caraïbe et guyane - Département d`information et de communication

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CARAÏBE ET GUYANE
* La Caraïbe désigne la région; les Caraïbes sont les autochtones, pratiquement disparus, qui habitaient les Petites
Antilles et les côtes voisines.
ON PEUT CONSULTER
COLLECTIF, La Caraïbe au tournant de deux siècles, Paris, CERC – Karthala, 2004, 538 p.
PÉAN Leslie JR et Jacques CHEVRIER (préf.), Haïti : économie politique de la corruption : tome II, L’État
marron (1870-1915), Paris, Maisonneuve et Larose, 2005.
RANCOURT Jacques, Figures d’Haïti : 35 poètes pour notre temps, Paris, Le Temps des cerises, 2005.
WARGNY Christophe, Haïti n’existe pas, « 1804-2004 : deux cents ans de solitude », Paris, Autrement
(Autrement-Frontières), 2004.
WIENER KERNS Fleurimond, Haïti 1804-2004 : le bicentenaire d’une révolution oubliée, Paris, L’Harmattan, 2005.
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
La Caraïbe* regroupe les Grandes et les Petites Antilles ainsi que certaines terres bordant la mer des
Caraïbes; quelques-uns des pays qui la composent, essentiellement d’anciennes colonies créolophones,
font partie de la Francophonie.
Haïti, ex-colonie française, est devenue en 1804 – après la révolte des esclaves – la première
république noire indépendante. Les deux langues officielles sont le français et le créole; le créole
est parlé par tous les Haïtiens, ce qui n’est pas le cas du français. Haïti participe aux Sommets de la
Francophonie.
La Dominique et Sainte-Lucie, voisines de la Martinique et de la Guadeloupe, furent d’abord des
colonies françaises, puis des colonies britanniques à partir de 1763; elles accèdent à l’indépendance
respectivement en 1978 et 1979. Elles ont l’anglais pour langue officielle; le créole à base lexicale
française y est langue d’usage; les deux États participent aux Sommets de la Francophonie.
La Guadeloupe, la Guyane et la Martinique constituent, depuis 1946, des départements français
d’outre-mer ( DOM ); le français y est donc langue officielle, mais on y parle parallèlement le créole.
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C A R A Ï B E E T G U YA N E
DOMINIQUE
Collin GUISTE
Expert en environnement et Coordonnateur
National pour le Changement Climatique
[email protected]
Yves Renard
Consultant indépendant
[email protected].
L’année écoulée a été une année calme sur le
plan politique, une année durant laquelle se
sont consolidés les acquis apportés par les mesures économiques et fiscales du gouvernement
du premier ministre Roosevelt Skerrit, et une année durant laquelle le peuple de la Dominique a
bien démontré son dynamisme culturel, dynamisme dans lequel la langue et la culture créoles
— et donc la Francophonie — occupent une place
de premier plan.
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
POLITIQUE
Comme dans tous les autres pays de la Caraïbe, ce
sont les talk-shows, ces émissions radiophoniques
où tout un chacun peut s’exprimer, qui ont dominé le
paysage politique, et les sujets les plus « chauds »
furent sans nul doute le projet d’installation d’une
raffinerie de pétrole et les relations de plus en plus
étroites entre la Dominique et le Venezuela.
Le seul changement notable au niveau de
la représentation politique a été l’élection de
M. Earl Williams, ancien ministre des Communications, des Travaux publics et du Logement, à
la tête du United Workers Party, le principal parti
d’opposition. Le thème central du budget annuel
2007–2008, tel que décrit dans le discours de
présentation du premier ministre et ministre des
Finances, a été : « Poursuivre notre développement,
avec responsabilité ». Ce budget comprenait un
certain nombre de nouveaux programmes, notamment dans le domaine du logement. La principale
base politique et programmatique de ce budget
est la Stratégie nationale de Croissance et de
Protection sociale récemment formulée en partenariat avec les principaux bailleurs bilatéraux
et multilatéraux.
D’importants progrès ont été réalisés dans
les relations avec les voisins francophones, avec
notamment la signature d’un accord de coopération avec le Conseil Régional de la Guadeloupe
en février 2007, et un accord avec la France pour
faciliter l’accès des Dominicains aux départements
de Guadeloupe et de Martinique sans visa pour
des périodes de courte durée. D’importantes discussions ont aussi eu lieu dans le domaine de la
géothermie. Elles ont depuis abouti à la signature
d’accords et la mise en place de projets conjoints
d’exploration. La Dominique reste pleinement ac-
tive sur la scène régionale, notamment au sein de la
Communauté des Caraïbes (CARICOM) – elle est directement engagée dans la mise en place du nouvel
accord (Caribbean Single Market and Economy) – et
de l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale
(OECS) – avec le projet de transformation de cette
organisation en véritable union économique.
ÉCONOMIE
Le premier événement marquant de ces douze
mois, le passage du cyclone Dean en août 2007,
n’aura pas laissé un bon souvenir, bien que ses
dégâts – deux morts, de nombreux glissements
de terrain, plusieurs centaines de maisons détruites ou endommagées, les plantations de bananes
détruites à près de 100 %, des infrastructures
littorales emportées – furent bien moindres que
ceux de plusieurs ouragans récents, dont le terrible cyclone David de 1979.
Les énormes difficultés créées par la perte
récente de l’accès préférentiel des produits
agricoles sur certains marchés européens continuent à faire peser de lourdes menaces sur la
production bananière, principale production
du pays. D’importants progrès ont toutefois été
accomplis dans le domaine du commerce équitable, notamment en direction du Royaume-Uni.
Les principales tendances économiques qui prévalent dans toute la Caraïbe ont aussi marqué cette
période à la Dominique, avec une augmentation
importante du coût des produits de consommation
courante (les pays du CARICOM ont répondu à
cette réalité en éliminant les tarifs sur les marchés
internes), ainsi que du coût de l’énergie et tout
particulièrement de l’électricité (bien que l’hydroélectricité représente un tiers de la production).
À mi-chemin, entre économie et politique, et
au coeur même des problématiques de développement durable qui sont importantes à la Dominique,
se trouvent les débats autour du projet de raffinerie. En juin 2008, une décision n’avait pas encore
été prise, mais beaucoup s’accordaient sur l’incompatibilité entre un tel projet et l’image d’« Ile
de la Nature » que la Dominique souhaite offrir au
monde et utiliser comme élément central de son
produit touristique.
De fait, ces questions énergétiques ont beaucoup été à l’ordre du jour ces derniers mois,
d’abord du fait du projet de raffinerie et des coûts
élevés de l’énergie pour les consommateurs, mais
aussi grâce à de nombreuses initiatives. Dans le
domaine de la géothermie, un projet d’exploration vient de démarrer, grâce à l’identification de
deux sites aux importants potentiels (les prévisions actuelles sont que la Dominique pourra non
seulement couvrir tous ses besoins, mais pourra
aussi exporter de l’électricité aux îles voisines
DOMINIQUE
CULTURE ET SOCIÉTÉ
Le grand événement culturel de la Dominique
cette année est indiscutablement Reunion 2008,
une initiative du Gouvernement de la Dominique
pour célébrer le trentième anniversaire de l’indépendance et encourager tous les Dominicains, où
qu’ils se trouvent sur la planète, à participer à cet
anniversaire. Chaque mois de l’année est dédié à un
thème particulier (par exemple les sports et la santé
en mars, l’environnement en juin, l’agriculture et la
technologie en septembre), tout ceci devant culminer en décembre avec le lancement de Vision 2020,
un projet de développement à long terme.
La Dominique continue aussi à marquer en
beauté les principales dates de son calendrier
culturel, avec son Carnaval en février (qui a vu en
DOMINIQUE
GÉOGRAPHIE
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HISTOIRE
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2007 le couronnement de King Dice comme Roi du
Calypso pour la quatrième fois) et le World Creole
Music Festival, qui a été en 2007 l’occasion d’une
reconnaissance de l’œuvre de Nasio Fontaine,
chanteur de reggae d’envergure internationale,
qui s’est vu décerner la principale décoration nationale, la médaille Sisserou (du nom de l’un des
deux perroquets endémiques de la Dominique).
Politique, économie, culture… mais c’est peutêtre ailleurs que se trouve la meilleure preuve
de la qualité de vie que ce pays offre à ses habitants. Cette petite île reste en effet le pays où le
taux de centenaires est le plus élevé au monde,
une longévité que l’on peut facilement attribuer
au style de vie et à l’alimentation saine de cette
population, à la qualité de l’eau et de l’air, et aux
fruits d’une nature exubérante et encore préservée
des attaques du monde moderne. |
GUADELOUPE
Emeline PIERRE
Enseignante, auteure
[email protected]
POLITIQUE
L’année 2007 a été marquée par l’accès au pouvoir
de Nicolas Sarkozy au poste de président de la République française. Il nomme au poste de secrétaire
d’état chargé de l’outre-mer Christian Estrosi, délégué auprès de la ministre de l’intérieur, Michèle
Alliot-Marie. Celui-ci se rend dans les îles du Nord,
à savoir Saint-Martin et Saint-Barthélemy afin
d’assister à l’installation des conseils territoriaux
qui deviennent des collectivités d’outre-mer. Ces îles
quittent donc leur statut de communes de la Guadeloupe. En mars 2008, Estrosi quitte son poste afin de
se consacrer à sa fonction de maire. Il est remplacé
par Yves Jégo qui a fort à faire pour convaincre les
socioprofessionnels d’accepter le projet de loi modifiant la Loi programme. En effet, le texte prévoit que
le plafond d’exonération fiscale soit relevé. Ayant
fait face à un tollé de contestation lors de sa visite
en Guadeloupe, Jégo se montre favorable à ce que
les niches fiscales soient plafonnées.
Par ailleurs, le gouvernement François Fillion
a dévoilé des mesures d’aide qui s’étaleront sur
deux ans afin de lutter contre les effets néfastes
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
de Guadeloupe et de Martinique). Les recherches
et les investissements en cours sont financés par
l’Union européenne, pour un montant de 5 millions
d’euros. Au début de 2008, une mission d’étude
sur les politiques énergétiques a aussi été conduite par l’Institut de l’Énergie et de l’Environnement
de la Francophonie (IEPF).
Un autre important enjeu de développement
est celui des transports aériens, et le gouvernement de la Dominique reste attaché à la mise en
œuvre d’un projet de construction d’un aéroport
international, considéré comme indispensable
pour le secteur touristique. L’une des difficultés
est celle de la localisation de l’aéroport, du fait du
relief montagneux de l’île, mais aussi de la nécessité de créer une structure qui s’intègre bien dans
le paysage et ne nuise pas à l’environnement.
Malgré un contexte global et régional peu favorable, le bilan économique de l’île est largement
positif, avec une croissance de 4% en 2007, due
principalement à la forte croissance du tourisme
(15% en 2006) et de la construction (8,5%).
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C A R A Ï B E E T G U YA N E
liés à l’utilisation du chlordécone. Ce plan étalé
sur deux ans permettra d’équiper les laboratoires d’analyses locaux et apportera une aide aux
agriculteurs touchés. En outre, cette année a été
marquée par les élections cantonales et municipales. La sénatrice Lucette Michaux-Chevry
est reconduite dans ses fonctions de mairesse
à Basse-Terre, le chef-lieu tandis qu’à Pointe-àPitre, la capitale économique, le fils de Jacques
Bangou succède à son père qui occupe le fauteuil
de maire depuis 1965.
ÉCONOMIE
Le cyclone Dean a porté un coup dur au secteur
de la banane déjà fragile. Il a été sinistré à 50%
selon l’Union des groupements de producteurs de
bananes de Guadeloupe et Martinique (UGPBAN).
Pendant huit mois, la banane guadeloupéenne a
été absente des étals de l’Hexagone. Afin de venir
en aide aux sinistrés, l’État a débloqué des enveloppes. Il faut dire que les dégâts ont été chiffrés
à plusieurs millions d’euros. Quelques mois après
la catastrophe, le premier ministre s’est rendu
en Guadeloupe afin de traiter du développement
économique de l’île de concert avec les socioprofessionnels. L’accent a été mis sur les secteurs
agricole et touristique. De même, le gouvernement
a confirmé son soutien à la filière bananière, attendu que c’est le premier employeur privé de l’île.
Selon l’Institut national de la statistique et des
études économiques, l’économie guadeloupéenne
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
GUADELOUPE
GÉOGRAPHIE
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HISTOIRE
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enregistre une croissance similaire à celle de la
métropole. Tous les secteurs industriels affichent
une bonne progression sauf l’agriculture qui marque un repli lié au recul des exportations. Dans
un autre ordre, l’aéroport Pôle caraïbes se place
au dixième rang des aéroports français. Selon le
portail d’information antillais Domactu, on assiste
à une hausse de fréquentation de 5,3% du nombre
de passagers de plus que l’année précédente soit
100 000 passagers. Quant au chômage, il connaît
une baisse de 4,9% sur un an. De fait, le nombre
de demandeurs d’emplois s’élève à 41 820.
CULTURE
Le prix des Amériques insulaires et de la Guyane a
été décerné au Cubain Pedro Juan Gutierrez pour
son roman Le nid du serpent. Cette année, pour la
première fois depuis sa création, le prix a fait escale
en Haïti. Celui-ci a été conçu à l’initiative de Maryse
Condé et d’Amédée Huyghues Despointes. Toujours
en matière littéraire, après trois ans d’absence, le
salon du livre a signé son grand retour avec comme
pays invité d’honneur le Brésil. Cet événement qui
s’est déroulé aux Centre des Arts et de la Culture
de Pointe-à-Pitre a connu un vif succès.
Dans un autre registre, il faut noter la fin de
la comédie musicale La Rue Zabym. Cette mise
en scène relate la vie sous la période coloniale
en milieu urbain. Pour répondre à l’engouement
populaire, plusieurs représentations supplémentaires ont dû être programmées.
Côté musical, le festival de Gwo Ka a soufflé ses
vingt bougies à Sainte-Anne avec comme thème a
la rèpriz ! Au programme, des concerts gratuits,
des ateliers et des dégustations de mets locaux
ont ponctué cette manifestation qui attire toujours
une foule nombreuse. |
PHOTO GRACIEUSETÉ DE LA RUE ZABYM
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GUADELOUPE
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GUYANE
Aurélie PLAISANCE
Doctorante en Études littéraires, Université Laval
[email protected]
L’année guyanaise 2007-2008 est marquée par le refus de
Nicolas Sarkozy d’entériner un projet d’exploitation minière,
par l’opération « Harpie » destinée à vaincre l’orpaillage illégal et par les nombreuses manifestations des enseignants.
POLITIQUE
Le projet d’extraction aurifère d’Iamgold sur le site de la
montagne de Kaw dans la forêt primaire cause beaucoup
d’émoi. Un sondage mené en décembre 2007 révèle qu’une
majorité de Guyanais y sont plutôt défavorables. Le Grenelle
de l’environnement, maintenant doté d’un comité opérationnel outre-mer, rejette le projet. Nicolas Sarkozy, qui en
avalise l’annulation, dit pourtant appuyer l’industrie aurifère. En juin 2008, Iamgold soumet une nouvelle mouture
de son projet, rebaptisé « Harmonie ».
Dix tonnes d’or issues de l’orpaillage illégal seraient extraites annuellement, contre trois de l’industrie légale (Les
Échos). Le mercure utilisé dans les opérations irrégulières
est nocif pour l’environnement et pour la santé des autochtones qui se nourrissent de poisson contaminé. Durant sa
visite en Guyane les 11 et 12 février 2008, Nicolas Sarkozy
aborde ce problème. Afin de freiner les activités clandestines, l’opération militarisée « Harpie » est mise en œuvre
le 14 février 2008.
Christiane Taubira (PRG) est réélue aux législatives
de juin 2007, et Chantal Berthelot du Parti socialiste
guyanais détrône Léon Bertrand (UMP). Le 15 mars 2008,
Cayenne élit maire Rodolphe Alexandre, et Saint-Georges de
l’Oyapock élit Fabienne Mathurin-Brouard, première femme
maire en Guyane.
GUYANE
GÉOGRAPHIE
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HISTOIRE
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« Le mois du marronnage » est
célébré du 1er au 20 juin 2008
pour souligner le 160e anniversaire de la deuxième abolition
de l’esclavage en Guyane. Dans
le cadre des festivités, une statue
des « Marrons de la Liberté » est
inaugurée le 10 juin. L’œuvre de
l’artiste Lobie Cognac, intitulée
Fiiman (homme libre), représente un couple d’esclaves dont les
chaînes sont rompues.
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
ÉCONOMIE
Selon l’Insee (Les Échos), le rythme de croissance du PIB est
estimé à +6,5 % en 2007 et la Guyane enregistre un taux de
chômage de 20,6% en juin de la même année.
Arianespace, le plus grand employeur privé de Guyane,
multiplie les succès ces dernières années. Le 4 septembre
2007, la société signe un contrat avec Globalstar pour l’envoi
en orbite de 24 satellites. En plus des lancements d’Ariane 5,
celui depuis Kourou des fusées italienne Vega et russe Soyouz
est annoncé pour 2009. Le chiffre d’affaires de la société en
2007 est de 940 millions d’euros et les retombées économiques de l’industrie spatiale en Guyane sont évaluées à
450 millions d’euros.
La Loi programme pour l’outre-mer vise à rattraper les
retards économiques et structurels des DOM par rapport
à la métropole. Leur transformation en zones franches globales, exonérées d’impôts et de taxes, est une des mesures
principales du projet. La Loi programme prévoit des taux
d’exonération allant de 50 % à 80 %. Le total de ces exonérations est évalué à 220 millions d’euros et le coût de la loi,
estimé à 100 millions par an.
120
C A R A Ï B E E T G U YA N E
SOCIÉTÉ ET CULTURE
En 2007-2008, les enseignants manifestent à plusieurs reprises contre le manque de ressources,
la suppression de postes et la majoration de la
charge de travail. Ils déplorent aussi le haut taux
d’échecs scolaires et d’enfants non scolarisés.
Au printemps 2008, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, propose un plan de lutte contre
le sida. La Guyane est le département français
présentant le plus haut taux de personnes infectées. Ce plan prévoit diverses actions, dont un
programme de dépistage qui devrait être opérationnel dès l’automne 2008. Côté littérature, la
Guyane accueille, du 10 au 14 décembre 2007, la
18e édition du Prix Carbet de la Caraïbe, présidé
par Édouard Glissant. Le grand prix est décerné
à Miguel Duplan, écrivain né à Fort-de-France en
1963 et vivant aujourd’hui en Guyane, pour son roman L’Acier. Le 6e Salon du livre et du multimedia de
Cayenne (annulé en 2007) rend hommage, du 26 au
31 mai 2008, à Elie Stephenson. Enfin, la députée
Christiane Taubira organise le 30 novembre 2007
un symposium international d’hommage à Léon
Gontran Damas. Dans la foulée de l’événement, le
28 mars (date de naissance du poète) est désigné
Journée académique d’hommage à Damas. |
HAÏTI
Roberson EDOUARD Ph. D.
Sociologie, Université Laval
[email protected]
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
La République d’Haïti a démarré l’année 2007
dans une atmosphère générale de détente politique, de relance économique, d’affirmation de la
force publique (le tandem PNH-MINUSTAH), de
recul de l’insécurité, et de séduction de la communauté internationale. Mais hélas, comme c’est le
cas depuis sa fondation, elle n’a pas su maintenir
le rythme continu de la croissance et des restructurations sociales et politiques. Conséquences : la
cherté de la vie reprend son petit bonhomme de
chemin, le sentiment d’insécurité redevient endémique, l’exode rural poursuit son cours tandis
que des déportations massives d’immigrants illégaux haïtiens se sont intensifiées un peu partout
en Amérique, l’insalubrité et la faim perpétuent
leur ravage. Seul le domaine culturel semble
échapper à cette loi de la dégradation.
POLITIQUE
Au cours de l’année 2007, tout laissait anticiper des lendemains meilleurs pour la société et
l’économie haïtienne : la détente politique, le
rétablissement du climat sécuritaire et surtout
la perspective de création d’emplois liée à la loi
HOPE votée aux États-Unis en 2007. Toutefois,
contrairement aux aspirations et anticipations,
l’année 2007-2008 se termine sur des signes
évidents d’effondrement de l’État, marqué par la
recrudescence de l’insécurité, notamment la relance de l’industrie du kidnapping, cette fois mieux
adaptée aux mesures de sécurité de la PNH et de la
MINUSTAH, la résurgence des cas de viols, de vols
et de meurtres, les évasions pénitentiaires spectaculaires, la poursuite du trafic de stupéfiants,
le trafic d’humains, etc. Certes, le tandem PNH/
MINUSTAH a presque réussi à s’affirmer comme
ayant le monopole de la violence physique, mais
l’incertitude permanente autour de la durée du
mandat de la force onusienne entretient l’espoir
des bandits armés de contrecarrer les projets de
la PNH de sécuriser les vies et les biens. Il en découle une forme d’hypothèque de la souveraineté
nationale, car l’État haïtien n’a pas les moyens
d’assurer sa propre défense, et une vulnérabilité
constante des acquis de la transition en raison
de la menace latente permanente de tout autre
groupe armé dans le pays : les chimères (rat pa
kaka), les anciens militaires, les trafiquants de
drogue, les activistes politiques, etc. Est-ce à dire
que la refondation de l’État haïtien est encore en
gestation ? Un pas important semble néanmoins
franchi dans l’apprentissage de la gouvernance
démocratique : un peu partout des alliances, des
regroupements se forment afin de maximiser la
capacité d’influence des acteurs. Au parlement,
par exemple, plus d’une cinquantaine de députés se regroupent sous le label de la Concertation
des Parlementaires progressistes (CPP), d’autres
(19 députés issus de 9 partis politiques) sous
l’étiquette de l’Union des Parlementaires pour le
développement national (UPDN), enfin 10 sénateurs
se sont regroupés pour former le Bloc des 10, etc.
Espérons que cette culture politique perdurera,
mais avec en bonus un agenda, des objectifs et
une vision claire pour que les alliances cessent
d’être uniquement conjoncturelles.
L’entérinement des élections de 2005, la
formation d’un gouvernement de coalition, le
fonctionnement du parlement, l’installation des
autorités locales (maires, CASEC, ASEC), le pluralisme politique, la multiplication des commissions,
et même la formulation d’un nouveau cadre stratégique, le Document de stratégie nationale pour la
croissance et la réduction de la pauvreté (DS-CRP),
n’ont toujours pas engendré les solutions attendues
aux problèmes cruciaux du pays. Ainsi que nous
G U YA N E
INFORMATIONS GÉNÉRALES
La République d’Haïti partage l’île d’Haïti avec la République
dominicaine
Capitale : Port-au-Prince (2 millions d’habitants)
Langues officielles : créole (majorité), français (minorité)
Superficie : 27 750 km2
Population : 8.4 millions d’habitants dont 51,7% de femmes
et 48,3% d’hommes (IHSI 2003)
Urbanisation : 60% de la population réside en milieu rural
Taux de croissance démographique : 2,5%/an
Espérance de vie : 58,1 ans (PNUD 2007)
Indice de développement humain : 0,529
Taux d’analphabétisme : 39%
Pauvreté : 56% de la population vit avec moins de 1$ US PPA
par personne et par jour
Monnaie : gourde (DSNCRP)
Revenu annuel per capita : $ 350 US
PIB : 230166 millions de gourdes courantes (MEF : 2007)
Taux de croissance (2007) : 3,2%
Taux de chômage (2005) : 32,7%
Taux d’inflation (IHSI : 2008) : 15,6%
Distribution du PIB par secteur d’activités : agriculture (26%),
industrie (16%) et services (58%).
HAÏTI
GÉOGRAPHIE
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HISTOIRE
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L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
l’avions annoncé dans le numéro précédent, tout dans la conjoncture
actuelle nous porte à croire qu’on s’y est mal pris.
Tout d’abord, après de multiples péripéties, non seulement
pour obtenir un compromis avec les partis politiques, mais aussi
et surtout pour combler les attentes et exigences des parlementaires (sénateurs et députés) sans toutefois heurter au passage la
sensibilité de la communauté internationale, le gouvernement de
Jacques Édouard Alexis n’est pas parvenu à combler les attentes de
la population marquée par la faim, la misère, la maladie, le chômage,
l’analphabétisme et l’insécurité. L’insécurité dont il est ici question
n’est pas uniquement celle qui est associée à la criminalité et à la
violence physique; elle est aussi alimentaire, sanitaire, routière,
liée à l’emploi, à l’habitat, à l’environnement, à l’âge, au statut
matrimonial, etc. Le risque de tout perdre, jusqu’à la vie, guette au
quotidien tous les Haïtiens de l’intérieur : les pauvres et les riches,
les paysans et les citadins, les handicapés et les bien-portants, les
scolarisés et les analphabètes, les bandes armées et la population
civile, les jeunes et les moins jeunes générations, les habitants de
bidonville et ceux des quartiers huppés, le secteur formel comme
le secteur informel, les domestiques, les enfants de rue, les enfants
abandonnés et les nantis, etc. Aussi, pour s’assurer d’un minimum
de sécurité que ni un emploi, ni une source de revenu régulier, pas
même une police d’assurance, encore moins les forces de l’ordre et
les autorités politiques nationales, n’arrivent à garantir, les gens
sont prêts à tout. De toute façon, la vertu ne paie pas. Car, très rares
sont les emplois protégés des aléas du quotidien et des caprices des
patrons, très instables sont les conditions de travail, et a fortiori
les conditions de vie qui en dépendent. Pourrait-il en être autrement dans un pays où les programmes de protection sociale sont
quasiment inexistants, les bénéficiaires d’une police d’assurance
vie-emploi-santé-habitation rarissimes, et les mesures prises en
vue de corriger cette précarité absolue invisibles?
121
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
122
C A R A Ï B E E T G U YA N E
Du lundi 7 au jeudi 10 avril 2008, un violent
mouvement de protestation contre la flambée des
prix des produits de première nécessité ont fait
de nombreuses victimes dans l’aire métropolitaine. D’après le quotidien Le Nouvelliste, quelque
290 personnes blessées entre les 7 et 13 avril
auraient été recensées par le centre hospitalier
« Médecins Sans Frontières Belgique » situé à
Martissant 25. Selon Khalil Sayyad, coordonnateur du projet de la zone, les manifestations de
protestation contre la cherté de la vie auraient fait
25 blessés par balles, 13 par armes blanches, 72 cas
d’agressions (bâton, pierres, tesson de bouteille),
3 cas de viol, 165 plaies accidentelles, 6 brûlures et
8 pour urgence chirurgicale traumatique… À l’issue
de ces émeutes de la faim, le Sénat de la République a voté, le 12 avril 2008, une motion de censure
renvoyant le Premier ministre. Ce dernier a payé
de son poste les frais de l’énigme de la fonction de
chef de gouvernement en Haïti : comment satisfaire
les besoins de la population et en même temps
séduire la communauté internationale? Même
s’il s’est bien acquitté de la seconde mission, en
continuant les politiques d’austérité financière, de
croissance et de bonne gestion macro-économique,
les émeutes de la faim d’avril 2008 témoignent
qu’il a échoué dans la première.
Depuis, le pays assiste immobile à une valse de
désignations de premier ministre devant succéder
à Alexis, comme si avec le renvoi de ce dernier, tous
les problèmes du pays auraient aussitôt disparu.
Ce fut d’abord le cas de Pierre Éricq Pierre, ensuite
de Robert Malval, deux candidatures rejetées par
le parlement pour insuffisance de pièces. Nous en
sommes au troisième candidat qui est aux prises
avec une controverse autour de son orientation
sexuelle, et ceci dès l’annonce de sa désignation.
Madame Michèle Duvivier Pierre-Louis a toutefois eu plus de chance que ses prédécesseurs.
Contrairement à eux, elle a été ratifiée par les deux
chambres grâce à l’appui des députés du Bloc de
la Concertation des parlementaires progressistes
(CPP) et une entente avec les partis politiques.
Sa déclaration de politique générale reste cependant dans l’impasse. Sur la scène politique,
on voit davantage les manœuvres et tractations,
les chantages de toute sorte que la défense des
intérêts de la Nation et les réponses aux besoins
de la population. Entre-temps, la Conférence des
bailleurs de fonds a été reportée sine die, le vote
de la Loi sur le budget gelé, les organisations de
la société civile et la communauté internationale
font monter d’un cran les pressions en vue d’une
sortie de crise liée à cette vacance de poste.
ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
La République d’Haïti continue de sombrer dans
la misère et l’insécurité, à cours de ressources et
sous tutelle. Elle a toutefois connu une nette progression dans le classement des pays sur la base
de l’Indice de développement humain des Nations
Unies. Si en 2005, sur 177 pays, elle occupait le
Michèle Duvivier Pierre-Louis,
Premier ministre de la République d’Haïti
153e rang, en 2007, elle en occupe le 146e rang
pour un IDH de 0,529. Ce redressement ne durera
pas longtemps. En effet, dès le commencement de
l’année civile 2008, rien ne va plus : la recrudescence de l’insécurité, les protestations de plus en
plus vives contre la cherté de la vie, le renvoi du
gouvernement, les tendances inflationnistes de
l’économie mondiale ont fini par étouffer le dynamisme économique des cinq dernières années et les
incitations à l’investissement global. La dégradation généralisée du pays en 2008 invite à croire qu’il
régressera dans le prochain classement de l’IDH.
Malgré une conjoncture sociopolitique troublée, l’économie haïtienne a poursuivi jusqu’au
premier trimestre de 2008 la tendance haussière
amorcée depuis 2005. Elle a connu une progression en volume de 3,2% du PIB pour l’année
2007, contre 2,3% en 2006 et 1,8% en 2005. La
détente politique, l’amélioration de la situation
de sécurité et le lancement des grands travaux
d’infrastructure et d’assainissement, au début
de 2007, auraient créé un contexte favorable aux
affaires, et promu le volet Investissement de la demande interne. La politique budgétaire rigoureuse
mise en œuvre par le gouvernement n’est pas non
plus en reste dans l’accroissement du PIB et le zéro
financement de la BRH au terme de l’année fiscale
2007–2008. Qui plus est, les avoirs des réserves
qui se chiffraient à 108,7 millions de dollars USD
en 2006 ont atteint 208,4 millions en 2007, soit
une augmentation de 91,7% (BRH 2007).
S’il faut croire l’IHSI, la croissance économique
de 2007 serait due à la performance des agents
économiques des secteurs primaire, secondaire et
tertiaire qui ont affiché respectivement un taux de
croissance annuel de 2,9%, 2,4% et 4,4%. Trois
branches d’activités seraient principalement en
cause : l’Agriculture qui a crû de 2,9%, les Bâtiments et les Travaux publics dont la valeur ajoutée
a connu une hausse de 3,8% et les Transports et
Communications, le Commerce, Restaurant et Hôtels
pour des hausses respectives de 4,4% et 5,7%
(IHSI 2008).
Au niveau du secteur primaire, grâce à une clémente saison pluvieuse et l’efficacité d’un certain
nombre d’interventions publique et privée, la valeur
ajoutée de la branche Agriculture est parvenue à une
hausse de 2.9% comparativement au faible taux de
croissance de 2006 (1.7%). Les industries extractives, entre autres, grâce au regain de dynamisme de
la branche construction, ont également affiché une
hausse de 3,5% de leur valeur ajoutée.
Le secteur secondaire a affiché de moins bons
résultats : une croissance de 2,4%. N’eut été
la performance des activités de la construction
(hausse de 3,8% en 2007 contre 2,8% en 2006),
les industries manufacturières auraient obtenu
des résultats catastrophiques, la branche des
industries de transformation locale (alimentaire,
boisson, et tabac) et la branche de fabrication de
papier et de carton ayant plutôt ralenti en 2007. En
revanche, le secteur Textile, habillement et cuir, la
fabrication des produits minéraux non-métalliques
et la fabrication de produits métallurgiques de base
ont affiché une très bonne performance au cours
de l’année 2007.
De toute évidence, le secteur le plus dynamique de l’économie haïtienne demeure le secteur
tertiaire, et cela malgré la faible performance des
services de base, par exemple la baisse de 2,9%
de la valeur ajoutée de la branche Électricité et
eau. Les activités de construction, les services
marchands (restaurants et hôtels, transport et communication) ainsi que les services non marchands
affichent une hausse variée, mais significative.
Cela se comprend, car même si environ un quart
de la population active travaille dans le secteur
tertiaire, il fournit 58% du PIB, tout le contraire du
secteur primaire qui occupe près de la moitié de la
population active, mais génère seulement 26% du
PIB. D’aucuns pourraient en déduire qu’Haïti perd
de plus en plus sa vocation agricole, la part de la
contribution de l’agriculture au PIB ne cessant de
décroître depuis les années 1950. En somme, la
tertiarisation de l’économie haïtienne continue
son cours au détriment des secteurs primaire et
secondaire. Les branches d’activité les plus dynamiques n’étant malheureusement pas celles qui
génèrent une forte valeur ajoutée.
En dépit de sa bonne performance au cours des
cinq dernières années, l’économie haïtienne se
porte toujours mal. La balance commerciale du
pays continue d’être déficitaire, les exportations
en valeur constante représentent encore environ
1/5 des importations et cela malgré une chute
de 2,9% des exportations à prix constant contre
une hausse de 7,2% l’année précédente. Il en est
ainsi parce que, parallèlement au ralentissement
des exportations de biens et de services, les im-
portations en valeur courante ont aussi ralenti
considérablement : estimées à 2,135 millions de
dollars en 2006, elles ont atteint 2,321 millions
en 2007, pour un accroissement de 8,7%, une
performance nettement inférieure à la hausse de
15,4% en 2006.
De plus, le déficit considérable de la balance commerciale et le service de la dette publique auraient
aussi bridé le dynamisme de l’économie nationale.
Le taux de change n’est pas non plus étranger à
cette compression : tandis que 55 % de nos importations proviennent des États-Unis, la valeur du
dollar américain qui, au début, s’était stabilisée
à 37 gourdes, a repris sa courbe croissante pour
avoisiner, en avril 2008, les 41 gourdes haïtiennes. De surcroît, comme notre PIB n’a connu qu’une
croissance modérée, que notre population continue
de croître au rythme de 2,5% l’an et que la tendance inflationniste de l’économie mondiale s’étend
jusque dans les coins les plus reculés du pays, le
pouvoir d’achat du commun des mortels haïtien, et
corollairement l’ensemble de leurs conditions de
vie, s’en sont négativement ressentis. Qui pis est,
la BRH a dû réviser à la hausse son taux directeur
qui a crû en moyenne de 2% en mars 2008.
De ce fait, au niveau macro économique, les
perspectives paraissent bien sombres : le déflateur du PIB calculé en fonction de la période
1986-1987 [(PIB nominal / PIB réel) * 100], révèle
une explosion de l’indice des prix pour l’ensemble des biens et des produits finaux. L’inflation
qui était estimée à 7,9% en septembre 2007 a
atteint 16% en mars 2008. Le ralentissement de
l’économie américaine et ses conséquences désastreuses sur les activités de sous-traitance et
les transferts sans contrepartie en provenance
de la diaspora haïtienne vivant aux États-Unis, le
renchérissement continu sur le marché mondial
des prix des produits pétroliers et des grains de
base (blé, maïs, riz), ont tous fini par créer sur le
marché local de fortes pressions inflationnistes, et
détériorer le bien-être global des Haïtiens. Aussi,
en mars 2008, l’indice des prix à la consommation a-t-il affiché un taux de croissance mensuel
de 1,1% et un glissement annuel de 16.5%. Selon
l’IHSI, cette variation mensuelle de l’inflation est
particulièrement observable dans les fonctions
de consommation Alimentation, Boissons, Tabac
(1,2%), Loyer du logement, Énergie et eau (0,8%),
Aménagement, Équipement et Entretien (2,2%) et
Autres biens et Services (1,4%). Cela est d’autant
plus grave que dans un pays pauvre comme Haïti,
la très grande majorité des ménages consacrent la
plus grosse part de leur revenu aux dépenses de
base (aliments), la sécurité alimentaire n’étant pas
assurée pour tous. Qui plus est, l’administration
publique continue de jouer un rôle incitatif sur la
consommation globale, à travers l’augmentation
de la masse salariale de ses employés, alors que
ce rôle aurait dû être le fait de la création massive
d’emplois par le secteur privé.
Les différents obstacles énumérés ci-dessus
expliquent aussi la faible évolution de l’emploi sa-
123
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
HAÏTI
124
C A R A Ï B E E T G U YA N E
En ce qui a trait à la formation supérieure, le
milieu de l’enseignement supérieur en Haïti tente
de conserver les programmes post-gradués qu’il
vient tout juste d’initier autant dans les universités privées que dans les différentes unités de
l’Université d’État : Master Lettre / Philosophie
à l’École normale Supérieure de l’UEH, Maîtrise
en mémoire et patrimoine de l’UEH, Maîtrise en
administration de la santé à la faculté de Médecine
et de pharmacie de l’UEH, maîtrise en sciences du
développement à l’Université Notre Dame d’Haïti,
et plusieurs autres programmes post-gradués…
L’actualité culturelle de l’année 2007 a également été marquée par le lancement, le jeudi
22 mai 2007 au Parc historique de la canne à
sucre, de la 14ème édition de Livres en Folie, la plus
grande manifestation autour du livre haïtien. Cette occasion a réuni 1409 titres et une soixantaine
d’auteurs en signature. L’ancien premier ministre,
Marc Louis Bazin, en fut l’invité d’honneur pour
son ouvrage intitulé Des idées pour l’action, tome
1, un réel cri du cœur contre l’inaction collective
face au drame que vit le pays, un appel permanent
à l’éveil de la conscience nationale et à la recherLA CULTURE
che d’un consensus. Outre Marc Bazin, d’autres
La dégradation et l’instabilité politique, éco- grands écrivains du terroir ont été de la partie,
nomique et sociale d’Haïti, faut-il le dire, ne se dont Georges Anglade pour Chronique d’une espéreflète guère au niveau culturel. Autant à travers
rance- (L’Hebdo de Georges Anglade 2007-2008);
la production littéraire, dramatique et cinématoFrank Étienne pour A punto de revantar, Brèche
graphique, que par la multiplication des stations
ardente, Corps sans repères, La diluvienne, roman
de radio et de télévision, de sites
dédié à Jacques Roches; Gary Victor
internet, de blogs spécialisés sur
pour Djamina et Nuit Albinos; PauHaïti, la diffusion du patrimoine
lette Poujol Oriol pour Le passage
créole (art, artéfact, gastronomie),
Madan marye et autres nouvelles; et
la multiplication des festivals et des
Leslie François Manigat pour Éventail
foires de toute sorte, la culture haïd’histoire Vivante d’Haïti. Pas moins
de sept maisons d’édition, agences
tienne garde tout son dynamisme et
toute sa vitalité.
ou imprimeries y ont participé :
L’année 2007 s’est surtout
Communication Plus, Deschamps,
distinguée par la décision du gouChoucoune, Carïbe, Fardin, Le Nouvelliste et Les Presses nationales.
vernement haïtien de la décréter, le
Le monde du spectacle en a éga9 février 2007, « l’Année Roumain »
et de lancer, par la même occasion,
lement vu de toutes les couleurs avec
un grand nombre d’activités de
les multiples formes de manifestacélébration du centenaire de la
tion artistique qui se sont déroulées
Jacques Roumain, 1942, source :
naissance de cet illustre écrivain et Îìle en Île, archives CIDIHCA, D.R. entre 2007 et 2008. Soulignons
tout particulièrement l’impact du
homme politique haïtien. Cet événement a eu un rayonnement international : il a carnaval haïtien qui a réuni, du 3 au 5 février
donné lieu à des conférences, expositions, soirées
2008, plus d’un million de personnes dans une
culturelles, publications un peu partout à travers le
ambiance festive sur un parcours de quelques cenmonde, à Cuba, à Santo Domingo, aux États-Unis,
taines de mètres. La décentralisation progressive
au Québec, en France, et même en Moldavie. En de l’événement est une nouvelle tendance qu’il
Haïti, 31 auteurs ont apporté leur contribution à un
serait souhaitable de préserver et d’améliorer.
ouvrage collectif illustré par Philippe Dodard : Mon
Car, déjà, sans coordination aucune, à côté de la
ville de Jacmel, des milliers de personnes étaient
Roumain à moi. Tables rondes, conférences-débats,
causeries, déclamation, expositions de photos fidans les rues accompagnant les chars musicaux
gurent parmi les principales activités ayant animé et les bandes à pied à la fois dans les villes du
tout le pays à cette occasion. Le Rectorat de l’UEH Cap Haïtien, de Mirebalais, de Saint Marc, pour
en a profité pour lancer, le 19 mai 2008, les Édine citer que celles-là.
tions de l’UEH. Le centenaire de l’anniversaire de
Parallèlement au Carnaval, de nombreux festinaissance de François Duvalier n’a pas eu autant de
vals de musique ont été organisés tant à l’intérieur
bonheur et de succès. Il s’est même déroulé dans qu’à l’extérieur du pays. Une place toute spéciale
l’indifférence la plus complète.
a été accordée à la deuxième édition du festival
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
larié, notamment dans le secteur formel. Selon les
données de l’Enquête sur les conditions de vie en Haïti
(le volet Force de travail et emploi), près de 51% de
la population de 10 ans et plus, davantage d’hommes (56,8%) que de femmes (45,5%), davantage
d’urbains (58,7%) que de ruraux (49,4), participent
effectivement ou proposent une participation potentielle à l’activité économique. Cela dit, le taux
d’emploi mesuré sur la population de 10 ans et plus
reste relativement faible : seulement 37% d’entre
eux sont des actifs occupés dans l’ensemble du
pays, avec une plus grande ampleur du chômage en
milieu urbain qu’en milieu rural : les taux de chômage s’élèvent à 45,5% dans l’Aire Métropolitaine et
de 28,2% dans les villes de province. À l’échelle nationale, 27,4% de la population active serait privée
d’emploi, à la recherche d’un emploi et disponibles
pour un emploi. De ce pourcentage, on compte davantage de femmes (32,1%) que d’hommes (23,4%)
et davantage de jeunes (61,9% pour les 15-19 ans),
(50% pour les 20-24 ans) que d’aînés, et ceci quel
que soit le milieu de résidence.
HAÏTI
international de Jazz de Port-au-Prince organisée,
avec l’appui financier et logistique du Ministère de
la culture, par la fondation Haïti Jazz et l’Institut
Français. Lancée le dimanche 2 mars 2008 au
Parc historique de la Canne à sucre, cette édition
s’est déroulée durant une semaine sur trois sites
différents : Parc historique de la canne à sucre,
Champs de mars et Institut Français. La participation de 10 pays à ce festival est un signe de
son succès et une preuve de sa grande variété de
styles. D’autres festivals de musique haïtienne ont
également eu lieu. Mentionnons parmi d’autres
le Festival de musique haïtienne à Montréal, le
125
Compas Festival à Miami, Ayiti men Konpa et
le Festival CulturElles à Port-au-Prince. Un événement beaucoup plus triste est toutefois venu
affliger le milieu culturel haïtien. L’un des groupes
rap les plus en vogue dans le pays, Barikad Crew,
a été dévasté par la mort tragique de quatre de
ses membres lors d’un violent accident de voiture
sur la route de Delmas. Plusieurs milliers milliers
de personnes se sont réunies le 21 juin 2008, au
Champs de mars, pour rendre un dernier hommage
aux chantres du carpe diem en créole et à ces voix
inoubliables du mouvement rap haïtien : Jwi lavi w
frè tout tan w ka viv, Goumen pou sa w kwè. |
MARTINIQUE
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REPÈRES
HISTOIRE
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Monument à l’Anse Cafard, Martinique
L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
GÉOGRAPHIE
126
C A R A Ï B E E T G U YA N E
SAINTE-LUCIE
GÉOGRAPHIE
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REPÈRES
HISTOIRE
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L’A NNÉE F R A NC O PH O NE IN T ERN AT I O N A L E · 2008
Peuplée d'abord par des peuplades Arawaks, puis par les Caraïbes, l'île aurait été découverte par Christophe Colomb
au cours de son 4e voyage aux Amériques, le 13 décembre 1502.