Note sur la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique du
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Note sur la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique du
Note sur la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique du Nord Bien que le taux de pauvreté soit relativement bas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), 17 % de la population de cette région vivait avec moins de 2 dollars par jour en 2005. Ce chiffre est similaire à celui enregistré en Amérique latine et dans les Caraïbes, inférieur au taux de l’Asie de l’Est, mais supérieur au taux de l’Europe et l’Asie centrale, ce qui montre la fragilité de l’équilibre social dans de nombreux pays - Figure 1(a). Tendances récentes dans le domaine de la pauvreté Le taux de pauvreté dans la région MENA a reculé pendant la période 1990 à 2005, bien qu’à un rythme plus lent que dans les pays d’Amérique latine et d’Europe. Cependant, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté n’a pas diminué depuis 1990 en raison de la croissance rapide de la population et, en 2005, environ 50 millions de personnes vivaient toujours avec moins de 2 dollars par jour. Des projections basées sur les perspectives macroéconomiques et les données historiques sur la pauvreté montrent que celle-ci continuera à baisser dans la plupart des pays pendant la période 2008 à 2011 (à l’exception notable du Yémen), en grande partie en raison des taux de croissance encore positifs du PIB - figure 2(a). Mais la crise financière devrait ralentir cette progression et, au niveau de la région, on estime que 2,6 millions de personnes supplémentaires tomberont dans la pauvreté à cause de la crise d’ici à 2011. Les obstacles à une réduction de la pauvreté Persistance de la pauvreté. Seule une croissance économique rapide - supérieure à 2 % par habitant – voir la figure 3, (a) peut faire reculer la pauvreté dans la région MENA. Cela est dû à la nature de la pauvreté, qui est concentrée parmi les groupes qui sont les derniers à profiter de la croissance : analphabètes, personnes vivant en milieu rural, familles nombreuses avec beaucoup de personnes à charge. Augmentation des inégalités. La région enregistre une augmentation régulière des inégalités. Cette situation peut avoir de graves répercussions sur la réduction de la pauvreté. La figure 3 montre l’asymétrie des changements de la pauvreté face à une croissance positive et négative du fait que les récessions ont un plus grand effet sur la pauvreté que les périodes de prospérité économique. Ce phénomène s’explique par les changements de distribution préjudiciables aux plus démunis en période de récession. Les inégalités continuent à croître, même à l’issue des périodes de turbulence, en raison de la distribution inégale des gains issus de la croissance. Disparité entre les sexes. Le ralentissement économique peut avoir un plus grand impact sur les femmes, en particulier sur les femmes jeunes entrant sur le marché du travail. Cette situation pourrait constituer un problème important dans la région MENA où les taux de participation des femmes à la main-d’œuvre sont peu élevés : environ 25 % en moyenne, et représenterait une énorme perte d’investissement dans l’éducation des femmes. La crise pourrait également renforcer la tendance vers l’informalisation de l’emploi des femmes dans la région. Protection sociale. L’impact de la crise financière et économique devrait augmenter les pressions sur les mécanismes de protection sociale formels et informels. En 2008, la croissance des envois de fonds s’est ralentie dans la région MENA, affichant une hausse de 8,5 % en 2007 (en dollars) comparée à une hausse moyenne de 16 % par an pour les 5 années précédentes. Ce ralentissement ne devrait pas affecter directement la pauvreté du fait que les envois de fonds sont habituellement destinés à des familles plus aisées, mais il aura des répercussions sur l’équilibre social. Le manque de filets de protection sociale pour protéger les pauvres des effets de la crise est un défi pour les responsables politiques. La technologie permettant de cibler et effectuer des transferts de fonds s’est fortement améliorée ces récentes années. Des barèmes d’évaluation des ressources ont été mis en application dans un certain nombre de pays de la région MENA et ont permis de réaliser des progrès importants via un ciblage plus précis (Jordanie – Fonds d’aide national, Liban – Projet d’aide sociale, Cisjordanie et Gaza – Registre social). Pourtant, leur déploiement est très lent en raison des contraintes politiques. Exemples d’interventions de lutte contre la pauvreté dans la région MENA En Iraq, l’engagement de la Banque s’est traduit par toute une gamme de produits intégrés, notamment l’enquête socio-économique auprès des ménages, la première enquête menée auprès des ménages en Iraq depuis les années 80. La Banque mondiale a réalisé pour la première fois des diagnostics au Yémen liés aux options d’une réforme des subventions et porté les problèmes de la pauvreté à l’attention des décideurs politiques. La Banque collabore avec les autorités en Libye pour mener la toute première analyse jamais réalisée sur l’incidence de la pauvreté et les inégalités. En Algérie, un dialogue a été ouvert sur les problèmes liés à la pauvreté. En Égypte, la Banque a mis à jour l’évaluation de la pauvreté en 2007. Actuellement, la Banque mondiale fournit l’assistance nécessaire au CAPMAS, le Bureau égyptien des statistiques, pour améliorer la qualité de ses enquêtes et ses données. Données 5% de la population de la région MENA vit au-dessous du seuil de pauvreté le plus bas, soit 1,25 dollar par jour, et souffre notamment de malnutrition. Près de 17 % d’Égyptiens, 15 % de Yéménites et 10 % de Marocains ont des niveaux de consommation qui ne dépassent que de 50 centimes le seuil de pauvreté 2 dollars par jour. 2,6 millions de personnes de plus devraient tomber dans la pauvreté à cause de la crise financière d’ici à 2011. 17% des habitants de la région MENA vivaient avec moins de 2 dollars par jour en 2005 Tous les montants en dollars sont des équivalences en dollars U.S. Mars 2010 Pour toute information, veuillez contacter : À Washington : Najat Yamouri, [email protected]