l`édito l`aventure scientifique
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l`édito l`aventure scientifique
1 Physique et art Paroles de physiciennes Attractive la physique Parrains et parrainage La science s’expose aussi Espace contact site web et tente de les comprendre, une science aussi de prédiction dont la vitalité reste éclatante. En un siècle, on est passé de la découverte des atomes à leur manipulation, de la découverte des constituants ultimes de la matière à la connaissance toujours plus profonde de l’univers. La physique nous apprend à observer, expérimenter, douter, raisonner. Elle contribue ainsi à la formation de citoyens responsables. La poursuite de ces actions se fera dans le cadre du réseau Rhône-Alpes des Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI), le plus actif de France. Ceci le sera à condition qu’une politique de développement claire soit définie, partagée par tous les acteurs, financée et évaluée dans ses réalisations. On peut se demander alors si cette politique peut continuer à être partagée entre le niveau national et la région et s’il ne serait pas plus efficace d’en donner la compétence à la seule région, avec les moyens correspondants. Dans l’immédiat, la création du camion de la physique, destiné à être pérennisé comme camion des sciences, et qui devrait démarrer au début 2006 pour une durée de 3 ans, sera un bon test de la capacité des acteurs de la recherche et de la médiation de continuer à travailler ensemble, chacun à sa place et dans son métier. GF et JR l’aventure scientifique Extrait n°2, décembre-janvier 2005 Directeur de l'IUFM de Lyon Zoom sur l’évènement passé L’AMP est en Rhône-Alpes, l’occasion de resserrer les liens entre tous les acteurs engagés dans ou par la physique : chercheurs, enseignants des lycées et universitaires, partenaires des autres disciplines, ingénieurs, médiateurs, jeunes en quête d’orientation, grand public. Le défi reste important : dépasser le cloisonnement des structures et des statuts pour répondre aux problèmes de la société, dans un contexte de concurrence mondiale poussant à l’innovation, alors que paradoxalement les jeunes ont plutôt tendance à se détourner des études scientifiques longues et généralistes, une des sources de cette innovation. Parler de la variété des métiers de la physique, car les physiciens sont loin d’être tous chercheurs ou enseignants. Faire découvrir le rôle de la physique dans d’autres domaines comme la santé (imagerie et thérapie), la musique (synthèse des sons) ou l’art (lumière et couleurs, analyse des œuvres). Rassembler la science et la technologie sur des logiques de projets, particulièrement dans cette région où le poids des formations d’ingénieurs est des plus élevé. Certes, l’année 2005 n’est pas achevée, mais pour chaque événement passé le constat est clair. Oui les jeunes se passionnent pour la physique quand elle est présentée comme ce qu’elle est : une science expérimentale qui présente les phénomènes Faire rimer savoir avec saveur Les organisateurs de l’Année mondiale de la physique ont fait un véritable pari en misant sur le caractère extraordinairement ouvert de l’aventure scientifique et sur la multitude des entrées qu’elle autorise. Et ils ont eu raison. Car, contrairement aux représentations trop répandues, la physique est tout autre chose qu’une science des formules toutes faites et des certitudes définitives. Une histoire faite de tâtonnements et de conflits, de contradictions et de dépassements. Une histoire faite par des hommes et des femmes avides de comprendre, d’appréhender l’univers sans en abolir la richesse. Un regard curieux, intrigué, en quête de nouvelles énigmes à élucider, hésitant avant de conclure, questionnant toute certitude. Une démarche hardie et modeste à la fois embrassant l’immensité du monde et hésitant, pourtant, à le prendre trop vite dans ses filets. Ainsi conçue, la physique est un aliment intellectuel dont nous avons plus que jamais besoin. Pour lutter contre toutes les formes de suffisance. Pour raviver la curiosité dans un monde où les hommes, de plus en plus blasés, préfèrent la surenchère des “effets spéciaux” à l’attention patiente aux mystères des êtres et des choses. Pour faire rimer, à nouveau, “savoir” avec “saveur”. Écoutons les physiciens, regardons leurs yeux briller quand ils s’approchent, doucement, de l’intelligibilité du monde. Ils sont porteurs de cet “esprit d’enfance” si précieux pour l’avenir de l’humanité ! Philippe Meirieu libre opinion L’AMP 2005 de G. Fontaine et J. Remillieux © CCSTI Grenoble Zoom sur l’évènement passé édito : Une physique citoyenne l’édito lettre mensuelle Rhône-Alpes © LPSC NUMÉRO SPÉCIAL FÊTE DE LA SCIENCE l’AMP 2005 Zoom sur l’évènement passé Chaque enseignant du second degré a besoin de mieux connaître “l’autre niveau”, pour conseiller les élèves à bon escient ou pour s’adapter à leurs démarches et savoir-faire effectifs. Les élèves ont besoin de faire un lien entre ce qu’ils apprennent en classe et les applications menées dans les entreprises. Des visites de laboratoires, peuvent leur permettre de porter un regard différent sur le monde inconnu de la recherche et d’oser s’y engager avec une meilleure connaissance de l’ensemble des métiers scientifiques et technologiques. Ils pourront se convaincre que dans les laboratoires c’est plus souvent l’imagination et la créativité que l’on sollicite. Les relations humaines y sont fortement présentes, les études pour y parvenir ne sont pas réservées à une élite et elles ne sont pas plus exigeantes que d’autres. La rencontre de femmes travaillant dans la recherche ou les entreprises devrait encourager des jeunes filles à s’investir dans cette voie. Pascal Ballini et Mireille Barral IA-IPR Sciences physiques et chimiques, Rectorat de Grenoble Jacques Toussaint Chargé de mission Rectorat de Lyon physique et art Extrait n°5, avril 2005 Quand physique et art se confondent Le seul champ disciplinaire de l'acoustique par exemple, associe étroitement chercheurs, ingénieurs architectes (acoustique fondamentale, acoustique © CNRS Photothèque - Emmanuel Perrin Directeur de l’Ecole nationale supérieure des mines, St-Etienne L’AMP 2005 est une occasion parmi d’autres, de permettre aux enseignants du second degré d’ouvrir leur enseignement sur l’extérieur et aux élèves d’élargir leur champ d’investigation au-delà de leurs horizons scolaires habituels. Elle vise à redonner le goût des sciences aux élèves. Cette manifestation, ponctuelle, est une étape dans un dispositif qui doit être durable. Ceci est particulièrement vrai pour l’opération “100 parrains pour 100 classes” qui doit dépasser le cadre strict de l’année 2004-2005. En apportant un lien entre divers dispositifs ou enseignements comme les classes à PAC, les TPE, les IDD, les TIPE et les Olympiades de physique, elle doit constituer une puissante occasion pour revigorer les liens entre le second degré, l’enseignement supérieur et la recherche. A travers ces liens, mieux qu’une connaissance mutuelle, les académies attendent une véritable osmose entre le supérieur / la recherche et l’enseignement secondaire. © F. Mandot Il est plus que jamais nécessaire de réinventer l’école, plus particulièrement nos écoles d’ingénieurs, et de changer l’objectif même de la pédagogie. Continuer à enseigner, avec comme but unique de transmettre des connaissances, n’est plus imaginable, étant donné leur nombre et leur rapide évolution ; le but premier doit être de stimuler la créativité, d’amener l’élève, dès son plus jeune âge à se poser des questions, à “mettre la main à la pâte !” Il doit se transformer en détective, interroger la matière et le réel, tester toutes les solutions, comprendre pourquoi certaines conviennent et d’autres non ! Il doit apprendre aussi à écouter les réponses à ses questions, car c’est le début du respect de l’autre, du doute et donc de la démocratie dont la base est en effet, la vérité, la parole, qui ne dépendent pas du statut de celui qui parle. La formation scientifique, dès l’alphabétisation de l’enfant, lui permettra de ne pas croire les marchands d’illusion, de ne pas céder aux peurs provoquées par des hommes de pouvoir malhonnêtes qui manipulent les médias. Nous connaissons tous les mensonges “vrais” sur le nucléaire, les OGM, le clonage, les races... RG Directeur du Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon* © CCSTI Grenoble RÉINVENTER L’ÉCOLE Le point de vue académique sur AMP Extrait n°1, novembre 2004 Extrait n°4, mars 2005 Contact Robert Germinet © CNRS Photothèque - Richard Lamoureux 2 des salles...) et musiciens (compositeurs interprètes). Le traitement du son en temps réel constitue une avancée considérable pour le musicien mais nécessite une collaboration permanente avec les ingénieurs et les équipes de recherche (développement des logiciels, des systèmes de diffusion). L'ordinateur rend aussi possible d'autres types d'investigations analytiques (micro analyse, unités de sémiotique temporelle...) pour les œuvres relevant tant du domaine de l'écrit que du non écrit, sur l'ensemble des répertoire musicaux. Là encore l'association de “l'assemblée des musiciens” et des chercheurs est requise. Le CNSMD* de Lyon a inscrit cette collaboration science-musique comme composante incontournable du cursus des futurs musiciens professionnels qu'il a pour mission de former. Henri Fourès 3 paroles de physiciennes Zoom sur l’évènement passé Une question posée à Marie-Anne Cognet, doctorante au laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble. Avoir choisi une filière très fortement masculine, en tant que femme, quels arguments avancez-vous dans ce choix ? Pour moi, cette question est dérangeante car je ne vois pas en quoi le fait d'être une femme influe sur le choix de ce métier. Toutes les questions sur la dualité femme/science ou femme/recherche me paraissent être de faux problèmes. Sachez que mon choix pour cette filière provient d'arguments semblables à ceux d'un homme : le goût pour la recherche et plus particulièrement dans ce domaine de la physique qui me passionne vraiment. [email protected] Une question posée à Sylvie Zanier, professeur agrégé au CESIRE Plateforme Optique. Pourquoi vous impliquez autant dans la culture scientifique ? En tant que femme, je me suis d’autant plus sentie obligée de me joindre à cette aventure qu’il m’apparaît capital de montrer aux jeunes filles qu’une carrière dans la physique leur est possible. Moi-même, je n’aurais pas choisi cette voie sans les encouragements d’un ancien prof de physique. © CNRS Photothèque/THALES - RAGUET Hubert Interview Extrait n°2, décembre-janvier 2005 et extrait n°4, mars 2005 [email protected] Eva Pebay-Peyroula, professeur de l'université Joseph Fourier de Grenoble et membre de l’Académie des sciences. L'enseignement, tel qu'il est proposé aujourd'hui, tant dans le supérieur que le secondaire, vous paraît-il donner aux élèves et aux étudiants cette approche interdisciplinaire ? Ce qui me semble important c’est l’ouverture d’esprit qui résulte de la curiosité des élèves ou des étudiants. C’est à l’éducation qu’il revient d’éveiller cette curiosité. Les lycéens des classes scientifiques ont déjà un enseignement qui en approche. À l’université, la curiosité scientifique ne doit pas se perdre mais il faut maintenir un enseignement de spécialité fort. Il me semble que l’aspect interdisciplinaire devrait véritablement prendre sa place à partir de la 5ème année, en master. [email protected] Extrait n°4, mars 2005 OLYMPIADES DE PHYSIQUE : UN GOÛT DE REVENEZ-Y Lors des Olympiades de physique 2005, les académies de RhôneAlpes ont parfaitement tiré leur épingle du jeu, celle de Lyon en particulier. Les deux premiers prix sont revenus en effet à des élèves de première issus du lycée la Côtière à La Bouasse dans l’Ain et du lycée Saint-Michel à Saint-Etienne dans la Loire. Dans la région Rhône-Alpes, 7 groupes avaient été sélectionnés en décembre par des jurys d’universitaires et de professeurs du secondaire, dont 5 sur l’Académie de Lyon et 2 sur celle de Grenoble. Les premiers, élèves de l’Ain, ont mis au point une mesure de vitesse en roller, tandis que les élèves de la Loire ont mis au point une application du principe de Fermat à la course d’orientation en terrain inhomogène. attractive la physique Question posée à Wolfgang Wernsdorfer, chargé de recherche au CNRS, laboratoire Louis Néel de Grenoble, spécialiste de physique quantique. Passer du métier d'électricien en Allemagne à celui de chercheur de rang international en France. Un parcours atypique, n'est-ce pas ? C’est vrai. Sachez qu’en plus, je n'étais pas un bon élève et j'avais préféré une filière professionnelle. J'ai repris des études à l'âge de 19 ans, un hasard de la vie. En Allemagne, il existe une formation spéciale pour préparer le baccalauréat après l'apprentissage d'un métier. Les gens qui reprennent les études sont souvent bons au final. Mon parcours a ensuite été guidé par mon goût de choisir la voie la plus difficile et la volonté de me distinguer des autres. Après trois ans d'étude de physique à l'université de Würzburg, je me suis tourné vers la France quand beaucoup de mes camarades préféraient les EtatsUnis. J'ai intégré l'Ecole normale supérieure de Lyon, à l'âge de 25 ans, comme “élève européen”. Je n'ai trouvé la passion et la vocation pour la recherche que pendant mon deuxième stage, dans un laboratoire grenoblois. C'est à ce moment-là, que j'ai enfin réalisé que mes études allaient me servir et que j'allais tout faire pour devenir chercheur. Ce rêve s'est réalisé, en 1996. Je dois essentiellement d’être resté en France à la structure du CNRS qui nous donne une liberté de recherche unique, même si les salaires y sont bien inférieurs à ceux des chercheurs d’autres pays. WW Rappelons que ces Olympiades, soutenues par les prix Nobel français, tout en donnant une belle image de l’activité scientifique, permettent à des jeunes de mener à bien leur projet d’équipe et de le valoriser. Rendez-vous en 2006, élèves et professeurs pour relever le défi. Bernard Jacquier © CNRS Photothèque - Claude Delhaye Question posée Extrait n°3, février 2005 4 parrains et parrainage pour vous le site web rhône-alpes AMP 2005 http://amp2005.in2p3.fr Réaction de chercheurs encadrant des projets Etre parrain d’une classe, c’est l’occasion de rencontrer de jeunes élèves, fait rare dans nos laboratoires. Quel que fut l’effort, c’est à la fois une belle expérience dont nous tirons une grande satisfaction personnelle. C’est assurément un excellent moyen pour rendre la physique plus attractive auprès des jeunes surtout quand il s’agit de classes éloignées des grands centres de recherche, comme Grenoble ou Lyon. Pour la classe concernée de la Drôme, la vive curiosité des élèves, qui découvraient réellement un autre univers, était révélatrice. Une classe grenobloise n’aurait pas forcément manifesté le même enthousiasme. Le parrainage est certainement à développer loin des grandes villes où les messages forts tels : la physique est partout dans la vie quotidienne, les processus de recherche sont longs, il reste énormément à découvrir, il y a de la place pour vous les jeunes dans le monde de la recherche de demain, passent bien. Du travail reste à fournir pour faciliter les contacts via Internet, par exemple, pour peu que les sites des laboratoires soient améliorés. Peter Fouquet et Thomas Hansen © ILL [email protected] [email protected] © ILL à la lettre Extrait n°8, juin 2005 Chercheurs à l’Institut Laue Langevin abonner la science s’expose aussi • Responsable de la rédaction Jacques Fontès, CNRS Rhône Auvergne • Comité éditorial Myriam Cimala Gérard Chouteau Caroline Develay Claude Esnouf Gérard Fontaine Jacques Fontès Bernard Jacquier Joseph Remillieux Nadia Samba Claire Schlenker Jean-Louis Tholence • Responsable de l’édition Caroline Develay [email protected] • Création anti-cerne - Tél. 04 37 43 15 25 Le concept d'Exposciences importé du Québec en 1985 par “Grenoble” et “Toulouse”, coordonné par le CIRASTI au niveau national, repose sur l'engagement et l'appropriation d'un projet par des jeunes de 3 à 25 ans, dans un cadre scolaire ou associatif. Les domaines abordés touchent aux sciences et techniques comme aux sciences humaines : multimédia, robotique, biologie, énergie, astronomie, histoire, sociologie... La récompense suprême vient quand on passe du projet lui-même à son exposition, sa présentation au public et aux jeunes à qui l’on peut, avec fierté et justesse, expliquer comment s’est construit le projet, comment il a évolué au sein de la classe ou de l’association, comment on a choisi de le présenter avec son professeur ou son animateur, comment enfin, ensemble, on est parvenu à le concrétiser. C’est ce qui se produit tous les deux ans, sur les Ce programme invite les jeunes à s’interroger sur le monde, sur l’environnement, sur leur quotidien pour affiner peu à peu leur esprit critique. Plus que le thème, c’est la démarche de projet et la démarche scientifique qui prévaut. Elle vise à développer chez les jeunes l’esprit d’initiative, le dynamisme, la coopération et le travail d’équipe. différentes Exposciences départementales où l’implication des jeunes est importante. En 2005, à la diversité des projets où la physique a pris une place prépondérante, c’est l’enthousiasme qui prévalait sur les six Exposciences rhônalpines. Et en ce sens, le succès est déjà immense. © CNRS Photothèque - P. Natalini Retrouvez les numéros précédents de question de physique Coordinateur des Exposciences en Rhône-Alpes Extrait n°5, juin 2005 Jean-Luc Parel