Le commentateur sportif Thierry Roland au centre d`une nouvelle

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Le commentateur sportif Thierry Roland au centre d`une nouvelle
Le commentateur sportif Thierry Roland au centre d'une
nouvelle polémique
polémique Mercredi 5 juin 2002 (LE MONDE)
Les "dérapages" du journaliste de TF1. Mardi 4 juin , l'équipe de Corée du Sud affronte la
Pologne. Le match est retransmis sur TF1. Dès les premières minutes, Jean-Michel Larqué glisse
certes une remarque sur la petite taille des attaquants coréens mais ajoute aussitôt que "les
autres joueurs font tous 1,80 m et plus". La chaîne privée a-t-elle demandé au commentateur
de rectifier le tir suite à la blague au goût douteux proféré par Thierry Roland quelques jours
plus tôt ?
Probable mais la chaîne se refuse à tout commentaire. Relevé par le Journal du dimanche le 2
juin, M. Roland s'est laissé aller lors du match amical Corée du Sud-France à un de ses
"dérapages" dont il est coutumier : "Il n'y a rien qui ressemble plus à un Coréen qu'un autre
Coréen, surtout habillés en footballeurs, d'autant qu'ils mesurent tous 1,70 m, qu'ils sont tous
bruns, à part le gardien", a-t-il déclaré en étouffant un fou rire. 45 ANS DE TÉLÉVISION Le "M.
Foot" de TF1 frôle parfois la ligne rouge. "Il y a deux Lee sur le terrain, ça fait une chambre",
lance-t-il dans une de ses boutades dont il a le secret lors du match Corée du Sud-Pologne,
mardi 4 juin.
De même, lors du match d'ouverture France-Sénégal, le 31 mai, Thierry Roland lors des
premières minutes confond le Cameroun et le Sénégal, puis lâche au sujet de Patrick Vieira,
joueur français né à Dakar : "Il se bagarre, Vieira, contre ses cousins." Lors du match UruguayDanemark, le 1er juin, remarquant que l'équipe d'Uruguay ne compte qu'un joueur blond, il
commente : "C'est pas un vrai blond. On va demander à Madame, mais je ne pense pas que ce
soit un vrai blond." A 65 ans, le commentateur qui revendique plus de 45 ans de télévision, et
dont le duo avec Jean-Michel Larqué dure depuis plus de vingt ans s'est taillée une réputation
alimentée par de nombreuses polémiques. En 1978, officiant sur Antenne 2, il lâche au sujet
d'un arbitre, dont il conteste la décision, "M. Foote, vous êtes un salaud." L'affaire fit grand
bruit, et le directeur de l'information de la chaîne sermonna M. Roland.
Moins de dix ans plus tard, lors de la Coupe du monde 1986, alors que l'Argentine se retrouve
face à l'Angleterre, Maradona marque un but de la main. Thierry Roland s'écrie alors :
"Honnêtement, Jean-Michel, ne croyez-vous pas qu'il y a autre chose qu'un arbitre tunisien
pour arbitrer un match de cette importance ?" Nouveau scandale. Le commentateur ne semble
pas ébranlé pour autant. Sa popularité le protège. Longtemps banni des Sept d'or, M. Roland
n'en est pas moins une figure incontournable du paysage audiovisuel français. Les Guignols en
ont fait u! ne star sympathique avec le "Tout à fait Thierry" lancé par son compère Larqué. En
2000, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Président à vie du Variétés Club de France - qui regroupe anciens sportifs et artistes actuels -,
il dispose d'un réseau de relations sans égal dans le milieu du football, voire du show-business,
conforté par sa participation régulière aux "Grosses Têtes" de Philippe Bouvard et à son avatar
footballistique, "Les Tontons Footeux", animés par Pierre Sled sur RTL. PRÊT À RÉCIDIVER Pour
SOS Racisme, "il n'y a rien à signaler, c'est du Thierry Roland". Ses détracteurs lui reprochent
d'être "beauf", "vulgaire", "macho", "xénophobe"... Mais l'homme reste campé sur ses positions
et assume son personnage. En 1995, il publie un livre d'entretiens Tout à fait Thierry (éd. Albin
Michel), où il rappelle son attachement à l'OAS, son désir de voir rétablie la peine de mort, et où
il règle aussi leur sort, aux femmes journalistes qui osent s'aventurer sur le terrain
footballistique.
Deux ans, plus tard, il exprime ses opinions dans une interview accordée au journal d'extrême
droite Présent. Plus récemment, il confie au JDD qu'il serait prêt à récidiver : "On n'avait parlé
que de sport, exception faite de deux apartés dans lesquels j'avais dit que j'étais pour la
sanction suprême (la peine de mort), concernant le crime d'enfants de vieux et de policiers, et
qu'en tant que partisan de l'Algérie française, l'issue en 1962, ne m'avait pas paru idéale. Je ne
dois pas être le seul dans notre bel et beau pays de France à le penser."
José Barroso et Laurence Girard

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