Au nom de la liberté
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Au nom de la liberté
il de pal Exposition « Le mur de Berlin », photographies de Christian Bourguignon au Centre mondial de la Paix Au nom de la liberté « LE MUR DE BERLIN a été le mur de la honte mais aussi la plus grande fresque à ciel ouvert, avec une grande richesse de graffitis. » Christian Bourguignon a photographié le mur de Berlin entre 1976 et 1989. Depuis ce lundi, il expose au Centre mondial de la Paix 180 clichés qui à la fois présentent cet art libre, poétique et même humoristique, mais aussi ces deux murs séparés par un no mans’land équipé de mines, de cellules électriques déclenchant des mitrailleuses, des miradors avec leurs gardes frontières tirant à la moindre alerte. Il y a à la fois un monde libre mais frustré par ce mur et celui de la dictature communiste militarisée et de ses habitants oppressés et mis au pas. L’art du graffiti est né de cette frustration. Christian Bourguignon en a vraiment mesuré toute l’étendue en 1987 lorsqu’il a rencontré un de ses élèves. En effet, il est alors directeur d’un centre socioculturel franco-allemand à Berlin et éducateur de formation. Il rencontre Marco Ziebarth « Un jour de septembre 1987, Marco est arrivé au Centre avec un sac à dos superbement peint sur lequel, il découvrait une nouvelle expression graphique », relate le photographe originaire de Vaucouleurs et ancien Une exposition interactive E L’exposition Le mur de Berlin est visible tous les jours sauf le mardi de 8 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h du 26 mai au 23 novembre. E L’exposition ne s’arrête pas aux photos de Christian Bourguignon : « Les personnes qui ont habité ou visité Berlin et pris en photos le mur peuvent nous envoyer leurs clichés sur notre page Facebook du Centre mondial de la Paix », propose Philippe Hansch, le directeur du CMP. « Des panneaux ont été prévus pour présenter ces derniers. » E On peut d’ailleurs déjà découvrir quelques clichés réalisés par d’anciens militaires français, présents à Verdun durant cette période où la ville était coupée en deux. K Une partie de l’exposition est visible dans les jardins du Centre mondial. correspondant de l’Est Républicain à Berlin. « Marco m’apprit qu’il peignait cet art sur le mur de Berlin et m’invita à découvrir ces œuvres éphémères. J’ai été séduit par leur beauté et avec un autre artiste, Jan Kablau, nous avons monté une exposition sur les graffitis du mur de la honte en mars 1989, seulement quelques mois avant sa chute. » Comment en effet ne pas être séduit par ce graffiti qui présente sur le mur deux pièces du jeu d’échecs, un roi et une reine et juste derrière le mur, il y a la tour ou plutôt, un mirador ? Une manière de sourire face à cette situation ubuesque. No man’s land On remarque aussi cet homme dont le ressort est brisé dans la tête, mais qui s’entraîne dur « indifférent à la médaillite ». Selon son dessinateur, « il veut offrir la grande échelle à ses rêves et réussir le grand saut de sa vie », quitter la RDA et se réfugier à l’Ouest. Certains clichés montrent ce no man’s land situé entre les deux murs avec ses obstacles antichars, car les Allemands de l’Est n’avaient pas uniquement peur de voir partir leurs ressortissants, ils craignaient que des chars alliers détruisent leur mur. Les clichés sont saisissants et émouvants comme le fragment de mur que la ville de Berlin a offert au Centre mondial de la Paix et qui est présenté dans les jardins du CMP. Non loin d’une partie des photographies de Christian Bourguignon. Puisque certaines d’entre elles sont présentées en ces lieux bucoliques. Car n’oublions pas, il s’agit du vingt-cinquième anniversaire de la chute du « mur de la honte ». Laquelle a eu lieu le 9 novembre 1989. Pascal ISCH