Orange s`intéresse-t-il vraiment à Telecom Italia

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Orange s`intéresse-t-il vraiment à Telecom Italia
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Orange s'intéresse-t-il vraiment à Telecom Italia ?
Par Clémence Boyer
Publié le 03-03-2015 à 08h10
Stéphane Richard regarderait de près Telecom Italia, selon des informations du JDD. Un rapprochement
surprenant dans un marché européen des télécoms en pleine consolidation.
"Il n'y a pas de négociations, simplement des échanges de vues avec les dirigeants. Mais cela pourrait être une
belle opportunité de consolidation européenne." Stéphane Richard (http://www.challenges.fr
/tag/stephane-richard), le patron d'Orange, a pris tout le monde de court, en reconnaissant dans le JDD
(http://www.lejdd.fr/Economie/Entreprises/Orange-lorgne-Telecom-Italia-720542) s'intéresser à
Telecom Italia. Un mariage avec l'opérateur historique italien, mal en point, serait en effet à plus d'un titre une
surprise.
Décryptage avec Anthony Carvalho, analyste télécoms chez Fourpoints Investment Manager.
Challenges. Pourquoi ce rapprochement surprend-il ?
Anthony Carvalho. Jusqu’à maintenant, nous assistions plutôt à de la concentration « in-market » en
Europe, c’est-à-dire des opérations de rapprochement à l’intérieur d’un même pays. Les opérateurs cherchent à
combiner un réseau fixe à un réseau mobile et donc à être convergents, comme en Espagne pour Orange-Jazztel
et en France pour SFR-Numericable. La création de valeur est réelle lorsque ces opérations s'effectuent sur un
même marché (synergies importantes et un assainissement éventuel du marché).
Dans le cas d’un rapprochement entre Orange et Telecom Italia, on est plutôt sur une opération « crossborder », transnationale, dans laquelle les synergies sont beaucoup plus limitées. Elle permettrait
éventuellement à Orange et Telecom Italia de négocier de concert avec quelques grands comptes et de mettre en
commun leur plateforme d’achat pour gagner en puissance dans les négociations. Mais pour cela, nul besoin
d’aller jusqu’au rachat. Orange partage déjà une plateforme d'achat commune avec Deutsche Telekom tout en
restant deux entités distinctes.
Quels obstacles immédiats voyez-vous ?
Il est difficile pour un investisseur de voir l’intérêt industriel et économique du geste d’Orange vers Telecom
Italia. Une telle concentration ferait naître un poids lourd de la taille de l’opérateur Deustche Telekom avec 60
milliards de chiffre d’affaire mais les synergies attendues seraient infimes. En outre, l’opérateur italien est très
fortement endetté. Cette lourde dette pourrait venir refroidir les ardeurs d'Orange.
D’autre part, lors de la publication de ses derniers résultats, Orange a indiqué qu’ils étaient plutôt intéressés
par des opérations de consolidation en Europe de l’Est ou en Belgique. Enfin, le gouvernement italien a
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clairement fait savoir que le réseau italien était un actif stratégique, est-ce qu’il sera d’accord pour qu’un acteur
français reprenne Telecom Italia ?
Quelle est la position des actionnaires ?
L'actionnaire n°1 de Telecom Italia est maintenant Telefonica, avec 22% du capital. Il semblerait que Telefonica
veuille se désengager petit à petit de l'Italie - ils ont notamment cédé une partie de leurs actions Telecom Italia à
Vivendi lors du rachat de GVT. L'annonce d'Orange (http://www.challenges.fr/tag/orange) pourrait
donc être bien accueillie par l'opérateur espagnol. Mais encore une fois on est sur de la haute spéculation, avec
une création de valeur très limitée. Le marché est assez dubitatif sur cette nouvelle.
On entend effectivement beaucoup parler de consolidation sur le marché européen...
Si les spéculations perdurent au sein du secteur Télécoms en Europe, c'est parce qu'elles sont alimentées par la
facilité avec laquelle on peut lever de l’argent sur les marchés en ce moment, à des taux historiquement bas.
Tout semble possible, mais pour l’instant Telecom Italia a démenti tous pourparlers, et nous sommes encore
très loin d'une éventuelle négociation.
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