N°21 Juin / juillet 2016
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N°21 Juin / juillet 2016
2 Juin / juillet 2016 N°21 AU SOMMAIRE Focus Sanctions et embargos SANCTIONS ET EMBARGOS France Forum des exportateurs de biens à double usage Une société exportatrice doit vérifier que ses transactions sont en conformité avec Europe les prohibitions, les sanctions et les embargos selon les réglementations Accord EU/US sur la sécurisation des données applicables, et en particulier qu’elles ne concernent pas des utilisateurs prohibés (personnes ou sociétés) ou des utilisations prohibées au titre de ces Etats-Unis réglementations. Ces exigences sont fréquemment mises à jour, et évoluent en Nouvelles définitions considération des évènements du monde. Aussi, leur respect par une société Sanctions nécessite une vigilance particulière et une lecture régulière de tous les textes 1. Sanctions américaines réglementaires sur le sujet, alors qu’elle a rarement les ressources et les compétences pour le faire. 2. Pénalités émises par l’administration américaine Le but de cet article est de replacer le problème dans son contexte et de fournir les 3. Nouvelles sanctions de l’UE 4. Nouvelles réponses de l’OFAC sur le JCPOA 1. Conflit « deemed export » et loi anti-discrimination 2. Validité de la certification portée à 5 ans 3. Parlement européen pour un embargo envers l’Arabie Saoudite 4. Polémique aux Etats-Unis visà-vis des transactions avec Roscosmos par le biais de l’Observatoire, évolutions, informe régulièrement les sociétés des des réglementations et des implications éventuelles sur leurs opérations. 5. Levée des sanctions envers le Myanmar En bref références des sites consultables, sachant que l’ADIT, BASE LEGALE La conjoncture internationale impose parfois que soient prises des mesures de: Sanctions ou restrictions sur les transactions (envers des individus ou des sociétés ne respectant pas leurs obligations de conformité) ; ou Embargo partiel (sur certains produits, plus particulièrement les armes et les équipements militaires, ou vers certaines zones d’un pays) ou embargo total (toute activité commerciale avec un pays, toute importation de bien originaire de ce pays, toute exportation de biens contrôlés vers ce pays), à l'encontre d'États ne respectant pas leurs obligations internationales. 5. Debré-Schmidt rénové 6. L’OFAC submergé par les demandes de licences 7. La justice allemande intervient dans le contrôle des exportations Agenda EMBARGOS SUR LES ARMES Parmi les embargos, ceux sur les armes peuvent être décidés par le Conseil de Sécurité de l'ONU, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) l'Union Européenne agissant dans le cadre des dispositions relatives à la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC), ou enfin certains États à titre purement national. 2 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Ces embargos concernent certaines ou toutes les technologies, même non listés dans l'Annexe I du catégories Règlement Européen, dès lors que : équipement d'armes, militaire, munitions ainsi et que tout autre l'équipement paramilitaire et la fourniture d'assistance technique et que l'État Membre dont dépend l'exportateur associée. l’a informé de cette destination ; En ce qui concerne les embargos et autres restrictions sur l’importation et l’exportation de l'exportateur l’a informé d’une utilisation finale chapitre suivant) au regard de la réglementation militaire ; française, il faut voir le site de la douane (la liste est à jour en date du 10 juin) : sans autorisation de leur pays d’origine, et que restrictions-commerciales-a-l-encontre-de-certains- l'État Membre dont dépend l'exportateur l’a pays informé de cette utilisation ; En ce qui concerne les embargos sur le matériel militaire américain soumis aux ITAR, il faut voir la le site du ces biens peuvent avoir une utilisation comme composants de produits militaires exportés http://www.douane.gouv.fr/articles/a10914- sur la destination est soumise à un embargo sur les armes et que l'État Membre dont dépend matériel militaire et de biens à double usage (voir le liste ces biens ont une destination « proliférante », Département d’Etat l’exportateur a connaissance de l’une de ces finalités. (http//www.pmdtc.state.gov) à la rubrique « Country Policies and Embargos » (liste ne prenant pas En ce qui concerne les embargos européens, il faut encore en compte, à ce jour, les modifications des voir le site de la douane et le site européen (il est à embargos décidés par l’ONU). jour) sur la Politique Etrangère et de Sécurité Commune RESTRICTIONS ET EMBARGOS SUR LES EXPORTATIONS DE BIENS A DOUBLE USAGE Europe Les restrictions et embargos sur les exportations de biens à double usage contrôlés peuvent être décidés par l'Union Européenne, ou certains États à titre purement national. Ces restrictions ou embargos concernent certaines ou toutes les catégories de biens à double usage et peuvent même être étendus à des biens qui ne sont pas identifiés dans les listes de biens à double usage. L’Union Européenne, par exemple, a étendu le contrôle des exportations hors de la Communauté, pour des motifs de non-prolifération, de produits ou Juin / juillet 2016 (PESC) (http://eeas.europa.eu/cfsp/sanctions/index_en.htm) à la rubrique « sanctions ». En plus des dispositions européennes communes, l’Allemagne et le Royaume Uni ont étendu les contrôles renforcés à une « liste positive » de pays lorsque les articles concernés par l’exportation sont ou peuvent être destinés, entièrement ou en partie, à un usage final militaire conventionnel ou à un usage nucléaire. Pour les embargos britanniques (matériel militaire et biens à double usage), voir le site du UK BIS https://www.gov.uk/government/organisations/expor t-control-organisation licensing guidance » allemands, voir à et le la rubrique pour site (http://www.ausfuhrkontrolle.info) « Embargo ». les à « Export embargos du BAFA la rubrique 3 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Etats-Unis américains, ces programmes mettent en place des En ce qui concerne les embargos sur les biens américains soumis aux EAR, il faut voir « Part 742 » et « Part 746 » sur le site du Département du Commerce (http// www.bis.doc.gov) à la rubrique « Regulations ». Il faut noter aussi que les Etats-Unis ont mis en place des « listes positives » (voir « Supplement N°1 to Part 740 ») de pays soumis à restrictions à l’exportation (équivalent à un embargo car les demandes de licence ont toutes chances d’être refusées), lorsque les articles en question sont contrôlés pour des raisons de : sécurité nationale (National Security reason – NS) car considérés comme pouvant apporter une contribution significative au potentiel militaire d’un pays ciblé ; non-prolifération atomique (Nuclear concernant certaines ou toutes les catégories de biens à double précédent), usage mais (voir surtout le paragraphe interdisent toute transaction commerciale ou financière par ou avec des sociétés ou des individus qui sont identifiés comme « prohibés » (voir le paragraphe suivant). En ce qui concerne les programmes de sanctions européens, il faut voir le site (il est à jour) sur Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC) (http://eeas.europa.eu/cfsp/sanctions/index_en.htm) à la rubrique « sanctions ». Il faut aussi voir le site (il est à jour) de la Direction Générale du Trésor (http://www.tresor.economie.gouv.fr/sanctionsfinancieres-internationales). Etats-Unis Nonproliferation reason – NP) car considérés Les Etats-Unis maintiennent des programmes de comme pouvant avoir une contribution directe sanctions, envers des parties identifiées du fait de au leur implication dans des activités terroristes, de potentiel de développement d'armes nucléaires ; restrictions ou embargos envers des pays ciblés et non-prolifération chimique et bactériologique (Chemical & Biological reason – CB) car considérés comme pouvant apporter une contribution matérielle à la conception, au développement, à la production, au stockage ou à l’utilisation des armes chimiques et narco-trafic, de prolifération d’armes de destruction massive et d’autres préoccupations liées à la sécurité nationale. Ils sont gérés par l’OFAC (cf. Observatoire # 20). informations, Pour il de plus faut amples voir https://www.treasury.gov/resourcecenter/sanctions/Programs. biologiques ; non-prolifération de la technologie sensible SOCIETES pour missile (Missile Technology reason – COMME « PROHIBES » MT), et qu’ils sont destinés à un projet de missile de la classe MTCR. OU INDIVIDUS IDENTIFIES Europe L’Union Européenne a, pour chaque programme de PROGRAMMES DE SANCTIONS Europe L’Union Européenne a développé ses propres programmes de sanctions, en application des résolutions de l’ONU. Comme les programmes Juin / juillet 2016 sanction, ses propres listes de personnes (sociétés ou individus) prohibées qui sont souvent un peu différentes des listes américaines. Sur ce sujet, il faut voir le site (il est à jour) sur la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC) 4 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL (http://eeas.europa.eu/cfsp/sanctions/index_en.htm) à des activités de prolifération avec les entités à la rubrique «Consolidated list of persons, groups citées. En général, il y a présomption de refus and entities subject to EU financial sanctions ». Il de licence. n’y a pas, à notre connaissance, de possibilité offerte par les agences européennes, de faire un (Unverified pour lesquelles le En conséquence, auxquelles participent les ces personnes sont présumées suspectes et Les autorités américaines ont édité des listes de l’exportateur a le devoir de vérifier plus parties avec lesquelles le commerce est interdit ou sérieusement l'utilisateur, l'usage final ou le limité : pays final de destination. Liste des sociétés ou individus identifiés par l’OFAC (Specially Designated National and Persons volontairement sanctions List) violé sous un comme ayant programme autorité de de participation à des activités Ces 3 dernières listes sont consultables sur le site du BIS : www.bis.doc.gov/ComplianceAndEnforcement/Listst oCheck.htm l’OFAC (prolifération d’armes de destruction massive, terroristes, sanctions contre le Myanmar, l’Iran,…). Cette liste est consultable à l’adresse suivante : https://sdnsearch.ofac.treas.gov/ . Japon Quand une société intègre dans ses équipements des composants d’origine japonaise, elle doit aussi prendre garde au fait que des entités ont été enlevées des listes « noires » européennes ou Liste des individus et des sociétés qui sont américaines alors qu’elles restent sur la interdits d’exportation par les EAR (Denied japonaise (Japan Foreign end-users of concerns). Parties List – DPL). L’interdiction est valable non seulement pour une exportation directe par la personne identifiée dans la liste mais concerne effectuées également par toutes d'autres les personnes qui une personne identifiée, d'un article soumis aux EAR. Liste des entités liées à la prolifération des armes de destruction massive (Entity list). Les entités sur cette liste sont soumises à des conditions plus strictes d'autorisation d'exportation. Dans beaucoup de cas, une licence est exigée pour exporter vers une entité citée, n'importe quel article soumis aux EAR, même des biens de consommation courante (EAR 99). Un tel contrôle s'applique également aux citoyens américains participant Juin / juillet 2016 liste Cette liste est consultable sur le site du METI : http://www.meti.go.jp/policy/anpo/englishpage.html actions faciliteraient l'acquisition ou la possession par list). transactions Etats-Unis personnes détails de certaines transactions spécifiques internet. Blocked des Gouvernement américain n’a pu vérifier les criblage à l’aide d’un « outil » simple accessible par Liste PERSPECTIVES Les risques de travailler avec des pays sous sanctions / embargos sont donc très importants car un non-respect des réglementations, si jamais il venait à être conséquences constaté, très pourrait néfastes pour avoir la des société impliquée, et même, à titre individuel, pour le personnel concerné. Si une société ou un individu impliqué dans une transaction commerciale ou financière, sont identifiés comme « prohibés », il faut analyser les attendus de la décision de mise sous sanctions prise par les autorités concernées afin de 5 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL déterminer les raisons de l’alerte et les conséquences (il y a beaucoup de fausses alertes). Plus spécifiquement, il faut prendre garde au fait que, dans le cas des exportations vers des compagnies aériennes, pour des raisons liées à la mise en œuvre d'embargos nationaux ou internationaux vis-à-vis d'états, les réglementations retiennent le pays dans lequel l'aéronef est immatriculé et la nationalité de la compagnie utilisatrice. Afin de protéger l'entreprise, il est donc nécessaire de connaître l'immatriculation FORUM DES EXPORTATEURS DE BIENS A DOUBLE USAGE de Le 4ème Forum des Exportateurs s’est tenu le 1er juin au ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. Le but de cet article est de replacer dans l'aéronef de dépose des équipements qui sont remis leur pour réparation/entretien. délivrées. Ce n’est pas un compte-rendu du Les actions d’évaluation qui sont menées, doivent contexte certaines informations Forum. être documentées et archivées afin de prouver que la société a fait ses meilleurs efforts pour éviter tout risque de non-conformité et de diversion. SERVICE DES BIENS A DOUBLE USAGE Le SBDU traite environ 4.700 licences par an avec 12 personnes alors que le BIS traite 25.000 licences avec 400 employés. Il y a un taux de refus de 3% alors qu’il n’est que de 1% aux Etats-Unis. Les demandes hors licence sont de 400 en France et de 6.000 aux Etats-Unis. 75 % des demandes sont traitée en moins d’un mois alors que la durée moyenne aux Etats-Unis est passée de 25 jours à 35 jours du fait de la réforme (manque temporaire de personnel et traitement de biens plus sensible). Il faut noter que, contrairement à ce qui a été dit, les pays proches sont plus rapides : la durée de traitement moyenne au Royaume Uni est de 17 jours et de moins de 30 jours en Allemagne, alors que les administrations traitent les demandes relatives à des biens à double usage et à des matériels militaires. Le SBDU traite un peu moins de demandes de licences que la DGA (5300) avec moins de personnel et dans des délais plus courts que ceux de la DGA (45 jours). Seuls 5% des demandes de licence à la DGA passent en CIEEMG mais nous n’avons pas d’information sur le nombre de demandes qui passent en CIBDU. Juin / juillet 2016 6 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Les demandes de licence sont en augmentation rapport à la position des industriels (GIFAS au mais aucune explication n’a été donnée (meilleure niveau français et ASD au niveau Européen). connaissance de la loi par les industriels, plus de contrats à l’exportation, plus de biens soumis à licence, .... ?). En revanche, l’administration souligne que l’augmentation des demandes hors licence est largement explicable par l’augmentation du nombre de programmes de sanctions et aussi de leur complexité. Adaptation au contexte sécuritaire Les autorités françaises, comme l’industrie, sont plutôt défavorables aux propositions d’ « human security » et rappellent que l’objectif premier du règlement est le contrôle de la non-prolifération. Le critère « droits de l’Homme » est déjà pris en En ce qui concerne Egide, il faut noter que les compte par les états au moment de l’analyse des Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume Uni et bien demandes de licence pour les biens contrôlés et d’autres ont mis en place depuis des années la avec la « clause attrape-tout » pour les biens non dématérialisation des demandes de licence et les contrôlés (cf. article 8). Les industriels ajoutent le systèmes sont déjà en version 3 ou 4. fait que les sociétés sont suffisamment matures sur Le SBDU a rappelé que la responsabilité première cette question pour s’autoréguler. du classement était chez le fabricant du matériel et Les autorités sont également réservées vis à vis de donc que toute demande de classement devait faire l’approche qui consiste à inclure une notion de suite à un auto-classement par l’industriel et être biens accompagnée technologies de cyber-surveillance) ne s'adressant d’un argumentaire justifiant le « stratégiques » (par exemple les classement proposé. pas strictement aux biens militaires ou utilisés à des Ces dispositions sont adoptées aujourd’hui par tous fins de prolifération. Comme les industriels, elles les pays proches et le DOC/BIS autorise même les industriels non américains à procéder à un autoclassement (avec les risques associés) et à ne revenir vers eux qu’en cas de doute. REVISION DU REGLEMENT (CE) 428/2009 craignent la mise en place de nouvelles listes de contrôle (avec un problème de cohérence avec la liste de Wassenaar). Les industriels craignent également de nouvelles exigences en matière de compte rendu. Même si la libre circulation des connaissances et la compétitivité de l'innovation ne doivent pas être Le SBDU a présenté les grandes lignes de la entravées, les autorités et les industriels, comme la position des autorités françaises en réponse à la Commission, reconnaissent la nécessité d'une consultation lancée l’an dernier par la Commission stratégie spécifique au contrôle des transferts de Européenne sur la révision de la politique en technologies par des moyens intangibles. Là encore matière de contrôle des exportations. Comme il a les industriels craignent la mise en place de été dit, la France arrive bien 4ème (10 %) pour le nouvelles exigences en matière de compte rendu. Il nombre de contributions à la consultation, mais le faudrait par exemple obtenir, comme aux Etats- Royaume Uni pèse pour 20% et la Belgique pour Unis, que l’envoi, le chargement ou stockage de 17%. technologie ou logiciel non classifié ne soit pas Le rapport de l’étude d’impact devrait être publié en octobre 2016 avec une proposition de nouveau règlement (l’actuel devrait encore vivre 2 ans). Nous avons évalué cette position des autorités par Juin / juillet 2016 considéré comme une exportation dès l’instant où les informations sont cryptées de bout en bout. 7 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Promotion de la convergence (« smart security ») commune de l’Europe aux Régimes Internationaux et un contrôle de l’utilisation finale hors UE, gérés Tout le monde semble d’accord sur l’actualisation annuelle des listes (pour autant qu’il n’y ait pas toujours comme aujourd’hui un problème de par la Commission, peuvent poser problème. Système de contrôle efficace traduction de l’anglais au français et de rectifications Tout le monde souhaite des guidelines indicatives et non justifiées (cf. Observatoire #20)). non prescriptives. Une clarification de certaines En revanche, personne ne semble soutenir l’élaboration de listes européennes autonomes qui feraient doublon avec celles des régimes de contrôle et surtout placeraient les industriels en situation défavorable face aux industriels américains définitions apparaît nécessaire mais il est à regretter que les définitions citées par la Commission ne soient pas celles qui intéresseraient les industriels (par exemple : « spécialement conçu », « domaine public », « exportation », « activités qui ne sont pas qui, du fait des License Exceptions et de la réforme une exportation »,...). du système de contrôle, bénéficient de beaucoup Les industriels sont apparemment d’accord avec la plus d’allégements. Commission sur le fait que les risques et les coûts Les industriels ne sont a priori pas contre une revue de contrôle peuvent être maîtrisés grâce, par des Licences Générales Nationales afin de vérifier qu’elles ne transformées pourraient en pas utilement Licences être Générales Communautaires (EUGEA). Mais les autorités insistent sur l’exigence de maintien des prérogatives exemple, à la mise en place d’exigences standardisées en matière de programme interne de conformité. Pour cela, ils proposent soit une convergence avec le Economique Agréé soit concept d’Opérateur une certification des des Etats Membres. entreprises comme celle dans le cadre de la TIC. Tout le monde apparaît favorable à l’introduction de Les nouvelles EUGEAs. Mais il faudrait veiller à définir une liste des pays éligibles à ces licences générales qui ne nuise pas à leur efficacité pour réduire vraiment les contraintes administratives (liste de pays très réduites alors que les exemptions autorités uniformisation semblent des réticentes contrôles à catch-all » « une et préfèrent une mutualisation des informations. Les industriels sont en faveur d’une meilleure communication sur le sujet (biens concernés, alertes -red flags), en concertation avec les américaines sont presque toujours applicables aux autorités nationales de contrôle. pays du Group B). Il faudrait pour beaucoup Les autorités ne sont pas non plus favorables à une également cesser de produire des EUGEAS qui ne suppression servent guère. Il est plus simple par exemple de cohérence maintenir un matériel américain bénéficiant de la comme les industriels une réévaluation associée à License Exception RPL que le même matériel l’introduction des nouvelles licences générales pour européen bénéficiant de l’EU003. les Tout le monde semble d’accord sur l’idée que la sensibles. coopération avec les partenaires extérieurs à Tout le monde est en revanche d’accord sur une l’Europe biens meilleure utilisation des ressources et une gestion stratégiques grâce notamment, au contrôle de leur des coûts administratifs optimisée (partage des utilisation finale. Par contre, les autorités françaises informations et les industriels pensent qu’une représentation renforcement de la coopération stratégique et Juin / juillet 2016 sécuriserait le marché des de avec transferts l’Annexe IV Wassenaar) intra-européens entre les (problème et de préféreraient de différents biens très acteurs, 8 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL opérationnelle, meilleure cohérence entre les différentes institutions européennes et les états membres, dispositifs communs de formation…), mais sans mise en commun des moyens nationaux. sanctions (« snap-back ») si Téhéran ne respecte pas ses obligations sur le nucléaire. Si la situation en France semble assez figée, les choses commencent à bouger à l’étranger par exemple en Italie mais aussi en Belgique ou en Allemagne. Les banques indiennes, chinoises ou EXPORTATIONS VERS L’IRAN turques ouvrent également des lignes de crédit. Le Forum a abordé le problème des mesures Certaines restrictives à l’encontre de l’Iran en matière d’ailleurs financière, et donc sa conséquence directe qui est l’étranger. entreprises à rechercher françaises des commencent financements à la frilosité des banques. En effet, les cas de refus de la part de banques de traiter des transactions tout à fait autorisées avec de tels pays se multiplient. PERSPECTIVES Le problème des transactions avec l’Iran ou la Les exposés étaient très clairs et ont bénéficié du Russie était support de représentants du MAEDI et DG Trésor américaines déjà bien connu. constatent aussi la Les autorités frilosité des banques envers le Myanmar ce qui a conduit l’OFAC à annuler presque toutes les sanctions envers des banques birmanes. On peut citer aussi les difficultés des associations humanitaires pour transférer des fonds en Syrie de façon à nourrir les réfugiés. La DG Trésor a confirmé que les banques prennent une décision rationnelle de façon à éviter les pénalités particulièrement lorsque les profits à tirer d’une transaction sont très faibles. Il apparaît que le problème pour les banques est aussi de pouvoir vérifier l’identité du destinataire final de la transaction. Le souci est par exemple qu’il n’y a pas encore de sociétés d’intelligence économique en Iran pour faire ce travail délicat. Seules trois petites banques parisiennes (Wormser, Delubac et une troisième dont le nom n’a pas filtré) assureraient des flux financiers entre la France et l’Iran. Comme rappelé durant le Forum, il y a un dialogue avec le Trésor américain et l’OFAC pour les amener à préciser leur régime de sanctions, à le rendre plus lisible et donc plus rassurant pour le secteur bancaire. A ces incertitudes s’ajoute aussi le risque de rétablissement automatique des Juin / juillet 2016 sur le sujet des exportations vers l’Iran. Il est à regretter cependant que ce Forum ait attiré trois fois moins d’industriels que le séminaire organisé par la DGA alors que, si l’on se base sur le nombre de licences délivrées, le nombre de personnes concernées semble assez proche. 9 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Département du Commerce américain confirmant qu’ils ont mis en place les mesures répondant aux exigences européennes sur la protection des ACCORD EUROPE / ETATS-UNIS SUR LA SECURISATION DES DONNEES informations personnelles. Ce processus couvre les sociétés sous contrôle de l’US Federal Trade Commission (FTC) et Department du of Transportation. D’autres secteurs pourront être Les Etats-Unis et l’Europe ont trouvé un accord sur la protection des informations personnelles échangées (« Privacy Shield agreement»). Il ne pourra être validé par la Commission Européenne qu’après la mise en place du nouveau règlement européen sur la protection des informations (General Data Protection Regulation (GDPR)). couverts ultérieurement contrôlés par l’US (services Securities financiers and Exchange Commission et télécommunications contrôlées par l’US Federal Communications Commission). Les domaines de conformité sont les mêmes que pour l’accord dit « Safe Harbor » : information des intéressés et obtention de leur consentement. responsabilité de la société sur le contrôle du re-transfert des informations. sécurité, intégrité des informations et limitation de leur usage. RAPPEL L’accord entre les Etats-Unis et l’Europe sur la protection des informations personnelles échangées (« Safe Harbor ») a été invalidé par la Cour Européenne de Justice en octobre 2015. Les implications sont importantes pour les sociétés contrôle des accès. possibilité de recours pour les intéressés et contrôle du respect de l’accord. Les différences concernent : une information plus détaillée des intéressés transnationales, y compris dans le domaine du contrôle des exportations (voir l’Observatoire #18). dans les « privacy policies » des sociétés. un mécanisme juridique pour garantir le Faute d’un accord, les autorités allemandes ont contrôle même récemment condamné Unilever (€ 11 000), personnelles Adobe Systems Inc. (€ 8 000), et Punica, une filiale spécifiques dans un contrat). de PepsiCo Inc. (€ 9 000), pour avoir transféré sans une du re-transfert (par amélioration autorisation des informations personnelles aux Questions Etats-Unis. Harbor ». des exemple des annexées à informations des clauses Frequently Asked l’accord « Safe Autant dire que le projet d’accord dit « EU / U.S. Mais surtout le nouvel accord est beaucoup plus Privacy Shield agreement») était très attendu. strict sur les contrôles et sur la résolution des conflits. Un PROJET D’ACCORD La bonne nouvelle est qu’il est structurellement identique à celui qui était en vigueur sous le nom « Safe Harbor ». Les sociétés américaines devront toujours Juin / juillet 2016 faire une « certification » auprès du mécanisme de contrôle par la société américaine elle-même qui précise comment elle doit régler les conflits et coopérer avec les autorités de contrôle européennes. Le Department of Commerce va demander aux sociétés « certifiées » une 10 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL cotisation permettant de financer un fond pour payer Reste à savoir si la Commission européenne va les arbitrages. suivre l'avis des CNILs. Si ce n'est pas le cas, Le DOC et le FTC se sont engagés à vérifier la conformité des sociétés américaines avec leur engagement et à sanctionner les non-conformités aux principes définis. L’accord borde aussi le mécanisme de recours pour l’usage des informations par les autorités américaines pour des raisons de sécurité nationale (ce qui avait provoqué l’invalidation de l’accord « Safe Harbor »). Il va, en particulier, y avoir un responsable indépendant pour vérifier la validité de cet usage (position tenue initialement par l’Undersecretary of State). PERSPECTIVES La Commission Européenne a donc rapidement renégocié l’accord « Safe Harbor ». Elle a imposé un meilleur contrôle de la fourniture des données aux autorités américaines au titre Foreign Intelligence Service Act, ainsi que des informations démontrant la nécessité et la pertinence de chaque demande. L’accord est entreprises soutenu américaines par et de nombreuses européennes qui réclament un environnement judiciaire stable pour mener leurs activités. Mais le G29, le groupe des autorités européennes de protection de données (sous la présidence française), n'a pas approuvé le Privacy Shield. D'après les CNILs européennes, le nouvel accord n'encadre pas suffisamment la collecte généralisée de données. L'autre reproche porte sur la création future d'un poste de médiateur aux États-Unis chargé de recueillir les plaintes des citoyens européens. Une idée saluée par les CNILs, mais qui pointent le manque de précisions entourant ce nouveau rôle. Juin / juillet 2016 l'accord pourrait être amené devant la Cour européenne de justice, avec le risque d'être invalidé comme le Safe Harbor. 11 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL commune à différents produits (cf. définition de l’Arrangement de Wassenaar). « ITEMS SUBJECT TO EAR » NOUVELLES DEFINITIONS Les EAR ne contrôlent pas l'information et le logiciel qui : Dans le cadre de la réforme du système de contrôle américain, le BIS a mis en place une relèvent du domaine public (c.-à-d., accessible gratuitement par tout individu) ; révision de certaines définitions (‘access information’, ‘technology’, ‘required’, ‘foreign dérivent de la recherche fondamentale ; person’, sont fournis dans des sessions de formation ‘proscribed person’, ‘published’, ‘fundamental research’, ‘export’, ‘reexport’, ou des enseignements ; ‘release’, ‘transfer’, et ‘transfer (incountry)’) et a apporté des précisions intéressantes sur le apparaissent dans des brevets hormis si elles sont couvertes par un invention secrecy order contrôle d’informations techniques et de ou que les informations nécessaires au dépôt logiciel transmis par voie électronique. Cette de brevet à l’étranger sont envoyées plus de 6 révision prend effet le 1er septembre 2016. mois après le dépôt de brevet aux Etats-Unis ; En parallèle le DDTC a adopté les mêmes définitions pour ‘export’, ‘reexport’, ‘release’ et sont des descriptions au niveau système qui ne sont pas couvertes par la propriété ‘retransfer’, et a introduit de nouveaux intellectuelle (c’est à l’industriel de justifier que paragraphes des ITAR qui traitent du contrôle des informations sont non contrôlées car non des informations. Ce projet de révision couvertes par la propriété intellectuelle) ; prendra effet le 1er septembre et des commentaires sont acceptés jusqu’au 5 juillet. sont des données de télémétrie tel que décrit dans la Note 2 de la Category 9, Product Group E (voir Supplement No. 1 to part 774 des EAR). « TECHNICAL DATA » / « TECHNOLOGY » « Technology » serait, selon la nouvelle définition des EAR : n'importe quelle information nécessaire Les ITAR restent inchangés pour l’instant, sur ce sujet. pour la conception, le développement, la production, la fabrication, l'assemblage, l'utilisation, la réparation, l'essai, l'entretien ou la modification des articles de défense. Cette information peut être sous « FOREIGN PERSON » / « PROSCRIBED PERSON » Les EAR adoptent la définition des ITAR pour forme tangible ou intangible. Le terme « nécessaire » désigne uniquement la portion particulière de « technical data » qui permet « foreign person » ou « foreign national » (personne qui n’est pas une « U.S. person »). de Une « proscribed person » est toute personne qui performance, caractéristiques ou fonctions visés. ne peut recevoir un bien ou participer à une Cette « technologie nécessaire » peut transaction sans autorisation au titre des EAR (par d’atteindre Juin / juillet 2016 ou de dépasser les niveaux être 12 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL exemple : personne sur entity list ou denied party list) envoyer, un article contrôlé hors des EtatsUnis par tout moyen (le pays de transit doit aussi être approuvé) ; « PUBLIC DOMAIN » / « PUBLISHED » transférer des données techniques contrôlés à une personne non américaine aux États-Unis Une information (ceci couvre des formes diverses comme : formules, algorithmes, images,..) fournir un code source (pas de code objet) ou (« deemed export ») ; ou logiciel non classifié est dans le « Public Domain » transférer à une personne étrangère depuis le sol américain, la propriété d’un aéronef, d’un (et donc non soumis aux EAR) si mis en intégralité à bateau ou d’un satellite contrôlés qui ne la disposition du public sans aucune restriction (c.- bénéficie pas d’une exemption de licence. à-d. accessible gratuitement) par des publications, conférences « ouvertes », expositions, librairies, ou toute autre moyen de dissémination (y compris sur internet). Les ITAR ajoutent, en plus, dans la définition de « export » : Les EAR fournissent pour « published » la même définition que celle proposée par les ITAR pour « ou mission diplomatique étrangère sur le sol public domain ». Le seul ajout est le fait qu’un logiciel classé sous ECCN 5D002 reste soumis aux EAR, sauf si c’est un code objet mis dans le américain ; non américaine aux États-Unis ou à l'étranger. répond aux critères spécifiés en § 740.13(e). « Reexport » serait, selon la nouvelle définition : « FONDAMENTAL RESEARCH » La recherche fondamentale est définie dans les EAR comme toute recherche dans des domaines variés (sciences, ingénierie, ou mathématiques) restrictions soit au titre de la propriété intellectuelle soit de la sécurité nationale. « REEXPORT » fournir, par tous les moyens possibles, ou transférer des données techniques à une personne originaire d’un pays tiers (« deemed partagés avec la communauté scientifique et pour lesquels les chercheurs n’ont pas accepté de envoyer, un article contrôlé d’un pays à un autre par tout moyen ; dont les résultats sont en général publiés et / fournir un service de défense – « defence service » au nom ou au profit d'une personne domaine public et si le code source correspondant « EXPORT » fournir un article de défense à une ambassade reexport ») ; transférer à une personne étrangère depuis un pays non américain la propriété d’un aéronef, d’un bateau ou d’un satellite contrôlé. / « In Country Transfert » selon les ITAR et les EAR, « RETRANSFER » / « TRANSFERT » est le fait d’effectuer un changement d’utilisation « Export » serait, selon la nouvelle définition des finale ou d’utilisateur final dans le même pays EAR ou ITAR : Juin / juillet 2016 étranger. 13 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL ACTIVITES QUI « EXPORT » NE / SONT PAS UN « REEXPORT » / « RETRANSFER » / « TRANSFERT » / « RELEASE » au même type d’autorisation que les informations non cryptées. Les ITAR devraient se prononcer prochainement sur le cloud computing. A ce jour, un transfert Les EAR définissent les activités qui ne sont pas considérées comme une exportation : d’informations techniques même cryptées, reste une exportation si les données sont hébergées sur un serveur à l’étranger ou si un administrateur système lancement d’une fusée ou un véhicule spatial ; fourniture sur le sol américain de technologie étranger peut y accéder. et logiciel à des résidents permanents (carte verte) ou des individus protégés par l’Immigration and Naturalization Act ; « DEEMED EXPORT » Les ITAR et les EAR adoptent une nouvelle les mouvements entre les Etats-Unis et les définition du « deemed export » qui confirme que la pays sous contrôle américain (Commonwealth fourniture of Puerto Rico par exemple) ; d’informations techniques ou de logiciel, à une l’envoi, chargement ou stockage de technologie ou logiciel non classifiés (dans le cadre du cloud computing, par exemple) pour autant qu’il : soit crypté de bout en bout, et que le cryptage Information réponde Federal aux Processing ne soit pas stocké dans un pays du Country Group D:5 ou en Russie. est (EAR) ou chaque pays dont cette personne a la nationalité (ITAR). recryptage DE LOGICIEL POUR Une « exportation de code source et code objet pour cryptage » selon les EAR, c’est : une fourniture ou transfert ou transmission hors Etats-Unis ; Le principe de cryptage de bout en bout autorise des informations pour raisons techniques (par exemple : un transfert à une ambassade étrangère ; la capacité donnée à une personne de charger ce code depuis un pays étranger pour autant établissement d’une liaison VPN) pour autant que que des précautions aient été prises pour cette opération soit effectuée sur le sol du pays de éviter tout accès non autorisé (informations l’émetteur ou celui du destinataire et que les cryptées, réseau sécurisé de type VPN par informations non cryptées ne puissent pas être exemple, firewall…). obtenues par une tierce partie. Naturellement l’« access information » qui est une information permettant d’avoir accès en clair à une information technique ou logiciel contrôlé (clefs de cryptage, code d’accès à un réseau,…) est soumise Juin / juillet 2016 non-américaine dernière nationalité ou de résidence permanente CRYPTAGE / possibles transfert se produit aux Etats-Unis) vers le pays de EXPORTATION décryptage moyens considérée comme une exportation (même si le Publication 140–2 (FIPS 140–2) ou leurs un les nationalité successeurs et à toute recommandation and Technology publications ; cependant de tous Standards de l’U.S. National Institute for Standards personne par Ces précautions incluent aussi : contrôle d’accès automatique ou manuel avec vérification que le domaine n’est pas celui d’un 14 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL utilisateur gouvernemental (exemple « .gov», EXPORTATION « .gouv », « .mil »…) ; D’INFORMATIONS avertissement sur le fait que le logiciel est DES EMPLOYES A L’ETRANGER soumis aux EAR et ne peut être réexporté sans autorisation ; / REEXPORTATION CONTROLEES VERS Selon les ITAR, l’exportation d’une information technique (même classifiée pour autant que les certification de la part de l’utilisateur que le dispositions du DOD National Industrial Security logiciel Program Operating ne sera gouvernement et pas qu’il utilisé est par un informé des Manual – NISPOM sont respectées), par tout moyen et sur tout format, depuis ou vers un citoyen américain ou un employé restrictions. étranger d’une société américaine, en voyage ou en expatriation temporaire ne nécessite pas de licence « RELEASE » si : Ce terme spécifique aux EAR, est maintenant défini le citoyen américain est employé par le comme un accès accordé à de la technologie ou du Gouvernement ou une société américaine (pas logiciel par l’intermédiaire : une filiale étrangère) ; d’un accès visuel ou d’une inspection qui renseignent une personne étrangère sur de la technologie ou du code source contrôlés ; la personne étrangère est approuvée par une autre licence ou un agrément (TAA) ; les informations techniques sont pour l’usage d’échanges oraux ou écrits, dans tout pays, unique du citoyen américain ou de la personne avec un citoyen étranger relatifs à de la étrangère autorisée (pas d’utilisation sans technologie contrôlée ; autorisation sur un programme étranger) et des précautions ont été prises pour éviter tout tout acte qui permettrait à une personne d’accéder à des informations sur accès non autorisé (informations cryptées, la réseau sécurisé de type VPN par exemple, technologie ou le logiciel de la même façon firewall…). que si c’était une exportation directe. Les ITAR adoptent une définition similaire mais limitée à l’accès visuel et aux échanges oraux ou Des définitions et dispositions très voisines sont proposées pour les EAR. écrits. C’est un changement complet par rapport à la position précédente du DDTC qui était beaucoup TRANSFERTS plus restrictive et considérait par exemple, qu’un NATIONAL » accès hypothétique ou potentiel à des informations techniques était une exportation. Dans les attendus de la position du DDTC, il est aussi indiqué que les attributs d’une pièce contrôlée (par exemple ses VERS DES « FOREIGN Les EAR définissent les activités qui ne sont pas considérées comme un deemed reexport : Toute fourniture de technologie ou code dimensions ou son poids) ne sont pas des source qui est autorisée par une licence ou informations contrôlées. une License Exception ou NLR pour autant que l’entité a connaissance du fait que les personnes étrangères auraient pu être autorisées par une licence ou une License Juin / juillet 2016 15 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Exception ou NLR pour une exportation Donc, les exemptions au titre des ITAR comme des directement depuis les Etats-Unis. EAR, ne font toujours pas référence à l’accord La fourniture à des citoyens d’un pays du Country Group A:5 pour autant que l’entité soit autorisée par une licence ou une License franco-américain sur la Security Clearance alors que cet accord date d’il y a tout juste 2 ans (voir Observatoire #10). Exception ou NLR, la personne étrangère soit Toujours sur ce sujet des transferts vers des un employé régulier et permanent de l’entité, employés étrangers, Les ITAR définissent (voir § ne soit pas une personne proscrite, n’ait que la 126.18) les activités qui ne sont pas considérées nationalité du pays du Country Group A:5, et comme un reexport dans les relations intra- que le transfert ait lieu dans un pays autorisé. compagnies, La fourniture à des citoyens d’un pays autre que ceux du Country Group A:5 pour autant que l’entité réponde aux mêmes exigences générales que pour la fourniture à des citoyens d’un pays du Country Group A:5 mais surtout que l’entité ait des procédures pour éviter toute diversion, ait fait un criblage de l’employé et puisse fournir les éléments relatifs à la façon organisations ou gouvernements. C’est la fourniture d’articles de défense non classifiés ou de defense service vers des employés dual nationals ou third country nationals, d’une filiale étrangère, d’une organisation ou gouvernement qui sont des destinataires approuvés ou des parties ou sublicencees dans un agreement, pour autant que : dont le criblage a été fait. la personne étrangère soit un employé régulier et permanent de l’entité ; Sur ce sujet du traitement des employés étrangers n’ait que la nationalité d’un pays proche (OTAN, selon les EAR (voir aussi l’Observatoire #6), il faut EU, Australie, Japon, Nouvelle Zélande et Suisse) ; remarquer que les EAR ont pris, depuis fin 2013, des dispositions consistantes avec ITAR 22 CFR le transfert ait lieu dans un pays autorisé ; l’employé §126.18 et en particulier qu’une licence n’est pas nécessaire s’il s’agit d’un employé d’une société enregistrée : en Grande Bretagne qui met en œuvre les dispositions prévues dans l’accord US-UK sur les ITAR section 126.18 ; ou d’un au Canada qui met en œuvre les dispositions ait signé un NDA hormis si l’employeur est une partie ou un sublicensee dans un agreement. Du fait de ces nouvelles dispositions, le paragraphe 124.16 des ITAR est supprimé et les références dans les TAA/MLA aux §124.16 et 126.18 sont remplacées par la référence unique au § 126.18. prévues dans l’accord US-CND sur les ITAR section 126.18; ou PERSPECTIVES en Australie qui met en œuvre les exemptions On voit que l’harmonisation a ses limites du fait que prévues les ITAR sont spécifiquement américains alors que au paragraphe 3.7b des ITAR Agreements Guidelines; ou aux Pays-Bas qui met les EAR dérivent de l’Arrangement de Wassenaar en œuvre les exemptions prévues au paragraphe 3.7c des ITAR Agreements Guidelines. Juin / juillet 2016 (cf. l’utilisation du mot « technology » dans les EAR à la place de « technical data » ou la prise en compte, pour faire le criblage des employés, de la dernière nationalité dans les EAR alors que les 16 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL ITAR prennent toujours en compte les autres nationalités et le pays de naissance). On attend toujours que le DDTC officialise les définitions de « technical data » et « defense service », mais il devrait le faire prochainement. Les clarifications les plus intéressantes sont les suivantes : SANCTIONS AMERICAINES Prolongation de sanctions Selon les EAR, l’envoi, le chargement ou stockage de technologie ou logiciel non classifiés n’est pas considéré comme une exportation dès l’instant où les informations sont cryptées de bout en bout. NOUVELLES SANCTIONS AMERICAINES ET EUROPEENNES Du fait de la situation actuelle, qui constitue un risque majeur pour la sécurité nationale et la politique étrangère, les Etats-Unis considèrent qu’il n’est pas possible de lever les mesures restrictives envers : Les EAR comme les ITAR, adoptent une définition similaire relative à l’accès visuel et Emergency prolongée jusqu’au 12 mai 2017) ; aux échanges oraux ou écrits et surtout un accès hypothétique ou potentiel à des le Yémen (National Emergency prolongée jusqu’au 16 mai 2017) ; informations techniques qui ne sont pas une exportation. la République de Centre Afrique (National l’Iraq (National Emergency prolongée jusqu’au 22 mai 2017) ; la Corée du Nord (National Emergency prolongée jusqu’au 26 juin 2017) ; les Balkans (National Emergency prolongée jusqu’au 26 juin 2017). Modification des ITAR §126.1 Les autorités américaines ont décidé de lever l’embargo sur les armes envers le Sri Lanka, la Côte d’Ivoire (décision ONU) et le Liberia (décision ONU). Les demandes de licences seront revues au cas par cas. L’embargo sur les armes vis-à-vis du Vietnam est également levé depuis le 23 mai 2016. Mais il est à craindre pour les autorités vietnamiennes qui souhaitent développer leur propre industrie de l’armement que les Etats-Unis n’accordent des licences que pour des équipements complets et non pour des transferts de technologie (cf. les problèmes de l’Arabie Saoudite qui veut aussi développer sa propre compétence grâce à du know how étranger). Juin / juillet 2016 17 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Sanctions envers le Burundi l'encontre de la République populaire démocratique Les autorités américaines (OFAC) ont décidé de mettre sous sanctions deux membres de Corée. du Ces mesures comprennent notamment des critères gouvernement actuel et un membre de l’opposition supplémentaires pour l'inscription sur la liste des qui sont considérés comme responsables de la personnes et des entités faisant l'objet d'un gel des recrudescence des violences. Les avoirs de ces avoirs, d'interdictions sectorielles concernant l'achat personnes sont bloqués et toute transaction avec d'or, de minerais de titane, de minerais de vanadium elles est interdite. et de minéraux de terres rares, de houille, de fer et de minerai de fer de Corée du Nord, d'une Modification de l’entity list et de l’unverified list interdiction de vente et de fourniture de carburant Les autorités américaines (BIS) ont décidé d’ajouter d’aviation, d'interdictions concernant les relations de 28 sociétés à l’Entity List. Ces sociétés sont correspondant bancaire et la participation à des domiciliées en Afghanistan (1), Autriche (1), Chine coentreprises avec des banques et des entités (2), Hong Kong (6), Iran (4), Israël (8), Panama (1), ayant des liens avec la Corée du Nord. Taiwan (4), et Emirats Arabes Unis (4). D'autres interdictions concernent le transfert et Dans le même temps, 3 entités en Finlande, l'achat d'articles susceptibles de contribuer au Pakistan (Rayan Air Pvt Ltd.), et Turquie sont développement des capacités opérationnelles des enlevées de la liste. forces armées de Corée du Nord ou dont 36 entités (1 en Finlande, 25 à Hong Kong, 1 en Inde, 1 en Lituanie, 1 à Singapour, 1 en Suisse et 6 aux Emirats Arabes Unis) sont ajoutées à l’Unverified List. l'exportation pourrait renforcer ou accroître les capacités opérationnelles des forces armées d'un autre État membre de l'ONU, en dehors de la Corée du Nord. Ces biens et technologies sont listés dans les annexes I (Cf. biens à double usage du règlement (CE) no 428/2009), I bis (autres articles, SANCTIONS EUROPENNES Sanctions européennes envers la Corée du Nord Le règlement d’exécution (UE) 2016/659 de la Commission, du 27 avril 2016, modifie le règlement matériels, équipements, biens et technologies qui sont susceptibles de contribuer aux programmes nord-coréens en rapport avec les armes nucléaires, les autres armes de destruction massive ou les missiles balistiques) et I ter (certains composants essentiels pour le secteur des missiles balistiques). (CE) 327/2007 concernant des mesures restrictives Comme les Etats-Unis, les pays de l’Union à l'encontre de la Corée du Nord. Européenne ont aussi la possibilité d’inspecter les L'annexe V du règlement est modifiée afin d'ajouter une entité à la liste des personnes, entités et organismes auxquels doit s'appliquer le gel des fonds et des ressources économiques, et de radier une entité de cette liste. cargaisons des avions ou bateaux utilisés pour des transactions depuis ou vers la Corée du Nord ou contrôlés par la Corée du Nord et de saisir ceux qui sont concernés. S’ils sont soupçonnés de participer à des violations des résolutions des Nations Unies, il est interdit : Par ailleurs, le règlement (UE) 2016/682 du Conseil du 29 avril 2016 modifie le règlement (CE) n° 329/2007, concernant des mesures restrictives à Juin / juillet 2016 d'accorder l'accès par des navires aux ports situés sur le territoire de l'Union ; 18 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL à tout aéronef de décoller du territoire de concernant des mesures restrictives en réponse à l'Union, d'y atterrir ou de le survoler. l'annexion illégale de la Crimée et de Sébastopol. La décision (PESC) 2016/785 du Conseil du 19 mai 2016 a ensuite modifié la décision 2013/183/PESC en ajoutant dix-huit personnes et une entité (Forces Ces mesures sont prolongées jusqu’au 23 juin 2017 (pour plus d’information sur ces sanctions voir l’Observatoire #13). balistiques stratégiques) à la liste des personnes physiques et morales, entités ou organismes faisant l'objet de mesures restrictives qui figure à l'annexe II de la décision 2013/183/PESC. Il y a aujourd’hui 66 personnes et 42 sociétés sous sanctions. Sanctions européennes envers le Libéria La décision d’exécution (PESC) 2016/994 du Conseil du 20 juin 2016, abroge la décision 2008/109/PESC restrictives Sanctions européennes envers la Libye concernant instituées à des l'encontre mesures du Liberia (embargo sur les armes). La décision d’exécution (PESC) 2016/694 du Conseil du 4 mai 2016, met en œuvre la décision (PESC) 2015/1333 concernant des mesures restrictives en raison de la situation en Libye. Un navire est ajouté à la liste des navires faisant l'objet de mesures restrictives qui figure à l'annexe V de la décision (PESC) 2015/1333 et les mentions NOUVELLES PENALITES EMISES PAR LES AUTORITES AMERICAINES concernant 3 personnes qui figurent à l'annexe I Les autorités américaines ne baissent pas la sont modifiées. La décision d’exécution (PESC) 2016/816 du conseil du 23 mai 2016, a ensuite retiré la mention garde vis-à-vis du contrôle du respect des sanctions. relative à un navire de la liste des navires faisant Il y a eu ces deux derniers mois, un nombre l'objet de mesures restrictives. important de pénalités envers des sociétés américaines et non américaines. De plus, le montant des pénalités va augmenter car la Sanctions européennes envers la Côte d’Ivoire pénalité de base doit être indexée sur La décision d’exécution (PESC) 2016/917 du l’inflation. Conseil du 9 juin 2016, abroge la décision 2010/656/PESC renouvelant les mesures restrictives instaurées à l'encontre de la Côte d'Ivoire (dont l’embargo sur les armes). AUGMENTATION DES PENALITES AMERICAINES Le Président, dans un décret en date du 2 Sanctions européennes envers la Crimée et Sébastopol novembre 2015, demandait que les administrations publient des directives qui fixent le barème des pénalités civiles sous leur juridiction, en prenant en La décision (PESC) 2016/982 du Conseil du 17 juin compte l’inflation, au plus tard le 1 juillet 2016 et 2016, ensuite le 15 janvier de chaque année. modifie Juin / juillet 2016 la décision 2014/386/PESC 19 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Le DoD a publié un projet de directive en ce sens. Il Airlines Company Limited, Af-Aviation Limited, Andy a été suivi par le DDTC qui fait passer la pénalité de Farmer, John Edward Meadows, et Jeffrey John base de $500 000 à $946 805, $795 445 ou $1 094 James Ashfield) avaient déjà été mises sous « 010 suivant les exigences de l’Arms Export Control temporary denial order » (TDO). Le BIS a étendu ce Act qui sont violées. TDO à MoreJet Ltd., Stefan Piotr Kondak (directeur de moreJet Ltd.), et AC Aviatie UK Limited, puis a enlevé MoreJet Ltd. et Stefan Piotr Kondak un mois PENALITES EMISES PAR LE DOC après. Ceci montre qu’il ne faut jamais se fier à un Une société américaine (Unisol International à screening fait dans le passé car les listes n’arrêtent Miami) a été condamnée à $250 000 de pénalités pas de changer. (dont $100 000 suspendus à la mise en place des Fulfill Your Packages Inc. a accepté de payer une actions correctives). Elle a exporté sans licence des pénalité civile de $250 000 ($60 000 payables sous caméras vers 30 jours et $190 000 suspendus pendant 2 ans à la l’Equateur, le Venezuela et le Mexique. Une autre mise en place des actions correctives). Cette société américaine avait prévenu le directeur société permet à ses clients chinois de se faire général que ces caméras ne pouvaient être domicilier à son adresse aux Etats-Unis pour exportées sans licence et avait fourni toutes les effectuer leurs achats et les expédier en Chine. Un informations nécessaires sur les EAR et sur la façon de ces achats concernait un FLIR classé sous de demander une licence. Pourtant Unisol avait ECCN 6A003.b.4, qui a été intercepté avant son passé outre, en continuant les transactions prévues. départ pour la Chine, sans une autorisation du BIS. Weiss Envirotronics a été condamné à payer une Il est surprenant que le fournisseur du FLIR ne soit thermiques (ECCN 6A003.b.4) pénalité de $575 000 ($175 000 payables en 2 versements et $400 000 suspendus pendant 2 ans à la mise en place des actions correctives) pour pas sanctionné mais il est probable que ce soit lui qui ait dénoncé Fulfill Your Packages Inc., car la raison commerciale de cette société est, en elle- avoir exporté sans autorisation une chambre pour même, un vrai red flag. des tests d’environnement. La société devra aussi Worthington Products Inc. et son président ont été procéder à 2 audits, dont un effectué par une tierce condamnés à payer conjointement une pénalité partie. civile de $250 000 et à assister chaque année et Fokker Service suite à une investigation menée par pendant 4 ans, à une formation sur les EAR. De les autorités américaines avait déjà été condamné par l’OFAC à payer $21 million pour avoir fourni et réparé des pièces pour des compagnies aériennes en Iran, au Soudan et en Birmanie (voir 2009 à 2011, la société a exporté sans autorisation, vers une entité gouvernementale iranienne via les Emirats Arabes Unis, un système de barrière pour les voies navigables, contrôlé sous EAR99. Observatoire #9). Ensuite, la pénalité avait été Le BIS a publié le 28 juin une extension jusqu’au 30 jugée trop faible par rapport à la gravité des août 2016, de la licence générale temporaire qui infractions commises. Aujourd’hui Fokker Service autorise les exportations vers ZTE Corporation et est condamné par le BIS à verser une pénalité civile ZTE Kangxun de biens soumis aux EAR qui ne de $10.5 million pour 253 violations des EAR. nécessitent Dans l’enquête sur la tentative de vente de deux Required ») ou pour lesquels il y a une « Licence Boeing 737, à une compagnie iranienne (Caspian Airlines), plusieurs sociétés et personnes (Ribway Juin / juillet 2016 pas de licence (« No License Exception ». Ceci montre que ZTE coopère avec les autorités américaines dans le cadre des 20 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL investigations en cours. Cela est vu favorablement composants en déclarant de fausses destinations et par les marchés car le cours de l’action a monté. de faux utilisateurs finaux. Les composants étaient ensuite réexportés en Iran au travers d’un transitaire basé aux Emirats Arabes Unis. Depuis sa prison, il PENALITES EMISES PAR LE DOS a même continué à faire des achats en Allemagne Le Directorate of Defense Trade Controls (DDTC) a et au Brésil au profit de son client iranien. condamné Engineering Un américain d’origine syrienne a été condamné à Corporation, à payer une pénalité civile d’un 32 mois de prison pour avoir exporté sans montant de $100 000 pour avoir employé comme autorisation des équipements paramilitaires (lunette chercheur un citoyen chinois, sans avoir auparavant de visée, jumelle de vision nocturne, viseur laser, obtenu une autorisation. Le montant élevé de la gilet pare-balle,..) en Syrie, en transitant par la pénalité s’explique par le fait que le DDTC juge que Turquie. Ces équipements étaient destinés à une la société a mis beaucoup trop de temps (presque 2 faction des opposants au pouvoir actuel, qui est sur ans), entre la découverte de la non-conformité et le la liste des organisations terroristes sous sanctions. la société Microwave dépôt d’une Voluntary Disclosure. Le président de cette société (d’origine chinoise) est impliqué dans une autre affaire (exportation non autorisée d’une antenne militaire vers Singapour). PENALITES EMISES PAR L’OFAC NOUVELLES REPONSES DE L’OFAC AUX QUESTIONS SUR LA MISE EN ŒUVRE DU JCPOA HyperBranch Medical Technology Inc. a accepté de payer une pénalité de $107 691.30 pour avoir violé L’OFAC a remis à hauteur ses réponses aux les Iranian Transactions and Sanctions Regulations. questions (voir « Frequently Asked Questions Cette société a exporté des médicaments vers un Relating to the Lifting of Certain U.S. Sanctions distributeur aux Emirats Arabes Unis alors qu’elle Under the Joint Comprehensive Plan of Action savait qu’ils seraient réexportés en Iran. La pénalité ») afin de mieux traiter le problème des maximum aurait dû être de $1 129 912 mais elle a transactions financières par des banques non été réduite du fait des circonstances atténuantes américaines (plus particulièrement le fait que ces médicaments américaines sous contrôle américain. et celui des sociétés non- auraient pu bénéficier d’une licence si elle avait été demandée). PENALITES EMISES PAR LE DOJ TRANSACTIONS FINANCIERES Les banques non-américaines ne peuvent toujours pas gérer des transactions avec l’Iran, qui transitent La justice américaine a condamné à 3 ans de par le système financier américain ou qui impliquent prison, un citoyen binational iranien / canadien, pour des citoyens américains, hormis si ces transactions avoir exporté sans licence, en Iran, des composants ne sont électroniques sensibles et plus particulièrement des sanctions américains ou sont accéléromètres cryogéniques qui peuvent être l’OFAC. Donc par exemple, si une société française utilisés dans des missiles. Il a utilisé sa société a reçu des versements faits par l’Iran dans le cadre basée au Canada pour acheter aux Etats-Unis ces d’activités Juin / juillet 2016 pas soumises aux programmes de tout à fait autorisées par permises par les 21 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL réglementations américaines et européennes, elle SOCIETES peut utiliser ces versements pour demander à la CONTROLE AMERICAIN banque de payer l’achat en dollars de pièces de rechanges dans un pays tiers, sans que ce soit une violation des sanctions américaines. NON-AMERICAINES SOUS Une licence générale H autorise les sociétés non américaines sous contrôle américain à effectuer toute activité en accord avec le JCPOA (elles ne Les banques américaines peuvent continuer à gérer seraient soumises qu’à leurs règles nationales). Par des non contre il faut que la société soit relativement américaines (et non iraniennes) qui ont des indépendante de la maison mère américaine pour relations ou gèrent des transactions avec des mener la transaction. transactions avec des banques institutions financières iraniennes qui ne sont pas sur SDN List. Donc si une banque fait due diligence pour vérifier que les sanctions « primaires » et « secondaires » ne s’appliquent pas, elle n’est pas exclue du système financier américain. du conseil d’administration autorisée à modifier ses propres procédures internes ou celles de ses filiales de façon à permettre à une filiale étrangère d’établir une présence en Iran, en toute indépendance. Beaucoup de banques non américaines ont des membres Pour ce faire, la société mère américaine est ou du personnel de management qui sont des « U.S. persons » et qui, à ce titre, ne peuvent être impliquées dans toute transaction avec l’Iran, même Une de ces procédures est le reporting opérationnel ou financier entre filiales et maison mère qui peut intégrer des détails sur des transactions autorisées par la licence générale H avec l’Iran. réglementations Il faut cependant que la société non américaine, américaines et européennes. Mais ce n’est pas pour mette en place une « recusal policy » qui exige des autant que la banque non américaine doit s’abstenir employés qui sont « U.S. persons » qu’ils refusent de toute transaction avec des personnes ou entités de participer à titre personnel, à toute opération en Iran qui ne sont pas sur SDN List. Il suffit pour proscrite pas les réglementations américaines. si elle est permise par les cela que la transaction soit autorisée explicitement par l’OFAC ou que les « U.S. persons » soient tenues à l’écart de tout business avec l’Iran. Pour ce faire, il faut mettre en place une « recusal policy » qui exige des « U.S. persons » qu’elles refusent de participer à titre personnel, à toute opération proscrite par les réglementations américaines (ce refus n’est pas considéré comme une faute vis-à-vis du contrat de travail qui les lie à leur employeur). Ceci devrait répondre à beaucoup des préoccupations du personnel américain des banques (compliance officers par exemple) qui refuse les transactions avec l’Iran pour des raisons personnelles que l’on peut comprendre. Juin / juillet 2016 22 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL autorités françaises LEVEE DE CERTAINES SANCTIONS ENVERS LE MYANMAR pour exportation vers le Myanmar. Les licences sont accordées au cas par cas, en prenant en compte des critères comme le fait que les équipements livrés ne puissent être utilisés par le pouvoir en place, afin de violer les Après l’Europe, les Etats-Unis cherchent à droits de l’homme. normaliser leurs relations avec le Myanmar (Birmanie). EXPORTATION La levée des sanctions bancaires décidée en / REEXPORTATION DE mai 2016, devrait faciliter les exportations vers BIENS D’ORIGINE AMERICAINE ce pays. Le Myanmar est sous embargo américain sur le matériel militaire (soumis aux ITAR et aux EAR 600 RAPPEL SUR LES SANCTIONS En ce qui concerne les activités civiles, une licence EUROPEENNES L’Union Européenne a suspendu certaines sanctions dès 2012, puis a suspendu de façon définitive en 2013 (décision 2013/184/PESC) toutes les mesures l'embargo restrictives, à les armes sur l'exception et de sur les équipements susceptibles d'être utilisés à des fins de répression interne. réexportation des biens soumis aux EAR (y compris les biens non américains intégrant un contenu américain supérieur au seuil « de minimis » de 25%). Seule l’exportation ou la réexportation des biens et technologies les moins sensibles (classés EAR99, contrôlés uniquement pour raison d’anti- terrorisme, ou contrôlés pour crime control colonne létal destiné 2), est autorisée sans licence, pour autant qu’il n’y exclusivement à des fins humanitaires ou ait pas d’usage prohibé et/ou de destinataire de protection, ou à des programmes prohibé. au matériel militaire non des Nations unies et de l'UE concernant le renforcement matériel gestion des destiné de crise institutions, aux menées ou de opérations de par l'UE et les Nations unies ; ou licence exception est exigée pour l’exportation / ou Cet embargo ne s’applique pas : series). Aucun citoyen américain ou détenteur de « carte verte », même employé d’une société non américaine, ne doit être impliqué dans une transaction avec le Myanmar, qui concerne une personne ou société proscrite (Specially Designated aux équipements de déminage et matériel Nationals List - « SDN List »), ou toute société utilisé dans des opérations de déminage. détenue ou contrôlée par elle, à plus de 50%. La décision d’exécution (PESC) 2016/627 du Conseil du 21 avril 2016 a prorogé l’embargo prévu dans la décision 2013/184/PESC, jusqu'au 30 avril 2017. AUTRES SANCTIONS AMERICAINES L’OFAC a modifié les Burmese Sanctions Regulations (voir 31 C.F.R. part 537) et la Specially Mais il ne faut pas oublier que tous les biens Designated Nationals and Blocked Persons (SDN) commerciaux considérés comme des biens à List. double usage, sont soumis à licence de la part des Juin / juillet 2016 23 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Une general license autorise les activités menées par des U.S. persons résidant au Myanmar (utilisation de services bancaires, paiement de frais,….). Elle vient en complément de l’exemption autorisant les voyages. Une autre general license est modifiée de façon à permettre toutes les transactions liées à une activité commerciale (par exemple : transport de biens dans un magasin en vue de leur vente dans le pays). Myanma Economic Bank et Myanma Investment and Commercial Bank sont enlevées de la SDN list. Une general licence autorise les transactions avec d’autres banques (Asia Green Development Bank, Ayeyarwady Bank, Innwa Bank et Myawaddy Bank) qui restent cependant blacklistées. Les sanctions sont levées également envers 7 sociétés minières contrôlées par l’état. Une exemption est étendue indéfiniment, qui autorise les banques à financer les exportations transitant par des ports contrôlés par des personnes sur SDN list. Par contre, 6 sociétés contrôlées à plus de 50% par un membre de la junte militaire ou sa société Asia World sont ajoutées à la SDN List, qui contient aujourd’hui plus de 100 personnes ou sociétés. PERSPECTIVES Il est donc plus facile maintenant de mener des projets avec le Myanmar mais même si un partenaire local n’est pas sur la SDN list, il faut vérifier qu’il ne sous-traite pas lui-même à des personnes ou entités elles-mêmes sur cette liste, car la société serait complice d’une violation des lois. Il faut au minimum mettre une clause sur ce sujet dans tout accord avec une société enregistrée au Myanmar. Juin / juillet 2016 24 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL soupçonnées d’avoir couvert le contournement de la loi). Le dernier rebondissement est qu’une enquête vient CONTROLE PARLEMENTAIRE CANADIEN SUR LES VENTES D’ARMES d’être ouverte par la justice, pour déterminer comment les journalistes qui ont été les lanceurs d’alerte, Le gouvernement canadien est critiqué actuellement ont pu publier des informations confidentielles sur cette affaire. pour la signature d’un contrat de $15 milliards avec l’Arabie Saoudite pour la vente de véhicules blindé CONFLIT ENTRE « DEEMED EXPORT » ET LOI ANTIDISCRIMINATION de General Dynamics Land Systems-Canada. En réponse aux critiques, certains parlementaires proposent la création d’un sous-comité de surveillance des ventes d‘armes sur le modèle du Committee on Arms Exports Controls britannique, qui comprend des parlementaires membres des commissions de l’économie, des affaires Même aux Etats-Unis, le fait de demander à un employé ou un futur employé sa nationalité peut amener une société à violer les lois sur l’antidiscrimination. étrangères, de la défense et du développement L’Office of Special Counsel for Immigration-Related international. Unfair Employment Practices (« OSC ») du U.S. Le problème est que les Canadiens découvrent que Department of Justice, a fourni fin mars 2016 des la sous-commission britannique ne s’est pas réunie depuis plus de 9 mois et que le BIS UK a toute directives sur le sujet : Les réglementations américaines (ITAR et liberté pour approuver sans contrôle des ventes EAR) d’armes, alors que le Royaume Uni est lui aussi recrutement accusé d’avoir autorisé des exportations vers affectation à une activité. Elles imposent l’Arabie Saoudite, qui ne répondraient pas, selon les seulement que la société dépose une licence ONGs, aux critères du Code de Conduite de l’Union si Européenne. informations contrôlées et qu’il n’est pas une n’imposent l’employé d’un doit pas d’exigence employé avoir ou accès sur sur à le son des U.S.person. Il n’y a donc pas de discrimination car même si la licence est refusée, la LA SAGA SUR LES VENTES ILLEGALES DE HECKLER AND KOCH CONTINUE personne peut remplir une autre fonction dans l’entreprise. Il faut prendre garde au fait que beaucoup de Six anciens employés de Heckler and Koch sont services des Ressources Humaines posent mis en accusation pour avoir contourné le système des questions sur la nationalité dès l’entretien de contrôle des exportations allemand afin de d’embauche. Il faut que le processus de vendre des fusils d’assaut à la police mexicaine. recrutement ou affectation et le processus de En parallèle, les accusations portées en 2010, contre des employés de l’Office gouvernemental en charge du contrôle des exportations en Allemagne (BAFA) ont été annulées (ces personnes étaient Juin / juillet 2016 conformité aux réglementations en matière de contrôle des exportations soient distincts (formulaires différents et surtout départements distincts pour gérer les questions). Il faut aussi qu’il soit dit clairement que les questions 25 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL posées sur la nationalité ne sont pas destinées (successeur de SPIRE) permettant de gérer les à écarter des employées mais à obtenir les communications entre les autorités et l’industrie et informations requises pour demander une en particulier de déposer les demandes de licence. licence si nécessaire. UTILISATION DU NOUVEAU DSP83 REFUS DE LICENSE POUR LE RETROFIT DES F16 PAKISTANAIS Contrairement à ce qu’il dit initialement, le DDTC va Les autorités américaines avaient refusé la licence accepter les demandes de licences accompagnées pour permettre au Pakistan de mettre à hauteur d’une ancienne version du formulaire DSP83 après localement ses F16s. Elles ont accepté maintenant le 1 juillet 2016. Les anciens formulaires diffèrent en que ce soit Tusas Turkish Aerospace Industries fait très peu du nouveau. (TAI) qui fasse l’opération. Le formulaire DSP-83 Nontransfer and Use Certificate au dernier indice, est disponible sur le LEONARDO-FINMECCANICA BLACKLISTE EN INDE site du DDTC. DEFEND TRADE SECRETS ACT Le Président Obama a promulgué le Defend Trade Secrets Act de 2016 (« DTSA ») qui permet de poursuivre toute violation du « confidentiel commercial » au titre de l’Economic Espionage Act de 1996 (« EEA »). MODIFICATION POSSIBLE DE LA LOI SUR LES INVESTISSEMENTS ETRANGERS EN INDE Les autorités indiennes constatent qu’il y a de trop faibles investissements étrangers dans des sociétés nationales de défense. De ce fait, elles envisagent de modifier la loi qui limite aujourd’hui à 49% la part étrangère de façon à pouvoir accepter au cas par L’Inde a décidé d’interdire tout achat à cette société du fait de soupçons de corruption, pour gagner un contrat de €560 million pour un hélicoptère en 2010. Une vigilance s’impose car la sanction ne dit pas si cette interdiction s’étend aux sous-ensembles d’origine Finmeccanica intégrés dans un matériel de pays tiers. PASSAGE A 5 ANS DE LA DUREE DE VALIDITE DE LA CERTIFICATION DES ENTREPRISES Le Décret n° 2016-686 du 27 mai 2016, comme le souhaitaient les industriels, allonge la durée de validité de la certification des entreprises souhaitant être destinataires de produits liés à la défense, en la portant de trois à cinq ans. cas, la détention à 100% d’une société indienne par Les certificats en cours de validité à la date d'entrée une société étrangère. en vigueur du décret voient leur durée de validité portée à cinq ans à compter de la date de leur REMPLACEMENT DE SPIRE Les autorités britanniques (UK BIS) ont lancé une concertation avec l’industrie afin de définir les spécifications du nouveau système d’information Juin / juillet 2016 délivrance. Mais il n’y a pas d’effet rétroactif sur les certifications qui ne sont plus en cours de validité, à la date du Décret. 26 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL C’est la première manifestation tangible de la volonté des autorités françaises de rendre la certification plus attractive. CROISSANCE DES REVENUS POUR L’INDUSTRIE AMERICAINE DES SATELLITES Les revenus ont augmenté de 4% en 2016. Mais il UNE AUTRE GRANDE SOCIETE CHINOISE RISQUE D’ETRE SANCTIONNEE Après Zhongxing Telecommunications Equipment est difficile de savoir si ce gain de parts de marché est imputable à la réforme américaine qui a transféré dans les EAR beaucoup de pièces et équipements. Corporation (ZTE Corporation) (voir Observatoire #20), les autorités américaines s’intéressent à Huawei, un géant des télécommunications. La société aurait réexporté, sans autorisation, de la technologie américaine vers des pays sous sanctions. CHECK LIST DU DDTC POUR LES DEMANDES DE LICENCE Le DDTC fournit sur son site, une aide pour remplir les demandes de licence (License Review Checklists) type DSP5, DSP-73, DSP-61, et DSP-5 foreign person employment. DEBRE-SCHMIDT RENOVE Les autorités françaises et allemandes sont en discussion pour trouver un arrangement sur la réexportation des articles originaires de l’autre pays. Il n’y aurait pas d’exigence d’autorisation si le contenu d’origine non nationale est inférieur à un seuil (ce serait une proposition des industriels). ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE L’INDE ET LES ETATS-UNIS Le Sénat américain a refusé un amendement de l’Arms Export Control Act (AECA) qui devait permettre à l’Inde d’obtenir le statut de « Major Defense Partner » avec les Etats-Unis. Ceci Une autre solution serait de définir une liste blanche garantissait à l’Inde l’accès à des technologies de pays acceptables par les deux pays sans avoir à duales voire militaires (porte-avions par exemple) demander d’autorisation de réexportation. C’est une pour co-production ou co-développement dans le nécessité pour éviter, à terme, le développement de cadre du Defense Technology and Trade Initiative produits « German Free », qui condamnerait la (DTTI) qui répond à l’objectif de « Make In India ». dynamique de coopération bilatérale de défense. La contrepartie pour l’Inde était un renforcement de Même si cela pourrait faciliter les opérations de ses procédures en matière de contrôle des Nexter et Krauss-Maffei, ceci confirme que les exportations (et réexportations). objectifs de la directive sur les transferts intracommunautaires ne sont pas remplis, car les deux Etats veulent recourir à une procédure «Debré-Schmidt rénovée» qui pourrait être pilotée par un groupe bilatéral permanent et prévoir une procédure de conciliation rapide et un recours sans délai au niveau politique en cas de problème. POLEMIQUE AUX ETATS-UNIS VISA-VIS DES TRANSACTIONS AVEC ROSCOSMOS John McCain proteste contre les contrats signés avec Roscosmos pour la fourniture de moteurs fusée pour les lanceurs spatiaux. Juin / juillet 2016 27 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL Cette société serait selon lui sur liste noire de L’OFAC a environ 200 employés qui doivent gérer l’OFAC (Sergei Chemezov, qui est au Board de une Roscosmos est sur SDN List et Novikombank, qui sanctions. Les effectifs de la division « licensing » est sur Sectoral Sanctions Identifications List, vont être augmentés pour répondre à la charge de comme travail actuelle. son propriétaire Rostec, finance douzaine de nouveaux programmes de Roscosmos). Cette analyse n’est pas du tout soutenue par les cabinets juridiques américains. En effet, une société qui est possédée par une société sur SSI list n’est pas obligatoirement bloquée (c-à-d sur SDN list) ou encore moins mise LA JUSTICE ALLEMANDE INTERVIENT DANS LE CONTROLE DES EXPORTATIONS sur SSI List. De plus Roscosmos n’est pas La société allemande Heckler & Koch avait attaqué obligatoirement bloqué (c-à-d sur SDN list) parce en justice l’Office Fédéral en charge du contrôle des que la société est financée par une banque qui est exportations (BAFA). La raison est que le BAFA a sur SSI List et est contrôlée par une entité (Rostec) depuis qui est sur SSI list mais pas sur SDN List. d’exportation en attente, pour livrer 4 composants Même sans raisons, l’OFAC pourrait unilatéralement décider de mettre Roscosmos sur SDN list mais ce serait contreproductif pour l’industrie américaine. Ce raisonnement s’applique à d’autres sociétés de la mouvance Rostec. Quand elles sont sur SSI List ou financées par une banque qui est sur SSI List, ce n’est pas un embargo sur toutes transactions mi-2014, une demande de licence essentiels à la fabrication en Arabie Saoudite du canon G36. Le ministre de l’économie Sigmar Gabriel est en faveur d’un refus de licence alors que les Chrétiens Démocrates y sont opposés. La justice allemande a ordonné aux autorités de prendre une décision dans les plus brefs délais, sur l’acceptation ou le refus de la licence. industrielles mais uniquement des restrictions sur les transactions financières à leur profit (dette à 30 jours et non plus à 90 jours, plus de possibilités de fournir des services en matière d’investissement,…). LE MTCR A 36 MEMBRES L’Inde, qui souhaite donner des gages de sa détermination à contrôler ses exportations et OFAC SUBMERGE PAR LES DEMANDES DE LICENCES réexportations de technologie nucléaire et missile, a adhéré au MTCR. La tentative de rejoindre le Nuclear Suppliers Les industriels se plaignent de ce que les réponses Group, a pour l’instant échoué, du fait de à leurs demandes de licences pour l’Iran soient trop l’opposition de la Chine. A terme, l’Inde devrait longues et trop vagues pour leur permettre de adhérer à tous les Régimes Internationaux de réellement mettre en place les ouvertures offertes Contrôle. par le JCPOA. La raison en est que l’OFAC a reçu ces derniers mois près de 1000 demandes, qu’il faut analyser au regard de sanctions complexes et des impératifs de DIRECTIVES DU BIS SUR LES DIVULGATIONS / DISCLOSURES sécurité nationale. Ceci induit souvent des allers et Le BIS avait publié, en décembre 2015, un projet de retours avec le Département d’Etat et celui du guide en matière de pénalités civiles (voir « Commerce. Guidance on Charging and Penalty Determinations Juin / juillet 2016 28 BSERVATOIRE DE L’EXPORT CONTROL in Settlement of Administrative Enforcement Cases» sur le site du BIS), similaire à celui de l’OFAC, de façon à éviter d’appliquer des pénalités disparates JUILLET 2016 pour la même transaction (voir Observatoire #19). Ces nouvelles directives du BIS, ont été officialisées à partir le 22 juin 2016. Les modifications les plus notables, par rapport à la première version, sont : Dans les facteurs de mitigation : transparence vis-à-vis des exceptionnelle autorités (y et compris coopération dénonciation d’autres parties impliquées) ; éligibilité de la transaction à une licence si elle avait été demandée ou à une licence exception,…. “2016 Summer Conference", Back Society for to Basics International Affairs, 18 au 20 juillet, Arlington SEPTEMBRE 2016 "WorldECR Export Controls and Sanctions Forum 2016", WorldECR, 12 et 13 septembre, Washington “7th Annual "Partnering for Compliance", Dans les pénalités monétaires - Civil Monetary Partnerships International, Inc, 14 au 16 Penalty : le montant théorique de la pénalité septembre, Dallas par violation est calculé en prenant en compte les montants de la transaction ou l’avantage "Defence Exports 2016", SMi, 28 et 29 septembre, Amsterdam retiré d’une transaction. OCTOBRE 2016 “2016 Fall Conference ", Society for International Affairs, 24 et 25 octobre, Arlington ADIT (RCS : B 391 871 937) 62, rue Miromesnil 75008 Paris Tel. : +33 (0)1 56 77 06 38 Fax : +33 (0)1 56 77 06 31 Juin / juillet 2016 [email protected]