rapport sur la santé animale

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rapport sur la santé animale
RAPPORT SUR LA SANTÉ ANIMALE
2013
TABLE DES MATIÈRES
3
5 Avant-propos
Avant-propos de Hans Wyss
34 Newcastle
Maladie de Newcastle
37 Enregistrement des chevaux
Identification et enregistrement de chevaux
Stratégie
7 La Stratégie Santé animale
La Stratégie Santé animale en Suisse 2010+
11 Détection précoce
41 échinococcose
Lutte contre l’échinococcose alvéolaire:
une tâche complexe
46 La fièvre Q
Apparition d’un foyer de fièvre Q dans le canton
de Vaud en 2012
La détection précoce, un pilier de la prévention
15 Stratégie de lutte contre
les antibiotiques
Stratégie de réduction de l’antibiorésistance
Surveillance et Tendances
49 ÉPIZOOTIES
FAITS MARQUANTS 2011/2012
19 BVD
De la lutte contre la diarrhée virale bovine (BVD)
à la surveillance à long terme du statut indemne
25 SDRP
Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP)
– comment la propagation d’un foyer a pu être évitée
Surveillance des épizooties
52 TENDANCES DE QUELQUES ÉPIZOOTIES
Tendances observées pour certaines épizooties
57 Zoonoses
Surveillance des zoonoses et de la résistance
aux antibiotiques
60 TENDANCES DE QUELQUES ZOONOSES
Agents zoonotiques et toxi-infections alimentaires
chez l’homme
29 Schmallenberg
66 l’antibiorésistance
32 Contrebande d’abeilles
68 Radar
Détection précoce: exemple du virus de Schmallenberg
Découverte d’une contrebande de colonies d’abeilles
Surveillance de l’antibiorésistance
RADAR – santé animale
71 ANNEXE
4
Avant-propos
5
Hans Wyss, directeur de l’OVF
n novembre 2012, le peuple suisse
Le large spectre de maladies récem-
qu’occupe l’homme à cet égard. L’intro-
et les cantons ont approuvé la
ment maîtrisées ou éradiquées montre
duction de la nouvelle loi sur les épizoo-
modification de la loi sur les épi-
qu’en plus de la prévention, la détection
ties laisse intact le mandat constitution-
zooties à une très large majorité.
rapide des épizooties et la lutte résolue et
nel qui fonde notre action:
Cette modification accorde da-
coordonnée contre ces maladies restent
l’homme et l’animal des maladies trans-
vantage de poids à la prévention et à la
nécessaires. Grâce au renforcement de la
missibles. Le rapport suisse sur la santé
détection précoce. Elle constitue la base
prévention, ces mesures devraient deve-
animale présente les moyens mis en
légale nécessaire à la mise en œuvre de la
nir peu à peu superflues et le volume de
œuvre et les résultats atteints dans ce
Stratégie Santé animale en Suisse 2010+
médicaments administrés en guise de
domaine.
du Service vétérinaire, dont le mot d’ordre
traitement devrait se réduire. Le recours
est «Agir à temps, c’est agir avant». Cette
aux antibiotiques, notamment, si l’on
révision attache une importance particu-
veut que leur action sur l’homme et l’ani-
lière à la détection précoce des maladies
mal reste efficace, doit être plus raisonné.
émergentes et réémergentes. Les flux de
marchandises et de personnes dans le
La santé des animaux est essentielle
monde ainsi que le changement clima-
à la production de denrées garantissant
tique favorisent la propagation d’agents
une alimentation saine. Les zoonoses, qui
pathogènes considérés jusqu’ici comme
peuvent se transmettre de l’animal à
exotiques. L’objectif stratégique de la dé-
l’homme, représentent une catégorie im-
tection précoce est d’identifier la présence
portante des épizooties. Il est donc néces-
de ces maladies à un stade précoce et
saire, dans le cadre de la surveillance des
d’instaurer des mesures adaptées visant à
zoonoses, de garder une vue d’ensemble
prévenir d’éventuels dommages.
de la chaîne alimentaire et de la place
protéger
6
7
La Stratégie
Santé animale
en Suisse 2010+
Kaspar Jörger et Peter Braam, OVF
L’absence d’épizooties et la santé des
troupeaux constituent les conditions
indispensables à une agriculture
durable et à des denrées alimentaires
d’origine animale à la fois sûres et de
qualité. Les foyers épizootiques
peuvent entraîner d’importantes
pertes économiques. En outre, de
nombreux agents pathogènes qui
circulent dans les populations animales sont transmissibles à l’homme
(et peuvent provoquer des maladies
dites «zoonotiques»). La Suisse est de
plus en plus confrontée à l’accroissement du commerce international
d’animaux et de marchandises d’origine animale et à l’essor de la mobilité
des personnes. Le risque de voir les
épizooties s’introduire et se propager
dans notre pays est en hausse. Même
les maladies éradiquées dans le passé
en Suisse peuvent réapparaître à tout
moment. Le Service vétérinaire suisse
fait donc face à de nouveaux défis.
8
Contexte
clairement que certaines maladies effica-
directives en matière de gestion de la san-
cement éradiquées par le passé peuvent
té animale au sein de l’UE. La Commis-
Grâce à des stratégies de lutte et de
resurgir à tout moment et que d’«an-
sion européenne a publié le projet de la
surveillance efficaces mises en œuvre de-
ciennes» épizooties peuvent refaire sur-
nouvelle législation codifiée le 6 mai 2013.
puis plusieurs décennies, le cheptel suisse
face.
d’animaux de rente n’est pas touché, pour
l’heure, par un grand nombre d’épizooties.
Les résultats du programme annuel de
surveillance confirment le statut sani-
La Stratégie Santé animale
en Suisse 2010+
Prévention
La Stratégie Santé animale en Suisse
2010+ accorde une place centrale à la pré-
taire élevé des animaux de rente. Les
Afin de pouvoir préserver et amélio-
vention des maladies infectieuses et des
en toute sécurité des produits d’origine
rer le statut sanitaire actuellement élevé
zoonoses. Au travers de la modification de
suisse présentant un haut niveau de
de nos animaux de compagnie et de rente,
la loi sur les épizooties (LFE) du 16 mars
qualité. La preuve permanente de l’ex-
mais aussi de pouvoir soutenir davantage
2012, la Confédération a instauré les bases
consommateurs peuvent donc acheter
cellent niveau de santé de notre cheptel
la contribution du Service vétérinaire au
nécessaires à la promotion de la préven-
d’animaux de rente permet d’exiger de
maintien de la santé publique, l’Office
tion des épizooties et acquis la possibilité
la part de nos partenaires commerciaux
vétérinaire fédéral (OVF) a élaboré, en
de réaliser des programmes nationaux de
des garanties supplémentaires afin de
étroite collaboration avec les offices vété-
détection précoce et de surveillance, qui
réduire le risque d’introduction en Suisse
rinaires cantonaux, la Stratégie Santé
font partie de ses nouvelles missions.
de maladies venues de l’étranger. Par
animale en Suisse 2010+.
Les programmes de détection pré-
ailleurs, le marché des exportations
d’animaux et de produits d’origine animale est en pleine croissance.
Les cinq champs d’action suivants
coce servent de base à l’évaluation de
ont été définis en vue de promouvoir du-
l’évolution des épizooties et permettent
rablement la santé animale et d’atteindre
d’analyser les risques que présentent ces
L’apparition du virus de Schmallen-
les objectifs formulés dans le cadre de la
maladies pour l’homme et l’animal. Ils
berg chez les ruminants en 2012 et du
Stratégie Santé animale en Suisse 2010+:
concernent non seulement les épizooties
syndrome dysgénésique et respiratoire
prévention, préparation aux situations de
qui n’existent pas encore ou qui n’existent
du porc (SDRP) parmi les troupeaux
crise, lutte contre les épizooties et les ma-
plus en Suisse, mais aussi celles pour les-
porcins de Suisse orientale en hiver 2012
ladies animales importantes du point de
quelles des cas sont déjà apparus dans le
montre que des épizooties jusqu’ici in-
vue économique, collaboration interna-
pays, mais dont le stade et la dynamique
connues en Suisse peuvent également
tionale et connaissances scientifiques,
de propagation ne sont pas clairement dé-
toucher la population animale suisse. Si
recherche et développement. Des objec-
terminés.
certaines autres maladies, telles que la
tifs de prestations ont été fixés pour
fièvre du Nil occidental chez le cheval ou
chaque champ d’action. Toute une série
Les programmes de surveillance
la fièvre de la vallée du Rift chez les ru-
de mesures a déjà été proposée dans le
servent en premier lieu à prouver l’ab-
minants, ne touchent pas la Suisse, elles
cadre de la stratégie afin de réaliser ces
sence d’épizooties, par exemple au moyen
représentent toutefois de nouveaux
objectifs.
de contrôles par sondages effectués à
l’échelle nationale. Ils permettent de sa-
risques qu’il convient de prendre au
sérieux. Les cas de tuberculose bovine
L’Union européenne a également
voir si une épizootie précise existe en
déclarés dans les cantons de Fribourg, du
élaboré une nouvelle stratégie de santé
Suisse. Menés régulièrement, ils four-
Valais et de Vaud début 2013 montrent
animale (2007-2013), qui comprend des
nissent une base de données précieuse
9
pour l’évaluation de la santé du cheptel
sentiel de se préparer correctement à leur
suisse d’animaux de rente. D’un point de
apparition éventuelle. Pour pouvoir évi-
vue économique, ils permettent d’amélio-
ter la propagation d’une épizootie et
Mise en œuvre de la stratégie
La Stratégie Santé animale en Suisse
rer les conditions commerciales avec
lutter rapidement contre cette maladie, il
2010+ vise à présenter de manière trans-
l’étranger et soutiennent ainsi le com-
faut que des personnes formées puissent
parente à l’opinion publique et aux par-
merce international.
intervenir immédiatement, que les diffé-
tenaires les actions menées dans le
rentes responsabilités dans le cadre du
domaine de la santé animale. L’OVF et
processus soient clairement définies et
la commission permanente Santé ani-
Lutte contre les
épizooties
qu’une quantité suffisante de matériel et
male, composée de représentants de
de moyens de diagnostic soit disponible.
l’OVF et des autorités vétérinaires cantonales, assurent le control-
Dans le cadre de la préparation aux situations de crise,
les données fournies par les
programmes de détection précoce et de surveillance sont
également mises à profit pour
évaluer différentes stratégies
de lutte. L’évaluation des
risques sert à définir les mesures à prendre pour com-
La Stratégie Santé
animale en Suisse 2010+
accorde une place centrale à la prévention.
ling et assument la responsabilité de la mise en œuvre de
la Stratégie Santé animale
en Suisse 2010+. Trois ans
après la publication de ce
document, d’intenses travaux
sont en cours dans différents
domaines, et la mise en œuvre
progresse de façon ostensible.
Divers organismes publics et
privés contribuent à la mise
battre une épizootie et à les
inscrire si nécessaire dans l’ordonnance
La modification de la loi sur les
en œuvre de cette stratégie, chacun assu-
sur les épizooties. Pour cela, en plus de
épizooties instaure une base légale qui
mant ses propres responsabilités, mais
l’évaluation scientifique des risques, des
permet également à la Confédération
tous visant un objectif commun. Préser-
aspects sociaux et économiques sont pris
de financer des programmes de lutte à
ver le statut sanitaire élevé des animaux
en compte afin de juger du caractère
durée déterminée. Les cantons restent,
permet en effet de garantir la sécurité
approprié et de l’efficacité des mesures.
quant à eux, responsables de l’exécution
des denrées alimentaires sûres, de préve-
des dispositions en matière de lutte
nir l’apparition de maladies d’origine zoo-
Comme les épizooties surviennent
de façon imprévue et soudaine, il est es-
contre les épizooties, c’est-à-dire du pro-
notique et de contribuer à la prospérité
cessus effectif de lutte.
générale de l’économie.
10
11
La détection
précoce,
un pilier de la
prévention
Daniela Hadorn, OVF
La détection précoce des épizooties
vise à renforcer la santé animale.
La prévention est l’un des piliers de la
nouvelle Stratégie Santé animale en
Suisse 2010+, qui poursuit l’objectif de
promouvoir la santé animale à
l’échelle nationale. Dans un contexte
d’augmentation des flux d’animaux,
de personnes et de marchandises à
l’échelle mondiale et de progression
du changement climatique, le risque
de voir des épizooties nouvelles ou
antérieurement éradiquées s’installer
et se propager dans notre pays est
grand. La révision de la loi sur les
épizooties, qui a été acceptée par le
peuple le 25 novembre 2012, permet
à l’OVF de soutenir la prévention des
épizooties et de mettre en œuvre,
si nécessaire, des programmes de
détection précoce.
12
Comment fonctionne
la détection précoce?
La
détection
précoce
consiste à déceler rapidement
l’apparition des épizooties, des
La détection précoce
des maladies permet de
préparer et d’ordonner
à temps les mesures
nécessaires.
maladies animales et des zood’agir rapidement avec les acteurs concer-
évaluer continuellement la dangerosité
nés et d’éviter ainsi l’éclosion de graves
pour l’homme et l’animal et à transmettre
foyers épizootiques.
au plus vite les informations pertinentes
peuvent ainsi mettre au point ou ordonner à temps les mesures adaptées.
Le futur système de
détection précoce devra comprendre les éléments principaux suivants (cf. figure 1):
noses émergentes et réémergentes, à en
aux services compétents. Les décideurs
Le système de
détection précoce
1a Recueil des données sanitaires
indigènes:
les données nécessaires à la détec-
Un nouveau secteur
spécialisé à l’OVF
tion précoce proviennent de plusieurs
sources: de la surveillance directe des
animaux (assurée par les éleveurs, les
vétérinaires, les cliniques vétérinaires,
Une détention convenable des ani-
Afin de mettre au point un système
etc.), de la surveillance des vecteurs de
maladies (moustiques, tiques, etc.), de la
maux et l’entretien d’une bonne hygiène
de détection précoce efficace en Suisse, le
dans les étables offrent un moyen aux
projet stratégique de développement de
surveillance des risques de propagation
éleveurs de préserver la santé de leurs
la détection précoce des maladies émer-
(mouvements d’animaux p. ex.), du ras-
animaux. Cependant, il arrive que, malgré
gentes et réémergentes a été lancé début
semblement des données de systèmes
ces mesures de précaution, des germes
2012 au sein du secteur Monitoring de
existants (système d’annonce des épizoo-
pathogènes soient introduits dans un
l’OVF. Dans le cadre de ce projet, diffé-
ties prévu dans la législation, contrôle
troupeau: là encore, la détection précoce
rentes conclusions issues d’activités déjà
des viandes, données des laboratoires,
est essentielle à la prévention. Par
en cours sur le thème de la détection pré-
etc.), des nouveaux systèmes d’alerte et
des bases de données en cours de déve-
exemple, les diarrhées graves et répétées
coce ont été rassemblées, et une étude des
du bétail peuvent être le signe d’un épi-
besoins a été menée auprès des acteurs
loppement (monitoring de l’utilisation
sode infectieux ou de la présence d’une
concernés. Sur la base de ces données,
des antibiotiques, données sanitaires,
maladie dans le troupeau. En alertant
un nouveau secteur spécialisé Détection
etc.). Toutes ces données, pour autant
l’organe central compétent, l’éleveur ou
précoce a vu le jour le 1er octobre 2012
qu’elles soient actuelles et fiables, per-
le vétérinaire du troupeau peut, le cas
au sein du secteur Monitoring. Ce sec-
mettent de déceler les tendances et
échéant, prévenir à temps l’apparition de
teur spécialisé est chargé d’élaborer et
d’identifier les dangers potentiels pour
problèmes sanitaires dans d’autres trou-
d’exploiter en permanence un système
la santé du cheptel suisse.
peaux de sa région, voire dans toute la
efficace de détection précoce afin d’iden-
Suisse. Les banques de données actuelles
tifier au plus tôt les futurs dangers pour
ou futures, telles que les banques de don-
la santé animale et d’éviter ainsi les
nées sur la santé animale ou sur les anti-
dommages conséquents que peuvent
biotiques, permettent de récolter et de
provoquer les épizooties.
1b Recueil des données sanitaires et
scientifiques sur le plan international
(RADAR):
ce travail de récolte, d’analyse et de
dépouiller les informations pertinentes.
transmission des informations est aussi
Les résultats obtenus donnent la possibi-
nécessaire sur le plan international
lité à la Confédération et aux cantons
(présence et propagation des épizooties
1a Informations sur
1b Informations sur
la santé animale
la santé animale à l’échelle
à l’échelle nationale
internationale, données
(données relatives à la santé,
scientifiques (RADAR)
système de surveillance
type sentinelle, etc.)
2 Gestion et
analyse des données
5a Programmes de détection précoce
4 Evaluation des risques
3 Evaluation descriptive et
interprétation des données
5b Transmission de rapports réguliers et
Mesures
ciblés aux groupes impliqués
(gestion des risques)
Figure 1: Le système de détection précoce
dans les autres pays, études et recherches
général est évaluée par des experts. Enfin,
transmises à d’autres cercles de personnes
scientifiques effectuées à l’étranger).
les conséquences que peuvent avoir les
intéressées. Ces rapports sont des outils
Associées aux analyses des risques, ces
connaissances recueillies sur la santé
indispensables pour faire connaître les
données donnent la vision globale indis-
animale en Suisse sont analysées.
mesures prises ou à prendre.
5a/5b Programme spécifique de
détection précoce et rapport:
évaluées doivent permettre aux déci-
pensable à l’identification et la pondération des risques et dangers qui menacent
notre pays.
2-4 Analyse et évaluation
des données:
Les informations ainsi compilées et
face à un (nouveau) problème sani-
deurs ainsi qu’aux services de gestion
taire dont la gravité est difficile à estimer,
des risques de prendre à temps des
il peut être utile de lancer un programme
décisions ciblées et de mettre en œuvre
toutes les données et informations
de détection précoce qui permettra de ré-
les mesures adaptées. Ainsi, les futurs
dangers pour la santé animale peuvent
disponibles sont rassemblées et analy-
colter plus de données et de plus amples
sées au fur et à mesure. Les résultats ob-
informations. Des rapports réguliers sur
être détectés et traités à temps, confor-
tenus sont validés et pondérés. Tout au
les résultats de la détection précoce sont
mément au mot d’ordre de la Stratégie
long de ce processus, la pertinence des
rédigés et adressés à tous les groupes im-
Santé animale en Suisse 2010+: «Agir à
constats en termes de santé animale en
pliqués. Des informations sont également
temps, c’est agir avant».
13
15
Stratégie de
réduction
de l’antibiorésistance
Sabina Büttner, OVF
Les antibiotiques sont des médicaments indispensables pour traiter
les infections microbiennes tant en
médecine humaine qu’en médecine
vétérinaire, et la pratique médicale
moderne serait inimaginable sans eux.
Néanmoins, leur emploi peut conduire
à la formation et à la sélection de
résistances qui peuvent rendre la
thérapie plus difficile, voire la mettre
en échec. Par conséquent, l’OVF a
élaboré en 2012 une stratégie interne
qui identifie des champs d’action en
vue de l’élaboration de nouvelles
mesures de réduction de ce phénomène.
One Health
Recherche
16
Contexte
Diminuer
le besoin
d’antibiotiques
Si la formation de résistances fait
Utiliser prudemment
les antibiotiques
Eviter la
multiplication des
résistances
Surveillance
partie du système immunitaire naturel
des bactéries, leur apparition et leur
Figure 1: Champs d’action de la stratégie de lutte contre la consommation
propagation sont accélérées par l’emploi
d’antibiotiques et l’antibiorésistance
inconsidéré d’antibiotiques en médecine
humaine et vétérinaire, par l’utilisation
de ces derniers à des fins non théra-
RS 812.212.27) a permis de prendre d’autres
bactéries multirésistantes, telles que le
peutiques et par la contamination de
mesures pour contrôler et réduire la
Staphylococcus aureus résistant à la
l’environnement provoquée par ces subs-
consommation des antibiotiques en mé-
méticilline (SARM), sont inquiétantes.
tances. De plus, le problème est accentué
decine vétérinaire. Ainsi, l’obligation de
par le fait que les flux internationaux de
consigner le recours à certains médica-
marchandises et de personnes ont pro-
ments vétérinaires ainsi que des réglemen-
pagé les nouvelles résistances dans le
tations claires au sujet de la prescription
La stratégie de l’OVF
monde entier. D’après les estimations
et de la reconversion de ces substances
A la lumière de cette situation, l’OVF
d’un rapport du Centre européen de pré-
ont été introduites, tandis que les prescrip-
a mis au point en 2012 un document stra-
vention et contrôle des maladies (CEPCM)
tions de fabrication des aliments médica-
tégique interne qui précise les champs
et de l’Agence européenne des médica-
menteux ont été renforcées.
d’action fondamentaux permettant de
ments (AEM), 25 000 personnes décède-
s’assurer que l’utilisation d’antibiotiques
raient chaque année dans les pays de l’UE
Depuis 2006, la quantité d’antibio-
en raison d’infections provoquées par des
tiques vendus en médecine vétérinaire et
l’efficacité de ces substances en médecine
agents pathogènes résistants. Les liens de
l’état de la résistance d’une sélection de
humaine. Dans le même temps, le traite-
cause à effet susceptibles d’expliquer la
bactéries zoonotiques et de germes indi-
ment ciblé des animaux à l’aide d’antibio-
propagation et la transmission des résis-
cateurs chez les animaux de rente sains
tiques doit rester possible afin de garantir
tances entre l’homme, l’animal et l’envi-
sont surveillés chaque année. Les don-
le bien-être animal. Le but de cette
ronnement sont complexes et pas encore
nées obtenues montrent que les mesures
approche consiste à réduire l’utilisation
des antibiotiques en médecine vétéri-
en médecine vétérinaire n’entrave pas
totalement maîtrisés. Or, le nombre de
prises jusqu’ici n’ont eu que des effets li-
bactéries résistantes a augmenté au cours
mités. Si la quantité totale d’antibiotiques
naire et à améliorer sur le long terme
des dernières années. De nouvelles me-
distribués a baissé de 14% au cours des
la situation des résistances chez les ani-
sures de réduction de cette évolution
cinq dernières années, la tendance est à
maux de rente. Des mesures sont prévues
doivent donc être prises tant dans le
la hausse pour certains antibiotiques
dans les domaines suivants afin d’at-
domaine de la médecine vétérinaire que
de réserve, comme les céphalosporines
teindre ces objectifs:
de celui de la médecine humaine.
de 3 e génération, par exemple. La surveillance des résistances montre que ce
• Surveillance
En Suisse, une mesure capitale de li-
phénomène progresse chez les bactéries
La surveillance de la consommation
mitation de la consommation d’antibio-
zoonotiques comme chez les germes in-
d’antibiotiques et des antibiorésis-
tiques dans le domaine vétérinaire a été
dicateurs. Bien que le contexte soit plus
tances constitue une condition néces-
mise en œuvre dès 1999 par l’interdiction
favorable en Suisse que dans de nom-
saire pour évaluer la situation, mettre
générale de leur utilisation comme stimu-
breux autres pays européens, l’augmen-
au point des mesures ciblées et contrô-
lateurs de croissance. Dans un deuxième
tation des résistances à certains groupes
ler l’efficacité de celles-ci. Les surveil-
temps, l’ordonnance du 18 août 2004 sur
d’antibiotiques importants ainsi que
lances en cours depuis 2006 doivent
les médicaments vétérinaires (OMédV,
l’apparition toujours plus fréquente de
être adaptées et améliorées afin de
pouvoir répondre à ces exigences. Les travaux de recensement électronique des
administrations d’antibio-
L’efficacité des antibiotiques ne doit pas
être restreinte par
leur utilisation en
médecine vétérinaire.
tiques ont déjà commencé. La centrali-
tionnement des vétérinaires ainsi que
17
tances entre l’environnement, l’animal
et l’homme.
• Collaboration nationale
et internationale au sens de
l’approche One Health
sation et l’évaluation de ces données
des éleveurs et de renforcer le carac-
permettront d’identifier plus précisé-
tère obligatoire des textes de loi. En
Comme les résistances ne connaissent
ment les espèces animales et les sys-
outre, l’introduction de directives thé-
ni barrières entre les espèces, ni fron-
tèmes de production présentant la
rapeutiques concrètes pour les prin-
tières entre les pays, ce thème doit être
plus grande consommation d’antibio-
cipales maladies infectieuses bacté-
abordé sous un angle pluridiscipli-
tiques. Ces informations sont pré-
riennes chez l’animal peut simplifier
naire et international. Il est certain
cieuses pour mettre à jour les liens de
le choix d’un antibiotique efficace et
qu’il ne faut pas limiter le problème au
cause à effet en matière de résistance
adapté.
domaine vétérinaire. Une collaboration
et mettre en œuvre des mesures
concrètes permettant de réduire la
consommation des antibiotiques.
intersectorielle tenant compte des
• Prévention de la propagation
des résistances
La propagation d’une résistance don-
• Diminuer le besoin d’antibiotiques
aspects relatifs non seulement aux
médecines vétérinaire et humaine,
mais aussi à l’agriculture et à la pro-
née n’est pas seulement liée à l’utilisa-
pagation des résistances dans l’envi-
tion d’antibiotiques, mais aussi au tra-
ronnement, est indispensable afin de
d’antibiotiques est l’une des mesures
fic animal national et international.
réduire les antibiorésistances.
les plus efficaces pour réduire les ré-
Sur ce point, il convient d’identifier
La réduction de la consommation
sistances. Le besoin d’antibiotiques,
plus précisément les voies de transmis-
quant à lui, peut être réduit par des
sion et de trouver des moyens de les
mesures préventives visant à amélio-
interrompre. Le respect de pratiques
Prochaines étapes
rer le statut sanitaire d’une population
d’hygiène adaptées en matière de dé-
Au cours de l’été 2013, les chefs des
animale, soit en luttant contre des
tention d’animaux et de contact avec
Départements fédéraux de l’intérieur
maladies spécifiques (p. ex. par des
les animaux, mais aussi tout au long de
et de l’économie ont chargé l’Office fédé-
vaccinations, des programmes de lutte,
la chaîne alimentaire doit être davan-
ral de la santé publique d’élaborer un
etc.), soit en améliorant les conditions
tage promu afin de minimiser le risque
programme national visant à juguler le
de détention des animaux et de gestion
de propagation des germes résistants.
problème des résistances en collabora-
de l’exploitation.
tion avec l’OVF, l’OFAG et l’OFEV. Depuis
• Recherche
longtemps, l’OVF et les autres offices
• Utiliser prudemment les antibiotiques et contrôler cette utilisation
L’étude des questions liées à l’utilisation
des antibiotiques et aux antibiorésis-
solutions à ce problème dans leurs
S’il est nécessaire d’utiliser des antibio-
tances reste l’un des principaux axes
domaines respectifs. Ces travaux doivent
fédéraux recherchent activement des
tiques, il convient de privilégier les subs-
du travail de recherche que soutient
à présent être rassemblés pour former
tances à spectre étroit et de respecter
l’OVF. Il convient notamment de
une stratégie commune et coordonnée
un diagnostic précis, un dosage appro-
poursuivre l’étude de la faisabilité de
réunissant tous les acteurs impliqués.
prié et une durée de traitement aussi
nouvelles méthodes de réduction de la
Dans ce cadre, l’OVF discutera de sa
courte que possible. Afin d’améliorer
consommation d’antibiotiques, de nou-
stratégie et des mesures prévues avec
la mise en œuvre des directives exis-
velles possibilités et directives théra-
l’ensemble des groupes d’intérêts afin de
tantes, il est prévu de proposer des
peutiques, ainsi que de la propagation
concrétiser ces projets.
mesures de formation et de perfec-
et des voies de transmission des résis-
18
19
De la lutte
contre la diarrhée virale
bovine (BVD) à la
surveillance
à long terme du
statut indemne
Elena Di Labio, OVF
Depuis 2008, un programme efficace
d’éradication de la diarrhée virale
bovine (BVD) est en vigueur en Suisse.
Fin 2012, à peine 130 exploitations
bovines sur tout le territoire restaient
encore concernées par des mesures
de lutte contre la BVD. Plus de 99%
des exploitations bovines suisses sont
indemnes de BVD. Au vu de cette
situation favorable, il a été décidé de ne
pas reconduire à compter du 1er janvier
2013 le programme de dépistage
systématique du virus de la BVD par
analyse des échantillons cutanés
d’oreilles prélevés par poinçonnage sur
tous les veaux nouveau-nés. Le virus
de la BVD n’a pas encore été totalement
éradiqué en Suisse. Il est donc important de maintenir une surveillance
étroite des troupeaux afin d’identifier
les derniers animaux porteurs d’une
infection permanente par le virus de
la BVD (animaux IP) présents dans
la population bovine suisse et d’empêcher toute nouvelle propagation du
virus de la BVD. L’ éradication complète
du virus, en d’autres termes, le statut
indemne d’épizootie, permettra d’entamer une phase de surveillance basée
sur des contrôles par sondages.
20
e programme d’éradication de la
le virus de la BVD (test national sur
BVD repose sur l’identification
les veaux). En l’espace d’à peine 4 ans, la
dans une exploitation indemne de BVD,
ciblée et l’élimination des ani-
fréquence des naissances d’animaux IP
sont rares.
maux IP. On entend par là les
a pu passer d’1,4% à moins de 0,02%. Dé-
animaux «infectés permanents»,
sormais, seuls 2 veaux nouveau-nés sur
à-dire les cas de (ré-)importation du virus
Un nouveau système de
surveillance de la BVD
à savoir des animaux qui restent infectés
10 000 présentent une infection perma-
toute leur vie et qui excrètent en perma-
nente par la BVD. Cette remarquable
nence de grandes quantités de virus.
réussite a contribué dans une large me-
Dans le cadre du programme lancé en
sure à améliorer le statut sanitaire de
Les cas d’animaux IP sont désormais
2008, tous les bovins détenus en Suisse
notre population bovine. Grâce à l’enga-
si rares que le très coûteux programme de
ont été soumis à un dépistage du virus de
gement de toutes les personnes impli-
lutte, qui repose sur le dépistage sur tous
la BVD. Quelque 1,5 million d’animaux ont
quées, la BVD appartient aujourd’hui au
les veaux nouveau-nés via le prélèvement
ainsi été testés jusqu’à la fin 2008. Sur ce
passé pour plus de 99% des exploitations
d’un échantillon cutané par poinçonnage
total, 11 937 animaux (soit 0,8%) se sont
bovines suisses. La majorité des cas de
sur l’oreille, ne semble plus adapté et doit
révélés infectés par le virus et ont donc
BVD qui se déclarent encore aujourd’hui
être remplacé par un programme de sur-
dû être éliminés. Pas moins de 7611 (soit
sont des infections consécutives: cela si-
veillance moins onéreux et à long terme.
16,9%) des quelque 45 000 exploitations
gnifie que la mère du veau IP a contracté
De plus, le dépistage sur quelques ani-
bovines étaient à l’époque touchées par
le virus pendant la gestation au contact
maux devra à l’avenir informer sur le sta-
la BVD. Ensuite, à partir du 1er janvier
d’un animal IP déjà présent dans l’ex-
tut sanitaire de l’ensemble d’un troupeau.
2009, un échantillon cutané a été prélevé
ploitation, perpétuant ainsi la chaîne
Ainsi, une surveillance aussi efficace que
par poinçonnage sur l’oreille de tous les
infectieuse au sein du troupeau. En
possible permettra de tirer le meilleur
veaux de moins de 5 jours afin de dépister
revanche, les nouvelles infections, c’est-
profit des investissements substantiels
réalisés et des résultats atteints en matière de lutte contre la BVD, d’éradiquer
durablement cette épizootie, de prévenir
1,5
de nouvelles infections et, ainsi, d’empê-
1,4
cher toute nouvelle propagation de la
1,3
BVD en Suisse.
1,2
1 ,1
% d’animaux IP
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
12
12
ct
O
12
Ju
ill
12
Av
r
11
ct
nv
O
Ja
11
11
Ju
ill
11
Av
r
10
Ja
nv
10
ct
O
10
Ju
ill
10
Av
r
09
Ja
nv
09
ct
O
09
Ju
ill
09
Av
r
nv
O
Ja
ct
08
0,0
Figure 1: Part d’animaux (IP) infectés permanents chez les veaux nouveau-nés depuis le
début du programme d’éradication de la BVD, entre octobre 2008 et décembre 2012.
21
Le principe de la surveillance
sérologique
Répartition des exploitations
bovines indemnes de BVD en
cinq groupes
bovins. La présence d’anticorps contre le
virus de la BVD indique que l’animal
concerné a été en contact avec le virus
Jusqu’à présent, le dépistage de la
de la BVD au moins une fois au cours de
BVD consistait à mettre directement en
sa vie. Etant donné qu’en présence d’un
Dans le cadre de la surveillance de la
évidence la présence d’un animal IP dans
animal IP dans une exploitation, de
BVD, les exploitations bovines indemnes
de BVD ont été réparties en cinq groupes.
un troupeau. A cet effet, des échantillons
nombreux animaux d’un même troupeau
cutanés prélevés par poinçonnage sur
contractent rapidement le virus et pro-
On distingue les exploitations laitières
l’oreille ou des échantillons sanguins de
duisent des anticorps, le dépistage d’anti-
des exploitations non laitières, celles qui
chaque animal étaient analysés. Les
corps chez un petit groupe de bovins
ont compté de celles qui n’ont pas compté
résultats de cet examen virologique
peut informer sur la présence éventuelle
un animal IP au cours des 24 derniers
permettent de déterminer le statut des
de la BVD au sein d’une exploitation.
mois, et, enfin, les petites exploitations et
animaux quant à la BVD (infectés ou
Le dépistage sérologique est donc une
les exploitations spéciales des autres.
non infectés). Avec cette méthode, il
méthode indirecte permettant de déter-
faut toutefois tester tous les animaux
miner si la BVD est ou a été présente
Grâce à des analyses de lait de
du troupeau pour connaître le statut de
au sein d’une exploitation (c’est-à-dire si
citerne, il est possible de surveiller la
le troupeau comprend un animal IP). Le
présence éventuelle d’anticorps dans
dépistage
par
les exploitations laitières. Ainsi, l’OVF a
conséquent un système de surveillance
chargé la société Suisselab SA de pré-
l’exploitation.
Le nouveau système de surveillance
sérologique
constitue
consiste à mettre en évidence la présence
peu coûteux, mais tout aussi efficace
lever et d’analyser des échantillons de
d’anticorps dans des échantillons de lait
que l’ancienne méthode de testage systé-
lait de citerne de chaque exploitation
de citerne et des échantillons sanguins de
matique des veaux.
laitière en février et en octobre. Lorsque
Désignation
Exploitations laitières
Exploitations non laitières
Exploitations
sans animal IP
au cours des
24 derniers mois
avec animal IP
au cours des
24 derniers mois
sans animal IP
au cours des
24 derniers mois
avec animal IP
au cours des
24 derniers mois
de petite taille
Groupe
1
2
3
4
5
Nombre
d’exploitations
env. 23 000
728
1186 (échantillons)
191
9371
Dépistage de
contrôle
dépistage dans
le lait de citerne
groupe de bovins
groupe de bovins
groupe de bovins
dépistage du virus
chez les veaux
nouveau-nés
Fréquence des
contrôles
tous les six mois
tous les ans
tous les ans
tous les ans
dans les 5 jours suivant la naissance
1 er dépistage
de suivi
groupe de bovins
test virologique
du troupeau
test virologique
du troupeau
test virologique
du troupeau
–
2 e dépistage
de suivi
test virologique
du troupeau
–
–
–
–
et spéciales
Tableau 1: Répartition et schéma du dépistage des exploitations indemnes de BVD pour la surveillance de la BVD en 2012
Informations complémentaires
www.stopbvd.ch
22
les résultats de ce dépistage sont né-
présent, aient ainsi contracté le virus de
non laitières ne doivent pas être surveil-
gatifs, rien n’indique une infection au
la BVD, puis produit des anticorps se
lées chaque année. Celles qui n’ont pas
virus de la BVD. Mais le fait qu’ils soient
retrouvant ensuite dans leur lait. Par
compté d’animal IP au cours des derniers
positifs ne signifie pas qu’il
mois présentent un risque
y ait une infection au sein
réduit d’être confrontées à
de l’exploitation. La méthode
utilisée exige qu’un vétérinaire effectue un prélèvement
sanguin sur 5 à 10 jeunes
bovins (groupe des bovins)
d’une exploitation et soumette ces échantillons à un
dépistage d’anticorps contre
la BVD. La mise en évidence
d’anticorps indique clairement
que le troupeau a récemment
compté, ou compte toujours,
un animal IP. Par conséquent,
tous les bovins suspects du
troupeau doivent ensuite être
Le dépistage sérologique
constitue un système
de surveillance peu
coûteux, mais tout aussi
efficace que l’ancienne
méthode de tests réalisés sur les veaux.
un cas de BVD dans un avenir
proche. Il suffit donc de réaliser chaque année un test sur
une partie seulement de ces
exploitations.
Pour les petites exploitations comptant en moyenne
moins de 10 animaux et certaines exploitations spéciales
désignées comme telles par
les cantons, le résultat d’un
test sérologique ne fournit pas
d’informations fiables sur la
présence ou non de la BVD
parmi le troupeau en raison de
soumis à un dépistage direct
du virus de la BVD afin que puissent être
conséquent, la surveillance de ces exploi-
la taille de ce dernier ou d’un système de
identifiés et éliminés les éventuels ani-
tations comprend non seulement l’ana-
gestion du troupeau propre à l’exploita-
maux IP.
lyse d’échantillons du lait de citerne,
tion. Par conséquent, ces exploitations ne
mais aussi la recherche d’anticorps dans
peuvent pas faire l’objet d’une surveil-
le sang d’un groupe de bovins.
lance par dépistage des anticorps dans
Les exploitations ayant déjà com-
des échantillons de lait de citerne ou de
porté un animal IP au cours des derniers
sang. Il a donc été décidé de poursuivre
mois risquent fort d’obtenir un résultat
L’analyse du lait de citerne est impos-
positif à l’issue de l’analyse du lait de
sible dans les exploitations non laitières,
pour le moment leur surveillance par
citerne. En effet, il est très probable que
qui doivent donc être surveillées directe-
dépistage du virus dans les échantillons
de nombreuses vaches laitières soient
ment par le biais du dépistage chez un
cutanés de l’oreille prélevés par poinçon-
entrées en contact avec l’animal IP alors
groupe de bovins. Toutes les exploitations
nage sur tous les veaux nouveau-nés.
23
2012, la transition vers
une surveillance plus ciblée
dépistage du lait de citerne effectuée à
Tout au long de l’année, un groupe
l’automne, la part des exploitations dont
de travail composé de représentants
le lait de citerne présentait encore un
des cantons, du laboratoire de référence
de la BVD et de l’OVF a travaillé d’ar-
La surveillance sérologique des ex-
taux accru d’anticorps s’élevait toujours
ploitations indemnes de BVD a été effec-
à 50%. Grâce aux seconds résultats,
rache-pied sur les résultats fournis par le
tuée pour la première fois en 2012. Dans
l’évolution du taux des anticorps a pu être
programme d’éradication de la BVD et
le même temps, le dépistage sur les
prise en compte afin de déterminer si les
par la surveillance de la BVD. Les infor-
veaux a été poursuivi jusqu’à la fin de
exploitations concernées étaient confron-
mations obtenues grâce au test sérolo-
l’année sur tout le territoire. Cette double
tées à des cas de BVD. A l’automne, un dé-
gique, réalisé pour la première fois en
vérification avait pour objectif d’optimi-
pistage de suivi d’un groupe de bovins a
2012, ont permis de procéder avant la fin
ser la surveillance ciblée afin de mettre
dû être effectué dans 1932 exploitations
de l’année aux modifications nécessaires
au point un système aussi efficace que le
dont les résultats de l’analyse du lait de
afin d’optimiser le nouveau programme
dépistage sur les veaux.
citerne avaient attiré l’attention.
de surveillance. Après l’abandon du
système de dépistage national sur les
La surveillance des exploitations in-
Au total, le dépistage d’anticorps
veaux fin 2012, le test sérologique des
demnes de BVD au moyen du dépistage
dans les échantillons sanguins de groupes
exploitations indemnes de BVD a été dé-
sérologique du lait de citerne et du sang
de bovins a été réalisé dans 6036 exploita-
finitivement introduit le 1er janvier 2013.
des jeunes bovins a bien fonctionné
tions en 2012 dans le cadre de la surveil-
Cette nouvelle méthode s’est imposée
en 2012. En règle générale, les résultats
lance de la BVD. Dans environ 7% de ces
comme un système de surveillance ef-
étaient conformes aux attentes. Un taux
exploitations, l’analyse a révélé la pré-
ficace permettant de veiller à ce que
d’anticorps accru a été décelé dans le lait
sence d’anticorps dans le sang d’au moins
la BVD ne puisse plus se déclarer ni se
de citerne de 60% des quelque 23 000 ex-
un animal du groupe de bovins. Le test
propager dans des troupeaux reconnus
ploitations laitières n’ayant pas compor-
virologique consécutif réalisé sur le trou-
comme indemnes de BVD. La surveillance
té d’animaux IP au cours des 24 derniers
peau a permis d’identifier et d’éliminer un
pourra être progressivement assouplie
mois et qui ont été soumises aux tests en
animal IP jusqu’alors passé inaperçu dans
dans les années qui viennent, à mesure
début d’année. Dans 3806 exploitations,
quatre exploitations. Ces quatre cas se
que la situation deviendra plus sûre.
le taux d’anticorps présent dans le lait de
sont produits dans des exploitations lai-
A terme, elle se limitera au contrôle
citerne était si élevé qu’un dépistage de
tières qui avaient hébergé un animal IP
d’un échantillon minimal d’exploitations
suivi a dû être effectué sur un groupe de
au cours des mois précédents. Ces résul-
permettant de s’assurer que la Suisse est
bovins afin de pouvoir exclure la pré-
tats montrent qu’il est utile de surveiller
indemne.
sence d’un cas actif de BVD au sein du
de plus près ces exploitations.
troupeau. Après la deuxième vague de
24
25
Syndrome
dysgénésique et
respiratoire
du porc (SDRP) –
comment la
propagation
d’un foyer a pu
être évitée
Hansueli Ochs, OVF
Fin novembre 2012, le virus du syndrome
dysgénésique et respiratoire du porc
(SDRP) a été introduit en Suisse via
l’importation de sperme de verrats.
La réaction appropriée de toutes les
parties concernées a permis d’éviter
à temps la propagation de l’épizootie.
En l’espace d’un mois et demi, près
de 9500 prélèvements sanguins ont
été effectués dans 88 exploitations
porcines. Au total, il a fallu éliminer
2000 animaux dans cinq exploitations
afin d’enrayer la maladie. Le cheptel
porcin de Suisse est désormais indemne de SDRP. Une surveillance
étroite des importations de sperme
de verrats a été mise en place afin de
réduire à l’avenir les interventions
conséquentes nécessaires dans des
cas semblables.
Informations complémentaires
www.bvet.admin.ch/sdrp
26
e syndrome dysgénésique et res-
surveillé. Le 27 novembre 2012, ce centre
piratoire du porc (SDRP) est une
allemand a informé cet importateur
diate à cette situation, les 26 exploitations
infection virale du porc pouvant
suisse qu’il était possible que du sperme
qui avaient acheté du sperme de verrats
provoquer des troubles de la
infecté par des virus responsables du
à ce centre d’insémination depuis le
risque aigu d’infection. En réponse immé-
fertilité, des avorte-
12 novembre 2012 ont été
ments, la mise bas de porce-
mises sous séquestre. Les
lets chétifs et des symptômes
respiratoires. Cette maladie
du porc, qui s’est propagée
dans le monde entier, est
l’une des plus graves par les
souffrances et les pertes économiques qu’elle provoque.
Contrairement à tous leurs
pays voisins, la Suisse et la
Principauté de Liechtenstein
sont indemnes de SDRP. En
La réaction appropriée
de toutes les parties
concernées a permis
d’éviter la propagation
de la maladie.
Suisse, afin de préserver le
prélèvements effectués sur
les verrats ont révélé que cinq
exploitations étaient particulièrement menacées, car elles
avaient reçu des livraisons de
sperme les 22 et 26 novembre.
Dans les exploitations de l’importateur de sperme, 72 truies
ont été abattues immédiatement et ont subi un dépistage du SDRP. Ce test a révélé
que cinq d’entre elles étaient
statut indemne, le SDRP est classé comme
SDRP ait été livré en Suisse. Des ana-
infectées dans trois exploitations qui
épizootie à éradiquer.
lyses ultérieures, effectuées sur les
ont été ainsi reconnues comme touchées
quelque 200 verrats de ce centre, ont ré-
par l’épizootie.
Un risque d’infection aigu
vélé que 90% des animaux de l’une des
trois porcheries étaient déjà entrés en
contact avec le virus. Les résultats de ces
Outre de nombreuses autres me-
analyses laissent présumer que l’infec-
Une propagation rapide
sures de prévention, l’importation de
tion s’est produite entre le 12 et le
Par la suite, des tests virologiques et
sperme de verrats n’est autorisée qu’en
26 novembre 2012. Le mode d’introduc-
sérologiques ont été effectués dans les
provenance de centres d’insémination
tion du virus dans le centre n’a pas pu
trois exploitations infectées et les 23 ex-
pouvant prouver qu’ils sont indemnes de
être élucidé.
ploitations suspectes. Dans l’une des exploitations infectées, la présence du virus
SDRP. Depuis quelques années, une organisation suisse d’élevage importe égale-
L’importateur de sperme de verrats
du SDRP a été décelée chez 14 truies.
ment du sperme de verrats d’un centre
a immédiatement informé les autorités
Etant donné la vitesse de propagation du
d’insémination allemand régulièrement
vétérinaires des cantons concernés du
virus au sein de cette exploitation, qui
27
au point de nouvelles directives compre-
comptait environ 1900 porcs, tous les ani-
abattus. La réaction rapide et efficace de
maux ont été abattus ou euthanasiés. Les
toutes les parties concernées a permis
nant des exigences minimales pour les
analyses réalisées sur toutes les autres
d’éliminer à temps les cas d’infection au
centres d’insémination. L’importante mo-
truies d’élevage des exploitations infec-
SDRP et de prévenir la propagation du
bilisation du personnel et les dépenses
tées et suspectes ont permis d’établir l’ab-
virus. Les mesures prises ont permis de
qui ont été nécessaires pour enrayer
sence d’infection au virus.
préserver le statut indemne de l’épizootie
l’introduction de ce virus ont montré que
de la Suisse.
ces directives n’étaient pas suffisantes
Dans un second temps, 62 exploita-
pour empêcher durablement toute pro-
tions de contact dans lesquelles des porcs
L’Organisation mondiale de la santé
provenant des exploitations infectées ou
animale (OIE) de Paris et la Commission
En accord avec les organisations d’éle-
suspectes avaient été transférés depuis le
européenne ont été informés de l’intro-
vage porcin, une surveillance vétérinaire
12 novembre 2012 ou qui se trouvaient à
duction du virus du SDRP en Suisse et de
étroite des exploitations porcines utili-
proximité de l’une des trois exploitations
son éradication. En accord avec l’UE, l’im-
sant du sperme de verrats importé a donc
infectées ont été mises sous séquestre.
portation de sperme de verrats en Suisse
été introduite. Ce nouveau système vise à
Les tests des échantillons prélevés sur les
a été temporairement interdite jusqu’à la
détecter au plus tôt toute introduction
animaux de ces exploitations de contact
fin du mois de janvier 2013. Les enquêtes
du virus et à permettre son élimination
ont tous fourni des résultats négatifs.
réalisées ont révélé qu’aucun autre im-
dans un environnement réduit et contrôlé.
portateur n’avait introduit de sperme de
Dépistage de suivi et levée
du séquestre
Début janvier 2013, un dépistage de
suivi a été effectué dans les exploitations
verrats d’origine étrangère en Suisse en
novembre 2012.
Une surveillance étroite des
exploitations porcines
infectées et suspectes afin de s’assurer de
l’éradication du virus du SDRP. Les résul-
Une estimation des risques effectuée
tats de l’analyse sérologique des échantil-
récemment montre une fois encore que
lons alors prélevés sur les truies d’élevage
l’importation de sperme de verrats pré-
se sont tous révélés négatifs. Le séquestre
sente le même risque d’introduction du
a donc pu être levé le 11 janvier 2013. Au
virus du SDRP que celle des porcs vivants.
total, 9500 échantillons sanguins de porcs
Dès l’été 2012, un groupe de travail consti-
ont fait l’objet d’un dépistage du SDRP et
tué de représentants d’organisations d’éle-
près de 2000 animaux suspects ont été
vage et du Service vétérinaire a donc mis
pagation du SDRP sur le territoire suisse.
28
29
Détection
précoce:
exemple du
virus de
Schmallenberg
Daniela Hadorn, OVF
Le virus de Schmallenberg a été décrit
pour la première fois à l’automne
2011 dans le nord de l’Allemagne. C’est
de cette ville du nord de l’Allemagne
que provenaient les premiers échantillons contenant ce virus. Son nom a
donc été formé en référence à cette ville
d’origine. Ce nouveau virus est apparenté à des virus connus originaires
d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. Il se
transmet par des moustiques. Il peut
provoquer une maladie aiguë chez
les bovins, les ovins et les caprins.
Chez les femelles de ces animaux en
gestation, il peut provoquer des malformations chez les veaux, les agneaux
et les chevreaux. On ignore si ce virus
a été introduit en Europe récemment
ou s’il y est présent depuis longtemps
de manière inaperçue.
30
es symptômes non spécifiques
encore jamais été identifié auparavant en
naires cantonaux de se préparer à une
comme des diarrhées, de la fièvre
Europe.
éventuelle introduction du virus de
Schmallenberg en Suisse. En février 2012,
ou une diminution du rendement laitier ont été observés
Le virus de Schmallenberg a ensuite
en été et automne 2011 chez des
rapidement gagné l’ensemble du conti-
nisations du secteur ont donc reçu des
vaches laitières dans le nord-ouest des
nent européen, du Nord-Est au Sud-Ouest,
informations ciblées sur ce nouveau
Pays-Bas et dans la région de Rhénanie-
selon un mode de propagation similaire
virus et les symptômes qu’il provoque et
du-Nord-Westphalie en Allemagne. Les
à celui du virus de la langue bleue dans
ont été appelés à surveiller les animaux
les éleveurs, les vétérinaires et les orga-
analyses effectuées pour identifier des
les années 2007 à 2009. Etant donné cette
avec une attention accrue. De plus, les
maladies connues n’ont pas permis de po-
dynamique de propagation, le Service
éleveurs et les vétérinaires ont été priés
ser un diagnostic. Durant l’hiver 2011/2012,
vétérinaire suisse a conclu début 2012
d’envoyer des échantillons à analyser en
des malformations légères à graves ont
que le virus finirait tôt ou tard par tou-
cas d’apparition de symptômes suspects,
été observées chez des agneaux et des
cher également la Suisse (figure 2).
veaux nouveau-nés ou mort-nés d’exploitations éparpillées dans toute l’Allemagne
et aux Pays-Bas (figure 1). En réaction à
ces évènements, l’Institut Friedrich Löf-
tels que des malformations, des cas de
diarrhée ou de recul de la production
Détection précoce du virus
de Schmallenberg en Suisse
laitière (cf. élément 1a de la figure 1 à la
page 13). Les cantons et la Confédération
ont pris en charge les frais liés à ces analyses. Cette mesure avait pour objectif
fler (FLI) en Allemagne a effectué une
de permettre une détection rapide en
analyse métagénomique sur la base
Les informations transmises à un
d’échantillons de sang prélevés sur des
stade précoce par l’étranger (cf. élément
cas d’introduction du nouveau virus en
animaux qui étaient tombés malades en
1b de la figure 1 à la page 13) et les évé-
Suisse.
octobre 2011. Cette analyse a permis de dé-
nements survenus dans les pays voisins
couvrir un Orthobunyavirus qui n’avait
ont permis à l’OVF et aux services vétéri-
Figure 1: Agneau victime de malformation en raison d’une infection au virus de
Schmallenberg
Source: LAVES LVI Pathologie
Une propagation
rapide du
nouveau virus
Mi-juillet 2012, une
première infection au
La vigilance dont font
preuve les éleveurs et
les vétérinaires à l’égard
des épizooties joue
un rôle crucial dans la
détection précoce.
virus de Schmallenberg a été décelée
Par la suite, des tests ont révélé la
31
subsistent quant aux conséquences de l’infection. Il est
donc essentiel de recueillir
d’autres données (cf. élément 5a de la figure 1 à la
page 13). Il s’agit tout d’abord
de pouvoir comprendre les rapports de
chez les vaches de deux exploitations du
présence du virus de Schmallenberg dans
cause à effet et d’évaluer les répercus-
canton de Berne. Les informations que
de nombreuses autres exploitations et
sions économiques de cette nouvelle
leur avait transmises l’OVF ont permis à
chez des agneaux, veaux et chevreaux
maladie, en particulier le nombre d’avor-
ces deux exploitations d’identifier le virus
mal formés. Dès l’automne 2012, des cas
tements, de malformations et de troubles
en interprétant des symptômes tels que
d’infections similaires se sont déclarés
de la fertilité potentiels à prévoir. Il
la fièvre et la diarrhée. Ce résultat montre
dans presque toutes les régions de Suisse.
convient également de rassembler un
que le système de détection précoce du
Le nouvel agent pathogène s’est donc
maximum de renseignements sur cette
virus de Schmallenberg en Suisse a fonc-
propagé à grande vitesse.
nouvelle maladie afin de pouvoir infor-
tionné et que la première introduction
mer tous les éleveurs et les groupes
de ce nouvel agent pathogène a pu être
concernés (cf. élément 5b de la figure 1 à
découverte très rapidement. La vigilance
dont ont fait preuve les éleveurs et les
vétérinaires à l’égard des épizooties a
Autres données et
résultats pour la gestion
future du virus
joué un rôle crucial dans cette détection
précoce.
la page 13). C’est la raison pour laquelle
l’OVF soutient un programme de détection précoce dans le cadre d’un projet
de recherche portant sur la question de
Si l’introduction du virus de Schmal-
l’influence de l’infection au virus de
lenberg en Suisse a pu être détectée à
Schmallenberg sur la santé animale, la
un stade précoce (cf. éléments 2 à 4 de
fertilité et la production de lait, ainsi
la figure 1 à la page 13), des questions
que sur l’évaluation des répercussions
économiques de cette maladie pour les
exploitations concernées et pour le pays.
Ces informations permettront d’établir
une évaluation générale des risques
afin de classer cette nouvelle maladie
(cf. élément 4 de la figure 1 à la page 13)
et serviront de base à l’élaboration de
recommandations dans le cadre de la
gestion future du virus.
Figure 2: Propagation du virus de
Schmallenberg en Europe en juin 2012
32
Découverte
d’une
contrebande
de colonies
d’abeilles
Urs Zimmerli, OVF
L’Administration fédérale des douanes
(AFD), en étroite collaboration avec
plusieurs services vétérinaires cantonaux, des inspecteurs des ruchers,
la Verein deutschschweizerischer und
rätoromanischer Bienenfreunde
(VDRB, société alémanique et grisonne
d’apiculture) et l’OVF, a découvert
en mai 2012 une contrebande de
colonies d’abeilles à grande échelle.
Afin d’empêcher l’introduction de
maladies des abeilles et de parasites,
des dizaines de colonies ont dû être
détruites.
Informations complémentaires
www.bvet.admin.ch/abeilles/ue
www.bvet.admin.ch/abeilles/pt
33
n tiers de l’alimentation mon-
culteurs n’ont pas pu résister à cette offre
colonies d’abeilles illégalement. Afin de
diale dépend de la pollinisation
alléchante. Un faux acheteur mandaté
prévenir l’introduction de maladies des
des plantes par les abeilles.
par la VDRB s’est glissé parmi eux: «On
abeilles et de parasites en Suisse, des
L’abeille occupe la troisième
m’a tout d’abord dit que le lieu et l’heure
dizaines de colonies (essaims artificiels)
place du classement des ani-
de la remise me seraient communiqués
ont dû être détruites. Des poursuites ont
maux de rente utiles derrière les bovins et
au dernier moment. Cela devait être l’aé-
été engagées à l’encontre de plusieurs
les porcs. Les pertes d’abeilles telles que
roport de Kloten, puis Schaffhouse, puis
acheteurs pour violation de la loi sur les
épizooties et des dispositions douanières.
celles qui ont été observées l’hiver dernier
quelque part dans le canton de Zurich.
provoquent un manque à gagner considé-
Chaque fois, nous avons dû informer un
rable pour les apiculteurs.
autre service vétérinaire. Puis, la veille au
soir, j’ai reçu un SMS qui permettait de
Une offre en ligne douteuse
Une société qui prétendait avoir son
localiser le lieu prévu de la remise: il s’agis-
Protéger la santé des abeilles
indigènes
sait en fin de compte d’un carrefour situé
dans la région de Rafzerfeld, dans le can-
Les importations illégales d’abeilles
ton de Zurich, près de la frontière alle-
comportent un risque élevé d’introduire
siège dans le canton de Zoug a tiré profit
mande. A midi, plusieurs apiculteurs qui
en Suisse des agents pathogènes et des
des pertes de colonies d’abeilles de l’hiver
souhaitaient acheter ces abeilles malgré
parasites dangereux comme le petit co-
dernier en proposant à des apiculteurs de
nos mises en garde attendaient le fournis-
léoptère des ruches ou les acariens Tropi-
toute la Suisse des essaims artificiels sur
seur à cet emplacement. Un camion de
laelaps. La dangerosité de ces parasites
Internet au prix de 135 francs. Contacté
livraison blanc a fini par arriver, avec près
est illustrée par exemple par l’acarien
par téléphone, le fournisseur faisait croire
de trois heures de retard, et s’est arrêté à
Varroa, introduit en Suisse il y a 25 ans
aux apiculteurs intéressés qu’il s’agissait
environ 20 mètres de la frontière. Les
environ par des importations d’abeilles
d’abeilles suisses provenant essentielle-
fournisseurs sont descendus du véhicule
en provenance d’Asie. Depuis que cet aca-
ment du canton du Tessin. La VDRB a
et ont demandé aux acheteurs de venir
rien a été importé en Suisse, nos apicul-
signalé cette pratique au Service vété-
jusqu’à eux pour récupérer les abeilles. En
teurs doivent traiter régulièrement leurs
rinaire du canton de Zoug, lequel a soup-
réalité, ce sont donc les apiculteurs qui
colonies sous peine de les perdre toutes.
çonné une contrebande, étant donné qu’il
devaient jouer le rôle des contrebandiers.»
L’acarien Varroa et les agents pathogènes
est impossible de constituer des essaims
artificiels à cette période de l’année. Des
recherches menées par Richard Wyss,
président central de la VDRB, ont révélé
que le site du fournisseur était hébergé
véhiculés par ce parasite sont la cause
Des recherches fructueuses
grâce à une coordination
efficace
sur un serveur américain et que le numé-
principale de la mort des abeilles.
Des mesures de prévention, telles
que la délivrance de certificats officiels
assortis de garanties sanitaires et des
ro de portable qu’il utilisait était enregis-
Grâce à une préparation et à des en-
contrôles de l’état de santé des abeilles
tré en Pologne. En outre, sa société n’avait
quêtes bien menées, les importations illé-
après leur introduction sur le sol suisse,
jamais été inscrite au Registre du com-
gales ont été découvertes le 1 mai 2012 à
ont permis de réduire le risque d’épizoo-
merce suisse et n’était pas connue des
différents postes de douane non desservis
ties lié aux importations légales.
inspecteurs des ruchers locaux.
de la région de Rafz. Des investigations
er
supplémentaires menées par l’Adminis-
Sources: Communiqué de presse de l’OVF,
Malgré de nombreuses mises en
tration fédérale des douanes, les services
mai 2013; article paru dans le «Beobachter»
garde et les appels à la prudence publiés
vétérinaires cantonaux, les inspecteurs
du 6 juillet 2012 (interview de Richard Wyss)
dans la «Schweizerische Bienenzeitung»
des ruchers et l’OVF ont révélé que
(revue suisse d’apiculture), certains api-
d’autres apiculteurs avaient importé des
34
Maladie de
Newcastle
Dominique Suter, OVF
La diminution drastique de la ponte,
le fort affaiblissement des poulets
et une hausse du taux de mortalité
en quelques jours sont les symptômes
caractéristiques de la maladie de
Newcastle.
Informations complémentaires
www.bvet.admin.ch/newcastle/fr
a maladie de Newcastle est une maladie virale extrêmement contagieuse
Aucune vaccination n’est
réalisée en Suisse. Pourtant le pays est l’un des
rares en Europe à être
indemne de cette maladie.
35
Les investigations menées
dans
élevages
voisins
les
révé-
lèrent des importations
qui touche de nombreuses es-
maladie. Une situation très avantageuse
pèces d’oiseaux sauvages ou vivant en
pour les détenteurs de volaille mais qui
lié aux zones de détention, car les vo-
captivité. Il existe plusieurs degrés de
présuppose une surveillance active de
lailles domestiques cohabitaient avec les
gravité; la maladie peut être bénigne ou
tout signe indiquant l’apparition de cas
oiseaux sauvages.
aiguë et provoquer dans ce cas une
en Suisse.
hausse du taux de mortalité en quelques
illégales de volailles ainsi qu’un problème
Ces exploitations abritant des voDepuis 2006, des prélèvements san-
lailles domestiques et des oiseaux sau-
le virus, qui appartient à la famille des
guins sont donc effectués, lors de l’abat-
vages sont essentiellement des élevages
paramyxovirus, est divisé en différentes
tage, dans le but de rechercher les anti-
de volailles de race qui ont un accès à
souches selon qu’il est peu (virus lento-
corps. Les élevages de poules pondeuses
des plans d’eau. Ces volailles ou oiseaux
gène), moyennement (virus mésogène) ou
élevées en plein air ainsi que les exploita-
d’ornement sont souvent vendus, échan-
très virulent (virus vélogène). Ces souches
tions de dindes sont contrôlés en priorité,
gés entre éleveurs amateurs ou présentés
constituent le paramixovirus aviaire de
car, en raison de leur mode de détention,
à l’occasion de foires. Les éleveurs profes-
sérotype 1.
ils sont davantage exposés à un risque de
sionnels de volaille appliquent le prin-
contamination par les animaux sauvages.
cipe de la production par lot qui com-
jours. En raison de ces différentes formes,
En Europe de l’Ouest ainsi qu’en
Depuis 2009, les élevages de volaille à
prend des périodes de battement avant
Amérique du Nord, la maladie est dans
l’engrais ne font plus l’objet de contrôles.
l’arrivée des prochains lots. Les éleveurs
l’ensemble maîtrisée. Toutefois, des foyers
En effet, au vu de la durée d’engraisse-
de volaille de race ou d’ornement optent
peuvent y apparaître à tout moment, car
ment et des conditions de détention, le
quant à eux pour une exploitation «en
les oiseaux sauvages représentent un ré-
risque d’infection est minime.
contamination. La maladie de Newcastle
est incurable. Seules des mesures préven-
continu». Avec cette méthode, les contacts
entre les différents élevages sont fré-
servoir viral avec un risque important de
Résultats de 2012
quents, les animaux participent à des
concours ou à des foires et peuvent cohabiter avec des oiseaux d’eau. Ces facteurs
tives peuvent empêcher sa propagation.
augmentent le risque de contamination
Celles-ci reposent essentiellement sur des
En 2012, des contrôles ont été réalisés
installations qui permettent d’empêcher
au moment de l’abattage au sein de
lié à différentes maladies. Il sera donc
le contact avec les oiseaux sauvages et
102 élevages de poules pondeuses et ex-
nécessaire de rechercher des solutions
de garantir le strict respect des mesures
ploitations de dindes. Les résultats étaient
pour remédier à ce problème.
d’hygiène.
négatifs pour toutes les exploitations de
dindes. Concernant les poules pondeuses,
Surveillance et prévention
seuls 30% des échantillons prélevés au
sein d’un élevage d’environ 140 animaux
élevés en plein air ont mis en évidence
De nombreux pays industriels vac-
la présence d’anticorps. L’examen épidé-
cinent les animaux afin de contenir l’épi-
miologique a révélé que cet élevage biolo-
zootie. Aucune vaccination n’est réalisée
gique avait subi d’importantes pertes en
en Suisse. Pourtant le pays est l’un des
septembre 2012 qui n’avaient pas été dé-
rares en Europe à être indemne de cette
clarées au service vétérinaire cantonal.
36
37
Identification
et
enregistrement
des chevaux
Martin Moser, OVF
Depuis le 1er janvier 2011, tous les
chevaux doivent être enregistrés dans
la banque de données sur le trafic
des animaux (BDTA) et un passeport
équin doit avoir été établi pour
chacun d’eux. Les poulains nés après
le 1er janvier 2011 doivent en plus
être identifiés au moyen d’une puce
électronique. Enfin, tout changement
de propriétaire ou d’écurie et tout
événement concernant les chevaux
doivent être annoncés à la BDTA. Ces
nouvelles dispositions s’appliquent
à tous les équidés, à savoir les chevaux
mais également les poneys, les ânes,
les bardots et les mulets. Par souci de
simplification, le terme de «cheval»
est employé pour désigner l’ensemble
des équidés.
Informations complémentaires
www.bvet.admin.ch/enregistrement
L’
identification et l’enregistrement
saisies de manière centralisée. L’institu-
Le changement de statut doit être
des chevaux, largement et régu-
tion d’une banque de données pour les
notifié dans la banque de données cen-
lièrement réclamés durant ces
chevaux est d’ailleurs une demande qui
trale. Une identification et un enregistre-
dernières années, sont obliga-
avait été formulée à diverses reprises par
ment précis de l’ensemble des chevaux est
toires depuis un peu plus de
plusieurs organisations équestres lors de
nécessaire pour le contrôle des dispositions relatives à la sécurité alimentaire.
deux ans. En mai 2013, environ 92 000 che-
la procédure de consultation sur la poli-
vaux vivants étaient enregistrés dans la
tique agricole 2011 et lors de la révision de
BDTA. Le délai transitoire a été prolongé
la loi sur les épizooties.
3. L’accord bilatéral avec l’UE
2. Sécurité alimentaire
la surveillance de la santé animale et à la
à novembre 2013 en raison des très nombreux enregistrements initiaux.
Egalement pour des raisons liées à
Les chevaux sont également des ani-
sécurité alimentaire, l’Union européenne
maux de rente, et, partant, sont intégrés à
avait adopté dès le 1er juillet 2009 un
Trois raisons justifiant l’entrée en vigueur des nouvelles
dispositions relatives aux
chevaux
quels que soient les animaux de rente,
de la Commission du 6 juin 2008 portant
doivent être enregistrés dans un journal
application des directives 90/426/CEE et
des traitements. En vertu des dispositions
90/427/CEE du Conseil en ce qui concerne
1. Surveillance de la santé animale
de l’ordonnance sur les médicaments
les méthodes d’identification des équi-
vétérinaires, il est toutefois possible de
dés). En raison de l’accord bilatéral qu’elle
tercontinentaux croissants augmentent
déclarer un cheval comme animal de com-
a signé avec l’UE, la Suisse a transposé
le risque de transmission de maladies
pagnie (le changement est alors irréver-
ces dispositions dans sa législation afin
contagieuses.
sible). Dans ce cas, la palette de médica-
de la rendre équivalente à celle de l’Union
ments et de principes actifs qui peuvent
européenne dans ce domaine.
Les échanges internationaux et in-
A l’ère de la mondialisation, diffé-
la production de denrées alimentaires. Les
règlement relatif à l’identification des
traitements médicamenteux administrés,
chevaux (le règlement [CE] n° 504/2008
lui être administrés est plus large.
rentes épizooties comme la peste équine
africaine, l’anémie infectieuse des équidés ou la fièvre du Nil occidental (zoonose) peuvent toucher à tout moment
90 000
2012
les animaux. En Roumanie, par exemple,
80 000
2011
6000 cas d’anémie infectieuse des équi-
70 000
dés ont été recensés en 2009 et l’épidémie
animaux et à leur détention doivent être
Figure 1: Evolution du nombre d’équidés enregistrés en 2011 et 2012
m
br
e
br
e
ce
dé
br
e
to
no
ve
m
oc
br
e
ût
pt
em
ao
et
ill
ju
ai
in
ju
nv
i
se
rayer. Pour cela, les données relatives aux
ja
tion d’un foyer épizootique afin de l’en-
m
0
de manière coordonnée en cas d’appari-
il
des réponses rapidement et de procéder
av
r
10 000
er
tion des chevaux, mais aussi de trouver
s
20 000
ar
pensable de connaître les lieux de déten-
30 000
r
rentes maladies et épizooties, il est indis-
40 000
m
Pour surveiller et combattre les diffé-
50 000
ie
terre et en Italie.
60 000
fé
vr
s’est propagée en Allemagne, en Angle-
Nombre d’équidés
38
Il est dans l’intérêt de
tous que la banque de
données sur le trafic des
animaux, chevaux compris,
soit complète et efficace.
Prochaines étapes
2011
2012
Nombre de naissances notifiées
1990
4436
Nombre d’importations notifiées
206
449
Nombre d’exportations notifiées
302
878
Nombre de mises à mort/d’euthanasies
928
1449
tail Internet Agate, plusieurs difficultés
Nombre d’abattages notifiés
375
957
et défauts sont apparus, notamment au
Nombre d’acquisitions
4949
2996
niveau du processus d’enregistrement et
Nombre de changements de site
4672
7501
Nombre de sites avec des équidés
6174
12 532
Moyenne du nombre d’équidés enregistrés
par emplacement
5,2
6,2
Lors de l’introduction du système
d’enregistrement des chevaux, parallèlement à la mise en ligne du nouveau por-
d’émission des passeports, ou encore du
portail lui-même.
Différents processus et déroulements
liés à la délivrance de passeports se sont
également révélés lourds et complexes
Tableau 1: Notifications de données relatives aux équidés et chiffres-clés concernant
pour les personnes concernées. Par ail-
le site
leurs, l’obligation d’indiquer le signalement
Etat d’avancement de la mise
en œuvre
de l’animal dans le passeport de tous les
délivrance d’un passeport ou l’abattage
équidés a été remis en cause.
de chevaux, sont encore incomplètes.
Toutes les personnes concernées, à sa-
Il s’agit donc actuellement de trouver
Les nouvelles dispositions relatives à
voir les propriétaires et détenteurs de
comment simplifier et adapter la procé-
l’identification et à l’enregistrement des
chevaux, les services émetteurs de passe-
dure. L’objectif est que le projet de parte-
chevaux ont été mises au point par une
ports et les abattoirs, doivent assumer
nariat public-privé BDTA dédié aux che-
équipe de projet, au sein de laquelle
leurs obligations légales. Dans certains
vaux puisse être mené à terme avec
succès et que les nouvelles dispositions
étaient représentés l’Office vétérinaire fé-
domaines, notamment en matière de
déral et l’Office fédéral de l’agriculture
notifications d’abattage, de nombreuses
soient bénéfiques pour les différentes
mais également différentes associations
données manquent. Par exemple, d’après
parties.
d’élevage de chevaux, les vétérinaires et
la statistique du contrôle des viandes,
l’exploitant de la BDTA, Identitas SA.
3409 chevaux ont été abattus en 2012.
Il est en effet dans l’intérêt de tous
que la banque de données sur le trafic
Le système d’enregistrement des
Dans le cadre de la traçabilité en lien
des animaux, chevaux compris, soit
chevaux commence à se mettre peu à peu
avec la surveillance de la santé animale et
complète et efficace. Les organisations
en place. Le nombre de chevaux enregis-
la sécurité alimentaire, les données in-
équines peuvent ainsi utiliser les don-
trés dans la BDTA n’a cessé d’augmenter
complètes ne peuvent être utilisées que
nées actualisées et exactes comme fu-
durant les derniers mois et s’élevait à
sous certaines conditions.
ture base d’orientation. La BDTA pour
77 856 à la fin de l’année 2012 (voir figure 1).
les bovins est un exemple de réussite et
prouve que sans une banque de données
Toutefois, mêmes les notifications
fiable, il serait autrement plus difficile
de certains événements, tels que le chan-
de mener à bien des projets d’envergure
gement de site ou de propriétaire, la
(p. ex. lutte contre la BVD ou diagnostics
de l’actuelle tuberculose bovine).
39
40
41
Lutte contre
l’échinococcose
alvéolaire: une
tâche complexe
Daniel Hegglin et Peter Deplazes,
Institut de parasitologie, Université de Zurich
En Suisse, le nombre de nouvelles
maladies provoquées par le petit ténia
du renard Echinococcus multilocularis,
l’agent pathogène de l’échinococcose
alvéolaire, a augmenté de plus de deux
fois et demie. Cette évolution s’est
produite à la suite d’une forte croissance
de la population de renards, conséquence de la lutte efficace contre la
rage. Des stratégies de contrôle de
l’E. multilocularis chez les renards ont
donc été examinées avec le soutien
de l’OVF: il s’avère que le recours à des
appâts vermifuges constitue un moyen
efficace de destruction du parasite,
mais ne permettrait toutefois pas de
l’éliminer définitivement et s’accompagnerait de frais conséquents. Il est
donc essentiel de transmettre des
informations ciblées au sujet des différentes mesures de prévention
et de surveiller de près la situation
épidémiologique.
42
Propagation de l’échinococcose alvéolaire (EA)
(moyenne pour la période de 1993 à 2000),
(par exemple, se laver les mains après
cette proportion est passée à 0,26 après
avoir jardiné, laver les fruits tout juste
le passage à l’an 2000 (moyenne pour la
cueillis dans les jardins et les champs
Le petit ténia du renard, dont le nom
période de 2001 à 2005). D’autres pays
avant de les consommer, ne pas porter les
scientifique est Echinococcus multilocu-
européens sont confrontés à une situa-
mêmes chaussures à l’extérieur et chez
laris, vit essentiellement dans l’intestin
tion semblable.
renards roux sont les principaux hôtes
finaux de ce parasite: ils s’infectent par
ingestion de différents hôtes intermédiaires (surtout des campagnols terrestres
soi, etc.). Il est également nécessaire de signaler à la population qu’il ne faut pas
grêle de différents canidés. En Suisse, les
Les avancées dans le traitement de l’échinococcose
alvéolaire humaine
nourrir les renards, mais les considérer
comme des animaux sauvages. De plus
en plus de renards familiers rôdent dans
les jardins et les parcs et se procurent de
nouvelles sources d’alimentation, ce qui
et des champs en Suisse), dans le foie
desquels les formes larvaires du parasite
On estime que cinq à quinze ans
se développent. Lorsqu’un renard mange
peuvent passer, en règle générale, entre le
une souris infectée, les cestodes adultes
moment de l’infection et le diagnostic
contribue à l’augmentation du nombre
de renards.
se développent dans son intestin grêle en
de l’EA chez l’homme. Les patients diag-
On pourrait aussi envisager de lutter
l’espace d’un mois et produisent à leur
nostiqués ont en moyenne 54 ans. Les
contre le ténia du renard en réduisant le
tour des œufs infectés. Dans de rares cas,
possibilités de traitement se sont nette-
nombre d’hôtes intermédiaires et finaux.
ces derniers sont ingérés par l’homme et
ment améliorées au cours des 40 der-
Toutefois, les différents types de campa-
provoquent l’échinococcose alvéolaire (EA),
nières années. Alors que l’espérance de
gnols, qui sont les principaux hôtes inter-
une maladie grave d’abord localisée dans
vie moyenne des patients était réduite de
médiaires du parasite, et les renards pour-
le foie et présentant des similitudes avec
18 à 21 ans dans les années 1970 en Suisse,
raient compenser rapidement l’effet de
le cancer.
elle n’est aujourd’hui abrégée que de 2 à
ces mesures par des taux de reproduc-
4 ans en moyenne. Une guérison com-
tion très élevés. De plus, des interven-
plète est possible dans de nombreux cas.
tions fortes sur ces populations d’ani-
de la population de renards roux a été en-
Toutefois, cette maladie s’accompagne
maux sauvages soulèvent rapidement
rayée par la rage, qui a finalement pu être
aujourd’hui encore d’une forte diminu-
des questions en termes de protection
réfrénée, puis éliminée dans les années
tion de la qualité de vie.
des animaux.
Prévention et possibilités
de lutte
lutter directement contre le parasite en
Pendant longtemps, l’augmentation
1980 et 1990 grâce à des campagnes de vaccination orale menées dans de nombreux
pays européens. Parallèlement au recul
de la rage, le nombre de renards a connu
une forte croissance dans beaucoup de
Un moyen éprouvé consisterait à
administrant régulièrement des vermifuges aux hôtes finaux. Différentes
pays. Le renard s’est alors également ins-
Des moyens de lutte contre l’EA ont
études ont donc examiné dans quelle
tallé dans des zones densément peuplées,
été étudiés dans le cadre d’un projet de
mesure la disposition d’appâts vermi-
notamment dans les agglomérations, qui,
l’OVF. Des mesures de prévention et de
fuges destinés aux renards pourrait per-
aujourd’hui encore, recensent parfois une
lutte contre le ténia du renard peuvent
mettre de repousser le parasite. Mais il
forte population de renards. En Suisse, ce
être mises en œuvre à différents niveaux:
convient également d’envisager de traiter
phénomène a provoqué, en l’espace d’en-
par des campagnes de communication
régulièrement les chiens, que différentes
viron 10 ans, une hausse sensible de cas
adaptées, il est notamment possible
études cas-témoins ont identifiés comme
d’EA chez l’homme. Ainsi, alors que l’on
d’informer la population sur les sources
facteurs de risques importants.
diagnostiquait 0,10 nouveaux cas sur
d’infection et sur les mesures de préven-
100 000 personnes dans les années 1990
tion que chacun peut mettre en œuvre
43
La vermifugation des renards,
un défi de taille
Le rôle sous-estimé des
chiens domestiques
Une concentration dans
les zones à fort potentiel de
transmission
Tout comme les renards, les chiens
S’il est, en principe, possible de lutter
peuvent contracter une infection par le
directement contre le petit ténia du
En Suisse, ce parasite zoonotique est
petit ténia du renard en ingérant des
renard chez les populations de renards,
également de plus en plus présent dans
souris infectées. Si la prévalence chez le
cette mesure est bien plus complexe que
les zones densément peuplées, où la pré-
chien est généralement réduite en Suisse
la lutte contre la rage, et ce pour de mul-
sence des renards est souvent particuliè-
(environ 0,3 à 0,4%), elle signifie toutefois
tiples raisons. Alors que les renards vacci-
rement élevée, avec plus de 10 animaux
qu’environ 10% des chiens peuvent servir
nés sont protégés à vie contre la rage, le
adultes par mètre carré, car les sources de
au moins une fois dans leur vie d’hôte
ténia du renard peut infecter de nouveau
nourriture sont particulièrement nom-
final du parasite, en admet-
breuses, que ce soit dans les dif-
tant que le risque d’infection
férents types de détritus (par
est équivalent chez tous les
chiens. Au vu de la densité
élevée de chiens, la contribution de ces animaux à la
contamination de l’environnement par les œufs du petit ténia du renard peut être
notable si leurs excréments
ne sont pas systématiquement éliminés. Nos calculs
montrent en effet qu’environ 7 à 19% des œufs du ténia du renard sont éliminés
L’administration régulière d’un traitement
vermifuge aux chiens
et aux renards permettrait de lutter contre
le ténia du renard.
dans les zones où vivent les
exemple les restes de nourriture
dans les bacs à compost), par la
grande quantité de baies et de
fruits disponibles ou encore,
parfois, en raison des habitants
qui nourrissent volontairement
les renards. En outre, comme un
grand nombre d’hôtes intermédiaires majeurs, tels que les
campagnols terrestres et des
champs, s’installent en périphérie des zones peuplées, le parasite y trouve des conditions de
vie optimales. Il n’est donc pas
chiens. En revanche, les chats domes-
un renard récemment traité lorsque ce
étonnant de constater que les zones
tiques, qui sont encore plus nombreux
dernier ingère une souris contaminée par
peuplées, en ville et à la campagne, sont
que les chiens mais chez lesquels le petit
des formes larvaires. De plus, les œufs du
les plus concernées par la contamination
ténia du renard ne produit que peu
parasite peuvent survivre pendant plu-
de l’environnement via les œufs du ténia
d’œufs infectés, ne contribuent que très
sieurs mois dans l’environnement, tout
du renard. Etant donné le grand nombre
faiblement à la propagation du parasite
comme ses formes larvaires chez les hôtes
de personnes qui y vivent, ces zones pour-
(moins de 0,2%). Ces résultats montrent
intermédiaires. Il est donc nécessaire de
raient être considérées comme priori-
qu’il est crucial d’administrer tous les
placer régulièrement et pendant une pé-
taires si une stratégie de lutte contre le
mois un traitement vermifuge contre les
riode prolongée des appâts vermifuges
ténia du renard devait être mise en
cestodes aux chiens susceptibles d’entrer
destinés aux renards dans la nature afin
œuvre.
en contact avec des souris (cf. www.esc-
de réduire sensiblement le taux de réin-
cap.ch).
fection des hôtes finaux. Cette stratégie
ne permet toutefois pas d’éliminer le parasite à grande échelle ni de façon durable.
Informations complémentaires
www.esccap.ch
44
La disposition d’appâts
vermifuges dans la nature pour
réduire le taux d’infection
surfaces lorsque la fréquence de traite-
culièrement important au cours des mois
ment par appâts vermifuges passe d’un
d’hiver, car, comme le montrent les divers
à trois mois. Cette méthode a permis de
travaux de recherche, les hôtes intermé-
réduire de 30 à 18% le nombre d’infections
diaires s’infectent surtout pendant les pé-
Différentes études ont été menées
décelées dans les fumées de renard. Même
riodes où les températures sont basses.
en périphérie de la ville de Zurich afin de
au terme d’un essai pratique dans le cadre
Etant donné que d’autres animaux, tels
déterminer si le recours à des appâts ver-
duquel des appâts ont été disposés sur
que les sangliers, peuvent s’emparer des
mifuges permettrait de réduire le taux
une surface totale de 35 mètres carrés et
appâts destinés aux renards, il est égale-
d’infection, et si oui, de quelle façon. On
lors duquel la répartition de ces appâts a
ment crucial de surveiller en permanence
la réussite de la stratégie.
sait que si la fréquence du traitement est
été confiée à des agents de terrain d’un
importante (répartition de 50 appâts par
programme d’insertion sociale, la baisse
mètre carré chaque mois), cette mesure
du taux d’infection a été moins impor-
permet de réduire sensiblement la quan-
tante que lors des tests préliminaires
tité de fumées de renards infectées par
(réduction de 26 à 11%).
l’E. multilocularis. Sur une surface de six
Coûts et bénéfices du
programme de lutte: une
analyse économique
kilomètres carrés, les études ont révélé
Les études et divers travaux simi-
que cette valeur était passée de 67 à 2% et
laires menés en Allemagne, au Japon, en
La disposition intensive et durable
même de 39 à 6% sur une zone réduite
France et en Slovaquie suggèrent qu’il
d’appâts dans la nature coûte très cher.
de seulement un kilomètre carré. Les
n’est possible de maintenir le taux d’infec-
L’analyse économique montre que le plus
tests effectués sur les campagnols ter-
tion à un niveau réduit qu’en instaurant
efficace emploi des fonds disponibles
restres ont témoigné d’une chute de 7 à
un plan de vermifugation intensif et à
consiste à cibler les zones où le taux d’in-
2% du taux de contamination, ce qui in-
très long terme. Dès que le traitement est
fection peut être diminué sur une surface
dique clairement une baisse du taux d’in-
interrompu, le taux d’infection remonte à
aussi réduite que possible pour un
fection. Toutefois, l’effet de cette mesure
son niveau de départ en moins de deux
maximum d’individus. La réduction du
est bien moins important sur de si petites
ans. Le recours aux appâts semble parti-
nombre de maladies par le recours aux
45
appâts permettrait de réaliser des économies substantielles en matière de frais
de santé. En moyenne, chaque patient
Des examens minutieux nécessaires dans la lutte contre
l’échinococcose alvéolaire
L’adoption ou le rejet des mesures de
lutte devrait dépendre en premier lieu de
l’évaluation objective de la situation épidémiologique. Mais la population accorde
atteint d’échinococcose alvéolaire coûte
CHF 170 000.–. Cependant, en raison de la
La disposition d’appâts vermifuges
également une grande importance au
longue durée d’incubation, il faut en règle
dans la nature permet en principe de
sentiment de sécurité, qui est difficile à
générale près de dix ans avant que la ma-
réduire le taux d’infection par les œufs
chiffrer. Ainsi, la perception du risque par
ladie ne soit diagnostiquée et que des
d’E. multilocularis. Toutefois, les dépenses
l’opinion publique et les ressources dispo-
frais ne soient engagés. Par conséquent, il
conséquentes liées à cette méthode ne
nibles influencent elles aussi dans une
faudrait mettre la stratégie de vermifuga-
justifient guère des interventions de
large mesure la fixation des priorités au
tion en œuvre pendant plusieurs dizaines
grande ampleur étant donné la situation
niveau politique. De plus, la capacité de
d’années afin que les frais de santé écono-
épidémiologique actuelle. Comme il
la situation épidémiologique à évoluer
misés puissent au mieux compenser les
n’est, a priori, pas possible d’éliminer du-
rapidement, notamment dans le cas où de
coûts liés à cette méthode. Même dans
rablement le parasite, il faut en outre bien
nouveaux agents pathogènes, comme la
une ville de la taille de Zurich, pour la-
réfléchir aux effets secondaires que pour-
gale ou la maladie de Carré, provoque-
quelle il ne serait nécessaire de placer des
rait avoir le recours aux appâts vermi-
raient la chute soudaine du nombre de
appâts que sur une surface relativement
fuges sur les écosystèmes, par exemple
renards, constitue une difficulté supplé-
réduite afin de provoquer la baisse du
en termes d’influence sur les populations
mentaire. Indépendamment des éven-
taux d’infection pour une population
de parasites chez les animaux sauvages.
tuelles mesures de lutte, il est donc indis-
nombreuse, il faudrait environ 35 ans
Le risque d’une formation de résistances
pensable de garantir une surveillance
pour que les économies de frais de santé
au praziquantel, une substance fréquem-
efficace de cette zoonose et d’informer
réalisées compensent le coût de cette
ment utilisée chez les chats et chiens do-
la population des moyens de prévention
mesure.
mestiques, est toutefois considéré comme
dont chacun peut faire usage.
très faible.
46
Apparition
d’un foyer de
fièvre Q dans
le canton de
Vaud en 2012
Peter Braam, OVF
La fièvre Q, ou coxiellose, est une
zoonose répandue dans le monde
entier. Il s’agit d’une maladie infectieuse
qui peut être transmise de l’animal
à l’homme et entraîner l’apparition de
foyers chez l’être humain. Les principales sources d’infection sont les
ruminants, qui excrètent en grande
quantité la bactérie Coxiella burnetii,
responsable de la fièvre Q. L’agent
bactérien peut développer une forme
s’apparentant à des spores, résistante
dans l’environnement. Chez l’être
humain, cette maladie se transmet de
manière aérogène, via les poumons,
et se manifeste chez de nombreuses
personnes par des symptômes grippaux. L’ordonnance sur les épizooties
stipule que la coxiellose est une épizootie à surveiller, soumise à l’annonce
obligatoire. Au début de l’été 2012, de
très nombreux individus ont été touchés par la fièvre Q dans le canton de
Vaud, à l’est de l’arc lémanique.
1
ELISA: Enzyme-Linked Immunosorbent Assay, diagnostic d’anticorps
2
RT-PCR: Polymerase Chain Reaction, diagnostic d’agents pathogènes
3
VPHI: Veterinary Public Health Institut, faculté Vetsuisse de Berne
47
Agent pathogène
L’agent pathogène Coxiella burnetii
d’établir un lien entre douze cas et un
pour lutter contre cette épizootie et ont
troupeau d’environ 200 moutons de la
clarifié d’autres questions concernant son
région,
apparition. Les moutons ont été surveil-
cinq
personnes
étaient
en
est transmis via les excrétions des ani-
contact direct avec ces animaux. Un
lés durant toute la durée de l’estivage de
maux infectés, notamment dans les
contrôle par sondage des moutons, basé
2012. Il a été conseillé de vacciner les mou-
excréments et l’urine. Il provoque des
sur les risques, et des troupeaux voisins
tons pour endiguer les infections, mais
avortements, en particulier chez les bre-
a été réalisé et analysé. Les médecins du
aucun vaccin autorisé n’étant disponible
bis. Le placenta et le liquide amniotique
canton de Vaud ont été informés et ont
en Suisse, une importation unique a été
des animaux contaminés contiennent
reçu les instructions à suivre en cas
accordée. Tous les animaux ont pu être
l’agent pathogène en grande quantité, qui
de suspicion de fièvre Q. Les médias ont
vaccinés en août. La bergerie d’origine
peut se disséminer sur le sol et dans les
rapidement relayé l’affaire.
a été désinfectée et le fumier éliminé.
Pour diminuer davantage le risque d’in-
alentours. Celui-ci est très résistant dans
le milieu extérieur, il reste infectieux
durant des mois en milieu sec et peut
survivre également plus longtemps dans
Résultats d’analyses
et épidémiologie
fection, des mesures d’hygiène et de gestion ont été décidées pour le retour des
animaux prévu à l’automne.
la terre, la paille ou la poussière. Les
hommes sont généralement contaminés
Les moutons étaient regroupés avec
en l’inhalant. Le risque de contagion est
d’autres troupeaux (2000 bêtes au total)
par conséquent plus élevé au moment
dans un alpage. Les résultats des analyses
des mises bas des brebis.
ont révélé clairement la présence de la
Dans le but d’identifier les groupes
bactérie Coxiella. Trente pour cent des
de cas humains dans l’espace et le temps,
Cas humains et explications
Perspectives
échantillons de sérum des moutons ont
l’OFSP a décidé de réintroduire l’obliga-
réagi positivement au test ELISA 1 , 40%
tion de déclarer les diagnostics de fièvre Q
des écouvillons vaginaux étaient positifs
au 1er novembre 2012. En novembre 2012,
le VPHI a terminé un projet de recherche,
Suite à la première annonce de plu-
à la méthode RT-PCR 2 . Ces résultats et
sieurs cas humains de fièvre Q en juin
les antécédents épidémiologiques ont
visant à déterminer la séroprévalence
2012, le médecin et le vétérinaire canto-
permis de déduire que ce troupeau était
chez les petits ruminants en Suisse, qui
naux ont apporté des précisions néces-
bien responsable d’une partie des cas si-
a permis de conclure que celle-ci était
saires. Chez l’être humain, la période
gnalés. Les personnes concernées ont
minime pour ces animaux. La quantité
d’incubation est de quelques semaines,
principalement été contaminées en in-
d’agents pathogènes excrétés durant
elle dépend de la quantité d’agents
halant des poussières infectées ou en se
un avortement étant très importante,
pathogènes présents dans l’organisme.
trouvant en contact direct avec les mou-
la fièvre Q représente toujours un
Il est fréquent que la maladie disparaisse
tons malades.
risque pour l’homme.
d’elle-même, certains patients pensent
qu’il s’agit de symptômes grippaux et la
plupart guérissent en deux semaines.
Mesures et prévention
Une forte fièvre, des maux de tête et des
douleurs musculaires sont des exemples
de symptômes de fièvre Q plus grave.
L’ordonnance sur les épizooties stipule que la coxiellose est une épizootie
à surveiller, soumise à l’annonce obliga-
Le service du médecin cantonal a
toire. En étroite collaboration avec l’OFSP,
publié les données recueillies relatives
le VPHI 3 et l’OVF, les autorités cantonales
aux différents patients. Il a été possible
ont mis en œuvre différentes mesures
48
49
Surveillance
des épizooties
Heinzpeter Schwermer et Jürg Danuser, OVF
Au cours des dernières années et
décennies, différents programmes de
lutte ciblés ont permis d’éradiquer
de nombreuses épizooties. Grâce à la
mise en œuvre de mesures préventives, comme, par exemple, le contrôle
des mouvements d’animaux et un
service vétérinaire efficace, capable de
réagir immédiatement et de manière
adaptée lors de l’apparition d’épizooties,
les animaux de rente suisses sont
en bonne santé. La surveillance de ces
maladies est fondée sur l’annonce
obligatoire, un système de surveillance
active via des programmes ad hoc et
des diagnostics de laboratoire poussés.
Informations complémentaires
Cas d’épizooties: www.infosm.bvet.admin.ch/fr
Programmes d’analyses: www.bvet.admin.ch/surveillance
50
a bonne santé des animaux est
net. L’Organisation mondiale de la santé
projets de recherche. Tous les résultats
une condition nécessaire pour
animale à Paris et la Commission euro-
des laboratoires et des instituts de patho-
une production durable de lait,
péenne sont régulièrement informées
logie sont collectés dans la banque de
de viande, de poisson, d’œufs et
de la situation épizootique. L’apparition
données centrale des laboratoires de
de miel. Lorsque les animaux
d’épizooties hautement contagieuses ou
l’OVF et sont disponibles pour les éva-
tombent malades, leur production et la
exotiques – ainsi que d’autres évènements
luations épidémiologiques et pour les
rentabilité de leur détention sont forte-
particuliers – leur sont communiqués
organes d’exécution. L’évaluation de ces
ment impactées. Ils subissent en outre
dans les 24 heures. Les conditions néces-
données donne des indications sur l’in-
des douleurs et du stress dont il faut les
saires à un bon système d’annonce sont
tensité de la surveillance d’une épizootie
préserver en vertu de la protection des
l’observation constante des animaux par
ou sur l’ampleur des efforts déployés dans
animaux. De plus, les animaux malades
les éleveurs, l’identification fiable des
le cadre de la lutte.
peuvent propager dans la chaîne alimen-
signes de maladie par ces derniers ou les
taire des agents pathogènes pour l’être
vétérinaires, les investigations menées
humain. Enfin, comme les maladies ani-
par les vétérinaires sur les animaux ma-
males doivent être souvent traitées par
lades et les analyses dans un laboratoire
des médicaments, elles présentent un
compétent. Une surveillance fiable et la
risque quant à la résistance des agents
rédaction de rapports permettent d’assu-
pathogènes et à la présence de résidus
rer la transparence de la situation sani-
dans les denrées alimentaires. La pré-
taire et de renforcer la confiance dans le
vention et la lutte contre les maladies
service vétérinaire.
ensemble et sont, à ce titre, inscrites
dans la Constitution fédérale.
Annonce obligatoire des
épizooties
Dans le cadre de certaines maladies
éradiquées qui ont un impact considérable en matière de commerce internatio-
transmissibles sont donc fondamentales; elles concernent la société dans son
Le statut indemne attesté par
les programmes d’analyses
dans le cadre de l’éradication
des maladies
Un diagnostic de laboratoire
efficace, élément indispensable de la lutte contre les
épizooties
nal, les programmes d’analyses attestent
le statut indemne de la Suisse. Pour ce
faire, des contrôles par sondage sont effectués chaque année dans les exploitations, les résultats sont analysés et s’ils se
révèlent négatifs, le cheptel suisse est re-
L’Institut de virologie et d’immuno-
connu indemne. Le contrôle par sondage
logie (IVI) à Mittelhäusern est chargé de
est défini de manière à permettre de tirer
La législation sur les épizooties
diagnostiquer les maladies virales haute-
des conclusions scientifiquement fon-
soumet près de 80 maladies à l’annonce
ment contagieuses. Pour les autres épi-
dées et valables pour l’ensemble de la po-
obligatoire. Toutes les personnes qui
zooties et zoonoses, les analyses sont ef-
pulation et de vérifier que les directives
détiennent, gardent ou soignent des ani-
fectuées
laboratoires
internationales sont satisfaites. Le pro-
maux, ainsi que les laboratoires qui effec-
agréés par l’OVF. Placés sous la direction
gramme d’analyses 2012 a permis de prou-
tuent des analyses de diagnostic, sont
de vétérinaires, ceux-ci sont tous accrédi-
ver que le cheptel suisse est indemne
tenus d’annoncer les foyers mais égale-
tés pour l’activité diagnostique. Un labo-
d’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine)
ment les signes suspects d’épizooties aux
ratoire de référence est défini pour
et de leucose bovine, de brucellose ovine
autorités vétérinaires des cantons, qui en
chaque épizootie. Intégrés au réseau in-
et caprine (Brucella melitensis) ainsi que,
rendent compte à leur tour à l’Office vété-
ternational, les laboratoires de référence
pour les porcs, de la maladie d’Aujeszky
rinaire fédéral (OVF). Ce dernier publie
sont chargés de confirmer les éventuels
et du SDRP (syndrome dysgénésique et
un état des lieux sur les épizooties, les
résultats d’analyse, de conseiller et d’aider
respiratoire du porc). Un dépistage séro-
tendances concernant leur évolution et
les laboratoires de diagnostic ainsi que de
logique de l’IBR et de la LBE a été effectué
la répartition régionale des cas sur Inter-
mener des essais interlaboratoires et des
sur les bovins de 1040 exploitations.
par
vingt-sept
1796 échantillons de lait de
citerne ont également été prélevés pour l’IBR et 1799 pour
Toutes les personnes
qui détiennent ou
gardent des animaux
sont tenues d’annoncer
les signes d’épizootie.
51
blement
pathogènes
des
sous-types H5 et H7, car ces
derniers peuvent muter en
la LBE. 542 exploitations ovines et 716 ex-
un dépistage systématique de la CAE a
virus hautement pathogènes de la peste
ploitations caprines ont été sélection-
été effectué pour la première fois dans
aviaire. Puisque la Suisse est indemne de
nées de façon aléatoire pour mettre en
toutes les exploitations caprines en 2012.
la maladie de Newcastle et que la volaille
évidence l’absence de Brucella meliten-
Cette procédure devrait être répétée dans
ne peut être vaccinée, un dépistage d’anti-
sis. 8873 contrôles par sondage ont été
quelques années. Celle-ci semble promet-
corps de la ND est également réalisé de-
effectués sur des porcs, également sélec-
teuse au vu de la situation épizootique et
puis plusieurs années. Un résultat s’est
tionnés
des nouvelles méthodes diagnostiques.
révélé positif l’année dernière.
Phase finale de l’éradication
de la diarrhée virale bovine
Le contrôle des animaux de
boucherie assure la sécurité
de la viande
de
manière
aléatoire
dans
quatre grands abattoirs. Certains de ces
contrôles ont été réalisés séparément
dans des exploitations agricoles des
cantons alpins. Les rapports détaillés
des programmes d’analyses mis en place
depuis 2004 sont disponibles sur Internet.
Dans le cadre de la lutte contre la
Une description du programme en cours
BVD (diarrhée virale bovine), les veaux
Les analyses des avortements réali-
est également en ligne.
nouveau-nés ont été testés de manière
sées sur les animaux à onglons ainsi que
systématique jusqu’à fin 2012 (échantil-
les contrôles des viandes dans les abat-
lons cutanés de l’oreille prélevés par
toirs constituent d’autres éléments essen-
Contrôler et combattre
les épizooties
poinçonnage) pour assurer la détection
tiels de la surveillance des épizooties.
précoce des animaux infectés perma-
Dans la mesure où certaines épizooties
nents (IP). La proportion d’animaux IP
mais aussi d’autres agents pathogènes
Pour l’ESB (encéphalopathie spon-
parmi les veaux nouveau-nés permet
peuvent provoquer des avortements, l’ap-
giforme bovine) et la CAE (arthrite-
d’évaluer le succès de la lutte. Fin 2012,
parition d’avortements chez les bovins, les
encéphalite caprine), les programmes
cette proportion était inférieure à 0,02 %.
petits ruminants et les porcs est soumise
d’analyses sont également basés sur des
Par ailleurs, des examens sérologiques de
à l’annonce obligatoire. Le vétérinaire offi-
contrôles par sondage. Dans ces deux cas,
lait de citerne et de sang ont été effectués;
ciel ordonne un dépistage des brucellas,
le but n’est toutefois pas d’établir que la
un programme axé sur ce type d’analyse
du virus de l’IBR, de Coxiella burnetii, de
Suisse est indemne mais de contrôler et
est appliqué sur tout le territoire en 2013.
Chlamydophila, des virus du SDRP et
de combattre ces épizooties. En ce qui
Les prélèvements par poinçonnage de
d’autres agents pathogènes en fonction
concerne l’ESB, outre les analyses systé-
l’oreille de veaux nouveau-nés ne s’effec-
de l’espèce animale. Les mesures d’assai-
matiques effectuées sur les groupes à
tuent plus que dans les exploitations où
nissement correspondantes sont prises
risque (vaches soumises à un abattage
les examens sérologiques ne sont pas
selon les résultats de laboratoire. Pour le
sanitaire et vaches péries), la surveillance
adaptés.
contrôle des viandes, tous les animaux de
s’exerce aussi à l’abattoir sur la base d’un
contrôle par sondage effectué sur des
vaches en bonne santé âgées de plus de
boucherie sont examinés lorsqu’ils sont
Surveillance de la volaille
2 ans.
vivants puis une fois abattus. D’éventuels
animaux et carcasses peuvent être mis
sous séquestre en vue d’analyses complé-
La surveillance des virus de l’influen-
mentaires. Les symptômes permettent
En 2012, il a été décidé de procéder
za aviaire sur la volaille de rente vise à
ainsi de diagnostiquer les épizooties et
différemment pour la CAE. Afin de lutter
détecter de façon précoce des infections
d’assurer la sécurité de la viande en tant
plus intensivement contre cette maladie,
subcliniques provoquées par les virus fai-
que denrée alimentaire.
52
Tendances
observées
pour certaines
épizooties
Heinzpeter Schwermer, OVF
Un système optimal de surveillance
des épizooties assure la bonne santé
des animaux de rente. Bien que cela
semble a priori contradictoire, les
annonces de cas d’épizooties prouvent
que le système de surveillance fonctionne. Observer des cas d’épizooties
moins «spectaculaires» que la fièvre
aphteuse ou l’influenza aviaire (p. ex.
néosporose provoquant l’avortement,
avortement enzootique ou épizootie
des abeilles) est donc capital. Dans la
pratique, ces dernières jouent un rôle
qu’il ne faut pas sous-estimer.
L
53
a conservation et la gestion élec-
ces données de manière quantitative et
mis en œuvre cette année. Suite à la
troniques des données concer-
de les comparer avec celles d’autres pays.
longue lutte menée contre la CAE, quasiment aucun animal n’a été cliniquement
nant les épizooties soumises à
l’annonce obligatoire permettent
Nous présentons ci-dessous les
atteint: les cas déclarés étaient exclusive-
non seulement de réagir rapide-
analyses des annonces d’épizooties
ment liés au programme d’analyses. Le
ment et efficacement en cas d’apparition
recueillies durant plus de dix ans et
fait qu’il existe une grande parenté entre
de foyers épizootiques, mais également
décrivons les raisons de l’évolution des
le virus de la CAE, qui contamine essen-
d’exploiter les données collectées pour
tendances.
tiellement les caprins, et celui du
des analyses diachroniques, tout en te-
visna-maedi, qui touche principalement
nant compte des changements de statut
les ovins, complique les calculs. Des mé-
dans la législation et des différentes situations épizootiques.
Surveillance de la CAE
en Suisse
thodes basées sur des diagnostics de laboratoire, permettant de différencier ces
groupes de virus, n’ont été développées
Annonce parfois lacunaire
des épizooties
A première vue, l’évolution de l’ar-
que ces dernières années. Depuis 2008,
thrite/encéphalite caprine et du visna-
des cas de visna-maedi ont pu ainsi être
maedi (figure 1) est semblable à celle
également diagnostiqués chez les ca-
de la maladie de la langue bleue, avec une
prins. La mise en évidence de ces virus
Concernant les données d’épizoo-
hausse considérable du nombre de cas
chez ces animaux a permis de lutter de
ties reposant uniquement sur l’obliga-
annoncés en 2011. Toutefois, cette der-
manière plus ciblée contre l’épizootie.
Comme le visna-maedi fait seulement
tion d’annoncer, on constate qu’un grand
nière ne correspond pas à la réalité, car
nombre de cas d’épizooties ne sont pas
un programme d’analyses nettement
l’objet d’une surveillance et non de
annoncés. Les raisons de ce problème
plus important que les précédents a été
mesures
de
lutte,
les
séquestres
sont variées: ignorance concernant cette
obligation, oubli de déclarer ou peur
160
dies, il n’existe pas de diagnostics de
140
laboratoire. Elles sont uniquement dé-
120
clarées sur la base d’une preuve clinique.
100
60
est possible, car les tableaux cliniques
40
sont identiques.
20
nées. S’il s’agit d’un contrôle par sondage
effectué sur la base de statistiques, l’exploitation des données peut permettre
de tirer des conclusions sur l’ensemble
du cheptel. Il est ainsi possible d’utiliser
Nombre de cas d’arthrite/encéphalite caprine (CAE) déclarés
Nombre de cas de visna-maedi déclarés
Figure 1: Arthrite/encéphalite caprine (CAE)
12
20
11
20
10
20
09
20
08
20
07
20
06
20
05
02
d’animaux améliore la qualité des don-
0
20
L’examen régulier d’un grand nombre
20
indemne de cette maladie. Cette erreur
80
04
tie soit annoncée alors que l’animal est
20
Il est donc très probable qu’une épizoo-
03
ties. Par ailleurs, pour certaines mala-
180
20
qu’une déclaration donne lieu à la mise en
place de mesures de police des épizoo-
Informations complémentaires
Epizooties: www.bvet.admin.ch/maladies
Cas d’épizooties: www.infosm.bvet.admin.ch/fr
54
d’exploitation
et
les
pertes
d’animaux restent minimes. Le
concept de surveillance de la
L’annonce de tous les
cas d’épizooties est
essentielle pour la
santé animale du pays.
du nombre de cas est prévu si
les exploitations concernées
mettent en œuvre les mesures
d’assainissement.
CAE ne prévoit que dans quatre
ans la mise en œuvre d’un programme
leurs recherches. Pour réussir à contrôler
d’analyses d’envergure qui permettrait
ces deux maladies, il est capital d’analyser
de déterminer le véritable statut du chep-
le plus d’avortements possible. A l’avenir,
tel caprin. Des analyses à des intervalles
l’OVF et les cantons veulent encore inten-
aussi espacés sont possibles, car la CAE
sifier les analyses d’avortements, considé-
est une maladie qui se propage lentement
rées comme essentielles dans la détection
Sur les quelque 22 000 annonces
et dont les symptômes cliniques se mani-
précoce de la maladie, et entendent sim-
saisies ces dix dernières années dans la
festent seulement une fois que le risque
plifier les procédures suivies par les
banque de données consacrée aux an-
infectieux est élevé. Cette procédure
détenteurs d’animaux.
présente néanmoins un inconvénient.
Le recul du nombre de cas déclarés de
2011 à 2012 ne s’explique probablement
pas par la baisse du nombre de diagnos-
Déclarations de néosporose
et d’avortement enzootique
En Suisse, la recherche d’agents pa-
nonces des épizooties (InfoSM), plus
de 6100 touchent les abeilles. La loque
Augmentation temporaire
des cas de pseudotuberculose
européenne est de loin la maladie des
abeilles la plus fréquemment diagnostiquée. Depuis 2004, le nombre de cas
détectés ne cesse d’augmenter (entre 17
tics de la CAE mais par un programme
d’analyses moins important.
Recul des cas d’épizooties
des abeilles
La pseudotuberculose est une mala-
et plus de 50% par rapport à l’année
die infectieuse chronique et débilitante
précédente). L’application d’importantes
des petits ruminants, caractérisée par une
mesures au niveau fédéral a pu mettre
lymphadénite caséeuse et nécrosante.
un terme à cette évolution inquiétante
Elle peut entraîner des pertes considé-
en 2010. Depuis, la tendance est à
rables au sein des troupeaux touchés.
la baisse (figure 4). Il faut toutefois
C’est pourquoi le Service consultatif et
garder à l’esprit que le renforcement des
thogènes d’épizooties est prescrite en cas
sanitaire en matière d’élevage de petits
mesures de lutte contre ces épizooties
d’avortements chez les ongulés, mais éga-
ruminants (SSPR) met en place depuis
est à l’origine de la hausse enregistrée
lement lorsque sont diagnostiqués des
plusieurs années un programme de lutte
en 2009 et 2010. Cette évolution illustre
cas de néosporose chez les bovins ou
facultatif visant à empêcher le dévelop-
l’importance de réfléchir sur le long
d’avortement enzootique chez les petits
pement clinique de la maladie dans les
terme sans vouloir obtenir des résultats
ruminants (figure 2). Trouver la cause
exploitations.
d’un avortement permet, d’une part, au
immédiats. Le nombre inférieur de cas
annoncés de loque américaine et de var-
vétérinaire de prouver que l’animal est
Depuis 2010, le programme d’assai-
roase, par rapport à la loque européenne,
indemne de la brucellose et, d’autre part,
nissement a été élargi afin que les résul-
prouve que leur importance est bien
aux éleveurs d’éviter les pertes via la mise
tats de l’analyse sérologique des exploita-
moindre. En réalité, si la varroase est
en place de mesures appropriées selon
tions soient négatifs, autrement dit que
fréquemment diagnostiquée, la faible
l’agent pathogène identifié. Durant la
l’agent pathogène de la pseudotubercu-
croissance du nombre de cas annoncés
période de diminution du nombre de cas
lose ne soit plus présent au sein des
en 2011 résulte de la lutte contre la loque
d’avortement enzootique, les cas de néo-
troupeaux. La modification de ce pro-
européenne. En effet, pour quasiment
sporose ont augmenté en raison d’une
gramme et l’application plus fréquente
tous les ruchers au sein desquels une
activité de recherche plus intensive. En
de méthodes basées sur des diagnostics
varroase a été annoncée, une loque
effet, en 2009, tous les cantons surveil-
de laboratoire expliquent la hausse du
européenne l’a été également.
laient cette épizoodie dans le cadre de
nombre d’annonces (figure 3). Un recul
90
80
70
60
50
40
30
20
10
12
20
11
20
10
20
09
20
20
08
07
20
06
20
05
20
04
20
03
20
20
02
0
Nombre de cas de néosporose déclarés
Nombre de cas d’avortement enzootique déclarés
Figure 2: Néosporose (bovins) et avortement enzootique (ovins et caprins)
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
12
20
11
20
10
20
09
20
08
20
07
20
06
20
05
20
04
20
03
20
20
02
0
Nombre de cas de pseudotuberculose déclarés
Figure 3: Pseudotuberculose
1200
1000
800
600
400
200
Nombre de cas de loque européenne déclarés
Nombre de cas de loque américaine déclarés
Nombre de cas de varroase déclarés
Figure 4: Epizooties des abeilles
12
20
11
20
10
20
09
20
08
20
07
20
06
20
05
20
04
20
03
20
20
02
0
55
56
57
Surveillance
des zoonoses
et de la
résistance aux
antibiotiques
Jürg Danuser, OVF
Les zoonoses sont des maladies
infectieuses ayant une importance
particulière, car elles mettent en danger
la santé des animaux et des êtres
humains. Il en existe environ 200. Leur
particularité est de pouvoir se transmettre de l’animal à l’homme et inversement. On considère par ailleurs que
75% des maladies émergentes sont des
zoonoses. Agir de manière coordonnée
pour la sécurité des animaux, des
denrées alimentaires et des êtres
humains garantit l’efficacité du système
de surveillance des zoonoses, dont
le but est d’évaluer la situation relative
à la santé animale et humaine.
Informations complémentaires
OFSP: www.ofsp.admin.ch
Cas d’épizooties: www.infosm.bvet.admin.ch/fr
58
i les modes de transmission
des zoonoses sont nombreux
(contact direct avec l’animal ou
L’obligation d’annoncer,
base de la surveillance des
zoonoses
Diagnostic des agents
zoonotiques
l’individu contaminé, voie aé-
Les laboratoires chargés de diag-
rienne, vecteurs tels que mous-
La surveillance des zoonoses donne
nostiquer les maladies infectieuses de
tiques et tiques), le principal reste la
des informations sur l’apparition et la
l’homme doivent être reconnus par
consommation de denrées alimentaires.
propagation des maladies. Elle permet
l’OFSP. Pour cela, ils doivent justifier
d’évaluer l’efficacité des mesures de pré-
d’excellentes compétences spécialisées
Protéger les êtres humains et les ani-
vention et de lutte, d’agir de manière
et d’un standard de qualité élevé (accrédi-
maux des zoonoses représente un défi
ciblée et efficace. L’obligation d’annoncer
tation selon la norme ISO 17025 ou les
permanent pour les personnes concer-
les maladies transmissibles de l’homme,
BPL). Par ailleurs, l’OFSP désigne des
nées. Il faut en effet prendre des mesures
les épizooties et les foyers d’infections
centres nationaux qui soutiennent et
afin d’assurer la protection contre les
d’origine alimentaire constitue la base de
surveillent l’activité diagnostique des
zoonoses connues mais également lutter
la surveillance.
laboratoires de recherche et conseillent
les autorités en cas de questions sur des
contre des maladies apparaissant pour la
première fois dans une certaine région ou
Chez l’homme, une liste de maladies
points spécialisés. Les cantons ont leurs
dont l’agent pathogène développe des ca-
infectieuses, les constats les plus fré-
propres laboratoires pour l’analyse de
ractéristiques qui le rendent plus difficile
quents et les événements inhabituels
denrées alimentaires.
à combattre. C’est le cas par exemple de
sont soumis à la déclaration obligatoire.
germes qui, en raison de leur résistance à
Les annonces sont actualisées en perma-
Pour des raisons scientifiques, le
différents antibiotiques, ne peuvent être
nence et publiées sur le site de l’Office
Conseil fédéral fixe des valeurs limites
éliminés par ces médicaments. La loi fédé-
fédéral de la santé publique (OFSP) (voir
concernant la présence de différents
rale sur la lutte contre les maladies trans-
le lien ci-dessus), et la statistique des
micro-organismes dans les denrées
missibles de l’homme (loi sur les épidé-
déclarations paraît chaque semaine dans
alimentaires et préconise certaines
mies du 18 décembre 1970, RS 818.101), la
le bulletin de l’OFSP, office auprès du-
méthodes d’analyse. Le Manuel suisse
loi sur les denrées alimentaires (LDAl du
quel les organes d’exécution cantonaux
des denrées alimentaires est l’ouvrage
9 octobre 1992, RS 817.0) et la loi sur les épi-
déclarent les cas de maladie d’origine
de référence en matière de méthodologie
zooties (LFE du 1er juillet 1966, RS 916.40)
alimentaire, dès que les diagnostics sont
pour l’analyse des aliments. Les labora-
réglementent les objectifs et les concepts
effectués. L’obligation d’annoncer les zoo-
toires de référence et ceux reconnus
liés à la prévention, à la lutte et à la
noses diagnostiquées chez les animaux
par
surveillance de maladies infectieuses et
est comprise dans celle des épizooties.
épizooties sont également compétents
pour l’analyse des zoonoses détectées
l’OVF
pour
le
diagnostic
des
servent de base aux mesures mises en
Sur le site Internet de l’OVF (voir le lien
place pour protéger les animaux et les
ci-dessus), il est possible de rechercher et
chez les animaux. Ils transmettent leurs
êtres humains des zoonoses.
d’analyser les annonces des épizooties.
résultats à la banque de données de
l’Office fédéral, où les résultats sont
recueillis de manière centralisée et
exploités dans le but d’une étude
épidémiologique.
59
Dispositions spéciales
relatives à la surveillance
des zoonoses
zoonose. La surveillance de la bactérie
Campylobacter dans les troupeaux de
Surveillance de
l’antibiorésistance
poulets à l’engrais s’effectue toute l’année
lors de l’abattage dans le cadre du monito-
Depuis 2006, la surveillance de l’anti-
La brucellose, la campylobactériose,
ring de l’antibiorésistance. Connaître ces
biorésistance chez les animaux de rente
l’échinococcose, la listériose, la salmo-
informations ainsi que le nombre de cas
est effectuée dans le cadre de celle des
nellose, la trichinellose, la tuberculose,
humains de campylobactériose permet
zoonoses et des agents zoonotiques.
causée par Mycobacterium
D’après un plan basé sur
bovis et les Escherichia coli
les risques, des échantillons
producteurs de vérotoxines
figurent dans l’ordonnance
sur les épizooties au chapitre «Dispositions spéciales
concernant les zoonoses».
Les animaux de rente suisses
sont indemnes de la trichinellose, de la tuberculose
et de la brucellose. La surveillance de ces deux dernières
maladies est effectuée dans
Protéger les êtres humains
et les animaux des
zoonoses représente un
défi permanent pour les
personnes concernées.
le cadre de la surveillance des
sont prélevés au moment de
l’abattage et analysés de manière centralisée au Centre
des zoonoses, des maladies
animales
d’origine
tance (ZOBA). Cette procédure planifiée permet d’avoir
à disposition des chiffres
qui peuvent être comparés
et mettre en évidence des
évolutions négatives.
épizooties. Pour les cas de trichinellose,
d’évaluer en permanence la situation. Sur
des examens de recherche des trichinelles
la base de ces renseignements, de pro-
sont effectués chez tous les porcs et les
chaines mesures sont convenues avec les
chevaux lors de l’abattage. Concernant les
personnes impliquées sur la plate-forme
salmonelles, il convient avant tout de
Campylobacter. Pour l’échinococcose, la
mettre en place un programme de lutte
listériose et les Escherichia coli produc-
contre les infections à Salmonella pour
teurs de vérotoxines, il n’existe aucune
les troupeaux de volaille et de combattre
mesure de lutte. Afin d’évaluer les risques,
les salmonelloses chez différentes espèces
des études relatives à l’apparition, la pro-
animales. Le programme de lutte destiné
pagation et l’importance des zoonoses et
à la volaille consiste à identifier les trou-
des agents zoonotiques sont réalisées
peaux infectés et à les éliminer. L’objectif
régulièrement, notamment par les labora-
est de réduire la charge d’agents patho-
toires de référence. L’OVF finance égale-
gènes présents dans les œufs et la viande
ment des projets de recherche appliquée
et, partant, l’exposition de l’homme à cette
dans le domaine des zoonoses.
bacté-
rienne et de l’antibiorésis-
60
Agents
zoonotiques et
toxi-infections
alimentaires
chez l’homme
Silke Bruhn, OVF, et Andreas Baumgartner, OFSP
Les Campylobacter et les salmonelles
sont de loin les deux agents zoonotiques les plus fréquents en Suisse. Ils
sont diagnostiqués chez l’homme
généralement lors d’infections individuelles. La manipulation correcte
de la viande crue à la cuisine revêt
une importance particulière dans
la prévention de la campylobactériose
et de la salmonellose. Les foyers de
toxi-infections alimentaires communes
touchant plusieurs personnes sont
relativement rares.
Informations complémentaires
Cas humains: tableau 2 de l’annexe (p. 73) ou www.ofsp.admin.ch
Cas d’épizooties: www.infosm.bvet.admin.ch/fr
61
Campylobacter
température suffisamment élevée et pen-
maladies chez ces derniers. Depuis 2002,
dant une durée assez longue. Le cas décrit
les troupeaux de volaille sont donc sur-
Maladie soumise à la déclaration
illustre clairement que ce savoir n’est pas
veillés à l’abattoir. Les analyses effectuées
obligatoire depuis 1995, la campylobacté-
encore connu de tous dans la gastrono-
ces quatre dernières années ont révélé
riose est la zoonose la plus fréquente chez
mie. La révision en cours de l’ordonnance
la présence de la bactérie dans 33 à
l’homme en Suisse. Durant la dernière
sur l’hygiène prévoit pour la première fois
43% (moyenne annuelle) des troupeaux
décennie, entre 5103 et 8432 cas ont été
des restrictions de vente: le foie de poulet
(figure 1).
enregistrés chaque année. A l’exception
ne pourra plus être vendu que comme
d’un léger recul en 2010, le nombre de cas
produit surgelé, à moins de pouvoir prou-
Par ailleurs, des contaminations croi-
de campylobactériose ne cesse d’aug-
ver qu’il provient de troupeaux exempts
sées peuvent se produire dans les abat-
menter depuis 2005/2006. Cette tendance
de campylobacters. La congélation n’éli-
toirs de volaille: une viande de volaille
haussière a été observée à nouveau ces
mine pas entièrement les campylobac-
provenant de troupeaux non infectés
deux dernières années. Les toxi-infec-
ters présents dans le produit mais ré-
peut s’avérer contaminée à la fin du pro-
tions alimentaires collectives dues à des
duit fortement le nombre de germes.
campylobacters sont en revanche rares.
cessus d’abattage. D’après une étude réalisée en 2008, jusqu’à 70% des carcasses de
En 2012, deux foyers étaient dus à Campy-
La bactérie Campylobacter est sou-
volaille présentaient des Campylobacter. 1
lobacter jejuni. Avec plus de 100 infections
vent présente dans le tractus gastro-
Des analyses effectuées sur des échantil-
par 100 000 habitants, le nombre de cas
intestinal des animaux, notamment des
lons de viande de volaille prélevés dans
annoncés a atteint un niveau record en
oiseaux, sans toutefois déclencher de
des commerces de détail en 2007 ainsi
2012 (figure 2, p. 62). Les chiffres fluctuent en
fonction des saisons. Chaque année, une
50
hausse est constatée en juillet et en août
5
5)
20
12
**
(n
(n
=
=
56
44
44
=
n
*(
09
20
mousse de foie de poulet a été à l’origine
de l’infection dans un de ces deux foyers.
2)
la viande de volaille était en cause: une
4)
0
**
foyers de 2012 (tableau 1, p.65) également,
10
11
facteur de risque connu. Dans les deux
15
20
poulet et de foie de volaille représente un
20
39
8)
particulier les jeunes adultes (entre 15 et
29 ans). La consommation de viande de
25
=
La campylobactériose touche en
30
(n
années précédentes.
35
**
importante
10
exceptionnellement
en comparaison avec les chiffres des
40
20
mentation enregistrée en janvier 2012
était
45
Prévalence de Campylobacter (en %)
puis en décembre et en janvier. L’aug-
La littérature spécialisée décrit de manière détaillée que le foie de poulet est
* Analyse d’échantillons cæcaux
souvent en cause et qu’il peut parfois
** Analyse d’échantillons cloacaux
contenir de grandes quantités de germes.
La probabilité de s’infecter est très élevée
Figure 1: Prévalence de Campylobacter (en %) dans les troupeaux de poulets à
si le foie de volaille n’est pas cuit à une
l’engrais entre 2009 et 2012, n = nombre de troupeaux de poulets de chair analysés,
(source: données issues du monitoring des résistances aux antibiotiques de l’OVF.
9000
qu’en 2009 et 2010 révélèrent la présence
de la bactérie dans respectivement 44% et
38% des échantillons prélevés sur de la
viande crue. D’après les analyses effectuées ces quatre dernières années dans
le cadre de l’autocontrôle de l’industrie
avicole, entre 29% et 37% des quelque
1300 échantillons de viande de volaille
étaient positifs à Campylobacter. La présence de ces germes dans la viande de poulet fraîche pouvait même atteindre 50%.
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
9
19 5
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
0
20 1
02
20
0
20 3
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
62
Nombre de cas déclarés
8000
Campylobacter spp.
Salmonella spp.
Figure 2: Nombre d’infections humaines à Campylobacter (foncé) et aux salmonelles
(clair) déclarées entre 1998 et 2012
Des Campylobacter sont découverts
(source: Office fédéral de la santé publique, état: avril 2013)
également dans les excréments d’autres
animaux de boucherie. La prévalence
chez les jeunes bovins est située entre 12
Salmonelles
et 40% et chez les porcs entre 48 et 65%. 1
l’automne. Les deux sérovars les plus
fréquemment mis en évidence sont S. En-
Toutefois, cette viande n’a pas été consi-
Maladie soumise à la déclaration
teritidis (SE) et S. Typhimurium (ST). Ces
dérée comme une source d’infection im-
obligatoire, la salmonellose humaine est
dernières années, la variante monopha-
portante, car Campylobacter survit diffi-
la deuxième zoonose la plus fréquente en
sique de ST a gagné en importance. Le
cilement à la surface de ces carcasses.
Suisse. Si le nombre de cas humains ne
recul du nombre de salmonelloses hu-
cesse de diminuer depuis 1993, il stagne
maines est dû en grande partie au pro-
On ne connaît pas encore précisé-
depuis 2009 à un niveau de 1300 cas
gramme de contrôle de SE mis en place en
ment les raisons de la hausse des cas hu-
déclarés par an (figure 2). Au cours de
1995 pour les poules pondeuses et d’éle-
mains de campylobactériose observée ces
la dernière décennie, l’incidence des sal-
vage. Le nombre de cas de SE détecté chez
dernières années. Même si elle reste éle-
monelloses n’a jamais dépassé 30 cas par
ces animaux a diminué de 38 à 3 de 1995
vée, la prévalence des campylobacters
100 000 habitants. Le nombre de foyers de
à aujourd’hui. En 2007, ce programme a
dans les troupeaux de poulets à l’engrais
toxi-infections alimentaires collectives
été élargi aux poulets à l’engrais et aux
n’a pas augmenté de manière significative
dus à des salmonelles est passé de 27 en
dindes. La Suisse lutte contre SE mais
durant cette période mais stagné à
1993 à un seul foyer par année de 2009
également contre ST, et sa variante mono-
un niveau élevé (figure 1, p. 61). Fin
à 2012. Le foyer de 2012 (tableau 1, p. 65)
phasique, S. Hadar, S. Infantis et S. Vir-
2008, des représentants des autorités
avait pour origine des œufs en coquille
chow au sein des troupeaux d’élevage.
et de la branche avicole ainsi que des
crus et rappelle une fois de plus que le
Depuis 2007, le nombre de cas annoncés
chercheurs ont décidé de créer la plate-
risque zéro n’existe pas: les plats à base
par année n’a pas été supérieur à 5. Les
forme Campylobacter basée sur l’échange
d’œufs crus doivent être préparés avec
poules pondeuses restent les principales
de connaissances, la coordination de
la plus grande attention, consommés
espèces touchées. Chez les poulets à l’en-
mesures et le lancement de projets de
immédiatement après la préparation ou
grais, seul un cas a été annoncé jusqu’à
recherche afin d’essayer de juguler cet
être mis au réfrigérateur jusqu’au mo-
présent, en 2010. En 2012, un troupeau
agent source d’affections diarrhéiques.
ment de leur consommation.
d’élevage d’une lignée de type ponte a été
infecté par SE. Par ailleurs, différents cas
Pour éviter de contracter une campylobactériose, il est important de respecter
les règles d’hygiène en cuisine.
La salmonellose touche avant tout
de suspicion de SE ou de ST et des infec-
les enfants de moins de cinq ans. Des pics
tions par des salmonelles de sérovars qui
d’infection apparaissent durant l’été et
ne sont pas à combattre, apparaissent
chaque année. En 2012, les cas
de suspicion (n = 6) ont été plus
nombreux que les années précédentes.
Le respect des règles
d’hygiène en cuisine
est essentiel pour
éviter de contracter
une campylobactériose.
63
sonnes les plus fréquemment
contaminées sont les enfants
d’âge préscolaire, également
susceptibles de présenter le
plus souvent le syndrome hé-
En complément des données rela-
et dans 15,3% des cas (viande étrangère),
molytique et urémique (SHU). Les résul-
tives à la surveillance, des enquêtes de
et en 2008, 2,6% des carcasses de volaille
tats de caractérisation de souches de pa-
référence ont mis en évidence les va-
étaient positives aux salmonelles. 1 D’après
tients VTEC non-O157 entre 2000 et 2009
leurs de prévalence suivantes pour les
les contrôles effectués ces quatre der-
ont mis en évidence que cette infection
infections aux salmonelles: poules pon-
nières années dans le cadre de l’auto-
apparaissait de manière sporadique en
deuses: 1,3% (3 sur 235 troupeaux, 2006);
contrôle de l’industrie avicole, entre
Suisse et qu’elle ne devait pas être impu-
poulets de chair: 0,3 % (1 sur 299 trou-
0,6 et 2% des quelque 3000 échantillons
tée à de grands foyers. Une importante
peaux, 2007); porcs de boucherie: 2,3% (14
contrôlés chaque année étaient positifs
épidémie a touché l’Allemagne en 2011,
sur 615 animaux, 2007), porcs d’élevage:
aux salmonelles. Il s’agit essentiellement
la cause d’infection étaient principale-
13% (29 sur 223 exploitations, 2008). Alors
de viande de poulet fraîche, de viande
ment les pousses. Après cet épisode,
que seuls les sérovars SE et ST ont été dé-
hachée et de viande séparée mécani-
les analyses réalisées en Suisse sur 233
tectés sur la volaille, ceux-ci représentent
quement.
denrées alimentaires d’origine végétale
60% des sérovars isolés chez les porcs de
boucherie et 27% chez les porcs d’élevage.
(142 laitues à couper, 64 fruits en morIl est difficile de déterminer le rôle
Aucun programme de lutte n’existe à
que jouent la viande bovine et la viande
l’échelle du pays pour protéger les porcs
porcine dans l’infection humaine. Afin
ceaux et 27 pousses) ont montré que le
pays était peu touché par ces bactéries.
de cette maladie. L’ordonnance sur la pro-
que le nombre de cas humains, qui reste
Les ruminants représentent un
duction primaire exige pourtant l’inno-
jusqu’à présent stable, diminue, il serait
important réservoir de VTEC. Chauffer
cuité sanitaire des denrées alimentaires
nécessaire d’élargir le programme de
suffisamment les denrées alimentaires
produites.
contrôle à ces animaux. Comme pour la
susceptibles d’être contaminées (p. ex.
bactérie Campylobacter, il est important
viande crue, lait cru) inactive l’agent pa-
infections
de respecter les règles d’hygiène en cui-
thogène. Le programme national d’ana-
asymptomatiques, la salmonellose est
sine pour éviter de contracter une salmo-
lyses des produits laitiers (2006 à 2008)
fréquente chez les animaux. Durant la
nellose.
a détecté la présence de VTEC dans 2%
Contrairement
aux
(29 sur 1422) des échantillons de fromage
dernière décennie, entre 49 et 85 cas ont
été déclarés chaque année. Sur les 670 cas
recensés entre 2003 et 2012, 45% étaient
des animaux de rente (principalement
Escherichia coli producteurs
de vérotoxines (VTEC)
qu’indépendamment de la température
de chauffage choisie (40° C ou 46° C) et de
la contamination initiale (low level ou
des bovins), 25% des reptiles et 20% des
chiens et des chats.
au lait cru. Une étude de 2011 a montré
En raison de la faible dose infec-
high level) du lait, des VTEC ont pu être
tieuse (<100 micro-organismes), il est
mis en évidence dans des fromages à pâte
Les salmonelles peuvent contaminer
facile de contracter une infection aux
dure au lait cru même après une période
la viande de volaille et celle issue d’autres
VTEC. Durant la dernière décennie, entre
de maturation de 16 semaines. La pré-
animaux de rente, notamment de porc.
31 et 72 cas ont été déclarés chaque
sence des VTEC dans ce type de produits
Les tests effectués en 2007 sur de la
année (figure 3, p. 64), soit une inci-
doit être considérée comme dangereuse. 2
Il est capital de respecter les mesures
viande de poulet en vente dans le com-
dence inférieure ou égale à 1,1 par 100 000
merce ont révélé la présence de salmo-
habitants depuis l’instauration de l’obli-
nelles dans 0,4% des cas (viande suisse)
gation d’annoncer en 2009. Les per-
80
Nombre de cas déclarés
70
60
50
40
30
20
10
64
12
20
11
20
10
20
09
20
08
20
07
20
06
20
05
20
20
20
04
03
0
VTEC
Listeria
chaîne alimentaire est particulièrement
Figure 3: Nombre d’infections humaines aux VTEC (foncé) et aux listérias (clair)
important. Le lait et autres produits
déclarées entre 2003 et 2012 (source: Office fédéral de la santé publique, état: avril 2013)
laitiers représentent une des sources
d’infection principales. Le programme
national d’analyses des produits laitiers
mené de 2002 à 2011 a mis en évidence
40
la présence de listérias dans très peu de
35
contrôles par sondage de fromages à pâte
mi-dure et à pâte molle. Depuis 2007,
30
sur les 3000 à 5200 analyses effectuées
25
chaque année par le programme de monitoring des listérias de l’unité de recherche
20
ALP-Haras, moins de 1% des aliments
sont contaminés par la bactérie Listeria
15
monocytogenes. Il s’agit principalement
10
d’échantillons prélevés dans l’environne-
5
ment. Dans le cas de fromages infectés,
0
de nombreuses années, la quantité de lis12
20
11
20
10
20
09
20
08
20
07
20
20
06
05
20
20
20
03
04
seule la surface était contaminée. Depuis
térias détectée dans les denrées alimentaires issues de l’industrie laitière reste
Bovins
Chèvres
Moutons
Total
faible.
Le nombre de déclarations de listé-
Figure 4: Nombre de cas de listériose diagnostiqués chez les animaux entre 2003 et 2012
riose chez les animaux oscille entre 6 et
– nombre selon l’espèce animale et nombre total (source: statistique issue du système
34 chaque année. 180 infections ont été
d’annonce des épizooties, OVF)
enregistrées ces dix dernières années,
94% concernaient les bovins, les ovins et
d’hygiène lors de l’abattage et de la traite
L’augmentation des cas annoncés en
les caprins. Ces données sont toutefois
pour la production de denrées alimen-
2005 est liée à une épidémie causée par
différentes d’une année à l’autre selon
taires d’origine animale.
des fromages contaminés, aliments éga-
l’espèce animale (figure 4).
lement à l’origine du plus important
Listeria
foyer de listériose, qui s’est déclaré dans
les années 1980. 122 personnes avaient
Yersinia
été touchées par cette maladie, 33 sont
Le nombre de cas humains de listé-
décédées. En 2011, 6 individus ont été
Présente sur l’ensemble du continent
riose est resté stable ces dernières années.
malades suite à la consommation de
européen, la yersiniose est la troisième
Cette maladie est diagnostiquée avant
jambon cuit importé contaminé dans
zoonose la plus diagnostiquée chez
tout chez les personnes de plus de 65 ans.
l’usine de transformation.
Les sérotypes les plus fréquents sont
l’homme. Depuis 1999, après que le
nombre de cas déclarés a diminué de
les sérotypes 1/2a et 4b. Depuis 2003, le
Afin d’éviter les infections, le pro-
170 en 1988 à 50 en 1998, elle n’est plus
nombre de listérioses déclarées chaque
gramme de monitoring des listérias mis
soumise à la déclaration obligatoire en
année oscille entre 27 et 73 (figure 3).
en place aux différentes étapes de la
Suisse. Depuis 2005, le Centre national
1
Centre des zoonoses, des maladies animales d’origine bactérienne et de l’antibiorésistance (ZOBA)
2
Institut für Lebensmittelsicherheit ILS (Institut pour la sécurité des denrées alimentaires)
65
des bactéries entéropathogènes et listeria
l’homme, est donc élevée mais on ne dis-
(NENT) analyse chaque année 20 à 30
pose pas de chiffres actuels indiquant la
seur à riz), les germes se multiplient
Yersinia enterocolitica issus d’échantil-
fréquence à laquelle la viande porcine est
de manière considérable (> 105 UFC par
lons humains afin de déterminer leur
contaminée par ces souches bactériennes.
gramme). Il en va de même si les mets
biotype. Depuis 2009, entre 30 et 45% des
Pour éviter de contracter la yersiniose, il
sont conservés trop longtemps sans
isolats de biotype 1A prélevés sont clas-
est recommandé de ne pas consommer de
être réfrigérés avant d’être consommés.
sés en général comme non pathogènes.
produits à base de viande de porc crue.
longtemps au chaud (p. ex. dans un cui-
Concernant les souches à l’origine de
Pour certains cas observés, la cause
l’apparition de symptômes cliniques, les
n’a malheureusement pas pu être déter-
biosérotypes 4/O:3 (27-50%) et 3:O9 (1541%) sont les plus fréquemment isolés.
Autres maladies dues à la
consommation de denrées
alimentaires
minée. Aucun agent pathogène n’a été
isolé, que ce soit dans la denrée alimentaire ou chez le patient. En 2012, un
foyer a également été enregistré dans
Chez les animaux, les cas d’épizooties
une installation militaire.
sont très rarement déclarés, même si les
Bacillus cereus est une bactérie aé-
porcs sont connus pour être porteurs des
robie très répandue dans l’environne-
bactéries Yersinia. Selon la méthode ap-
ment et productrice de spores. Elle peut
Ces dernières années, les foyers
pliquée pour les détecter, la prévalence
produire des toxines susceptibles d’en-
de toxi-infections alimentaires sont
est différente. Dans une étude réalisée en
traîner des diarrhées (entérotoxine) ou
devenus plus rares en Suisse. Seuls
2012/2013 sur tout le territoire suisse, la
des vomissements (toxine émétique ou
cinq foyers ont été enregistrés en 2012 .
bactérie Y. enterocolitica était présente
cereulide). Elle se trouve souvent dans
On peut supposer que cette situation
dans 56% (229 sur 410) des amygdales des
les céréales, et les mets à base de riz
favorable ne devrait pas changer dans
porcs de boucherie. Les deux bioséro-
peuvent notamment entraîner des pro-
les années à venir.
types les plus isolés ont été le 4/O:3 (74%)
blèmes de santé, car la cuisson du riz ne
puis le 3/O:5,27 (16%).1 La proportion de
suffit pas toujours à détruire les spores
porcs de boucherie, chez lesquels ont été
de B. cereus. Si le mets est cuit à une tem-
détectées des Yersinia pathogènes pour
pérature trop basse ou est conservé trop
Agents pathogènes
Nombre de
personnes
Nombre de
Denrée alimentaire
Lieu de
personnes
contaminée
consomma-
Cause
tion
contaminées
Campylobacter jejuni
24
0
Viande de volaille
Fête
Probablement contamination croisée chez un traiteur
Campylobacter jejuni
20
3
Mousse de
foie de volaille
Maison de
retraite
Température de cuisson
insuffisante
Salmonella Enteritidis
4
1
Mets à base d’œufs
crus
Lieu d’habitation
Réfrigération insuffisante
Bacillus cereus
8
8
Salade de riz
Camp de
scouts
Réfrigération insuffisante
Agent inconnu
27
0
Vraisemblablement
poulet au curry
Armée
Probablement erreur de
temps ou de température
Tableau 1: Toxi-infections alimentaires déclarées en 2012 et agents pathogènes ou toxines en cause
66
Surveillance
de l’antibiorésistance
Sabina Büttner, OVF
La surveillance des résistances
aux antibiotiques chez les animaux
de rente a mis en évidence une
hausse significative de la présence
de staphylocoques dorés résistants
à la méthicilline (SARM) chez les
porcs à l’engrais.
Informations complémentaires
www.bvet.admin.ch/zoonoses
67
epuis 2006, la Suisse mène un
comme bonne. Les résistances vis-à-vis
programme de surveillance des
de plusieurs groupes d’antibiotiques
montre la figure 1, qui représente l’évolu-
résistances aux antibiotiques
principaux ont toutefois progressé et
tion du Staphylococcus aureus (SARM)
chez les animaux de rente. La
les germes multirésistants deviennent
chez les porcs à l’engrais. Il est donc
beaucoup plus fréquents, comme le
collecte standardi-
nécessaire d’adopter des me-
sée des données relatives aux
sures supplémentaires visant
résistances chez les animaux
de boucherie en bonne santé
permet de surveiller l’évolution des résistances et de
la comparer avec la situation
dans d’autres pays. L’éventail
des
bactéries
examinées
couvre aussi bien des agents
zoonotiques que des germes
indicateurs pouvant transmettre des gènes de résistance aux germes pathogènes pour l’être humain.
Il est donc nécessaire
d’adopter des mesures
supplémentaires visant
à limiter la formation
de résistances aux antibiotiques.
à limiter la formation de résistances aux antibiotiques.
Les rapports annuels sur
les ventes d’antibiotiques en
médecine vétérinaire et sur
le monitoring des résistances
aux antibiotiques chez les
animaux de rente en Suisse
(ARCH-Vet) fournissent des
informations détaillées sur
les résultats du programme
de surveillance.
Cette surveillance continue
et à long terme de la situation de la résis20,0
sentielles pour adopter des mesures sus-
18,0
ceptibles de garantir le niveau élevé de
16,0
39
7)
=
(n
12
40
=
(n
09
20
20
0
=
péenne et est généralement considérée
(n
2,0
5)
a pu être comparée à la moyenne euro-
39
2)
4,0
11
teurs. La situation de la résistance suisse
6,0
20
zoonotiques que chez les germes indica-
8,0
39
2)
se poursuit, aussi bien chez les agents
10,0
=
trent que l’augmentation des résistances
12,0
(n
Les résultats du monitoring mon-
14,0
10
alimentaires en Suisse.
20
santé animale et de sécurité des denrées
Prévalence des SARM (en %)
tance fournit les bases décisionnelles es-
Figure 1: Pourcentage des porcs de boucherie positifs aux SARM entre 2009 et 2012;
n = nombre de porcs examinés
(Source: monitoring de l’antibiorésistance de l’OVF )
68
RADAR –
santé animale
Ruth Hauser, OVF, et Christian Griot, IVI
Dans le cadre de la Stratégie Santé
animale en Suisse 2010+, les objectifs
suivants ont été définis: déceler
l’apparition des épizooties et maladies
animales émergentes et réémergentes, évaluer en permanence leur
potentiel de dangerosité pour
l’homme et l’animal et mettre en place
les mesures adaptées. Les services
vétérinaires de tous les pays européens ainsi que l’ensemble des partenaires commerciaux de la Suisse se
préparent à relever de nouveaux défis
en matière de santé animale. Cependant, vu les ressources limitées dont
les services disposent, un classement
des maladies selon un ordre de priorité
s’est révélé indispensable. Il s’agit
d’établir sur la base de critères communs une liste claire et précise des
dangers prioritaires. Cette liste permettra ensuite de déterminer les éléments
principaux qui doivent être pris en
considération (p. ex. tâches, projets,
maladies, etc.) pour atteindre un but
déterminé.
Informations complémentaires
EFSA: www.efsa.europa.eu
Discontools: www.discontools.eu
ISID: www.isid.org
ProMed-mail: www.promedmail.org
WAHID: www.oie.int
L’
69
attention doit porter sur les dif-
L’évaluation des maladies est effec-
engendrent et quels moyens peuvent
férents types de maladies ani-
tuée à un moment précis. Elle peut donc
être mis en place pour lutter contre leur
males: les maladies dites émer-
rapidement évoluer et s’aggraver suite
apparition et leurs conséquences.
gentes (à savoir non apparues
à de nouvelles conclusions, à des événe-
jusqu’ici), celles que l’on avait
ments inattendus et à une modification
La société internationale de mala-
éradiquées et qui menacent de resurgir
de la situation initiale (57/ changement
dies infectieuses (ISID) exploite un sys-
ou celles qui sont déjà présentes et qui
climatique). C’est pourquoi une observa-
tème de diffusion des informations sur
risquent de se développer.
tion continue et une réévaluation des
Internet, appelé ProMED-mail. Celui-ci
dangers sont nécessaires.
transmet des rapports et annonces de
Différents critères d’évaluation sont
foyers de maladies diagnostiquées chez
D’après Discontools, les six maladies
les hommes, les animaux et les plantes,
tative des maladies. Ces critères se rap-
suivantes sont les plus importantes: in-
utiles à la fabrication de denrées alimen-
portent à l’épidémiologie, aux dommages
fection au virus Nipah, peste des petits
taires et d’aliments pour animaux. La dif-
éventuels que peut entraîner la maladie
ruminants, peste porcine africaine, fièvre
fusion rapide et à l’échelle internationale
sur l’homme, l’animal, la société et le com-
de la vallée du Rift, tuberculose bovine et
des informations relatives aux foyers
merce international ainsi qu’aux mesures
fièvre aphteuse. Les laboratoires de réfé-
de maladies émergentes et réémergentes
possibles de lutte (p. ex. vaccination,
rence suisses ont élaboré pour toutes ces
contribue à la détection précoce et à la
élimination et traitement). Les critères
maladies une fiche de données indiquant
prévention.
peuvent en outre être pondérés. Le po-
leurs caractéristiques principales. Toutes
utilisés pour opérer la classification quali-
tentiel zoonotique d’une maladie peut
les fiches de données sont disponibles sur
être jugé plus important que les consé-
la page d’accueil de l’OVF.
L’Organisation mondiale de la santé
animale (OIE) transmet via l’interface
quences d’une maladie sur le commerce
WAHID les annonces officielles des Etats
international.
membres.
Aide à la détermination
de mesures de lutte et
à l’évaluation des dangers
Diffusion de l’information et
aides à la décision sur le plan
international
Outre la maladie émergente du virus
de Schmallenberg (cf. article à la page 29),
les maladies suivantes sont apparues
L’Autorité européenne de sécurité
plus fréquemment ces deux dernières
des aliments (EFSA) propose également
années:
Dans le cadre d’un programme de
de nombreuses aides à la décision. Via les
• la peste porcine africaine et classique
l’UE baptisé Discontools, un groupe de
analyses de risques effectuées en matière
scientifiques a mis en place un exemple
de sécurité des denrées alimentaires et
• la fièvre aphteuse en Europe de l’Est;
• l’anémie infectieuse des équidés en
de hiérarchisation. L’épidémiologie, les
des aliments pour animaux, de sécurité et
risques et les dommages liés à 52 maladies
de protection des animaux, de nourriture,
ont été décrits et les lacunes en matière
ainsi qu’en matière de santé et de protec-
de connaissances ont été répertoriées.
tion des plantes, les connaissances sont
Une liste a été établie sur la base de 29 cri-
compilées, les lacunes mises en évidence
tères pondérés. Elle peut servir de base
et les dangers évalués.
décisionnelle aux responsables pour les
en Europe de l’Est;
Europe de l’Ouest et
• la fièvre du Nil occidental en Europe
de l’Est et en Italie.
Les foyers apparaissant en dehors
du continent européen, comme les cas de
mesures préparatoires et préventives à
Pour réussir à juger les dangers des
fièvre aphteuse en Afrique du Nord et au
adopter. Un programme de recherche
maladies, il est important de savoir où
Moyen-Orient, représentent des menaces
ciblé peut permettre de connaître les in-
celles-ci apparaissent, comment elles
éventuelles.
formations manquantes.
se propagent, quels dommages elles
70
ANNEXE
71
Catégorie animale
Bovins
72
Porcs
Ovins
Caprins
Animaux de l’espèce équine
2011
2012
Exploitations
41 018
40 207
Evolution entre 2011 et 2012
–2,0%
Cheptel total
1 583 151
1 568 886
–0,9%
Animaux abattus
655 985
649 468
–1,0%
Animaux importés
1514
1460
–3,6%
–6,5%
Exploitations
8747
8175
Cheptel total
1 572 590
1 538 096
–2,2%
Animaux abattus
2 827 506
2 763 096
–2,3%
Animaux importés
121
47
Exploitations
9266
9025
Cheptel total
416 272
410 762
–1,3%
Animaux abattus
241 934
227 655
–5,9%
Animaux importés
586
541
–7,7%
Exploitations
5889
5874
–0,3%
Cheptel total
81 467
83 451
2,4%
Animaux abattus
30 715
32 431
5,6%
Animaux importés
125
58
–61,2%
–2,6%
–53,6%
Exploitations
8837
8710
Cheptel total
55 186
55 930
1,3%
Animaux abattus
3115
3409
9,4%
Animaux importés
3206
3408
6,3%
Poules et coqs d’élevage
Exploitations
1189
1216
2,3%
(souches ponte
Cheptel total
148 867
150 865
1,3%
et engraissement)
Poussins d’un jour importés
235 042
277 399
18,0%
–0,1%
Poules pondeuses de tout âge
Poulets à l’engrais de tout âge
–1,4%
Exploitations
16 642
16 624
Cheptel total
3 260 496
3 450 552
Poussins d’un jour importés
25 890
19 380
Exploitations
1072
1075
0,3%
Cheptel total
5 996 193
6 291 487
4,9%
Animaux abattus
55 605 556
58 097 619
Poussins d’un jour importés
862 530
232 574
Œufs à couver importés
24 921 200
28 552 973
Dindes de tout âge
Exploitations
268
298
(préengraissement et
Cheptel total
58 443
51 638
engraissement)
Tonnes de viande
1411
1378
Œufs à couver importés
297 293
301 706
Tableau 1: Nombre d’animaux de rente, d’animaux abattus et importés en 2011 et 2012
(source: système d’information sur la politique agricole SIPA, OFAG; statistique du contrôle des viandes, OVF; nombre de volailles abattues
[Union suisse des paysans]; nombre d’animaux importés, TRACES; nombre de volailles importées, OFAG)
5,8%
–25,1%
4,5%
–73,0%
14,6%
11,2%
–11,6%
–2,3%
1,5%
1
Données saisies de manière différenciée dans le système d’annonce seulement depuis 2010
2
Nombre de cas avérés (tableau clinique et examen de laboratoire positif)
3
Soumis à déclaration obligatoire seulement depuis 2009
Agent zoonotique
2008
2009
2010
2011
2012
Infections par
100000 habitants
en 2012
Campylobacter spp. (total)
7559
7803
6611
7963
8432
C. jejuni
4067
4042
3311
5053
5757
C. coli
217
217
278
302
394
C. jejuni ou C. coli
2593
2751
2446
2081
1841
Autres espèces de Campylobacter
28
22
24
26
24
654
771
552
501
416
2028
1302
1177
1302
1241
Salmonella Bareilly
5
9
3
6
5
Espèces de Campylobacter indéterminées
Salmonella spp. (Total)
Salmonella Corvallis
13
16
9
7
4
Salmonella Derby
10
17
16
13
7
Salmonella Enteritidis
897
454
369
350
374
Salmonella Hadar
11
8
7
14
6
Salmonella Infantis
29
22
21
21
31
Salmonella Kentucky
23
14
7
14
12
Salmonella Napoli
18
14
23
18
22
Salmonella Newport
33
26
26
18
22
Salmonella Saint-Paul
13
12
11
6
7
Salmonella Stanley
28
10
21
21
28
Salmonella Typhimurium
466
231
215
259
197
Salmonella Virchow
27
27
18
24
8
141
175
183
Salmonella monophasique (4,12,:i:-) 1
Autres sérotypes de Salmonella
377
392
250
331
293
Sérotypes de Salmonella indéterminés
78
50
40
25
42
72
40
31
71
63
E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) (total)
dont syndrome hémolytique et urémique
(SHU)
Listeria monocytogenes (total)
2
16
7
6
17
9
43
41
67
47
39
20
16
34
29
17
1/2b
4
3
4
3
3
1/2c
–
3
–
–
2
3a
–
–
1
–
–
4b
17
17
26
11
14
4d
–
–
–
–
–
sérotypes indéterminés
2
2
2
4
3
5
14
5
8
3
Sérotype 1/2a
Brucella spp.
Francisella tularensis
2
Mycobacterium bovis
105,5
16,1
0,8
0,5
0,04
13
4
14
14
37
0,5
5
4
6
13
5
0,06
4
1
0
1
0,01
Trichinella spp. 3
Tableau 2: Agents zoonotiques déclarés chez l’homme
(source: Office fédéral de la santé publique, état: mai 2013 – la banque de données est actualisée en continu, il peut donc y avoir des différences par
rapport aux données publiées précédemment; www.ofsp.admin.ch > Thèmes > Maladies et médecine > Maladies infectieuses > Systèmes de déclaration
> Maladies infectieuses à déclaration obligatoire)
73
Numéros et courriel de contact pour nos clients:
Renseignements
Tél. +41 (0) 31 323 30 33
Fax +41 (0) 31 323 85 70
Courriel: [email protected]
Impressum
Editeur:
Office vétérinaire fédéral OVF
Schwarzenburgstrasse 155
3003 Berne
www.ovf.admin.ch
Rédaction:
OVF: Peter Braam, Silke Bruhn, Sabina Büttner, Deborah Carbis, Jürg Danuser, Daniela Hadorn, Ruth Hauser,
Kaspar Jörger, Elena Di Labio, Martin Moser, Hansueli Ochs, Heinzpeter Schwermer, Dominique Suter, Urs Zimmerli
OFSP: Andreas Baumgartner, Hans Schmid
Institut de parasitologie de l’Université de Zurich: Peter Deplazes, Daniel Hegglin
IVI: Christian Griot
Layout:
Polyconsult AG, Berne
Traduction:
cb service s.a., OVF
Tirage:
2300 allemand, 600 français, 250 italien, 150 anglais
Source des photos:
Gettyimages, iStockphoto
La publication et l’utilisation des textes sont autorisées après avoir obtenu l’accord de la rédaction et à condition
de mentionner la source. Le rapport sur la santé animale est aussi publié sur le site Internet de l’Office vétérinaire fédéral
(www.ovf.admin.ch), où vous trouverez des informations supplémentaires sur les divers sujets.
Diffusion:
OFCL, Vente des publications fédérales, CH-3003 Berne
www.publicationsfederales.admin.ch
Numéro de commande : 720.320.f
Octobre 2013

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