L`ENTRAÎNEMENT DU CHEVAL D`ATTELAGE

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L`ENTRAÎNEMENT DU CHEVAL D`ATTELAGE
COURS DE MARECHALERIE
Dr A. Mabrouk
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PLAN
1°chapitre : Extrémité digité du cheval
A. Anatomie du pied
1. Parties Intérieures
2. Enveloppes Du Pied
3. Particularités Anatomiques Du Pied
B. Propriétés du pied
1. Propriétés Du Sabot
2. Fonctionnement Du Sabot
C- Beauté Du Pied
D- Défectuosités Du Pied
1- Par Défauts De Proportion
2- Par Défaut De Conformation
3- Par Défaut D'aplomb
4- Par Défaut De La Qualité De La Corne
2°chapitre : Matériel et instruments de
maréchalerie
A- Atelier de maréchalerie
B- Instruments
1. Matériel fixe
2. Outillage
3. Instruments de travail
4. Fer à cheval
5. Clou à ferrer
3°chapitre : Le Ferrage normale et ses techniques
Introduction
1. Le Cheval au Ferrage
1.1 Caractère et expression du cheval
1.2 Manière d'aborder le cheval
1.3 Manière D'attacher Le Cheval
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1.4 Manières de lever, de tenir et de poser le pied
1.5 Ferrage Des Chevaux Difficiles
2. Ferrage du pied normal
2.1 Déferrage
2.2 Parage
2.3 Ferrure
2.4 Choix du fer
2.5 L‟application du fer
3. Caractéristiques d'un pied bien ferré
3.1 Direction et aplomb du pied
3.2 Ferrure
4°chapitre : Fabrication du Fer
Introduction
1. Forgeage à la main
1.1 Généralités
1.2 Forgeage Du Fer
1.3 Fer Bien Forgé
1.4 Fabrication du fer anglais
1. 5 Rechargement du fer à la mécanique
2. Fer industriel
6°chapitre : Ferrure spéciale
A. Ferrures de sport
1. Ferrure de concours hippique
2. Ferrure de championnat complet
3. Ferrure de polo
4. Ferrure de randonnée et d'endurance
B. Ferrures de course
1. Ferrure du yearling
2. Ferrure d'entraînement
3. Ferrure du cheval de plat
4. Ferrure du cheval du steeple
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C. Ferrure de poney
D. Ferrure des Mulets
E. Ferrure antidérapante
F. Autres moyens de protection du pied
6°chapitre : Ferrure Thérapeutique
A. fers pathologiques
1. Les fers couverts
2. Les fers épais ou nourris
3. Les fers tronqués
4- Les fers à éponges réunies
5. Les fers à éponges obliques ou fers Désenchantements
6- Les appareils protecteurs du pied
B. Ferrure des pieds défectueux
1. Défauts de proportion
2. Défauts de conformation
3. Défauts d‟aplomb
4. Défauts de qualité de la corne
C. Ferrures orthopédiques
1. Vices d'aplomb
2. Vices d'allures
D. Accidents de la ferrure
1. Piqûre
2. Retraite
3. Enclouure
4. Coupure par le rogne-pied ou le boutoir
5. Pied serré par les clous ou par le pinçon
6. Sole trop parée ou comprimée par le fer
7. Sole chauffée ou brûlée
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6°chapitre : Hygiène et entretien des chevaux
A. Protection du cheval contre les coups et blessures:
1. A l'écurie
2. Au travail
3. En voyage
B. Toilettage des chevaux
1. Tonte
2. Toilettage
C. Hygiène du pied
1. Soins et entretien du sabot
2. Matricule du sabot
D. Entretien de la dentition
1. Matériel utilisé
2. Sur dents
3. L'lampas
4. Détartrage
7°chapitre : Affections du Pied
1. Tares dures et molles
2. Tendinites
3. Javart
4. Crevasses
5. Crapaud
6. Seimes
7. Fourmilière
8. Maladie naviculaire
9. Faux quartier et pertes de substance du sabot
10. Bleimes
11. Clou de rue
12. Pourriture de la fourchette
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8°chapitre : Actes médicaux élémentaires
1. Contention
1.1 Contention du poulain et du poney
1.2 Couchage du cheval
2. Injections
3. Hémostase
4. Pansement et bandage
5. cautérisation
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Pied
-------------Plan-------------A. Anatomie du pied
1. Parties Intérieures
2. Enveloppes Du Pied
3. Particularités Anatomiques Du Pied
B. Propriétés du pied
1. Propriétés Du Sabot
2. Fonctionnement Du Sabot
C- Beauté Du Pied
D- Défectuosités Du Pied
1- Par Défauts De Proportion
2- Par Défaut De Conformation
3- Par Défaut D'aplomb
4- Par Défaut De La Qualité De La Corne
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A- Anatomie du pied
Le pied du cheval comprend des parties intérieures et des enveloppes.
1. Parties intérieures
Elles comprennent une armature intérieure ou squelette, des ligaments
pour solidariser cette armature, des poches de lubrification ou synoviales
pour huiler leurs frottements réciproques, des tendons pour faire jouer les os
les uns sur les autres, un dispositif d'amortissement, des vaisseaux
sanguins et des nerfs.
1.1 Squelette
Il comporte trois os : os de la couronne, os du pied et os naviculaire.
L'os de la couronne (ou deuxième phalange) : en forme de cube comprimé d'avant en arrière, il s'articule en haut sous l'os du paturon (ou première phalange), en bas sur l'os du pied par deux surfaces convexes et
Séparées par une gorge.
L'os du pied (ou troisième phalange) : en forme de cône profondément
creusé à l'arrière et totalement enfermé dans le sabot, il s'articule en haut
sous l'os de la couronne par deux surfaces concaves et séparées par un
léger relief, à l'arrière contre l'os naviculaire par une facette aplatie. C'est
essentiellement lui qui donne sa forme au sabot.
L'os naviculaire (ou petit sésamoïde): allongé transversalement, aplati
de dessus en dessous et rétréci à ses extrémités, il continue la face
articulaire de l'os du pied auquel il est solidement réuni par le bas de sa
face antérieure.
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1.2 Ligaments
Les trois os constituant le pied sont solidarisés par cinq ligaments,
petites écharpes extrêmement denses et solides.
 Un ligament interosseux unit l'os du pied et l'os naviculaire.
 Deux ligaments latéraux antérieurs unissent à l'avant et par côté la
2° et la 3° phalange, auquel ils s'attachent de part et d'autre de
l'éminence pyramidale.
 Deux ligaments latéraux postérieurs, descendus de la 1° phal.,
unissent à l'arrière et par côté cet os à la 2° phal. Puis aux apophyses
basilaire et rétrossale de la 3° ainsi qu'au bord supérieur de l'os
naviculaire.
1.3 Tendons
 Tendon extenseur : long ruban dur et inextensible qui s'attache sur
l'éminence pyramidale de la 3° phal.
 Tendon fléchisseur (ou perforant) qui fait poulie sur la face
postérieure de l'os naviculaire
puis s'épanouit sous le nom
d'aponévrose plantaire pour se fixer sur la crête semi-lunaire de la 3°
phal.
1.4 Dispositif d'amortissement
Il comporte d'une part deux fibrocartilages complémentaires, d'autre
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part le coussinet plantaire.
 Les fibro-cartilages complémentaires forment deux boucliers
losangiques plaqués entre le sabot et les parties ci-dessus étudiées
du pied. Seule leur partie supérieure dépasse la couronne. Leur face
externe et convexe fait effort contre la muraille du sabot.
 Le coussinet plantaire présente d'avant en arrière un corps
pyramidal, deux bulbes et une base. Modelé sur la fourchette.
La base du corps pyramidal remonte entre les deux fibrocartilages
complémentaires et lance vers le haut une bandelette élastique ou
aponévrose du coussinet plantaire qui rejoint l'ergot sous l'appellation de
ligament de l'ergot.
Conjointement avec les vaisseaux veineux, les deux fibro-cartilages
complémentaires et le coussinet plantaire conditionnent l'amortissement des
pressions et des chocs subis par le pied contre le sol, ainsi que le maintien
de l'élasticité de la corne où ce dernier est enfermé.
2. Enveloppes du pied
Le pied du cheval s'abritent dans deux enveloppes: l'une intérieure et
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vivante donc sensible appelée enveloppe de chair ou plus scientifiquement
membrane kératogène, l'autre externe et insensible appelée sabot.
2.1 Enveloppe de chair ou membrane kératogène
Prolongeant la couche dermique et profonde de la peau, la membrane
kératogène est composées de 3 parties : bourrelet principal, tissu
podophylleux ou chair cannelée, et tissu velouté.
Bourrelet principal: c'est un relief qui longe le pourtour de la couronne
du sabot et se termine sur les bulbes du coussinet plantaire. Bordé en bas
par un liseré lisse ou zone coronaire inférieure, il est limité en haut par un
sillon surmonté par un étroit liséré qui continue la peau et forme le bourrelet
périoplique ; Organe sécrétant le périople. La face externe du bourrelet
principal porte de nombreuses papilles, sortes de pointes longues et
coniques qui se dirigent vers le bas en pénétrant dans les tubes cornés qui
forment la paroi du sabot.
Tissu podophylleux (ou podophylle, chair cannelée, chair feuilletée) : Il
recouvre la face externe de l'os du pied et se retourne à l'arrière le long des
branches du corps pyramidal du coussinet plantaire.
Il porte environ 600 lames parallèles qui, obliquement allongées de haut
en bas et appelées lames principales, portent sur chacune de leurs faces 50
à 60 lames secondaires. Toutes ces lames de chair s'engrènent solidement
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dans autant de lames de corne que porte intérieurement la muraille du
sabot: de ce fait, le tissu podophylleux assure l'union de la partie vivante du
pied et de son enveloppe de corne.
Tissu velouté (ou chair veloutée) : Il tapisse la face inférieure de l'os du
pied ainsi que celle du coussinet plantaire. Il porte d'innombrables pointes
courtes et rouge foncé qui lui donnent son aspect typique de velours et qui
s'implantent en autant de logettes creusées dans l'épaisseur de la corne de
la sole.
2.2 Enveloppe de corne ou sabot
Le sabot est une enveloppe de corne insensible qui revêt et protège le
pied. C'est l'épiderme corné du pied. Il n'est ni vascularisé, ni innervé, sa
nutrition est assurée par le derme recouvrant les structures squelettiques
On divise le sabot en trois parties: la paroi, la sole et la fourchette.
 La paroi ou muraille est la partie visible du sabot. On y reconnaît
plusieurs zones: la pince, les mamelles, les quartiers et les talons. Elle
porte à sa face interne des lames de corne longitudinales dont
l'ensemble appelé kéraphylle s'engrène dans les lames de chair du
podophylle.
 La sole est une voûte concave sous le pied. Son bord externe
s'engrène solidement à la paroi le long d'un pourtour appelé ligne
blanche ou sillon circulaire. Sa corne est plus mince que celle de la
paroi
 La fourchette, faite d'une corne mince et élastique a la forme d'un V
allongé qui recouvre le coussinet plantaire. On y distingue une pointe,
un corps et deux branches terminées par deux glomes. Elle est bordée
par
deux
sillons
ou
lacunes
latérales
et
elle
longitudinalement par un sillon appelé lacune médiane.
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est
creusée
Paroi et la fourchette
Sole
3. Particularités anatomiques du pied
3.1 Différences entre le pied antérieur et le postérieur
Par rapport au pied postérieur, l'antérieur est un peu plus large, plus
arrondi en pince et en mamelles, sa sole est plus aplatie, ses talons sont
plus inclinés et plus rapprochés.
3.2 Différences entre les deux côtés d'un même pied
Du côté interne, la paroi est normalement plus verticale que du côté
externe.
Cette différence entraîne deux conséquences sur lesquelles on reviendra
à propos du fer et du ferrage :
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Elles imposent de distinguer entre fer antérieur ou le postérieur ainsi
qu'entre fer droit ou le gauche,
Elles obligent à enfoncer leurs clous de fixation plus superficiellement
du côté interne que du côté externe du sabot.
B. Propriétés du pied :
Il convient d'envisager d'abord les propriétés du sabot et ensuite le
mécanisme de fonctionnement du pied.
1. Propriétés du sabot
Le sabot du cheval est une sorte de boîte qui s'unit moelleusement à son
contenu vivant et qui le protège contre les influences du milieu extérieur tout
en permettant une délicate sensibilité.
Constitution: La corne du sabot est comparable à l'assemblage d'une
multitude de cheveux cimentés les uns contre les autres. La corne est faite
de tubes cornés, pleins en bas mais creux en haut autour des papilles qui, à
partir du bourrelet principal ou du tissu velouté, élaborent leur substance, la
corne nouvelle repoussant sous elle la corne plus ancienne.
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Couleur: La couleur de la corne est la même que celle du bourrelet
principal. Une peau noire et un bourrelet noir engendrent une corne foncée,
une balzane ou un bourrelet partiellement blanc engendre une corne claire.
La corne foncée est plus résistante à l'usure que la corne blanche
Sensibilité: Au travers de la corne, le pied du cheval est le siège d'une
sensibilité très vive et parfois inexplicable. La douleur n'existe pas pour la
corne.
Consistance: En raison de l'humidité naturelle des parties vivantes du
pied, la corne profonde est plus molle et plus souple que la corne de surface.
C'est pour cette raison que les instruments tranchants découpent la corne
d'autant plus facilement qu'ils agissent plus en profondeur. La consistance
de la corne varie également avec l'humidité de l'ambiance extérieure.
Croissance de la corne (ou avalure) : Tout le sabot pousse en
permanence dans le sens de la hauteur, à raison d'un centimètre par mois
de sorte qu'il se renouvelle entièrement en neuf mois environ. Une paroi qui
s'allonge à l'excès peut rendre déformé ; un pied qui n'est ni naturellement
usé ni artificiellement raccourci.
Elasticité : Le cheval a besoin que le sabot soit élastique, autrement dit
s'écarte et se resserre alternativement dans ses parties supérieures.
Une expérience facile montre ce qu'est l'élasticité du sabot: levez
l'antérieur droit pour que l'antérieur gauche porte un maximum de poids,
marquez deux points en haut et au milieu de chaque talon de l'antérieur
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gauche, mesurez la distance qui sépare ces deux points; posez ensuite
l'antérieur droit à terre, levez l'antérieur gauche et mesurez la distance qui
sépare à présent les deux points que vous aviez marqués, et vous constaterez que le deuxième écartement est d'au moins 1 à 3 millimètres plus court
que le premier:
Le pied étant levé,
Le pied supportant le poids du corps
la distance A.B est de 40 mm.
la distance A.B passe à 43 mm.
2. Fonctionnement du sabot
2.1 Mécanisme
Le poids du corps s'exerce verticalement sur le pied à raison, pour un
cheval moyen, debout et au repos sur trois membres, de 150 kg pour chaque
antérieur et 200 kg pour le postérieur à l'appui (le premier chiffre peut
atteindre plusieurs tonnes s'il s'agit de l'antérieur qui frappe le sol au
troisième temps du plein galop de course).
Il fait effort en trois sens:
Un vertical qui tend à écraser le coussinet plantaire et la fourchette
contre le terrain,
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Deux obliques et latéraux qui poussent vers le dehors les fibrocartilages complémentaires de l'os du pied ainsi que la paroi à leur niveau.
2.2 Conséquences
Ni la pression subie par le pied à l'appui ni le choc du pied qui frappe le
sol ne peut s'amortir sans trois conditions:
Ecartement possible de la partie arrière du sabot (donc pas de clous
au-delà des deux tiers antérieurs de la longueur du fer),
Souplesse des fibrocartilages et surtout de la corne (donc précautions
envisagées plus haut à propos de la consistance de la corne),
Appui possible du coussinet plantaire par l'intermédiaire de la
fourchette (donc intégrité et vitalité de cette dernière).
Rappelons en outre qu'à cela s'ajoute l'effet de pompe qu'exercent les
réseaux veineux à l'intérieur du sabot. Quand l'appui se passe dans de
bonnes conditions, il permet un refoulement d'une partie importante du sang
contenu dans les vaisseaux irrigants le pied; c'est la raison pour laquelle on
parle de pompe du pied.
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2.3 Accidents au cas où l'élasticité du pied serait
insuffisante ou nulle
Si les talons ne peuvent s'écarter, si la corne ou les fibrocartilages sont
sans souplesse, et surtout si la fourchette ne peut s'appuyer contre le
terrain, tous les efforts pèsent sur l'union du podophylle et du kéraphylle
puisque les os ont besoin de jouer intérieurement les uns contre les autres.
D'une part le pied souffre et le cheval prend des allures piquées et répétées,
d'autre part la circulation intérieure du pied est compromise, et surtout la
sole devient de plus en plus concave parce que, comme tout organe vivant
mais devenu inutile ou impuissant par manque d'exercice, l'appareil
d'amortissement se recroqueville et s'amenuise, la fourchette se rapetisse et
se laisse remonter vers le haut du pied. Un cercle vicieux s'établit de ce fait
et l'on assiste à l'évolution de l‟encastelure.
C- Beauté du pied
Le pied idéal n'existe pas, mais Le pied est beau quand il a des
dimensions en rapport avec la taille et le format de l'animal, qu'il est
presque aussi large que long et bien d'aplomb. La corne est de couleur noire
ou grise, de préférence à la blanche qui est plus friable. Elle est lisse, sans
fissure ni sillon. La hauteur des talons est égale à la moitié de la hauteur du
pied en pince
Le pied idéal ou « beau pied » doit être décrit à trois points de vue:
aspect extérieur, variations et défectuosités, aplombs.L'aspect extérieur du
pied du cheval n'est pas le même dans tous les cas. On peut dessiner
comme suit le beau pied.
1- Vu de face
Moins large en haut qu'en bas, un peu plus évasé en dehors qu'en
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dedans; d‟une hauteur sensiblement égale des deux côtés. Les sabots
antérieurs plus hauts en mamelle et quartier internes, sabots postérieurs
moins évasés et plus larges à la couronne, corne lisse, périople intact.
2- Vu de profil
Ligne de pince prolongeant celle du paturon et inclinée sur l'horizontale
de 50 à 55 degrés pour les antérieurs ou de 55 à 60 degrés pour les
postérieurs, talons parallèles à la pince et hauts d'à peu près sa moitié,
bourrelet oblique et sans brisure.
3- Vu de derrière
Talons largement écartés, également élevés, celui du dehors un peu
plus oblique que celui du dedans, fourchette forte et bien à l'appui.
4- Vu de dessous
Pied antérieur arrondi, sole moyennement creuse et épaisse, fourchette
d'un seul bloc, saine et assez dure, lacunes sèches et bien ouvertes, barres
rectilignes et modérément inclinées, moitié externe un peu plus évasée que
la moitié interne, talons rangés sur une ligne perpendiculaire à l'axe du pied.
Pied postérieur ovale parce que plus étroit, sole plus creuse, barres moins
inclinées, talons largement écartés.
D. Défectuosités du pied
Les anomalies du pied sont congénitales ou acquises. Elles peuvent être
irréductibles ou peuvent être atténuées par des soins thérapeutiques et par
application de ferrures spéciales.
De face, le pied est plus large en bas qu'en haut. De derrière, le beau
pied a des talons largement écartés, égaux et de la même hauteur. La
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fourchette est au contact du sol.
Le pied du cheval peut être défectueux de différentes façons:
1. Par défauts de proportion
- pied trop petit: dimensions trop petites pour le corps. Souvent délicat,
exposé aux boiteries.
- pieds inégaux: défectuosité grave. Le cheval risque de boiter du pied
le plus petit
- pied trop grand ou trop volumineux par rapport au corps
2. Par défaut de conformation
- pied plat: la sole manque de concavité. Ce défaut expose aux bleimes
et autres meurtrissures de la surface plantaire.
- pied long en pince: pince allongée, pied aplati et souvent à talons
fuyants.
- pied serrés ou encastelés : déformations les plus fréquentes et les plus
graves du pied du cheval.
Elles ont pour cause l'atrophie du coussinet plantaire par suite de
manque d'appui de la fourchette sur le sol (mauvaise ferrure, séjour trop
prolongé à l'écurie). Les parties postérieures du sabot reviennent lentement
et progressivement sur elles-mêmes entraînant la voussure exagérée de la
sole et l'atrophie de la fourchette. L'appui sur le sol devient hésitant. Il peut
y avoir apparition d'une boiterie.
3. Par défaut d'aplomb
- pieds à talons bas,
- pieds à talons hauts,
- pieds à talons fuyants: trop incliné sous le membre,
- pied de travers: pied dont l'un des quartiers est plus haut que l'autre et
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penche de son côté.
- pied panard: pince tournée en dehors,
- pied cagneux: pince tournée en dedans,
- pied pinçard : appui sur la pince, les talons ne posent pas sur le sol
(postérieurs uniquement).
4- Par défaut de la qualité de la corne
- ferrure est peu solide;
- pied maigre: corne mince, sèche et cassante;
- pied cerclé: présente de courbes saillantes à la surface de la paroi. Les
cercles annoncent ordinairement un pied souffrant surtout quand ils sont
accusés et rapprochés.
- pied dérobé: bord inférieur de la paroi irrégulier, déchiqueté par
endroits.
- pied gras: corne molle, sans consistance, facile à entamer. Les clous
tiennent mal.
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MATERIEL ET INSTRUMENTS
DE MARECHALERIE
-------------------Plan-------------------A- Atelier de maréchalerie
B- Instruments
1. Matériel fixe
2. Outillage
3. Instruments de travail
4. Fer à cheval
5. Clou à ferrer
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MATERIEL ET INSTRUMENTS DE
MARECHALERIE
Les fers à cheval peuvent être forgés à partir du métal brut ou façonnés
à partir de fers dégrossis qu'on trouve dans le commerce. Dans les deux cas,
le maréchal-ferrant ne peut se passer de les adapter aux pieds du cheval et
il doit donc disposer pour cela d'une installation, de matières premières et
d'instruments appropriés.
A. Atelier de maréchalerie
Il comprend une forge et un hangar à ferrer, locaux où sont réunis les
matériels et instruments qui servent à forger le fer et à ferrer le cheval.
Forge :
Local spacieux, bien aéré, à l'abri des courants d'air mais dont le plafond est muni d'un dispositif d'évacuation des fumées. Sol bétonné sauf
autour de l'enclume, où une aire de terre battue amortit les secousses
subies par les ouvriers et diminue leur fatigue.
Hangar à ferrer :
Local vaste, couvert, fermé sur trois côtés dont l'un communique avec la
forge, bien éclairé. Murs cimentés, porteurs d'anneaux scellés à 1,25 m du
sol et espacés de 1,50 m environ. Le sol facile à nettoyer, non glissant.
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B- Instruments
1. Matériel fixe
Forge
La forge proprement dite: C'est où le fer est chauffé avant d'être
travaillé. Elle comprend un âtre en maçonnerie abritant un foyer entouré
d'un garde-feu, muni d'une tuyère adaptée au conduit du soufflet de façon à
répartir l'air sur le fond ou sur le côté du foyer, et d'une auge à eau latérale
ainsi que d'une fosse où l'on entretient une réserve de charbon constamment
humide.
Une hotte de tôle : qui active le tirage, entraîne les fumées et arrête les
étincelles, d'autre part un soufflet métallique à double vent ou, de préférence
aujourd'hui, une soufflerie mue électriquement.
Forge portative à gaz
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Forge portative à charbon
Enclume : Elle sert à forger et à ajuster le fer. Pesant 80 à 100 kg.
Bigorne : La bigorne est une petite enclume légère et portative (20 à
30 kg) à table plate, où l'on rectifie le fer et qu'on peut facilement déplacer
dans l'atelier ou loin de celui-ci.
L’établi de chêne : L'établi de chêne, scellé en un endroit bien
éclairé, porte un étau dont les mâchoires sont à hauteur du coude de
l'ouvrier debout. L'établi est complété par une meule électrique pour affûter
les instruments tranchants et par une perceuse électrique avec forets appropriés.
2. Outillage
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Marteaux : un marteau à forger dont la tête en forme de très grosse
olive longue de 15 à 20 cm, aplatie d!un seul côté, un marteau à frapper
devant qui sera tenu à deux mains par le frappeur; un marteau plus petit
pour finir le fer.
Un crochu : pour attiser le feu et retirer le mâche fer ;
Une pelle : à charbon;
Une écouvette : ou long balai pour asperger d'eau le charbon mis dans
le foyer;
Tenailles : à mettre au feu ou lopinières longues d'un mètre, à mors
épais, allongés et parallèles, pour maintenir et retourner le lopin dans le
foyer et pour « Entenailler » le fer aux différentes phases de sa fabrication.
Des étampes : de deux sortes pour aménager les étampures du fer;
des poinçons pour les contre percer;
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Des tranches : à chaud ou à froid pour couper le fer;
Une cisaille : pour tronçonner les barres de fer a la dimension voulue;
Des marques : de deux sortes, à froid pour identifier les fers ou à
chaud pour matriculer les sabots des chevaux
3. Instruments de travail
La râpe : c‟est une lime à gros grains plus ou moins larges, destinée à
régulariser le bord inférieur de la paroi.
Le rogne pied : c‟est un morceau de lame de sabre actionné par la
mailloche sert par son dos émoussé à dériver les clous et par sa lame
tranchante à rogner l'excédent de corne.
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Le brochoir ou mailloche : c‟est un marteau de forme particulière,
il sert à
parer le pied et à enfoncer les clous dans la corne
ou à les
arracher; son côté aplati ou bouche est disposé en oblique, son côté opposé
porte une échancrure ou panne pour arracher au besoin les clous.
Brochoir
Mailloche à nylon
Le boutoir : est un instrument pour parer le pied ; c‟est une sorte de
rabot servant à aplanir le bord inférieur de la paroi et à nettoyer la
fourchette, à condition que le teneur de pied ait placé ses pouces dans le
creux du paturon.
Les tricoises : sont de fortes pinces à mors recourbés et fortement
tranchants; elles servent à soulever le fer, à le faire porter à chaud sur la
corne et à retirer les clous, les couper, les river et les resserrer.
Tricoises à déferrer
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Tricoises à talon
Le dérivoir : permet de redresser les rivets des clous, on peut utiliser
un rogne-pied usagé à la place.
Le compas à pointes angulaires : permet de faire porter à
chaud le fer plus facilement qu'avec l'extrémité des branches des tricoises.
La sacoche de maréchal : sert à ranger et transporter tous ces
instruments.
Trépied : de bois ou de fer permet de surélever le pied antérieur du
cheval en fin de ferrage pour râper l‟excédant de la corne.
Le couteau anglais : est une lame à un seul tranchant intérieur
emmanchée de bois ou de corne, semi-circulaire et terminée par un bref
retour tranchant; il sert à éliminer les écailles de vieille corne et à régulariser
les lacunes de la fourchette.
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La pince coupante : est à mors plats et extrêmement tranchants;
elle permet de couper l'excédent de corne sur le pourtour de la paroi du
sabot.
Le tranchet : c‟ est une épaisse lame coupante d'un côté et plate de
l'autre, incurvée sur elle-même, solidement tenue au bout d'un court manche
de bois; manié à la façon d'un rogne-pied, il sert à couper la corne quand
celle-ci est trop dure pour être rognée à la pince coupante.
La pince crocodile : Elle comporte un mors aplati et un mors
arrondi vers le haut qui porte de petites pointes intérieures; elle permet de
river commodément les clous en rabattant leur lame qui a traversé la corne.
Le tablier : Il est en de cuir est fendu suivant le milieu de sa longueur
afin qu'il protège le maréchal-ferrant au niveau de ses cuisses, entre
lesquelles ou contre lesquelles il serre le canon du membre à ferrer.
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Dégorgeoir : cet outil permet de réaliser une encoche dans la corne,
sous la sortie du clou, afin d‟y loger l‟épaisseur du rivet. Deux types pour
utilisation à main droite ou main gauche.
Le compas d'angularité
permet de préciser très exactement
l'aplomb longitudinal du pied posé à terre avec le modèle canadien ou en
position de ferrage à l'anglaise avec le modèle Diamond.
Modèle Finnegon
Modèle Laitonné
4. Fer à cheval
4.1 Description générale
Le fer est une bande métallique contournée sur elle même pour avoir la
forme de la surface portante du pied qu'il protège contre l'usure.
Le fer est constitué de deux faces:
La face supérieure : en contact avec le sabot et où on voit les
contre- perçures.
La face inférieure : creusée des étampures soumise à l'usure du sol.
- 31 -
Quelques définitions :
a- L'épaisseur : c‟est la distance entre les deux faces du clou. Elle
détermine le calibre des clous.
b- Les étampures : ce sont des ouvertures destinées à loger la tête
des clous :
• Le fer est étampé à gras, quand les étampures sont éloignées de la
rive externe, généralement aux branches externes.
• Le fer est étampé à maigre, lorsque les étampures sont plus
rapprochées de la rive externe, généralement aux branches internes.
- 32 -
Les étampures de la branche externe sont plus à gras que les
internes. Les fers de devant possèdent des étampures plus près de la
pince. Ces étampures font défaut dans la partie postérieure du fer pour
favoriser le libre jeu des talons.
c- La tournure : c‟est la forme donnée au fer pour l'adapter au contour
du pied. Les fers antérieurs ont une forme arrondie alors que les fers
postérieurs ont une forme ovale.
d- La garniture : c‟est la partie du fer qui déborde en dehors de la
circonférence du pied ferré. Elle doit être nulle en pince et commencer à la
mamelle pour augmenter progressivement jusqu'au talon de la branche
externe. En ce qui concerne la branche interne, elle débute au milieu du
quartier. La garniture présente l'avantage de conserver l'élasticité du pied
en permettant l'écartement des talons et favoriser la pousse de la corne
mais sans déborder du fer. La garniture ne doit pas être prononcée pour
éviter que le Cheval ne se déferre par maladresse du pied opposé ou à se
faire des atteintes.
e- L'ajusture : c‟est l'incurvation de la face supérieure du fer taillé ou
non en biseau. Elle permet la descente de la sole au moment de l'appui. On
en distingue plusieurs types: L'ajusture française. L'ajusture anglaise,
l'ajusture combinée et l'ajusture du mulet.
• L'ajusture française : elle consiste en une incurvation régulière,
calculée et peu sensible de la face supérieure à partir du milieu des
branches, les extrémités du fer sont plates.
• L'ajusture anglaise : elle est caractérisée par la subdivision de la face
supérieure du fer en deux parties, l'une interne biseautée occupant le tiers
de l'épaisseur du fer et les trois quarts antérieurs de sa longueur et l'autre
externe plane plaquée contre la paroi du sabot.
• L'ajusture combinée : c‟est la combinaison des deux techniques
précitées.
- 33 -
• L'ajusture du mulet : elle est caractérisée par une partie antérieure
relevée d'un côté à l'autre. Cet ajustement permet de mettre la sole à l'abri
du contact avec le fer et prolonge la durée de vie du fer.
f- Le pinçon : c‟est une languette métallique triangulaire en pince ou
en mamelle destinée à donner plus de fixité au fer pour venir en aide aux
clous. En général, on utilise un pinçon en pince sur les fers de devant et
deux pinçons en mamelle sur les fers de derrière.
g- Les contre-perçures : ce sont de petites ouvertures au fond des
étampures qui laissent le libre passage à la lame des clous.
h- Les mortaises : elles sont percées en éponges et en mamelles pour
recevoir des crampons mobiles.
i- Les crampons : ce sont des replis du fer en éponges qui permettent
d'élever les talons et empêcher les glissades. Ils peuvent être fixes ou
mobiles.
j- pointure : la pointure du fer correspond aux dimensions du pied à
ferrer, elle peut être mesurée de deux façons :
 Manière ancienne : la pointure correspond au nombre de
centimètres du périmètre extérieur du fer avec une tolérance de
5mm en plus ou en moins.
 Manière moderne : en se referant aux tableaux donnés par le
fabriquant, la pointure correspond à deux dimensions une largeur
A et une hauteur B toutes les deux indiqués en mm.
4.2 Fer de devant et celui de derrière :
 Le fer de devant , tout comme le pied antérieur a une forme
arrondie,
la branche externe est plus incurvée que la branche
interne; celui de derrière a une forme ovale ;
 Le fer de devant est menu de pinçon fort levé un peu en dedans de
la pince, le fer de derrière porte deux pinçons et parfois des
crampons aux bronches.
- 34 -
4.3 Fer droit et fer gauche
 L‟arrondi est plus marqué sur la branche de dehors pour les
antérieurs.
 Les étampures sont plus proches de la rive externe de la branche
de dedans.
5. Clou à ferrer
Les clous à ferrer sont appelés aussi clous à cheval ou clous de
maréchal. Ils servent à fixer le fer au pied du cheval. Ils étaient fabriqués à
la main jusqu‟en 1878, année où les Etats-Unis puis la Suède lancèrent sur
le marché les premiers clous de bonne qualité fabriqués industriellement.
Il existe, plusieurs types de clous, correspondant à toutes les pointures
de fers. Les plus petits numéros étant de plus grande taille et inversement.
Les clous servent à fixer le fer au pied.
Le grain d'orge et l'affilure doivent toujours être placés vers l'intérieur du
pied au moment du brochage, si non le clou s'enfoncerait dans les tissus
vivants du pied.
5.1 Description du clou à ferrer
On distingue plusieurs parties dans le clou :
La tête : elle est rectangulaire et pyramidale dont le sommet s‟appelle
la frappe.
Le collet : d‟une hauteur égale à l‟épaisseur du fer. Il se bloque dans
les étampures. Les clous de commerce sont dits à „‟long collet‟‟ et à „‟demilong collet‟‟, alors qu‟en réalité le collet est la partie où se rejoignent la tête
et la lame du clou.
La lame ou la tige : elle est de longueur variable, rectiligne, à surfaces
lisses, d‟une largeur sensiblement constante ; l‟une de ses faces est plate,
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l‟autre (qui sera tournée vers l‟intérieur du pied lors du brochage) est
légèrement concave jusqu‟à une saillie inférieure ou grain d‟orge. Elle est
terminée par un plan incliné ou affilure se prolongeant jusqu‟à la pointe très
aigue du clou. Les arêtes de la lame sont très légèrement émoussées pour
empêcher la corne d‟éclater au passage du clou dans la corne. Certains
auteurs ont précisé que le grain d‟orge et l‟affilure doivent toujours être
placés vers l‟intérieur du pied au moment du brochage, sinon le clou
s‟enfoncerait dans les tissus vivants du pied.
Le rivet : c‟est la pointe du clou qui ressort de la paroi, elle est
retournée sur elle-même, puis plaquée contre le sabot (brochée) ; elle se
transforme alors en un rivet.
La souche : c‟est le morceau de vieux clou qui est resté inclus et
invisible dans la corne.
La caboche : c‟est le vieux clou retiré de la corne après un certain
temps de ferrure.
La tête à coupe rectangulaire, sa face supérieure
s'appelle la frappe
Le collet qui entre dans les étampures du fer
La lame qui s'enfonce dans la paroi
Le grain d'orge
L’affilure qui provoquent l'incurvation de la lame vers
l'extérieur
La pointe qui pénètre dans la corne et qui sera rivée
et coupée
différentes parties d'un clou à fer
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5.2 Les dimensions des clous à ferrer
Elles varient selon les besoins des fers à fixer et sont matérialisées par
des numéros. Il existe de plusieurs types de clous correspondant à toutes
les pointures.
5.3 Le bon clou à ferrer :
Le bon clou à ferrer a une forme régulière, des surfaces lisses, des
arêtes nettes et légèrement adoucies, l‟affilure bien faite et la pointe dans
son plan de symétrique.
Le métal doit être de bonne qualité et ne pas comporter de paille. Le bon
clou se plie facilement sans se casser et devient blanc au pli. Il peut subir
au moins six pliages de chaque côté entre deux coins à bords supérieurs
arrondis. Sa tête prise dans l‟étau à la jonction avec le collet peut s‟aplatir
de la moitié de sa hauteur par des coups de marteau sur la frappe sans se
séparer de la lame.
5.4 Le clou anglais :
Utilisé principalement pour la ferrure anglaise rainée. Le clou anglais est
petit, sa tête a la forme d‟un coin pyramidal à base rectangulaire et sera
- 37 -
logée dans la rainure du fer anglais. Sa lame est un peu plus courte que
celle du clou ordinaire.
5.5-Le clou à rasseoir :
Appelé aussi clou à tête plate ; il est plus pratique pour consolider un
fer usé avant qu‟on le remplace.
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Le Ferrage normale
et ses techniques
-------------------Plan-------------------Introduction
1. Le Cheval au Ferrage
1.1 Caractère et expression du cheval
1.2 Manière d'aborder le cheval
1.3 Manière D'attacher Le Cheval
1.4 Manières de lever, de tenir et de poser le pied
1.5 Ferrage Des Chevaux Difficiles
2. Ferrage du pied normal
2.1 Déferrage
2.2 Parage
2.3 Ferrure
2.4 Choix du fer
2.5 L‟application du fer
3. Caractéristiques d'un pied bien ferré
3.1 Direction et aplomb du pied
3.2 Ferrure
- 39 -
Le Ferrage normale et ses
techniques
« La maréchalerie est une suite d‟opérations destinées à adapter les
fers aux pieds du cheval. »
1. Le Cheval au Ferrage
1.1 Caractère et expression du cheval
Le cheval domestiqué est un être naturellement doux et docile. Il est
doué d'une étonnante mémoire qui ne lui fait oublier ni les bons ni les
mauvais traitements. Toutefois certains chevaux peuvent être peureux,
méfiants et irritables parce qu'ils ont été insuffisamment dressés ou une
première fois brusqués ou malmenés. En ce cas, tous peuvent mordre ou
frapper, les entiers frappent du devant, les hongres et les juments frappent
de derrière, d'où le dicton: « Méfie-toi du devant du cheval entier et du
derrière de la jument ».
Le cheval animé de mauvaises intentions prévient l'homme par son
expression hostile. S'il veut mordre, ses oreilles se couchent, ses yeux
menacent, ses lèvres se retroussent, sa tête s'allonge vers l'homme. S'il veut
frapper ou ruer, il piétine sur place, tourne une oreille du côté ou à
l'approche, fouaille de la queue ou la serre entre ses cuisses.
Le maréchal-ferrant doit être convaincu qu'à l'égard de la force supérieure et parfois aveugle du cheval, seules la patience et la douceur sont les
gages de la sécurité et de la facilité de son travail.
1.2 Manière d'aborder le cheval
Comme le cheval entend mieux qu'il ne voit, il faut l'avertir par la voix
pour éviter les surprises et les défenses: voix douce et rassurante s'il est
bien disposé ou craintif, voix forte et impérieuse s'il se montre menaçant. Au
- 40 -
besoin, on le regarde très fixement dans les yeux en prenant une attitude
ferme et dominatrice. Comme il est habitué à ce qu'on l'aborde et le bride,
qu'on le selle ou le monte par son côté gauche, il faut marcher directement
vers son épaule gauche sans précipitation ni gestes, les bras tombant
naturellement et, avant d'entrer dans son box ou d'en sortir, en lui
commandant à la voix de ranger ses hanches.
Après l'avoir prévenu, on doit sans cesser de parler le toucher franchement sur le plat gauche de l'encolure, le laisser flairer et tâter du bout du
nez l'homme qui va le ferrer, le caresser dans le sens du poil en se rapprochant de la région qu'on veut atteindre, et recommencer s'il le faut les
caresses à partir du garrot.
1.3 Manière D'attacher Le Cheval
Certains chevaux se laissent ferrer dans leur box sans être attachés. A
l'intérieur du box ou loin de lui, d'autres doivent être bridonnés et tenus en
main pendant la ferrure, ou bien être attachés à un anneau.
Pour un motif quelconque, le cheval à l'attache est parfois tenté de tirer
au en risquant de se renverser dans un panache peut-être mortel; même si
l'on peut alors le repousser plus ou moins vivement vers l'avant, il est
indispensable qu'on puisse le détacher de toute urgence. En conséquence,
pour attacher le cheval qu'on ferre, ou bien on passe sa longe dans l'anneau
et on la fixe par un nœud coulant qu'une rapide traction dénouera
instantanément s'il le faut, ou bien on passe les rênes dans l'anneau puis
dans la sous-gorge qu'il suffira de déboucler pour libérer le cheval en cas
d'urgence.
1.4 Manières de lever, de tenir et de poser le pied
Les procédés diffèrent selon que le cheval est ferré à l'anglaise ou à la
française, mais dans tous les cas il convient de le faire en un endroit
familier du cheval, sur un terrain sec et uni, sans exposer l'animal à être
surpris par un autre cheval ou par une autre personne.
- 41 -
Ferrage à l'anglaise
L'opération est exécutée sans aide par le seul maréchal-ferrant. Par
rapport au ferrage à la française tel qu'on le décrira ci-après, le ferrage à
l'anglaise est une opération plus fatigante et moins commode pour l'ouvrier;
malgré cela, c'est certainement le premier procédé à retenir puisque, outre
qu'il rend le cheval plus calme pendant l'opération.
A l'heure actuelle, tout maréchal-ferrant doit être habitué à ferrer
systématiquement à l'anglaise et ne doit procéder à la française que pour
des cas isolés et difficiles.
. Pied de devant :
Le maréchal-ferrant se place tout contre l'épaule du cheval, face à
l'arrière; il passe sa jambe intérieure en dedans du membre à ferrer, appuie
le boulet et le canon entre ses cuisses et les soutient ainsi pendant tout le
ferrage, en appuyant le pied sur ses genoux sans trop le tirer en dehors.
. Pied de derrière :
Pour travailler sur le pied postérieur gauche, le maréchal tient sa jambe
gauche en avant; pour travailler sur le pied postérieur droit, il tient sa jambe
droite en avant.
Pour travailler sur le quartier du dehors, il place sa jambe gauche en
arrière de la droite, sa cuisse droite bien allongée et dans une direction
oblique, le genou fléchi pour servir d'appui au boulet et au pied.
Pour travailler sur le quartier du dedans, il place sa jambe gauche en
avant de ta droite pour soutenir le pied avec la première et le boulet avec la
seconde, et il appuie son bras droit contre le tendon afin de profiter de ce
point fixe de réunion avec le cheval.
Au cours de son travail, il ne doit pas tolérer que le cheval se laisse
porter, et il le laisse s'affaisser contre le sol s'il s'entête à le faire. Etant
essayant de s'équilibrer sur ses trois autres pieds, l'animal comprend vite
qu'il doit obéir et attendre docilement qu'on reconduise à terre son pied ferré.
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Ferrage à la française
. Pied de devant (le gauche par exemple)
L'aide se place à la hauteur de l'épaule gauche, face tournée vers la tête
du cheval. Il pose sa main droite sur le garrot, et avec sa main gauche il lève
le pied gauche, l'aide exécute un demi-tour à droite qui le met dans la
position à conserver pendant le ferrage; il appuie le genou du cheval contre
sa cuisse gauche, porte sa jambe droite en arrière pour s'y appuyer, puis
serre ses deux mains autour du paturon, les pouces se touchant dans le pli
du paturon. Une fois Le ferrage terminé, l'aide reconduit doucement le pied à
terre.
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. Pied de derrière (le droit par exemple)
L'aide se place en face de l'épaule droite, pose ses deux mains sur le
garrot puis sur le dos du cheval et les glisse lentement vers la croupe tout en
flattant et en parlant. Si le cheval garde son calme, l'aide appuie sa main
droite sur la hanche droite, glisse peu à peu sa main gauche le long du
membre en dehors et en arrière jusqu'au paturon, pousse alors doucement
le cheval avec la main droite pour rejeter le poids du corps sur le pied
opposé, et en même temps serre un peu sa main gauche autour du paturon
pour avertir l'animal qu'on veut lever son pied.
Le pied s'étant soulevé, l'aide se tourne peu à peu à gauche en gardant
en main le paturon, il amène le canon en direction du ventre du cheval, il
effleure la jambe avec la cuisse droite qu'il appuie tout à fait si l'animal ne
se défend pas, puis il abaisse sa main droite de la hanche au paturon, il
ramène le membre vers l'arrière et le soutient à deux mains par le paturon
tout en entourant le jarret avec le bras droit et en s'adossant franchement
contre la cuisse droite du cheval. Pour renforcer sa prise et sa sécurité,
l'aide bloque la queue du cheval en la serrant par les crins afin d'augmenter
sa stabilité par rapport à l'animal et d'éviter des « coups de fouet » gênants
ou même dangereux.
Une fois Le ferrage terminé, l'aide tourne sur le pied gauche, s'appuie
de la main droite sur la hanche du cheval, retire sa jambe droite en la
rapprochant de sa jambe gauche, puis reconduit doucement le pied à terre.
1.5 Ferrage des chevaux difficiles
Beaucoup de chevaux ont été habitués dès leur enfance à donner leurs
pieds comme si l'on devait les parer ou les ferrer. D'autres n'ont pas profité
de la même précaution et sont surpris ou affolés par le ferrage. Au début
comme par la suite, tout doit se passer dans le calme et la douceur, et tout
doit être fait pour éviter des moyens brutaux qui ne feraient qu'augmenter
leur révolte. Pour y parvenir, on ferre en liberté ou en présence du lad
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habituel, on parle sans cesse au cheval craintif, on l'habitue peu à peu aux
objets qui l'effraient, on lui offre de l'avoine ou toute autre friandise, on ne le
laisse pas seul à la forge, on évite les bruits ou les spectacles insolites, on
couvre les yeux avec une capote ou une couverture, on bourre du coton dans
les oreilles, on joue du bridon, on ferre aux heures où les mouches sont
moins harcelantes. Malgré tout, certains sujets sont et restent difficiles au
ferrage et doivent être soumis à un dressage spécial ou même à des moyens
délibérés de contrainte.
Moyens de force
Ils sont déconseillés car ils ne font que rendre foncièrement méchant un
cheval qui, au début, manquait simplement de confiance.
Entraves: L'entravon classique est un bracelet de cuir rembourré de
feutre et muni d'un anneau de métal où l'on peut passer une corde. A côté
de lui, il existe différents modèles d'entraves ou trousse-pieds de cuir,
souvent en forme de huit où l'on coince le genou ou le jarret du cheval.
Plate-longe : La plate-longe est une forte corde de 4 mètres, aplatie sur
la moitié de sa longueur et terminée à l'une de ses extrémités par une boucle.
On la fixe de la manière indiquée ci-dessous en A pour un membre antérieur
et en B, C et D pour un membre postérieur. le teneur de pied s'éloigne
vivement quand le cheval se rebelle, et il s'appuie à l'épaule ou à la hanche
pendant que l'aide tend la plate-longe.
- 45 -
A
B
C
D
Serrer les oreilles: Deux aides se placent de chaque côté de la tête et
agrippent d'une main un montant du bridon et de l'autre l'oreille à sa base.
La douleur immobilise passagèrement le cheval.
Tord-nez: Le tord-nez est un bâton muni à une extrémité d'une anse de
corde ou de chaînette, dans laquelle on enserre plus ou moins fortement le
nez ou une oreille du cheval, que la douleur immobilise aussitôt pour
quelques minutes seulement. Pour de courtes interventions, on peut moins
dangereusement immobiliser un cheval en pinçant énergiquement sa peau
le long du bord antérieur d'une épaule ou au pli du grasset, ou encore en
tordant de force sa queue contre le haut de la croupe.
Licol de force : Le cheval est immobilisé par une forte corde qui,
disposée en nœud coulant entre la nuque, les ganaches et les commissures
des lèvres, résiste aux rébellions les plus violentes.
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Travail: Mettre un cheval dans un travail présente toujours un gros
risque d'accident. Le travail doit être uniquement réservé aux chevaux
énormes et dont un aide ne pourrait longtemps tenir le pied.
2. Ferrage du pied normal
Un cheval doit être ferré toutes les quatre à six semaines. Pour les
chevaux de courses, l'intervalle entre deux ferrures est de deux à trois
semaines.
2.1 Déferrage
Les rivets sont d'abord coupés contre la paroi à l'aide d'un dérivoir ou
peuvent être limé à la râpe. A l'aide d'une tricoise, on procède à l'avulsion
du fer en effectuant des mouvements de bascule, alternativement sur ses
deux branches afin de faire dégager les clous. L'enlèvement du fer est
ensuite réalisé après avulsion de la pince. On peut aussi procéder à
l'enlèvement des clous un à un à l'aide d'une pince arrache-clous.
2.2 Parage
C'est une étape du ferrage qui consiste à préparer la face plantaire du
pied et à recevoir le fer. Il se base sur l'enlèvement de l'excès de corne qui
donne au sabot trop de longueur ou trop d‟épaisseur pour ramener le pied
à sa forme et son aplomb normaux.
- 47 -
Avant de parer le pied, un examen minutieux du cheval au repos et
aux allures permet de définir le meilleur aplomb. Le parage doit permettre
d'aligner les axes du pied et du paturon. Il ne faut pas modifier
exagérément l'inclinaison d'un pied mal orienté.
Le pied doit être nettoyé avec un cure-pied. Ensuite, les portions
dévitalisées de la fourchette sont parées à l'aide d'une rénette. Celle-ci est
aussi utilisée pour parer la sole jusqu'à l'obtention d'une corne souple. La
paroi est parée avec une tricoise en respectant l'inclinaison adéquate du
pied. Le parage peut se continuer jusqu'au niveau de la fourchette mais
jamais plus bas. Les barres doivent être rabaissées jusqu'au niveau des
talons. Une râpe permet ensuite de régulariser la surface parée de la paroi.
Il faut éviter de rabaisser excessivement les talons car cette pratique
conduit à une brisure de l'axe pied-pâturon et peut, par la suite, augmenter
les pressions exercées sur le tendon fléchisseur profond.
2.3 Ferrure
La ferrure ou ferrage est l‟opération qui consiste à faire porter le fer au
sabot du cheval. Un cheval n‟a besoin d'être ferré que lorsqu'il doit mieux
"mordre" le terrain, quand son utilisation provoque une usure excessive de
ses sabots, ou lorsque ses allures doivent être corrigées ou modifiées. Il
existe deux méthodes de ferrage :
Le ferrage à l'anglaise : c‟est le procédé de base pour le maréchal
ferrant qui est souvent forcé à travailler seul. L‟opérateur commence
d‟abord par utiliser la pince coupante pour supprimer l‟excédent de corne
en partant du talon vers la pince. Puis, il utilise la râpe pour mettre à plat
la surface d‟appui en attaquant les quartiers aussi peu que possible.
Ce type de ferrage convient à la mise en place de fers légers, souvent
remplacés comme dans le cas des fers de course.
Le ferrage à la française : Il fait appel à un aide qui tient et
présente le pied au maréchal ferrant, ce qui permet une plus grande
- 48 -
indépendance des gestes de ce dernier. Il est préféré pour l'application de
ferrures lourdes. Sa particularité est que l‟opérateur n‟utilise que le rognepied et la mailloche pour parer le pied.
2.4 Choix du fer
Une fois que le pied est correctement paré, suivant les principes
précédemment décrits, il faut lui choisir le fer et la pointure appropriés. La
pointure est adéquate, lorsque le fer épouse le contour de la paroi et que
ses éponges dépassent les talons du sabot d'environ 6 mm. C'est le fer qui
doit être aux dimensions du pied et non le pied qui doit s'adapter au fer.
Les branches doivent déborder la paroi des talons et des quartiers sur
environ 1,5 mm afin d'encourager leur expansion (la garniture). Aucun clou
ne doit être placé au-delà du sommet de la convexité de la paroi en
quartiers ou au-delà des deux tiers de la longueur du fer mesurée à partir
de la pince ; dans le cas contraire, les clous situés à l'arrière du pied
limiteraient son expansion.
2.5 L’application du fer
Après le choix du fer, celui-ci est appliqué selon deux méthodes : à
chaud ou à froid.
Application à chaud : elle est généralement plus prisée parce qu'elle
permet d'agir plus précisément sur la tournure du fer. Une fois que le fer
convient au pied, le maréchal-ferrant le fait porter définitivement alors qu'il
est encore brûlant. A la face inférieure du pied, le fer laisse une large
empreinte de corne brûlée qui indique l'étendue et l'exactitude de son
contact avec le sabot et qu'il faut se garder d'enlever . A la face supérieure
du fer, l'empreinte de corne brûlée en talons indique la longueur exacte à
donner aux branches. Le fer est lentement refroidi dans l'eau. Les contreperçures sont débouchées sur l'étau à partir des étampures. Il faut qu'elles
soient nettes et suffisamment grandes pour laisser passer librement les
lames du clou, dont le brochage est alors beaucoup plus facile.
- 49 -
Application à froid : on accroche le fer sur l‟enclume et on le pose
verticalement sur le pavé, la pince dirigée vers le haut, on frappe le milieu
de la pince pour l‟arrondir et on remodèle au marteau les éponges placées
au milieu de la pince pour l‟arrondir et on remodèle au marteau les
éponges placées sur l‟enclume. Pour le fer des membres postérieurs, on
aplatit la courbure du fer en le plaçant sur l‟enclume. Chaque branche du
fer posée sur l‟enclume et redressée, de la pince à la dernière étampure,
puis recourbé vers l‟intérieur. Les clous sont brochés en les plantant en
direction de la muraille du sabot pour aller sortir en haut au tiers inférieur
du pied.
Après avoir serré puis coupé les lames des clous, ces derniers sont
rivés en enlevant la corne qui s'est soulevée. Le maréchal ferrant donne
ensuite un léger coup de râpe sur la paroi jusqu'au niveau des rivets. Le
cheval est finalement examiné à l'arrêt puis en mouvement pour vérifier
qu'il est correctement ferré.
3. Caractéristiques d'un pied bien ferré
Pour évaluer une bonne ferrure on doit vérifier Les critères suivants :
3.1 Direction et aplomb du pied
Pour un pied bien ferré, les caractéristiques sont jugées de face, de
profil et de derrière.
De face : l'axe sabot paturon est une ligne droite sans brisure, les
deux quartiers sont de même hauteur, l'appui est bien à plat, le pinçon est
au milieu de la pince pour le pied antérieur et en mamelle pour le pied
postérieur et les rivets sont sur une même ligne horizontale à près d'un
tiers du bas de la muraille, ceux de la pince sont à égale distance du
sommet du pinçon.
De profil : le pied n'est ni long ni court. Le profil de la pince est
rectiligne du bourrelet au fer, les talons normalement inclinés sont d'une
- 50 -
longueur égale à la moitié de celle de la pince, alors que certain
professionnels juge qu'ils devraient être égaux au tiers de la longueur de la
pince. La pince est légèrement relevée aux fers de devant mais porte à plat
avec ceux de derrière. La garniture commence au milieu des quartiers et
augmente progressivement jusqu'aux éponges sans dépasser la verticale
abaissée du bourrelet.
De derrière: les deux talons sont de même hauteur, ils reposent bien
à plat sur les éponges, celles-ci sont à égale distance de la lacune médiane.
3.2 Ferrure
Adams (1975) évalue une bonne ferrure selon les critères suivants :
a- Le fer doit présenter une garniture suffisante pour permettre
l'expansion des quartiers et des talons; ses éponges doivent dépasser
légèrement les glomes (1,5 à 6 mm).
b- Les clous doivent émerger de la paroi à environ 1,3 ou 2 cm de son
bord plantaire ; les rivets doivent être nivelés à la râpe. Les deux clous de
derrière ne doivent pas être implantés en arrière du sommet de la
convexité des quartiers, sauf lorsqu‟il s‟agit d‟une ferrure de course.
c- La sole doit être libérée de ses écailles superficielles ; la fourchette
doit être nettoyée en enlevant tous ses tissus nécrosés ou dévitalisés et ses
lacunes doivent être dégagées (sauf au niveau des talons) afin d‟éviter
qu‟elles n‟amassent des souillures ou des crottins.
d- La fourchette ne doit pas être en contact avec le sol.
- 51 -
Fabrication Du Fer
-----------------Plan-------------------Introduction
1. Forgeage à la main
1.1 Généralités
1.2 Forgeage Du Fer
1.3 Fer Bien Forgé
1.4 Fabrication du fer anglais
1. 5 Rechargement du fer à la mécanique
2. Fer industriel
- 52 -
Fabrication Du Fer
Introduction
Qu'ils doivent être appliqués à la française ou à l'anglaise, dans la
pratique les fers à cheval sont le plus souvent préparés industriellement
sous la forme de fers à la mécanique que le commerce livre sous les types et
les pointures que l'on désire. Il est pourtant essentiel que le maréchal ferrant
soit capable de réaliser lui-même des fers forgés à la main. Non seulement
le
forgeage
fait
partie
de
ses
connaissances
professionnelles
fondamentales, mais encore l'ouvrier sera tôt ou tard obligé de façonner de
toute pièce des fers destinés à des cas particuliers, et d'autre part il ne
pourra en aucun cas se passer de la seule technique qui permette d'adapter
correctement un fer donné à un pied donné.
1. Forgeage à la main
1.1 Généralités
Le fer forgé à la main est fabriqué à partir du lopin en barre, le lopin
bourru ou la ferraille, ces deux derniers matériaux plus faciles à forger
grâce à des opérations qui restent les mêmes dans tous les cas.
Avant toute chose, le maréchal doit choisir le lopin en fonction du fer à
forger. Il prépare des paires de même poids en se fiant à son expérience et
au besoin à la balance, en se souvenant qu'au cours de leur transformation,
le lopin bourru perd 1/1O de son poids et le lopin en barre en perd 1/20.
Le forgeage est exécuté par deux ouvriers, un forgeur et un frappeur. Le
maréchal, qui tient le fer, est le forgeur. L'ouvrier qui aide le maréchal est le
frappeur.
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Le frappeur doit toujours suivre attentivement le forgeur, frapper à la
même place que lui, l'imiter en frappant fort s'il y a lieu ou en modérant ses
coups, suivre la cadence jusqu'à ce que le forgeur «lui donne congé » par une
battue frappée sur l'enclume d'une façon particulière à chaque ouvrier.
Forger, c'est l'action du forgeur et du frappeur qui martèlent le fer sur le
plat et sur champ. Contre-forger, c‟est au contraire l'action alternative du
frappeur qui bat le fer sur champ et du frappeur qui bat le fer sur le plat. On
forge et on contre-forge pour souder le lopin, dégorger ou étendre le fer et lui
donner un commencement de tournure. En contre-forgeant le fer, on le soude
et on l'affermit mieux que par le simple forger. On forge et on contre-forge à
l'origine de la bigorne de l'enclume. Battre à plat, c'est égaliser les faces du
fer, seul ou à deux ouvriers. Bigorner, c'est frapper sur la rive externe du fer
placé de champ sur la bigorne pour régulariser la tournure, modifier et
répartir la couverture, égaliser les rives. Ces quatre opérations doivent être
exécutées en allant de la pince à l'éponge.
Le fer se chauffe à des degrés différents:
- chaude rouge-cerise pour modeler et ajuster le fer;
- chaude blanche pour forger le lopin en barre;
- chaude suante ou de fusion pour souder le lopin bourru.
1.2 Forgeage du fer
L'opération est toujours commencée par la branche externe et par le fer
gauche. Elle est exécutée en deux chaudes.
Première chaude: Ayant été placé dans un feu en forme de voûte pour
concentrer sa chaleur, le lopin est porté à un degré suffisant dans les deux
tiers de son étendue. Le forgeur le saisit avec les tenailles qu'il tient dans sa
main gauche, il le frappe contre le billot de l'enclume pour le débarrasser
d'une partie de sa crasse, puis il le porte à plat sur la bigorne. Il prend le
fertier dans la main droite, aidé par le frappeur ou agissant seul, il va
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successivement marteler à plat pour souder le fer sur toute l'étendue de la
branche, contre-forger, frapper à plat, bigorner, étamper, contre-percer et
dresser le fer.
. Forger et contre-forger: A mesure que la branche s'allonge, l'ouvrier lui
donne une ébauche de tournure en élevant progressivement la main qui
tient les tenailles, par un mouvement tournant autour du poignet sans
élévation marquée du coude.
. Frapper à plat: Le forgeur et le frappeur terminent par une battue à
plat de la face supérieure du fer, afin de donner à la branche une couverture
et une épaisseur à peu près régulières.
. Bigorner: Le forgeur échange son fertier contre le marteau à main.
Agissant seul à présent, il bigorne la branche en égalisant son épaisseur
ainsi que sa couverture et en complétant sa tournure, toujours en
commençant par la pince, et en allant vers l'éponge. Le fer est bien bigorné
quand sa rive externe est nette et régulière.
. Etamper: Le maréchal prend en main l'étampe première et perce les
étampures dont le nombre varie avec la pointure du fer.
. Contre-percer: Il contre-perce au poinçon les étampures qu'il vient de
mettre en place.
. Dresser le fer: Par cette opération, il régularise la rive externe déformée
par l'étampage et le contre-perçage, puis il rectifie la tournure du fer. Ceci
fait, il choisit les tenailles qui lui permettront de tenir solidement le lopin
quand il forgera la deuxième branche. Il remet ensuite le lopin au feu.
Deuxième chaude: Quand le lopin est de nouveau suffisamment
Chaud, le forgeur le saisit par la branche déjà forgée, et aidé par le
frappeur, il soude le fer et l'allonge dans les mêmes conditions que pour la
première branche (en ayant soin de ménager dans la région de la pince une
masselotte qui servira plus tard à lever le pinçon).
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Quand la branche est suffisamment allongée, le forgeur rapproche ses
tenailles de la mamelle de la première branche sans interrompre les battues. Il contre-forge la région de la pince pour donner la tournure nécessaire;
puis pendant que le frappeur continue à frapper à plat, il bat à faux le fer
sur champ pour donner progressivement la tournure en mamelle du dehors
et un peu en mamelle du dedans. De ce fait, les deux extrémités du .fer se
rapprochent peu à peu.
Dans une opération qu'on appelle « monter à cheval », le forgeur pose de
champ la première branche et donne plusieurs coups de fertier en différents
points de sa rive externe afin que les deux branches soient suffisamment
rapprochées l'une de l'autre.
Il termine le forgeage en présentant la face supérieure du fer au frappeur qui la nivelle par une série de coups de marteau plus ou moins forts
selon que l'épaisseur à rectifier est plus ou moins grande. Après avoir
commencé vers la deuxième étampure de la première branche et avoir été
successivement jusqu'aux extrémités de chaque branche, le forgeur donne
congé au frappeur.
Comme pour la première branche, le forgeur égalise le fer, régularise la
tournure, donne à la masselotte de pince sa forme et sa situation
définitives. Aidé du frappeur, il étampe rapidement le fer avant qu'il se
refroidisse, il rectifie la dernière étampure de la branche externe, perce les
deux étampures de pince à égale distance de la masselotte, continue à
étamper en veillant à rester plus à maigre que pour la première branche
puisqu'il n'y aura pas de garniture en branche interne. Il contre-perce les
étampures, dresse le fer et la bigorne pour achever de lui donner sa
tournure.
L'étampage est une opération très importante. Même s'il a une mauvaise
tournure, un fer bien étampé est toujours facile à poser; même si sa
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tournure est bonne, un fer mal étampé est impossible à appliquer correctement. Pour cette opération, les étampes doivent être en bon état bien
entretenues et correspondre aux têtes des clous qui y seront logées.
1.3 Fer Bien Forgé
. Fer de devant
a) Vu du côté étampures: forme arrondie, éponges légèrement
redressées en vue de donner de la garniture, branche interne un peu plus
droite que l'externe, rive interne en courbe régulière sans se rapprocher
brusquement de l'axe du fer, branches de longueur identique, couverture
symétrique et diminuant insensiblement de la pince aux éponges, étampures régulièrement espacées et bien placées sur la moitié ou les deux premiers tiers du fer avec angles très légèrement arrondis.
Fer vu de champ
Face supérieure d'un fer gauche
b) Vu de champ des deux côtés: rives perpendiculaires aux faces, fer
bien soudé sans criques ni gerçures, épaisseur uniforme, branches situées
dans un même plan sinon l'aplomb du pied ne pourrait pas être respecté.
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c) du côté contre-perçures: examiné en tournant vers le bas la pince
puis les éponges, le fer montre que la situation, la forme et les dimensions
des contre-perçures sont correctes.
d) Par comparaison: aussi semblables que possible, les deux fers de
devant se couvrent exactement quand on les met en contact par leur face
inférieure.
. Fer de derrière
a) Vu du côté étampures : tournure ovale comme celle du pied auquel
le fer est destiné, maximum de sa largeur en dessous du milieu de sa
longueur, branches de longueur identique et permettant au fer de se tenir
verticalement en équilibre si on le place debout sur ses éponges, branche
externe plus contournée que l'interne, couverture diminuant de la pince aux
éponges et davantage à la branche du dedans qu'à celle du dehors,
étampures correctes, régulièrement espacées et bien placées à partir des
mamelles, plus loin vers les éponges qu'au fer de devant.
b) Vu de champ des deux côtés: rives perpendiculaires aux faces,
épaisseur de la pince dépassant de 2 ou 3 mm celle des éponges, branches
dans un même plan, fer bien soudé sur toute son étendue.
c) Vu du côté contre-perçures: contre-perçures bien placées, face
supérieure du fer parfaitement plane.
d) Par comparaison: les deux fers constituent une demi-ferrure à
éléments aussi semblables que possible.
1.4 Fabrication du fer anglais
Le fer anglais et ses dérivés se caractérisent essentiellement par leur
rainure. Leur fabrication obéit aux mêmes règles que celles du fer normal à
l'exception de l'action de la tranche qui creuse cette rainure.
Au forgeage, la rive externe du fer est bigornée en légère oblique de haut
en bas et de dedans en dehors de façon à ce qu'elle devienne verticale
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quand on ouvrira la rainure. Comme le fer prendra une couverture plus
grande du fait de son ajusture anglaise et de sa rainure, il doit être forgé
plus dégagé qu'il ne le sera une fois terminé.
Après avoir terminé la première branche, le forgeur place la tranche à
environ 2 cm de l'extrémité de l'éponge et la fait reculer vers la pince par de
légers déplacements en bascule, pendant que son aide la frappe très
légèrement avec le marteau à frapper devant tenu aussi près que possible
de l'œil de l'instrument. Dans un premier passage, la tranche trace la rainure, dans un deuxième elle lui donne sa profondeur, dans un troisième elle
la régularise. La rainure sera d'autant plus nette que chaque bascule de la
tranche aura parcouru un plus petit espace et que les coups de marteau
auront été donnés plus rapidement.
Quand la rainure est nette et de la profondeur voulue, les étampures
sont percées avec une étampe rectangulaire étroite, puis elles sont contrepercées. Pour ce faire, il se sert du fertier et frappe le fer sur la rive de
l'enclume de façon à pouvoir librement lever ou baisser sa main au cours de
l'opération.
Pour le fer de derrière, la branche du dehors est tenue un peu plus
longue afin de ménager le métal nécessaire au crampon qui y sera levé. La
branche du dedans est forgée de plus en plus épaisse et dégagée depuis
son milieu jusqu'à l'éponge. La rainure est interrompue en pince et en
mamelles, la pince est tronquée, deux masselottes sont prévues pour des
pinçons latéraux.
1.5 Rechargement du fer à la mécanique
Dans certains cas (sols rocailleux, routes goudronnées ou gravillonnées),
il est désirable de renforcer la résistance à l'usure du fer. On peut alors
procéder au «rechargement dur» en utilisant une électrode dont la nuance
devra être adaptée à une abrasion importante et à des chocs répétés. Pour
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cet usage,
se
recommande
particulièrement l'électrode
CYDUR
des
Tréfileries et Ateliers de Commercy qui offre un emploi facile sur les petits
transformateurs de soudage.
2. Fer industriel
La maréchalerie utilise de façon courante des fers préparés industriellement sous l'appellation de fers à la mécanique. Ces fers représentent
une grande économie de temps et de personnel, et leur fabrication a
aujourd'hui atteint un remarquable degré de perfection. Ils sont fabriqués à
partir de barres faites de fer aciéré ou d'aluminium avec ou sans rainure,
dont les profils sont établis en fonction du service des chevaux qui les
porteront, et que le fabricant sectionne à la pointure voulue puis façonne
mécaniquement. Livrés en paquets de plusieurs ferrures, leurs dimensions,
leurs caractéristiques et leurs pointures sont standardisées de façon à
répondre à tous les besoins de l'utilisateur. En les commandant, il convient
de préciser leur catégorie (fer de devant ou de derrière, de cheval, de poney,
de mulet ou d'âne), leur type (selle ou trait, courses au galop ou au trot, etc.)
ainsi que leur pointure.
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Ferrures spéciales
-------------------------Plan ---------------------------A. Ferrures de sport
1.
Ferrure de concours hippique
2.
Ferrure de championnat complet
3.
Ferrure de polo
4.
Ferrure de randonnée et d'endurance
B. Ferrures de course
1. Ferrure du yearling
2. Ferrure d'entraînement
3. Ferrure du cheval de plat
4. Ferrure du cheval du steeple
C. Ferrure de poney
D. Ferrure des Mulets
E. Ferrure antidérapante
F. Autres moyens de protection du pied
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Ferrures spéciales
La ferrure normale peut convenir aux chevaux de tous services et à tous
les pieds en bonne santé, et c‟est pourquoi dans son type « Armée »
traditionnel, elle sert de modèle pour décrire le fer et ses techniques de
Fabrication ou de mise en place à la Française. A côté d‟elle, certains modes
d‟utilisation particulière ont incité à concevoir des ferrures dites spéciales
parmi lesquelles les fers de concours hippique, de championnat, de polo et
plus accessoirement du poney et du mulet.
A. Ferrures de sport
1. ferrure du concours hippique
Le concours hippique est une épreuve équestre qui demande au cheval
de sauter en un temps donné des obstacles de diverses formes et de
diverses dimensions. Il exige que l‟animal puisse ancrer fermement ses
pieds au sol au début puis surtout à la réception du saut ainsi que dans es
tournants ou les variations de son allure, qu‟il ne risque pas de s‟atteindre
et que sa vitesse soit relativement grande.
La ferrure doit donc être solide, sans danger et d‟un poids raisonnable
(250 g pour une pointure 30 en acier).
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Fer de devant: fer normal modifié de la façon suivante voûte tronquée,
garniture normale, éponges courtes et biseautées obliquement, mortaises en
éponges pour crampons vissés ou implantés de force.
Fer de derrière: fer à pince tronquée, deux pinçons levés entre la
première et la deuxième étampures, elles-mêmes plus écartées que
normalement, voûte tronquée, branche interne un peu plus épaisse avec en
éponge externe un crampon rectangulaire et aplati, en éponge interne une
mouche anglaise, épaississement qui amène cette éponge à la même
hauteur que l‟éponge interne. A cette disposition on peut préférer des
crampons mobiles en éponges.
Au parage, le pied est laissé plutôt fort. Après avoir broché le fer de
derrière, l‟ouvrier arrondit légèrement à la râpe la partie de la pince du
sabot qui, sur au moins la moitié de l‟épaisseur du fer, dépasse ce dernier
entre les deux pinçons. De la sorte, le pied de derrière qui heurterait un pied
de devant à la réception du saut le contusionnerait moins gravement que si
la corne était armée de métal à ce niveau.
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2. ferrure du Championnat complet
Le championnat ou Concours Complet d‟Equitation est une dure
compétition qui demande à un même cheval une épreuve de dressage, une
épreuve de fond (parcours au trot ou au petit galop sur routes et sentiers,
steeple et cross au galop de course) et une épreuve de sauts d‟obstacles en
carrière. Il exige de l‟animal non seulement la même sûreté qu‟en concours
hippique mais encore une vitesse plus grande et des efforts prolongés sur
trois jours. Le fer doit donc être d‟une solidité à toute épreuve, sans danger
d‟atteintes des antérieurs entre eux ou du fait des postérieurs, et d‟un poids
quelque peu allégé. Ses principales caractéristiques sont :
• Fer de devant: aucune garniture, éponges arrondies et biseautées
très juste, ajusture française, voûte tronquée, un pinçon, face inférieure
rainée, étampures légèrement reportées en arrière, épaisseur générale un
peu plus faible que normalement, couverture légèrement dégagée mais
permettant de percer en éponges deux mortaises pour crampons.
• Fer de derrière : aucune garniture, fer plus mince et plus dégagé que
celui de devant, pince tronquée, voûte évidée, pinçons latéraux, face
inférieure rainée en branches, crampon fixe en éponge externe, mouche
anglaise en éponge interne.
Facile à poser à froid, cette ferrure se prête également à la chasse à
courre et peut être complétée par une plaque mobile Beaumont si le pied est
plat.
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fer dours et barrairon de championnat
3. ferrure du Polo
Le polo est un sport où le cheval doit pouvoir s‟élancer à fond de train,
changer brusquement de direction sans cesser de galoper, s‟arrêter
instantanément, et tout cela sans risquer de dommages ni pour lui-même ni
pour les autres concurrents. Il exige de l‟animal une très grande stabilité,
une très vive agilité et une vitesse appréciable. Le fer doit donc être
essentiellement solide et sans danger tout en s‟ancrant fermement dans le
terrain. L‟emploi de fers antérieurs à saillies dépassantes étant interdit au
polo en raison de leur danger, l‟adhérence du pied au terrain est
nécessairement assurée par des reliefs en creux ou par une double rainure.
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Ferrure traditionnelle ou fer Dubée
• Fer de devant: très dégagé, ni ajusture ni garniture, éponges
arrondies et biseautées très juste, voûte tronquée, un pinçon, face inférieure
partiellement creusée d‟évidements Dubée au moyen de la tranche à double
inclinaison d‟échancrures que montre la figure ci-dessous, l‟ouvrier pratique
dans cette face du fer chauffé au rouge-cerise une série d‟évidements
doubles à pentes obliques et séparées par quelques millimètres, en
respectant le niveau central de la couverture et en partant soit des
étampures de pince soit entre la dernière étampure et l‟éponge.
• Fer de derrière: dégagé, pince tronquée et biseautée, crampon en
éponge externe, mouche anglaise en éponge interne.
Fer de polo et tranche Dubée
4. ferrure de randonnée, course d’endurance
Ces épreuves sont les formes modernes de performances régulièrement
pratiquées dans les armées à cheval de jadis et peuvent donc, moyennant
quelques adaptations, s‟accommoder des fers appelés autrefois militaires et
aujourd‟hui normaux. Les unes et les autres nécessitent les mesures
suivantes :
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Précautions communes
. Il faut prévoir un entraînement qui est préférable sur des fers normaux,
l‟aplomb du pied sera irréprochable, le sabot et la ferrure seront entretenus
avec le plus grand soin pendant les mois ou les semaines d‟entraînement;
. Comme les terrains abrasifs et surtout granitiques obligent à referrer
tous les quinze jours, il est judicieux d‟alterner une ferrure normale et une
ferrure sans clous qui permettra à la muraille de se reconstituer.
. Les fers définitifs seront appliqués dans les 15 précédant l‟épreuve ;
. Pour l‟épreuve elle-même, ou bien le cheval pourra y participer sans
fers, ou bien on préférera un fer normalement lourd, un peu couvert, muni
de ses mortaises d‟attente avec une provision de crampons, avec ou sans
rechargement dur;
. Si le cheval se déferre en route alors qu‟il doit encore couvrir plusieurs
kilomètres, il convient de le referrer immédiatement pour éviter que son pied
ne subisse une congestion. Si le fer est réutilisable, on le refixera avec des
clous à tête plate ou avec des clous d‟un numéro inférieur car l‟usure aura
réduit l‟épaisseur du fer et déformé les étampures; dans le cas contraire le
cavalier aura prévu un fer à tous pieds.
• Pour la randonnée
Pour cet épreuve qui peut s‟étendre sur des centaines de kilomètres, le
fer normal est suffisant mais on peut aussi préférer le fer caoutchouc »
Delmon; les chaussures adaptées et non clouées au pied ont la faveur de
certains randonneurs qui utilisent le cheval sans fers et ne protègent ses
pieds qu‟en cas de besoin. Les glissades sont évitées grâce aux systèmes
antidérapants.
• Pour le raid d’endurance
Pour cette épreuve qui peut s‟étendre sur 120 km et davantage, à la
moyenne horaire de 15 à 20 km, les crampons ne sont pas utilisés car ils
multiplient les risques et la gravité des atteintes. Au contraire les plaques de
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fibro-plastique sont conseillées et sont pour bien faire combinées avec des
silicones ou du Rubson injectés entre elles et la sole. Dans ces conditions, le
cheval est un peu plus sujet à glisser et à se déferrer mais il ne craint plus
le mauvais terrain, les foulées gagnent en sûreté, en longueur et en symétrie,
les talons s‟écartent au point de gagner une pointure de fers, la chaleur
intense que ce dernier emmagasine pendant l‟épreuve se transmet moins
facilement au pied, l‟expérience montrant par ailleurs qu‟une de ces plaques
peut servir pendant cinq mois de suite, soit l‟espace de trois ferrures
consécutives.
B. Ferrures de course
Les ferrures de course doivent être distinguées en ferrures du yearling,
d‟entraînement, du galopeur et du cheval d‟obstacle.
1. Ferrure du yearling
Les pieds du foal (ou poulain âgé de moins d‟un an) ayant une corne
malléable et à pousse rapide, c‟est dès l‟âge de 3 ou 4 mois que le
maréchal-ferrant doit les surveiller et les parer afin de leur éviter des
défauts d‟aplomb dans l‟avenir. En outre, il conseillera à l‟éleveur
d‟habituer le jeune animal à donner ses pieds dès sa plus tendre enfance et
à les prêter à un ferrage. De ce dressage précoce dépend sa docilité à la
ferrure pendant tout le reste de son existence.
Les pieds du yearling (ou poulain entre l‟âge de un an et celui de deux
ans) méritent d‟être surveillés et régularisés tant qu‟il est tenu à l‟écurie ou
au pâturage. En cette période, on applique à froid des fers très légers ou
tips qui ne protègent que le bord inférieur de la paroi en pince, en mamelles
et en quartiers. Le tip sert uniquement à éviter que le pied se dérobe et n‟est
en aucun cas une ferrure de travail demandé en dehors des pistes en gazon.
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Il est forgé à la main s‟il doit en outre lutter contre l‟installation d‟aplombs
défectueux.
Fer du yearling
2. ferrure d’entraînement
Règles générales
A partir du début de l‟entraînement et pour tout le reste de sa carrière
de course, le cheval d‟hippodrome sera ferré en respectant les règles
suivantes :
. Parer rigoureusement d‟aplomb et au degré voulu en n‟améliorant que
très lentement les vices d‟aplomb éventuels,
. Laisser toute sa force à la sole, aux arcs-boutants et à la fourchette,
. Laisser le pied suffisamment fort,
. Toujours ferrer à froid, en principe un ou deux jours avant l‟épreuve,
. Tenir les éponges courtes et biseautées très obliquement,
. Quelques instants avant la course et si le terrain y oblige, remplacer
deux ou quatre clous par d‟autres clous à tête non usée,
. Se souvenir que le Code des Courses interdit rigoureusement les
crampons de même que toute saillie dépassant la face inférieure du fer.
Fer d’entraînement
Etant donné qu‟il doit protéger le pied sur des terrains rarement aussi
moelleux que les pistes gazonnées, le fer d‟entraînement est fait d‟acier
rainé, il est plus résistant et moins léger (200 à 250 g par fer) que le fer de
course et sa durée utile est de trois à quatre semaines.
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• Fer de devant: aucun pinçon, huit étampures percées au fond de la
rainure et réparties sur les deux tiers de la longueur du fer en laissant libres
les talons, éponges arrondies et biseautées, aucune garniture, rivets bien
incrustés.
• Fer de derrière: mêmes caractéristiques, à part un pinçon de pince,
ou bien deux pinçons de mamelle et pince aplatie pour laisser dépasser un
peu de la paroi.
3. ferrure du cheval de plat
D‟une part elle doit être suffisamment résistante, d‟autre part et surtout
la légèreté est sa première obligation puisque un kilogramme aux pieds du
cheval représente une valeur égale à huit kilogrammes sur son dos. En
conséquence, elle est faite d‟aluminium ou d‟une baguette d‟acier rainé à
section trapézoïdale (épaisseur 6 à 7 mm, couverture 3 à 5 mm à la face
inférieure et 8 mm à la face supérieure) creusée d‟une rainure large de 4
mm et profonde de 3 mm sur toute la longueur du fer, éponges biseautées
effleurant les talons, sept ou huit étampures dont les dernières sont
d‟habitude plus proches des éponges que normalement afin d‟éviter
l‟écartement des branches clous anglais. Chaque fer pèse 50 g ou un peu
plus selon sa pointure.
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Fer de course de plat
Fer de devant: pas de pinçon, fer à la tournure exacte du pied; pour
empêcher la pince du pied postérieur de se loger entre les branches du fer
de devant au cas où le cheval forge, rive interne évidée avec siège
supportant la paroi et talus descendant vers la face inférieure.
Fer de derrière: avec ou sans pinçon, tournure un peu plus rentrée que
le pourtour de la paroi laissée très légèrement débordante afin d‟amenuiser
le forger et la gravité des atteintes éventuelles ; en certains cas, léger
épaississement de la branche et de l‟éponge internes afin de mieux mordre
dans le terrain mou, ou bien éponge interne tronquée pour éviter le risque
d‟atteintes.
4. Ferrure du cheval de steeple
Ici, la légèreté du fer perd un peu de son importance au bénéfice de la
solidité et de la fixité dans le terrain, en raison des puissants efforts de
détente des membres postérieurs et des chocs de réception des antérieurs à
la fin des sauts.
• Les principes de base : sont les mêmes que ceux relatifs à la ferrure
du cheval de plat baguette d‟acier rainé ou d‟aluminium, un peu plus
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épaisse, étampures plus nombreuses, éponges arrondies et biseautées ne
dépassant pas les talons.
Fer du cheval de steeple
• Fer de devant: avec ou sans pinçon, fer à la tournure exacte du pied,
davantage de couverture que le fer du cheval de plat, voûte et branches
évidées en rive interne;
• Fer de derrière: tantôt sans pinçon, tantôt avec pinçon de pince,
tantôt encore avec deux pinçons latéraux, pince tronquée et biseautée, rive
interne arrondie au besoin éponges tronquées pour éviter le risque
d‟atteintes.
C. ferrure du poney :
Il importe que le maréchal-ferrant sache comment
ferrer les poneys
(tous les 40 jours au maximum) si on le lui demande, ou comment les parer
ainsi qu‟il est bon de le faire toutes les huit semaines environ.
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Fer de concours hippique pour poney
Le pied étant, dimensions mises à part, identique à celui du cheval, on
le ferre conformément aux principes classiques; la corne étant plus
résistante, la ferrure vise surtout à empêcher le sabot de se dérober ou de
s‟encasteler bien que le pied soit assez souvent plat et que les aplombs
soient fréquemment victimes d‟un parage maladroit qu‟il y a lieu de rectifier
progressivement, Le fer : Avec ses pointures variables dans une gamme
particulière, le fer du poney existe dans le commerce ou peut être forgé à la
main.
Le ferrage est délicat en raison de la petite taille, du caractère souvent
indocile et de la contention difficile du poney. L‟ouvrier doit s‟adapter à
l‟animal et non le forcer à se soumettre. En général, le mieux est de
travailler à la française.
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D. ferrure du mulet
1. Sabot du mulet
Le sabot du mulet est plus long que large, resserré par côtés, légèrement
rétréci à sa base, à quartiers hauts et droits, à talons élevés, à fourchette
profondément enfoncée dans une sole très creuse. La paroi est épaisse en
pince et en mamelles, mince en quartiers. La corne est dure et résistante.
Par rapport au pied de devant, le pied de derrière est un peu plus allongé,
ses mamelles sont moins saillantes, ses talons sont plus ouverts, sa paroi
est plus verticale. Souvent pinçard, il justifie alors une ferrure à la florentine
avec garniture très forte en pince et crampons fixes dont on diminue la
hauteur à mesure que l‟aplomb s‟améliore.
2. Fer du mulet
Par rapport aux fers de cheval, ceux du mulet sont forgés ou préparés
puis mis à la tournure du pied en obéissant aux mêmes règles générales et
peuvent le cas échéant porter les mêmes crampons fixes ou mobiles. Ils s‟en
distinguent toutefois par leurs pointures caractéristiques, par leur ajusture
dite de mulet ; par leur garniture et par leurs éponges.
Fer de mulet (normal à gauche et au milieu,. à la provençale à droite)
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Leurs pointures varient entre 26 et 40. L‟ajusture du fer de devant
comme celle du fer de derrière est obtenue en relevant brusquement la pince
et les mamelles à partir d‟une ligne tangente à la voûte, le reste du fer étant
complètement plat au-delà de ce niveau. La garniture commence en
mamelles pour augmenter progressivement en quartiers et diminuer vers les
éponges ; elle est plus accusée à la branche du dehors qu‟à la branche du
dedans, et elle est plus forte chez le mulet de bât que chez le mulet de trait.
Les éponges sont sectionnées puis arrondies et biseautées à l‟aplomb des
talons du mulet de trait, mais elles débordent d‟un centimètre les talons du
mulet de bât afin de protéger les glomes et le bourrelet dans les descentes
très escarpées des sentiers de montagne.
Fer de devant: tournure ovale, mamelles plutôt saillantes, branches
légèrement arrondies, épaisseur uniforme, couverture un peu plus forte que
chez le cheval et toujours plus grande en pince qu‟en éponges. Six à huit
étampures réparties sur les deux tiers antérieurs du fer, les deux premières
distantes de 3 cm d‟axe en axe pour réserver l‟emplacement des mortaises.
Un pinçon identique à celui du fer à cheval et assurant les mêmes rôles,
éponges de forme variable comme on l‟a indiqué plus haut, quatre mortaises
d‟attente.
• Fer de derrière: tournure nettement plus allongée, pince débordant
notablement la corne à l‟avant du pied et dépourvue de pinçon, épaisseur
plus forte en pince qu‟en éponges, couverture plus forte en pince que pour le
fer de devant. Six étampures percées uniquement en branches, les plus
proches de la pince étant par leur angle antéro-externe à la hauteur de la
voûte, les plus éloignées de la pince étant plus rapprochées des talons que
dans le fer de devant. Ajusture identique à celle du fer de devant. Quatre
mortaises d‟attente, celles de pince à l‟avant des étampures (leur centre à
15 mm de l‟étampure de pince et à 10 ou 12 mm de la rive externe suivant
les pointures), celles d‟éponges au milieu de la couverture (leur centre à 15
- 75 -
mm en avant de la base du crampon). Eponges repliées en équerre pour
former des crampons fixes d‟une hauteur égale à l‟épaisseur du fer.
• Le fer de mulet est dit « à la provençale » quand sa pince est nettement
carrée devant les mamelles afin qu‟il s‟accroche le mieux possible au sol.
3. Ferrage du mulet
Le pied du mulet doit être paré d‟aplomb et au degré voulu tout comme
celui du cheval. Pour qu‟il conserve sa forme naturelle, la pince est
légèrement râpée sans jamais être tronquée carrément au rogne-pied. Au
brochage, il est bon que les clous soient à lame mince, fixés haut et avec un
soin particulier en quartiers où la corne est spécialement dure et manque
d‟épaisseur. En cas de besoin, le pied du mulet sera l‟objet des mêmes Fers
pathologiques.
Le maréchal-ferrant doit savoir que le mulet, dont la compréhension et
parfois la malice sont beaucoup plus grandes que celles du cheval, doit être
manipulé avec plus de précautions et souvent en respectant ses manies
plutôt qu‟en recourant à des moyens de force qui ne feraient qu‟empirer la
situation.
E. Ferrure antidérapante
Quelle que soit l'utilisation du cheval, sa ferrure doit être le cas échéant
prévue pour éviter les glissades, soit sur un terrain mou soit sur un sol gelé.
On distingue en conséquence les ferrures contre les glissades et plus
précisément destinées aux chevaux de sport.
Parmi les innombrables procédés qui ont été conçus à cet effet, la
pratique actuelle n'a conservé que les suivants.
- 76 -
1. Fers rainés, dentés, à saillies et évidements
Le fer anglais est creusé à sa face inférieure par une rainure qui,
éventuellement accompagnée d'un ou deux crampons fixes, accroche dans
une certaine mesure le terrain.
Modèle américain de fer antidérapant
2. Les Fers rainés de Commercy
Ces fers rainés portent six étampures, une rainure interrompue en pince
et d'un pinçon aux antérieurs ou de deux pinçons aux postérieurs, mortaisés
et taraudés en éponges uniquement, avec crampons vissés à tête carrée et
émoussée.
Fers des Ateliers et Tréfileries de Commercy
Aux Etats-Unis, les Ets Thoro Bred Racing Plate ont mis au point des
fers rainés en acier ou aluminium, porteurs de grappes en reliefs linéaires
en pince et éventuellement de crampons simples ou doubles en éponges. Il
- 77 -
est évident qu'avec de telles saillies, un fer présente un réel danger, même
si le cheval est porteur de cloches et de guêtres de protection.
Quelques modèles des fers Thoro Bred Racing Plate - U.S.A.
3. Fers à patins et à plaques
A côté des fers Chaplin à plaque amovible, il existe différents modèles
de patins en cuir, en caoutchouc ou en gutta-percha dont le bord externe
complètement plat est interposé entre le fer et le pied puis fixé en brochant
les clous. Tantôt ils ont uniquement la forme de la fourchette, tantôt ils
occupent tout l'espace limité par la rive interne du fer. Tantôt encore la
plaque est en matière plastique souple et fixée au pied de la même façon.
Dans tous les cas, il convient, avant de brocher les clous, d'enduire la sole
et la fourchette avec du goudron de Norvège et d'y comprimer une épaisse
couche de coton ou de chiffons imbibés de ce même goudron.
Un moyen très économique consiste à fabriquer la plaque de la façon
montrée en A, B et C par la figure ci-dessous. Ce procédé est excellent pour
les chevaux de grande randonnée.
A
B
C
Fabrication de fortune d'un patin de caoutchouc contre Ies glissades
- 78 -
Cependant, la mise en place de patins ou de plaques antidérapantes
exige de referrer le cheval et ne peut se prolonger plus de trois ou quatre
semaines sans risques de détérioration de la sole et surtout de la fourchette.
F. Autres moyens de protection du pied
Au-delà
de
ses
métaux
traditionnels,
la
maréchalerie
cherche
actuellement à employer des substances plus modernes et des procédés qui
tendent à simplifier les techniques sans nuire au pied du cheval, et dont on
retiendra ci-dessous quelques réalisations intéressantes.
1. Fer en matière plastique
Le fer en matière plastique ressemble fort au fer normal à ceci près que
les éponges sont réunies par une planche afin d‟éviter qu‟elles se déforment
et s‟écartent l‟une de l‟autre, qu‟il est à l‟achat sans étampures, et que sa
face inférieure est à l‟occasion munie de stries et de rainures transversales
pour faciliter son adhérence au sol.
Les avantages : de cette nouvelle ferrure sont séduisants robustesse
puisque l‟expérience a montré que le fer n‟est pas encore usé au bout d‟un
mois de travail d‟extérieur, légèreté supérieure à celle du fer normal (100 à
150 g pour le cheval de promenade), amortissement confortable quand le fer
est neuf, efficacité reconnue contre l‟encastelure, prévention des glissades
en tous terrains.
Ses inconvénients : ne peuvent être niés : prix encore élevé et risque
d‟arrachement si le fer a été mal appliqué, altération de la corne par
combinaison
avec
l‟ammoniaque
des
litières
souillées,
trop
grande
souplesse qui fait jouer le fer si le pied a été mal préparé. D‟autre part
l‟ouvrier doit éviter la tentation de brocher les clous trop à gras, il faut une
certaine habitude pour faire sortir de la paroi les clous qui ne sont plus
- 79 -
guidés par le conduit étampure contre-perçures du fer métallique, et il faut
parer le pied plutôt fort en lui laissant une sole intacte.
Fers en matière plastique (Ets H.H.)
Dans le monde des courses, la ferrure en matière plastique est peut-être
une solution d‟avenir en maréchalerie. Sans cesse perfectionnée, il s‟y
ajoute des inserts métalliques de pince pour ralentir l‟usure prédominante à
ce niveau, ainsi que des surfaces d‟une matière plastique spéciale
particulièrement inattaquable qui recouvre la face supérieure du fer en
assurant entre la corne et celui-ci un contact aussi inerte et inoffensif que
celui d‟un fer métallique.
2. Chaussure Dalimer
Cette chaussure est elle aussi en matière plastique mais sera collée et
non clouée au pied. Elle se singularise par la présence d‟un rebord qui,
prolongeant sur environ 2 cm le pourtour de la rive externe du fer, sera
renforcé au moment de la pose par une fine lame de métal à crampons fixes
d‟éponges (A).
Après parage, le bas de la paroi ainsi que la surface portante du sabot
sont rendus rugueux grâce à quelques coups de râpe et de brosse puis sont
dégraissés au trichloréthylène. La chaussure et la corne sont ensuite
chauffées à 40 °C. Une colle spéciale est préparée puis étalée (B) sur les
surfaces où portera la chaussure qui est alors mise en place de force,
- 80 -
martelée et serrée contre le pied (C) au moyen d‟une petite sangle spéciale
qu‟on enlève au bout de dix minutes. Une même chaussure peut servir
plusieurs mois de suite mais, toutes les six semaines environ, le parage du
pied nécessite son enlèvement grâce à deux sections exécutées au rognepied, l‟une séparant le rebord et la paroi, l‟autre séparant la semelle et la
partie portante du pied (D).
Mise en place et enlèvement de la chaussure Dallmer
Les avantages de cette chaussure sont sa légèreté, sa fixité, son
absence de clous, son pouvoir amortisseur et antidérapant, son utilité en
certains cas pathologiques. Ses inconvénients sont un mode d‟application
qui demande une certaine habitude, une coaptation qui tantôt exige
quelques adaptations partielles, et tantôt dépasse le but recherché car il est
souvent très difficile de séparer la chaussure et le sabot pour procéder à un
parage avant relevé de ferrure.
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3. Semelle Alletrux
La semelle (ou fer) Alletrux recherche un maximum de contact avec la
sole et la partie périphérique de la paroi. Elle est faite d‟un alliage moulé
d‟aluminium qui, dans une certaine mesure malléable. Fixée avec des clous
spéciaux (Mustad JR 2), c‟est un fer très couvert à face supérieure
absolument plate et face inférieure creusée d‟une rainure sauf en éponges,
avec des mamelles et des branches qui, moins épaisses sur le tiers de leur
largeur, réservent une plage mince et percée d‟étampures rectangulaires en
face desquelles débordent autant de petits pinçons arrondis. Elle existe
sous un même modèle pour les pieds droit et gauche, de devant et derrière.
Elle comporte plusieurs pointures pesant de 150 g à 250 g et résiste au
moins trente à cinquante jours pour un travail régulier en terrain varié.
Semelle ALLETRUX (Face inférieure)
Les avantages de cette semelle sont principalement de faire participer à
l‟appui non seulement le bas de la paroi et la fourchette mais encore la
presque totalité de la sole, d‟être particulièrement antidérapante, de
largement protéger la sole et enfin de prévenir ou de guérir l‟encastelure.
Les inconvénients : c‟est d‟être relativement onéreuse, d‟éliminer par
définition toute garniture, de manquer de solidité au niveau des pinçons et
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des clous, de ne fournir qu‟un amortissement insuffisant, d‟exposer la sole à
un véritable enfoncement.
4. Semelle Choplin
Cette semelle plastique se présente comme un fer à planche très
légèrement pantouflé, à pince renforcée, sans pinçon au fer antérieur, avec
ou sans pinçons latéraux au fer postérieur. Pesant 80 à 100 g, elle est faite
d‟une résine à base de polyuréthane qui lui confère une très grande
résistance à l‟usure et se prête à plusieurs relevés de ferrure. Sa souplesse
limite la gravité des plaies du couper ou des blessures par coup de pied et
permet au sabot de conserver son élasticité naturelle; sa rigidité voulue est
assouplie par la chaleur naturelle du pied. En version renforcée, elle peut
être complétée par des crampons d‟acier vissés en éponges.
Semelle et plaque CHOPLIN
Après un parage qui aura laissé le pied fort afin qu‟il ne soit pas trop
sensible, on choisit une semelle de une pointure trop grande, on la ramollit
passagèrement en la laissant tremper dans l‟eau très chaude pendant cinq
minutes, puis on la fixe comme un fer classique en brochant plutôt à gras et
en enfonçant au maximum la tête des clous dans la semelle pour éviter que
les rivets ne se desserrent ensuite; on râpe la matière plastique débordant
- 83 -
la rive externe sauf en talons où on laisse une bonne garniture, et on vérifie
la bonne tenue des rivets après quelques heures de travail.
Les avantages : confort indiscutablement prouvé, action antidérapante
efficace par sa multiplicité, protection durable de la partie portante de la
paroi et de la sole, effet favorable contre l‟encastelure grâce au large appui
de la fourchette, prix comparable à celui des fers ordinaires.
Ses inconvénients : pose délicate qui nécessite une certaine habitude
de la part du maréchal-ferrant, risques d‟altération de la fourchette, légèreté
voulue qui dans le cas du Trotteur par exemple, peut être modifiée par
l‟emploi d‟une plaque à contrepoids au mercure mise au point par le
fabricant.
5. Fer « caoutchouc » Delmon
Ce fer épais de 1,2 cm pour une couverture de 2,5 cm est fait de deux
plaquettes métalliques sur lesquelles a été injecté un élastomère de
synthèse noir, lui-même épais de I cm, la liaison métal-caoutchouc étant
assurée par adhérisation; les deux plaquettes ne sont pas unies
entre elles sinon par le caoutchouc jouant le rôle de charnière en pince.
Sa face supérieure dépourvue de pinçon porte de petits cônes hauts de
3 mm et comparables à de minimes pinçons levés en éponge sur la rive
externe, qui doivent s‟insérer dans la muraille du sabot. Sa face inférieure
comporte huit étampures avec contre-perçures; ses minuscules aspérités et
ses longs creux linéaires augmentent l‟effet naturellement antidérapant du
caoutchouc.
Après parage du pied, le fer est posé à froid. Le maréchal-ferrant choisit
le fer dont la pointure lui semble la plus convenable, il broche les deux clous
de pince puis les autres clous en forçant souplement sur les branches afin
que la rive externe du fer suive le pourtour inférieur du sabot. Il laisse le
cheval reposer sur le fer, puis il relève le pied, il serre profondément les
- 84 -
clous dans leurs étampures et il rive en utilisant de préférence la pincecrocodile.
Mise en place du fer « caoutchouc » Delmon
Les avantages : il se prête à des relevés, il est posé à froid, son poids
est au moins deux fois moindre que celui d‟un fer métallique comparable, il
favorise le travail de la fourchette puisqu‟il permet le mouvement naturel du
sabot, sa relative malléabilité en fait un fer à tous pieds très précieux en
randonnée, son matériau et son dessin lui confèrent un remarquable effet
antidérapant, sa durée d‟utilisation est égale à celle d‟un fer aciéré, son prix
est loin d‟être prohibitif.
Ses inconvénients : sont de nécessiter des sabots à paroi très épaisse
et d‟exposer les clous à se mobiliser dans la corne en arrachant parfois des
fragments de paroi.
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6. Easy boot
Mis au point
aux U.S.A. depuis 1976, de plus en plus répandu en
France, l‟Easy-boot vise par définition à remplacer la ferrure par une
chaussure adaptée au pied du cheval. Il se présente comme un bottillon fait
d‟uréthane, matière plastique à la fois souple et très résistante, existant
sous un modèle unique pour les quatre pieds et comportant quatre tailles
pour chevaux et une taille pour poneys, avec un poids variant entre 275 et
370 g. Le sabot repose sur une semelle entière, intérieurement couverte de
petites
protubérances
qui
agissent
comme
autant
d‟amortisseurs,
permettent à l‟air de circuler sous la sole et restreignent le contact de cette
dernière avec la matière plastique.
Les avantages : de l‟Easy-boot sont nombreux les servitudes du
brochage des clous sont éliminées, le pied n‟est protégé qu‟au moment du
besoin, la pose s‟exécute en quelques secondes, le confort de l‟animal est
visible, l‟amortissement est favorisé, l‟adhérence au sol est excellente, la
chaussure s‟use au moins trois fois plus lentement qu‟un fer conventionnel
et normalement en une année seulement, elle se prête non seulement à une
bonne protection du pied en randonnée mais encore à un usage de routine
dans tous les sports équestres à l‟exception des courses.
Ses inconvénients : sont d‟une part un manque certain d‟aération de
la sole et de la fourchette quand celles-ci y sont enfermées sans précautions
appropriées pendant plus de deux jours, d‟autre part un investissement
financier que seule compense une utilisation sur une très longue période.
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Easy-boot
7. Dallmer-Clogs
Dallmer propose sa chaussure Dallmer-Clogs qui, faite de matière
plastique et complétée par une semelle en acier, est maintenue autour du
sabot par un ingénieux système de sangles à boucle de tension.
Sujette aux mêmes critiques que toutes les autres chaussures pour
cheval, la Dallmer-Clogs conviendrait, assure-t-on, non seulement aux
transports du cheval mais encore à toutes le activités de manège ou de
terrain varié.
Chaussure Dallmer-Clogs
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Ferrure thérapeutique
-------------------------Plan-----------------------------A. fers pathologiques
1. Les fers couverts
2. Les fers épais ou nourris
3. Les fers tronqués
4- Les fers à éponges réunies
5. Les fers à éponges obliques ou fers
Désenchantements
6- Les appareils protecteurs du pied
B. Ferrure des pieds défectueux
1. Défauts de proportion
2. Défauts de conformation
3. Défauts d‟aplomb
4. Défauts de qualité de la corne
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C. Ferrures orthopédiques
1. Vices d'aplomb
2. Vices d'allures
D. Accidents de la ferrure
1. Piqûre
2. Retraite
3. Enclouûre
4. Coupure par le rogne-pied ou le boutoir
5. Pied serré par les clous ou par le pinçon
6. Sole trop parée ou comprimée par le fer
7. Sole chauffée ou brûlée
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Ferrure thérapeutique
A. Les fers pathologiques
Les fers orthopédiques, correcteurs ou pathologiques servent à corriger
un défaut d‟aplomb ou à soulager un problème de pied. Leur choix, parfois
délicat, doit être prescrit par le vétérinaire. Ils ne doivent être fixés que sur
un pied le plus d‟aplomb possible.
1. Les fers couverts :
Les fers couverts sont dotés d'une couverture plus grande que celle des
fers ordinaires afin de protéger la sole et parfois la paroi, de corriger par la
garniture un défaut de conformation du pied, d‟augmenter la durée
d‟utilisation du fer ou de faciliter l‟application de pansements.
1.1 Description
L‟augmentation de la couverture de ces fers est tantôt uniforme, tantôt
limitée à l'endroit qui doit être protégé ou avantagé par la garniture. Leur
épaisseur est moindre que celle du fer ordinaire afin de ne pas trop
augmenter leurs poids et elle reste uniforme pour ne pas fausser les
aplombs.
1.2 Fer couvert et ses dérivés
Il existe une panoplie de fers couverts. Cependant, ces fers présentent
deux inconvénients ; d'une part, ils sont forcément glissants, d'autre part,
un forgeage hâtif et une minceur regrettable peuvent les exposer pendant la
marche à se fausser en prenant une ajusture inverse qui va à l'encontre de
la protection recherchée.
- 90 -
a.
Le
fer
couvert
proprement
dit :
dont la couverture est
uniformément élargie et le fer demi-couvert dont la couverture est
intermédiaire entre le fer normal et celle du fer couvert sont indiqués aux
pieds sensibles, dérobés, gras, plats, à talons bas, combles ou fourbus. On
peut augmenter leur ajusture en y ajoutant un siège de cuir en lamelle
disposée sur leur face supérieure et rivée en éponges.
Fer couvert.
b. Le fer à pince couverte : est utilisé après traitement d'une brûlure
ou d'une piqûre de la sole en pince ou pour combattre les conséquences
d'une fourbure chronique. Ce fer est également indiqué dans le traitement
des affections de l‟appareil suspenseur du boulet. Son principe est de
favoriser la portance dans la partie antérieure du pied et de la diminuer
dans la zone postérieure pour permettre la descente des talons dans un sol
souple. Ceci a pour effet de faire remonter le boulet et donc de soulager les
formations anatomiques lésées.
c. Le fer à une branche couverte : convient aux pieds dont l'aplomb
est défectueux et nécessite une atténuation des effets de l'usure. Il est aussi
utilisé pour les pieds dont un seul quartier est resserré, ceux qui souffrent
d'une seime en quartier ou d'un javart ou ceux qui exigent le maintien d'un
pansement d'un seul côté de la sole.
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Fer à une branche couverte.
Ce fer est utilisé également dans le traitement des affections des
ligaments collatéraux des articulations distales (essentiellement jarret,
boulet et articulations inter phalangiennes) ou des atteintes ostéoarticulaires
asymétriques localisées médialement ou latéralement.
Ferrure pour le traitement d’une affection ostéoarticulaire
asymétrique.
d. Le fer à deux éponges couvertes : ou fer à oignons est indiqué aux
pieds à talons bas, aux pieds resserrés et à ceux plats. L‟association de ce
fer avec une plaque en cuir ouverte en fourchette et percée de deux orifices
- 92 -
d‟introduction de la résine assure une répartition homogène des forces de
pression sur la partie postérieure du pied, ce qui évite l‟affaissement des
talons. En outre, la résine transmet une composante horizontale des forces
de pressions aux arcs-boutants du sabot, ce qui contribue à écarter les
talons et à stimuler la pousse de la corne en talon.
Fer à deux éponges couvertes (ou fer à oignons)
e. Le fer à une éponge élargie : protège provisoirement une bleime ou
une blessure en talon.
Fer à éponge couverte et abaissée.
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f. Le fer à caractère : est un fer demi couvert qui protège non
seulement la sole, mais aussi la muraille dérobée. Il comporte plusieurs
pinçons levés, à la demande, en face des brèches de la paroi ainsi que des
étampures placées en bonne corne entre les pinçons. Ce fer doit être laissé
en place le plu longtemps possible pour ne pas fatiguer la paroi et pour
permettre au pied de reprendre un état normal.
g. Le fer pinçard : est employé pour le pied pinçard qui prend appui
sur le sol sur une pince courte et droite sans se servir de ses talons. Ce fer
est nettement plus couvert et plus épais en pince que le fer ordinaire, les
étampures sont reportées en branches, le pinçon est fort, haut et bridé, les
crampons sont minces dont la hauteur est égale à la distance qui sépare les
talons du sol.
2. Les fers épais ou nourris
Un fer est dit nourri quand son épaisseur est intentionnellement plus
forte en tout ou en partie de sa couverture. Les fers nourris ont pour but soit
de remédier à des aplombs ou à des usures nuisibles, soit de mieux
absorber et amortir les chocs du pied contre le terrain.
2.1 Fer à éponges nourries
C'est un fer ordinaire dont la pince est un peu plus courte et mince
tandis que les branches sont progressivement épaisses depuis les mamelles
jusqu'aux éponges afin de surélever les quartiers et surtout les talons à une
hauteur variable. Le fer à éponges nourries corrige le pied à talons bas et
soulage la tension des tendons fléchisseurs. Cependant, il écrase les
structures palmaires (plantaires) du pied, retarde leur avalure et surtout
modifie trop brutalement l'aplomb normal du pied en brisant le profil
normalement rectiligne du paturon et de la pince du sabot.
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2.2 Fer lourd amortisseur
C'est un fer ordinaire dont on a augmenté de 1 ou 2 cm l'épaisseur et
toute la couverture afin que la masse de son pied (renforcée de 200 à 600 g)
absorbe et amortisse le plus possible du choc du pied contre le terrain. Il
convient aux chevaux de trait qui usent beaucoup la ferrure, cependant, il
éloigne la fourchette du sol et nécessite l'emploi de clous à forte lame et
expose l'animal à se déferrer. Par conséquent, l'emploi de cette ferrure est
réservé aux cas de boiterie ou de vive sensibilité du pied, sa bonne
adhérence au sabot doit être souvent vérifiée, ses rivets de fixation doivent
être fréquemment consolidés.
3. Les fers tronqués
Un fer est dit tronqué lorsqu'on a biseauté, diminué ou même supprimé
certaines de ses régions afin d‟empêcher le forger, d'éviter les plaies du
couper ou de soustraire à l'appui certaines parties du pied. Couramment
utilisé, ce type de fer comprend différents modèles.
3.1 Fer à pince tronquée
Il s'agit d'un fer du pied postérieur avec ou sans crampons fixes dont la
pince est tronquée d'une mamelle à l'autre puis biseautée et arrondie à la
lime. Il porte un pinçon de chaque côté de la pince entre la première et la
deuxième étampure, qu'on a écartées davantage que dans le fer ordinaire,
les autres étampures étant un peu plus rapprochées des talons.
Le fer à pince tronquée se porte en permanence sans qu'il ne déforme le
pied. Il diminue le bruit de forger et limite la gravité des contusions lorsqu'un
pied antérieur est heurté par un pied postérieur, fortement engagé sous le
corps, au moment où l'animal se ramasse sur lui-même pour sauter puis se
reçoit à terre à la réception du saut.
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3.2 Fer à mamelle tronquée
C'est un fer ordinaire dont la mamelle interne a été tronquée en ligne
droite et biseautée de dessus en dessous depuis l'étampure de pince
jusqu'au milieu de la branche, la couverture étant donc totalement
conservée en face supérieure mais rétrécie en face inférieure. Les étampures
sont absentes au niveau de la partie tronquée, mais compensées par deux
étampures percées non loin des éponges. Deux pinçons, l'un en quartier
externe pour l'empêcher de glisser en dedans et l'autre en pince et
rapproché de la mamelle tronquée afin qu'on puisse réformer la paroi et
ferrer très juste. Une garniture normale en éponges puisque l'animal ne se
coupe presque jamais avec les parties postérieures du fer.
Ce type de fer convient aussi bien aux pieds antérieurs qu'aux pieds
postérieurs de l'animal qui se coupe avec cette partie du fer. Il ne nuit pas à
l'aplomb normal du pied et ne diminue que très peu la surface d'appui au
sol.
3.3 Fer à branche interne tronquée
Ce fer est tronqué depuis la mamelle interne jusqu'à 4 ou 5 cm de
l'éponge. La partie tronquée est arrondie, biseautée de dessus en dessous et
privée d'étampures. La branche tronquée porte deux étampures de pince et
une étampure proche de l'éponge. Ce fer porte aussi deux pinçons, l'un en
pince et l'autre en branche externe.
Le fer à branche tronquée est indiqué aussi bien aux pieds antérieurs
qu'aux pieds postérieurs qui se coupent avec le centre de la branche interne
du fer ordinaire.
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Fer à branche interne tronquée.
3.4 Fer à branches tronquées ou fer à lunette
C'est un demi-fer épais dont les éponges, carrées et très reportées vers
l'avant, sont biseautées de dessus en dessous pour être ensuite incrustées
dans la corne des quartiers de sorte que celle-ci et la corne des talons soient
sur le même plan que le reste de la face inférieure du fer.
Ce type de fer convient aux pieds à talons hauts et forts, aux pieds
encastelés et ceux dont les talons poussent aussi vite que la pince, qui
forgent ou qui se déferrent à l'écurie.
Fer à branches tronquées ou fer à lunette.
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3.5 Fer à une éponge tronquée
C'est un fer de devant dont seule la branche interne est raccourci à la
tranche sur 2 cm environ, biseautée et encastrée dans la corne. Aucune
garniture n'est réalisée. L‟extrémité de la rive interne est arrondie pour
éviter de comprimer l'arc-boutant correspondant. Ce fer est utilisé chez les
animaux qui se couchent en vache.
Fer à une éponge tronquée.
3.6 Fer à voûte tronquée
C‟est un fer de devant ou de derrière dont la rive interne évidée et
biseautée en face inférieure le long de sa moitié antérieure, de part et
d‟autre de la voûte.
Ce type de fer est appliqué au pied antérieur du cheval dont la pince du
fer de derrière vient frapper la voûtes du fer de devant ; il amoindrit le bruit
de forger et diminue les chances du déferrer puisque en cas de choc, le fer
de derrière glisse sur le plan incliné du fer de devant. Appliqué au pied
postérieur, il évite les atteintes toujours possibles au galop ou au saut.
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4- Les fers à éponges réunies
Il s'agit de fers dont les éponges sont solidarisées sous la fourchette
afin de participer plus sûrement à l'appui du pied contre le sol et d'épargner
ainsi l'appui d'un seul talon ou des deux talons à la fois. De tous les
nombreux types de ces fers, on retient le fer à planche et le fer à traverse
ainsi que deux fers apparentés, le fer à queue d'aronde et le fer à double
planche.
Fer à éponges réunies.
4.1- Fer à planche
Ce fer est caractérisé par des éponges contournées l'une vers l'autre et
soudées de façon à former une traverse ou planche.
La planche ne comporte aucune ajusture, son épaisseur est la même
que celle du reste du fer, sa couverture est suffisante pour prendre appui
sur au moins la moitié de la longueur de la fourchette, sa rive externe est
droite et ne dépasse pas la ligne qui réunit les talons.
- 99 -
Fer à planche couverte.
Le fer à planche est couramment utilisé contre la plupart des
déformations ou défectuosités du pied et surtout lors des bleimes.
Cependant, il manque de solidité sous le pied, abolit l'effet antidérapant
de la fourchette et favorise donc les glissades. En plus il écrase la fourchette
et empêche son nettoyage périodique. Par conséquent, le fer à planche
nécessite la surveillance régulière de ses rivets et ne doit être appliqué que
par alternance avec un fer normal.
Le fer à planche à éponge tronquée
présente beaucoup plus
d‟avantages pour le cheval de compétition, sa fixité au sol peut être
augmentée par des crampons amovibles. Il permet de soulager la région
bleimeuse du pied en la soustrayant à tout appui.
fer à planche à éponge tronquée.
- 100 -
Le fer en œuf ou Egg-bar shoes constitue également une variante des
fers à planche. Il est indiqué dans le traitement du syndrome naviculaire et
de certains défauts d‟aplombs.
Le fer en œuf ou Egg-bar shoes.
4.2- Fer à traverse
C'est un fer normal mais complété en éponges par une lame de fer
épaisse d'au moins 3 mm, large de deux fois la couverture du fer et limée le
long de la rive externe des éponges. Ce fer est moins lourd que le fer à
planche ordinaire, encore plus facile à confectionner et moins glissant.
Cependant, sa traverse souvent trop mince et flexible n'assure pas toujours
l'appui intégral de la fourchette; de ce fait, un fer semblable a été
perfectionné dit « fer Alasonière » en donnant à la traverse une forme
triangulaire dirigée vers l‟avant qui recouvre la totalité de la fourchette et
lutte plus efficacement contre l‟encastelure.
- 101 -
Fer à traverse ou fer à planche droite.
Fer « Alasonière » .
4.3- Heart-bar shoes ou fer en forme de cœur
Il est utilisé pour transférer le poids de la paroi du sabot vers la
fourchette lorsque la paroi est atteinte (cas de la fourbure). Lorsque c‟est
seulement la partie postérieure de la paroi qui est atteinte, notamment dans
le cas des seimes en quartier ou en talons, ce fer peut bien assurer le
transfert du poids supporté par cette région vers la fourchette. Ce type de
fer exige d‟être exactement ajusté à la forme du pied et selon la condition à
- 102 -
corriger. Le poids du cheval doit être porté plus sur la partie antérieure de la
fourchette dans le cas de la fourbure, alors qu‟il doit être porté plus vers
l‟arrière de la fourchette dans le cas de la seime en quartier ou en talon. La
fourchette doit toujours rester visible autour du fer pour que le fer n‟exerce
pas de pression sur la sole ou les bars du pied.
Fer en cœur utilisé dans le traitement de la fourbure.
Dans le cas d‟une fourbure subaiguë ou chronique, un fer en « M »
associé à l‟usage d‟une résine donne de bons résultats. La résine est coulée
de part et d‟autre de la fourchette de façon à uniformiser les forces de
pression lors de l‟appui du pied.
4.4 Fer à queue d'aronde
Ce fer est privé d'éponges et porte entre l‟extrémité de ses branches une
planche dont l'arrière est pourvu d'un prolongement triangulaire sur lequel
l'appui postérieur s'effectuera à l'exclusion des talons. Ce fer conviendra aux
pieds porteurs de deux bleimes ou de deux seimes.
Modifié par restitution de ses éponges, son efficacité contre l'encastelure
est remarquable. On peut aussi conseiller dans ce but de parer d'aplomb le
pied encastelé et d'exécuter deux sifflets en talons.
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Fer à queue d’aronde modèle 280 Rivéra.
4-5 Fer à double planche ou fer Schneider
Ce fer porte une première planche qui réunit ses deux éponges, et une
deuxième planche qui relie la première à la voûte. Il est complété par une
large suppression d'appui en pince, et éventuellement par un épais
pansement de substance grasse que l'on comprime entre la sole et la
planche longitudinale Appliqué de cette manière, il donne d'excellents
résultats dans le cas de la bascule de la phalange distale qu'occasionne la
fourbure chronique.
Le fer à double planche ou fer Schneider.
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5. Les fers à éponges obliques ou fers
désenchantements
Les fers à éponges obliques sont destinés à combattre l'encastelure.
Leur emploi est très délicat, par conséquent, il vaudrait mieux leur préférer
le fer à planche ou le fer à une ou deux branches tronquées.
On retient parmi ces fers le fer pantouflé, le fer à pantoufle, le fer à
oreilles et le fer en « T ».
5.1 Fer pantouflé
Ce fer se caractérise par une ajusture spéciale où la face supérieure du
fer est inclinée de dedans en dehors le long des branches et des éponges,
ceci afin que les talons et la partie arrière des quartiers soient incités à
glisser en s'éloignant du milieu du pied quand celui-ci est à l'appui. Le fer
pantouflé risque de comprimer douloureusement la périphérie de la sole et il
ne tarde pas à s'aplatir en perdant son efficacité.
5.2 Fer à pantoufle
C'est un fer ordinaire, un peu plus épais que la normale, dont on a
pratiqué à la lime un talus à l'extrémité des deux branches en abaissant
leur rive externe de 2 ou 3 mm par rapport à la rive interne.
5.3 Fer en « T » ou fer de Lafosse
Ce fer combine les avantages de la planche avec ceux des branches
tronquées. En forme de fer à lunettes, il est complété en mamelles par deux
petits pinçons d'immobilisation, tandis qu'à sa voûte est soudée une planche
longitudinale qui vient recouvrir la fourchette sur toute sa longueur et sa
largeur. Au début de son application, une ou plusieurs lamelles de cuir sont
rivées à la face supérieure de l'arrière de la planche afin de forcer l'appui de
la fourchette; par la suite, l'épaisseur de ce renfort est augmentée ou
diminuée selon que le contact est ou n'est pas parfait entre la planche et la
fourchette.
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Fer de Lafosse ou fer en « T » avec prolongement de la fourchette.
6- Les appareils protecteurs du pied
Pour protéger le pied contre les irrégularités du terrain, pour amortir les
commotions qu'il supporterait mal ou pour maintenir un pansement sous la
sole et la fourchette, on peut prévoir un fer à plaque, autrement dit, un fer
ordinaire auquel on adapte une plaque fixe ou mobile.
6.1 Les plaques fixes
Elles sont en cuir, ou plus pratiquement en tôle ou en matière plastique.
a- Les plaques en cuir
Afin que la plaque ne bouge pas entre le fer et la paroi, en nuisant à la
solidité des clous, son pourtour est aminci sur une surface égale à celle de
la couverture du fer, puis elle est fixée au pied par les clous qui la
traverseront entre la face supérieure du fer et la paroi. Comme le cuir se
ramollit à 1'humidité et se durcit par la sécheresse, pouvant ainsi nuire au
pied, la plaque doit être complétée par un rembourrage intérieur fait
d'étoupe de coton ou de chiffons déchiquetés trempés dans du goudron de
Norvège.
- 106 -
b- Les plaques en tôle
Elles nécessitent l'emploi d'une tôle épaisse d‟ 1 mm et d'étoupes
trempées dans du goudron de Norvège ou du silicone. La plaque suit le
contour exact de la rive externe du fer. Elle sera percée au poinçon
d'ouvertures correspondant aux contre-perçures du fer et fixée au pied à
l'aide de clous après rembourrage d'étoupades goudronnées.
Fer associé à une plaque en tôle pour le traitement du « clou de
rue »
c- Les plaques en matière plastique
Ce sont des plaques faites de matière plastique inusable, inattaquable
chimiquement, inoffensive pour les tissus vivants, faciles à découper et à
brocher entre le fer et le sabot.
6.2 - Les plaques mobiles
Les plaques mobiles sont des dispositifs imaginés pour renouveler des
pansements du pied sans fréquemment déferrer. Il existe des patins et
plaques à vertu antidérapante et des éclisses faites de bois ou de tôle.
6.3 - Les talonnettes
Elles servent à rehausser les talons et à rectifier l‟aplomb du pied.
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Schéma représentant l’utilisation des talonnettes sur le pied du
cheval .
6.4 - La résine
C‟est une matière de plus en plus utilisée en orthopédie équine. Elle est
utilisée dans la plupart des cas en association avec des fers pathologiques
et des plaques du fait qu‟elle permet une répartition homogène des forces
de pressions exercées sur le pied au moment d‟appui.
B. Ferrure des pieds défectueux :
Dans la première partie de ce chapitre on a décrit les principaux fers
pathologiques en citant leurs utilisations. Dans cette seconde partie, on va
procéder en sens inverse en énumérant les plus communes défectuosités
possibles du pied du cheval, et en conseillant le ou les fers normaux ou
pathologiques qui conviennent en chaque cas. On se souviendra toutefois
que, le plus souvent, les moyens indiqués ne sauraient guérir le mal luimême et se bornent à empêcher son aggravation afin que le cheval puisse
continuer à assurer le service auquel il est destiné.
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1. Défauts de proportion
1.1 Pied trop grand
Le pied est trop volumineux par rapport au corps qu‟il supporte. Il
expose le cheval aux maladresses, à buter et à se couper en même temps,
sa corne est souvent trop mince.
Fer normal mais léger, peu épais, plus ou moins couvert selon que la
sole est plus ou moins évasée et sensible, pince relevée et ajusture anglaise.
Pinçon encastré. Clous à lame mince et brochés avec précaution, rivets
surveillés fréquemment. Au besoin, fer couvert si la sole est faible ou
sensible.
Parer d‟aplomb et avec ménagement, ne pas toucher à la sole, râper un
peu de court le bord inférieur de la paroi et plus particulièrement son
principal évasement en pince et en mamelle. Tenir juste sauf en talons où la
garniture doit être égale des deux côtés. Ferrer normalement, soit à chaud
en faisant porter très brièvement soit et de préférence à froid.
1.2 Pied trop petit
Le pied trop petit est de dimensions exagérément réduites pour le corps.
Il est souvent délicat et sensible, sa corne est généralement mince, sèche et
pousse lentement. Fer normal mais peu épais et un peu plus couvert que
d‟ordinaire. Au besoin, fer à traverse ou à lunette si l‟état de la fourchette et
l‟avalure des talons le permettent. Clous à lame mince et brochés haut.
Parer d‟aplomb et avec ménagement, garnir très légèrement en quartiers si
le pied est dérobé, plus largement en talons.
1.3 Pieds inégaux
Les pieds inégaux constituent une tare généralement grave si l‟un des
pieds est plus petit que l‟autre en effet, c‟est presque toujours parce qu‟il
travaille moins que lui en raison d‟une souffrance qui a été, est ou sera
probablement une source de boiterie.
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Fer normal sans garniture pour le pied le plus grand, avec bonne et
égale garniture en quartiers et en talons pour le pied le plus petit. Clous à
lame mince.
Grâce à un parer correct et à une ferrure bien appliquée, rétablir autant
que possible et progressivement la symétrie des pieds.
2. Défauts de conformation
2.1 Pied plat
Le pied plat se caractérise par sa paroi évasée, ses talons largement
écartés, sa sole plate et mince, ses barres inclinées, sa fourchette
volumineuse mais écrasée. Il est exposé à se meurtrir gravement contre les
moindres aspérités du terrain.
Fer couvert ou demi-ouvert, avec ou sans siège de cuir, pinçon encastré,
ajusture adaptée à l‟état de la sole et de préférence combinée ou anglaise à
siège étroit, garniture ordinaire. De temps à autre, fer à planche ou à
traverse si l‟état de la fourchette le permet.
Ménager les talons, parer légèrement la pince, la raccourcir jusqu‟à 1
mm du sillon circulaire, rectifier l‟état de la fourchette et des barres.
Arrondir fortement à la râpe le bord tranchant de la paroi en mamelles et à
l‟origine des quartiers. Ferrer soit à de préférence à froid. Eviter les terrains
humides, vérifier la solidité de la ferrure et consolider les rivets après la
pluie, graisser souvent les pieds.
2.2 Pied comble
Le pied comble est une exagération du pied plat. On le remarque
souvent comme conséquence d‟une fourbure chronique. Sa paroi est évasée,
ses talons sont très bas, ses barres sont affaissées, et infléchies, sa
fourchette est forte, et surtout sa sole plus ou moins amincie est convexe et
se bombe plus bas que le bord inférieur de la paroi.
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Fer très couvert, plus ajusté que celui du pied plat (préférer l‟ajusture
combinée) afin d‟augmenter encore la protection de la sole et d‟éviter qu‟elle
appuie sur le fer. Compléter par une plaque de cuir sous matelassure
goudronnée. Fer à double planche, fer à planche ou fer à traverse par
alternance si la fourchette s‟y prête. Parer et ferrer avec les mêmes
précautions que pour le pied plat.
2.3 Pied long en pince
Ici, le pied est anormalement allongé en pince, ce qui expose le cheval à
buter. Il est aplati et mince en quartiers, avec des talons souvent fuyants et
une sole généralement très mince dans la région de la pince.
Fer normal, un peu plus long mais dépourvu d‟étampures en pince, à
pinçon soigneusement incrusté ou à deux pinçons laissant déborder pince
du sabot (fer dit à la battière). De temps à autre, fer à planche ou à traverse
pour faire appuyer la fourchette et soulager les talons.
Parer d‟aplomb et avec précaution, tronquer la pince jusqu‟au niveau du
sillon circulaire en diminuant l‟ensemble de la longueur du pied. Renouveler
la ferrure toutes les 3 semaines.
Pied long en pince et fer à la battière
2.4 Pied encastelé ou serré
L‟encastelure frappe le plus souvent les pieds antérieurs et amène de
préférence un resserrement du talon interne. Elle s‟observe fréquemment
- 111 -
parmi les chevaux dont les pieds sont généralement petits, creux, à talons
hauts et à fourchette peu développée. On la rencontre occasionnellement
parmi des chevaux de toutes races dont la paroi est fortement rentrée en
arrière au lieu d‟être droite et légèrement inclinée en dehors, et dont la
fourchette est insuffisante dans ses branches et dans ses glomes mais forte
dans son corps et à sa pointe tandis que les barres s‟affaissent et
s‟incurvent vers l‟avani.
Outre ses inconvénients précédemment indiqués, le pied encastelé
pousse peu et est exposé à souffrir de bleimes et de seimes. Le choix du fer
à utiliser en cas d‟encastelure varie selon que la déformation est indolore ou
qu‟elle occasionne une boiterie.
Encastelure
Encastelure sans boiterie : Ses degrés et leurs remèdes sont
variables.
• Resserrement peu accusé Fer demi-couvert à garniture d‟autant plus
forte que le resserrement est plus accusé fer à planche fait de matière
plastique.
• Resserrement accusé et égal de chaque côté: Fer à éponges couvertes
fer à queue d‟aronde.
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• Resserrement plus accusé d‟un côté que de l‟autre: Du côté où porte le
resserrement, éponge couverte si la déformation se limite au talon branche
couverte ou planche si la déformation s‟étend en quartier.
• Pied à talon chevauché : En ce cas, l‟un des talons (qualifié de
chevauchant) est plus serré et plus haut que l‟autre et tend à remonter en
haut et en arrière de l‟autre (qualifié de chevauché), alors que ce dernier est
plus bas et déporté de côté.
Pied à talon chevauché
Fer à planche ou à traverse avec plaque de cuir et étoupades
goudronnées. Ou bien fer à éponge interne couverte ou à branche interne
couverte avec forte garniture.
Parer d‟aplomb et au degré voulu en alignant la face plantaire des
talons sur le même plan sans se préoccuper de l‟inégalité de leur hauteur.
Au moyen d‟un sifflet ou même d‟une branche tronquée, interdire l‟appui du
talon chevauchant pour lui permettre de redescendre.
Encastelure avec boiterie : Les ferrures qu‟on vient d‟indiquer ne
suffisent pas toujours pour enrayer la marche de I‟encastelure, aussi la
déformation s‟accentue et la boiterie s‟installe. Après avoir calmé la chaleur
- 113 -
et la douleur du pied grâce à des bains, on peut soit appliquer un fer à
lunette, soit faire alterner un fer couvert avec un fer à planche ou avec une
semelle Alletrux posée à l‟envers. Si la boiterie persiste, il faut accroître par
tous les moyens l‟humidité de la corne, remplacer la paille de litière par de
la tourbe, forcer l‟appui de la fourchette par emploi d‟un des procédés
exposés à propos de l‟ostéite de la troisième phalange, employer, pratiquer
des rainures ou un amincissement. Sitôt la boiterie disparue, on fera porter
pendant un certain temps un fer à oreilles minces, hautes, parallèles à
l‟obliquité des barres et s‟appliquant contre elles à leur extrémité supérieure.
Traitement de lencastelure par la semelle Alletrux posée à l’envers
3. Défauts d’aplomb
3.1 Pied de travers
Le pied de travers est celui dont l‟un des quartiers est plus haut que
l‟autre et qui penche du côté de ce dernier. Généralement due au parage
excessif du quartier le plus bas, cette défectuosité peut aussi provenir d‟un
déséquilibre transversal de l‟avalure ou de l‟emploi d‟un fer d‟épaisseur
inégale. Ecrasé par sa surcharge, le côté le plus bas se déforme et se
resserre, sa paroi s‟amincit et son talon devient chevauchant. De plus
apparaît une boiterie provoquée par la compression et les tiraillements des
- 114 -
articulations inférieures du membre, puisque les efforts s‟y répartissent
inégalement. Deux cas sont alors possibles:
1) Le défaut est récent : Aucun fer particulier n‟est indispensable. Il
convient simplement de rétablir l‟aplomb en fuyant l‟usure, autrement dit en
parant le côté le plus haut et en ménageant le côté le plus bas. Si le parage
n‟a pu d‟emblée rectifier l‟aplomb, il faut relever le côté le plus bas grâce à
un siège de cuir, rapprocher vers la pince les étampures de la branche
correspondante et lui donner un peu plus de garniture.
2) Le défaut est ancien: Rétablir progressivement l‟aplomb par les
mêmes moyens au cours de plusieurs ferrures successives, ou appliquer un
fer à planche ou à traverse avec sifflet du côté le plus bas.
3.2 Pied à talons hauts
Avec cette défectuosité fréquente parmi les chevaux arabe barbes, les
talons sont anormalement hauts, et de ce fait, la sole est creuse, la
fourchette est remontée, l‟encastelure est à redouter.
Fer normal à éponges amincies, ou bien fer à lunette. Abattre un peu
plus les talons à chaque ferrure, en leur laissant néanmoins une hauteur
raisonnable par rapport à la conformation du pied et ail moins égale à la
moitié de la hauteur du sabot en pince.
Pied à talons hauts
3.3 Pieds à talons bas
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En ce cas, la pince est normalement inclinée mais les talons sont
anormalement courts. Le centre de la pesée du corps se déporte vers
l‟arrière, les talons s‟écrasent, s‟affaiblissent et poussent insuffisamment.
Fer normal, un peu long, bonne garniture et éponges plutôt petites, au
besoin munies de talonnettes de cuir rivées. De temps à autre, fer à planche
ou à traverse pour reposer les talons et favoriser leur allongement. Parer la
pince, ménager les talons.
3.4 Pied à talons fuyants
Dans ce cas encore, la pince est normalement inclinée mais les talons,
trop inclinés parce que longs et couchés, déportent tout à fait en arrière le
centre de la pesée du corps en fatiguant le cheval au repos aussi bien qu‟en
marche.
Ferrure identique à celle du pied trop long en pince, autrement dit fer à
la battière, au besoin appliqué en alternance avec un fer à planche ou à
traverse. Raccourcir autant que possible le pied en le parant à plat et en
tronquant transversalement la corne en pince jusqu‟au sillon circulaire afin
de bien remonter le fer.
3.5 Pied panard :
Devant un pied panard, le maréchal-ferrant doit scrupuleusement
examiner l‟aplomb du membre tout entier car la ferrure sera différente selon
les conclusions de son examen.
Si le cheval est panard parce que le membre est tourné trop en dehors,
les quartiers du sabot sont forcément égaux et normalement inclinés, et le
pied demande uniquement à être paré d‟aplomb puis muni d‟un fer normal,
tout comme si son aplomb était absolument régulier.
Au contraire si le cheval est panard parce que seul son pied est tourné
trop en dehors, le sabot est plus long et plus oblique du côté externe que du
côté interne, la corne pousse plus vite de ce côté en se renforçant et
- 116 -
s‟évasant tandis qu‟elle s‟affaiblit et se resserre du côté interne dont le talon
devient peu à peu chevauchant.
Démarche du cheval panard
Ferrure : Pour le pied d‟un membre entièrement panard, fer normal
bien entendu.
Pour le pied à lui seul panard, fer normal à pince relevée, dépourvu dc
la dernière étampure de sa branche interne (en raison de la minceur de la
paroi à ce niveau); pinçon légèrement déporté en dedans ; étampé à maigre
et ferré juste en branche externe, donc sans garniture sauf en talon interne
si le quartier de ce côté est resserré ; couverture plus grande du côté qui use
le plus (celui du dehors en principe); branche interne couverte pour préserver
le quartier et augmenter d‟une manière rationnelle la garniture, arrondie et
biseautée si le cheval est panard au point de se couper.
Application: Parer exactement d‟aplomb en cherchant soit à
conserver soit à reconstituer dans leur prolongement parfait l‟axe
longitudinal du pied et celui du paturon. Du côté du dehors, abattre
davantage la paroi. Du côté du dedans, ménager la corne si elle est de
- 117 -
bonne qualité; chercher la bonne corne si elle est de mauvaise qualité et
rétablir l‟aplomb grâce à un siège de cuir disposé en dedans.
Pour le pied postérieur, lever le pinçon très en dedans de préférence,
ferrer à deux pinçons latéraux. Pour le pied antérieur aussi bien que pour le
pied postérieur, empêcher au besoin le fer de chasser en dehors, en levant
en branche interne un petit pinçon soigneusement incrusté qui protégera la
paroi du côté interne toujours plus faible que dans la partie externe d‟un
pied panard.
3.6 Pieds cagneux
Généralités : Un pied peut être cagneux pour les mêmes raisons que
celles exposées à propos du pied panard. L‟action du maréchal-ferrant doit
donc être la même si le cheval est cagneux parce que tout le membre est
tourné trop en dedans, il suffit de parer le pied d‟aplomb et d‟y appliquer un
fer normal ; s‟il est cagneux parce que seul son pied est tourné trop en
dedans, lè quartier interne du sabot est fort et relativement évasé tandis
que le quartier externe est plus faible et resserré.
Ferrure : Fer normal avec garniture forte à la mamelle et au quartier du
dehors mais égale en éponges; pinçon légèrement déporté en dehors pour
rendre la déformation moins visible; au besoin, siège de cuir sous le quartier
externe du sabot. Si l‟usure externe est excessive, augmenter la couverture
de la branche du dehors ou aciérer cette dernière. Exceptionnellement,
consolider la ferrure avec un second pinçon en branche externe qui
protégera la paroi du côté externe toujours plus faible que sa partie interne
dans un pied cagneux.
Application : Parer exactement d‟aplomb en cherchant soit à conserver
soit à reconstituer dans leur prolongement parfait l‟axe longitudinal du pied
et celui du paturon. Du côté du dehors, ménager la paroi. Du côté du dedans,
abattre davantage la paroi et la râper fortement en mamelle et à l‟origine du
quartier.
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Démarche du cheval cagneux (dessin P. Chambry)
3.7 Pied pinçard
Cette anomalie
ne frappe guère que les pieds postérieurs, le pied
s‟appuie à terre par la pince qui est courte et verticale tandis que les talons
hauts et trop écartés ne touchent pas le sol.
Fer pinçard à pinçon épais, large et plat à sa base, bridé contre la paroi ;
ajusture adaptée au mode d‟appui et d‟usure; épaisseur moindre en pince;
crampons fixes, plus ou moins élevés selon que les talons sont plus ou
moins éloignés du sol. Fer à lunette s‟il s‟agit d‟un jeune cheval modérément
pinçard. Parer la pince le moins possible et abattre modérément les talons.
Pied pinçard
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3.8 Pied rampin
Dans une exagération très exceptionnelle du cas précédent, la pince du
sabot est renversée vers l‟avant et traîne sur le sol pendant la marche
tandis que les talons sont généralement très hauts.
Pied rampin
Fer pinçard à pinçon encore plus large, épais et bridé. Ou bien fer à
pince prolongée en avant et fortement relevée pour protéger contre l‟usure la
face antérieure du sabot.
4. Défauts de qualité de la corne
4.1 Pied gras
La corne de ce pied est molle et facile à entamer. Les clous y tiennent
mal et la ferrure manque donc de solidité.
Fer normal mais léger ou fer demi-couvert. Bonne ajusture, étampures
plus nombreuses, peu de garniture, pinçon en quartier du dehors où corne
est de moins mauvaise qualité. Clous à lame mince.
Au moyen de la rénette, amincir la sole en pince où l‟apparition de la
rosée indiquera la quantité de corne à supprimer de la sole. Parer avec
précaution, ménager soigneusement la corne. Faire porter brièvement le fer
chaud ou plutôt ferrer à froid. Bien incruster les rivets et les vérifier
fréquemment.
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4.2 Pied maigre
Ici au contraire, la corne est mince, sèche et cassante, elle pousse peu et
se dérobe volontiers. On doit toujours craindre de piquer le pied ou de le
serrer par les clous. Fer léger à faible garniture, clous à lame très mince.
Parer avec ménagement, brocher avec beaucoup de précaution.
Multiplier les bains de pied et les applications d‟onguent de pied.
4.3 Pied cerclé
Le pied cerclé se ride d‟une succession de reliefs et de sillons plus ou
moins parallèles au bourrelet. Surtout si elles sont accusées et rapprochées,
ces irrégularités sont le signe d‟une souffrance à répétition du pied, dont la
corne est de ce fait sèche, cassante, écailleuse.
Fer demi-couvert, clous à lame mince. Ou bien fer à planche ou à
traverse avec plaque de cuir et étoupades goudronnées.
Eviter de niveler les cercles à la râpe, de peur d‟affaiblir la paroi ou de
dessécher la corne par augmentation de son évaporation naturelle. Parer en
essayant de traiter la maladie responsable de la formation des cercles.
Multiplier les bains de pied et les applications d‟onguent de pied.
Pied cerclé
- 121 -
4.4 Pied dérobé
Le bord inférieur de ce pied est irrégulier, déchiqueté, éclaté par places.
Le sabot se prête mal au parage et à la bonne attache des clous. Il s‟agit
souvent d‟un pied gras ou maigre, d‟un pied maladroitement ferré, ou d‟un
pied qui séjourne habituellement dans l‟eau et la boue.
Fer mince et un peu couvert ou bien fer à caractère clous à lame mince.
Parer avec précaution, en faisant tomber tous les éclats de corne et en
arrondissant à la râpe le pourtour inférieur du sabot. Combler les brèches
de la corne en appliquant les moyens modernes qu‟on décrira au chapitre x
à propos des pertes de substance du sabot.
Pied dérobé
4.5 Pieds sensibles, à oignons et faux-quartiers
De même que le pied plat, ces défauts de la corne rendent presque
toujours le cheval infirme. Tout au plus peut-on le soulager grâce aux
procédés suivants :
• Par emploi d‟une simple éponge de cuisine convenablement taillée,
modelée et comprimée entre la sole et une plaque quelconque.
• Par emploi de colmatage de silicone avec un fer à plaque. Sur Je pied
traité et posé à terre, couper l‟excédent de pâte, referrer avec la plaque
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serrée entre Je fer et la corne. La substance se modèle parfaitement contre
la corne et procure pendant deux mois une protection élastique du pied, un
agrandissement considérable de sa surface portante, une charge moins
forte au centimètre carré, un amortissement amélioré.
C. ferrures orthopédiques
Alors que la ferrure pathologique vise à corriger certains défauts qui
rendént le pied anormal, la ferrure orthopédique a pour but de remédier à
certains vices qui tarent plus ou moins le cheval, soit par altération de ses
aplombs soit par altération de ses allures.
1. Vices d’aplomb
Les aplombs du cheval ont été expliqués au chapitre II puisque leur
étude était indispensable à la bonne compréhension des principes de la
maréchalerie et à celle de toutes leurs applications. Réguliers, les aplombs
doivent être respectés et entretenus par la ferrure normale (ou spéciale).
Irréguliers, ils doivent être en maintes circonstances ramenés à la normale
grâce à des mesures dites d‟orthopédie qui font agir le fer lui-même ainsi
que la manière de l‟appliquer. Ces mesures très simples doivent être
progressives et échelonnées sur plusieurs ferrures successives, toute
correction trop brutale entraînant inévitablement plus de mal que de bien.
1.1 Membres anterieurs
Aplombs irréguliers de profil
• Cheval sous lui du devant: Parer d‟aplomb; fer normal avec ajusture
plus accusée en pince afin de soulager la sole en cette région.
• Cheval campé du devant: Choisir le fer qui convient le mieux à la
cause de la douleur qui motive cette attitude.
- 123 -
• Cheval à genoux creux: Parer en pince, conserver les talons; fer à
pince relevée afin que le pied quitte le sol plus aisément.
• Cheval brassicourt ou arqué: Le cheval brassicourt est né avec un
genou placé trop en avant; la malformation est naturelle, innée, sans
conséquence regrettable et ne nécessite pas de ferrure particulière. Le
cheval arqué souffre d‟un genou placé trop en avant par suite d‟une usure
prématurée ou par fatigue des tendons fléchisseurs comme dans le cas
précédent, il convient de parer en pince, de conserver les talons et
d‟appliquer un fer à pince relevée.
• Cheval long et bas jointé: Parage en pince, ménager les talons ; fer
normal mais un peu long, bonne garniture, éponges plutôt couvertes et
nourries pour protéger et rehausser les talons.
• Cheval court et droit jointé: Parer surtout en talons ; fer normal à
pinçon bridé et éponges amincies ou bien fer à lunette.
• Cheval bouleté: Ménager les talons fer normal ou couvert avec pince
relevée, pinçon bridé pour inciter la pince à reprendre une inclinaison
normale.
Aplombs irréguliers de face
• Cheval trop ouvert du devant: Aucune mesure particulière n‟est
nécessaire.
• Cheval trop serré du devant: Parer d‟aplomb ferrer avec très peu de
garniture en mamelle et en quartier internes pour éviter les plaies du couper
et les risques d‟arrachement.
• Cheval panard des membres: il est impossible et même néfaste de
vouloir redresser le pied panard qui termine un membre panard ; dans le
cas contraire et si l‟on devait parer à fond le côté externe du sabot, on ne
ferait que placer un pied cagneux à l‟extrémité d‟un membre sans
inconvénients panard. Parer d‟aplomb; fer normal à pinçon légèrement
déporté en dedans pour rendre l‟anomalie moins visible.
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• Cheval cagneux des membres: Mêmes observations que dans le cas
précédent ; pinçon légèrement déporté en dehors.
• Cheval à genoux cambrés, à genoux de bœuf ou panard du pied:
Parer davantage en dehors qu‟en dedans en reconstituant peu à peu peu
l‟aplomb normal fer normal mais modifié.
• Cheval cagneux du pied: Parer davantage en dedans qu‟en dehors ;
fer normal mais modifié.
1.2 Membres posterieurs
Aplombs irréguliers de profil
• Cheval sous lui du derrière: Parer la pince, ménager les talons, fer
normal, au besoin des éponges nourries et crampons fixes.
• Cheval campé du derrière: Parer d‟aplomb ; fer normal à pinçon
bridé.
• Cheval court et droit jointé: Parer la pince, ménager les talons fer
normal à éponges un peu plus longues, au besoin muni de crampons fixes.
• Cheval bouleté: Ménager les talons; fer normal ou couvert avec pince
relevée et pinçon bridé.
• Cheval long et bas jointé: Parer la pince, ménager les talons; fer
normal à éponges un peu plus longues, au besoin muni de crampons fixes.
Aplombs irréguliers de derrière
• Cheval trop ouvert de derrière: Aucune mesure particulière n‟est
nécessaire.
• Cheval trop serré de derrière: Parer d‟aplomb ; fer à garniture très
faible en mamelle et en quartier internes mais égale en éponges, pinçon levé
plus en dedans.
• Cheval à jarrets crochus, à jarrets clos ou panard du derrière:
Anomalie extrêmement courante qui mérite les mêmes observations que
pour le membre antérieur du cheval panard.
- 125 -
• Cheval à jarrets cambrés ou cagneux du derrière: Anomalie très
rare qui mérite les mêmes observations que pour le membre antérieur du
cheval cagneux.
2. Vices d’allures
2.1 Cheval qui se croise
Pendant la marche: Comme les pieds antérieurs et plus souvent
postérieurs se placent presque l‟un devant l‟autre, le cheval est exposé soit
à tomber et se couronner s‟il se croise de devant, soit à se couper s‟il se
croise de derrière. Parer d‟aplomb fer normal sans garniture en dedans.
Eviter de mettre des crampons au fer de derrière ou remplacer le crampon
interne par une mouche anglaise à arêtes soigneusement arrondies.
A l’arrêt: Le cheval peut également se croiser à l‟écurie afin de reposer
l‟un de ses membres postérieurs dont il appuie le pied contre la face
antérieure de l‟autre sabot posé au sol. La corne du pied à l‟appui s‟use, sa
paroi se meurtrit en pince, le bourrelet peut être plus ou moins gravement
blessé. Ferrer court, éviter les crampons, arrondir et biseauter la branche et
l‟éponge internes. Au besoin, utiliser un dispositif de protection en cuir et si
possible le bourrelet à rondelle.
Cheval qui se croise en marche
- 126 -
Le bourrelet à rondelle
2.2 Cheval qui se touche, se coupe, s’entretaille ou
s’attrape
Généralités : Pendant la marche, le pied ou le fer du membre au
soutien heurte ou blesse à des degrés différents le membre à l‟appui.
 le cheval se touche quand le membre au soutien use le poil du membre
à l‟appui ou y projette la boue ou la poussière qu‟il entraîne avec lui ;
 il se coupe quand, au cours de sa trajectoire, l‟un des pieds ou l‟un des
fers vient à blesser le membre à l‟appui ;
 il s‟entretaille quand, au cours de leur trajectoire, les deux membres
sont réciproquement blessés par le pied ou le fer du membre opposé;
 il s‟attrape quand les plaies ou l‟impact des contusions sont à des
niveaux variables entre le bourrelet et le coude.
L‟accident se produit le plus souvent à la face interne du boulet, plus
rarement de la couronne, du canon et plus haut encore.
Causes : Maladresse de jeunesse, faiblesse, fatigue, sol irrégulier ou
glissant, aplombs trop serrés du devant ou du derrière, et surtout ferrure
maladroite, parage mal exécuté, garniture excessive, fer qui a tourné en
dedans, rivets insuffisamment incrustés. De plus, la trajectoire facilement
rentrante du pied panard en marche multiplie les risques du couper, soit
dans le voisinage du genou si le cheval trousse haut, soit dans celui de la
couronne s‟il rase le tapis.
- 127 -
Remèdes: Il convient d‟abord de rechercher quelle est la région du pied
ou du fer au soutien qui heurte le membre à l‟appui. A cet effet, on enduit la
trace ou la plaie du couper avec un peu de craie ou de blanc d‟Espagne
délayé dans l‟eau, on exerce le cheval, et on s‟aperçoit bientôt que telle
partie du fer opposé s‟est colorée en blanc pour avoir frôlé ou heurté le
membre qu‟elle avait déjà contusionné.
Le plus souvent, il suffit de parer les deux pieds exactement d‟aplomb.
En d‟autres cas il convient de diminuer la saillie de la partie avec laquelle le
cheval se coupe : on applique alors un fer à mamelle tronquée, à branche
tronquée ou même à branche droite. Enfin il peut être nécessaire de recourir
à un fer dont la branche interne mince et courte ne porte pas d‟étampures
sauf en mamelle, avec un premier pinçon en pince et un deuxième pinçon en
branche externe et, à la première ferrure, muni d‟un crampon en éponge
externe: ce fer dévie provisoirement le boulet en dehors de la ligne d‟aplomb
en supprimant les contusions ; par la suite, un fer normal le remplace
lorsque les plaies sont guéries et que le cheval a appris à rectifier son allure.
Si ces moyens ne suffisent pas, deux solutions sont encore à envisager.
Premièrement et même si la chose peut surprendre au premier abord, on
peut donner à la branche interne et jusqu‟aux éponges une bonne garniture
s‟alignant sur la verticale abaissée du bourrelet principal ou même
débordant plus encore le sabot, ce qui permet de rendre très couverte la
branche interne.
Deuxièmement on doit conseiller l‟emploi de dispositifs de protection :
cloche, scalp, troll, guêtre, bandage, bracelet à pointes de caoutchouc etc.
Une vieille recette consiste en outre à nouer lâchement autour du paturon
une cordelette dont le ballottement pendant la marche incite le cheval à
écarter davantage ses pieds l‟un de l‟autre ; au bout de quelque temps,
l‟animal apprend à rectifier l‟allure et cesse définitivement de se couper.
- 128 -
2.3 Cheval qui bute
Le cheval ne lève pas assez ses pieds, il « rase le tapis » et heurte de la
pince les aspérités du terrain, en risquant de tomber et de se couronner, au
pas et au trot ralenti surtout. Ce vice d‟allure résulte de la fatigue, d‟une
sensibilité exagérée des pieds, de tares des membres, d‟un excès de
longueur de la pince, d‟un parage transversal inégalement exécuté.
Il coïncide souvent avec la crise de croissance que les jeunes chevaux
traversent au moment où leurs dents de lait tombent et sont remplacées par
les dents définitives.
Parer d‟aplomb, raccourcir le pied trop long, abaisser la pince et
ménager les talons si le pied est long en pince avec talons bas. Fer à
ajusture plus forte en pince et relevé de court, clous à tête petite et noyée
dans les étampures de pince. S‟il s‟agit d‟un cheval aux pieds sensibles
ou aux membres tarés, fers couverts ou demi-couverts avec plaque et
étoupades goudronnées, ou bien fer lourd amortisseur à pince fortement
relevée avec ou sans patin. S‟il S‟agit d‟un cheval de 2 à 5 ans, consulter le
vétérinaire afin de porter remède à la crise de croissance probable en cette
période.
2.4 Cheval qui forge
Au pas et surtout au trot, un fer postérieur vient frapper avec un bruit
métallique le fer antérieur correspondant, d‟ordinaire en éponges ou en
branches et moins souvent au niveau de la voûte. Le cheval risque de se
couper, de se déferrer ou de trébucher. Le forger est la conséquence d‟une
allure trop en extension, d‟une maladresse de jeunesse, de la fatigue,
de fers ou de pieds trop longs.
Les remèdes sont surtout entre les mains du cavalier. Moins efficaces,
ceux qui incombent au maréchal-ferrant consistent à diminuer autant que
possible le volume des parties de la ferrure dans les points où elles risquent
de se toucher
- 129 -
. Pour le fer de devant: Parer d‟aplomb. Si le cheval forge en
éponges, fer normal sans garniture, à éponges tronquées ou biseautées et
incrustées, ou bien fer à lunette. S‟il forge en branches, fer dégagé à
faible couverture. S‟il forge en voûte, fer à voûte tronquée. Dans tous les
cas, les chocs subis par le fer exposent le cheval à se déferrer; il faut
donc attacher le fer très solidement, consolider fréquemment les rivets,
prévoir au besoin un pinçon supplémentaire bien incrusté sw le milieu de
chaque branche.
.
Pour
le
fer
de
derrière: Parer d‟aplomb sans préparer
l‟emplacement du pinçon. Fer à pince tronquée, légèrement relevée et
fortement biseautée, avec deux pinçons latéraux.
2.5 Cheval qui s’atteint
Au saut ou aux allures étendues, la pince du fer de derrière vient
frapper le membre antérieur correspondant, le plus souvent en talons (le
cheval se scalpe), au bourrelet et plus rarement au boulet ou au tendon.
Parer d‟aplomb et ferrer à pince tronquée comme dans le cas du
cheval qui forge. Au besoin, conseiller l‟emploi de dispositifs de protection.
Cheval qui harpe ou qui éparvine
Un pied postérieur quitte l‟appui par un déclic mécanique qui l‟élève
brusquement et trop haut, le boulet pouvant parfois heurter le ventre. Il y
a peu d‟espoir que la ferrure améliore ce vice d‟allure qui disparaît le plus
souvent de lui-même après quelques pas.
Parer d‟aplomb ; fer normal ou fer désencasteleur au cas où il s‟avère
utile.
Cheval qui vacille sur ses jarrets
Pendant qu‟un des pieds postérieurs termine sa phase de soutien,
l‟autre pied pivote légèrement sur lui-même dans les deux sens avant de
s‟élever à son tour.
Parer d‟aplomb ; fer normal à forts crampons fixes.
- 130 -
Cheval qui se déferre
L‟accident survient en marche ou à l‟écurie. Survenant à répétitions, ii
force à referrer avec une fréquence nuisible au bon état de la corne.
Déferrer en marche: C‟est le résultat du forger ou d‟atteintes surtout
fréquentes chez les chevaux de chasse ou d‟obstacle. Parer d‟aplomb.
Appliquer au pied antérieur un fer normal juste, plutôt couvert et à
éponges biseautées, ou bien un fer à voûte tronquée; appliquer au pied
postérieur un fer à pince tronquée ou à voûte tronquée. Utiliser au besoin
les cloches.
Si le cheval s‟est déferré en marche, si son fer a été perdu et si l‟on
ne peut aussitôt le referrer comme il se doit, on lui applique
provisoirement le fer à tous pieds, conçu pour s‟adapter indifféremment à
tous les pieds sans qu‟il puisse servir très longtemps dans un cas donné.
Mince et peu couvert, ce fer est formé de deux moitiés percées chacune
d‟une double rangée d‟étampures, articulées en pince au moyen d‟un
rivet qui traverse leurs embases inversées et dont les têtes sont
profondément encastrées pour ne pas être dépassantes. Ce fer permettra
pendant quelques heures de terminer l‟étape ou d‟attendre qu‟on puisse
referrer normalement.
Fer à tous pieds
- 131 -
Un peu fragile, trop vite usé ou déformé, assez long à fabriquer, le fer à
tous pieds peut être avantageusement remplacé par le fer « caoutchouc »
Delmon ou par l‟Easy-boot et autres bottes.
Comme il n‟est pas exceptionnel qu‟un cheval se déferre au cours d‟une
longue randonnée en des terrains éloignés de tout secours, les conseils
suivants sont à appliqués :
— au cas où un fer cloche simplement sous le pied, enlever les clous de
la branche interne, les remplacer par des clous à tête plate ou par des clous
plus petits afin qu‟ils s‟engagent plus profondément dans les étampures
inévitablement amincies et fatiguées, river puis répéter l‟opération sur la
branche externe sans avoir déplacé le fer.
— au cas où le fer se serait perdu, appliquer soit celui d‟une ferrure
anciennement portée par le cheval, soit celui d‟une Ferrure en matière
plastique moins embarrassante à transporter en réserve.
Il faut vérifier la ferrure quelques jours avant le départ en randonnée, de
la « sonner » pendant le pansage afin de serrer les rivets s‟il en est besoin, et
de surveiller en route la ferrure d‟un cheval grâce à un simple coup d‟oeil
lancé de temps à autre par le cavalier voisin.
Il est bon d‟ajouter à cela que si l‟on s‟aperçoit en marche qu‟un fer ne
tient plus à un pied que par un ou deux clous et si l‟on n‟a ni les
connaissances ni le matériel voulu pour le consolider, la seule chose à faire
est de le supprimer d‟emblée en arrachant scrupuleusement avec une pince
quelconque les clous ou les débris de clous qui subsistent dans la corne,
puis de rejoindre à pied ou en marchant dans les terrains les plus meubles
le gîte d‟étape où le cheval pourra être comme il le faut referré.
Déferrer à l‟écurie Le cheval se déferre parce qu‟il se croise, rue à
l‟écurie ou cherche à libérer ses antérieurs qu‟il a la manie d‟accrocher dans
la mangeoire ou dans le râtelier bas. Parer d‟aplomb fer normal court à
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éponges arrondies et biseautées, avec pinçon supplémentaire en quartier,
ou bien fer à lunette. Entraves lâches s‟il y a lieu.
Cheval qui botte à l’écurie
Certains chevaux ont la manie de frapper sans cesse contre les parois
du box et se déferrent ou contractent des capelets.
Fer normal, solidement attaché, avec un pinçon supplémentaire en
quartier externe et une ou deux étampures de plus que d‟ordinaire. Au
besoin, fixer au paturon un entravon muni d‟une courte chaîne terminée ou
non par une boule de fonte, dont le choc fera bientôt oublier cette mauvaise
habitude.
D. Accidents de la ferrure
Ainsi que n‟importe quelle technique, celle de la maréchalerie est sujette
à des incidents d‟autant plus possibles qu‟ils peuvent être le fait non
seulement de l‟ouvrier mais encore de l‟être vivant et parfois imprévisible
sur lequel il travaille. Aucun de ces incidents n‟est grave, à condition que le
maréchal-ferrant veuille bien s‟en apercevoir et qu‟il y remédie par des
mesures simples dont la principale obligation est qu‟elles soient immédiates.
Méconnaître l‟incident, le nier par orgueil ou négliger les soins qui
s‟imposent, c‟est s‟exposer à aggraver ses conséquences, compliquer son
traitement et compromettre ou retarder la guérison.
1. Piqûre :
Au lieu de rester dans l‟épaisseur de la paroi, un clou a pénétré dans la
chair vive parce que la paroi est verticale, mince ou dérobée, que le pied a
été trop paré, que le fer est trop juste ou étampé trop à gras, que le clou était
mal affilé ou mal dirigé, que le cheval a fait un geste impromptu. L‟animal
retire brusquement son membre, puis un peu de sang perle du trou dont le
clou aura été immédiatement retiré. Au contraire si le retrait du membre se
- 133 -
répétait à chaque coup de mailloche, il ne signifierait rien car il est souvent
des cas où le cheval compte en accusant les coups par une sorte de manie
sans réelle importance.
Si la piqûre est légère, supprimer le clou, le remplacer par une caboche
coincée dans I‟étampure pour éviter qu‟on soit tenté d‟y planter un nouveau
clou l‟un des jours suivants, verser dans le trajet un peu de teinture d‟iode
ou d‟essence de térébenthine. Si elle saigne abondamment, dégager au
rogne-pied ou plutôt à la rénette la sole environnante, faire un léger sifflet
au niveau de la plaie, coincer entre elle et le fer une petite étoupade imbibée
de teinture d‟iode ou d‟une solution de sulfate de cuivre à 5 pour cent. Dans
les deux cas, s‟assurer que le cheval est à jour dans ses vaccinations contre
le tétanos, sinon lui injecter sous la peau une dose de sérum antitétanique.
2. Retraite :
Un clou pailleux qu‟on enfonçait dans la corne s‟est divisé en deux
moitiés dont l‟une pénètre dans la chair vive tandis que l‟autre sort
normalement de la paroi pour être rivée.
A droite, le clou a fait retraite
Si le brusque retrait du membre et la minceur du rivet permettent de se
rendre compte de l‟incident, traiter comme une simple piqûre. Dans le cas
contraire, le cheval boite au bout de quelques jours parce que la partie du
clou piquée dans la chair et les microbes qu‟elle y a introduits provoquent
une pénible suppuration intérieure qui décolle bientôt la corne. Au moyen de
- 134 -
la rénette, amincir la corne en débordant sur la sole autour de la blessure
après avoir dérivé et retiré le clou défectueux, baigner le pied dans la
solution sulfate de cuivre, ferrer à quatre clous avec étoupades goudronnées
et plaque. Précautions contre le tétanos. Ne reprendre le travail normal
qu‟après disparition de la boiterie.
3. Enclouûre :
Au lieu d‟avoir été retirés immédiatement, la souche ou le clou
responsables de la piqûre ou de la retraite ont séjourné dans une partie
vivante du pied. En quelques jours, ce dernier devient chaud, douloureux et
fait boiter le cheval en raison de la suppuration et du décollement dus à sa
présence.
Assez grave et souvent très dangereuse, l‟enclouûre justifie avant tout
l‟extraction de la souche ou du clou qui en sont responsables, puis un large
amincissement à la rénette jusqu‟à ce que l‟abcès se vide (Fig. 8-5). Si la
plaie donne issue à un écoulement liquide et noir, elle guérira par les mêmes
moyens que ceux employés dans le cas d‟une retraite ancienne. S‟il s‟en
écoule un pus épais, jaunâtre ou malodorant, les soins du vétérinaire seront
nécessaires. Dans les deux cas, précautions contre le tétanos.
Amincissement de I’enclouûre
- 135 -
4. Coupure par le rogne-pied ou le boutoir
Il s‟agit d‟une blessure due à une maladresse dans l‟emploi de ces
instruments. La boiterie est de règle mais la guérison est rapide.
Fer normal, léger, couvert, à ajusture suffisante pour ne pas porter sur
la coupure, attaché à froid et à quatre clous. Bains de pied comme dans le
cas d‟une retraite ; étoupades goudronnées et fer à plaque ou à éclisses s‟il
le faut. Précautions contre le tétanos.
5. Pied serré par les clous ou par le pinçon
Un ou plusieurs clous ont été brochés trop près du podophylle sans
l‟avoir pénétré, ou bien le pinçon a été trop brutalement bridé (on parle alors
d‟un étonnement du sabot). La boiterie apparaît au bout de quelques jours
mais l‟incident n‟est pas grave.
Déferrer, s‟assurer que rien de plus inquiétant ne menace, en flairant un
à un les clous qu‟on retire et dont l‟odeur sera nauséabonde en cas
d‟enclouure. Rectifier le fer en élargissant sa tournure ou en l‟étampant plus
à maigre, ou bien redresser le pinçon et polir au besoin sa face
interne. Referrer sans brocher de clous dans les régions douloureuses. Si la
boiterie persiste, mêmes soins qu‟à propos de l‟enclouure. Précautions
contre le tétanos.
6. Sole trop parée ou comprimée par le fer
Un fer insuffisamment ajusté, une sole naturellement trop mince ou un
excès de parage peuvent provoquer une boiterie par simple sensibilité de la
sole ou par meurtrissure et détérioration du tissu velouté.
Fer couvert, léger et largement ajusté, avec plaque ou siège de cuir.
Bains de pied, badigeonnage au goudron de Norvège. Repos jusqu‟à disparition de la boiterie.
- 136 -
7. Sole chauffée ou brûlée
L‟accident est dû à un fer chaud qu‟on a trop longtemps tenu sur le pied,
surtout si ce dernier est trop paré, plat, comble ou à sole mince.
Chauffée, la corne est d‟un jaune pointillé de noir brûlée, elle laisse en
outre suinter des gouttes d‟un liquide clair, elle est décollée et elle
emprisonne un pus noirâtre qui comprime très douloureusement le tissu
velouté, le cheval sursaute à la moindre pression à ce niveau. Si la brûlure
ne se complique pas d‟une suppuration interne, elle n‟est générale men pas
grave mais elle fait boiter et sa guérison est assez longue.
Dans les cas récents et peu inquiétants, bains de pied prolongés, fer
largement ajusté, fixé à quatre clous. Si la boiterie persiste plus de huit à
dix jours, amincissement et pansement sous fer à plaque comme dans le
cas des coupures par le rogne-pied ou le boutoir. Si elle ne disparaît pas
grâce à ce traitement, on doit craindre une mortification des parties vivantes
du pied, et l‟intervention du vétérinaire devient nécessaire.
De toute façon, les brûlures de la sole peuvent dans l‟avenir provo que
des boiteries par cicatrisation défectueuse. En conséquence, le maréchalferrant doit se souvenir que ce sont des accidents inquiétants dont il doit
avertir d‟une part son Assurance en responsabilité civile et d‟autre part le
vétérinaire ainsi que le propriétaire du cheval.
- 137 -
Hygiène et entretien
des chevaux
-------------------------Plan----------------------------A.
Protection du cheval contre les coups et
blessures:
1. A l'écurie
2. Au travail
3. En voyage
B. Toilettage des chevaux
1. Tonte
2. Toilettage
C. Hygiène du pied
1. Soins et entretien du sabot
2. Matricule du sabot
D. Entretien de la dentition
1. Matériel utilisé
2. Sur dents
3. L'lampas
4. Détartrage
- 138 -
A. Protection du cheval contre les coups
et blessures:
1. A l’écurie
Le cheval ayant l„habitude, à l‟état sauvage, de vivre en pleine nature
dans de grands espaces largements ouverts, et se sont le plus en sécurité
lorsqu‟il dispose d‟une vue ininterrompue de l‟horizon, ce qui lui permet de
repérer le mieux les éventuelles menaces, grâce à son excellente vision. Ce
mode de vie lui permet de fuir rapidement le danger sans être ralenti par
des obstacles naturels. Néanmoins, Les espaces réduits et clos limitent sa
vision, le forcent à une existence solitaire alors qu‟il est fait pour vivre en
harde. Il vit tout simplement dans des conditions qui sont totalement à
l‟opposé des besoins que lui impose son programme génétique. Lors d‟une
tentative de fuite pour échapper à ce qu‟il considère comme une menace, il
pourrait très bien vous reverser, briser les barrières ou foncer droit sur le
tracteur garé au bord du chemin.
Le confinement permanent peut aussi engendrer le développement de
troubles du comportement (Stéréotypies) tels que le tic à l‟appui ou tic
d‟aérophagie, le tic du félin (Cheval tournant sans arrêt en rond dans son
box.), le tic de l‟ours. Ils sont le résultat de l‟impossibilité pour le cheval de
se comporter comme ses gènes le lui imposent, à savoir de passer la
majeure partie de son temps à marcher lentement tout en broutant
régulièrement de petites quantités de nourriture. Il est donc important de
maintenir à un niveau minimal de bien étre pour cet animal:
S‟il est en box, qu‟il soit le plus grand possible (Au moins 4 mètres de
côté.) et communique avec un enclos, afin qu‟il puisse bouger à volonté et
scruter l‟horizon. La séparation entre les boxes ne doit pas hermétique (Par
exemple grâce à une grille ou à des barreaux en tubes métalliques.), afin
qu‟il puisse voir et communiquer avec ses camarades de harde.
- 139 -
Il doit être mis
en liberté tous les jours, si possible avec d‟autres
chevaux, afin qu‟il puisse avoir une vie sociale équilibrée. Dans les
padoques des clôtures
doivent être adaptées, comme par exemples des
barrières en matériau moderne, se déformant sous les impacts, et peuvent
étre doublées systématiquement de ruban électrique, ce qui dissuadera les
chevaux de tester leur solidité et réduira le risque de blessure. Ne jamais
utiliser de fil de fer et encore moins de barbelés qui peuvent causer de très
graves blessures, les chevaux ne pouvant les distinguer à temps pour
s‟arrêter.
2. Au travail:
On appelle atteintes, les blessures que le cheval se fait aux membres
avec ses propres pieds pendant le travail. On y inclut généralement les
autres plaies superficielles des membres survenues au cours du travail.
Si vous parvenez à déterminer pourquoi le cheval se blesse, vous
pourrez sans doute prévenir le mal par l‟utilisation de protections adaptées.
Le maréchal-ferrant peut également compenser certains défauts d‟aplomb
par une ferrure adaptée à son cas.
Les atteintes de la face interne des boulets postérieurs sont parmi les
plus courantes. Elles surviennent souvent,
chez les chevaux cagneux,
pendant le travail au trot. A chaque foulée, le cheval se cogne le boulet
postérieur avec le pied opposé. On y remédie en utilisant des protèges
boulet. Certains chevaux se font le même type de blessures plus haut sur le
postérieur. On les protége avec des guêtres.
Il existe d‟autres blessures fréquentes dues au travail qu‟il faut
surveiller : blessures au garrot, au passage de sangle, écorchure à la
commissure des lèvres ou au niveau du harnais.
En extérieur, les risques d‟atteintes sont accrus, à cause des accidents
de terrain, de la nature du sol et du déplacement en général plus vif du
cheval. De retour à l‟écurie, douchez les membres du cheval pour en ôter
- 140 -
toute trace de boue, cela lui procurera également un rafraîchissement et une
relaxation. Ensuite examiner soigneusement ses membres.
Les protections de travail
Le rôle des protections est avant tout d‟empêcher les blessures. Ces
protections sont choisies en fonction des besoins du cheval et de la
discipline.
Les guêtres : Les guêtres protègent les tendons des membres des
atteintes que le cheval peut se faire (à l‟obstacle et en cross notamment où
elles sont indispensables) lors d‟une séance de travail monté ou en liberté.
Les guêtres ne doivent pas gêner les genoux et les jarrets, et doivent être
correctement ajustées pour
éviter
qu‟elles ne
tournent ou
qu‟elles
n‟entravent plus ou moins la circulation sanguine. Les modèles ouverts à
scratch sont très faciles à poser.
utilisatio entraînement du cheval, utiliser seuls, sur une coque ou
n
sous des protections.
avantage
s
maintien soutenu des tendons.
- 141 -
inconvéni
ents
très délicat à poser.
Les protèges boulets :
Les protèges boulets sont réservés aux postérieurs, ils protègent les
boulets des atteintes.
Les bandes de travail :
Les bandes de travail soutiennent les tendons et l‟articulation du boulet.
Elles sont surtout utilisées avec des chevaux présentant une fragilité de ces
structures anatomiques. Elles ont les mêmes fonctions que les guêtres.
- 142 -
Utilisatio Entraînement du cheval. Utiliser seuls, sur une coque ou
n
sous des protections.
Avantage
s
Inconvéni
ents
Maintien soutenu des tendons.
Très délicat à poser.
Les bandes de polo
protègent le tour des membres antérieurs ou
postérieurs, mais ne doivent pas gêner le mouvement des articulations.
Les cloches :
- 143 -
Les cloches sont destinées à protéger la couronne et les talons. Elles
doivent correctement recouvrir le talon sans pour autant dépasser du fer
afin d‟éviter que le cheval ne les abîme en marchant. Les cloches ne doivent
pas serrer le paturon. Il existe des cloches ouvertes plus faciles à poser.
Pour les cloches fermées, il faut les retourner avant de les enfiler par-dessus
le sabot.
Les genouillères :
Les genouillères protègent les genoux des chevaux.
Important : Pour prévenir les blessures, et par mesure de sécurité et de
confort, choisissez toujours un matériel adapté à votre monture et à vous.
N‟hésitez pas à demander conseil à des professionnels ou à une personne
qui s‟y connaisse (Moniteur, sellier…).
- 144 -
3. En voyage:
Pour un cheval, les occasions de se blesser lors d‟un déplacement en
van sont multiples.
Tout d‟abord, lors de l‟embarquement et du débarquement. Il arrive en
effet fréquemment qu‟un cheval ait quelques réticences à monter dans le
véhicule : il hésite, virevolte autour du camion, saute le pont d‟un bond, à
moins qu‟il ne décide de grimper de côté en enjambant avec plus ou moins
de succès le bord du van... Et lorsqu‟il doit descendre, il se cogne, recule de
guingois, voir tombe du pont dans sa précipitation et sa joie de retrouver la
terre ferme.
Mais le transport en lui-même peut être également source de dangers :
un tournant pris trop vite, un coup de freins trop brutal, la proximité d‟un
autre cheval étranger, ou tout simplement un animal au caractère nerveux,
et c‟est la catastrophe.
Ce sont généralement les membres d‟un cheval qui prennent de
mauvais coups le cheval s‟érafle contre les rebords en fer du pont ou se
cogne genoux et jarrets contre les parois du van en tapant. L‟adage “ mieux
vaut prévenir que guérir” est donc plus que jamais de circonstance dans le
transport d‟un cheval.
Comment le protéger? Il existe sur le marché différentes
protections. Toutes ont leur utilité et sont parfaitement adaptées au
transport en van.
La couverture : Voilà, votre cheval est fin prêt pour le voyage. Par
temps frais, pensez à lui mettre une couverture pour le protéger des
courants d‟air. Enfin, un filet à foin bien garni le fera agréablement patienter
durant le trajet et l‟aidera à dissiper la tension nerveuse.
- 145 -
Les guêtres de voyage : Il faut les choisir les plus épaisses et
enveloppantes possibles afin que le membre entier soit à l‟abri d‟une
mauvaise blessure. Celles des antérieures doivent remonter au dessus des
articulations des genoux (sinon il faut mettre des genouillères au cas où le
cheval tomberait à genoux) et celles des postérieures doivent recouvrir les
articulations des jarrets. Certains modèles protègent également les sabots
et disposent d‟un renfort spécial au niveau des glomes. A défaut, il faut
alors mettre des cloches pour protéger la couronne et le talon.
Le protège-queue : est tout aussi indispensable lors d‟un trajet. Le
cheval appuie en effet sa croupe contre la porte du van afin de se stabiliser.
- 146 -
Le frottement peut rapidement lui transformer le haut de la queue en balai
brosse ou même l‟irriter. Le protège-queue se fixe par-dessus une bande de
queue ou de repos, elle-même enroulée très serrée autour de la partie haute
de la queue du cheval.
Surfaix : maintient le
protège queue
Le protège-nuque : évite que le cheval ne s‟assomme ou ne s‟ouvre le
crâne s‟il vient à se cabrer à l‟intérieur du van, Il ne s‟agit ni plus ni moins
que d‟un rembourrage qui s‟attache sur la têtière du licol.
En conclusion, pendant le transport, le cheval n'est pas à l'abri des
chocs. L'embarquement et le débarquement comportent également des
risques. Il faut donc préserver les parties vulnérables du corps avec des
protections de transports.
- une couverture (1) met à l'abri du froid et des courants d'air,
- un protège-nuque (2) est fixé sur la têtière du licol,
- 147 -
- le protège-queue (3) sur la partie rigide de la queue assure une
protection efficace. Il est maintenu par un surfaix (4), ou une sangle placée
autour de l'encolure,
- des guêtres de transports (5), ou des bandes de repos protègent les
canons. Les protections hautes assurent une meilleure efficacité,
- des genouillères (6) mettent les genoux à l'abri des chocs ou
d'éventuelles chutes,
- enfin, les cloches (7) protègent les couronnes et les glomes.
B. Toilettage des chevaux
Le maréchal-ferrant est souvent forcé de rendre à un propriétaire le
service de tondre ou même de toiletter un cheval en vue d‟une occasion
exceptionnelle : présentation à la vente, exhibition ou compétition publique.
1. Tonte
La tonte est demandée dans un but médical quand un cheval Ou groupe
de chevaux sont en proie aux poux ou à La gale. Mais généralement dans
un but de commodité pour faciliter le pansage en hiver, ou d‟esthétique pour
rendre plus flatteur l‟aspect de l‟animal. En outre et contrairement à ce
- 148 -
qu‟on pourrait croire, la tonte procure dans l‟état général une amélioration
qui entraîne un gain de poids en muscles et en graisse, à condition que le
cheval tondu porte une couverture en dehors des moments les plus intenses
de son travail.
L‟opération obéit à des règles traditionnelles et très strictes si l‟on ne
veut pas ridiculiser l‟animal et son utilisateur. On attend que le poil d‟hiver
ait complètement poussé, et on procède en allant de l‟arrière à l‟avant du
corps avec une tondeuse mécanique actionnée à la main ou plus
commodément une tondeuse électrique montée sur flexible qui permet
d‟achever le travail en une heure ou presque. En général, le cheval se prête
avec plaisir à la tonte; au cas où il s‟y refuse, on peut lui administrer un
tranquillisant, lui mettre par intervalles un tord-nez, ou plus simplement
bourrer de petits tampons de coton dans ses oreilles. En fin d‟opération, on
décrasse la peau avec des chiffons imbibés de vinaigre puis avec la brosse
en soies, et on met en place une couverture dont l‟échancrure antérieure
épouse exactement les contours de l‟encolure et du poitrail, avec surfaix
matelassé de chaque côté de l‟échine et modérément sanglé.
1.1 Tonte en chasse Destinée à tous les chevaux
de selle
On pose la selle sur le dos du cheval, on délimite son emplacement soit
à la craie, soit par de légers coups de ciseaux, soit en rebroussant les poils
avec un doigt. Ensuite on délimite de la même façon une ligne qui prolonge
le profil de la corde du jarret et remonte jusqu‟au grasset. Ceci fait, on
commence la tonte à partir de la pointe de la fesse, en laissant subsister les
poils qui dominent la naissance de la queue et qui doivent dessiner une
pointe de 10 cm dirigée vers le sommet de la croupe; on continue de l‟arrière
à l‟avant à rebrousse-poil. On contourne l‟emplacement de la selle, on
respecte la tête en arrêtant nettement la tondeuse le long du trajet de la
sous-gorge et de la têtière. On respecte de même les membres : pour les
- 149 -
postérieurs, la limite à suivre vient d‟être définie, pour les antérieurs elle
suit un angle rentrant entre les deux grosses masses musculaires qui
arment l‟ars, le haut du bras et le coude.
1.2 Tonte en manteau ou en sac:
Destinée aux chevaux de course au galop. La robe est tondue
conformément aux mêmes règles en ce qui concerne les membres et la tête.
Ici par contre, on la laisse subsister sur toute la partie supérieure du corps à
partir d‟une ligne horizontale qui va de la pointe de la fesse au bas du tiers
supérieur de l‟épaule et qui remonte en oblique jusqu‟à la nuque.
Tonte totale Destinée aux chevaux de course au trot. Le corps est
totalement tondu à l‟exception de la tête, des membres et de la naissance de
la queue.
- 150 -
2. Toilettage
2.1 Shampooing
Les shampooings ne doivent être pratiqués que de temps à autre parce
que, même s‟ils nettoient le cheval plus complètement que le pansage
ordinaire, ils ternissent la robe s‟ils sont trop fréquents. On emploie
différents produits du commerce (I), ou bien on pré- pare comme suit une
solution savonneuse: dans un litre d‟eau, mêler 60 à 80 g de savon râpé ou
en paillettes, chauffer sans faire bouillir en remuant le mélange puis en y
ajoutant une cuillerée à dessert de carbonate de soude; en fin de chauffage,
compléter par une cuillerée à café d‟ammoniaque liquide. Au moment de
l‟emploi, agiter fortement, savonner, puis rincer généreusement, passer le
couteau de chaleur, sécher au pas et mettre une couverture.
2.2 Suppression des longs poils
Faire disparaître les longs poils parsemés le long des oreilles, des
ganaches, de la région du tendon ou groupés en fanon à l‟arrière du boulet.
Pour ce faire, utiliser soit des ciseaux de pansage, soit un journal roulé et
enflammé, soit et de préférence un brûloir, instrument spécialement conçu à
cet effet. Par la même occasion, niveler au couteau les châtaignes et les
ergots.
En France, on respecte les poils qui se dressent autour des yeux, des
naseaux et de la bouche. En Amérique, on les coupe à ras de même qu‟on
rase les crins aux ciseaux sur 5 à 10 cm plus en arrière que les oreilles,
parfois aussi ceux du toupet de même que ceux qui retombent de la
couronne sur le sabot.
2.3 Toilette de la crinière
- 151 -
Si l‟on n‟a pas décidé de tondre totalement la crinière, il convient de
l‟éclaircir et de la régulariser toutes les quelques semaines. L‟usage des
ciseaux étant formellement proscrit, on sépare les crins par petites mèches
avec la main gauche, on enroule les plus longs autour des doigts de la main
droite et on les arrache d‟un coup sec. En fin d‟opération, le bord inférieur
de la crinière doit dessiner une courbe gracieuse qui commence 5 cm plus
bas que la nuque, retombe 25 cm au-dessous du milieu de la ligne
supérieure de l‟encolure et va mourir au garrot. Si la crinière reste en partie
rebelle, on en fait 15 à 20 nattes provisoires dont on alourdit l‟extrémité
avec autant de perles de fonte qui la forcent à retomber du côté montoir.
Pour les exhibitions, on demande parfois de natter la crinière. En ce cas
on prépare un nombre traditionnellement impair de petites mèches de crins
larges de 5 cm et on en fait des nattes. Quand chaque natte est presque
terminée, on y passe un brin de laine noire ou de couleur vive qui est amené
jusqu‟à son extrémité inférieure. On enroule la laine au bout de la natte, on
l‟y repasse en croix à plusieurs reprises, on retourne l‟extrémité de la natte
par-dessous son origine et on ficelle le tout fortement avec ce qu‟il reste du
brin de laine.
- 152 -
2.4 Toilettage de la queue
La queue du cheval est en général portée à tous crins (on dit aussi en
balai). On peut pourtant l‟écourter en ce cas on saisit son fouet dans la main
gauche et, avec un couteau bien affûté, on le sectionne à un travers de main
plus haut que la pointe du jarret.
Dans tous les cas, la naissance de la queue doit être tous les quelques
jours épilée de la manière suivante faire lever et solidement tenir un
antérieur, mettre un tord-nez s‟il le faut, arracher les crins sur les côtés de
la naissance de la queue en lui conservant un toit de crins qui s‟avance en
ligne droite vers l‟avant régulariser aux ciseaux.
Pour différentes épreuves publiques, il est souvent prévu de replier la
queue du cheval : après l‟avoir soigneusement peignée, on replie à une ou
deux reprises son fouet natté ou non, puis on le fixe sur la partie dure de la
queue avec un large lien de caoutchouc, ou on l‟emmaillote dans un
bandage bien serré.
- 153 -
Pour les exhibitions, on préfère que la queue soit nattée « à la française ».
A partir du haut de la queue, on prend sur les côtés de petites mèches qu‟on
natte les unes aux autres en descendant jusqu‟au bout de son support
osseux; à ce niveau, on termine par une grosse natte centrale qu‟on noue
avec un brin de laine ou un élastique. On obtient ainsi une sorte de queue
de cochon qu‟on ramène par-dessous de bas en haut et qu‟on ficelle à la
laine pour ne laisser apparente qu‟une petite boucle de crins tressés.
Certains présentateurs demandent en outre que le tout soit emmailloté dans
un bandage de couleur blanche.
C. Hygiène du pied
1. soins et entretien du sabot :
Tels qu'on vient de les décrire, le parage régulier du sabot et une ferrure
bien appliquée conservent une forme normale au sabot. Mais à côté de ces
mesures périodiques et des soins journaliers de simple propreté, l‟importe
encore d'entretenir une humidité normale dans la corne du sabot. A raison
- 154 -
de 25% dans la paroi, de 30 % dans la sole et de 50¨% dans la fourchette, la
corne du sabot du cheval est en effet composée d'une partie d'eau qui
contribue à lui garder sa souplesse et sa résistance. Surtout absorbée par la
fourchette, l'eau constitutive de la corne s'y conserve grâce à la pellicule que
forme le péri op le, au vernis naturel de la paroi et aux poils qui retombent
de la couronne. Si cette humidité est insuffisante, la corne se dessèche,
durcit, se déforme, provoque une gêne et une souffrance intérieures qui font
boiter le cheval, qui contribuent à déclencher et à entretenir l'encastelure
(voir page 215 et suivantes) et qui compliquent le travail du maréchal-ferrant.
Deux sortes de moyens permettent de la conserver.
Moyens naturels
Le maréchal-ferrant doit autant que possible respecter les moyens
prévus par la nature pour conserver la forme et la bonne qualité de la corne.
En conséquence il doit obéir aux principes suivants:
1) Parer la corne et ferrer uniquement quand c'est nécessaire et toujours
d'aplomb. On s'est souvent plaint que «la ferrure est un mal nécessaire », et
beaucoup d'hommes de cheval pensent que le mieux serait de laisser le
cheval nu-pieds chaque fois que son utilisation et les terrains d'exercice le
permettent. Occupé ou non, chaque passage de clous dans la corne crée en
outre un conduit de dessiccation du sabot.
2) Laisser le pied fort et respecter la sole, ainsi qu'on l'a expliqué dans
les pages précédentes.
3) Ne pas attaquer le vernis naturel de la paroi plus haut que les rivets.
4) Laisser aux poils retombant de la couronne assez de longueur pour
qu'ils recouvrent et protègent le bourrelet contre la sécheresse et les
souillures.
;
5) Assurer le fonctionnement normal dtÎ pied par l'exercice et par l'appui
aussi complet que possible de la fourchette sur le sol.
- 155 -
6) Par des conseils au propriétaire, permettre de temps à autre au sabot
d'absorber de l'humidité en laissant le cheval marcher dans l'eau ou sur un
terrain détrempé.
Moyens artificiels
Certaines habitudes du pansage et du toilettage sont justifiées alors
que d'autre ne le sont pas.
Toilettage des pieds: Contrairement à des préoccupations traditionnelles de simple beauté, il faut respecter les poils qui retombent sur le
bourrelet et le protègent contre les gerçures ou les détériorations, et se
borner à émonder ou à passer au brûloir les longs crins du fanon, du boulet
et du paturon.
Lavage des pieds: Il n'est profitable qu'exécuté à l'éponge car la brosse
de chiendent irrite le bourrelet, use et détruit le vernis naturel de la paroi.
Graissage des sabots: Sole et fourchette y compris, le sabot ne doit
être graissé que de temps à autre (une ou deux fois par semaine) et toujours
plus bas que le bourrelet, celui-ci étant irrité ou ramolli par tous les onguents
de pied que l'air rancit et rend plus ou moins rapidement nuisibles.
Le mazout et les huiles minérales étant néfastes pour la corne, les seuls
onguents de pied utilisables sans danger sont à base de graisses ou
d'huiles d'origine animale.
Donner de l'humidité à la corne: Il est souvent utile d'augmenter
l'humidité naturelle de la corne quand elle a été desséchée ou parée à fond.
Le bain de pieds est pris en rivière (plusieurs heures) ou dans un seau (15 à
30 minutes) plutôt que dans un pédiluve, vaste bain cimenté et toujours trop
infecté par les poussières ou les crottins; il doit être aussitôt suivi d'un
graissage de la corne pour y emprisonner l'eau qu'elle a absorbée. Les
cataplasmes de farine de graine de lin ou de feuilles de mauve bouillies
sont également utiles dans le même but: on prépare la pâte avec un peu
- 156 -
d'eau, on la fait tiédir, on l'étale entre deux linges ou on en remplit un sachet,
et on y emmaillote le sabot qui doit en profiter pendant une ou deux heures
au moins. La terre glaise délayée remplit plus longuement le même rôle, soit
utilisée dans une grosse botte de cuir ou de matière plastique, soit étalée
sur le sol du box tout entier ou seulement devant la mangeoire. Enfin le
séjour en prairie humide permet à la pince de s'enfoncer, aux talons de
s'ouvrir, à la fourchette et à la sole de s'imbiber d'eau en s'assouplissant et
en s'évasant; le cheval mis en liberté à la prairie doit être déferré et le
pourtour inférieur de ses sabots doit être arrondi à la râpe, de façon que le
pied ne se dérobe pas et que les coups de pied éventuels soient moins
graves.
Nourrir la corne: Quand la corne semble manquer de solidité, par
exemple pendant l'entraînement à la course d'endurance, on peut la renforcer par administration d'oligo-éléments et surtout de soufre ajoutés à la
ration alimentaire.
2. Matriculage du sabot
Dans certaines écuries particulièrement nombreuses, le maréchalferrant est prié de matriculer au feu les chevaux. Pour ce faire, il dispose de
marques en fer sculptées à l‟extrémité d‟une longue tige à manche de bois.
Après avoir porté au rouge sombre la marque chauffée au charbon de bois, il
en imprime le chiffre sur 2 ou 3 mm de profondeur dans la corne de la pince
d‟un pied antérieur, 1 cm plus bas que le bourrelet. Bien que les chiffres
marqués soient dès lors indélébiles, l‟avalure les fera descendre puis
disparaître en quelques mois au bout desquels un nouveau matriculage sera
nécessaire.
- 157 -
D. Entretien de la dentition
Les molaires du cheval sont souvent sujettes à deux anomalies, dent de
loup et surdents.
Dent de loup : La dent de loup est une petite molaire surnuméraire
pointue qui peut pousser vers 1 ou 2 ans devant la rangée des molaires
supérieures le plus souvent, inférieures plus rarement. Elle réduit les
dimensions des barres et provoque de la douleur ainsi que des gestes de
défense quand le mors appuie sur elle. On a toujours avantage à l‟arracher
de la manière suivante : administrer un tranquillisant, mettre un ouvrebouche , saisir la dent de loup avec une pince quelconque, arracher par un
mouvement de traction et de bascule en prenant garde à ne pas casser la
dent et à l‟extraire avec sa racine. Enlever l‟ouvre-bouche, rincer la bouche à
l‟eau additionnée de sel.
Surdents: Le bord interne des molaires inférieures de même que le bord
externe des molaires supérieures du cheval se hérissent à tout âge
d‟aspérités pointues qui gênent la mastication et blessent les joues et la
langue en forçant l‟animal à conserver entre ses joues et ses dents des
aliments mal écrasés qui se décomposent avec une odeur répugnante (on dit
que le cheval fait magasin). De plus, la présence de grains entiers dans les
crottins montre que la digestion n‟en a pas profité et que l‟animal est
d‟autant plus exposé à maigrir.
Pour remédier à cet incident, il importe de niveler systématiquement les
surdents deux fois par an au moins ou plus souvent s‟il le faut, en
employant la râpe dentaire et le rabot odontriteur.
Mettre un tord-nez à l‟oreille puis un ouvre-bouche. Forcer la tête à
s‟étendre horizontalement, faire tenir la langue hors de la bouche du côté
opposé à celui où l‟on va opérer. S‟éclairer au besoin avec une lampe
électrique tenue par un aide. Placer la râpe sur la rangée des dents à niveler,
les user par une série de mouvements de va-et-vient.
- 158 -
Râpe dentaire et rabot odontriteur
Si une surdent est particulièrement dure et volumineuse, la coincer dans
l‟ouverture terminale du rabot odontriteur, entre son bord arrondi et le
tranchant de son couperet. Attirer vers l‟arrière la partie mobile du manche
du rabot, la projeter avec force vers l‟avant afin d‟imprimer un violent élan
au tranchant avant du couperet qui sectionnera ou fragmentera la surdent.
Procéder inversement pour faire agir le tranchant arrière du couperet.
Répéter la manoeuvre à plusieurs reprises. Après avoir raboté les
principales aspérités, terminer à la râpe comme précédemment. Laver
abondamment
la
bouche
avec
de
l‟eau
additionnée
de
sel.
En cas d‟insuccès, avertir le vétérinaire en vue d‟un traitement moins
primitif et plus spécialisé.
- 159 -
Affections du pied
---------------------------Plan----------------------------1. Tares dures et molles
2. Tendinites
3. Javart
4. Crevasses
5. Crapaud
6. Seimes
7. Fourmilière
8. Maladie naviculaire
9. Faux quartier et pertes de substance du sabot
10. Bleimes
11. Clou de rue
12. Pourriture de la fourchette
- 160 -
Maladies et accidents du pied
Sous indication vétérinaire, le maréchal-ferrant intervient souvent d‟une
manière plus ou moins continue à l‟occasion de différentes maladies ou
d‟accidents qui portent sur le pied. Parmi les multiples motifs qui justifient
les soins du maréchal-ferrant, on ne citera que les plus habituels.
1. Tares dures et molles
Elles sont fréquentes chez le cheval. Elle sont causeés, entre autres, par
des contusions, le travail intense, les aplombs défectueux, et déséquilibres
alimentaires notamment.
- 161 -
1.1 Tares dures
On les rencontre fréquemment sous la forme de déformations osseuses
plus ou moins volumineuses, douloureuses pendant qu‟elles se développent,
insensibles quand elles sont calées et devenues tout à fait résistantes sous
la pression des doigts.
Toutes ces tares provoquent une boiterie pendant les quelques semaines
que dure leur édification, puis la démarche redevient normale à moins que
la tare gêne les mouvements de l‟articulation contre laquelle elle s‟est
établie (c‟est souvent le cas des formes et de l‟éparvin), ou qu‟elle entraîne
une boiterie à froid qui disparaît après quelques minutes d‟exercice et
d‟échauffement, ou encore que le travail demandé soit trop exigeant.
Les principales sont les suivantes:
Membre antérieur:
 Osselets du genou,
 Suros inter-métacarpien,
 Soreshin,
 Osselets du boulet,
 Formes du paturon,
 Formes coronaires,
 Formes cartilagineuses.
Membre postérieur:
 Eparvin du jarret,
 Jarde et jardon,
 Suros inter-tarsiens,
 Soreshin,
 Osselets du boulet,
 Formes du paturon,
 Formes coronaires,
 Formes cartilagineuses.
- 162 -
Traitement
Mise au repos pendant la durée de la boiterie. Certains utilisateurs
insistant en faveur des frictions révulsives et des feux liquides, le maréchalferrant ne s‟y refusera pas puisque ces mesures seront le gage d‟une
indisponibilité forcée. En même temps, dans le cas de la forme
cartilagineuse, faire un sifflet en talon et parer le pied de façon que le poids
porte sur la barre correspondante comme la paroi ne participe plus à l‟appui,
elle s‟écartera automatique ment vers le dehors au lieu de se resserrer
contre la tare et de faire par conséquent souffrir le pied.
1.2 Tares molles
Ce sont des déformations plus ou moins volumineuses, cédant sous la
pression des doigts, un peu sensibles au début de leur formation puis
insensibles après les quelques semaines nécessaires à leur développement.
Les principales sont les suivantes :
Membre antérieur:
 Eponges du coude,
 Vessigons articulaires et tendineux,
 Hygroma du genou,
 Genou couronné,
 Claquage de la bride carpienne,
 Claquage du perforant et du perforé,
 Molettes tendineuses et articulaires du boulet,
 Hygroma du boulet,
 Crapaudine.
Membre postérieur:
 Vessigon rotulien,
 Vessigon calcanéen,
 Capelet du jarret,
- 163 -
 Vessigon métarsien,
 Claquage du perforant et du perforé,
 Molettes tendineuses et articulaires du boulet,
 Hygroma du boulet.
Traitement
Il faut mettre l‟animal au travail modéré, appliquer des douches froides
et appliquer des pansements à l‟eau blanche et aux astringents. De même,
qu‟il ne faut pas hésiter à soulager le malade au moyen d‟un bandage
élastique ou au besoin de protecteurs.
Que le maréchal-ferrant ne l‟oublie jamais : beaucoup de ces tares sont
l‟aboutissement d‟une sollicitation prononcée des surfaces articulaires des
membres
présentant des défauts d‟aplomb ou soumis à une ferrure
maladroitement conçue. Tout comme les vices d‟aplomb, toutes les tares
molles et surtout dures commencent souvent à se prononcer dès le plus
jeune âge du poulain, dont il importe de surveiller et de parer les sabots
avec le même soin que pour les sujets adultes.
2. Tendinites
L‟accident porte presque invariablement sur les tendons des membres
antérieurs. Il est dû à une distension plus ou moins profonde des fibres
tendineuses. La boiterie est très marquée si la distension vient de se
produire, moins accusée mais quand même nette quand l‟accident n‟est que
la rechute d‟une tendinite ancienne et déjà traitée.
Le tendon est déformé « en ventre de truite», chaud et douloureux. Si l‟on
ne met pas le malade au repos pendant un temps qui varie entre quelques
mois et une année, le tendon ne retrouvera jamais plus ses qualités
fonctionnelles.
- 164 -
- Tendon normal (à gauche) et tendon claqué (à droite)
Traitement:
Etant donné que l‟effort de tendon survient presque toujours à l‟occasion
du travail excessif demandé au cheval de course.
La conduite à tenir est la suivante :
 Mise au repos total,
 Mettre l‟animal sous anti-inflammatoires
 Des douches froides régulières et applications d‟astringents
 En cas de chronicité, on peut prévoir l‟application des points de
feu ou du feu liquide.
3. Javart
Le terme de « javart » est un mot antique désignant encore aujourd‟hui
une plaie de mauvaise nature qui suppure et guérit avec peine.
3.1 Javart encorné
Sorte de gros abcès de la couronne. Le cheval boite, sa couronne porte
une plaie sensible et tuméfiée qui, par suite de la compression exercée par
- 165 -
la corne, donne progressivement naissance à une zone de mortification très
lente à cicatriser. La surinfection microbienne s‟installe en rendant la
guérison encore plus lente.
Traitement:
 Mise au repos,
 Des bains à la solution sulfate de magnésie à 5%.
 Sérum antitétanique.
 Antibiothérapie en cas de surinfection.
3.2 Javart cartilagineux
C‟est une atteinte du fibrocartilage complémentaire. A l‟occasion d‟une
blessure, d‟une contusion, d‟un clou de rue, d‟une bleime suppurée. Le
cheval ne boite pas tout de suite. L‟un des talons est surmonté d‟un
engorgement volumineux mais peu douloureux. Le pus provenant de la
décomposition du cartilage fait un passage vers la profondeur en détruisant
les tissus où il s‟infiltre, ou bien il remonte et déborde au-dessus du
bourrelet (on dit qu‟il souffle au poil) sous forme d‟abcès atones qui
déchargent un écoulement fétide, guérisse par bourgeonnement mais se
renouvellent à répétition un peu plus loin. Sans traitement, la guérison est
impossible.
Traitement :
 Mise au repos,
 Des bains à la solution sulfate de magnésie à 5%.
 Sérum antitétanique et Antibiothérapie en cas de surinfection.
4. Crevasses
Plus fréquentes au niveau des paturons postérieurs que les antérieurs.
Les crevasses sont des incidents bénins qui ne deviennent ennuyeux que
s‟ils sont négligés.
- 166 -
Beaucoup de crevasses rebelles du pli du paturon sont liées au
chevauchement des talons sous l‟effet d‟une encastelure qu‟il y a lieu de
traiter avant tout.
La peau délicate et souple devient rouge et douloureuse, suinte un
écoulement d‟« humeurs » vite coagulées, se coupe longitudinalement,
s‟infecte au contact de la boue et des litières, se boursoufle en marges
épaisses, cornées et très sensibles. Le cheval cherche à gratter ses
crevasses, frappe le sol sans arrêt et boite en commençant son travail.
Traitement:
Si la plaie remonte à 1 ou 2 jours seulement, ne pas la frotter à l‟alcool
mais la doucher et la sécher soigneusement, la saupoudrer de sulfamides,
la recouvrir pendant le repos avec une gaze et un pansement.
Si elle est plus ancienne, boursouflée et bordée de croûtes, doucher et
sécher en incitant les croûtes à tomber sans que la plaie saigne, étendre une
fine couche de pommade aux sulfamides ou aux antibiotiques sans aucun
pansement. Traiter s‟il y a lieu les causes et les conséquences directes de
l‟encastelure.
Conseiller au soigneur d‟enduire de pommade a l‟oxyde de zinc le pli
des paturons du cheval qui va travailler dans la boue, et de toujours le
sécher soigneusement après la douche en fin de travail. Ferrer en veillant à
ne pas risquer l‟encastelure.
5. Crapaud
Très visible mais assez rare et n‟entraînant ni boiterie ni mise au repos,
le crapaud est une sorte d‟eczéma qui, au niveau des pieds postérieurs et
par suite de la malpropreté des litières surtout, évolue d‟abord sous la
fourchette et envahit peu à peu toute la sole. La corne se décolle pendant
que le tissu velouté se couvre d‟un écoulement grisâtre et nauséabond, puis
- 167 -
de végétations ou fies irrégulières, répugnantes et de plus en plus étendues
en dépit de tout traitement.
Traitement ; Long et décevant mais permettant de continuer à
employer le malade.
 Nettoyer et cureter les pieds, mettre les plaies à vif, cautériser à la
teinture d‟iode, laisser sécher.
 Fer
à
plaque
sous
pansement
très
compressif
imbibé
de
médicaments propres à brûler les éléments détériorés (acide
picrique, acide salicylique, acide phénique).
 Suivant
indication
du
vétérinaire,
pénicilline
en
injections
intramusculaires et auréomycine en pulvérisations locales.
Crapaud
6. Seimes
La seime est une fissure qui suit la direction des fibres cornées de la
paroi du sabot. Suivant son emplacement, on parle soit de seime en pince
soit de seime en quartier.
6.1 Causes
Sécheresse ou minceur excessive de la corne, encastelure, talons serrés
et chevauchés, commotions trop vives du pied contre un terrain trop dur,
- 168 -
sabot paré de travers, plaies anciennes du bourrelet créant une solution de
continuité dans la matrice circulaire de formation de la corne. Plus fréquente
aux pieds postérieurs, la seime en pince survient à l‟occasion d‟un
démarrage en force où le squelette du pied pousse trop énergiquement
contre la paroi.
6.2 Signes
En raison de la séparation des tubes parallèles qui constituent la paroi,
une fissure fait éclater plus ou moins profondément la corne. En général très
sensible, la fente gagne en étendue et en profondeur ses mouvements
d‟élasticité ne tardent pas à pincer et faire saigner le podophylle en
provoquant la boiterie et en risquant d‟introduire des souillures et des
germes d‟infection dans les chairs vives. Nulle au début, la boiterie
s‟aggrave de plus en plus par la suite et ne peut disparaître en l‟absence de
traitement.
Traitement de la seime sans boiterie (A-B-C) ou avec boiterie (D-E)
- 169 -
Laçage de la seime.
6.3 Traitement
Les phases du traitement sont les suivantes, mais on aura auparavant
ramolli la corne par 24 heures de bain tiède :
1) Immobilisation des lèvres de la fissure: S‟il n‟y a pas de boiterie,
rainure parallèle au bourrelet; longue de 3 cm de part et d‟autre de la seime
à deux travers de doigt sous la couronne.
Contre la seime en pince, suppression d‟appui, fer couvert en pince
avec deux pinçons latéraux; contre la seime quartier ou en talon, sifflet,
large amincissement du quartier, fer à planche ou à demi-traverse. Coller à
l‟Araldite ou autres substances dont le maintien sera plus sûr si l‟on peut
les inclure dans une suture de la fissure, exécutée au moyen de quatre ou
six trous percés au foret dans ses lèvres et d‟un laçage de fil métallique.
S‟il y a boiterie, parer d‟aplomb, rainures en barre et triangle renversé
ou amincissement en V débordant de 3 ou 4 cm le tracé de la seime,
suppression d‟appui, fer à deux pinçons latéraux et bridés de part et d‟autre
de la seime si elle est en pince.
2) Comblement de la brèche: À condition que le bourrelet n‟ait pas été
entamé, l‟avalure reconstituera un sabot normal en quelques mois. En cas
- 170 -
de vaste délabrement, combler la brèche comme indiqué plus à propos des
pertes de substance du sabot. Au préalable, les lèvres de la seime auront
été amincies à pellicule en prenant soin de ne pas aller jusqu‟à la rosée. Il
est également recommandé que la substance plastique soit recouverte d‟une
couche de laine de verre puis d‟un pansement maintenu en place pendant
quelques jours.
3) Activation de la pousse de la corne: Une dizaine de frictions de
teinture d‟iode pure échelonnées tous les deux jours, ou bien six ou huit
pointes de feu superficielles exécutées au cautère ou avec la pointe effilée
d‟un clou chauffé au rouge-cerise et disposées en damier sur la surface qui
couronne l‟origine de la seime.
Grâce à cette série de mesures, la boiterie disparaît très vite et ne
reparaît plus, à condition que la suppression d‟appui soit entretenue et que
la ferrure appropriée soit conservée. Toutefois le bon état du sabot et de ses
aplombs doit être tout particulièrement surveillé car les rechutes sont
toujours à craindre avec une corne qui a été une première fois fendue par
une seime.
7. Fourmilière
La fourmilière est une cavité qui s‟est creusée entre la corne et la chair,
au niveau de la linge blanche. Elle peut se former en deux sortes
d‟emplacements:
• Sous la sole: A la suite d‟une bleime mal soignée ou d‟une forte
foulure, le cheval boite, la sole frappée à petits coups rend un son creux à
l‟emplacement décollé.
Traitement: Amincir la corne pour découvrir complètement la zone
décollée. Etoupade goudronnée et fer à plaque. Guérison facile.
- 171 -
• Sous La Paroi: L‟accident est la conséquence d‟une fourbure ou d‟un
étonnement du sabot ou Survient comme une complication d‟une perte de
substance ou d‟un faux-quartier. La boiterie n‟est pas obligatoire, et la
fourmilière se révèle souvent du seul fait de l‟avalure ou du renouvellement
de la ferrure.
Traitement: Râper la partie de paroi isolée, parer parallèlement à la
fourchette, nettoyer la fourmilière et la remplir d‟une des substances de
colmatage. Fer à caractère mince, couvert, avec large pinçon face à la
fourmilière.
8. Maladie naviculaire
ette maladie extrêmement grave ne s‟attaque sauf exception qu‟aux
antérieurs.
Le cheval au repos pointe de son antérieur gauche atteint de
maladie naviculaire
Causes: Conformation défectueuse de paturons droit jointés, ferrures
trop légères et insuffisamment amortissantes, parage excessif des talons,
encastelure et surtout les détériorations qui gagnent la synoviale et l‟os
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naviculaire.
Les
surfaces
de
ce
dernier
deviennent
râpeuses
et
déchiquettent inexorablement les tissus qui les entourent.
Signes: Le cheval boite de plus en plus souvent et de plus en plus bas.
La boiterie s‟aggrave après le signe du coin: on lui fait lever l‟antérieur sain
et le fait appuyer pendant une minute son pied malade sur un coin de bois à
profil triangulaire qui surélève la pince en reportant tout le poids en talons.
Au repos, il pointe en reposant seulement par la pince son pied douloureux,
très en avant de l‟appui normal. Vive sensibilité des talons si on les serre
entre les mors de la pince exploratrice. Une petite molette se forme dans le
creux situé entre les deux talons tout en bas du pli du paturon.
Traitement: Le fer Corvisier est actuellement utilisé avec succès en
Belgique. Fait d‟aluminium et muni de deux pinçons latéraux, il porte le long
de la moitié intérieure de sa face inférieure un renfort de plus en plus épais
d‟avant en arrière qui, sans alourdir à l‟excès le poids de la ferrure, surélève
les talons, reporte en pince la majeure partie des pressions et évite donc la
souffrance du le région affectée.
Fer Corvisier contre la maladie naviculaire
Une application périodique de Hoofpad permet de même d‟alléger en
partie le poids qui fait souffrir les parties postérieures du pied en le
reportant sur le reste de la sole.
- 173 -
Le tout dernier recours, c‟est la névrotomie; cette opération consiste en
une section nerveuse et, sans remédier au mal lui-même, elle supprime la
sensation de souffrance dans la région douloureuse.
Trois moyens de soulager les talons
9. Faux quartier et pertes de substance du sabot
A la suite d‟un accident ou d‟une opération du pied, une partie de la
paroi a disparu du sabot. Seul le podophylle y fabrique un peu de corne
molle et de mauvaise qualité le défaut se réparera par avalure si le bourrelet
n‟a pas été endommagé, mais dans le cas contraire il sera définitif.
Traitement : Le pied ayant été paré avec ménagement et la
mauvaise corne ayant été éliminée, deux cas sont possibles selon que la
brèche peut être recollée ou qu‟elle doit être comblée.
Collage : L‟Araldite qu‟on trouve dans le commerce se présente en
emballages de deux tubes, celui du durcisseur et celui de l‟adhésif. Après
avoir décapé la corne à la toile d‟émeri, on dépose dans une soucoupe
l‟adhésif et le durcisseur à parties égales, on les mélange jusqu‟à obtention
d‟une pâte qui n‟est ni corrosive ni toxique ni sensible à la chaleur ou à
l‟humidité. On étend ce mélange sur les faces à recoller, on serre le sabot
avec un bandage provisoire, et le tout se durcit parfaitement en dix heures
environ.
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Le Téchnovit se présente en deux flacons, l‟un de liquide (80 ou 500 cc),
l‟autre de poudre (100 ou 1.000 g). Après avoir soigneusement nettoyé,
dégraissé et gratté la corne avec une râpe, on dépose dans une soucoupe
trois ou quatre parties de liquide puis cinq parties de poudre, on les mélange
avec une spatule de bois ou de métal jusqu‟à obtention d‟une pâte inerte qui
est bien tolérée mais inflammable. Au besoin après les avoir armées d‟un
laçage exécuté au foret avec du fil métallique, on applique sur les faces à
recoller cette pâte qui reste malléable tant qu‟elle n‟a pas durci en 4 minutes
dans la chaleur ou en 10 à 15 minutes dans le froid et qui, non collante,
indéformable et extrêmement tenace, peut ensuite être sciée, fraisée,
perforée ou rechargée d‟un nouvel apport de pâte fraîche.
Comblement : Si le collage est impossible, diverses matières plastiques
modernes permettent de combler les pertes de substance du sabot. Entre
autres, on peut employer la résine. Nettoyer à l‟essence de térébenthine ou
à l‟éther le vide à combler, laisser sécher; se munir de laine de verre; faire
une pâte en mélangeant la résine et le durcisseur, en enduire les faces
intérieures de la cavité, combler celle-ci avec la laine de verre, recouvrir avec
le restant de la pâte, envelopper d‟un papier d‟aluminium pour usages
culinaires, laisser sécher 10 minutes, attendre 1 ou 2 heures pour brocher
les clous.
On peut également combler les brèches de la corne avec le Soloplast (2)
utilisé soit sous forme de résine qu‟on peut encore renforcer par addition de
fibre de verre, soit sous forme de ciment à deux composants qui, semblable
à du mastic, se laisse limer après solidification.
L‟emploi de certaines substances plastiques pour coller ou combler les
brèches du sabot s‟accompagne d‟un fort dégagement de chaleur locale
avec risque de brûlure par catalyse chimique du produit. Dans le cas de ces
substances, il convient par conséquent de réserver une certaine couche de
- 175 -
corne protégeant les parties vives du pied, donc d‟amincir leur futur
emplacement en allant jusqu‟à la pellicule et non jusqu‟à la rosée.
10. Bleimes
La bleime est une meurtrissure de l‟un ou des deux talons. Elle se
produit le plus souvent en talon interne des antérieurs, surtout si le pied est
plat, comble, encastelé, à talons bas ou faibles, maladroitement ferré. C‟est
la conséquence d‟un caillou pris entre le fer et la sole, des aspérités d‟un
terrain
particulièrement dur
et
rocheux,
d‟une
ferrure
qui
protège
insuffisamment les talons, et aussi des pressions exercées vers le bas et
l‟arrière par un os du pied dont les apophyses rétrossales sont
anormalement développées. L‟effet des mors de la pince exploratrice fait
sursauter l‟animal.
La bleime est sèche quand la corne est simplement colorée en jaune et
pointillée de sang ; peu grave, elle fait rarement boiter. Elle est humide puis
hémorragique quand la corne est légèrement décollée par infiltration de
sang entre le sabot et les parties vivantes du pied à ce degré, elle fait boiter
mais guérit grâce à quelques soins simples. Elle est suppurée quand son
ancienneté a permis la formation d‟un pus qui décolle plus ou moins
largement la sole, qui diffuse plus ou moins loin sous elle et qui se signale
par des plages de corne noirâtre en dedans de la ligne blanche; à ce degré
elle fait fortement boiter mais elle guérit sans peine si elle est diligemment
traitée.
Traitement
1) Si le cheval ne boite pas: Amincir à la rénette la corne anormalement
colorée et ses alentours, qui doivent finir par céder quand on y presse de
l‟ongle. Fer à garniture débordant la paroi et le talon bleimeux, éponge très
couverte.
- 176 -
2) Si le cheval boite: Mettre au repos, parer à fond le talon meurtri,
l‟amincir parfaitement à la rénette en donnant issue au sang infiltré et en
prévoyant un sifflet sous le talon douloureux. Etoupade goudronnée,
maintenue par un fer à éponge couverte. Bains de pied, sérum antitétanique.
Fer à une éponge amincie, puis fer à planche ou à traverse épargnant
soigneusement la région de la bleime. Au besoin, fer à queue d‟aronde
modifié ou non.
3) Si la suppuration s’est établie: Mise au repos, bains de pied
prolongés et gros pansement à l‟anglaise avec la solution sulfate de
magnésie à 5%; sérum antitétanique.
Bourrelet Stromsholm
11. Clou de rue
Cette expression est employée pour toutes les plaies qui perforent la
surface plantaire du sabot, quelle qu‟en soit la cause (pointes de métal ou
de bois, tessons de bouteille, débris divers etc.). La boiterie est immédiate et
accusée, le cavalier remarque la présence du corps étranger et l‟arrache
aussitôt : à ce moment, il faut qu‟il note avec soin son point d‟implantation
afin de pouvoir le reconnaître lors du traitement.
La gravité de l‟atteinte varie l‟emplacement de la piqûre : la zone située
entre la pointe de la fourchette et celle de la lacune médiane se prête à des
délabrements profonds, durables et très dangereux, tandis que le reste de
- 177 -
la sole et de la fourchette entraîne de moindres dangers. Dans tous les cas,
la boiterie cesse après extraction du corps étranger mais reparaîtra et
s‟aggravera implacablement si la blessure n‟est pas correctement soignée.
Traitement Aussitôt que possible, retirer le corps étranger dans sa
totalité. Amincir très largement la corne autour du point de pénétration,
mettre un pansement de coton imbibé d‟essence de térébenthine et
maintenu en place par un fer à plaque mobile. Sérum antitétanique. Bien
soignée, la plaie guérira en 8 ou 10 jours, même si le cheval continue à
travailler.
Si la boiterie persiste et s‟aggrave au-delà de ce délai et si le renouvellement
du pansement montre la présence de pus, mettre au repos et avertir le
vétérinaire car il faut redouter des troubles très graves en profondeur.
12. Pourriture de la fourchette
Suite à un mauvais entretien du sabot et un manque d‟hygiène, la corne
de la lacune médiane de la fourchette échauffée se décolle légèrement en
laissant sourdre un liquide épais, grisâtre et malodorant. Si l‟échauffement
est négligé, le décollement s‟étend, la fourchette pourrie tombe par morceaux
- 178 -
et le crapaud peut faire son apparition. Aucune mise au repos n‟est
nécessaire.
Traitement Conseiller à l‟utilisateur de curer plus régulièrement les
lacunes et de prévoir une meilleure litière, faite si possible de copeaux de
bois. Le cas échéant, faire tomber la corne décollée, dégager très largement
les lacunes, laver et sécher puis y enfoncer et y faire demeurer des
étoupades ou du coton imbibés de formol ou solution sulfate de cuivre à
10%. S‟il y a pourriture, même traitement complété par un même pansement
sous fer à plaque ou à éclisses.
Après guérison, goudronner la fourchette et veiller à son nettoyage
quotidien.
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Actes médicaux
élémentaires
----------------------------Plan--------------------------------1. Contention
 Contention du poulain et du poney
 Couchage du cheval
2. Injections
3. Hémostase
4. Pansement et bandage
5. cautérisation
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Actes médicaux élémentaires
1. Contention du cheval
1.1 contention du poulain et du poney
Pour des soins d‟infirmerie, des injections ou même des sutures, on est
contraint d‟immobiliser l‟animal. Ici encore, la patience et la douceur sont à
préférer car le cheval n‟oublie jamais la souffrance qui a accompagné une
première fois l‟approche du tord-nez ou même d‟une blouse blanche. La
chose est encore plus importante pour le foal qu‟il faut savoir immobiliser
comme le montre la figure ci-contre sans peser sur ses côtes et son sternum
trop fragiles et sans l‟éloigner de sa mère.
Contention du foal
Quant au poney, le mieux est de le prendre par le licol, de saisir la
queue après l‟avoir fait passer entre ses cuisses, et de le tirer à soi en
s‟arc-boutant contre un genou afin de l‟immobiliser un instant ou en cas de
besoin de le coucher dans la paille.
- 181 -
Contention du poney
1.2 Couchage du cheval
Le maréchal-ferrant est l‟aide traditionnel du vétérinaire qui doit coucher
le cheval en vue d‟une opération. En principe, l‟animal aura été tranquillisé,
mais il convient quand même de veiller à son immobilisation pendant
l‟intervention elle-même puis pendant le réveil souvent tumultueux qui y
succède.
Mesures préliminaires: le cheval déferré, tondu ou rasé aux
emplacements désignés, à jeun pendant les 24 heures qui précèdent
l‟opération, lit de paille préparé et recouvert d‟une bâche au moins,
matériels rassemblés et vérifiés, deux ou trois aides convoqués.
Procédé classique: Le cheval est amené au ras du grand côté du lit de
paille. La capote est mise, l‟antérieur opposé au lit de paille est levé.
Les entravons sont fixés aux paturons, anneau tourné vers le ventre,
boucle et ardillon en dehors, entravon à vis sur l‟antérieur levé. Le lac est
présenté, le dernier anneau de sa chaîne est fixé à la vis, la corde est
passée dans les anneaux des trois autres entravons puis ramenée dans
l‟anneau de celui qui porte la vis et finalement dirigée perpendiculairement
à l‟animal. Une plate-longe est doucement glissée en ceinture à la hauteur
du passage des sangles, ses deux extrémités sont rassemblées en torsade
- 182 -
dirigée par-dessus le lit de paille dans le sens opposé à celui du lac. En plus
de l‟aide qui tient le bridon, un deuxième saisit la queue, un troisième prend
le bout de la plate-longe, et le maréchal-ferrant prend le lac en mains. Il fait
reposer à terre l‟antérieur qu‟on avait levé. En tirant le lac doucement vers
lui, il force les quatre pieds à se rapprocher le plus possible les uns des
autres, puis il commande un, deux, trois. A trois, il tend énergiquement le
lac tandis que les aides tirent le cheval par la queue, par la tête et par la
plate-longe en le faisant basculer sur le côté contre le lit de paille.
Dès que le cheval est couché, la clé de blocage est passée dans l‟un des
premiers anneaux de la chaîne afin de limiter l‟écartement des pieds, la tête
et la queue sont maintenues dans une extension aussi grande que possible.
La plate-longe est doucement dégagée puis fixée à l‟un des sabots
antérieurs qu‟on libère de son entravon et qu‟on amène de force au ras du
sol vers l‟avant de l‟animal, afin d‟empêcher celui-ci de s‟arc-bouter sur ses
quatre entravons dans un effort symétrique qui lui ferait risquer la Fracture
de la colonne vertébrale.
Au cours de l‟opération, le vétérinaire ordonne les mesures de position
nécessaires à son intervention.
En fin d‟opération, la vis du premier entravon est dévissée, la platelonge et le lac sont ainsi libérés et doucement retirés, les entravons sont
enlevés en prenant soin de rester en dehors des réactions du cheval, la
capote est débouclée. La queue est ensuite lâchée, la tête et l‟encolure sont
tirées et au besoin poussées vers le haut, quelques gifles sont s‟il le Faut
administrées sur les oreilles, et le cheval se relève de lui-même. S‟il est
encore endormi, il est de même désentravé et simplement surveillé en
attendant qu‟il se relève après une période de réveil et de mouvements
désordonnés. Dans les deux cas il est bouchonné, séché et soutenu pour le
ramener dans un box généreusement garni de litière.
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Entravon à vis
Couchage du cheval
Autres procédés: Ils sont utiles s‟il s‟agit d‟un sujet trop fluet pour
pouvoir porter des entravons.
a) Méthode française: une première plate-longe fixe les deux paturons
antérieurs puis est amenée vers l‟arrière entre les membres postérieurs. Une
deuxième plate-longe fixe les deux paturons postérieurs puis est amenée
vers l‟avant entre les membres antérieurs. Une troisième plate-longe est
passée comme précédemment en ceinture puis tendue de côté.
Simultanément tendues, les trois plates-longes déséquilibrent l‟animal
et le forcent à se coucher sur le côté, après quoi on noue ensemble les deux
premières et on supprime la troisième. Le reste du couchage et du relever se
passe dans les mêmes conditions que plus haut.
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Méthode française sans entravons
b) Méthode américaine: une première plate-longe est nouée lâchement
autour de l‟encolure, passée sous l‟un des paturons postérieurs qu‟on aura
entouré d‟un gros matelassage elle est ramenée vers l‟avant pour soulever
le pied de 40 à 50 cm puis elle est nouée à sa partie qui entoure l‟encolure.
Une deuxième plate-longe est attachée à la première au niveau de l‟encolure,
passée sous l‟autre postérieur dûment matelassé au préalable, ramenée en
avant pour coulisser autour de la première sur l‟autre face de l‟encolure elle
est progressivement tendue jusqu‟à ce que le cheval prenne la position du
chien assis et dès ce moment elle est attachée à la plate-longe d‟encolure.
Ceci fait, il suffit de saisir la tête du cheval et de l‟abaisser de force pour
que l‟animal se couche de tout son long. Tandis qu‟un aide la maintient au
sol, le maréchal-ferrant attache l‟un à l‟autre l‟antérieur et le postérieur d‟un
même côté au moyen d‟une cordelette, puis il sait de même pour l‟autre côté
avec une deuxième cordelette. Pour permettre au cheval de se relever, les
deux cordelettes puis la plate-longe d‟encolure sont tour à tour dénouées.
L‟animal s‟étant relevé, on lui lève un antérieur et on le débarrasse de tous
ses liens.
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Méthode américaine sans entravons
2. Les injections
Les médicaments destinés aux grands animaux sont de plus en plus
administrés par injection. Comparativement à la prise par la bouche,
l‟efficacité est plus sûre, l‟absorption est obligatoire, le médicament agit plus
vite, la répartition est plus égale dans le corps, le procédé est plus facile.
Il existe trois sortes d‟injections sous-cutanée, intramusculaire et
intraveineuse.
2.1 Précautions communes
Sans couper les poils, lisser la peau avec une gaze imbibée d‟alcool pour
aseptiser le lieu d‟injection avant de planter l‟aiguille.
Si la solution est contenue dans un flacon de plusieurs doses fermé au
caoutchouc, frotter le bouchon avec une gaze imbibée d‟alcool, le traverser
avec l‟aiguille adaptée à la seringue, pousser le piston jusqu‟à la graduation
voulue, puis le laisser remonter de lui-même en aspirant la solution. Retirer
la seringue avec l‟aiguille.
La stérilité des aiguilles et des seringues à injection est d‟une
importance capitale non seulement le défaut de stérilisation peut provoquer
des phlébites, des abcès et des nécroses musculaires, mais encore il peut
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disséminer dans tout un élevage des maladies telles que l‟anémie
infectieuse du cheval par exemple.
2.2 Injection sous-cutanée
Sur une face de l‟encolure ou, de préférence au niveau du poitrail, faire
un pli de la peau entre le pouce et l‟index gauches. Avec la main droite,
enfoncer l‟aiguille à la base de ce pli, monter l‟aiguille sur la seringue
chargée de la solution à injecter, pousser le piston. Retirer ensuite l‟aiguille
et la seringue, tamponner avec une gaze imbibée d‟alcool. Changer
d‟emplacement s‟il faut renouveler l‟injection. La solution injectée forme sous
la peau un petit amas qui disparaît par passage dans le sang circulant à
son niveau.
2.3 Injection intramusculaire
De préférence dans les muscles du poitrail, implanter l‟aiguille
brusquement, profondément, perpendiculairement à la peau tendue entre le
pouce et l‟index gauches. Pousser le piston comme précédemment mais avec
plus de force. Retirer l‟aiguille et la seringue en appuyant fortement les
doigts gauches sur la zone d‟implantation.
2.4 Injection intraveineuse
En pressant le pouce gauche contre la gouttière jugulaire on bloque la
circulation qui va gonfler la veine en quelques secondes. Prendre l‟aiguille
entre le pouce et l‟index droits, l‟enfoncer d‟un même coup sous la peau et
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dans la veine, laisser couler un peu de sang pour être sûr de sa bonne
implantation. Adapter la seringue, aspirer un peu de sang, débloquer la
veine tout en poussant lentement le piston. La seringue s‟étant vidée, retirer
l‟aiguille en même temps que la seringue. Lisser le poil avec une gaze
imbibée d‟alcool.
3. Hémostase
Assurer une hémostase, c‟est arrêter le sang qui s‟écoule d‟une plaie ou
d‟un vaisseau sanguin rupturé.
Le sang s‟échappe d‟une artère rupturée par saccades avec une couleur
rouge intense; il s‟écoule d‟une veine sous la forme d‟une nappe
d‟inondation rouge sombre. Dans les deux cas, il importe d‟arrêter au plus
vite l‟hémorragie en appliquant un garrot ou en exécutant une ligature.
Le Garrot : Autour d‟une extrémité qui saigne, serrer un garrot
d‟Esmarck, un tube de caoutchouc ou même un lien de fortune avec bâton
de serrage, qu‟on installe un peu plus haut que la plaie. Ne pas laisser en
place plus d‟une ou deux heures, durée qui permet de traiter plus
définitivement l‟accident.
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Ligature: Comprimer très fortement la plaie, relâcher et repérer
l‟endroit d‟où le sang s‟écoule; pincer cet endroit avec la pince hémostatique,
recommencer si le sang continue à couler. Dès que s‟arrête la principale
hémorragie, soulever doucement la pince en même temps que le vaisseau
qui s‟allonge alors en pédicule, entourer ce dernier avec un fil placé entre les
chairs et le bout de la pince, serrer et nouer le fil, enlever la pince,
tamponner à la teinture d‟iode.
4. Pansement et bandage
4.1 Matériels de pansement
 Paquets de coton hydrophile ou de coton cardé réservé aux
rembourrages et n‟absorbant pas l‟humidité;
 gaze à pansement en compresses ou en nappes;
 compresses de tulle gras, qui n‟adhèrent pas aux plaies;
 paquets de filasse de chanvre pour pansements de pieds et
capitonnage de fers à plaques ou à éclisses;
 bandes de gaze ou en crêpe de diverses largeurs;
 ruban de chaterton pour pansements du sabot.
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4.2 Pansements
Les pansements ont pour but de protéger des plaies ou de combattre
l‟inflammation. Les pansements peuvent être secs ou humides.
Pansements sec: Sur une plaie bien nettoyée et saupoudrée de
sulfamides, appliquer une gaze stérilisée ou un tulle gras, puis une ou
plusieurs couches de coton hydrophile, ensuite une ou deux bandes
déroulées en remontant de bas en haut contrairement au sens de l‟apport
de sang venu du coeur, et en laissant déborder une faible épaisseur de
coton aux deux extrémités du bandage.
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Enlever le pansement au bout de 7 à 8 jours si tout reste normal.
Surveiller pendant ce temps la température et si les alentours du pansement
se tuméfient.
Ce pansement classique est de plus en plus fréquemment remplacé par
l‟application de tissus ou de bandes adhésifs tout préparés.
S‟il s‟agit d‟un pansement de la partie haute d‟un membre, l‟échafauder
sur un ou deux premiers bandages de support.
Pansement humide: Sur un territoire douloureux et déformé par
l‟oedème sans qu‟il y ait trace de blessure de la peau, le pansement humide
sert à adoucir la souffrance et à refroidir la zone congestionnée, en cas
d‟entorse par exemple.
Appliquer une épaisse couche de coton hydrophile puis des bandes
déroulées comme plus haut. Vaseliner les articulations situées plus bas que
le pansement afin que l‟humidité qui va s‟en écouler ne provoque pas de
crevasses. Maintenir le pansement constamment humide par des douches
en pluie ou des arrosages fréquents à l‟eau froide, pure ou additionnée
d‟acétate de plomb
à 20 g par litre. Continuer le traitement jusqu‟à
disparition de l‟engorgement.
5. Révulsion
Pratiquer une révulsion, c‟est provoquer délibérément une inflammation
destinée à contre-battre celle créée par l‟infection ou l‟altération intérieure
des tissus. Le médicament, appelé révulsif, peut être liquide ou pâteux.
Révulsifs liquides : Tous à base de substances irritantes, ils sont
connus dans la pratique sous le nom d‟embrocations, de blisters ou de feux
liquides. Principalement utilisés en cas de distension (tendons chauffés,
entorses etc.), ou de déformations commençantes (mollettes et vessigons,
formes, hygroma du genou etc.), l‟essentiel est de savoir comment les
appliquer correctement.
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Agiter le contenant, y tremper un pinceau un peu dur, badigeonner
simplement sans qu‟on ait coupé les poils. Reprendre le traitement une ou
deux fois à intervalle de 15 jours s‟il n‟a amené aucune amélioration.
Révulsifs pâteux: Très nombreux également, leur forme habituelle est
l‟onguent vésicatoire. Le traitement est appliqué comme suit :
Couper les poils, entourer de vaseline le secteur à traiter. Avec une
spatule, y étaler une fine couche d‟onguent. Vaseliner le pli des articulations
situées plus bas, de même que la face interne du membre opposé s‟il risque
de se brûler au contact de la friction. Mettre un collier à chapelet, attacher
court. Au bout de 8 jours, la peau s‟étant couverte de cloques suintantes
puis de croûtes sèches et écailleuses, l‟enduire de vaseline et attendre que
les croûtes tombent d‟elles-mêmes.
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