réinventer la maison
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réinventer la maison
L’ÉCONOMIE EN ALSACE IMMOBILIER RÉINVENTER LA MAISON ? Sous quel toit vivrons-nous demain ? Un promoteur immobilier alsacien s’engage dans une démarche innovante pour un air sain dans notre habitat… Construire l’avenir pierre après pierre – oui, mais dans un bâtiment sain, constitué de matériaux non polluants et non allergènes… Fondé en 2004, Trianon Résidences fait partie du groupe Vivialys, une entreprise familiale mulhousienne dont les marques phares « Maisons Stéphane Berger », « Maisons Oxygène » et « Carré de l’Habitat » sont bien connues des accédants à la propriété ou des investisseurs. Ce n’est pas étonnant : Trianon Résidences s’est diminution de la capacité respiratoire – et la pathologie peut aller jusqu’à certains cancers… On l’aura compris : le promoteur va bien audelà de son métier. S’il s’est clairement positionné pour réduire ces nuisances, il se soucie aussi d’éduquer le public – à la livraison de chaque réalisation, un didacticiel est remis à chaque résident afin de Le “1204” à Gambsheim engagé dans une démarche innovante, en phase avec les préoccupations du temps – construire des bâtiments sains, avec une bonne longueur d’avance qui tient à une vision qualitative de l’habitat... AU-DELÀ DES NORMES ET DU MÉTIER DE PROMOTEUR… Le maintien d’une bonne qualité de l’air dans l’habitat est au cœur des préoccupations du promoteur dont le « 1204 » à Gambsheim (3 bâtiments de 12 logements) a été primé par Promotelec-EDF dans la catégorie bâtiment innovant tant pour la qualité des matériaux utilisés, pour son architecture bioclimatique inspirée par les atouts du lieu que pour l’esprit de sa conception – les appartements bénéficient même d’un système susceptible de neutraliser jusqu’à 90 % des ondes électromagnétiques provenant par exemple de relais de téléphonie mobile ou d’appareils domestiques. S’agissant de la conception de ses résidences, le promoteur a fait appel à l’expertise de Martine Ott, conseillère médicale en environnement intérieur (CEMI) : « Pour assurer la qualité de l’air intérieur, de nombreux paramètres entrent en jeu : les matériaux utilisés dans les constructions, les colles contenues dans certains meubles, les fumées de cigarettes, les détergents, les poils d’animaux domestiques, les acariens, etc. L’air intérieur est cinq fois plus pollué que l’air extérieur. Or, nous passons 90 % de notre temps dans des environnements clos en climat tempéré : à la maison, au bureau, à l’école ou à l’entreprise, dans les transports ou dans les commerces. Si le taux d’allergie de la population française est de 30 % aujourd’hui, il pourrait bien atteindre les 50 % en 2020…». Selon une étude ANSES/Observatoire de la Qualité de l’Air intérieur et de Pierre Kopp (professeur d’économie de l’université Sorbonne Panthéon I), « le coût socio-économique lié aux polluants de l’air intérieur est estimé à 19 milliards d’euros ». L’air intérieur d’une habitation se compose aussi de polluants comme les composés organiques volatiles (COV) issus des matériaux de construction, des produits de décoration et d’entretien, de polluants physiques (particules fines, fibres, radon, plomb), de particules biologiques (moisissures, légionnelles, allergènes) sans oublier les polluants venant d’une combustion incomplète. Leurs effets peuvent aller d’une gêne olfactive à des irritations, à une le sensibiliser à la bonne utilisation de son habitat. Un an après l’entrée dans les lieux, un diagnostic permettant d’évaluer le confort ressenti est systématiquement réalisé (analyse de la température, du taux d’humidité, du CO2, des composés organiques volatiles dont le formaldéhyde, du taux de renouvellement de l’air, etc.). MARIER LES DIMENSIONS ÉCONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES Pour Marc Fiorentino, (Immobilisez-vous ! Robert Laffont, 2012), spécialiste des marchés financiers et associé d’un site de conseil patrimonial, l’immobilier pourrait bien faire figure de « dernier rempart » à l’heure où de sombres nuages pèsent sur les assurances, les banques ou les États – à condition de ne pas perdre de vue cette évidence : « Nous sommes le seul pays en crise dont l’immobilier a flambé. C’est d’autant plus étonnant que le déclencheur de la crise actuelle a été… l’immobilier… »… Pour Cédric Simonin, président directeur général de Trianon Résidences, le souci du bien-être et de la santé ne se négocie pas – et il ne génère pas de surcoût : tout au plus impacte-t-il le prix final de l’ordre de 1 à 1,5 %. Le prix du mètre carré ne devrait pas s’envoler… L’entreprise s’est rapprochée du CHU de Strasbourg afin de nouer un véritable partenariat et de réaliser un diagnostic précis des matériaux de construction utilisés – une cartographie de ceux à privilégier ou à bannir a été réalisée. Basée à Lutterbach et Entzheim, elle accentue sa présence dans le Bas-Rhin, sur la lancée de la première opération à Gambsheim qui s’est vendue en sept mois. Un autre bâtiment sain, « le K » (19 logements), devrait voir le jour à Griesheim-sur-Souffel. Un poste en Recherche et Développement a été créé en interne pour poursuivre la dynamique enclenchée et approfondir cette approche holistique de la santé de notre habitat. Le « construire sain et durable » s’installe dans nos campagnes et nos mentalités. Transformera-t-il le paysage de l’habitat urbain ? Le Semainier Trianon-residences.fr 12 Les Affiches - Moniteur • N° 89 • 7 Novembre 2014