Pluralité et Sororité - L`R des centres de femmes du Québec

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Pluralité et Sororité - L`R des centres de femmes du Québec
Pluralité et Sororité
Congrès de l'R des Centre de femmes. 14 juin 2012, Shawinigan.
Maude Chalvin, [email protected]
Les mouvements féministes présentent différentes analyses pour réfléchir à l'oppression vécue par les femmes,
nous proposant ainsi des outils pour l'intervention et la mobilisation féministe. Si certains mouvements mettent
de l'avant l'oppression commune subie par l'ensemble des femmes afin de créer une solidarité active
(« sororité ») d'autres mouvements mettent en lumière les rapport de pouvoir qui persistent entre les femmes.
Pour rendre compte de cette pluralité, nous présenterons les différents débats féministes sur la question
(féminisme radical, marxiste, lesbien, black féminisme, postcolonial, etc). Afin d'explorer la portée pratique de
l'approche en termes d'intersecionnalité des oppressions, nous aborderons le thème des « privilèges, miroir
inversé de l'oppression » à l'aide d'activités (« la Marche des privilèges ») et d'exemples concrets. La troisième
partie de l'atelier visera à dessiner un portrait de « la pluralité des femmes du Québec : entre mythes et
réalités » sur la base duquel nous pourrons réfléchir ensemble aux moyens de favoriser une sororité active entre
les différentes expressions du mouvement des femmes.
13h30
Introduction et présentations
15 min
13h45
Partie 1
40 min
Débats féministes sur l'Oppression
Présentation magistrale (30 min) et échanges
14h25
14h40
15h05
15h25
Partie 2
Les privilèges : miroir renversé de l'Oppression
1h
Activité : La Marche des privilèges (15 min)
Sous-Groupes : (25 min) Les principaux privilèges à dénoncer dans la vie quotidienne.
Droits ou avantages indus? Actions individuelles ou changement
social?
(1) privilèges classistes
(2) privilèges « mâle »
(3) privilèges de la « blanchité »
(4) privilèges hétérosexuels
Retour en grand groupe : (20 min) Abandonner ou transférer nos privilèges dans nos
pratiques quotidiennes
Partie 3
Portrait des femmes du Québec : entre mythes et réalités 20 min
Activité : Au Québec les femmes sont … Vrai ou Faux?
15h45
Partie 4
Des outils d'intervention pour l'inclusion et la solidarité
45 min
Sous-groupes : (25 min) Favoriser l'inclusion dans notre Centre de femmes et la solidarité
avec..
(1) les femmes pauvres
(2) les femmes non blanches et les immigrantes
(3) les femmes lesbiennes et bisexuelles
(4) les femmes handicapées
Retour en grand groupe : (20 min) Favoriser la sororité dans nos Centre de femmes
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
[email protected]
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13h30
Introduction et présentations
15 min
Objectif : Présentation des participantes. Cerner les intérêts et les connaissances préalables.
Méthodologie : Tour de table : Pourquoi avoir choisi cet atelier?
Objectif
•
•
Partager des outils d'analyse permettant de comprendre la pluralité des vécues de
l'oppression;
Adapter nos outils d'intervention afin de construire une solidarité féministe (sororité) avec la
pluralité des femmes.
Démarche
Théorie
Les débats féministes sur l'Oppression : vers une sororité mondiale
Outils pour la prise de conscience La notion de « Privilèges »
Pratique
Portrait des femmes du Québec : entre mythes et réalités
Intervention
Favoriser l'inclusion et la solidarité
13h45
Partie 1
Débats féministes sur l'Oppression
40 min
Présentation magistrale (30 min) et échanges (10 min!)
[Voir : présentation power point : DebatsFeministesSurlOppression.ppt]
Objectif : Présenter la démarche en terme d’intersectionnalité des oppressions comme
l'aboutissement des débats féministes
•
Attention : il ne s'agit pas d'une présentation historique des courants seulement des débats
entre les différents mouvements des femmes.
•
Attention : nous ne présenterons pas l'ensemble des concepts et idées défendues par les
différents mouvements, on s'en tient uniquement aux débats concernant l'oppression.
Discussion animée
Est-ce que ces débats ont été aussi présents au Québec, qu'aux États-Unis? Pourquoi
selon vous?
Identité nationale québécoise : entre coloniséE et colonisateur/trice
Idéologie du multiculturalisme ...
Est-ce que ces débats sont encore d'actualité? En quoi?
Est-ce qu'un courant théorique vous rejoint d'avantage? Pourquoi?
Êtes-vous d'accord avec le postulat comme quoi les différents courants du féminisme
aboutissent à penser une sororité plurielle / à penser non seulement les rapports
sociaux de sexe mais également les autres rapports d'oppression ?
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
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14h25
Partie 2
Les privilèges : miroir renversé de l'Oppression
1h
Activité : La Marche des privilèges (15 min)
[Voir document d'animation : Activité -MarchePrivilèges.pdf]
•
Définition des privilèges
•
Un outils de prise de conscience et non d'analyse
•
De la culpabilité à la responsabilité
14h40
Sous-Groupes : (25 min) Les principaux privilèges à dénoncer dans la vie
quotidienne.
Droits ou avantages indus? Actions individuelles ou changement social?
Objectifs
• Prendre conscience des privilèges que l'on a ou qu'on nous refuse dans la vie
quotidienne;
•
Réfléchir au moyen de dénoncer, abandonner ou transférer ces privilèges.
4 sous-groupes (de 2 ou 3 personnes)
(1) privilèges classistes (2) « mâle » (3) de la « blanchité » (4) hétérosexuels
Au sein du sous-groupe, les participantes reçoivent une liste différente de privilèges associés à leur
thème.
A) Chacune lit sa liste en identifiant les énoncés qui attirent d'avantage son attention (ex : parce
qu'il s'agit d'un privilège qu'elle détient mais dont elle n'était pas consciente ou parce qu'il s'agit
d'un privilège qu'on lui refuse et qu'elle croit important de dénoncer, etc.).
B) En sous-groupe, les participantes partagent les « principaux » privilèges qu'elles ont identifiés
et elles se questionnent :
•
Dans la vie quotidienne, bénéficions-nous de ce privilège? Si oui, de quelle manière
l'utilisons-nous? Peut-on l'utiliser en faveur des plus oppriméEs (« le transférer »)?
•
S'agit-il d'un droit qui devrait être équitablement réparti entre toutes et tous? Ou s'agit-il
plutôt d'un avantage indu dont seule une minorité pourra bénéficier?
•
Ce privilège peut-il être atténué (ou « transférer » en faveur des oppriméEs) grâce à
l'action individuelle de la personne privilégiée ou son abandon relève nécessairement
d'un changement social?
15h05
Retour en grand groupe : (20 min) Abandonner ou transférer nos privilèges dans nos
pratiques quotidiennes
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
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15h25
Partie 3
Portrait des femmes du Québec : entre mythes et réalités 20 min
Activité : Au Québec les femmes sont … Vrai ou Faux?
[Voir : présentation power point : PluraliteFemmesQc_VraiFaux.ppt]
•
Un jeux questionnaire (vrai ou faux) qui trace un portrait TRÈS incomplet
•
Sources : Statistiques canada 2005 et Conseil du statu de la femme.
15h45
Partie 4
Des outils d'intervention pour l'inclusion et la solidarité
45 min
Objectifs
Partager nos outils d'intervention qui favorisent l'inclusion des femmes et la solidarité active entre
elles peu importe leurs différences.
4 sous-groupes (de 2 ou 3 personnes)
(1) les femmes pauvres (2) les femmes non blanches et les femmes immigrantes
(3) les femmes lesbiennes et bisexuelles (4) les femmes handicapées
Au sein du sous-groupe, les participantes répondent aux questions suivantes :
•
Quelles sont les initiatives présentes qui favorisent l'inclusion de ces femmes dans nos
Centres de femmes respectifs?
•
De quelle façon nos Centres respectifs peuvent favoriser d'avantage la pleine
participation de ces femmes?
•
Cette intégration et la solidarité avec ces femmes, doit -elle passer par des exercices de
sensibilisation/ éducation populaire/ prise de conscience auprès de nos membres actuels ?
Si oui, de quelle façon?
Retour en grand groupe : (20 min) Favoriser la sororité dans nos Centre de femmes
Concernant les initiatives actuelles dans les Centres de femmes, les participantes ont dressé
la liste suivante :
• « Comité diversité » au sein de certains Centres de femmes
• « Groupes d'entraide » au sein de certains Centres de femmes
• La Base d'unité de l'R « Accessibles à toutes? »
• Dans nos interventions, nous incluons la réalité lesbienne dans le langage quotidien
(ex : votre conjoint ou conjointe)
• Rampes d'accès et toilette adaptée pour personne en chaise roulante dans certains
Centre de femmes
• Un Centre de femmes met des feutres sous les chaises et tables afin de réduire le
bruit (facilité l'écoute pour les femmes aînées ou malentendantes)
De nouvelles idées ont été lancées dont :
• Guide de l'R sur les pratiques intersectionnelles dans les Centres de femmes
• Organiser des formations portant sur l'approche féministe en intersectionnalité pour les
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
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•
•
•
intervenantes des Centres de femmes
Réaliser des activités d'éducation populaire, par exemple avec des mises en situation
Dans nos répertoires portant sur les ressources en santé et services sociaux, inclure
une section sur la santé des femmes lesbiennes et les ressources adéquates
Inviter le G.R.I.S pour des ateliers portant sur l'homophobie chez les jeunes ( voir :
<http://www.coalitionjeunesse.org/> (Montréal) et http://www.gris.ca/wpcontent/uploads/2012/02/GRIS_Rapport_de_recherche.pdf pour le projet)
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
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Quelques notes concernant la présentation des débats féministes sur
l'oppression.
[Aide mémoire pour la présentation power point : DebatsFeministesSurlOppression.ppt]
Pour un résumé des courants féministes voir le document préparé par Louise Toupin, Chargée de
cours en études féministes, IREF, UQAM.
http://archivesfemmes.cdeacf.ca/documents/courants0.html
Les notes suivantes reprennent textuellement ou de manière synthétisés des extraits du document de
Louise auxquels sont ajoutés des notes personnelles. Il s'agit d'un aide-mémoire personnel très
brouillon désolée =)
Je vous conseille également : « Au-delà de la solidarité féminine », un article de Susan Judith Ship
http://id.erudit.org/revue/po/1991/v/n19/040680ar.pdf
Éléments clés du féminisme radical
Contexte 2ème vague féministe occidental (1970’ – mi 80 ‘ )
BASE CONSENSUELLE des différents courants du féminisme radical :
•
le système social des sexes, qu'on nommera patriarcat.
•
l'oppression des femmes est fondamentale, irréductible à quelque autre oppression, et traverse
toutes les sociétés, les «races» et les classes.
L'«ennemi principal» devient donc le pouvoir des hommes, les hommes comme classe sexuelle.
Kate Millet, Shulamith Firestone, Ti-Grace Atkinson 23, pour ne nommer qu'elles, sont, aux ÉtatsUnis, les initiatrices de ce courant.
L'expression première du patriarcat se manifeste par le contrôle du corps des femmes, notamment
par le contrôle de la maternité et de la sexualité des femmes. Le lieu où le patriarcat s'exprime se
situe d'abord dans la famille et dans tout le domaine de la reproduction, mais aussi dans toute la
société et à tous les niveaux (politique, économique, juridique), de même que dans les
représentations sociales, le patriarcat constituant un véritable système social, un système social
des sexes ayant créé deux cultures distinctes : la culture masculine dominante, et la culture
féminine dominée.
1)
l’oppression des femmes est historiquement la première hiérarchie socialement créée
-
2)
elle traverse toutes les classes et toutes les sociétés
elle est irréductible à une autre forme de domination (au capitalisme, par exemple)
En tant que système social le patriarcat s’exprime dans toutes les sphères de la vie humaine.
-
c’est au sein de la famille et des domaines de reproduction sociale (travail ménager, maternité,
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
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mariage) qu’il exprime son plus grand contrôle social sur les femmes
- ce contrôle du patriarcat se fait avant tout sentir sur le corps des femmes (ex : sur leur maternité
et leur sexualité)
3)
Le patriarcat repose sur le conditionnement social
Ce conditionnement social se manifeste par :
-
la socialisation au sein de la famille monogame hétérosexuelle
les outils d’information et d’éducation d’une société (école, religion, médias, littérature, etc.)
.. et s’impose par :
4)
la violence physique, mentale et sexuelle
l’exploitation économique spécifique aux femmes
(où la violence = mécanisme de contrôle)
le patriarcat a produit deux cultures hiérarchisées
celle dominante est dite « viril » ou « masculine » / celle dominée est « féminine ».
Culture virile
Culture féminine
-
force
-
faiblesse / douceur
-
autorité
-
soumission
-
raison
-
émotion
etc.
Le sexe est une catégorie sociale ayant des implications politiques ( Kate Millet )
1) notion de genre en tant que construction sociale de la virilité et de la féminité
2) élargit le concept de politique à tout ce qui est rapport de force entre groupes sociaux.
Les rapports hommes-femmes basés sur une relation de pouvoir inégal deviennent politiques :
permet de sortir ces rapports de l’intimité du foyer pour faire de leurs diverses expressions
(mariage, sexualité, violence, maternité, division des tâches, etc.) des sujets politiques – le
privé est politique !
La force du féminisme radical est également sa faiblesse :
Force : démontre communauté d’intérêt des femmes ( groupe social, « classe de sexe » )
Faiblesse : propension à surgénéraliser :
Femmes non blanches lui reprochent son faux universalisme : disant que ce féminisme a été pensé et
s'adresse aux femmes blanches de classe moyennes hétérosexuelles
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Féminismes marxistes
Une première oppression basée sur la : classe sociale :
• pas même construction du genre féminin (ex : femme au foyer délicate versus femme paysanne à
18 enfants ou femme ouvrière)
•
L'oppression des femmes née avec l'apparition de la propriété privée. L'origine de la famille, de la
propriété privée et de l'Etat, Engels, 1884
Le besoin de transmettre la propriété privée (héritage) crée l'institution sociale qu'est le mariage
monogame.
Le capitalisme créé la division sexuelle du travail avec le travail rémunéré pour les hommes et le travail
reproductif (non rémunéré) pour les femmes.
Cause de l'Oppression et ennemi principal : Capitalisme (société de classes)
Lutte homme et femmes contre le Capitalisme (et ainsi le Patriarcat, réduit à une idéologie) disparaîtra (par
la collectivisation des moyens de production et de reproduction)
Vers un féminisme socialiste :
2 système d'oppression : Classe sociale et Classe de sexes
Féminisme lesbien
Adrienne Reach : hétérosexisme et hétéronormativité = pilliers du patriarcat
Cause de l'Oppression et ennemi principal = Hétéropatriarcat
Adrienne Rich, Susan Brownmiller, Nicole Brossard
Les critiques des féministes non blanches d’Amérique du Nord
Blackfeminism / Féminisme afro-américain
Principale critique :
L’accent porté à la différence (sexe) et à l’oppression prioritaire du patriarcat masque les
différences entre femmes et occulte les autres types d’oppression qu’elles vivent.
1) Première oppression vécue au quotidien = racisme
À la « Classe de sexes » des radicales, les blackféministes ajoutent la « classe de races »
-
Refusent de voir en l’homme (noir) l’ennemi commun parce qu’allié pour le mouvement des noirs.
-
Plusieurs femmes (blanches) participent à ce rapport d’oppression
Ex : Font remarquer que si les blanches ont pu intégrer le marché du travail c’est en partie grâce à la
disponibilité des noires (+ immigrantes) comme ménagères à bas prix.
 Pour construire une sororité, nécessité de reconnaître les hiérarchies entre femmes et les oppressions
spécifiques.
2) Une oppression conjuguée : on ne cherche plus l’oppression prioritaire
Classe de « races », de « sexes » et de classes sociales (Angela Davis)
les 3 rapports se conjuguent et s’expriment différemment selon l’actrice et son contexte
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Selon son vécue, une femme identifiera un rapport d’oppression comme étant + marquant à une période
de sa vie (ex : aînée noire respectée→ la différence de sexe diminue aînée plus pauvre → la différence de
classe s'accentue).
3) L’expression du patriarcat est multiple
-
Désaccord avec le postulat des radicales selon lequel la famille est le premier lieu d’oppression
Dans le contexte de la société états-unienne raciste où les noir-es confrontent les rapports de classes et
de « races » la famille est un lieu de refuge
répit face aux oppressions
possibilité de relations égalitaires
lieu de solidarité entre opprimés
→ s’applique également aux femmes immigrantes
-
Importance de la mémoire collective : histoire de l’esclavage
-
-
travail ménager → le seul travail dont la femme esclave peut bénéficier des résultats
expérience de la maternité → réappropriation de son corps (les esclaves se faisaient arracher
leurs enfants)
sexualité → réappropriation du corps (rapports libres au lieu d’esclavage sexuelle)
Conteste l’analyse économique du ménage : basé sur modèle familial de la classe moyenne
Dans la classe pauvre : les 2 travaillent et participent à la survie matérielle du ménage
4) La construction des genres est influencée par les autres rapports d’oppression et les contextes
culturels
-
Contre l’idée d’une représentation identique des femmes ( ex : La mystique féminine de Frieman )
-
les femmes esclaves faisaient les mêmes tâches physiques que les hommes
au sein de la communauté afro-américaine : pas de représentation du sexe faible (ex : image
de la maman haïtienne forte qui dirige tout)
 Pour une intervention féministe anti-raciste : nécessité que les féministes blanches reconnaissent leur
statut de privilégié (porteur de dominance)
= sexe/classes/race/hétéronormativité.
Féminismes populaires (grass-roots)
De par leurs actions d'organisations populaires et de défense des droits des femmes de leurs
communautés, ces mouvements sociaux mettent en lumière les différences entre les
femmes, voire des rapports de pouvoir entre elles tout en travaillant à la solidarité entre elles.
(pas analyse en termes d'oppression principale)
– Féminisme post-colonial :
• Third World feministe
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• Women of color
• Féminisme autochtone
Mouvements des femmes
–
• femmes immigrantes
• femmes handicapées
• femmes aînés
• etc.
Third World Feminisme
•
•
•
•
•
3 oppressions : Classe sociales, sexe, impérialisme/colonialisme :
division sexuelle et internationale du travail
Instrumentalisation de l'image des femmes pour les besoins du nationalisme (issus des
rapports coloniaux, ex : femminicides de Cuidad Juarez)
Questionnent les politiques de développement
Rejettent le paternalisme (eurocentriste et colonial) tant des dites politiques de développement
international que des féministes occidentales.
Exemple : Development Alternatives with Women for a New Era (DAWN) http://www.dawnnet.org/
Appel à une sororité féministe internationale
Besoin d'une analyse féministe qui puissent rendre compte du vécue de l'Oppression de l'ensemble
des femmes
Féminisme autochtone
1) Première oppression vécue au quotidien : racisme et colonisation *
* également repris par le féminisme post-coloniale (du « tiers monde »)
-
Assimilation forcée, mépris de la culture
→ désarticulation des liens sociaux, perte d’ l’identité et de repaires communautaires ( +
pauvreté ) → problèmes sociaux
ex : problème de violence conjugale, consommation, suicides
-
Lois discriminatoire (ex :ancienne Loi sur les indiens : perte du statut d’indien si se marrie avec
homme blanc)
Inégalités économiques
-
Certaines nations avaient des rapports égalitaires avant la colonisation
ex : Chez les Mohawks, les femmes ont perdu l’accès à la sphère politique avec la colonisation)
-
Hommes autochtones = alliés dans la lutte contre le colonialisme et le racisme.
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2) construction différente des genres dans les cultures autochtones
-
Valorisation de la complémentarité des rôles sexuels
Le genre féminin autochtone est dévalorisé au sein de la société coloniale, pas au sein de la culture
autochtone
ex : symbolique de la Terre mère et importance du rôle spirituel des femmes (versus clergé blanc mâle)
• femmes immigrantes (ex : Chicanas au E.-U.)
« On voit apparaître pour la première fois dans l’histoire du capitalisme, une couche de femmes dont les
intérêts directs (non médiés comme auparavant par les hommes…) s’opposent frontalement aux intérêts
de celle touchées par la généralisation du temps partiel, les emplois de service très mal rétribués et non
reconnus socialement, et plus généralement par la précarité. »1
- reprend l’essentiel du blackféminisme et ajoute que :
1) les oppression sont multiples : impossible à réduire
Selon l’expérience des femmes immigrantes : les facteurs de hiérarchisation sont multiples (voir infinies)
ex : le facteur linguistique est déterminant suit la religion, l’âge, etc.
2) Critique de l’analyse économique du ménage
Femmes immigrantes doivent souvent envoyer de l’argent dans leurs pays d’origine→ femme devient
soutien de famille
Autres « féminisme populaires » :
• femmes handicapées
• femmes aînées....
• etc
Conclusion
« la mise en œuvre de politiques féministes (et démocratique) qui soient des pratiques de coalition ‘où les
différences entre les femmes sont reconnues et entendues les frontière n’étant pas dessinées par qui
nous sommes, mais par ce que nous voulons accomplir ensemble »2
1
2
Danièle Kergoat citée par Françoise Collin dans «différence des sexes (théories de la ) » , Dictionnaire critique du
féminisme, Hirata , Helena et al. (dir.), coll. Politique d’aujourd’hui, Paris : Presses Universitaires de France, 2000,
p.27-28.
Hélène Le Doaré et Hélène Hirata, « Les paradoxes de la mondialisation », Cahiers du Gedisst, no 21, p. 27. (pp. 5-33.)
Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
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Pour en savoir plus....
Débats féministes : Pluralité et sororité
Abracinskas, Lilián, Silvia Chejter, Hellen Grace Wangusa et Zo Randriamaro (dir.). 2004. Genre et
mondialisation. Les femmes du Sud analysent et résistent. Bruxelles : Le Monde selon les femmes. [En
ligne] www.mondefemmes.org/pdf/docpdf/capgenmon.pdf. (Consulté le 21 décembre 2010.)
Bachetta, Paula. 2006. « Quand les mouvements lesbiens à Delhi questionnent les théories féministes
transnationales ». Dans (Ré)articulation des rapports sociaux de sexe, classe et « race ». Mémoires du
séminaire du CEDREF 2005-2006, 173- 204.
Chejter, Silvia. 2005. « Lo local y lo global en las prácticas de las ONGs feministas en América Latina ».
Dans Estrategias de resistencia de las mujeres. Lo local y lo global en la crisis argentina, 2003-2005.
Buenos Aires : Éditions CECYM, 289-301.
Comité québécois femmes et développement (CQFD). Coordonné par
http://www.aqoci.qc.ca/aqoci/07_aqociCQFD.asp (Consulté le 15 janvier 2011.)
l'AQOCI.
[En
ligne]
Conradi, Alexa. 2004. « Transsexualisme et transgenre : une menace pour les groupes de femmes? 2e
partie ». La Course à Relais-Femmes 32 (juin).
Crenshaw, Kimberle. 1996 (1995). « Race, reform and retrenchment: Transformation and legitimation in
antidiscrimination law ». Dans Kimberle Crenshaw, Garry Peller et Kendall Thomas (éd.). Critical race
theory. The key writings that formed the movement. New York : The New Press.
Davis, Angela. 2007 (1982). Femmes, race et classe. Paris : Éditions des Femmes.
Development Alternatives with Women for a New Era - DAWN. Réseau féministes du Sud et
développement. [En ligne] www.dawnnet.org
Falquet, Jules, Helena Hirata, Danièle Kergoat et al. (dir.). 2010. Le sexe de la mondialisation. Genre,
classe, race et nouvelle division du travail. Paris: Les presses de Sciences Po.
Falquet, Jules. 2006. « Hommes en armes et femmes “de service” : tendances néolibérales dans
l’évolution de la division sexuelle et internationale du travail ». Cahiers du Genre 40 : 15-38.
Frankenberg, Ruth. 1993. White women, Race Matters : the social construction of whiteness. Minneapolis:
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Neggafat et Neqasshat à Siddi Youssef Ben’Ali (Marrakesh) ». Thèse de doctorat en anthropologie sociale
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Notes Animation de l'atelier « Sororité et Pluralité » R Centre des femmes 2012
[email protected]
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Toupin, Louise. 2003 (1997). Les courants de pensées féministes. Version revue du texte Qu'est-ce que le
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et
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http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?
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Pour en savoir plus sur les théories développées par les Women of Color et les Third World
Feminists, voir : (très peu de littérature en français)
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Ehrenreich, Barbara et Arlie Russell Hochschild (dir). 2002. Global Woman: Nannies, Maids, and
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Nalini, Visvanathan, Lynn Duggan, Laurie Nisonoff et Nan Wiegersma (éd.). 1997. The Women,
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Hill Collins, Patricia. 2005. Black Sexual Politics: African Americans, Gender, and the New Racism.
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McClintock, Anne, Aamir Mufti et Ella Shohat. 1997. Dangerous Liaisons: Gender, Nation and
Postcolonial Perspectives. Minneapolis: University of Minnesota Press.
Midgely, Clare (éd.). 1998. Gender and Imperialism. Manchester: Manchester University Press.
Mohanty, Chandra Talpade, Ann Russo et Lourdes Torres (éd.). 1991. Third World Women and the
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Moraga, Cherríe et Gloria E. Anzaldúa (éd.). 2002. This Bridge Called My Back: Writings By
Radical Women of Color. Berkeley: Third Woman Press.
Spivak, Gayatri. 1985. « Can the Subaltern Speak? Speculations on Widow Sacrifice ». Wedge 78:
120-130.
Pour une introduction au féminisme postcolonial (en français), voir :
Dechaufour, Laetitia. 2007. « Introduction au féminisme postcolonial et genèse de ce courant ». [En
ligne] http://www.topicsandroses.com/spip.php?article108&lang=fr (Consulté le 20 février 2011)
Maillé, Chantal. 2007. « Réception de la théorie postcoloniale dans le féminisme québécois ».
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