Le consul, un médiateur au sein du Grand Genève
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Le consul, un médiateur au sein du Grand Genève
22 Grand Genève Tribune de Genève | Mercredi 9 décembre 2015 Interview Le consul, un médiateur au sein du Grand Genève En fonction à Genève depuis deux ans, la Française Odile Soupison revient sur son rôle, notamment dans les relations transfrontalières 145 000 Soit le nombre d’inscrits au consulat de France à Genève. Ledit consulat regroupe les six cantons romands de Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud. Dans ce dernier canton, le nombre d’inscrits atteint 56 000. déral, chaque consul est, de fait, un relais de l’ambassade sur le terrain. Les six cantons romands qui dépendent du consulat à Genève constituent «un pays dans un pays». Tout comme les vingt cantons dont mon homologue à Zurich a la charge. Dans ce contexte, le consul doit faire remonter les informations à Berne. de manière non exhaustive. En plus de la délivrance de services publics, l’une des plus importantes est la protection des ressortissants français dans le pays d’accueil. En Suisse, nous pouvons faire confiance aux autorités locales pour gérer une crise. Nous venons en appui, principalement dans un rôle d’informations et de renseignements. Qui plus est, vous êtes à la tête du consulat de France le plus important de l’étranger. C’est le cas en termes de communauté française sur place. Le consulat de Genève compte 145 000 inscrits, dont 48 000 environ à Genève et 56 000 dans le canton de Vaud. En revanche, le consulat général de France à Londres a plus d’effectifs en termes d’employés. Le pays n’étant pas dans Schengen, son service visas est en effet plus actif. On vous a aussi beaucoup vue suite aux attentats de Paris, contre «Charlie Hebdo» en janvier puis le 13 novembre. Pourquoi? Il est important que le consulat soit présent dans ces moments-là, vis-à-vis de la communauté française mais aussi de la population locale. Ces attentats ont suscité l’effroi et ont entraîné des rassemblements, notamment à Genève. Il faut que l’on témoigne de la reconnaissance de la France à cet élan de solidarité, à cette défense des valeurs fondamentales. C’est ainsi que je me suis retrouvée en janvier avec 2000 personnes au pied du consulat. La police m’a alors prêté son mégaphone afin que je puisse les remercier de leur soutien. L’administratif constitue-t-il l’essentiel des tâches du consulat? C’est l’un des aspects. Pour comprendre le rôle du consul, il faut revenir à la Convention de Vienne de 1963, qui énumère ses missions Y a-t-il d’autres spécificités? Ce poste n’a pas la réputation d’être «léger». Dans un pays fé- Les douaniers français attendent les renforts promis Quelle était la situation avant les attentats de Paris? Ce qui était dans les tiroirs pour les douanes du Léman, c’est la suppression de la brigade d’Annemasse, de Gex mais aussi de Cluses. Le processus a en réalité commencé il y a une quinzaine d’anContrôle qualité Pierre Zumwald Directeur général Rentes genevoises Alain Court Délégué interrégional Force ouvrière douanes nées avec le non-renouvellement des agents qui partent à la retraite. Tout ceci s’inscrit dans le Projet Stratégique Douane 2018. Ce dernier prévoyait la suppression de 230 postes de douaniers en 2016. Les attentats du 13 novembre ont-ils changé la donne? Oui. Mais pas à la hauteur de ce que l’on a entendu. Quelques jours plus tard, le président de la République francaise a annoncé la création de 1000 postes de douaniers. La réalité est différente. C’est-à-dire? Le 2 décembre, notre ministre de tutelle, le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, nous a annoncé la création de 250 postes en 2016 et 250 en 2017. On ne va pas se plaindre de l’arrivée de renforts car on en a besoin mais on est déçu par rapport à l’annonce présidentielle. les équipements nécessaires afin d’assurer la mission «immigration-sécurité» que le gouvernement nous a confiée. Par ailleurs, on nous a promis qu’il n’y aurait pas de restructuration (et donc pas de fermeture de brigade) durant l’état d’urgence. Qu’en sera-t-il dans le bassin lémanique? On ne le sait pas pour le moment. On doit attendre que notre direction générale ventile ces créations de postes sur l’ensemble du territoire. Cela devrait se faire en janvier. Puis, il faudra attendre l’été pour voir les renforts arriver car le processus de recrutement est assez long. Ces mesures sont-elles suffisantes sur le terrain? On sert notre pays du mieux que l’on peut. On est en sous-effectif. On fait le maximum avec ce que l’on a. Tout le monde est mobilisé. Y a-t-il eu d’autres mesures? Oui. Une enveloppe budgétaire de 30 millions d’euros a été débloquée pour améliorer le matériel et Le tout face à un trafic pendulaire conséquent? C’est certain. Mais les collègues sont habitués. Ils procèdent aux contrôles quand ceux-ci doivent être faits. Le but n’est pas d’empêcher les frontaliers d’aller travailler mais d’assurer leur protection. Propos recueillis par M.P. Tourisme Pays de Gex Pour le bus à haut niveau de service Gex-Ferney DR La consule générale de France à Genève, Odile Soupison, à la résidence consulaire. LUCIEN FORTUNATI Et le consulat dans tout ça? Le rôle du consulat général n’est pas de construire cette région mais c’est, en lien avec l’ambassadeur qui représente l’Etat français vis-à-vis de la Confédération, de regarder avec tous les acteurs comment mettre en adéquation les investissements structurants et la réalité frontalière. Cela doit s’inscrire dans une perspective de long terme, comme l’illustre la mise en place du RER transfrontalier, le CEVA, qui a été décidée il y a déjà plusieurs années. Dans ces dossiers, le consul est un facilitateur, un médiateur. Avec l’état d’urgence proclamé en France, le contrôle à la frontière franco-genevoise s’est renforcé. Et ce alors que, depuis plusieurs années, les effectifs douaniers ont diminué. Une stratégie que dénonce depuis longtemps Alain Court, délégué interrégional Force ouvrière douanes. Qu’en est-il au lendemain des attentats de Paris? Le point. L’invité Léman sans frontière sort une newsletter spéciale Noël. L’association, qui réunit 41 sites franco-suisses de la région du Léman, fait le point sur les marchés de Noël, les animations, les spectacles et les expositions pour les fêtes de fin d’année. Il est possible de s’abonner à la newsletter sur www. leman-sans-frontiere.org M.P. Neydens Le père du Macumba livre ses mémoires 54 Roger Crochet, fondateur du Macumba à Saint-Julien, dévoile ses mémoires Mes Macumbas, comment j’ai magnifié la nuit. Paru aux Editions Favre, le livre sera en vente dès le 10 décembre dans les plus importants magasins Migros de Genève et de France ainsi qu’en librairie. Les bénéfices seront versés à l’association Les bals musette. Des séances de dédicace se tiendront dimanche au Vitam, mercredi 16 à Thoiry, etc. M.P. Soit le nombre de pages d’un livret consacré au pont Manera, qui sort demain. Sous la plume de son président, Jean-Luc Daval, l’association Mémoire et patrimoine fait le point sur l’ouvrage situé à Saint-Julien, datant de 1780. Ce pont doit prochainement être démonté pour laisser place à un barreau routier. Au grand dam de l’association. Celle-ci a remis au maire une pétition ayant récolté un millier de signatures, pour la sauvegarde du pont. M.P. Saute-frontières Boguet ou mobylette Lancez le mot «boguet» à la cantonade dans un environnement de quadras et quinquas et la machine à souvenirs se met en route. «Tu l’avais maquillé, ton boguet?» interroge untel. «J’en avais un orange que mon frère m’avait offert.» Un autre poursuit: «Moi, j’avais travaillé deux étés de suite pour me payer mon boguet bleu.» Dialogue impensable côté français, où le moyen de locomotion de cette génération était la mobylette ou «mob». Rien à voir enfin avec Humphrey Bogart, dit Bogey, qui avait peut-être un boguet cela dit! M.P. Les travaux devraient débuter l’an prochain. Le bus à haut niveau de service (BHNS) Gex-Ferney pourrait circuler dès 2019. Le temps gagné entre Gex et Ferney atteint 20 minutes. Soulignant le «réel impact sur le territoire», Christophe Bouvier, président de la Communauté de communes du Pays de Gex, affirme que le BHNS «s’inscrit dans un plan bien plus vaste de transports alternatifs porté par l’intercommunalité». M.P. Patrimoine ODILE MEYLAN Mercredi, il y a une semaine, elle vantait les mérites du Périgord auprès de la presse romande. Le lendemain, elle assistait à l’assemblée plénière du Conseil du Léman. Comme c’est le cas depuis son entrée en fonction à la fin d’août 2013, la consule générale de France à Genève, Odile Soupison, est partout où l’on parle de son pays. Elle revient plus en détail sur son rôle dans la région. Le syndicaliste Alain Court fait le point après les attentats de Paris rachat d’années dans le 2e pilier. Dans les deux cas, il s’agira de le faire avant la fin d’année pour en bénéficier sur l’année fiscale en cours, chaque établissement fixant généralement ses propres règles. Nous l’avons déjà évoqué à d’autres occasions que la sortie en capital d’un 3e pilier A ou d’un 2e pilier à l’occasion du départ à la retraite peut faire l’objet en France d’un impôt libératoire à un taux réduit. Là aussi, il s’agit de faire les choses dans les délais et dans le bon ordre. Rappelons également que la prochaine modification de l’imposition à la source pourrait avoir une influence sur les déductions fiscales en Suisse, et par conséquent en France également. Il s’agit d’être vigilant et de se tenir informé. Ne pas laisser passer les délais est une règle importante et se lancer dans une prévoyance comprise et maîtrisée afin de financer sa retraite et/ou protéger ses proches en est une autre. S’intéresser à sa prévoyance en fin d’année est donc une bonne résolution. Une récente étude sur l’utilité de la prévoyance mettait en évidence que parmi les choix proposés, le financement de la retraite était cité 9 fois sur 10, la mise à l’abri de ses proches 5 fois sur 10 et un moyen de payer moins d’impôts 4 fois sur 10. Cette étude mettait également en lumière qu’une personne sur deux se disait insuffisamment informée sur sa prévoyance. Pour le frontalier, la situation est d’autant plus compliquée qu’il est souvent soumis à plusieurs législations. Ce qu’il fait en Suisse a une incidence sur sa situation en France. Il est donc nécessaire d’y voir clair et de faire les bons choix. Certaines formes de prévoyance, telle la prévoyance liée (3e pilier A), permettent sous certaines conditions une déduction des primes payées du revenu imposable. Il en va de même du Marie Prieur En ce moment, le Grand Genève est à la traîne. En tant que consule générale de France à Genève, avez-vous un rôle à jouer dans les relations transfrontalières? C’est un dossier spécifique à ce consulat. Les relations transfrontalières sont une réalité qui n’a pas attendu les intervenants publics pour se constituer. Nous en avons tous conscience. D’ailleurs, le président de la République française, François Hollande, a lui-même déclaré qu’il faisait du Grand Genève un dossier prioritaire, lors de sa visite d’Etat en Suisse en avril dernier. La fin d’année: l’heure des bonnes résolutions