Staying Alive - Dorian Rossel / Cie STT
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Staying Alive - Dorian Rossel / Cie STT
theaterkritik.ch: Einzelkritik http://www.theaterkritik.ch/index.php?id=einzelkritik&KID=90 theaterkritik.ch Die unabhängige Plattform für Theater-, Tanz- und Performancekritiken Staying Alive Kritik 1: Joël Aguet Deux couples de force font tourner Staying Alive Au Théâtre Vidy-Lausanne, Paola Pagani et Antonio Buil défient en jouant le temps qui passe. Ils ont été accompagnés pour la mise en scène, élégante et recherchée, par Dorian Rossel et Delphine Lanza. Staying Alive est un spectacle au rythme parfait du cœur humain, qui présente plusieurs fins de partie. Composé sur la base d’improvisations, Staying Alive est un patchwork délicat à partir de fragments d’histoire familiale, d’insignifiance, d’oubli et de fantomatique souriant. Le spectacle parle beaucoup de disparus et de leurs rêves, de souvenirs anciens, et de nostalgies transculturelles filées sur deux trajectoires amorcées quelques générations plus tôt en Italie encore autrichienne et dans l’Espagne rurale. Il est joué par le duo de comédiens formé voici quinze ans à l’enseigne du “Teatro Due Punti” : Antonio Buil et Paola Pagani. Delphine Lanza et Dorian Rossel ont contribué au texte et mené la mise en scène. Singeant une “obligatoire” cérémonie honorant leur gloire d’artiste, mais prudemment éloignée en 2044, Antonio Buil en pianiste debout, père, défunt ou Municipal lausannois accompagne la star désormais fatiguée Paola Pagani. Ils se remémorent leurs parents et leur propre passé, sans nous épargner la phase adolescentaire et les enthousiasmes pour Saturday’s Night Fever. Au-delà de l’exigence irréfragable de reconnaissance exprimé comiquement jusqu’à une satiété qui provoque des rires, les comédiens empruntent fréquemment des passages aux poètes fondateurs de leurs deux grandes cultures latines, Dante Alighieri et Jorge Manrique. Ailleurs, ils dissertent sur Staying Alive, la chanson des Bee Gees, et ses cent trois coups par minute, rythme idéal pour relancer un cœur humain qui a cessé de battre. Car, l’évocation de la mort reste toujours présente dans ces séquences qui se succèdent sur un tempo très “vivant”. L’apport de l’autre couple et groupe théâtral coproducteur, Delphine Lanza et 1 sur 4 11.11.13 09:57 theaterkritik.ch: Einzelkritik http://www.theaterkritik.ch/index.php?id=einzelkritik&KID=90 Dorian Rossel de la Compagnie “Super Trop Top”, se devine dans l’effort de construction générale, la portée et le tressage des liens entre les histoires ici appariées. Les sources intarissables de contes divers que sont les deux comédiens sur scène gagnent en cohérence. Et ça tourne : créé à La Passerelle du Théâtre de Vidy, où il sera présenté jusqu’au 24 novembre, Staying Alive se jouera en décembre à Annecy et à Genève (au Théâtre du Loup), en France ensuite. Derrière une couronne misérable de mobilier récupéré, la scénographie de Sibylle Kössler dresse tout un jeu de panneaux bleus qui s’ouvrent comme des tableaux noirs aux descriptions temporelles et géographiques des protagonistes. Les récits entremêlés, remémorés, rêvés y gagnent beaucoup de dimensions et d’élégance, bien qu’ils sautent allègrement de la parodie au langoureux, de la réminiscence pathétique à la farce macabre comme autant de gerbes d’écume blanche par-dessus l’Histoire italienne ou espagnole. Les petits fragments déconstruits de vies familiales flottent vers le public comme de légères bulles de savon aux diamètres variables, irisées, surprenantes dans leurs trajectoires toujours hésitantes, vite éclatées, vite remplacées. L’écriture même de cette mémoire semble s’effacer au fur et à mesure, comme s’il y avait un peu de craie dans l’encrier. Kritik 2: Corinne Jaquiéry Autoportraits dans le miroir de la mémoire Dans une recherche très personnelle, Paola Pagani et Antonio Buil partent sur les traces de leurs mémoires respectives avec Staying Alive, en première hier soir à la Passerelle du Théâtre de Vidy. Pour l’Italienne Paola Pagani et l’Espagnol Antonio Buil, fondateurs de la compagnie genevoise Due Punti, l’action engendre le sens et non le contraire, ce qui peut laisser le spectateur perplexe comme c’était le cas hier soir, lors de la première de Staying Alive. En remontant aux sources de leurs mémoires respectives dans une comédie biographique poétiquement mise en scène par Dorian Rossel et Delphine Lanza, le duo latino a proposé une fable intime inspirée par les tours et détours de leurs chemins de vie. Prenant pour prétexte la remise d’un prix de théâtre par le syndic de Lausanne interprété par Antonio Buil, à une comédienne de 80 ans interprétée par Paola Pagani, les deux acteurs relient passé et présent dans un méli-mélo de souvenirs personnels, de méthodes de survie sous forme d’application de téléphone portable, et d’extraits de textes fondateurs de la littérature italienne avec La Divine Comédie de Dante 2 sur 4 11.11.13 09:57 theaterkritik.ch: Einzelkritik http://www.theaterkritik.ch/index.php?id=einzelkritik&KID=90 et de la littérature espagnole avec les Stances sur la mort de son père de Jorge Manrique. Privilégiant un processus d’expérimentation théâtrale en perpétuel mouvement et explorant les relations entre le vrai et le faux, le réel et le théâtral, le concret et l’onirique, les deux acteurs laissent parfois l’écume de leur quotidien prendre le pas sur les profondeurs d’un questionnement existentiel plus universel. Sur un grand tableau bleu ouvert sur une vie en forme de jungle verdoyante (belle scénographie de Sibylle Kössier), les deux anciens enfants vont dessiner leurs souvenirs en suivant le fil ténu de la trace de la craie blanche manipulée par Paola. Sous les yeux du père d’Antonio ramené à la vie par son fils qui l’incarne avec amour, le parcours du duo se ponctue d’étapes en forme de dates clés: 1964, année de leurs naissances; 1977, année où une tante de Paola est littéralement morte de joie, mais aussi année d’une Saturday Night Fever rêvée par Antonio; 1998, année de la formation de leur compagnie Due Punti; et enfin 2013, année du décès imaginaire d’Antonio… Fascinés par la mort et par ce qu’elle appelle de vérité sur le dérisoire qui emplit nos vies, sur l’importance de la mémoire, de la filiation et de la transmission, les deux complices aiment partager leurs réflexions sur ces sujets qu’ils estiment fondamentaux. Pour le faire, ils ont su trouver leur propre langage théâtral en onze créations généreuses destinées aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Pour la douzième, Staying Alive, ils poursuivent sur la même thématique et entrent dans un jeu de mises en abymes entre réalité et imaginaire qui bien que cocasse, tendre et émouvant manque encore de ce sens qu’ils cherchent à créer par l’action, mais qu’ils effleurent, prêts à faire émerger. A vérifier en live et in situ. Info zum Stück Production déléguée : Compagnie STT (Super Trop Top) Coproduction : Théâtre Vidy-Lausanne Théâtre du Loup Genève Compagnie STT (Super Trop Top) Teatro Due Punti Staying Alive Deux compagnies de théâtre joignent leurs recherches et leurs forces. à l'emblème de l'heureux menuisier Feliciano Colla, pour écrire un peu d'histoire. Un songe récurrent, celui de la mémoire qui revient, en boucle, afin de tisser les méandres de sa propre existence. Histoire de dériver vers les continents de ce qu'a été notre vie, ou au contraire de ce qu'elle n'a pas été, celle que l'on s'est inventée ou celle qui a été déçue. Deux compagnies se rencontrent pour partager leurs envies théâtrales et leurs univers, en s'enquérant ensemble des parts d'ombre, des hasards de la vie, des temps qui s'enchevêtrent. « Au milieu 3 sur 4 11.11.13 09:57 theaterkritik.ch: Einzelkritik http://www.theaterkritik.ch/index.php?id=einzelkritik&KID=90 du chemin de notre vie je me retrouvai dans une forêt obscure, dont la route droite était perdue », disait le poète. Oui, mais Rester vivant, en fredonnant ainsi le refrain qui fait que l'on a souvent envie de se laisser aller au déhanché... Premiere: 30.10.2013 20:00 Lausanne, Théâtre Vidy-Lausanne 4 sur 4 11.11.13 09:57