observatoire des loisirs sYNtHÈse 2013
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observatoire des loisirs sYNtHÈse 2013
observatoire des loisirs SYNTHÈSE 2013 2 Si la crise continue de peser sur le moral des Français et leurs ressources, les loisirs restent des soupapes de respiration indispensables. L’Observatoire des loisirs PMU dont la vocation est d’observer la relation qu’entretiennent les Français avec leur temps libre, a permis d’illustrer cette année encore la place centrale des loisirs dans nos vies. Direction de la communication Contact : 01 56 09 94 28 . [email protected] 3 P rès d’un quart des Français déclare avoir désormais de plus en plus de mal “à joindre les deux bouts en fin de mois”, et plus de quatre sur dix annoncent “avoir supprimé certaines dépenses et se priver plus qu’avant”1. La comparaison des prix (67%) et la recherche de promotions (62%) sont également devenues courantes. Plus de la moitié des Français a même globalement réduit sa consommation, tandis que 68% ont repoussé certains achats. L’Observatoire des Loisirs PMU – TNS Sofrès met cependant en lumière une volonté de préserver un budget pour les loisirs réguliers. L es Français s’installent dans une société de la gêne. A leurs yeux, la société de consommation est de plus en plus inaccessible et, surtout, ils considèrent que les restrictions budgétaires sont devenues durables. Ils font face à une hausse des dépenses contraintes qui nécessite des arbitrages plus fréquents. Alors qu’en 2004, 51% des Français étaient optimistes quant à l’évolution de leur niveau de vie et de leur pouvoir d’achat, ils ne sont plus que 29% aujourd’hui2. 2 E n janvier 2013, les pronostics des Français concernant leur propre pouvoir d’achat étaient plutôt pessimistes : 64% estimaient que 2013 serait plutôt moins bonne que 20123, alors qu’ils n’étaient que 55% à anticiper une telle détérioration en 2012. Six mois plus tard, l’Observatoire des loisirs PMU (V6) indique que 64% des Français s’estiment concernés par une baisse de leur pouvoir d’achat (et plus fortement encore les 50-64 ans : 72%). E t les dernières statistiques nationales4 semblent bien corroborer ce sentiment. En effet, le pouvoir d’achat des Français a baissé de 0,9% en 2012, après une hausse de 0,7% l’année précédente. Corollaire, la dépense de consommation a diminué de 0,4% en volume (vs hausse de 0,5% en 2011). Cela traduit une prudence et une volonté de préserver pour l’avenir plutôt que d’effectuer des dépenses à court terme. En termes d’unités de consommation, on observe qu’il se contracte alors de 1,5% au niveau individuel, après avoir stagné en 2011. En déduisant les dépenses contraintes (logement, télécoms, assurances, services financiers...), le pouvoir d’achat du revenu arbitrable recule fortement (-2,7%). Etude TNS Sofres pour Australie, octobre 2013. 3 Sondage TNS Sofres pour La Croix, janvier 2013. 4 Insee Première, n°1450, juin 2013. 4 D ans le détail, l’Insee relève une nette baisse des dépenses liées à l’automobile (-3,6% vs +0,6% en 2011), une progression de celles liées au logement (+1,7% en volume), une croissance des biens et services de téléphonie (+3% en volume), une stabilité des produits d’assurance et des dépenses alimentaires et un repli des dépenses de loisirs (-1,5% en volume vs +2,5% en 2011). 84% PASSER DU TEMPS EN FAMILLE OU AVEC DES AMIS 56% 79% SE DIVERTIR (TV, MUSIQUE, LECTURE) 54% M algré cette situation économique contraignante, les Français éprouvent la nécessité de passer du bon temps (Observatoire des loisirs PMU, V6 & 7). Les Français privilégient les activités avec les proches ou peu coûteuses : passer du temps en famille ou avec des amis (84%), se divertir (TV, musique, lecture : 79%), jardiner, bricoler (56%) ou encore concocter des petits plats (54% ; davantage pour les femmes, 62%). JARDINER BRICOLER 73% A noter que pour les 18-24 ans encore plus que pour les autres, la détente passe par le sport (73% vs 53% des Français), les sorties au cinéma ou au restaurant (70% vs 48%) et le shopping (45% vs 31%). Les femmes, quant à elles, affectionnent le shopping (38% vs 31%) ou le “chouchoutage” (bain, massage ou spa, 24% vs 18%). 2 des 18-24 ans FAIRE DU SPORT SE CONCOCTER DES PETITS PLATS 70% des 18-24 ans ALLER AU CINÉMA OU AU RESTAURANT Etude TNS Sofres pour Australie, octobre 2013. 3 Sondage TNS Sofres pour La Croix, janvier 2013. 4 Insee Première, n°1450, juin 2013. 5 D ans ce contexte pérenne, une grande partie de la population française a désormais intégré l’idée qu’il ne suffisait pas de gratter ici ou là, de réduire une dépense ou de retarder un investissement, mais qu’il fallait consommer autrement. 62% P rès d’un quart des Français déclare avoir désormais de plus en plus de mal “à joindre les deux bouts en fin de mois”, et plus de quatre sur dix annoncent “avoir supprimé certaines dépenses et se priver plus qu’avant”5. Plus de la moitié des Français a même globalement réduit sa consommation, tandis que 68% ont repoussé certains achats. L ’Observatoire des loisirs PMU (V5) indique que l’argent fait plus envie que le temps libre : 62% des actifs souhaiteraient avoir plus d’argent contre 33% plus de temps. Pour vivre correctement, les Français auraient besoin de 540 euros supplémentaires par mois6. Ce montant, en progression de 3% par rapport à l’année précédente, est bien sûr plus élevé dans les familles nombreuses (706 euros) et les foyers aux revenus inférieurs à 1 000 euros par mois (618 euros). En cause, l’augmentation des prix (pour 66% des sondés), le coût des charges (64%) et le gel des salaires (28%). 5 + D’ARGENT 33% + DE TEMPS Sondage 60 millions de consommateurs/Mediaprism, avril 2013. 6 Baromètre Sofinscope. 6 F ace à cette diminution du budget disponible après dépenses contraintes, les ménages rationalisent encore davantage leurs dépenses, notamment les postes “plaisir”. Selon l’Observatoire des loisirs PMU (V6), 39% réduisent leur pratique de loisirs ponctuels (cinéma, restaurant, concerts…) et 35% diminuent leurs dépenses du quotidien (alimentation, transport, santé, habillement). Les 25-34 ans sont ceux qui ont le plus réduit ces dépenses. O n tente néanmoins de préserver les loisirs réguliers (pratiqués plusieurs fois par mois) : ce sont les activités les moins impactées par cette baisse (19%). Une tendance observée dès le début de 2013 lors de la vague 5 de ce même Observatoire : la moitié des Français déclaraient alors avoir maintenu leur budget dédié aux loisirs, mais ils étaient deux fois plus nombreux à l’avoir diminué (33%) qu’à l’avoir augmenté (15%). Par rapport à l’étude menée en février 2012, le gradient hausse/baisse était, en outre, plus marqué (les scores étaient respectivement de 29% et 21%). 39% 35% 7 C e mouvement conjoncturel s’inscrit dans une dynamique structurelle plus globale. Depuis 2008, la part des dépenses consacrées à la culture et aux loisirs diminue régulièrement et, en 2012, elle a atteint son niveau le plus bas depuis 1988 : elle s’élève en effet à 8,1% du budget total7. Ce repli tient pour partie à un effet volume (-0,7% par an en moyenne versus +1,8% pour l’ensemble de la consommation) et à un effet prix (-0,9% vs +1,4%). Ce double mouvement, associé aux changements sociétaux (avec en particulier Internet), s’est traduit par une nouvelle répartition des segments composant ce poste : nette baisse des dépenses culturelles consacrées à la presse et aux livres ; net recul des dépenses en matériel hi-fi, vidéo et en télévision (sous l’effet aussi de baisses des prix) ; forte croissance des dépenses en informatique ; hausse marquée des services culturels (cinéma, spectacles vivants, musées, abonnements audiovisuels, développements de tirages de photographies...) et hausse soutenue des services récréatifs et sportifs, voyage à forfait, week-end, etc. (dont le poids dans les dépenses culturelles et de loisirs est passé de 7,6% en 1992 à 9,7% en 2012). 7 R este que d’après l’Observatoire des loisirs PMU (V5), les Français consacrent leur temps libre à environ 11 activités : culture (musique, 77% ; TV, 76% ; lecture, 76%), Internet (63%) et sport (59%). Mais certains loisirs sont plus touchés que d’autres par les restrictions budgétaires, et en particulier certaines activités culturelles payantes comme le cinéma (59%, -9 pts), les musées (38%, -8 pts) et les concerts (39% -7 pts). À QUOI LES FRANÇAIS CONSACRENT LEUR TEMPS LIBRE 77% 76% France portrait social, édition 2013, Insee. 76% 63% 59% 8 D ans cet espace décisionnel de plus en plus étroit, les Français se voient contraints à des arbitrages visant à réduire au maximum les dépenses, sans pour autant s’abstenir de prendre du plaisir et se détendre, et les vacances constituent un poste d’économie pour y parvenir. A choisir, 58% des Français privilégieraient des loisirs et des petits plaisirs tout au long de l’année plutôt qu’économiser pour s’offrir un moment fort ou de bonnes vacances sur une seule période (Observatoire des loisirs PMU, V6). Ils sont toutefois plus nombreux cette année à préférer économiser pour s’offrir un moment annuel privilégié (39% vs 32% en 2012). Interrogés à l’approche des vacances estivales de 2013 sur leur choix s’ils devaient faire des économies, ils étaient un peu plus nombreux à réduire le poste “vacances” que celui des loisirs (50% vs 46%). D’ailleurs, 30% des Français pensaient ne pas partir du tout en vacances en 2013 et 21% ne sont pas partis en vacances depuis deux ans et plus. D ernier signe de cette posture minimaliste, les fêtes de fin d’année 2013 étaient placées sous le signe de la morosité et se passaient plutôt chez soi. 61% des Français ont déclaré prendre des congés pour les fêtes de fin d’année, mais seule une minorité (20%) pensaient partir en vacances (Observatoire des loisirs PMU, V7). La moitié des non partants (soit 38% des Français) devrait dépenser en contrepartie un peu plus pour s’offrir des petits plaisirs. Mais 40% d’entre eux renoncaient à partir en vacances fin 2013 pour conserver ce budget pour 2014 (soit 28% de l’ensemble des Français). 61% DES FRANÇAIS PRENDRONT DES VACANCES DE FIN D’ANNÉE 2/3 RESTERONT CHE EUX 65% privilégieNT des loisirs et des petits plaisirs tout au long de l’année 1/3 PARTIRA EN VACANCES 9 C ôté budget de Noël, près de 40% des Français pensaient revoir à la baisse le budget accordé aux repas, cadeaux et sorties de fin d’année. Maintenu pour la moitié des foyers, seuls 13% pensaient l’augmenter. Une étude publiée récemment8 indique que les Français prévoient de consacrer en moyenne 531 euros à leurs achats de cadeaux de Noël, à leur alimentation et à leurs sorties pendant la période des fêtes, soit un recul de 0,9% par rapport à 2012. E nfin, côté cadeaux, les Français restent majoritairement attachés au paquet sous le sapin : 57% souhaitaient recevoir un cadeau. Un peu plus d’un quart préféreraient toutefois de l’argent : dans la majorité des cas pour éviter le cadeau “déceptif” (soit 12% des Français), mais de façon non négligeable, pour disposer d’un pécule pour les achats quotidiens (soit 8% Français). 57% 25% S i on note une amorce de recul du pessimisme des Français sur l’état de l’économie du pays (57% pensent que l’économie est en récession, soit 6 pts de moins qu’en 2012), la question du pouvoir d’achat personnel reste au cœur de leurs préoccupations : 44% craignent qu’il ne baisse encore en 2014 (44%)9. 8 Cabinet Deloitte, Etude noël, novembre 2013. 9 Cabinet Deloitte, novembre 2013. Cette synthèse a été réalisée en collaboration avec TNS-Sofrès. Elle s’appuie sur les vagues 5, 6 et 7 de l’Observatoire des loisirs PMU* étayées de chiffres-clés issus d’études diverses réalisées également en 2013. Vague 5 (04/13) : les Français, Internet et les loisirs. Vague 6 (06/13) : les Français, les congés et et les loisirs. Vague 7 (11/13) : les Français et les fêtes de fin d’années.