a. Le discours de Marceline est très structuré : elle passe
Transcription
a. Le discours de Marceline est très structuré : elle passe
Plan lecture analytique : Extrait 3 LE MARIAGE DE FIGARO de Beaumarchais Analyse de l’acte III, scène 16 ( l. 55-82), de « Bartholo. - Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable ! A Brid’oison. – Elle a, mon-on Dieu ! raison. » Introduction : LECTURE Problématique I : Étudier la stratégie adoptée par Marceline pour défendre la cause des femmes : Problématique II : PLAN : I. Une solide argumentation a. Le discours de Marceline est très structuré : elle passe subtilement de la défense à l’accusation dans sa première tirade. En vous appuyant sur l’observation des pronoms personnels et des expressions nominales, expliquez la progression de son raisonnement. b. Marceline présente une analyse complète de la situation des femmes. Montrez qu’elle se fait l’avocate de l’ensemble des femmes, quelle que soit leur appartenance sociale. c. Pour défendre la cause féminine, Marceline met en avant les inégalités dont elles sont victimes. Repérez-les, et présentez-les en essayant de les classer. II. L’art de l’éloquence et de la persuasion a. Marceline ne se contente pas d’arguments rationnels, elle se montre particulièrement persuasive. Montrez qu’elle maîtrise parfaitement l’art de la rhétorique. Appuyez-vous sur l’analyse des didascalies, des types de phrases et des rythmes. b. En oratrice talentueuse, Marceline sait qu’elle doit conquérir le cœur de son public. Analysez les moments où son discours prend des accents pathétiques. c. Le discours de Marceline tourne à la diatribe quand elle attaque les hommes. Relevez et commentez les procédés polémiques de son réquisitoire. III. Un discours qui convainc les hommes a. Figaro intervient deux fois pour appuyer le jugement de sa mère. Analysez ces répliques et précisez leurs fonctions. b. Marceline monopolise la parole dans ce passage. Proposez une façon de mettre en scène cette répartition inhabituelle de la parole et montrez comment les trois dernières répliques accréditent son propos. CONCLUSION : Les trois questions de l’examinateur Question 1. Comment imaginez-vous le décor de cette scène ? La réponse de l’élève est évidemment assez libre, tout du moins s’il reste fidèle aux didascalies de la fin de l’acte II et du début de l’acte III qui invitent malgré tout à un certain dénuement. Beaumarchais ne semble pas avoir voulu trop meubler l’espace scénique. Il ne mentionne que deux banquettes : chacun des protagonistes du procès a sa place (le fauteuil pour le comte, les sièges pour les juges) mais l’ensemble demeure relativement vide. Le discours de Marceline est d’ailleurs suffisamment dense et virulent pour remplir l’espace. Si l’on tient à souligner la dénonciation, on peut imaginer des marches assez hautes de manière à figurer le fossé qui séparent les différentes parties de la société (les accusés et les juges, les femmes et les hommes dans la scène 16). Question 2. Quelles différences faites-vous entre les verbes « convaincre » et «persuader » ? Dans les deux cas il s’agit de faire en sorte que l’interlocuteur se rallie à la cause du locuteur. Cependant, s’il fait appel à la raison en utilisant un raisonnement logique, reposant sur des faits, des dates, des informations concrètes, objectives et indiscutables, on dira qu’il cherche à convaincre. Différemment, si la stratégie de l’énonciateur consiste à jouer sur les sentiments et les affects (jalousie, chantage, appel à la pitié…), on dira qu’il cherche à persuader. Question 3. Dans leurs mises en scène (photographies reproduites en début d’ouvrage, au verso de la couverture), comment Jean-Pierre Vincent et Sophie Lecarpentier suggèrent-ils l’idée de domination masculine ? La photographie tirée de la mise en scène de Jean-Pierre Vincent représente le comte avec son épouse uniquement, celle tirée de la mise en scène de Sophie Lecarpentier le montre avec la comtesse et Suzanne. Dans ce second cas, l’idée d’agression, plus encore que celle de domination, est suggérée, puisque le comte se situe au-dessus de Suzanne, presque forcée de s’allonger pour éviter d’être écrasée. La position des deux personnages n’est pas sans évoquer une situation de viol. Chez Jean- Pierre Vincent, la comtesse semble souffrante et abattue, un peu avachie dans un fauteuil rigide et inconfortable. Le comte lui tient la main, moins par tendresse que pour signifier, semble-t-il, son emprise sur elle. En effet, il ne se préoccupe pas le moins du monde de son épouse ; la direction de sa main gauche et de son regard laissent d’ailleurs supposer qu’il s’adresse à une tierce personne en tournant le dos à sa femme, attitude peu courtoise.