Dictée des Amériques Télé Québec Discours d`accueil des
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Dictée des Amériques Télé Québec Discours d`accueil des
Dictée des Amériques Télé Québec Discours d’accueil des participants Par Paul Inchauspé Président du CA de Télé Québec (Hôtel de Ville de Québec, avril 2000) Mesdames et messieurs Bonjour, Demain, vous allez participer à la Dictée des Amériques. Je vous souhaite donc à tous la bienvenue. Mais je voudrais pour commencer remercier plus spécialement les participants externes du Québec qui participent à cet événement. Vous le savez, nous du Québec, nous sommes un petit peuple, une petite nation dans le grand ensemble américain, contraint au destin de toutes les petites nations, celui de maintenir son identité. Car c’est bien là le sort de toutes les petites nations. Leur existence même est sans cesse remise en question parce que leur existence même est une question. Il leur faut donc la préserver, la maintenir. Or, l’élément distinctif de notre identité que tout le monde reconnaît – et certains ne veulent reconnaître que cela – c’est le fait que nous vivons et que nous voulons vivre en français. C’est pourquoi, pour nous, le français n’est pas seulement une langue de communication ou de culture, mais c’est aussi et d’abord une langue d’appartenance. Aussi, pour Télé Québec, participer avec d’autres à cet événement dans lequel demain vous serez acteurs, c’est travailler, par la valorisation du français, au renforcement de la conscience de notre identité. L’existence d’un tel événement va donc pour nous de soi. Il pourrait même être banal sans votre présence. Car c’est votre présence, votre participation, vous de l’extérieur du Québec, qui lui assure son rayonnement et, par son caractère international, lui donne comme une aura qui ajoute à son importance. Vous êtes pour nous comme ces oiseaux venus du vent qui donnent à l’arbre et à ses branches son envergure, en se posant sur elles. Merci pour cela. Je voudrais maintenant vous remercier vous aussi, toutes et tous qui prenez part à cette épreuve, celles et ceux d’ici et celles et ceux venant d’ailleurs. Télé Québec, notre chaîne de télévision, détient un mandat éducatif et culturel. Et si nous participons à la production de cet événement, ce n’est pas d’abord pour ajouter un concours nouveau, de caractère plus culturel, qui viendrait faire contrepoids aux concours de bateleurs de foire de certaines autres chaînes de télévision. Non, si nous participons à la réalisation de cet événement, c’est d’abord dans le cadre de notre mandat éducatif, car votre présence a une valeur exemplaire. L’imprimerie a entraîné la généralisation de la pratique de la lecture, cela est connu. Mais ce qui l’est moins, c’est que la société de l’information et les nouvelles technologies sur lesquelles s’appuie son développement vont entraîner la généralisation de la pratique de l’écriture. Or, il suffit de visiter un peu les groupes de discussion qui fleurissent dans l’Internet pour éprouver le sentiment d’irritation produit par des textes mal écrits, truffés de fautes. On ressent cela comme une agression. Et ce qui nous irrite, c’est moins l’ignorance que le négligé, le relâchement, le manque de tenue dont font preuve les auteurs de tels textes. Rostand faisait dire à Cyrano: « C’est moralement, moi, que j’ai mes élégances ». Écrire un texte correctement est un geste d’élégance parce que c’est un geste moral. Écrire correctement et sans faute implique bien plus que des connaissances, cela implique de l’éveil, de la vigilance, de l’exigence, bref de la tenue, autant de qualités sans lesquelles il n’y a pas de morale, autant de qualités dont vous témoignerez publiquement demain en participant à cette épreuve. Votre geste a une valeur exemplaire et c’est pourquoi il est éducatif. Je vous remercie, toutes et tous, d’être là aussi pour cela. Et je souhaite, demain, le succès à chacun d’entre vous. 2 3