ON CONNAîT LA CHANSON - Les Cinémas du Grütli
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ON CONNAîT LA CHANSON - Les Cinémas du Grütli
ON CONNAîT LA CHANSON De Alain Resnais Cinq séances en hommage Dès le 18 mars 2014 - n° 24 Réalisation Alain Resnais Scénario Jean-Pierre Bacri Agnés Jaoui Image Renato Berta Musique Henri Christiné Bruno Fontaine Avec Sabine Azéma Pierre Arditi André Dussollier Agnés Jaoui Lambert Wilson ON CONNAÎT LA CHANSON Alain Resnais - France, Uk, Suisse - 1997 - vf - 120 min. Suite à un malentendu, Camille s’éprend de Marc Duveyrier. Ce dernier, séduisant agent immobilier et patron de Simon, tente de vendre un appartement à Odile, la soeur de Camille. Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari. Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d’absence de Nicolas, vieux complice d’Odile qui devient le confident de Simon. > > > > > Mardi 18 mars à 21h00 Vendredi 21 mars à 17h00 Lundi 24 mars à 21h00 Mercredi 19 mars à 17h00 Samedi 22 mars à 15h00 Il y a des films qui font tout de suite parler d’eux, qui donnent spontanément envie aux spectateurs réjouis d’échanger, de commenter leurs émotions, de livrer leurs moments préférés. On connaît la chanson est de ceux-là. Romance d’aujourd’hui, vaudeville mélancolique, comédie romantique : Alain Resnais surfe sans complexe sur tous ces genres en diffusant par intermittence au coeur de l’intrigue des extraits de tubes, chantés en play-back par les acteurs. (...) un pot-pourri très démocratique englobant aussi bien Léo Ferré que Sylvie Vartan, Joséphine Baker que le groupe Téléphone. Y en a pour tous les goûts et toutes les générations. Pour les personnages, c’est un peu la même chose. Ils sont six, drôles de spécimens qui sillonnent Paris, visitent ou font visiter des appartements, se donnent des rendez-vous, se croisent par hasard, se cherchent sans le savoir, se retrouvent sans le vouloir. Il y a Odile (Sabine Azéma), femme hyperdynamique, obstinément positive ; Claude (Pierre Arditi), son mari, un type plutôt mou et passif ; Camille (Agnès Jaoui), soeur d’Odile, une intello, à la fois forte tête et fragile, stressée par sa thèse d’histoire ; Nicolas (JeanPierre Bacri), un chauffeur hypocondriaque, père de famille ; Marc (Lambert Wilson), un agent immobilier très « golden boy », cynisme compris ; enfin Simon (André Dussollier), sorte de vieux garçon rêveur et timide. Ils viennent d’horizons différents et leur look finement composé, loin de la caricature fournit d’emblée quelques indices sur leur personnalité. (...).. Notre perception de Nicolas, de Claude, de Camille et des autres ne cesse de varier au cours du film. Les personnages eux-mêmes changent de point de vue les uns par rapport aux autres. Partie de cache-cache entre artifices et vérité, On connaît la chanson met en scène des gens empêtrés dans leur recherche du bonheur. Là où les illusions se bousculent au portillon... Au fil de cette comédie volatile perlent des malaises. Le film chemine vers des régions obscures, où couvent la dépression, les remords. © 2014 Les Cinémas du Grütli Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch Le sentiment de culpabilité, l’obsession de la maîtrise, l’hypocondrie, l’impossibilité de changer de vie : mine de rien, Alain Resnais fait émerger de sacrées névroses. Mais son art tient à sa manière vive d’aller à l’essentiel le bonheur, l’amour, la solitude en le survolant. Avec une légèreté souveraine, sans jamais quitter le quotidien. Et les chansons dans tout ça ? En fait, il faudrait plutôt parler d’échantillons de chansons, ou pourquoi pas de samples. Ces morceaux ont plusieurs fonctions. Tantôt ils prennent simplement la place des dialogues. Tantôt ils servent de révélateurs de pensées subliminales. Ils jaillissent alors comme des bouffées de vérité, légère et profonde à la fois. L’irruption de ces rengaines fait merveille. Mais il est à parier que sans elles le film aurait toujours du tonus. On rit souvent, simplement grâce aux quiproquos cocasses, à la fulgurance pétillante des dialogues. (...) Une énigme, décidément, ce Resnais. Un cas vraiment à part, qui n’a jamais cessé de surprendre, de bifurquer tout au long de sa carrière vers des territoires inexplorés. D’un film de Godard, on peut toujours dire, c’est du Godard. Idem pour Chabrol, ou même Rivette. Resnais, c’est plus compliqué : il a beau cultiver les mêmes obsessions (le temps, la mémoire, l’imaginaire...), fabriquer un univers bien à lui, chacun de ses films est une invention, un drôle d’objet, à la fois ancien et futuriste. Si on le considère à juste titre comme un cinéaste cérébral, il faut aussitôt ajouter que c’est un joueur, un formidable expérimentateur de formes. Son immense talent, c’est de joindre audace et générosité. De faire rimer expérimentation et pur divertissement, modernité et classicisme, avant-garde ludique et spectacle populaire. Vous en connaissez beaucoup qui sont capables d’en donner autant ? Jacques Morice, Télérama Salle associée de la Salle associée de la