TH - Système fiscal suisse
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TH - Système fiscal suisse
LE SYSTEME FISCAL SUISSE 1. Généralités Afin d'être en mesure d'offrir à la population les divers services auxquels elle aspire (éducation, santé, sécurité, administration, ...), l'Etat doit pouvoir disposer de ressources financières suffisantes. C'est la raison pour laquelle il met en place un système fiscal qui doit lui permettre par différents moyens de se procurer l'argent nécessaire. Le système fiscal suisse est, comme l'ensemble de nos institutions, profondément marqué par l'histoire. Il correspond à la structure fédéraliste de la Confédération. L'Etat fédéral prélève les impôts que la Constitution lui octroie. Ensuite, chaque canton de façon indépendante élabore et applique sa propre loi fiscale. Enfin, les communes perçoivent également des impôts soit sous forme d'impôts communaux soit sous forme de suppléments par rapport aux impôts cantonaux (centimes additionnels). Tous les prélèvements imposés aux citoyens sont basés sur la Constitution ou sur une loi. C'est donc le peuple qui décide de la perception des impôts puisque les modifications constitutionnelles sont soumises au référendum obligatoire (double majorité nécessaire) et les lois au référendum facultatif (simple majorité requise). C'est peut-être ce qui explique que la charge fiscale en Suisse n'est pas parmi les plus fortes. 2. Différents types d'impôts On distingue : - les impôts directs et les impôts indirects - les impôts fixes, proportionnels ou progressifs - les impôts périodiques ou occasionnels - les impôts réels et les impôts personnels - les impôts fédéraux, cantonaux et communaux EC - Genève Ed. juin 2009 L’entreprise Page 2 3. Les impôts du systèmes fiscal suisse La Confédération prélève : - des impôts directs : Impôt sur le revenu des personnes physiques (IFD) Impôt sur le bénéfice et le capital des personnes morales Impôt anticipé Droits de timbre Taxe militaire - des impôts indirects : Taxe à la valeur ajoutée Impôt sur le tabac Impôt sur la bière et les boissons distillées Droits de douane Les cantons prélèvent : - des impôts directs : Impôt sur le revenu et la fortune des personnes physiques Impôt sur le bénéfice et le capital des personnes morales Impôt sur les successions et les donations Impôt sur les gains immobiliers Droits de mutation Impôt foncier Impôt sur les gains de loterie Impôt sur les bénéfices en capital Taxe personnelle ou sur les ménages - des impôts indirects : Impôt sur les véhicules à moteur Impôt sur les chiens Impôt sur les divertissements Droits de timbre cantonaux Impôt sur les forces hydrauliques Les communes prélèvent : - des impôts directs : Impôt sur le revenu et la fortune des personnes physiques Impôt sur le bénéfice et le capital des personnes morales Impôt sur les successions et les donations Droits de mutation Impôt foncier Impôt sur les gains de loterie Impôt sur les bénéfices en capital Taxe personnelle ou sur les ménages Taxe professionnelle - des impôts indirects : Impôt sur les chiens Impôt sur les divertissements EC - Genève Ed. juin 2008 L’entreprise Page 3 4. Taxation et perception des impôts Le contribuable a l'obligation de remplir une déclaration d'impôt. L'autorité peut, si elle l'estime utile, demander des justificatifs ou procéder à une enquête complémentaire. Après vérification de la déclaration elle détermine le montant de l'impôt dû et en informe le contribuable. L'impôt fédéral direct est facturé tous les deux ans et perçu par un office cantonal. Le contribuable peut s'acquitter du montant dû en un seul versement ou en deux versements annuels. Les impôts cantonaux et communaux sont perçus soit de manière centralisée par le canton, soit directement par les communes, soit encore en partie par le canton et en partie par la commune. Les systèmes de recouvrement des impôts cantonaux et communaux varie d'un canton à l'autre. Ils peuvent être prélevé en une fois, deux fois, trois fois, ..., ou en 10 mensualités comme à Genève. 5. Problèmes liés à l'imposition fiscale A. La progression à froid La progression à froid est l'augmentation de la charge fiscale sans augmentation réelle des revenus. Elle est due aux effets conjugués de l'inflation et de l'application d'un barème d'imposition progressif. L'indexation des revenus en période d'inflation entraîne une hausse des revenus mais sans pour autant augmenter le pouvoir d'achat. Cependant, comme les barèmes sont progressifs, cette "hausse" fait passer le contribuable dans une nouvelle classe d'imposition qui entraîne une augmentation d'impôts plus que proportionnelle, donc une diminution réelle du pouvoir d'achat. Pour régler ce problème, les autorités fiscales peuvent, si une base légale existe, corriger cette anomalie en : - indexant aussi le barème de taxation; - réduisant les revenus proportionnellement à l'inflation observée; - accordant des réductions d'impôts; - augmentant les déductions autorisées. B. Les disparités fiscales Comme chaque canton possède sa propre loi fiscale, des différences importantes voient le jour. Les éléments imposés, les déductions admises et les barèmes d'imposition sont ainsi différents d'un endroit à un autre. A cela s'ajoute le fait que certaines régions doivent consentir à d'importants investissements (hôpitaux, routes, ...) alors que d'autres, bénéficiant d'une situation privilégiée attirent des contribuables plus fortunés. Pour éliminer ces différences, il faudrait centraliser toute la fiscalité, ce qui, dans notre pays très fédéraliste n'est pas envisageable. Aussi de manière à éviter que certains cantons ou communes ne soient trop lourdement chargés fiscalement, on procède à une péréquation financière intercantonale et intercommunale. Les cantons et communes financièrement faibles bénéficient de compensations leur permettant d'éviter d'augmenter davantage le niveau de leur charge fiscale. Pratiquement, en fonction de la capacité financière des cantons ou des communes, on accordera des subventions modulées, on procédera à une répartition différenciée des recettes de la Confédération (ou du canton), ou encore on exigera une contribution variable aux assurances sociales. EC - Genève Ed. juin 2008 L’entreprise Page 4 C. La double imposition Il est possible que plusieurs cantons entrent en concurrence pour l'imposition d'un contribuable (Ex : résidence dans le canton A, travail dans le B, chalet dans le C). Aucune loi ne réglant ce problème, le Tribunal fédéral a, sur la base de l'art. 4 de la Constitution (égalité devant la loi) interdit la double imposition en déterminant précisément les compétences respectives de chaque canton. Sur le plan international, la Suisse a signé, avec d'autres pays, de nombreuses conventions bilatérales ayant pour but d'éviter la double imposition. 6. Comptabilisation des impôts A. Les sociétés de personnes Dans les sociétés de personnes (entreprises individuelles, SNC, ...), les impôts directs ne sont pas considérés comme des charges puisque c'est le (les) propriétaire(s) personnellement qui est (sont) le(s) débiteur(s) face à l'Administration fiscale. Impôts Écritures au Journal Impôt indirect (Droits de douane) 4270 Frais d'achat 1000 Caisse Impôt direct (IFD) 2850 Compte Privé 1000 Caisse B. Les sociétés de capitaux Dans le cas des sociétés de capitaux (S.A., Sàrl, sociétés coopératives, ...) c'est ces dernières qui sont les débitrices tant de l'impôt direct que de l'impôt indirect. Leurs enregistrements ce font donc comme une charge d'exploitation. Impôts Écritures au Journal Impôt indirect (Droits de douane) 4270 Frais d'achat 1000 Caisse Impôt direct (IFD) 8900 Impôts et taxes 1000 Caisse Il convient encore de noter que du point de vue fiscal, la Confédération et plusieurs cantons (dont Genève) admettent cette manière de procéder. Néanmoins quelques cantons n'admettent pas les impôts directs comme charge. Cette déduction est donc ajoutée au bénéfice comptable pour déterminer le bénéfice comptable. Exemple : Bénéfice net comptable + Impôts directs Bénéfice fiscal EC - Genève CHF 120'000,-CHF 15'000,-CHF 135'000,-- Ed. juin 2008