20160310 lettre ADAL - Librairie Jean

Transcription

20160310 lettre ADAL - Librairie Jean
la lettre de l’ADAL
Mars 2016
E
J
dito
e vous parle d'un temps que les moins
de 20 ans…
Souvenez-vous ! 1976 ! Giscard était président
de la République, Barre venait de remplacer Chirac à la tête du gouvernement. La France comptait 360 000 chômeurs. Les personnes licenciées
économiques partaient avec 90% de leur salaire, les salariés partaient en retraite à taux plein
après 37 annuités et demie.
Voilà donc 40 ans qu'une petite bande d'allumés, pour la plupart adhérents au PCF, décidaient de conjuguer leur énergie, leur soif de
partage culturel, leur argent pour monter de
toutes pièces une librairie différente, une librairie qui inscrive son activité dans ce qu'Elsa Triolet avait appelé "la bataille du livre", soutenir le
livre comme outil essentiel d'accès à la connaissance, participant de ce fait à l'émancipation
humaine.
40 ans, une vie ! C'était avant Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande. C'était avant le chômage
de masse, les plans "sociaux", la baisse des salaires, la casse des services publics, Internet, Amazon, le livre numérique…
Sur la centaine de librairies lancées en France
sur un modèle identique, il en reste 4 aujourd'hui, dont la librairie Jean-Jacques Rousseau et
ses 30 m2 de "surface de vente".
Alors ? Cette librairie, on la ferme ?
Combien de fois avons-nous eu à répondre à
cette question ?
Il en a fallu des trésors d'énergie, d'engagement
militant du personnel et d'autres, d'imagination,
de conviction, de solidarités, de funambulisme
40 ans !...et après ?
gestionnaire pour que, 40 ans après, cette librairie soit encore présente, parfaitement implantée dans le paysage chambérien.
Depuis 2001 (15 ans !) l'Association des Amis de
la Librairie Jean-Jacques Rousseau apporte sa
contribution au rayonnement de celle-ci.
En 15 années d'existence ce sont plus de 50 auteurs qui sont venus débattre autour de sujets
de société.
Et quels auteurs !
Paul Ariès, Serge Halimi, Suzan George, Monique et Michel Pinçon-Charlot, Elias Sambar, Gérard Filoche, François Ruffin, Marie-Monique
Robin, Hervé Kempf, Gérard Mordillat... pour ne
citer que les plus connus.
Ce faisant, la librairie Jean-Jacques Rousseau n'a
jamais dévié de ses objectifs originels.
C'est cette activité sans relâche, la réponse de la
librairie à toutes les sollicitations de présence
sur des évènements, la compétence et l'abnégation de ses salarié-e-s, qui font qu'aujourd'hui,
malgré son extrême fragilité, cette librairie existe encore.
Est-il utile de le préciser ? La librairie et l'ADAL
ont besoin du soutien le plus actif possible de
toutes celles et ceux qui sont attaché-e-s aux
valeurs humanistes - hors de la pensée dominante - qu'elles défendent.
Cotiser à l'ADAL constitue une première démarche. Contribuer à la programmation et à la réussite de ses actions en est une autre.
C'est aussi de ce soutien dont la librairie JeanJacques Rousseau a besoin pour atteindre le
demi-siècle.
On compte sur vous...
JPD
Pour FÊTER dignement ces 40 ans, pour en faire un évènement qui compte
nous proposons de constituer un groupe de travail, réflexion et organisation.
Vous avez des idées, des envies ?
Merci de contacter Jean-Pierre Delbonnel au 06 23 17 64 69 – [email protected]
Prochaines rencontres organisées par l’ADAL
mercredi 23 mars à 20h
salle Scarabée
à Chambéry le haut
nous recevons
Emmanuel DRUON
Oui, produire sans détruire, c'est possible!
Diriger une entreprise sans détruire notre environnement ni les
personnes qui y travaillent au prétexte de compétitivité et de
super profits, non seulement cela existe mais ça marche!
C'est ce que démontre Emmanuel DRUON, entrepreneur et concepteur
de l'écolonomie, un ensemble de pratiques qui mêlent l'intérêt pour une
économie bien pensée et le souci de préservation des ressources, qu'elles
proviennent des hommes ou de la nature.
Pour les spectatrices et les spectateurs du film Demain, ce n'est pas un
inconnu. Elles et ils l'ont vu, au sein de l'entreprise Pocheco et de son
équipe de travail, près de Lille.
A l'heure où, à la fois nous déplorons la faillite de l'industrie et avons peur
de ce que peut générer cette même industrie, le témoignage de l'activité
productrice de Pocheco (qui fabrique des enveloppes depuis bientôt 20
ans) nous montre que l'alternative est possible, que des solutions existent pour réconcilier d'une part les femmes et les hommes avec le travail,
d'autre part la production humaine avec l'intérêt de la planète et de son
avenir.
C'est cette conception de la modernité par le principe d'économie circulaire, que nous avons rencontrée dans les deux ouvrages d'Emmanuel
DRUON: Ecolonomie. Entreprendre sans détruire (2016) et Le syndrome
du poisson lune. Un manifeste d'anti-management (2015), tous les deux
édités chez Actes Sud, dans la collection Domaine du possible, qui a suscité dans l'ADAL le désir d'organiser la rencontre de cet auteur avec un
public curieux et amateur d'idées audacieuses!
Quelques scènes d’une vie de précaire consignées par un
apprenti sociologue retournant la domination et l’exploitation par l’écriture.
Mustapha Belhocine est ce qu’on appelle aujourd’hui un
"précaire" : condamné aux contrats courts, il enchaîne des missions d’homme de ménage au pays de Mickey, de manutentionnaire dans un célèbre magasin de meubles ou de "gestionnaire de
flux" chez Pôle Emploi – ce dernier poste consistant à renvoyer
chez eux les impudents chômeurs venus faire leurs réclamations
en direct plutôt que sur Internet.
Armé des mots de Bourdieu, d’un bagout sans faille et de réflexes
réfractaires aux ordres illégitimes, il opère de lucides coups de
sonde dans les bas-fonds de l’exploitation moderne.
Contrairement à Florence Aubenas ou à Günter Wallraff, journalistes s’étant glissés dans la peau de précaires, Belhocine est un précaire par nécessité économique, qui écrit ce qu’il vit pour consigner les cadences, les vexations et la pénibilité, mais aussi faire
éclater le ridicule, jusque dans sa langue, d’une organisation sociale exigeant de ses "castmembers opérationnels et motivés" d’avoir
le "sens du jeu".
mercredi 27 avril à 20h
salle Aimé Mazurat
Maison des associations - Chambéry
nous recevons
Mustapha BELHOCINE
À l’issue d’une dizaine d’années d’inscriptions chaotiques à l’université,
Mustapha Belhocine est titulaire depuis 2012 d’un master de sociologie
à l’EHESS. Il livre ici, à 42 ans, la synthèse de la succession picaresque
des emplois à plein temps qui ont accompagné sa formation d’apprenti
sociologue.
La librairie Jean-Jacques Rousseau sera présente toute la durée du salon
Mon p’tit doigt m’a dit qui se tiendra à la Motte Servolex du 6 au 10 avril 2016,
et l’ADAL y animera des ateliers manuels avec Evelyne ANCENAY
(auteure de livres pour enfants).
Venez découvrir le nouveau site de la librairie
www.librairie-rousseau.com