrages de Kato Havas traduits en français, les manuscrits non-édités sont disponibles via la traductrice et représentante de Mme Havas en France. Mme Pascale Boyer tel: 01 42 02 46 58 Ouvrages disponibles en français: « La nouvelle approche au violon », « Le trac » Les autres ouvrages sont disponibles en v.o. chez Bosworth. Autres trouvailles… Cahier de technique du violon super chouette: "Fiddle Magic, 180 technical exercises " auteur: Sally O'Reilly éditeur: Neil A. Kjos Music company, San Diego, California Non disponible dans les magasins en France car pas de demande...Demandez, ils commanderont!!! Disponible sur : www.amazon.com comme tous les livres, partitions du monde entier. Finies les frontières! Sites internet passionnants sur la pédagogie : Université du Vermont (USA) : www.uvm.edu Université d’Indiana (USA) : www.stringpedagogy.com N'hésitez pas à communiquer avec moi pour toute information supplémentaire. Noémie L. Robidas Email: [email protected] 24 la transcription dans tous ses états Avec Philippe Noharet et Nathalie Wizun "Dans le mot transcrire, il y a trans, ce beau préfixe qui dit le mouvement vers un ailleurs, vers un devenir en train de s'écrire. Transcrire la musique, la vouer à des instruments auxquels elle n'était pas destinée, c'est la projeter dans une aventure, dans une histoire ouverte, en tous points comparable à ce qui arrive à un texte quand on le traduit : l’œuvre se retrouve pour ainsi dire à l'étranger; elle voyage. La transcription musicale a existé elle continue d'exister - sous des formes savantes ou populaires, écrites ou orales, entre des lieux, des contextes, des genres et des époques dont l'éloignement, sans être nié, est ainsi enjambé. Ou mesuré. (…) Transcrire, c'est d'abord jouer, au sens fort, des oeuvres et avec les oeuvres. Les pianistes le savent, au moins depuis Liszt. (...) Mais Str avi nsky, Scho en be rg, Webern, Berio ou Zender chacun à sa manière le disent: transcrire, c'est aussi et encore « interpréter », réinventer". Extraits du catalogue de la saison 2002/2003 de la Cité de la Musique, qui consacre deux mois de programmation à la transcription musicale. Nombre de compositeurs de Malher à Debussy, Ravel, Bartok... ont ainsi mis à l'épreuve leur propre composition pour en retrouver l'essence, mais selon le bon mot de Liszt "l'arrangement continue de déranger". Assertion ou questionnement en ce 21ème siècle? Il semble que la question reste ouverte dans le domaine des cordes, même si la tradition italienne des cordes plaçait souvent l'interprète comme éventuel compositeur car la plupart des violonistes composaient ou improvisaient leur propre cadence et ce jusqu'à une période encore récente. Yehudi Menuhin n'a-il pas composé sa propre cadence d'un concerto de Mozart? C'est sur cette réflexion que j'ai eu l'occasion de discuter avec Philippe Noharet, contrebassiste, ami d'enfance de Gilles Apap avec lequel il collabore depuis deux ans dans son ensemble Colors of Invention; ils ont déjà un premier disque à leur actif "no piano on that one", et la sortie d'un nouveau disque est imminente,"no orchestra on that one" "Vivaldi", les quatre saisons, qui recèle quelques petites surprises "climatiques et géographiques !". Philippe m'avait fait le plaisir de venir assister à la journée d'ESTA du 10 mars dont il avait entendu parler par une de ses collègues professeur de violoncelle au CNR de Rueil-Malmaison, où il a une classe de basse ouverte dès le plus jeune âge. Une curiosité dominicale dans un emploi du temps fort chargé! Nous aurions pu 25 parler de la contrebasse dans tous ses états car il est réellement intarissable et passionné par toute la diversité identitaire de la basse dont il est à mon sens une illustration tout à fait convaincante. Il commence l'étude de la contrebasse sur une "mini"contrebasse à l'âge de cinq ans, il est l'un des premiers à connaître cet enseignement au Conservatoire de Nice. Dès l'âge de sept ans, il fréquente assidûment l'Académie d'Alfred Loewenguth. Il obtient son prix à treize ans et il intègre alors la même année le CNSM de Lyon. A peine âgé de 17 ans, il rentre à l'Orchestre National de l'Opéra de Lyon sous la direction de John Elliot Gardiner, puis de Kent Nagano. A 18 ans il est soliste de l'ensemble Forum de Mark Foster, spécialisé dans la musique contemporaine. Il est aujourd'hui titulaire à l'orchestre de l'Opéra de Paris et, en parallèle à cette activité, membre de l'ensemble TM+ sous la direction de Laurent Cunio. Il participe pendant huit ans à l'ensemble "Carpe Diem" sous la direction de Jean-Pierre Arnaud anciennement hautboïste solo de l'Orchestre de Paris. C'est notamment dans cette formation qu'il se confronte au travail de transcription. Parce qu'ils ont été amenés à faire des concerts pédagogiques très régulièrement en ZEP (Zone d'Education Prioritaire), ils se sont mis à "voyager" dans le répertoire musical afin de le rendre accessible à des enfants dont les horizons restaient pour le moins bien éloignés d'une telle préoccupation! C'est ainsi que leur répertoire s'est élaboré de fil en aiguille: Ma Mère l'Oye, le Tombeau de Couperin, Shéhérazade, les Nuits d'Eté, les Tableaux d'une Exposition, en musique de chambre, les sonates en trio pour orgue de Bach, les trios et divertimenti de Mozart, quintette à deux altos de Mozart, quatuor pour flûte et hautbois de Mozart, quintette à deux violoncelles de Schubert..... PN: La réalité instrumentale de transcription à la contrebasse est un exercice que je qualifierais volontiers de « haute voltige » étant donnée la nécessaire et constante adaptation d'un texte donné par rapport au timbre et registre de la basse, qui doit par ailleurs rester en adéquation avec les autres instruments de l'ensemble constitué. Si tu joues la partie d'un violoncelle dans le quintette de Schubert ou une partie avec un instrument à vent, ton comportement instrumental est totalement différent, la difficulté est d’être présent en temps "réel" dans chacune de ces situations et c'est ce que j'ai appris à faire au sein de "Carpe Diem" pendant huit ans. Il ne faut pas oublier que le répertoire de musique de chambre est très indigent en contrebasse, c'est sûrement ce désir qui m'a motivé à aller vers des formations où je pouvais devenir chambriste grâce à la transcription. Cette activité très créative t'oblige à un niveau d'excellence instrumentale; ce qui peut sembler simple à l'écoute ne l'est jamais en réalisation et il faut au préalable parfaitement maîtriser l’oeuvre originale, d'une part pour éviter les fautes de styles, et surtout pour que cette discipline ne soit pas un "cache -misère" de lacunes techniques ou autres pour son ou ses interprètes … C'est en tout cas pour moi une façon unique et rafraîchissante de ressourcer mon jeu, il est si facile de devenir un instrumentiste de routine à son insu !" Depuis deux ans Philippe fait parti du trio Colors of Invention constitué de Gilles Apap au violon, Myriam Lafar à l'accordéon et Ludovit Kovac au cymbalum. PN: Ce qui me plait dans cette formation c'est que j'y ai un autre rôle, car la configuration de cet ensemble est plus intime, nous sommes moins nombreux et j'ai eu de "drôles" de surprises surtout en enregistrement, je me rendais compte que mes interventions ne passaient pas toujours comme je l'aurais souhaité, j'étais trop présent ou trop lourd... c'est donc tout un travail d'équilibre sonore auquel j'ai dû m'atteler. La projection sonore pendant les concerts et en enregistrement n'est pas forcément sur le même registre sans parler des couleurs... d'ailleurs j'aimerais exprimer mon admiration pour les musiciens de studio qui sont eux aussi dans une adaptation constante par rapport à leur jeu. Nous sommes un "jeune ensemble", nous ne cessons d'évoluer, car tout notre travail, répétitions, concerts est enregistré de sorte que ce témoignage sonore impartial reste notre guide dans un souci de progrès. Nous sommes très heureux de voir un public de jeunes instrumentistes fidèles à nos concerts curieux de cette démarche nouvelle qui semble les enthousiasmer!" « Depuis l'invention de la notation, la transmission de la musique est divisée entre le texte fixé par le compositeur et la réalité sonore actualisée par l'interprète. J'ai passé la moitié de ma vie à rechercher des interprétations aussi fidèles que possible au texte, pour reconnaître finalement aujourd'hui qu'il n'y a pas d'interprétation fidèle à l'original. Si important qu'il soit de lire le plus précisément possible les textes, il est vraiment impossible de les rendre à la vie en les reconstruisant. Sans même parler des changements qui ont affecté tant de choses - les instruments, les salles, les sens des signes etc.- on doit comprendre que toute notation écrite est en premier lieu une invitation à l'action et non une description exacte des sonorités. Il faut l'effort créateur de l'interprète, son tempérament, son intelligence, sa sensibilité développée selon l'esthétique de son temps, pour que voie le jour une exécution vraiment vivante et stimulante. Quelque chose de l'essence de l'interprète se transmet alors à l’oeuvre : il en devient coauteur. » Hans Zender Notes sur mon interprétation composée du Voyage d'Hiver de Schubert, les Cahiers de l'Ircam. 26 IN MEMORIAM … LEXNEWS, qui nous a autorisé à publier cet article paru dans ses colonnes, s’associe à l’ensemble de la famille HUREL pour une pensée émue au souvenir de Marie-Louise HUREL, née RICROS, qui s’est éteinte le 14 ont obtenu des prix Mars 2002. internationaux. Née le 12 Novembre 1924 à PARIS, Marie- Plusieurs sont ( ou Louise HUREL fait partie de ces artistes capables ont été ) violons solo d’être à la fois des virtuoses instrumentistes, de de formations telles grands musiciens de chambre et d’immenses que les Orchestres pédagogues. Après l’obtention de ses premiers Nationaux de QUEBEC, prix au Conservatoire de PARIS en 1944, elle d e DUBLIN, de devint répétitrice de la classe de violon de Gabriel MARSEILLE, de LYON. BOUILLON et fut chargée de cours en Certains devinrent solistes de pédagogie, discipline novatrice pour l’époque. En l’Orchestre National de 1947, elle fonda un quatuor à cordes: le Quatuor RADIO-FRANCE, Féminin de PARIS et fut engagée par ailleurs de l’Orchestre comme violon solo, et à l’Orchestre de chambre Philharmonique de RADIO-FRANCE, de HEWITT, et à l’Orchestre du Club d’Essai, dirigé l’Orchestre de l’Opéra de PARIS. D’autres par Louis de FROMENT. appartiennent à des formations telles que les Sous l’égide d’André TARDIEU et France- Orchestres Philharmoniques de LYON, de Yvonne BRIL, le Club d’Essai permit au Quatuor STRASBOURG, de CAEN, des PAYS DE féminin de PARIS de créer un grand nombre LOIRE, de LONDRES, de la SUISSE d’œuvres contemporaines à une période où peu de ROMANDE, le Quatuor MARGAND et bien formations osaient se confronter à ce type de entendu, le Quatuor ARPEGGIONE. répertoire. Autre particularité remarquable, en dehors des Marie-Louise HUREL sut aussi transmettre sa orchestres de la Radio, aucune formation passion de l’enseignement à certains de ses orchestrale de l’époque, pas même les enfants et à l’ensemble de ses élèves Associations de concert, n’engageaient de professionnels qui contribuent chaque jour à femmes…qui plus est au poste de violon solo !!! favoriser la pratique du violon dans les écoles de musique du monde entier. Mais bientôt, pour favoriser sa vie de famille avec Deux d’entre-deux sont (ou ont été) professeurs Serge HUREL, elle décida de mettre sa vie de violon au Conservatoire National Supérieur de d’instrumentiste au second plan et d’enseigner Musique de PARIS. hors des champs officiels. Si cela favorisa, ô combien, l’intérêt passionné de Mais rappelons-nous toujours sa capacité à chacun de leurs enfants pour la musique, d’un donner l’envie de faire de la musique à tous les point de vue professionnel, les moyens furent dès violonistes, jeunes et moins jeunes, qui ont eu la lors plus modestes qu’ils ne peuvent l’être dans chance de la rencontrer. D’innombrables de grandes écoles. Les résultats n’en furent pas musiciens amateurs pratiquent aujourd’hui la moins remarquables. Musique quotidiennement car, grâce à elle, un passe-temps agréable a pu devenir une passion Plus tard, lui seront confiées des classes de formidable. violon à l’Ecole Normale de Musique de Paris, à l’Ecole Nationale de Musique et de Danse de Quand on a appris le violon avec Marie-Louise Bourg-la-Reine et au Conservatoire Municipal de HUREL et découvert les joies de la Musique de Suresnes. En cinquante ans de carrière, sur la chambre avec Serge HUREL…alors, tout devient multitude d’élèves formés par ses soins, plus de Amour et Musique. quarante, sont devenus professionnels. Plusieurs 27 Frédérique Rouzeau-Pleintel Secrétariat d’ESTA-France 97 rue du Ranelagh 75016 PARIS tél: 01 45 25 16 83 monsieur madame mademoiselle NOM: Prénom: Adresse: Acceptez-vous que votre adresse soit publiée dans l’annuaire d’ESTA-France? OUI NON Téléphone: Fax: E-mail: Instrument(s) enseigné(s): Établissement(s): Cotisation annuelle: (cochez la case correspondant à votre choix) • • membre actif individuel membre actif «couple» 32 € 48 € ( équivaut à deux adhésions individuelles, mais un seul bulletin sera envoyé à l’adresse indiquée) • • étudiant école de musique 16 € 56 € ( l’école recevra les lettres d’information et les bulletins en double exemplaire) • • membre bienfaiteur membre d’honneur 64 € à partir de 80 € Je règle ce jour la somme de .......... euros par chèque à l’ordre de : ESTA-France. chez Charlotte Klingenberg, 33bis rue Auguste Delaune. 94800 VILLEJUIF Fait le: Signature: ESTA-France est affilié à ESTA-International Président: Siegfried Palm 28