Économie de la presse
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Économie de la presse
Économie de la presse 1. Les caractéristiques économiques du produit presse 2. La réglementation de l’activité presse 3. Les structures de marché de la presse 4. Les logiques de la presse en ligne Les caractéristiques économiques du produit presse La presse est par nature un produit hybride : Création intellectuelle : information comme bien public Produit industriel : support papier comme bien privé L’information comme bien collectif Principe de non-rivalité: la consommation par un agent ne diminue pas la quantité disponible pour un autre agent Principe de non exclusion : on ne peut exclure un consommateur qui refuse de payer un prix pour l’exercice de cette consommation support papier comme bien privé Parce que l’information, bien par nature intangible, est matérialisée sous forme de support papier, il devient un bien privé. L’acte d’achat du support papier rend le bien exclusif (et excluant) et confère des droits de propriété pour l’agent qui, à titre individuel, fait l’acquisition du bien contre l’acquittement d’un prix ⇒ Structures des charges d’un quotidien: Rédaction : 15 à 20% Administration : 10 à 15% Courtage publicitaire : 8 à 10% Papier : 10 à 15% Impression : 15 à 20% Distribution : 10 à 25% Promotion 1 à 2% Frais généraux 3 à 6%. Les externalités positives de la presse écrite Les externalités positives de la presse écrite peuvent se résumer autour de sa fonction d’intégration sociale de l’individu Par son acte d’achat, l’individu accroît sa satisfaction personnelle, mais aussi le bien-être collectif (la presse génère donc le même type d’externalités positives que l’éducation) Exemple : grève du journal Sud-Ouest en février et mars 1972 : des auteurs ont remarqué et étudié le ralentissement des affaires et l’engourdissement des relations publiques Structure de marché de la presse : une offre et deux demandes Le marché de la presse se caractérise par une relation trilatérale entre trois agents économiques Cette relation conduit à un double financement de la presse (lecteur, annonceur) Il existe des exceptions (charlie hebdo, la canard enchaîné, les « gratuits ») Structure de marché de la presse : une offre et deux demandes L e s r e l a t io n s m a r c h a n d e s d e l a p r e s s e éc r i t e (source : Sonnac, 1996) éditeur Information & divertissement Audience Espaces publicitaires Publications Presse lecteur annonceur Autres biens et services achat vente achat indirect Structure de marché de la presse : des coûts fixes élevés Comme tout bien immatériel et intangible, la presse écrite exhibe de forts coûts fixes, un coût marginal faible et un coût décroissant. La particularité de la presse réside cependant dans le caractère particulièrement éphémère du produit (presse quotidienne), ce qui accroît la valeur du coût fixe (% à la littérature notamment) → peu d’économie d’échelle sur la ressource humaine, nombre élevé de rotative, …) De nombreuses estimations convergent vers un coût fixe avoisinant les 50% pour la presse quotidienne (rappel : CT=CF+CV) Comme tout bien public, la viabilité d’un type de presse dépend donc d’une masse critique de lecteurs La presse écrite française connaîtrait des coûts plus élevé que ces homologues européens en raison des conflits d’intérêts entre syndicats du livre et propriétaires des titres La réglementation de l’activité presse le système des aides à la presse écrite En 1998, le montant des aides à la presse écrite s’élevait à 8 milliards de francs Aides directes : crédits budgétaires votés dans lois de finances Aides indirectes : principalement à la charge du budget général de la Poste Les aides directes Les aides directes concernent l’ensemble des 18000 publications inscrites au registre de la commission paritaire des publications et agences de presse On dénombrait jusqu’à 1997 5 aides directes : Trois fonds d’aides destinés aux quotidiens nationaux à faibles ressources publicitaires, aux quotidiens de province à faibles ressources publicitaires et en petites annonces et à la diffusion de la presse française à l’étranger Une aide relative au remboursement à la SNCF des réductions de tarifs qu’elle accorde aux éditeurs (95 millions de francs en 1998) Un allègement des charges de télécommunications Les aides indirectes Elles constituaient environ 7 milliards de francs en 1998 Ces aides indirectes constituent dans leur ensemble un régime préférentiel visant à favoriser la circulation des idées Tarifs particuliers de la Poste (+ de 3 milliards) Taux de TVA à 2.1% (soit + de 1 milliard par rapport à une TVA à 5.5%) Régime d’abattement fiscal visant à favoriser l’investissement (260 millions de francs) Exonération de la taxe professionnelle (+ de 1 milliard) Les aides directes En 1997, le gouvernement ouvre quatre lignes budgétaires supplémentaires en faveur de la presse générale et politique Une ligne budgétaire en faveur du soutien au plan social de modernisation de la presse parisienne (13 millions de francs: financer une partie des congés de reconversion des ouvriers) Un fond d’aide au portage (15 millions) Remboursement des cotisations sociales de l’activité de portage de la presse quotidienne nationale (8 millions) Fond de développement de la presse multimedia (10 millions) Les aides directes Le poste le plus important des aides directes de l’Etat (70% du volume global des aides directes) est l’abonnement que souscrit l’Etat à l’AFP (environ 600 millions de francs) Les aides directes (en millions de francs) Les aides indirectes (en millions de francs) La justification économique des aides Ces aides, dont le montant peut paraître très important, trouvent néanmoins une double légitimité Corriger les défaillances de marchés et garantir concurrence et accès La presse est définie comme un bien tutélaire Corriger les défaillances de marché L’ensemble de ces aides vise, d’un point de vue économique, à assurer une concurrence et un accès En particulier, il vise à réduire les barrières à l’entrée constituées par l’existence de fort rendements d’échelle dans le secteur de la presse écrite Il vise également à subventionner le secteur de telle sorte que les tarifs soient incitatifs à la demande et que la concurrence en prix ne génèrent pas de monopoles Si l’état n’intervient plus dans la politique tarifaire depuis la fin des années 60 (fixation des prix), il demeure néanmoins toujours présent, notamment en assurant une forte péréquation au niveau de la distribution La presse: un bien tutélaire L’intervention de l’Etat ne se limite pas seulement à la correction des défaillances de marché. Il complète l’initiative privée lorsqu’il estime qu’un bien n’entre pas suffisamment en compte dans les préférences des agents. Estimant importante la construction des valeurs (telle la démocratie et la diffusion des idées), il se se substitue à initiatives privées en assurant une partie de la production et de la diffusion d’un bien L’Etat considère alors la presse écrite comme un bien tutélaire revêtant un caractère d’intérêt général L’évaluation des aides • Quelques critiques – Les aides ne sont pas conditionnelles aux résultats – Les aides ne sont pas conditionnelles “aux externalités positives” de la presse – Il n'est pas prouvé que ces aides ont permis de freiner la concentration du secteur Taux de marge Les grandes familles de presse caractéristiques en 1997