Le cirque dans le sang - Ecole de journalisme de Sciences Po

Ecole de journalisme de Sciences Po
Le cirque dans le sang
19-11-2010
«Prestige», tel est le nom du nouveau spectacle présenté au
Cirque d'hiver jusqu'au 27 février.
Mais on peut associer ce mot à la famille Bouglione, dynastie atypique du
cirque, depuis huit générations. Rencontre avec Emilien Bouglione, le
patriarche de la famille, et toujours attentif à la préparation des spectacles,
malgré ses 77 ans.
Chez les Bouglione,
tous, de père en fils sans exception, empruntent la voie du cirque. «On ne
sait pas faire autre chose», nous confie en souriant Emilien Bouglione.
La légende est née il
y a cent cinquante ans. Originaires du Sri Lanka, les ancêtres ont émigrés en
Italie, où Sampion Bouglione a grandi. Les récits racontent que ce drapier
turinois serait arrivé en France en compagnie de sa dulcinée, une dompteuse de
fauves. La famille ne quittera plus le pays, et «depuis mon arrière-grand-père,
tous les Bouglione sont nés en France», relève fièrement Emilien.
La dynastie s'est
construite au fil des générations. «Ils ont commencés tout doucement, mes
arrières-grands-parents étaient montreur d'ours». Puis, Sampion junior,
petit-fils de l'ancêtre, a géré des ménageries renommées, à l'aube du XXe siècle.
Par la suite, ses descendants se sont aventurés dans divers métiers du cirque,
devenant acrobates ou dompteurs.
http://www.journalisme.sciences-po.fr
Propulsé par Joomla!
Généré: 23 February, 2017, 00:10
Ecole de journalisme de Sciences Po
1934 marque un
tournant dans l'histoire familiale. Les quatre frères Bouglione (Joseph,
Alexandre, Sampion junior et Firmin) deviennent locataires du Cirque d'hiver,
alors en proie à des déboires financiers. C'est le début d'une « success
story ». Spectacles populaires, artistes
renommées comme
Zavatta et Sergio : le XXe siècle est celui des Bouglione.
Malgré une interruption causée par la guerre, les générations se succèdent au
Cirque d'hiver avec le même succès.
En 1999, la huitième
génération prend en main les rênes de l'entreprise. Depuis, Joseph
Bouglione est en charge de la direction artistique des spectacles. Il est
aidé dans cette tâche par son frère et ses cousins. Les anciens ont leur mot à
dire. Mais «comme leur travail est bon, nous ne disons pas grand-chose».
En tout, sur les 300 employés du cirque, 50 font partie de la dynastie
Bouglione.
Quant à la neuvième
génération, elle semble bien partie. Les petits-enfants d'Emilien entrent dès
leur plus jeune âge dans l'univers fascinant du cirque Bouglione. Après
l'école, les enfants suivent des cours de musique, de danse, de gymnastique. «Ils
viennent au spectacle, tous petits, ils mettent les costumes, ils sont dans les
loges. Ce n'est pas parce que vous êtes dans un cirque que vous pouvez être
acrobate. Si j'ai un enfant qui n'est pas souple, il ira au bureau, s'occupera
des animaux, entrera en piste comme présentateur ou clown mais il sera toujours
dans le cirque, sans qu'on le force», clame Emilien.
Il y a un an, les
Bouglione inauguraient leur
musée privé. Une manière de préserver l'héritage familial unique, et de
transmettre aux générations à venir l'une des valeurs primordiales des
Bouglione : la famille. «Le cirque Bouglione est reconnu dans le monde
entier pour la famille, et les artistes qui viennent ici sont traités comme de
http://www.journalisme.sciences-po.fr
Propulsé par Joomla!
Généré: 23 February, 2017, 00:10
Ecole de journalisme de Sciences Po
la famille. Pour certains d'entre eux, leurs arrières-grands-parents
travaillaient déjà avec nous».
Emilien Bouglione nous entraîne sur la piste du cirque. Son fils Joseph répète
son numéro équestre. Il fait face à ses quatre chevaux noirs. «Attention
Joseph tu es trop près. Éloigne-toi un peu». Chez les Bouglione, le père
est toujours là pour veiller sur son fils.
Crédit photo: Abdoul-Karim Baldé et Tony Gabriel
http://www.journalisme.sciences-po.fr
Propulsé par Joomla!
Généré: 23 February, 2017, 00:10