Un changement d`actionnariat qui ne dissipe pas l`incertitude

Transcription

Un changement d`actionnariat qui ne dissipe pas l`incertitude
Un changement d’actionnariat qui
ne dissipe pas l’incertitude
Christophe Rasch. dr
06.12.2011
Christophe Rasch concentre davantage de pouvoir en étant
l’actionnaire de référence.
FRÉDÉRIC MAMAÏS, L'AGEFI
Le choix du repreneur a-t-il de quoi susciter l’étonnement? C’est via sa
société Pro TV Ventures que Christophe Rasch reprendra les parts
d’Edipresse Suisse (Tamedia) dans La Télé (23%). Le directeur général
de la chaîne de télévision valdo-fribourgeoise élèvera sa participation à
25% dans le capital. La transaction comprend également les 18%
détenus par Edipresse dans Ecran P&P SA, la régie publicitaire de La
Télé.
Détenue majoritairement par Christophe Rasch, Pro TV Ventures est
une société de participation, inscrite au registre du commerce depuis le
29 novembre 2010. Soit le jour même de l’assemblée générale des
actionnaires de La Télé qui avait entériné une recapitalisation de la
chaîne à laquelle a participé son directeur général.
La reprise des parts d’Edipresse Suisse par Christophe Rasch apparaît
comme une suite logique dans le processus de désengagement. Mais le
directeur général et nouvel actionnaire de référence dément
radicalement une telle piste: «Lorsque nous avons créé Pro TV, nous ne
savions pas que Tamedia allait vendre sa participation, précise-t-il. Il y
a eu au moins six candidats et une forte concurrence. Le processus de
vente a duré plus de quatre mois.»
La concentration des fonctions personnelles de Christophe Rasch sont
également clarifiées. «A titre personnel, j’aimerais insister sur le fait que
je ne mélangerai pas les genres, précise-t-il. Je me focaliserai
exclusivement sur l’opérationnel et n’aurai pas de siège au conseil
d’administration.»
La transaction devrait aboutir l’an prochain. Elle est encore
conditionnée par l’approbation formelle du Département fédéral de
l’environnement, de l’énergie et de la communication (DETEC) et le droit
de préemption des autres actionnaires. Ce qui devrait être une
formalité.
Sur le développement de La Télé, Christophe Rasch veut maintenir la
ligne qui est tracée depuis trois ans. «Nous allons au devant d’un
assouplissement du marché avec la révision de la loi sur la radio et la
télévision (LRTV). Nous allons développer les infrastructures et mettre
en place de nouvelles plateformes électroniques. Sur le plan financier, je
maintiens l’objectif d’atteindre l’équilibre financier à fin 2012.»
De son côté, le capital de la chaîne devrait rester stable. «Nous n’avons
pas eu de problématique de cash-flow de mi-2010 jusqu’à aujourd’hui,
rappelle le directeur général. Le rythme de burning est maîtrisé.»
Christophe Rasch n’indique pas d’évolution particulière à attendre dans
la répartition de l’actionnariat. «Dans tous les cas, nous avons
l’obligation de maintenir une majorité privée dans le capital de La Télé.
L’OFCOM impose cela et aujourd’hui, la part de l’actionnariat public est
déjà très forte.»
Sur le plan des recettes publicitaires, les décrochages suisses de TF1
exercent une pression considérable sur la chaîne régionale. «Dans la
publicité régionale, nous accomplissons des choses réjouissantes. Mais
sur le plan national, il y a un très fort dumping: les recettes publicitaires
reculent de 20 à 25%. La situation génère des problèmes de
financement indirect, c’est certain. C’est pourquoi nous essayons d’être
réalistes dans notre budget.»

Documents pareils