Télécharger - Région PACA

Transcription

Télécharger - Région PACA
Forces et faiblesses économiques
des zones d’emploi
de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Guide méthodologique
Ce document constitue un guide de lecture des fiches territoriales dressant les forces et faiblesses économiques des vingtdeux zones d’emploi de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les indicateurs qui alimentent les fiches sont organisés en
trois sections :
- les indicateurs relatifs à la population renseignant sur le contexte économique du territoire ;
- les indicateurs relatifs aux emplois et établissements localisés dans la zone d’intérêt (appareil productif) ;
- les indicateurs illustrant les caractéristiques du marché du travail.
Ce guide poursuit deux grands objectifs. Le premier est de fournir à l’utilisateur une notice de lecture des indicateurs ainsi
que des informations relatives aux sources statistiques mobilisées. Le second est d’expliquer les raisonnements ayant
conduit à identifier une force, une faiblesse ou encore un risque économique, symbolisé par une pastille de couleur : verte
Q pour « force », rouge Q pour « faiblesse » et orange Q dans les autres cas. Les décisions prises sur la base de cette
typologie relèvent d’un processus de concertation, fruit d’une année de débats entre experts territoriaux émanant des
services de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et techniciens de la statistique publique, à la Direccte et à l’Insee.
Il n’est pas rare qu’un indicateur s’interprète à la fois comme une force ou comme une faiblesse. Par exemple, une forte
concentration de l’emploi constitue un atout du fait de la présence de grands établissements moteurs de l’économie de la
zone, mais aussi une faiblesse si l’on envisage les risques sur l’emploi en cas de difficultés rencontrées par ces grands
établissements (restructuration, fermeture, délocalisation, etc).
Par le biais des remarques que les utilisateurs ne manqueront pas alors de formuler, nous espérons que ces fiches
permettront de nourrir les débats sur les territoires de notre région.
Population en 2006 et évolution entre 1999 et 2006
Q
(moyennes annuelles, en %)
Évolutions
1999-2006
Zone d’emploi :
+ 1,1
Paca :
+ 1,0
France :
+ 0,7
+2
+1
+ 0,5
- 0,5
Source : Insee - Recensements de la population
Cet indicateur, construit sur la base des recensements de la population
de 1999 et de 2006, renseigne sur la distribution de la population à
l’intérieur de la zone d’emploi, par le biais de ronds proportionnels au
niveau de la population observé en 2006. Il fournit aussi, à travers un
dégradé de couleurs, un aperçu des dynamiques démographiques
internes entre 1999 et 2006, la couleur blanche signalant une stagnation
de la population sur la période. Enfin, il permet de positionner la
dynamique démographique globale de la zone entre 1999 et 2006 par
rapport à celles de la région et de la France.
Force ou faiblesse ?
Du fait de la dynamique démographique globale de la région, supérieure
à celle observée en moyenne en France, l’évolution de la population n’a
été considérée comme une faiblesse que pour quatre zones d’emploi,
celles dont la croissance est strictement inférieure à celle observée en
France. Pour les zones d’emploi dont la croissance est jugée comme
significativement supérieure à celle de la région (à partir de + 1,2 %),
l’évolution de la population entre 1999 et 2006 est considérée comme
une force : sept zones d’emploi sont dans ce cas.
Pour la zone d’emploi de Carpentras retenue en exemple, l’indicateur met en évidence une distribution déséquilibrée de la population, principalement
concentrée à l’ouest et au sud-ouest du territoire, et une stagnation, voire un repli pour un nombre significatif de communes situées au nord-est et au sud.
Cependant, entre 1999 et 2006, la population de la zone croît à un rythme relativement élevé, comparable à celui de la région.
© Insee - Région - Direccte Paca 2009
1
Évolution de la population entre 1982 et 2006
Q
(base 100 en 1982)
Rp 2006
Rp 1999
Rp 1990
Pour comparer les évolutions de population des zones d’emploi avec
celles de la région et de la France, les populations de ces territoires sont
toutes « ramenées » au même niveau en 1982, symbolisé par la valeur
100, au pied de l’axe vertical. La pente des segments de droite entre
deux points correspondant à deux recensements consécutifs illustre les
rythmes de croissance de la population : plus la pente est forte, plus la
croissance est forte entre les deux périodes considérées. La valeur des
derniers points des courbes renseigne sur la croissance globale de la
population entre 1982 et 2006.
Force ou faiblesse ?
Seules les évolutions récentes, observées depuis 1990, ont été prises en
compte pour décider si le profil de croissance sur longue période de la
population constitue une force ou une faiblesse. Sur la période de 1990 à
2006, seuls les profils se démarquant nettement de celui de la région,
déjà dynamique en regard des évolutions nationales, ont été considérés
comme une force ou une faiblesse. Au total, le profil de croissance
constitue une force pour douze zones d’emploi et une faiblesse pour cinq
zones seulement.
Rp 1982
Zone d'emploi
Paca
France
Source : Insee - Recensements de la population (RP)
Dans la zone d’emploi de l’Étang-de-Berre, après un boom démographique au cours des années 1980 (+25 % en 10 ans), la croissance de la population
s’est progressivement tassée : lors de la décennie suivante, elle apparaît comparable à celle de la région, puis elle stagne entre 1999 et 2006. Au regard
de son évolution récente, ce profil est ici considéré comme une faiblesse, même si la population de la zone a crû de près de 35 % entre 1982 et 2006.
Pyramide des âges de la population en 2006
Q
(structure en % de la population par sexe)
Hommes
12
10
8
100+
95 à 99
90 à 94
85 à 89
80 à 84
75 à 79
70 à 74
65 à 69
60 à 64
55 à 59
50 à 54
45 à 49
40 à 44
35 à 39
30 à 34
25 à 29
20 à 24
15 à 19
10 à 14
5à9
0à5
Femmes
6
4
Zone d'emploi
2
0
2
4
6
8
10
Force ou faiblesse ?
Une nette sous-représentation des classes d’âge de jeunes potentiellement actifs (20 à 30 ans) conjuguée à une nette surreprésentation des
classes d’âge les plus âgées (> 65 ans) a été considérée comme une
faiblesse économique, au sens du développement de l’appareil productif.
Quelques zones d’emploi, grands pôles universitaires, captent de
nombreux jeunes de 20 à 29 ans. Mécaniquement, toutes les autres
zones se trouvent ainsi légèrement sous-représentées pour ces classes
d’âge. Seuls les écarts marqués ont été considérés comme une faiblesse.
12
Somme des âges
par sexe = 100%
Paca
La pyramide des âges par sexe (chaque moitié indique la structure par
rapport à la population du sexe considéré) renseigne sur l’écart de
structure par âge entre la zone d’emploi étudiée et la région dans son
ensemble. Ainsi, lorsque la pyramide transparente à contour grisé,
illustrant la structure régionale, dépasse celle en couleur, cela indique
une sous-représentation dans la zone d’emploi des classes d’âge
considérées. Plus globalement, lorsque la pyramide en couleur déborde
celle en bords grisés pour l’ensemble des classes d’âge les plus jeunes
(réciproquement les plus âgées), on qualifiera la population de la zone
d’emploi de jeune (réciproquement âgée) par rapport à la région.
Source : Insee - RP 2006
La zone d’emploi de Menton présente par rapport à la pyramide des âges régionale un déséquilibre marqué entre les classes d’âge les plus âgées (audelà de 65 ans) qui sont surreprésentées au détriment des plus jeunes (en deçà de 30 ans), sous-représentées. Cette situation illustre un vieillissement de
l’appareil productif considéré ici comme une faiblesse économique pour cette zone d’emploi.
Principaux flux de déplacements domicile-travail en 2006
(
: % des actifs en emploi résidents
: % de l’emploi total)
58,9
Q
Les flux de déplacements domicile-travail ou navettes établissent le lien
entre le lieu de résidence et le lieu d’emploi. En effet, tous les actifs qui
résident dans la zone n’y travaillent pas nécessairement. Une faible
proportion d’actifs résidents travaillant sur place en regard de la moyenne
régionale (80 % environ), signale une zone résidentielle, dont certaines
caractéristiques, le taux de chômage en particulier, dépendent en partie
des bassins d’emploi voisins. Les flux de navettes entrantes (flux bleus)
n’ont été représentés que pour les zones d’emploi abritant une métropole
ou pour celles dont l’ouverture est forte, afin de fournir une mesure de
l’équilibre entre entrants et sortants.
Force ou faiblesse ?
1,3
14,4
1,3% des emplois de la zone d'emploi de Brignoles sont occupés par des résidents de
la zone d'emploi de Marseille-Aubagne.
14,4% des actifs résidents de la zone d'emploi de Brignoles travaillent dans celle de
Marseille-Aubagne ; 58,9%
résident et travaillent dans la zone d'emploi de Brignoles
Source : Insee - RP 2006
L’évaluation d’une force ou d’une faiblesse à partir de l’analyse des flux
de navettes est particulièrement délicate. En pratique, un arbitrage au cas
par cas a souvent été effectué. Si une très forte ouverture peut signaler
un défaut de développement de l’appareil productif dans le territoire et
donc une faiblesse, cela n’est en effet pas automatique : d’importants flux
entrants observés simultanément peuvent signaler un mécanisme
efficace de régulation du marché du travail par les navettes.
Réciproquement, une proportion élevée d’actifs résidents travaillant sur
place peut constituer le signe d’un certain isolement.
La zone d’emploi de Brignoles est fortement résidentielle : plus de quatre actifs résidents sur dix travaillent dans les bassins d’emploi voisins,
principalement situés dans le département des Bouches-du-Rhône. À l’inverse, seuls 15 % environ des emplois situés dans la zone d’emploi sont occupés
par des actifs résidant dans les zones voisines. On a considéré que cela représentait plutôt une faiblesse.
© Insee - Région - Direccte Paca 2009
Guide méthodologique
2
Évolution de la population active entre 1999 et 2004
Q
(moyennes annuelles, en %)
2,4
2,0
1,6
1,2
0,8
0,4
0,0
-0,4
-0,8
-1,2
+
=
+
Cette illustration décompose l’évolution de la population active en trois
facteurs. Le renouvellement des générations fait référence à l’impact de
l’évolution de la pyramide des âges sur la population en âge de travailler.
Le solde des migrations résidentielles renvoie à la différence entre les
départs et les arrivées sur le territoire de nouveaux actifs. Enfin,
l’évolution des taux d’activité mesure l’évolution de la propension des
personnes à se porter sur le marché du travail. Les recensements de
1999 et 2006 ne pouvant être comparés directement du fait de
différences sur le concept d’activité, une méthode spécifique a été
développée pour fournir des informations entre 1999 et 2004.
Force ou faiblesse ?
Dans une zone d’emploi, une croissance de la population active résidente
plus vive que dans la région ne constitue pas nécessairement une force.
En effet, pour les zones fortement ouvertes, ce phénomène peut aussi
illustrer le développement de l’appareil productif des bassins d’emploi
voisins. Pour les zones moins ouvertes, une croissance de la population
active plus forte que dans la région (écart > à 0,2 point), provenant d’une
évolution favorable de la pyramide des âges ou, le plus souvent, résultant
du jeu des migrations résidentielles, a été considérée comme une force.
Évolution = Effet annuel du + Effet annuel + Effet annuel
annuelle de renouvellement des migrations
de l'évolution
la population des générations résidentielles
des taux
active
d'activité
estimées
Zone d'emploi
Paca
Source : Insee - RP 99 et estimations de population active au 1/1/04
Dans la zone d’emploi de Brignoles, le surcroît de croissance de la population active par rapport à la région, principalement dû au jeu des migrations
résidentielles, n’est pas considéré comme une force. En effet, une part importante d’actifs résidents travaillent dans d’autres bassins d’emploi (41 %).
Taux de croissance de l’emploi salarié entre 2000 et 2007
Q
(évolutions annuelles, en %)
5
4
3
2
1
0
La comparaison pour les années récentes des taux de croissance
annuels de l’emploi salarié de la zone d’emploi avec ceux de la région et
de la France, permet d’apprécier en un coup d’œil la performance globale
de l’appareil productif du territoire en matière de créations d’emploi. La
succession des taux de croissance renseigne sur la régularité des
évolutions, sujettes à de possibles à-coups, en lien par exemple avec
l’installation ou la disparition d’un établissement important. Attention : une
courbe qui baisse ne signifie pas une baisse de l’emploi mais un
ralentissement de la croissance. Seuls les points situés en dessous de
l’axe horizontal signalent une baisse de l’emploi. Les estimations d’emploi
utilisées ici sont élaborées par l’Insee et résultent d’une synthèse de
fichiers administratifs et d’enquêtes auprès des entreprises.
Force ou faiblesse ?
-1
Cet indicateur a été considéré comme une force pour les zones d’emploi
dans lesquelles le taux de croissance de l’emploi salarié est
régulièrement et significativement supérieur à celui observé dans la
région. Quatre zones d’emploi sont dans ce cas. Pour quelques zones
d’emploi dans lesquelles le profil des taux de croissance annuels de
l’emploi salarié est proche de la région mais systématiquement inférieur
lors des dernières années d’observation, l’indicateur a été considéré
comme une faiblesse.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Zone d'emploi
Paca
France
Source : Insee - Estimations d’emploi 2000 à 2007
Entre 2000 et 2004 dans la zone d’emploi d’Avignon, le taux de croissance de l’emploi salarié évolue à proximité de celui de la région, nettement
supérieur, jusqu’en 2004, aux performances nationales. Cependant, depuis 2004, l’indicateur se situe systématiquement en deçà du taux régional et
depuis 2006 en deçà du taux national, suggérant une faiblesse dans la zone d’emploi.
Structure sectorielle de l’emploi salarié en 2007
Q
(en % de l’emploi salarié équivalent temps plein)
Éducation, Santé
Commerce
Administration
Services aux Entreprises
Services aux Particuliers
Construction
Transports
Biens intermédiaires
Biens d'équipement
Activités financières
Activités immobilières
Agro-Alimentaires
Agriculture, Pêche
Biens de consommation
Énergie
Automobile
La structure sectorielle de l’emploi salarié selon les seize postes de la
nomenclature économique de synthèse (NES) renseigne sur la
spécialisation de la zone d’emploi : la prépondérance d’un secteur
d’activité par rapport aux autres indique une spécialisation de la zone
dans ce secteur. Cette spécialisation ne correspond pas nécessairement
à une spécificité, plusieurs autres zones pouvant disposer d’une
spécialisation analogue. Afin de gommer l’effet lié au recours plus ou
moins prononcé au temps partiel selon les secteurs, leur poids est ici
exprimé à partir des emplois salariés équivalent temps plein (ETP).
Force ou faiblesse ?
0
Zone d'emploi
5
10
Paca
Source : Insee - CLAP 2007 emploi salarié ETP
15
20
France
25
Un profil sectoriel diversifié et tourné vers les services ou les fonctions
métropolitaines, suggère une plus grande résistance vis-à-vis des aléas
conjoncturels. À l’inverse, une spécialisation sectorielle marquée peut
constituer tout à la fois une force, car gage de performances dans un
marché porteur, mais aussi une faiblesse lorsque la conjoncture du
secteur se dégrade. La nature du secteur est donc déterminante : une
spécialisation dans un secteur lié aux technologies de pointe n’a pas, par
exemple, la même signification qu’une spécialisation plus traditionnelle.
La zone d’emploi de Marseille-Aubagne se caractérise par la grande diversité de ses activités et le poids de ses fonctions métropolitaines (pôle
universitaire, administratif et lieu privilégié d’implantation des succursales des grandes entreprises). Cette diversité constitue une force pour ce territoire.
© Insee - Région - Direccte Paca 2009
Guide méthodologique
3
Taux de croissance de l’emploi salarié sectoriel entre 2003 et 2007
Q
(moyennes annuelles en %, poids du secteur entre parenthèses)
6
4,0
4
2,4
2,1
1,7
2
0,1
0
-0,5
-2
-4
tu
ul
ric
g
A
re
%
(1
I
)
e
tri
us
nd
1%
(1
)
%
(6
)
on
ce
cti
er
u
r
t
m
s
m
n
Co
Co
Zone d'emploi
6%
(1
)
s
ice
rv
e
S
Paca
)
6%
(6
ta
To
0%
10
l(
Le taux de croissance de l’emploi salarié est représenté en moyenne
annuelle entre 2003 et 2007. S’il ne capte pas les éventuelles fluctuations
annuelles de l’emploi salarié sur la période, cet indicateur permet
d’identifier les secteurs moteurs de la création d’emplois dans la zone et
ceux qui, au contraire, sont en déclin. Les évolutions observées sont à
relativiser en regard de celles mesurées pour la région et pour la France
dans son ensemble. Le découpage sectoriel retenu à partir de la
nomenclature économique de synthèse (NES) est très agrégé afin
d’autoriser une représentation graphique compacte et de dégager
rapidement les renseignements utiles.
Force ou faiblesse ?
)
L’observation des performances sectorielles en matière d’évolution de
l’emploi salarié peut mettre en évidence une force ou une faiblesse
« masquée » par l’évolution globale. Ainsi, une situation dégradée dans
un ou des secteurs spécifiques au territoire met en évidence une
faiblesse, quelle que soit la dynamique globale de l’emploi.
Réciproquement, la bonne tenue d’un secteur-clé peut conduire à
nuancer un constat global de dégradation ou à renforcer le diagnostic
positif suggéré par la dynamique d’ensemble.
France
Source : Insee - Estimations d’emploi 2003 à 2007
Dans la zone d’emploi de Cannes-Antibes, même si l’emploi du commerce stagne et que celui de la construction progresse en deçà du rythme régional, la
dynamique des services, dans lesquels la zone est fortement spécialisée, est très positive. Au total, le taux de croissance annuel de l’emploi salarié,
supérieur à celui de la région entre 2003 et 2007, est considéré comme une force pour la zone d’emploi de Cannes-Antibes.
Secteurs spécifiques à la zone d’emploi en 2007
Q
(poids du secteur entre parenthèses)
Combustibles et carburants
(3,3 %)
Métallurgie et transf. des métaux
(9,1 %)
Chimie, caoutchouc, plastiques
(3,7 %)
Équipements mécaniques
(2,7 %)
Transports
(9,6 %)
Construction navale, Aéronautique
(1,5 %)
1
5
Un secteur est considéré comme spécifique dans une zone d’emploi si la
part de l’emploi qu’il représente est supérieure à celle observée en
moyenne dans la région. La spécificité sectorielle est mesurée par le
rapport de ces deux proportions. Seuls les principaux secteurs
spécifiques de la zone sont ici représentés. Afin d’apprécier l’impact
potentiel d’un secteur spécifique, il convient d’en considérer le poids dans
l’emploi salarié, figuré entre parenthèses dans l’illustration. Un secteur
peut en effet constituer une spécificité remarquable d’un territoire et ne
représenter qu’une part peu significative de son emploi. Les spécificités
sectorielles sont identifiées ici à partir d’un découpage de la
nomenclature économique de synthèse (NES) en 36 postes.
Force ou faiblesse ?
9
13
17
L’identification d’une force ou d’une faiblesse à partir de l’analyse des
spécificités d’une zone d’emploi relève d’un raisonnement proche de celui
relatif à la spécialisation. Ainsi, l’existence de spécificités sectorielles
marquées peut constituer tout à la fois une force en conférant à la zone
un « savoir-faire » peu répandu dans la région, mais aussi une faiblesse
pour la main-d’œuvre de ces secteurs lorsque la conjoncture se dégrade.
Par exemple, le retour à l’emploi sera d’autant plus difficile que les
secteurs de la zone sont singuliers à l’échelle de la région.
21 110
100
Spécificité sectorielle
Source : Insee – CLAP 2007 emploi salarié ETP
Dans la zone d’emploi de Fos-sur-Mer, un emploi sur huit environ relève de deux activités particulièrement spécifiques à ce territoire : les secteurs
« Métallurgie et transformation des métaux » et « Combustibles et carburants » y sont nettement plus représentés qu’à l’échelle de la région. Ces
spécificités marquées, qui constituent un atout structurel de la zone, représentent aussi un risque élevé pour l’emploi en cas de retournement conjoncturel.
Concentration de l’emploi salarié privé au 31/12/2007
Q
% de l'emploi salarié privé dans les 10 premiers étab. : 16,8 %
Moyenne des zones d'emploi de PACA : 8,9 %
Nom de l'établissement
Secteur d'activité
Effectifs
salariés
ETP
Club Méditerranée
Hôtels et restaurants
200 à 499
Centre Médical Rhône Azur
Santé, Action sociale
200 à 499
Fondation Edith Seltzer
Santé, Action sociale
50 à 199
Allamanno Entreprise
Construction
50 à 199
Serre Chevalier Ski Dévelop.Télécabine de Fréjus Transports
50 à 199
Géant
Commerce de détail et réparation
50 à 199
SNC Charles Queyras T.P.
Construction
50 à 199
Ass. Indus. Electr. Tuberculose
Santé, Action sociale
50 à 199
G R P H Méditerranée
Eau, Gaz, Electricité
50 à 199
SEM SEDEV Remontées Mécaniques
Transports
50 à 199
Source : Insee - CLAP 2007 emploi salarié privé ETP
L’emploi d’une zone d’emploi est dit concentré si une part importante de
celui-ci dépend d’un petit nombre d’établissements. La concentration est
mesurée ici par la part de l’emploi salarié privé capté par les dix
principaux établissements du territoire, rapportée à l’emploi salarié privé
total du même territoire. La moyenne des zones d’emploi de Paca fournie
à titre de référence correspond à la moyenne pondérée des parts de
l’ensemble des zones d’emploi de la région. Le champ de l’emploi retenu
ici est restreint aux seuls établissements du secteur privé, en général les
premiers touchés par les aléas de la conjoncture.
Force ou faiblesse ?
Une forte concentration traduit le plus souvent une faiblesse potentielle.
Si les emplois d’une zone sont concentrés dans un faible nombre
d’établissements, alors un choc affectant l’un de ces établissements aura
un impact immédiat et important sur l’emploi du territoire. La nature des
activités des établissements dans lesquels les emplois sont concentrés
joue cependant un rôle déterminant dans l’appréciation, selon leur
capacité récente à créer des emplois ou leur sensibilité face aux
fluctuations de la conjoncture.
La fragilité liée à la concentration élevée de l’emploi salarié privé dans la zone d’emploi de Briançon doit être relativisée. Plusieurs établissements de taille
importante relèvent en effet du secteur de la santé, moins sujet aux fluctuations conjoncturelles.
© Insee - Région - Direccte Paca 2009
Guide méthodologique
4
Dépendance de l’emploi salarié en 2006
Q
(taux en % de l’emploi salarié)
Zone
d’emploi :
45,3
Moyenne des
zones d’emploi
de Paca :
45,7
69,7 (max)
46,4
45,3
42,3
33,4
28,0 (min)
La dépendance économique est mesurée ici par le rapport entre les
emplois salariés des établissements implantés dans la zone dépendant
de centres de décision extérieurs à cette zone (ils peuvent être localisés
dans la région) et le total des emplois salariés de la zone. L’évaluation de
ce taux de dépendance relève d’une méthodologie relativement
complexe mise en œuvre à l’Insee à partir de l’enquête sur les liaisons
financières entre sociétés (LIFI) et du dispositif de connaissance locale
de l’appareil productif (CLAP).
Force ou faiblesse ?
Un taux de dépendance élevé peut constituer une faiblesse : davantage
intégrés à des stratégies globales d’entreprises ou de groupes extérieurs,
les établissements dépendant de centres de décision éloignés sont
souvent plus fragiles en cas de difficultés économiques, car moins
« ancrés » dans le territoire. Cependant, une dépendance élevée peut
aussi résulter d’une forte attractivité du territoire pour des investissements
extérieurs. Enfin, dans les zones abritant une métropole, elle est souvent
le reflet d’une fonction naturelle d’accueil d’établissements liés à de
grandes entreprises non régionales (banques, télécommunications, etc.)
et peut donc conduire à nuancer une éventuelle faiblesse.
Source : Insee, CLAP 2006 - LIFI 2006
Dans la zone d’emploi d’Orange, 45,3 % des emplois sont localisés dans des établissements dépendant de centres de décisions situés à l’extérieur de la
zone. Cette dépendance relativement élevée constitue un facteur de fragilité pour ce territoire.
Dynamisme économique (2005-2006)
Q
(taux de création annuel moyen 2005-2006 en % / an)
Taux de
création
d’étab. :
17,2
(Paca :15,1)
(Fra. : 13,6)
Dynamisme
économique
La mesure du dynamisme économique considérée ici résulte de la mise
en œuvre, pour l’ensemble des zones d’emploi françaises, de techniques
statistiques d’analyse multivariées et d’analyse structurelle-géographique.
Ces techniques permettent de résumer par un seul indicateur synthétique
l’information apportée par les créations d’établissements d’une part et les
créations d’emplois d’autre part. Cet indicateur permet de comparer entre
elles les zones d’emploi et de les classer sur une échelle du dynamisme
économique, figurée dans l’illustration par une flèche et une graduation
cartographique en cinq classes.
Force ou faiblesse ?
Taux de
création
d’emplois :
21,4
(Paca : 18,9)
(Fra. : 16,4)
À l’échelle nationale, seize des vingt-deux zones d’emploi de la région
sont considérées comme économiquement dynamiques. Leur capacité
récente à créer des établissements et des emplois constitue pour elles
une force structurelle. Pour la plupart des autres zones d’emploi de la
région, le dynamisme économique ne constitue pas un « ressort »
significatif sans être pour autant synonyme de faiblesse.
Source : Insee, REE (Sirene) - CLAP 2005-2006
Du fait notamment de ses performances récentes en termes de création d’établissements et d’emplois, la zone d’emploi de Draguignan fait partie des
territoires les plus dynamiques, non seulement au sein de la région mais aussi au plan national.
Évolution du taux de chômage entre 1999 et 2009
Q
(cvs, en %)
16
14
12
10
À l’échelon national, le taux de chômage est estimé au sens du BIT à
partir d’une exploitation trimestrielle de l’enquête emploi en continu. La
taille de l’échantillon de cette enquête ne permet cependant pas de
procéder à des estimations infrarégionales : la ventilation du chômage
BIT national utilise alors les séries de DEFM pour estimer des taux de
chômage localisés. Les demandeurs d’emploi retenus sont les personnes
sans emploi, immédiatement disponibles, sans activité salariée ou non
salariée et tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi
(catégorie A), afin de se rapprocher conceptuellement le plus de la notion
de chômage BIT.
Force ou faiblesse ?
8
Zone d'emploi
Source : Insee
Paca
France
09-T2
08-T2
07-T2
06-T2
05-T2
04-T2
03-T2
02-T2
01-T2
00-T2
99-T2
6
Le taux de chômage localisé est un indicateur de synthèse, traduisant la
plus ou moins bonne adéquation entre l’offre et la demande de travail
pour les actifs résidents d’un territoire donné. De ce fait, il doit être
interprété avec prudence lorsque le volume des navettes vers l’extérieur
d’un territoire est important car il peut alors traduire des difficultés
rencontrées par l’appareil productif des bassins d’emploi voisins. Dans le
cadre de notre diagnostic, le niveau du taux de chômage localisé est
considéré comme une force lorsqu’il s’inscrit durablement, au moins sur
la période la plus récente, en deçà du niveau national. Réciproquement, il
est considéré comme une faiblesse lorsqu’il est supérieur à celui observé
pour la région.
Depuis 1999, le taux de chômage dans la zone d’emploi de Gap est systématiquement plus faible que celui observé à l’échelon national. Cela traduit, pour
les actifs résidents de ce territoire, de moindres difficultés qu’ailleurs à occuper et/ou trouver un emploi.
© Insee - Région - Direccte Paca 2009
Guide méthodologique
5
Part des chômeurs de longue durée en avril 2009
Q
(en % de l’ensemble des demandeurs d’emploi)
Zone
d’emploi :
28,0
Paca :
28,2
France :
29,7
La part des chômeurs de longue durée est calculée comme le rapport
entre les actifs résidents de la zone d’emploi demandeurs d’emploi
depuis plus d’un an et l’ensemble des demandeurs d’emploi de la zone
d’emploi. Dans l’ensemble des zones d’emploi, la dispersion de cet
indicateur est relativement faible : si un écart important est observé entre
les zones où la part des chômeurs de longue durée est la plus élevée et
celles où elle est la plus faible (15 pts environ), les zones d’emploi
« intermédiaires » s’inscrivent dans un intervalle relativement étroit, qui
suggère de ne les distinguer qu’avec prudence.
Force ou faiblesse ?
33 (max)
29,8
26,9
21,9
17,8 (min)
Une part élevée de chômeurs de longue durée dans l’ensemble des
demandeurs d’emploi traduit pour les actifs résidents de la zone d’emploi
concernée de plus grandes difficultés qu’ailleurs à retrouver rapidement
un emploi. La part des chômeurs de longue durée est considérée comme
une force lorsqu’elle est inférieure à 21,9 % et comme une faiblesse
lorsqu’elle est supérieure à 29,8 %.
Source : SMT - Pôle Emploi - Direccte Paca SEPES à fin avril 2009
Dans la zone d’emploi de Digne, la part des chômeurs de longue durée occupe une position intermédiaire à l’échelle de la région. La propension à
retrouver un emploi rapidement n’est pas significativement plus facile ni plus difficile qu’ailleurs, et de ce fait ne représente ni véritablement une force, ni
véritablement une faiblesse pour ce territoire.
Part des postes de cadres et de professions intermédiaires en 2007
Q
(en % de l’emploi salarié)
Zone
d’emploi :
48,5
Paca :
39,4
France :
40,8
La part des postes de cadres et de professions intermédiaires constitue
un indicateur de qualification des emplois salariés dans les
établissements localisés à l’intérieur de la zone d’emploi d’intérêt. Cet
indicateur ne renseigne pas directement sur la qualification de la maind’œuvre résidente mais sur celle de l’offre de travail (au sens
économique du terme). Dans les établissements de la zone d’emploi, une
partie des postes proposés peut être occupée par des actifs résidents
d’autres territoires. L’élaboration de cet indicateur repose sur la
nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)
en huit postes.
Force ou faiblesse ?
48,5 (max)
40,8
34,6
26,9 (min)
Source : Insee - CLAP 2007
La qualification des postes proposés dans les établissements d’une zone
d’emploi traduit une facilité plus ou moins grande de « reconversion » des
emplois. Pour simplifier, plus la qualification des emplois est élevée,
moins les actifs occupant ces emplois auront de difficultés à retrouver un
autre emploi. En pratique, la part des postes de cadres et de professions
intermédiaires est considérée comme une faiblesse lorsqu’elle est
inférieure à 34,6 % et comme une force lorsqu’elle est supérieure à
40,8 %.
La qualification des postes salariés dans les établissements de la zone d’emploi d’Aix-en-Provence est la plus élevée de la région. En cas de difficultés
économiques, les salariés éprouveront vraisemblablement moins de difficultés qu’ailleurs à retrouver un emploi, ce qui représente une force pour ce
territoire.
Taux de retour à l’emploi en 2008
Q
(en % des demandeurs d’emploi de catégories A+B+C)
Zone
d’emploi :
20,1
Paca :
14,4
L’indicateur présenté ici correspond en fait au taux de reprise d’emploi
déclaré, calculé comme le rapport entre tous les demandeurs d’emploi
ayant retrouvé un emploi au cours de l’année de référence et le nombre
total de demandeurs d’emploi en début d’année, augmenté des
inscriptions de l’année en cours. L’expression « taux de retour » à
l’emploi n’est utilisée ici que par commodité de langage. L’année de
référence retenue pour le calcul de l’indicateur est l’année 2008, dernière
année disponible. Les données sont fondées sur la définition en vigueur
des catégories de demandeurs d’emploi depuis février 2009.
Force ou faiblesse ?
32,6 (max)
21,8
20,1
15,2
10,1 (min)
Dans une zone d’emploi, un taux de retour à l’emploi élevé illustre une
capacité plus importante qu’ailleurs des actifs résidents à retrouver un
emploi. Cette plus grande facilité de retour à l’emploi peut être liée à des
caractéristiques de la main-d’œuvre et/ou de l’appareil productif du
territoire et des bassins d’emplois voisins. En pratique, un taux de retour
à l’emploi est considéré comme une force lorsqu’il est supérieur à 20,1 %
et comme une faiblesse lorsqu’il est inférieur à 15,2 %.
Source : SMT - Pôle Emploi - Direccte Paca SEPES
Dans la zone d’emploi de Menton, le taux de retour à l’emploi est l’un des plus élevés de la région. Si la proximité de la Principauté de Monaco et le
volume d’emplois important qui y est proposé expliquent très probablement une partie importante de ce phénomène, ils n’en demeurent pas moins un
atout pour la zone d’emploi de Menton.
© Insee - Région - Direccte Paca 2009
Guide méthodologique
6