Zitierhinweis copyright Anne Jacquemin: Rezension von: Michael

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Anne Jacquemin: Rezension von: Michael Scott: Delphi and
Olympia. The Spatial Politics of Panhellenism in Archaic and
Classical Periods, Cambridge: Cambridge University Press 2010, in
sehepunkte 11 (2011), Nr. 10 [15.10.2011],
URL:http://www.sehepunkte.de/2011/10/18107.html
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sehepunkte 11 (2011), Nr. 10
Michael Scott: Delphi and Olympia
En publiant sa thèse consacrée à la façon dont le panhellénisme se
traduit dans l'utilisation de l'espace des sanctuaires de Delphes et
d'Olympie aux époques archaïque et classique, Michael Scott défend à la
fois une thèse, mais présente aussi à un public anglo-saxon les résultats
de la recherche menée dans ces deux sites célèbres par l'École française
d'Athènes et l'Institut archéologique allemand.
Selon l'auteur, l'intérêt excessif porté dans un cas aux pratiques
oraculaires, dans l'autre aux concours gymniques et hippiques a
empêché de bien prendre en compte la gestion de l'espace par les
autorités responsables et par les différents dedicants. On pourra
cependant penser que l'ouvrage fait trop peu de cas des travaux de P. de
La Coste-Messelière et d'A. Mallwitz qui ont dressé des plans commentés
des différents états des sanctuaires et ne dégage assez l'apport des
maquettes réalisées sous la direction des architectes A. Mallwitz et D.
Laroche.
Le livre est composé de façon claire: une courte introduction expose le
projet (présenter ces sanctuaires comme des espaces qui ont évolué au
cours de l'histoire sous l'action des individus et des communautés) et
résume le but et le contenu des huit chapitres. Un chapitre au titre
éloquent (Athletes and oracles - but what else?), qui renvoie
explicitement à l'ouvrage de C. Morgan, critique les approches
exclusivement fonctionnelles et entend montrer que la recherche dispose
aujourd'hui des outils théoriques, des perspectives analytiques et des
données nécessaires pour une réévaluation fondamentale du matériel
découvert à Delphes et à Olympie permettant ainsi de mieux comprendre
le rôle joué par ces deux sanctuaires dans le monde grec. Le deuxième
chapitre s'intéresse de façon globale au fait de consacrer des monuments
à Delphes et à Olympie en posant la question de l'autorité qui contrôle
les sanctuaires. Trois chapitres tracent l'évolution du sanctuaire de
Delphes en trois séquences chronologiques, de 650 à 500, de 500 à 400,
de 400 à 300 av. J.-C., alors que l'histoire d'Olympie occupe deux
chapitres, 650-479 et 479-300. Viennent ensuite deux chapitres qui font
office de grosse conclusion (une cinquantaine de pages), le premier
compare les espaces de Delphes et d'Olympie, en prenant notamment en
compte la description que Pausanias a fait de ces deux lieux et cherche à
dégager les ressemblances et les différences avant d'ouvrir sur les autres
sanctuaires de la période, l'Isthme et Némée Le dernier chapitre a pour
but de replacer les sanctuaires panhelléniques et le panhellénisme en
contexte. L'ouvrage comprend ensuite une bibliographie d'une trentaine
de pages qui témoigne du souci d'information de l'auteur. Six appendices
correspondant à six séquences chronologiques (650-550, 550-500,
500-450, 450-400, 400-350, 350-300) recensent toutes les offrandes
monumentales connues de Delphes en renvoyant aux deux synthèses que
sont le Guide de Delphes de J.-Fr. Bommelaer et la thèse Offrandes
monumentales à Delphes d'A. Jacquemin. On peut regretter l'absence
d'appendices sur les monuments d'Olympie.
Le choix des bornes chronologiques est toujours discutable. Certes les
chiffres ronds sont commodes, mais il aurait peut-être été intéressant de
mieux dégager les grandes séquences représentées par la construction
ou la reconstruction des temples qui ont entraîné un réaménagement de
l'espace. Ainsi une histoire d'Olympie s'articulerait mieux en trois
séquences: le sanctuaire sans temple; le sanctuaire après la construction
du premier temple (l'Héraion de Pausanias) et le déplacement de l'autel;
le sanctuaire après la construction du temple de Zeus; de même pour
Delphes, il y a le temps du premier temple de pierre, celui du temple dit
des Alcméonides et celui du temple reconstruit au IV e siècle, chacune de
ces constructions ayant eu un impact fort sur l'espace global.
M. Scott s'intéresse à un espace politique au sens large du terme. La
notion de panhellénisme relève de l'idéologique, du discours. On peut
alors regretter que le souci théorique fasse passer au second plan les
nécessités matérielles dictées par la topographie qui ne sont pas les
mêmes à Delphes (où le sanctuaire se compose de deux ensembles situés
l'un et l'autre sur des pentes, ce qui pose la question de la continuité de
l'espace cultuel) et à Olympie (un espace plan entre une colline qui
définit une terrasse et un confluent).
On pourra regretter la tendance à sous-estimer parfois l'importance
d'Élis et à présenter une Grèce trop souvent bipolaire quand elle n'est
pas unie contre le Barbare selon une conception qui rappelle Plutarque.
Certaines affirmations (31 n. 15, 37 n. 39, 75, 313 n° 39 et 40) viennent
d'une lecture trop rapide de la documentation. Des obscurités (35, n. 32,
37 n. 41) peuvent égarer le lecteur qui n'a pas sous la main les sources
épigraphiques.
Les progrès récents de la recherche à Delphes donnent une importance
accrue aux accès occidentaux du sanctuaire aussi bien dans la partie
inférieure qu'au niveau du temple. Certains monuments sont bien définis
dans leur configuration spatiale (le trésor des Corinthiens qui n'est plus
un miroir du prétendu bouleutérion), ce qui infirme certaines
conclusions, mais on ne peut reprocher à l'auteur d'ignorer les résultats
de travaux contemporains de sa publication. Il faudra lire ce livre avec la
nouvelle version du Guide de Delphes de J.-Fr. Bommelaer. On signalera
aussi la thèse à paraître d'H. Aurigny sur Delphes au VII e siècle. Ce sont
là les risques de toute synthèse écrite sur un thème qui n'est pas arrivé à
sion terme. Il est assuré que les recherches menées actuellement par Ch.
Leypold sur les petits monuments d'Olympie renouvelleront l'image du
sanctuaire, comme les programmes menés par A. Mallwitz, H. Kyreleis et
U. Sinn l'ont déjà fait.
Michael Scott offre ainsi une synthèse bien informée sur Delphes et
Olympie. Il met en garde à juste titre contre ce qu'on pourrait appeler
l'illusion du panhellénisme née du désir de certains hellénistes modernes
de retrouver la Grèce telle que l'ont rêvée à l'époque impériale,
Plutarque et les auteurs de la Seconde Sophistique, un rêve que les
archéologues confrontés aux réalités matérielles ont rarement partagé.
Malgré P. de Coubertin et le renouveau des concours olympiques, c'est à
Delphes que l'illusion a été la plus forte, à cause de l'Amphictionie où on
voulait retrouver le précurseur de la Société des Nations ou de
l'Organisation des Nations Unies. Souhaitons à Michael Scott d'être plus
persuasif sur ce point que le juriste G. Tenekides ou l'archéologue P.
Amandry.

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