Le centre hospitalier Saint-Antoine de Paris
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Le centre hospitalier Saint-Antoine de Paris
8 Reportage REPORTAGE Le centre hospitalier Saint-Antoine de Paris Saint-Antoine fait partie de Cancerest, site hautement spécialisé en cancérologie, le service d’oncologie médicale fait partie du pôle oncologie-hématologie-médecine nucléaire. Il est principalement orienté vers les cancers digestifs et gynécologiques. Le service d’oncologie de SaintAntoine dispose de quatre postes d’internes dont deux DES/DESC d’oncologie. L’encadrement est assuré par deux PU-PH, le Pr de Gramont et Pr Louvet, deux PH, le Dr Tournigand, candidat PUPH et le Dr Maindrault-Goebel, deux autres PH qui ont une activité transversale, le Dr Afchain en cancérologie digestive et le Dr Guy-Coichard pour les soins palliatifs, cinq praticiens attachés et un à deux CCA selon les disponibilités universitaires. Le service fait un effort exceptionnel pour la formation et la carrière des futurs oncologues. L’organisation le permet. Par roulement, trois internes s’occupent des patients hospitalisés, le quatrième étant disponible pour les activités de formation autour de deux staffs et trois RCP hebdomadaires, bibliographie et accès aux publications. Le service offre ainsi une possibilité de DEA et de thèses de médecine ou de sciences en connexion avec la clinique, un encadrement personnalisé sur place et une aide pour les orientations en France ou à l’étranger. La recherche clinique est très active avec de nouvelles drogues en expérimentation et des protocoles dont le service est leader avec un groupe de renommée internationale, le GERCOR. L’équipe a ainsi présenté deux communications orales à l’ASCO en 2006 et en 2007 et publié cinq articles dans le Journal of Clinical Oncology en 2007. La recherche translationnelle et préclinique est réalisée au centre de recherche INSERM SaintAntoine (UMR S 893) au sein de l’équipe 8 « Biologie et thérapeutiques du cancer », dont les thèmes sont très concrets : évaluation préclinique des thérapies ciblées seules et en combinaison avec les traitements reconnus, recherche de marqueurs prédictifs de l’efficacité thérapeutique. Liens : Réseau CancerEst : http://www.chusa.jussieu.fr/cancerest/ Inserm Unité 673 : http://www.chusa.jussieu.fr/www_ifr65/ Quelques chiffres pour l’année 2007 Bilan d’activité : – spécialités oncologie digestive et gynécologique ; – budget médicaments : 5 821 321 euros ; – nombre de lits : 60, dont 15 en hospitalisation de semaine, 17 en hospitalisation de jour, 28 en hospitalisation traditionnelle dont 10 en soins palliatifs ; – nombre de nouveaux patients : 800 dont 600 pris en charge ; Vol. 2 - n° 2 - trimestriel mai 2008 - Oncomagazine - © Springer 2008 – durée moyenne de séjour : 5,2 jours ; – nombre de journées d’hospitalisation à temps complet : 10 940 ; – nombre de consultations : 5 515 ; – nombre de chimiothérapies ambulatoires : 6 784. La Fondation ARCAD : Aide et Recherche en CAncérologie Digestive Fondée fin 2006 par le Pr de Gramont autour des meilleurs spécialistes français de cancérologie digestive, ARCAD est l’unique fondation reconnue d’utilité publique traitant exclusivement des cancers digestifs. En effet, ces pathologies, représentant 25 % des cancers en France, n'ont pas encore été suffisamment identifiées comme une des urgences dans la lutte contre le cancer. Le but de la fondation est de promouvoir la recherche clinique dans ce domaine et d’apporter informations et aide aux malades. http://www.fondationarcad.org/ Le Gercor Association loi 1901 créée en 1997, le Gercor fédère près de 450 médecins en France et dans le monde autour de grands projets de recherche clinique en oncologie. L’objectif du Gercor est de regrouper les compétences pour mettre au point des traitements thérapeutiques innovants offrant efficacité, tolérance et meilleure qualité de vie pour les patients et d’œuvrer pour une meilleure diffusion des traitements auprès de ceux-ci. Quelques chiffres clés depuis 1997 : – près de 450 investigateurs ; – plus de 250 centres privés ou publics en Europe ; – plus de 14 partenaires dans l’industrie pharmaceutique ; – 12 salariés permanents dont 6 attachés de recherche clinique. http://www.canceronet.com/ Reportage INTERVIEW Aimery de Gramont Chef du service de médecine interne et oncologie de l’hôpital Saint-Antoine, président de la Fondation ARCAD et président du Gercor Comment s’organise votre activité au sein du service ? Notre activité est centrée autour d’une prise en charge personnalisée de chaque patient par un médecin référent qui va le suivre tout au long de son parcours thérapeutique et même après si besoin. La plupart des traitements sont pris en charge par l’hôpital de jour et l’hôpital de semaine. Le parcours de soins fait intervenir les réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP), l’infirmière d’annonce, l’encadrement, le secrétariat et les psychologues en cas de besoin autour des consultations et des hospitalisations. Les RCP concernent souvent des patients extérieurs à notre service, la visioconférence nous permet en effet de discuter avec des collègues où qu’ils se trouvent. Enfin, je tiens à préciser que nous disposons aussi au sein de notre service de lits dédiés aux soins palliatifs. Ils ont été mis en place il y a 3 ans. C’est un choix, un véritable engagement de notre part, de nous occuper de nos patients même quand la thérapeutique est en échec. La prise en charge ne concerne pas que des choses glorieuses comme soigner et chercher ! Ce genre d’organisation est assez rare. Nous souhaitons d’ailleurs la faire évoluer pour qu’elle puisse aussi former des médecins. Parlez-nous de la place de la recherche Si traiter les malades reste prioritaire, la recherche est essentielle et tient une place très importante dans notre service. Elle consiste en une collaboration très forte avec une équipe de l’unité de recherche Inserm que je codirige avec le Dr Annette Larsen. Sa thématique porte sur les « études précliniques et essais thérapeutiques des nouveaux médicaments contre le cancer ». Par ailleurs, grâce au Gercor, nous participons à de nombreux essais cliniques. C’est une aide indispensable pour mettre en place de vastes essais multicentriques qui permettent d’améliorer les standards de traitement. Avec le Gercor, nous sommes ainsi à l’origine des nouveaux standards concernant le cancer du côlon (protocole de chimiothérapie Folfox) et des voies biliaires. Il y a des sujets de recherche que nous souhaiterions développer, notamment l’étude des cellules endothéliales et tumorales circulantes. Cela permettrait par exemple de suivre l’évolution d’un cancer à partir d’une simple prise de sang, une sorte de biopsie sans risque en temps réel. Il y a beaucoup de choses à faire dans ce domaine. Pourquoi avoir créé la fondation ARCAD ? Je tiens d’abord à préciser que ce n’est pas notre propriété exclusive ! De très nombreuses personnes de renom participent avec moi au conseil d’administration et au conseil scientifique, et je les remercie vivement. Le constat de départ est assez simple : les tumeurs digestives sont les cancers les plus fréquents aujourd’hui en France, et pourtant il y a un cruel déficit d’information sur ce sujet. Il faudrait en faire au moins autant que pour les cancers du sein. Il nous semblait indispensable de développer un projet autour des cancers digestifs. Un des rôles de la fondation est donc de développer des supports d’information pour les patients, les familles et les soignants dans ce domaine tout en collaborant avec toutes les structures déjà investies dans ce domaine. Propos recueillis par Émilie Gillet © Springer 2008 - Oncomagazine - trimestriel mai 2008 - Vol. 2 - n° 2 9