don de sperme

Transcription

don de sperme
Le vendredi 3 février, nous nous sommes rendues au CECOS (Centre d’Études et de Conservation des Oeufs et du Sperme) de Bordeaux, afin d'approfondir nos connaissances sur « le don de sperme ».
Nous avons été accueillies chaleureusement par Madame Berger, une technicienne de laboratoire et une interne.
La stérilité peut toucher indifféremment les femmes et les hommes, mais les stérilités masculines sont en constante augmentation, et le don de sperme peut permettre d’y remédier.
En 25 ans, plus de 35 000 enfants ont ainsi pu naître en France grâce au don de sperme.
Cependant, depuis quelques années, les CECOS connaissent une pénurie de donneurs. L’offre de gamètes ne permet de répondre à la demande des couples qu’après un long délai d’attente pouvant dépasser un an.
1. Un peu d’histoire.
L’insémination artificielle avec don de sperme (IAD) a un peu plus de 100 ans puisque la première
tentative réussie aux USA, date de 1884. Depuis les années 40, il est possible de congeler les spermatozoïdes sans modifier
leur aptitude à la fécondation, et les premières naissances d’enfants conçus avec spermatozoïdes congelés datent de 1953.
Les CECOS ont été créés en 1973 pour assurer la congélation et la conservation des spermatozoïdes.
La loi sur la bioéthique, en date du 29 juillet 1994, a entériné les principes généraux de fonctionnement des CECOS .
c) Le protocole.
Le recueil de sperme se pratique au laboratoire, par masturbation, après deux ou trois jours d’abstinence sexuelle.
2. La législation.
a) Le principe du don de sperme.
Ce don, comme tous les dons effectués en France, est un don anonyme, bénévole et gratuit. La personne concernée ne connaîtra
pas l’issue de son don, et elle n’aura jamais la possibilité d’avoir un contact avec les enfants nés de ce don, ou avec leurs parents. Les parents et
les enfants n’auront jamais de renseignements la concernant. Elle ne pourra pas faire un don pour un couple de sa connaissance.
Cet acte pourra aussi être proposé à de jeunes personnes devant subir des traitements lourds pouvant entraîner la dégénérescence de leurs spermatozoïdes (chimiothérapie…).
b) Les conditions.
Le donneur masculin doit :
- avoir moins de 45 ans,
- être déjà père d’un enfant,
- avoir l’accord de son épouse ou compagne,
- être en bonne santé,
nota : aucun renseignement n’est demandé sur son niveau d’études, sur son QI, sur sa profession ou sur sa région de résidence.
Il peut contacter le CECOS de son choix.
CABINE DE PRELEVEMENT DE SPERME
Il faudra revenir plusieurs fois, pour constituer le stock de paillettes. Six mois après le dernier don effectué, une nouvelle prise de
sang devra être faite, pour contrôler les examens sérologiques, et vérifier qu’ils sont toujours négatifs. Une fois la série de dons effectuée, le donneur
ne sera plus jamais contacté par le CECOS.
Le nombre de grossesses pouvant provenir d’un don est donc limité. Les spermatozoïdes pourront être conservés dix ans sans que
leur pouvoir fertilisant soit altéré. Les paillettes seront attribuées par l’équipe médicale, à un couple stérile, marié ou pouvant prouver une vie maritale
d’au moins deux ans, en fonction de critères morphologiques et sanguins afin d’attribuer à l’enfant à venir un patrimoine génétique le plus proche de
celui de ses parents. Les paillettes seront remises au praticien qui effectuera l’insémination.
3. Différentes Techniques.
L’IAD : insémination artificielle avec don de sperme.
La démarche se poursuit par :
- une consultation avec un médecin du CECOS, afin de connaître les antécédents familiaux,
- un examen clinique,
- des examens sanguins de dépistage des maladies sexuellement transmissibles (sida, hépatite B et C, syphilis, infections diverses…),
- un caryotype (étude des chromosomes),
-un examen du sperme (spermogramme) associé à un test de congélation.
L’IIUD ; insémination intra-utérine avec don de sperme.
LA FIV-D : fécondation in vitro avec don de sperme.
L’ICSI-D : micro injection in vitro avec don de sperme.
4. Résultats.
L’attente d’une grossesse peut durer plusieurs mois sans que l’on considère pour autant qu’il y ait un problème d’infertilité. A ce jour,
aucune technique d’assistance médicale à la procréation ne permet de dépasser 25 à 30 % de grossesses par tentative. En l’absence d’abandon, le taux
de succès cumulatif après douze cycles de traitements est de 60 à 80 % selon le degré de fertilité féminine.
Après échec de douze cycles, les autres techniques sont envisagées avec des taux de réussite avoisinant les 30 % de chances d’obtenir
une grossesse par tentative.
Si tous les résultats sont bons, le donneur reviendra plusieurs fois au CECOS pour faire quelques dons (limités pour éviter des
risques même improbables de consanguinité), dans le cas contraire, le sperme est détruit écartant toute éventuelle contamination.
Avoir un enfant semble être une chose simple, pourtant les obstacles sont nombreux, voire infranchissables pour certains couples. Ils sont plus de 4000 tous les ans à s’adresser aux 21 CECOS français. Ces
centres d’études et de recherches travaillent aussi à mieux comprendre les mécanismes de la fertilité humaine afin d’améliorer leurs compétences pour mieux répondre à la demande de tous ces couples.
Fanny, Julie, Lucie et Sandie.