Adenofibrome du sein et echotherapie
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Adenofibrome du sein et echotherapie
NOTICE D'INFORMATIONS MÉDICALES ADENOFIBROME DU SEIN ET ECHOTHERAPIE Dr Richard Villet, chirurgien gynécologue Dr Sophie Grivaud Martin, radiologue La grande majorité des lésions qui surviennent dans le sein sont bénignes. Parmi elles, l’adénofibrome (aussi appelé fibroadénome ou fibrome du sein) est le plus répandu et, bien qu’étant observé à tout âge, il concerne très majoritairement les femmes âgées de 15 à 35 ans. L’adénofibrome du sein est la pathologie bénigne du sein la plus fréquente. Ainsi, il est estimé que 10% des femmes auront un adénofibrome au cours de leur vie. Comment reconnait-on un adénofibrome ? L’adénofibrome est mobile et se caractérise par un aspect lisse, solide, ferme et bien limité, ce qui le rend facilement reconnaissable. Souvent détecté lors d’un examen médical ou d’un auto-examen par palpation, l’exploration radiologique par mammographie et échographie permet de confirmer le diagnostic. Une microbiopsie peut être nécessaire pour s’assurer de la nature bénigne de l’adénofibrome. Sa taille peut varier entre 1 cm et 15 cm et il peut se trouver à n’importe quel endroit dans le sein comme adénofibrome simple ou multiple. Comment traite-t-on un adénofibrome ? Plusieurs facteurs sont pris en considération dans le choix du mode de prise en charge de l’adénofibrome. Ainsi, l’âge de la patiente, les antécédents familiaux de cancer du sein, la taille de l’adénofibrome, mais aussi la gêne physique (douleur, déformation du sein, augmentation de taille), ou psychologique induite par celui-ci sont considérés. Selon ces facteurs, l’adénofibrome pourra soit être traité par excision chirurgicale ou simplement surveillé. • La surveillance régulière est le plus souvent préconisée si les examens cliniques, radiologiques et échographiques sont concordants, en particulier lorsque l’adénofibrome est de petite taille, non gênant et surtout chez une femme de moins de 35 ans, sans antécédents familiaux de cancer du sein. • Si ces critères ne sont pas remplis, ou si l’adénofibrome augmente de taille ou qu'il devient gênant, il pourra être retiré, après confirmation de sa nature histologique par biopsie. Dans ce cas, une intervention chirurgicale (généralement sous anesthésie générale) avec une cicatrice la plus esthétique possible est nécessaire. Une alternative à cette chirurgie peut être l’échothérapie. Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon – Paris 1/2 NOTICE D'INFORMATIONS MÉDICALES Qu’est-ce que l’échothérapie ? L’échothérapie est un traitement qui utilise des ultrasons focalisées de haute intensité*. Les faisceaux d’ultrasons que l’on guide à l’aide d’un appareil d’échographie sont concentrés comme des rayons du soleil à travers une loupe et atteignent un point précis avec une grande intensité. Ces ultrasons à visée thérapeutique entrainent un réchauffement tissulaire localisé. Le tissu ainsi ciblé atteint rapidement une t empérature d’environ 85°C. Il en résulte une sorte de « fonte » induite par l’échothérapie. Après une session, le tissu ciblé fondu est progressivement dégradé et continue de diminuer par la suite. Les ultrasons thérapeutiques ont déjà été utilisés depuis de nombreuses années dans le traitement des tumeurs. L’échothérapie est exclusivement indiquée dans le traitement des adénofibromes du sein et des nodules thyroïdiens bénins. Le traitement par échothérapie a la spécificité d’être couplé à l’échographie de sorte que le traitement soit précisément suivi en temps réel. Quels sont les avantages de l’échothérapie ? Contrairement à la chirurgie, l’échothérapie n’entraine pas d’incision et ne laisse ainsi aucune cicatrice. Ceci présente un avantage certain dans la mesure où une opération laisserait non seulement une cicatrice sur la peau mais aussi dans le tissu mammaire. En conséquence, de futurs diagnostics pourraient s’avérer plus compliqués et l’allaitement pourrait être problématique. De plus, la procédure de traitement par échothérapie se réalise en ambulatoire et ne requiert aucune anesthésie générale, une simple anesthésie locale suffit. Une seule séance de traitement est en général nécessaire et la récupération est immédiate : la patiente peut retourner à ses activités quotidiennes directement après le traitement. Une surveillance échographique est réalisée à distance pour évaluer la fonte dans les mois qui suivent L’échothérapie se place ainsi comme une solution alternative à la chirurgie dans le traitement des adénofibromes du sein. Dr Richard Villet, chirurgien gynécologue Dr Sophie Grivaud Martin, radiologue Octobre 2015 *ou HIFU pour High Intensity Focused Ultrasound Crédit images : Theraclion Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon – Paris 2/2