Sophie Guillemin

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Sophie Guillemin
Socio-esthéticienne, Sophie choie les
patients dyalisés
Publié le samedi 06 décembre 2014 à 09:05 par Maxime HUTEAU.
Sophie Guillemin prodigue ses soins à Philippe Errard pendant sa dialyse. © Ouest-France
Depuis un an, Sophie Guillemin prodigue ses soins aux patients insuffisants rénaux de
l'hôpital Jacques-Monod, à Flers. La seule à exercer dans ce service en Basse-Normandie.
« À chaque fois que je la vois arriver, c'est un peu comme un rayon de soleil ». Pour Michel
Prod'homme, insuffisant rénal, les soins de Sophie Guillemin l'aide à mieux supporter ses
séances de dialyse. « J'ai le droit à des massages du pied et de la main tout en discutant de
tout et de rien. Cela me rendait plus léger dans le corps et dans la tête », poursuit-il.
Cela fait un an maintenant que la socio-esthéticienne parcourt les chambres des patients
hémodyalisés de l'hôpital Jacques-Monod, à Flers, pour prodiguer ses soins esthétiques.
Modelages des pieds à la tête, soins du visage ou encore manucure, la socio-esthétécienne
s'adapte à leurs envies. La jeune femme de 31 ans y passe « deux à trois heures par semaine
» car elle doit aussi jongler avec le service d'oncologie dans lequel elle a débuté son activité, en
mai 2011.
« En tout, je m'occupe de près 150 à 200 patients dans l'établissement, précise Sophie
Guillemin. Et j'essaye de voir les patients au moins une fois par mois. » Les séances
durent « en moyenne entre 30 et 45 minutes. » Un temps court mais efficace pour oublier le
temps de quelques minutes l'ambiance parfois froide de l'hôpital.
« Retrouver une belle estime de soi »
« Cela me détend et surtout ça aide à passer le temps », confie Philippe Errard sur son lit. Car
une dialyse, opération qui permet de filtrer le sang des patients dont les reins ne fonctionnent
plus correctement, dure en moyenne six heures. Le plus dur pour les dialysés, c'est de tuer le
temps. « C'est simple, soit on dort, soit on discute », lâche Jean Hémery qui effectue trois
dialyses par semaine. Et pour moi qui étais sujet aux crampes, les modelages de Sophie
m'ont vraiment soulagé. »
Pour la socio-esthéticienne, voir les malades « retrouver une belle estime de soi malgré la
maladie », est la plus belle des récompenses. C'est ce qui l'a motivé à travailler dans le domaine
médical alors qu'elle tenait un poste d'esthéticienne en parfumerie. « J'ai vu des clientes
atteintes de cancer qui perdait leurs cils, leurs cheveux et qui avait une peau dégradée.
J'étais parfois démunie mais je me disais qu'il était possible de les aider à garder une belle
expression du visage. »Sophie Guillemin entame alors une formation de huit mois au Codes,
école pionnière dans la socio-esthétique, basée à Tours.
20 000 € par an
Xavier Viollet, trésorier de Pallia, association de soins palliatifs à domicile a eu un déclic lorsque
la jeune femme est passée en stage dans la structure. « Grâce à ses soins, une patiente a de
nouveau osé se regarder dans la glace. » Il la recommande alors à l'hôpital Jacques-Monod
qui s'attache, à mi-temps, les services de la socio-esthéticienne dans la cellule cancérologie.
L'idée fait son chemin jusque dans le service de dialyse qui souhaite expérimenter la pratique.
Pallia, qui emploie la socio-esthéticienne, obtient les fonds nécessaires (environ 20 000 € par an)
pour l'embaucher à plein-temps. Grâce au soutien financier de la Ligue contre le cancer, l'Agence
régionale de santé et de la Fnair de l'Orne (Fédération nationale d'aides aux insuffisants rénaux),
les « douces mains » de Sophie Guillemin continueront à apporter du bien être aux patients
dialysés en 2015.
Maxime HUTEAU.