A partir de quel niveau de loyer le « Borloo ancien
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A partir de quel niveau de loyer le « Borloo ancien
STRATÉGIE PATRIMONIALE ROBIEN ET BORLOO, COPIES CORRIGÉES ●●● culaire (voir tableau, p. 27). La surface maximale qui peut être retenue pour l’application du loyer dérogatoire est de 90 m2 de surface habitable fiscale. Pour autant, tels qu’ils sont prévus au niveau national, le découpage du territoire en trois zones (A,B,C) et le plafonnement des loyers sont trop sommaires pour que le dispositif « Borloo ancien » se révèle un régulateur efficace du marché locatif. La comparaison des loyers plafonds du « Borloo ancien » et des loyers de marché à la relocation (source Olap) révèle la même situation que pour le neuf : les loyers plafonds sont loin d’être inférieurs aux loyers de marché. Dans les grandes agglomérations de province (zone B), seuls les studios ont effectivement un loyer de marché plus cher que le plafond « Borloo ancien » intermédiaire. Les deux-pièces et plus se louent, partout, à moins de 10,68 €/m2 par mois, plafond du dispositif. Même les plafonds du « Borloo social » se montrent supérieurs aux loyers de relocation pour les grandes surfaces, de type quatre et cinq pièces. En revanche, conformément à ce qui était annoncé, les plafonds de la version très sociale sont bel et bien plus bas que les loyers de marché, quelle que soit la surface. En région parisienne, le bilan est plus mitigé. Les plafonds du « Borloo social » sont certes contraignants. Mais ce n’est pas le cas pour la version intermédiaire. En petite et grande couronne, le plafond imposé (16,35 €/m2) est supérieur au loyer moyen de relocation des deux-pièces et plus. Ce n’est qu’à Paris que les plafonds du « Borloo ancien », même intermédiaires, sont contraignants quelle que soit la surface. Reste à savoir si les délégations de l’Anah profiteront réellement de la possibilité qui leur est donnée d’adapter les plafonds aux réalités du marché. Pour l’heure, s’agissant des loyers intermédiaires, l’Anah se contente d’appliquer le barème de référence, mais assure veiller à faire respecter l’obligation de placer le loyer à un niveau inférieur à cette grille. Concernant la possibilité de déroger aux loyers sociaux et très sociaux, « cette mesure n’est pas encore stabilisée et fait l’objet d’arbitrages. La circulaire loyer de juillet 2007 de la DGUHC (Direction générale de l’’urbanisme, de l’habitat etr de la construction, ndlr) devrait préciser la conduite à tenir pour l’application du loyer dérogatoire » ●●● A partir de quel niveau de loyer le « Borloo ancien » est-il intéressant pour l'investisseur en loyer « intermédiaire » sans travaux ? En zone A, le conventionnement est financièrement acceptable pour le bailleur jusqu’à un loyer de marché de 19 €/m2 s’il est imposé à 40 % ; 18 €/m2 à 30 % et 16,7 €/m2 à 14 %. Situation de l'investissement Zone A* Zone B Zone C TMI à 14 % 16,7 €/m2 11 €/m2 7,9 €/m2 *Vir les pages « Indices» Exemple Le bailleur loue un logement de 60 m2 en zone A, au loyer de marché de 17 €/m2. Son taux marginal d’imposition est de 40 %. Les charges représentent 20 % du loyer brut. Avant conventionnement, le loyer brut annuel s’élève à 12 440 € et le loyer net à 9 952 €. L’impôt sur les revenus fonciers se monte à 9 952 € x 40 % = 3 980 €. Après conventionnement au régime intermédiaire, le loyer est ramené à 15,9 €/m2 (plafond 32 • LE PARTICULIER immobilier • n° 231 • mai 2007 TMI à 30 % 18 €/m2 11,7 €/m2 8,5 €/m2 TMI à 40 % 19 €/m2 12,5 €/m2 9 €/m2 Source Anil de la zone). Le nouveau loyer brut annuel sera de 11 448 € et le loyer net de 9 158 €, soit une perte de 794 €. La déduction forfaitaire sera de 11 448 € x 30 % = 3 434 €. Le revenu foncier imposable se montera à 9 158 € – 3 434 € = 5 724 € et l’impôt sur les revenus fonciers à 5 724 x 40 % = 2 290 €. L’impôt aura donc diminué de 1 690 €. Bilan financier du conventionnement pour le bailleur (gain en impôt – perte de loyer) = 896 € (1 690 € – 794), soit 7 % du loyer brut.