ANALYSE MUSICALE du SOLDAT.odt

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ANALYSE MUSICALE du SOLDAT.odt
Thème 3 : Arts, États, Pouvoir .
ANALYSE MUSICALE du SOLDAT :
C 'est une chanson de caractère romantique , mélancolique , triste , touchante
mais malgré tout entrainante ( basée sur le rythme d'une valse ) .
STRUCTURE: Elle est de forme rondo ( alternance de Couplet /Refrain)
Introduction instrumentale
4 Couplets et 4 Refrains
Conclusion instrumentale
FORMATION MUSICALE : Piano, Batterie ( surtout caisse claire et cymbale )
Petit orchestre à cordes ( violons, altos, violoncelles)
Voix .
Petite guitare ( C3)
Sons de cloche ( joué par un synthétiseur) ( C4)
CARACTERISTIQUES RYTHMIQUES : Elle est basée sur un rythme de valse .
( danse à 3 temps )
Le premier temps est accentué (basse)
Les temps 2 et 3 sont frappés par la caisse claire
Le tempo est moderato mais entrainant .
Il y a une contradiction entre le choix d' une valse et le texte mélancolique voire
tragique .
LA MELODIE : Il y a deux mélodies bien distinctes
- une pour le couplet qui permet une bonne compréhension du texte
dans le registre médium
- une autre pour les refrains ( modifiée dans le R4 semble sonner faux)
vocalises qui s'envolent vers l'aigu . ( valorise la voix de l'interprète)
L' ACCOMPAGNEMENT INSTRUMENTAL:
- Le piano donne le ton de la chanson dans l'introduction puis après dans la
conclusion .
Il est présent tout au long de la chanson .
Mélodie descendante à la main gauche dans les graves pendant les couplets
(annonce la fin tragique du soldat ) . Il est associé avec les violoncelles .
Petite mélodie figurative sur les phrases : « et tu seras fière de moi »(R1) et
« mon Dieu sors moi de là » (R3)
- La caisse claire apporte une touche militaire et intervient sur le mot Soldat(R1)
puis dans le C2 . A nouveau perceptible dans le R4
- Les cordes par leurs élans vers l'aigu ou les contrechants suscitent l'émotion .
- La cloche : glas évoquant la mort prochaine du soldat .
PROBLEMATIQUE:
Un témoignage en chanson de la première guerre mondiale
Le texte de la chanson ,écrite par la compagne de Calogero,Marie Bastide,nous
incite à revivre cent ans après le parcours d'un soldat qui raconte dans sa lettre l'enfer
de la première guerre mondiale . Il écrit à sa dulcinée , une certaine Augustine .
Il y a une progression dans la lettre . C 'est la nuit dans les tranchées . Le poilu
a froid et peur de mourir . Il sert son pays et il en est fier . Il se veut rassurant « je
serai bientôt là » . Il est déjà ,dans sa tête très loin du soldat , parti la fleur au fusil . Il
est courageux . Mais il côtoie la mort quotidiennement et il repense à Augustine , aux
doux moments passés ensemble et à son amour pour elle .
Dans le C4 , il sait qu 'il va mourir « non je ne reviendrai pas » Le temps
employé dans la lettre était le présent. .Il conclut avec l 'imparfait « je n'étais qu'un
soldat » .
La musique suit cette progression . Valse entrainante au début , la caisse
claire illustrant sa fonction de soldat, elle semble suspendue avec la sonnerie du
glas(annonciateur de la mort du poilu au combat) .Le dernier refrain est une plainte
finale et accompagne les dernières recommandations du soldat à Augustine .
La conclusion figure le dernier geste du soldat qui retombe avant de mourir .
C 'est à l'ossuaire de Douaumont , en lorraine, que F. Pagny est allé se receuillir et
tourner le clip de cette chanson. Il a décidé de rendre hommage aux dizaines de
milliers de soldats morts pendant la bataille de Verdun en 1916 et dont les corps sont
enfermés dans la célèbre nécropole.
MISE EN LIEN :
La chanson du Soldat peut être mise en lien avec la Chanson de Craonne (1917)
La Chanson de Craonne est connue pour avoir été entonnée par les soldats qui se sont mutinés
(dans une cinquantaine de régiments de l'armée française) après l'offensive très meurtrière et
militairement désastreuse du général Nivelle au Chemin des Dames en 1917.
Rythme de valse dans les deux cas . Chanson écrite par les soldats sur la mélodie d'une
chanson d'amour : Bonsoir M'amour
. Elle décrit l'enfer de la première guerre mondiale .
Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés .
C 2 Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes