VuLuEntendu - La contre allée

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VuLuEntendu - La contre allée
Ufolep 87
La Haute-Vienne
marche nordique
VuLuEntendu
FOOTBALL
Le premier « spot » de marche
nordique Ufolep a été inauguré
samedi 10 octobre à Bonnac-la-Côte,
près de Limoges, en collaboration
avec le comité de Haute-Vienne
et l’association Bonnac-Rando.
Une quarantaine de marcheurs
ont eu la primeur des quatre
circuits balisés, accessibles à tous
gratuitement. L’Ufolep de HauteVienne souhaite conférer au site un
large rayonnement en proposant des
séances d’initiation à différentes
associations (prêt de bâtons à
l’appui) et en y encadrant des
formations. Plusieurs autres « spots »
Ufolep de marche nordique doivent
prochainement être inaugurés dans
d’autres départements.
Ufolep 49
Guy Le Mener est décédé
Sa barbe fleurie était son emblème :
Guy Le Mener, président du comité
Ufolep du Maine-et-Loire depuis
1985, est décédé de maladie à l’âge
de 71 ans. Militant laïque, il fut
administrateur de la délégation
de la Ligue de l’enseignement et
siégea à l’office municipal des
sports d’Angers ainsi qu’au comité
départemental olympique et sportif.
Son engagement remonte à loin :
instituteur à l’école du Daguenet, à
Angers, il y développe tout d’abord
l’Usep. Créateur d’un club de tennis
Ufolep, il devient ensuite en 1995
président du club de tennis de
table d’Avrillé, qui organisera le
challenge Ufolep des « 12 heures ».
Guy Le Mener était une figure de
notre mouvement. À sa famille et
à ses proches, l’Ufolep adresse ses
condoléances.
Ce petit livre, Jean-Philippe Toussaint, écrivain rare qui manqua d’un
souffle le Goncourt 2013, dit l’avoir écrit pour ne pas rompre « le fil ténu »
qui le relie encore au monde. À l’un des bouts de ce fil distendu par le
temps, les buts imaginaires que l’on marque à dix ans dans l’encadrement
d’une porte ; à l’autre, le besoin subit et irrépressible d’un écrivain, coupé
du monde par l’écriture et par l’orage, de suivre jusqu’à l’ultime tir au but
la demi-finale du Mondial 2014 entre l’Argentine et les Pays-Bas. A-t-on
jamais parlé aussi intimement du football, ou plus exactement du « sentiment » de football ? De l’« émerveillement » qu’il suscite chez les jeunes
âmes ou de l’importance de respecter la couleur des maillots : la France et l’Italie en bleu,
l’Espagne en rouge, l’Allemagne en noir et blanc… À ces quarante premières pages, JeanPhilippe Toussaint ajoute des chroniques très personnelles sur les Coupes du monde disputées depuis 1998. Le texte sur l’édition 2002 au Japon est un enchantement, les suivants
plus dispensables ; il est vrai que pour 2006 l’auteur avait déjà tout dit dans La Mélancolie de
Zidane (Minuit, 2006) et que 2010 fut de toute façon un cru exécrable. À la dernière page,
Jean-Philippe Toussaint dit aussi en avoir fini avec le football. C’est ce qu’il semble croire… ●
Football, Jean-Philippe Toussaint, Minuit, 124 pages, 12,50 €.
MARACANAZO
« Maracanazo » est l’expression qui désigne au Brésil la défaite en
finale de la Coupe du monde de football 1950, désastre national
ayant eu pour cadre un stade Maracana tout juste achevé. Le journaliste carioca Arthur Dapieve la reprend en titre d’une nouvelle
ayant pour cadre Rio et sa fameuse enceinte, lors du dernier Mondial.
Toutefois le match autour duquel se noue l’intrigue ne met pas en
scène les joueurs auriverde : c’est une rencontre décisive entre le
Chili et l’Espagne, ancienne puissance coloniale et championne en
titre, qui en sortira piteusement éliminée. Victor, jeune supporter
madrilène, subit ainsi par procuration une amère défaite. Mais le
hasard a fait asseoir près de lui une aimable supportrice chilienne... Ni bluette ni roman à
l’eau de rose sur fond de ballon rond, Maracanazo est le récit de l’attraction de deux êtres
aux héritages culturels et aux conceptions politiques opposés, avec pour second décor un
Disneyland pour supporters où coule la bière, planté par la Fifa sur la plage de Copacabana.
Même dans cet espace standardisé, la rencontre est possible. Elle n’en aboutira pas moins
à un fiasco : un de ces « Maracanazo » intimes qui laissent en bouche un goût de cendre.
Un ratage, un gâchis, à peine atténué par un involontaire échange de maillots entre deux
adversaires qui, l’espace d’un soir, se seront malgré tout rapprochés. ● Ph.B.
Maracanazo, Arthur Dapieve, éditions Folies d’encre, 2015, 104 pages, 13 €.
MARCO PANTANI A DÉBRANCHÉ LA PRISE
Bien que son nom soit lié à la gangrène du dopage, le tragique destin
de Marco Pantani, retrouvé mort en février 2004 dans une chambre
d’hôtel de Rimini, à l’âge de 34 ans, suscite volontiers l’empathie : une
miséricorde posthume accordée à celui qui ne fut pas épargné par les
coups du sort et paya au prix fort un péché alors très communément
partagé. En 1998, année de l’affaire Festina, ce grimpeur de poche
réalise le doublé Giro-Tour de France. Il est alors au pinacle. L’année
suivante, il est mis hors course du Tour d’Italie en raison d’un taux
d’hématocrite trop élevé, caractéristique de la prise d’EPO. Le début
de la déchéance. En cela, celui qui fut surnommé Il Diablito puis Il
Elefantino, pour ses grandes oreilles mises en valeur par un crâne lisse, restait humain, parmi
un peloton où débutait le règne d’un surhomme nommé Lance Armstrong. Une humanité que
le poète Jacques Josse s’emploie à ressusciter en 98 textes courts. ● Ph.B.
Marco Pantani a débranché la prise, Jacques Josse, éditions La Contre Allée, coll. La Sentinelle, 14 €.
Décembre 2015
en jeu une autre idée du sport ufolep n°19
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