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Dossier DOSSIER Six règles d’excellence pour bâtir son workflow Un outil de workflow est un moyen efficace pour rationaliser la gestion de ses processus métier. Pour autant, le choix d’une telle solution doit respecter de nombreux critères. Sans oublier les contraintes connexes d’un tel projet, qu’elles soient purement techniques ou d’ordre social. L a plupart des multinationales hexagonales de la banque et de l’assurance sont déjà équipées de moteurs de workflow, essentiellement sous la pression de leurs filiales étrangères. Mais l’industrie et l’administration française restent globalement à la traîne. « Les Français sont en retard par rapport aux Britanniques, aux Néerlandais, et aux pays nordiques en général », assène Martin Ader, directeur du cabinet de conseil Workflow & Groupware Stratégies. Du côté de l’offre en revanche, les choses bougent : des jeunes pousses se créent tous les mois, et plusieurs centaines de produits de gestion de processus métier sont aujourd’hui disponibles. Les entreprises utilisatrices ne pourront donc pas demeurer éternellement à l’écart des technologies de gestion des processus. Pour des raisons simples, comme la généralisation d’icel- les dans les grands progiciels de gestion intégrés – SAP, Peoplesoft, Oracle, etc. Pour des questions réglementaires, probablement : les administrations, par exemple, doivent prouver qu’elles traitent tous les citoyens de la même façon, qu’elles ne défavorisent pas tel groupe ethnique au profit de tel autre. Une intégration pragmatique en prérequis Mais ce ne sont que broutilles. « Ce qui est et sera vraiment moteur, ce sont les impératifs de productivité et de qualité, insiste Martin Ader. Et, en particulier, le temps de réponse. » Le directeur de Workflow & Groupware Stratégies estime que tout cela conduira les entreprises au workflow d’ici à dix ans. Attention, toutefois, la voie du workflow est semée d’embûches. S’ils peuvent s’appuyer sur les trente-deux critères – et notamment les six détaillés dans ce 32 fonctions à surveiller sur l’ensemble du cycle de vie des processus e dossier a été réalisé avec l’aide de Martin Ader. Expert reconnu internationalement dans le domaine de la gestion des processus métier, Martin Ader C a débuté chez l’éditeur Wang en tant que directeur marketing Europe en charge des produits de workflow. Il est maintenant directeur du cabinet de conseil Workflow & Groupware Stratégies (W&GS) et représente, en France, l’organisme de standardisation Workflow Management Coalition (WfMC). W&GS publie chaque année un comparatif de produits de workflow. Site de Workflow & Groupware Stratégies: www.wngs.com 3 Modélisation des processus • • • • • • • • • Qualités de l’outil graphique. Transfert vers le moteur, à distance. Utilisation d’une bibliothèque d’objets réutilisables. Gestion de la complexité. ➋ Vérifications poussées. Utilisation partagée. Publication sur le web, fabrication de rapports. Puissance d’expression du modèle de processus. ➊ Intégration d’un moteur de règles. 38 • 01 INFORMATIQUE 3 Modélisation des activités (partie de processus) • • • • Utilisation de mécanismes implicites (qui n’ont pas à être définis) . Accès à une bibliothèque de composants externes (messages applicatifs, appels de programmes, formulaires électroniques, services web). Génération d’interfaces (formulaires) et de composants (applets). Support des standards. n°1782 - 17 septembre 2004 3 Exécution 3 Monitoring • Capacité de changement d’échelle. ➍ • Enregistrement de tous les événements. • Robustesse. des données des proces• Réelle capacité d’intégration et • Croisement sus avec celles des référentiels • • • • • • • • • • d’insertion dans les architectures modernes. Mécanismes d’intégration efficaces. ➎ Intégration performante d’un moteur de règles. ➌ Capacité d’interopérer avec luimême et avec d’autres moteurs. Intégration d’espaces collaboratifs. ➏ Support de mécanismes implicites. Mécanisme de compensation. Gestion du modèle d’organisation et interprétation des règles de routage, gestion des absences et des remplacements, gestion des règles d’escalade, etc. Gestion du temps. Support des contraintes temporelles. Gestionnaire de listes d’activités. métier. • Export aisé des données vers les moteurs Olap. • Suivi du fonctionnement en temps réel. • Surveillance des limites de temps. • Définition des actions à entreprendre en cas de dépassement de temps. Les critères en rouge sont ceux détaillés dans le dossier. Ils s’accompagnent d’un numéro(➊), qui indique leur degré d’importance. dossier – proposés par Martin Ader, les futurs utilisateurs vont toutefois rapidement devoir s’attaquer à un problème plus ardu : l’intégration de leurs applications. «Dans les projets auxquels je participe, seul un cinquième des utilisateurs ont déjà abordé un projet d’EAI. » D’après le consultant, les entreprises se reposent trop sur les capacités d’intégration des moteurs de workflow sans penser à l’ouverture de leurs applications. « L’EAI peut être un prérequis pour passer à la gestion des flux. Mais cela ne signifie pas qu’il faille en passer par Websphere. MQSeries suffit parfois. » Principal frein : la nécessité de réduire les effectifs Foin des problèmes techniques ! Le plus grand générateur de problèmes se trouve dans les bénéfices mêmes qu’apporte ce type d’outil. Les entreprises reculent devant l’effet d’industrialisation que le workflow génère. « Lorsque l’on aborde la gestion de processus, il faut passer par l’analyse poussée des processus. Et donc, parfois, faire des choix d’organisation là où rien n’a encore été décidé. » D’autant que les responsables sont encore sous le coup des projets qualité – ISO 9000, etc. – lancés il y a une dizaine d’années. « Un projet de workflow libère beaucoup de temps/homme. Dans l’assurance ou la banque, on l’estime à 30 % ! » Et, dans ce cas, on ne parle pas franchement de « réaffecter le personnel sur des tâches à valeur ajoutée », comme le disent si joliment certains dirigeants. Non, c’est de dégraissage qu’il s’agit. Quant aux heureux qui resteront, ils auront le plaisir de travailler deux fois plus dans le même temps. « Il faut donc penser à aménager le travail et à réorganiser les circuits et les compétences pour que cela reste supportable. » Renaud Edouard www.01net.com Dossier SIX RÈGLES D’EXCELLENCE POUR BÂTIR SON WORKFLOW 1. Marier le fonctionnel et le technique Puissanscieon d’expresdèle du mo Les outils permettent la définition de processus complexes, mais ils restent en quête d’un standard de modélisation répondant à la fois à l’organisation et à l’intégration technique. A vant d’automatiser un processus via un moteur de workflow, encore faut-il le définir fidèlement – dans toute sa complexité. « La puissance d’un modèle de définition de processus se mesure à sa capacité à retranscrire des situations concrètes », affirme Thierry Lacombe, consultant de la SSII Micropole-Univers. Auparavant, chaque éditeur fournissait une interface graphique avec son propre formalisme, « voire des types d’activité bien spécifiques, car les outils de workflow étaient alors très liés à une application donnée », note Janelle Hill, analyste au Meta Group. Aujourd’hui, la plupart des éditeurs se conforment aux définitions du WMC (Workflow Management Coalition), un groupe de standardisation du domaine. L’organisme a défini une sémantique de modélisation, avec des types d’acti- DOSSIER DES OUTILS DE MODÉLISATION POUR LES RESPONSABLES MÉTIER Editeur Produit Commentaires Filenet Business Fonctionne sur l’architecture P8 de l’éditeur. Process Manager IDS Scheer Aris La plate-forme de conception comprend notamment Aris Web Designer, Aris Toolset, Aris Easy Design, Aris Simulation, Aris BSC, Aris Web Publisher. La plate-forme d’implémentation inclut le module UML Designer. Mega La suite comprend, entre autres, un moteur de simulation. Une analyse statistique mesure l’impact des changements. Le logiciel est capable de prendre en compte des situations complexes, comme des rythmes de travail fluctuants. Mega Tibco Tibco Staffware (ex-Staffware) Process Suite Tibco Staffware Process Definer sert aux responsables métier à construire une carte de processus à partir d’une interface graphique. Ultimus Ultimus Process Designer s’adresse aux responsables métier pour la conception de processus sans l’intervention d’informaticiens. Pour ces derniers, Ultimus BPM Studio fournit un environnement collaboratif pour la transcription des processus métier en solutions intégrables aux systèmes informatiques. Ultimus BPM Suite Les multiples standards sèment le trouble Au niveau des produits de workflow, on trouve, d’une part, des outils de modélisation organisationnelle, comme ceux de Mega ou d’IDS Scheer, « qui restent éloignés de l’intégration concrète des processus au sein d’un moteur de workflow, mais permettent d’atteindre d’autres objectifs, tels que les certifications ISO », précise Thierry Lacombe. Et l’on trouve, d’autre part, des outils fournis avec les moteurs de work- flow, mais qui ne sont pas toujours exploitables par un utilisateur fonctionnel. « On ne dispose pas aujourd’hui de référence unique, sur laquelle les acteurs techniques et fonctionnels puissent se baser », explique le consultant. La question de savoir si le processus doit être défini à haut niveau ou de façon plus détaillée continue d’ailleurs de faire l’objet d’un débat. Une nouvelle initiative de normalisation, BPMN (Business Process Modeling Notation), vise justement à couvrir à la fois les aspects fonctionnels et techniques de la définition de processus. Casewise l’a, par exemple, intégré à Corporate Modeler, IDS Scheer à Aris, et Fuego à Fuego 5. L’avenir de BPMN semble pourtant déjà incertain. « IBM a récemment embauché de nombreux meneurs de pensée de la BPMI, et œuvre avec Microsoft à la soumission de la spécification BPEL4WS auprès d’autres organismes de standardisation, dont Oasis», explique Janelle Hill. Évitant de mettre tous leurs œufs dans le même panier, la plupart des fournisseurs appartiennent à plusieurs groupes de standardisation. Annabelle Bouard 2. Définir des processus modulaires Gestion de la é complexit Un processus doit pouvoir évoluer. La gestion de versions, ainsi que la réutilisation de sous-processus ou d’activités déjà définis accompagnent ces changements. U n processus n’est jamais complètement figé. L’entreprise doit pouvoir le faire évoluer en fonction de ses activités métier, ou tout simplement l’optimiser. Concrètement, les processus sont rarement implémentés avec succès dès leur première formalisation. Leur implémentation au sein d’un moteur d’orchestration est précédée par une étape de modélisation métier et une étape d’informatisation, qui entrent dans un premier cycle itératif. «Par la suite, les premières analyses de performances du processus en production peuvent conduire à une remise en question de la modélisation, qui peut également survenir LA GESTION DE VERSIONS DEVIENT UNE FONCTION COURANTE Editeur Produit Filenet Suite Filenet BPM Permet la réutilisation des définitions de processus et la gestion des versions. Autorise la définition d’un processus depuis un navigateur internet. Commentaires IBM Websphere MQ Workflow Anciennement appelé MQ Series Workflow, Websphere MQ Workflow est complété par Websphere Business Integration Modeler (auparavant IBM Holosofx) pour la conception des processus. SAP Webflow Auparavant appelé SAP Business Workflow, Webflow est fourni en standard avec la plate-forme Netweaver de l’éditeur. Staffware Tibco Staffware (racheté par Tibco) Process Suite La dernière version de Staffware Process Designer améliore le contrôle des versions et la réutilisation des procédures. W4 W4 Studio, outil de modélisation visuel, est couplé avec W4 Library, dans laquelle sont classés les composants à réutiliser. Suite W4 40 • 01 INFORMATIQUE vité variés, un symbolisme pour leur séquençage, ou encore les étapes représentant des échéances clés du processus. La modélisation UML (Unified Modeling Language) est également courante, avec, de la même façon, des activités, enchaînements et points de décision. « Les éditeurs offrent, au travers de standards éventuellement enrichis, des possibilités de modélisation quasi illimitées, indique Thierry Lacombe. En revanche, l’aptitude d’un modèle à permettre une analyse des processus et des données, est variable. Aucun fournisseur n’offre de solution pleinement satisfaisante. » n°1782 - 17 septembre 2004 à l’issue de changements organisationnels. Il s’ensuit un second cycle itératif», explique Thierry Lacombe, consultant de la SSII MicropoleUnivers. D’où l’intérêt des outils de gestion de versions. La possibilité de réutiliser des sous-processus ou des activités est aussi fort utile. Ce critère prend toute son importance lorsque le processus s’étend au travers des frontières organisationnelles de l’entreprise. C’est-à-dire au-delà du domaine de contrôle d’un responsable ou d’un département. La conception modulaire facilite la réutilisation «Une fois que l’on a modélisé un rôle, il est souhaitable de pouvoir le réutiliser, car un individu est généralement impliqué dans plusieurs processus», explique Janelle Hill, analyste au Meta Group. En fait, on retrouve les avantages de l’approche modulaire des développements classiques. Pour Thierry Lacombe, «les approches méthodologiques par le haut ou par le bas incitent à une conception modulaire, qui favorise la réutilisation de certains sous-processus de base». Aujourd’hui, la plupart des produits de workflow traitent correctement cette modularité. « Ce n’était pas le cas il y a cinq ans », note Martin Ader, consultant et fondateur de la SSII Workflow & Groupware Stratégies. Gérer les droits et les autorisations lors de l’affectation des utilisateurs à des actions peut s’avérer ardu. «Surtout lorsqu’on cherche à relier dynamiquement ces droits à des modules ou annuaires existants », indique Henry Peyret, analyste chez Forrester Research. Enfin, un contexte de changement de systèmes informatiques peut être problématique: un utilisateur qui a accès à un mainframe devrait pouvoir travailler de façon inchangée si ce dernier est remplacé pas un système Windows. «Mais définir une étape de processus qui fasse complètement abstraction de l’implémentation sousjacente reste relativement difficile », ABo remarque Janelle Hill. www.01net.com Dossier 3. Se permettre de modifier un processus n Intégratitoeur d’un mo les de règ Encore cher, un moteur de règles est réservé aux processus qui évoluent rapidement. Il n’est pas indispensable dans la majorité des projets. L ’un des challenges d’un projet d’automatisation des flux de données est de prendre en compte le caractère dynamique des processus métier. Cela passe par la programmation du moteur de workflow proprement dit. Un procédé qui risque de rigidifier l’implémentation des processus, qui évoluent pourtant fréquemment. « En faisant appel à un moteur de règles, on externalise la logique métier qui pilote les processus de workflow », DOSSIER SIX RÈGLES D’EXCELLENCE POUR BÂTIR SON WORKFLOW explique Jean-Christophe Bernadac, directeur technique de Cosmosbay. Recourir à ce type de moteur apporte alors souplesse et réactivité. « Et cela peut contribuer à diminuer les coûts de maintenance, précise Henry Peyret, analyste chez Forrester Research. Car c’est donner aux utilisateurs métier la possibilité de modifier eux-mêmes des règles sans impliquer la direction informatique.» Luc Geoffray, responsable de l’offre BPM chez Vistali, estime, de son TOUS LES ÉDITEURS Y VIENNENT PEU À PEU Editeur Produit Commentaires IBM Websphere Business Integration Workbench Interface graphique. Possibilité de simuler l’impact de la modification d’une règle. Plusieurs moteurs de règles (MQ Workflow, Business Integration Message Broker, Business Integration Event Broker, Interchange Server). Pegasystems Pegarules 4.0 Règles paramétrables par les experts métier. Gestion des versions de règles et changement de version à chaud. Vérification automatique de la syntaxe, etc. Savvion BPM Studio et Rule Editor Outil d’édition et moteur d’exécution des règles totalement indépendant de BPM Server. En revanche, aucun connecteur vers des moteurs de règles externes. Moteur natif. Staffware Process Suite 10 Règles paramétrables sans développement par les experts métier. Simulation. W4 W4 Engine 4.1 et W4 Studio Règles paramétrables par les experts métier. Axé sur la réutilisation des définitions de workflow (W4 Library). Moteur natif. Une standardisation progressive La plupart des entreprises n’ont cependant pas attendu l’avènement de ces technologies pour automatiser leurs processus. Bien qu’élégante et rentable sur le long terme, cette approche reste encore « un plus marketing » dans l’offre actuelle des éditeurs. « La majorité des produits fonctionne encore sans moteur de règles », constate Matthieu de Montrion, responsable de l’offre eProcess chez BT Syntegra. Et les gains apportés par ce type de moteur se paient encore au prix fort. « Ils coûtent environ dix fois le prix d’un moteur de workflow », estime-t-il. Certains éditeurs développent leur propre moteur de règles, comme Microsoft. D’autres l’acquièrent en prenant le contrôle d’un éditeur ou en s’intégrant à un produit tiers. «Versata, W4 et Vitria incorporent cette fonction à des degrés divers. Soit sous forme de partenariat avec Ilog ou Fair Isaac, soit en développant leur propre technologie », illustre Henry Peyret. Les puristes tels que Pegasystems et Savvion comprennent, eux, un moteur de règles natif. Certains spécialistes voient ces partenariats d’un mauvais œil. « Un moteur de workflow est, au fond, un moteur de règles dont les règles préparamétrées s’appliquent à des tâches et à des dossiers : la concurrence entre les deux offres est inévitable, projette Matthieu de Montrion. Et elle freinera le rapprochement entre les éditeurs. » Quelle que soit la solution retenue, l’ergonomie et la simplicité de l’interface de paramétrage des règles (outil destiné aux experts métier) restent deux critères de choix. « Il faut aussi pouvoir modifier à chaud un processus, ajoute Jean-Christophe Bernadac. Et pour faciliter l’administration, il sera préférable de centraliser les règles dans un référentiel.» Bien sûr, la standardisation (XML et JSR-94), devrait, à terme, concourir à démocratiser les moteurs de règles au sein des moteurs de workflow. Frédéric Bordage 4. Assurer disponibilité et tolérance de panne é de Capacitm nt change elele d’éch De plus en plus sollicités, les moteurs de workflow s’appuient sur les mécanismes de répartition de charge des serveurs d’applications. L es serveurs de gestion des flux de l’entreprise sont amenés à gérer un nombre croissant de processus en parallèle et à supporter de plus en plus d’utilisateurs. «Leur capacité à monter en charge est un point crucial. En effet, on observe souvent de brusques variations de charge en fonction de l’activité des systèmes connectés ou des opérations humaines», note Luc Geoffray, respon- sable de l’offre BPM chez Vistali. De plus, l’adoption de l’architecture orientée services (SOA) accélère et généralise les besoins d’orchestration de ces services pour constituer les processus métier. «Avant, un projet de workflow consistait à automatiser un seul processus. Aujourd’hui, un projet en inclut un grand nombre. Les volumes de données augmentent donc de manière significative », constate LES SPÉCIALISTES DE L’INFRASTRUCTURE SE DISTINGUENT Editeur Produit Commentaires BEA Weblogic Integration 8.1 Repose sur les mécanismes éprouvés de répartition de charge du serveur d’applications J2EE Weblogic. Collaxa (Oracle) BPEL Server S’appuie sur J2EE. Collaxa est l’un des leaders de l’orchestration de processus BPEL asynchrones qui garantissent une bonne montée en charge. IBM Websphere MQ Workflow 3.5 Mécanismes de répartition de charge entre différentes instances du serveur MQ Workflow installées sur une ou plusieurs machines, solution totalement distribuée. Microsoft Biztalk Server 2004 Biztalk Server 2004 s’appuie entièrement sur l’ensemble des mécanismes de montée en charge de Windows Server 2003. Possibilité de répartir les instances de processus sur différentes machines. Staffware (Tibco) Process Suite 10 Répartition de charge et tolérance de pannes. Ne repose pas sur un serveur d’applications (code compilé). Excellentes performances sur de grosses volumétries. 42 • 01 INFORMATIQUE côté, qu’«un moteur de règles est pertinent pour les règles fonctionnelles dont le cycle de vie est court, et qui doivent pouvoir évoluer indépendamment du processus lui-même ». n°1782 - 17 septembre 2004 Matthieu de Montrion, de BT Syntegra. Le moteur de workflow tend à «se retrouver au centre de l’architecture logicielle construite sur la base de services applicatifs », analyse JeanChristophe Bernadac, directeur technique de Cosmosbay. Face à cette évolution, les éditeurs mettent en œuvre différents mécanismes pour assurer la montée en charge et la disponibilité des processus. Les moteurs de première génération moins évolutifs La première approche consiste à répartir différentes instances de processus sur un cluster. Il peut s’agir d’un équilibrage de charge entre deux machines ou d’une distribution de plusieurs instances d’un même processus sur différents nœuds du cluster, par exemple. Le moteur doit alors disposer d’un mécanisme l’aidant à retrouver le nœud du cluster sur lequel est hébergée l’instance de processus associée au flux entrant du client. Il doit aussi autoriser une invocation synchrone et/ou asynchrone, le déploiement et l’exécution en paral- lèle de plusieurs versions d’un processus, etc. « Sans compter la possibilité d’invoquer des instances déjà créées d’un processus et la possibilité d’inactiver un processus (impossibilité de créer de nouvelles instances et d’invoquer des instances existantes)», complète Jean Christophe Bernadac. Tous les éditeurs n’en sont pas encore là. «Les moteurs de workflow de première génération ne sont pas “multithreadés” et ne supportent pas la mise en cluster. Ceux s’appuyant sur Java profitent, eux, nativement de ces fonctions », constate Matthieu de Montrion. Ainsi Collaxa, Staffware, W4, et Filenet s’appuient-ils sur les mécanismes de répartition de charge du serveur d’applications. Microsoft, lui, a suivi une autre voie: Biztalk Server 2004 s’appuie sur les mécanismes de montée en charge de Windows Server 2003. Au final, adopter un standard d’orchestration de processus tel que BPEL (Business Process Execution Language), qui exploite les transactions longues et l’invocation asynchrone, favorisera la répartition de FBo la charge dans le temps. www.01net.com Dossier SIX RÈGLES D’EXCELLENCE POUR BÂTIR SON WORKFLOW 5. Anticiper la fusion des familles d’outils n Intégratio io t ns d’applica La maîtrise de bout en bout des processus métier devrait faire disparaître les barrières entre les différents types d’outils d’intégration (BPM, EAI…). L a vocation première d’un outil de workflow est d’automatiser des processus fondés en majorité sur des activités humaines. Les interactions entre collaborateurs s’effectuent alors via des formulaires. Dans ce cas, l’intégration applicative n’est pas primordiale. Mais dès que l’entreprise souhaite gérer un processus de bout en bout, le dialogue avec des applications devient inévitable. «La mise en œuvre d’un workflow n’a d’intérêt que si les données saisies et transformées par les utilisateurs sont déversées dans les référentiels de l’entreprise», estime Matthieu de Montrion, responsable de l’offre eProcess chez BT Syntegra. « Le workflow et l’intégration d’applications sont deux briques techniques au service de la gestion des processus métier », rappelle Christophe Toulemonde, analyste au Meta Group. L’intégration entre workflow et applications s’effectue via la couche d’orchestration, qui lie les appels vers les progiciels de l’entreprise aux validations manuelles des collaborateurs. Ainsi, quand une commande sur un site marchand dépasse un certain seuil, la couche d’orchestration s’appuie sur un moteur de règles pour décider un passage en manuel. Le cas est alors géré par un collaborateur, qui valide ou non la commande au sein du portail de l’entreprise. Une fois l’exception levée, le dialogue interapplicatif reprend. DOSSIER Les éditeurs d’EAI mieux lotis MICROSOFT PRÉFÈRE S'ALLIER POUR LA CONNECTIQUE Editeur Produit Commentaires BEA Weblogic Integration 8.1 Offre EAI complète. Catalogue complet de connecteurs techniques et applicatifs (norme JCA). IBM Websphere Business Integration Server 4.2 Offre d’intégration complète. Bonne intégration entre Websphere MQ Workflow 3.5 et Websphere Business Integration Server. Nombreuses applications tierces compatibles MQ. Microsoft Biztalk Server 2004 Peu de connecteurs applicatifs natifs, mais nombreux partenariats et bonne intégration de Host Integration System à Biztalk. Microsoft privilégie une intégration via Soap et XML. Seebeyond Ican Suite 5.0 Catalogue complet de connecteurs applicatifs et techniques. Bonne intégration entre la couche d’orchestration, les connecteurs et l’interface utilisateur. Webmethods Catalogue complet de connecteurs applicatifs et techniques. Bonne intégration entre les couches workflow, interface utilisateur et intégration. Excellent support de Soap, via le rachat de The Mind Electric. Enterprise Services Platform Frédéric Bordage 6. Une messagerie pour gérer les exceptions Espaces tifs collabora Un petit nombre de solutions de workflow aident à réagir à des situations exceptionnelles par le biais d’échanges ad hoc en temps réel ou différé, via le courrier électronique par exemple. D eux choses peuvent se produire lorsqu’un processus ne se déroule pas normalement : soit le modèle du processus prévoit le cas de figure, soit le débrayage du système de workflow se révèle nécessaire. Prévoir une kyrielle d’exceptions par une analyse très approfondie lors de la conception du processus n’est pas forcément souhaitable. «La présence de nombreuses boucles d’exception complexifie les processus et fait perdre la vue d’ensemble », souligne Martin Ader, consultant et fondateur de la société de conseil Workflow & Groupware Stratégies. De plus, certains problèmes sont difficiles à pré- voir, ou même on ne sait pas anticiper leur résolution. « Aujourd’hui, on constate beaucoup de déblocages manuels, avec des mécanismes propres à chaque entreprise », indique Thierry Lacombe, consultant de la SSII Micropole-Univers. Un espace collaboratif sera alors utile, en autorisant les utilisateurs qui participent à un processus donné à effectuer des échanges non structurés, en temps réel ou différé. La collaboration transitera par une messagerie classique, une salle de réunion virtuelle, une messagerie instantanée, un outil de conavigation, etc. En fait, ces outils de collaboration fournissent un cadre à l’é- LA COLLABORATION AD HOC DISTINGUE LES ÉDITEURS DE GESTION DE CONTENU Editeur Produit Commentaires Documentum ECM La plate-forme de gestion de contenu contient des fonctions de workflow et autorise la gestion des exceptions, via l’environnement collaboratif Documentum eRoom. Filenet Business Process Manager Fonctionne sur l’architecture P8 de l’éditeur, qui accueille également le module de travail collaboratif Team Collaboration Manager. Par ailleurs, Filenet a signé des partenariats avec plusieurs spécialistes des réunions en ligne, dont WebEx. 44 • 01 INFORMATIQUE « Workflow et couche d’intégration sont de plus en plus difficiles à dissocier. Surtout depuis que les offres d’EAI intègrent des fonctions de BPM [Business Process Management – NDLR]», confirme Jean-Christophe Bernadac, directeur technique de Cosmosbay. Cette combinaison est souvent fructueuse. « La plupart de nos projets de workflow portent aussi sur des aspects complémentaires (décisionnel ou supervision)», illustre Matthieu de Montrion. Cependant, des différences persistent entre éditeurs de workflow issus du monde de l’EAI et éditeurs de logiciels de workflow ou de BPM. Largement déployé pour l’automatisation de workflow administratifs, « Lotus Workflow souffre de son appartenance au monde Notes et reste difficile à intégrer», constate-t-il. Les éditeurs issus du monde de l’EAI possèdent nativement une meilleure capacité à dialoguer avec le monde extérieur. Cette situation a poussé les éditeurs de workflow traditionnels à développer leurs propres connecteurs et à nouer des partenariats technologiques avec des acteurs de l’intégration. C’est le cas de W4, qui s’appuie sur Entire X, le middleware de Software AG. « Les acteurs du BPM et de l’EAI sont bien placés. Les éditeurs de progiciels avec leurs extensions –SAP Netweaver, par exemple – y viennent aussi, mais lentement, car ils attendent que des standards s’imposent», synthétise Henry Peyret, analyste chez Forrester Research. De leur côté, les spécialistes du BPM sont souvent moins bons en matière de connectivité. Ce qui ne les gêne pas pour des processus administratifs, mais les pénalise pour des processus industriels. n°1782 - 17 septembre 2004 tape de résolution, réalisée aujourd’hui sans assistance informatique. « L’utilisateur doit pouvoir déclarer une exception et ouvrir une session de collaboration au niveau de toute activité qui lui est présentée. C’est ce que Filenet et Documentum essaient de faire », explique Martin Ader. Un intérêt pour les utilisateurs décisionnaires Un tel fonctionnement s’avère intéressant lorsqu’un certain nombre de personnes participent au traitement de l’exception. « C’est le cas pour la validation de prêts dans les banques, qui implique des échanges entre les divers niveaux d’approbation », indique Martin Ader. Mais il paraît moins adapté aux environnements de travail dans lesquels les utilisateurs n’ont ni autonomie ni pouvoir de décision. Les exceptions pouvant être gérées en mode ad hoc, on n’inclut au niveau de la définition de processus que les plus prévisibles et les plus simples à formaliser. De plus, les espaces collaboratifs se ré- vèlent indispensables aux étapes normales d’un processus focalisé autour d’activités humaines, telle la conception de produits ou de campagnes marketing. « Par exemple, pour discuter d’un document afin d’émettre des recommandations concernant la seconde version et de réintroduire les résultats dans le moteur de workflow », indique Martin Ader. «Le BPM est un marché émergent, encore très mal compris. Les entreprises ont du mal à identifier les caractéristiques produits importantes pour elles », estime Janelle Hill, analyste au Meta Group. Selon elle, l’aspect le plus intéressant concerne la capacité à coordonner les systèmes et les aspects humains, bien moins prévisibles. Mais pour l’heure, rares sont les éditeurs proposant un réel support pour la collaboration ad hoc. « Ces fonctions restent partielles : chaque solution de workflow ne s’intègre pas forcément à des outils de collaboration variés », note Henry Peyret, analyste chez ForresAnnabelle Bouard ter Research.