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Transcription

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présente
sonotone
une exposition de
babeth rambault
Vernissage le samedi 7 octobre à partir de 19h
exposition jusqu’au 4 novembre 2006
du mardi au samedi de 16H à 19H et sur rdv.
avec le concours du programme de production de Zebra 3 / Buy-Sellf
91-93 rue de Marmande
33800 Bordeaux Nansouty
05 56 94 78 62 / 06 84 69 12 70
[email protected] www.asuivre.fr
L’exagération remplace assez bien l’imagination.
Admettons.
Sonotone serait justement un petit appareil qui amplifierait le malentendu.
À commencer par un jeu, tétris, genre terrain vague psychologique qui monte vite en panique architecturale.
Après, au balcon, vue imprenable sur l’élémentaire. Si c’est pas du luxe !
Entre, il y a ce qui me pend au nez pour dire les corps, les mouvements des mots, les régressions.
Babeth Rambault
Étoiles filantes - 2005
Lit de pulls pour chambre froide - 2004
Babeth Rambault aime raconter des histoires qui s’inscrivent dans quelque chose en train de se faire et que
nous ne pouvons saisir sans accepter de s’associer au mouvement. Des histoires, c’est-à-dire des moments
qui s’enchaînent entre eux, des événements qui se disposent dans la durée et facilitent la transfusion du réel
dans l’imaginaire, de l’imaginaire dans le réel. Il ne sert à rien de vouloir canaliser, contrôler. L’expérience n’est
pas ici un constat, c’est une manière de devenir. Il faut donc tout simplement additionner pour provoquer et
provoquer pour additionner. C’est pour des raisons événementielles que l’histoire devient à chaque fois non
seulement possible, mais encore nécessaire. Il ne saurait y avoir de fragments narratifs ou de moments vécus
ou inventé sans le dégagement d’événements en train de se produire, ni sans que le travail de diagnostic soit
en même temps le moyen de convoquer, mais aussi de prolonger ces événements. Il ne faut mésestimer aucun
détail et être résolument attentif au mouvement qui les produit. Babeth Rambault donne des indices en faisant
des signes, des figures et des images, en fabriquant un ours à l’aide de couvertures, ou en introduisant le motif
floral d’une poche plastique dans un paysage.
Ces indices sont autant d’aventures singulières qui tracent des lignes, des directions, et doivent être saisies
comme des propositions de décryptage d’un enchaînement général impossible à cerner dans une représentation définitive car, en fait, chacune de ces aventures échappe à sa propre résolution. Le jeu décide ainsi d’une
trajectoire et il faudra en accepter le dénouement. Quelque chose s’enclenche inexorablement et l’artifice
consiste à prêter aux apparences la solidité d’un point d’ancrage. On y sent la tentative de formuler et de
préciser des noyaux conceptuels qui poussent la réflexion vers des franges où la perception du réel et de sa
représentation commence à s’expliciter de manière différente. Quelque chose disparaît ici, apparaît là, sans que
nous puissions en pointer les limites. Les gestes les plus anodins se révèlent hautement menaçants. La trajectoire, sur son passage, ne laisse rien intact. Tout bascule, chute, se renverse, sans possibilité de se dérober.
On peut alors craindre la balle qui pourrait jaillir de la main imitant un revolver, le réveil de l’ours, la jointure
d’un paysage avec sa doublure et l’appréhension soudaine d’un instant où se résumerait la vie. On peut aussi
constater l’étendue des dégâts suite à l’effondrement d’un plafond imbibé par le goutte-à-goutte d’un robinet
mal fermé. Tout est mystérieusement et dangereusement lié. Tout dépend de la même capacité d’imbrication
d’événements et de leurs causes. Car la trajectoire est indissociable de sa cible. Il faut considérer le désastre
comme la conséquence de ces petits riens, de ces actes insignifiants, de ces entailles dans la masse compacte
du quotidien dont on aurait grand tort de négliger les effets.
Didier Arnaudet - 2002
L’ensorcellement du texte.
On se passerait volontiers de l’informe si l’expression brutale de notre émotivité ne s’était pas écrasée sur la
stupeur d’une visibilité désormais déclarée. En émergeant, la conscience extirpa l’espèce humaine d’un berceau où
elle demeurait en toutes choses et où toutes choses demeuraient en elle ; et aujourd’hui encore, parce que le corps
réclame une histoire naturelle que la raison lui refuse, nous perpétuons une mélancolie de l’immersion, un désir
régressif d’embrasser à nouveau un syncrétisme déchu.
L’écriture a initié la réflexivité et séparée le monde concret du monde invisible. Ainsi, dorénavant, toute tentation
pour l’informe est une lutte contre les conventions de la rhétorique et de ses usages. Résister à l’empire du
raisonnement qui s’exprime le plus souvent par mots d’ordre n’est pas du ressort de la thèse mais bel et bien un
exercice manuel. Il n’y a que les mains et leur vocabulaire (couper, plier, renverser, etc) pour tordre des signes dans
l’espace du concret afin de renvoyer leur visibilité à une source opaque et mystérieuse.
Cet éreintement de l’espace concret par la torsion manuelle de ses signes pour les projeter dans un espace
informel s’appelle magie : de la prestidigitation à la sorcellerie, en passant par la cartomancie, le spiritisme, etc.
Car la magie est l’espace du lien par excellence. Elle est l’ennemi de tout ce qui segmente, de ce qui sépare.
Enfantine ou folle, elle déclare une toute puissance de la pensée, capable de relier des énergies que la science
moderne a maintenant scindées. Elle est une variation sur le principe de causalité, de réaction en chaîne, à
l’extrémité de laquelle se situe la démence, la destruction même du socle sur lequel repose la pensée.
C’est pourquoi la magie meurt dans et par le langage et que c’est par le langage aussi qu’elle peut renaître.
En ce sens, le travail de Babeth Rambault retourne de la magie. Il ne vise pas à produire du merveilleux ou de
l’insolite, mais à instaurer un rapport de causalité intégral entre des actes signifiants, lisibles et des conséquences
fantastiques. Il vise à faire imploser le discret logos pour le rendre à l’indicible continu.
Dans son livre « Détournement d’écriture », Michel Thévoz écrit :
« Tout individu épris de parole vive se trouve affronté au dilemme de l’autisme et de la stéréotypie, entre lesquels il
n’y a sûrement pas de voie moyenne ».
Il semble que se soit dans ce dilemme que se situe le travail de Babeth Rambault. Car, en somme, dans chacune
de ses pièces, la main passe allègrement du monde régulier et virtuose de la danse, de l’identification des signes
aux secousses tétaniques et décousus de la transe qui les détruit et rend leur saisissement impossible. Telle une
nuisance contre la main mise des démonstrations sur ce qui lie, une tentative de réintroduire le corps dans le texte,
son émotivité, sa violence, son insatiable désir d’expression.
Guillaume Pinard 2003
Mon savon - 2005
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2006
Sonotone, À suivre…, lieu de diffusion d’art-contemporain, Bordeaux .
En-cas, galerie associative Artem, Quimper.
2003
Fr66 magasin d’aménagement éditeur, Paris.
Es bu mo, galerie du Triangle, Bordeaux.
bottes en caoutchoucs crottées d’une
paire de santiags, sculpture : bottes en
caoutchoucs et terre glaise. 2006
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2006
Fr66 magasin d’aménagement éditeur, paris.
Krug Center avec le collectif Vous êtes ici à Duzhdovnitsa, Bulgarie.
Château Bastor-la montagne avec le collectif vous êtes ici.
Dressing-room, le BBB centre régional d’initiation pour l’art contemporain, Toulouse.
2004
Et persée érotise ces épois , À suivre…, lieu d’art, Bordeaux.
Buysellf, Ateliers Boisson de la ville de Marseille.
Parfait, galerie du Triangle, Bordeaux.
Dessin au détail, Bordeaux.
2003
Import export, Buy-sellf, Quartiers éphémère, Montréal.
Un trou noir comme d’habitude, librairie « l’Olympique »,
Bordeaux, expo 2 temps, 3 mouvements, collectif vousêtesici.
Cantou, galerie associative Tohu-Bohu , Marseille.
Lick the window, Buysellf, Atlanta college (USA) of art gallery.
2002
Con-con et Sheila, Logoscope, Monaco.
Association Pollen, artistes en résidence, Monflanquin.
Collectif Vous êtes ici, St Germain d’Esteuil.
2001
Studio Open, Stroud Valley (GB).
2000
L’art prends l’air, château Robillard, St Andrée de Cubzac.
1999
Collectif Vousêtesici, gare routière de Périgueux.
1998
J’aurais fait autrement, galerie du CAPCMusée.
1997
Collectif Vous êtes ici,7 rue Videau, Bordeaux.
Local à vendre, collectif Vous êtes ici rue Paul-Louis Land, Bordeaux.
1996
Galerie ARTEFACT, mail-art Prummern (ALL).
DIFFUSION
2005
Dipsomania, programmation de put some dirt , l’auditorium des abattoirs, Toulouse.
Nocturnes du festival tendance 2005, CAPCMusée, Bordeaux.
2004
Soirée mire couleur, Forum Grimaldi, Monaco.
2003
Soirée chez l’ambassadeur, diffusion vidéo, Logoscope, Monaco.
EDITIONS
2003
Allo, Hercule Poirot ? affiche de poésie, association bleu du ciel.
2002
Catalogue de la résidence à Monflanquin.
2000
Dyslexie avec Alice Keller aux éditions “attente”.
1999
ICI catalogue Vous êtesi ci.
RESIDENCE
2002
Atelier résidences de Monflanquin (Association pollen)
Clope, animation boucle, 2006
Pour consulter des documents sur le travail de Babeth Rambault cliquer sur les liens ci-dessous
(internet explorer)
<http://v.e.i.free.fr/StGfr/BR/Babteh%20Rambault%20INS.html>
<http://v.e.i.free.fr/HC/BR/Babeth%20Rambault01.html>
<http://www.asuivre.fr/expos/05EPECE/ep.htm>
<http://v.e.i.free.fr/BG/index.htm>
est un lieu de création, de production et de diffusion d’art contemporain allié à un service éducatif et culturel.
Au-delà des expositions proposées, sont organisés des visites, des conférences, des rencontres avec des artistes, et des ateliers permettant au public d’appréhender la diversité des pratiques et des modes d’intervention
actuels.
Ce projet, initié par des artistes engagés dans la création contemporaine, répond à la volonté d’articuler les
différents champs d’expérience liés aux enjeux de l’art aujourd’hui. Composée d’un espace d’exposition, d’une
structure pédagogique, de studios techniques et d’un atelier d’artistes, A suivre... est un lieu pluriel qui favorise
le croisement des pratiques et des personnes. Ce lieu a pour vocation d’accueillir la création
émergeante, de réfléchir sur les modalités de l’exposition et de repenser les rapports avec le public. Les ateliers
de pratique proposés sont prétexte à de multiples expérimentations et impliquent enfants, adolescents et adultes dans une démarche créative.L’atelier d’artistes, véritable laboratoire de recherche, ainsi que l’organisation
ponctuelle d’événements insufflent une dynamique et rythment la vie du lieu.
Par la diversification de ses activités, cette structure se veut un espace de culture et de rencontres, partenaire de
la vie locale, ainsi qu’une plate-forme d’échanges intellectuels, artistiques et sociaux.