Immeuble (5 place Louis-XII) - Inventaire Général du Patrimoine

Transcription

Immeuble (5 place Louis-XII) - Inventaire Général du Patrimoine
Centre, Loir-et-Cher
Blois
rive droite
5 place Louis-XII
Immeuble (5 place Louis-XII)
Références du dossier
Numéro de dossier : IA41000765
Date de l'enquête initiale : 2010
Date(s) de rédaction : 2012
Cadre de l'étude : enquête thématique régionale Val de Loire et Reconstruction
Degré d'étude : étudié
Désignation
Dénomination : immeuble
Parties constituantes non étudiées : garage, pharmacie
Compléments de localisation
Milieu d'implantation : en ville
Références cadastrales : 2011, DN, 349
Historique
L'hôtel du Bon Conseil, implanté avant-guerre au nord de la place Louis-XII, abritait au moment de sa destruction en
1940 la pharmacie Legrand. Cette dernière fut reconstruite au sud de la place après-guerre. C'est la raison pour laquelle
dans le hall de l'immeuble, un panneau porte l'inscription suivante : "la maison de Bon conseil (XVIe siècle) située 11
place Louis-XII détruite en 1940 a été reconstruite sur cet emplacement en 1959." L'immeuble fut construit sur les plans
de l'architecte blésois Henri Lafargue entre 1954 et 1959. Un coup d'arrêt fut porté à sa construction en 1954, l'immeuble
étant implanté sur les vestiges de la crypte de l'abbatiale de Bourgmoyen découverts au cours des fouilles du docteur
Lesueur à partir de 1941. Ces ruines avaient été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 11
juillet 1945 sans que l'Association Syndicale de Reconstruction, propriétaire du terrain, n'en soit jamais avisée : les plans
de reconstruction de l'immeuble avaient donc été conçus sans en tenir compte et les travaux de terrassements entamèrent
une partie des maçonneries enterrées. En décembre 1954, Paul Robert-Houdin fit donc interrompre les travaux pendant
un mois, et Henri Lafargue dut prendre les dispositions nécessaires pour qu'il n'y ait pas de nouvelle démolition des murs
anciens de la crypte. L'immeuble n'a pas subi depuis d'importantes modifications. Il abrite toujours une pharmacie au rezde-chaussée et des logements dans les niveaux supérieurs.
Période(s) principale(s) : milieu 20e siècle
Dates : 1954 (daté par source)
Auteur(s) de l'oeuvre : Henri Lafargue (architecte, attribution par source)
Description
L'immeuble est implanté dans la partie nord de l'îlot D, entre les places Louis-XII et Valin-de-la-Vaissière. Construit sur
une structure en béton armé remplie par une maçonnerie masquée sous un enduit, l'immeuble comporte le même nombre
de niveaux que la plupart des immeubles de l'îlot : construit sur un niveau de sous-sol, il s'élève sur un rez-de-chaussée
surélevé, deux étages carrés et un étage de comble. Sa façade principale s'ouvre au sud de la place Louis-XII, on y accède
à la pharmacie du rez-de-chaussée et à l'entrée de l'immeuble. Elle se signale par le faux-pignon qui couronne la haute
baie verticale éclairant l'escalier. La verticalité de cette travée est reprise dans l'encadrement des autres baies qui souligne
les travées. L'ouverture de la vitrine de la pharmacie se fait par le biais d'arcades, comme cela avait été un temps envisagé
par André Aubert dans son projet pour la place Louis-XII de 1942-43. Sa façade sur la place Valin-de-la-Vaissière, plus
sobre, est devancée par une rangée de garages en rez-de-chaussée. L'immeuble se signale par la qualité de ses espaces
communs. La porte en bois, verre et ferronnerie, est surmontée par une imposte en verre et encadrée de pavés de verre, ce
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Centre, Loir-et-Cher, Blois, rive droite, 5 place Louis-XII
Immeuble (5 place Louis-XII)
IA41000765
qui assure le bon éclairage du hall. L'escalier construit en béton se déploie dans une grande cage d'escalier. Un parement
de granito agrémente la finition de ses marches, et il est largement éclairé par une baie verticale.
Eléments descriptifs
Matériau(x) du gros-oeuvre, mise en oeuvre et revêtement : enduit ; béton armé ; maçonnerie
Matériau(x) de couverture : ardoise
Étage(s) ou vaisseau(x) : sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
Type(s) de couverture : toit à longs pans
Escaliers : escalier intérieur, escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
Statut, intérêt et protection
Sites de protection : secteur sauvegardé
Statut de la propriété : propriété privée
Références documentaires
Bibliographie
•
BELLENGER, S. (dir.), GUIGNARD, B., DUSSEAUX, S. Cimetière Saint-Saturnin. Catalogue des
collections lapidaires, 1995-2000
p. 43-47.
Liens web
• Lien vers le dossier de l'abbaye de Bourgmoyen (base de données "Architecture et Patrimoine") : http://
www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR24/IA00141117/index.htm
• Lien vers le dossier du marché couvert (base de données "Architecture et Patrimoine" : http://www.culture.gouv.fr/
documentation/memoire/HTML/IVR24/IA41000040/index.htm
Annexe 1
Henri Lafargue
Fils de l'architecte blésois Arsène Lafargue, il étudia à l'école des beaux-arts, d'où il sortit diplômé par le gouvernement.
Il s'installa ensuite à Blois, place du Château, et commença une double carrière d'architecte des monuments historiques
et d'architecte décorateur. Il se spécialisa alors dans la restauration et la décoration de châteaux du Moyen-Age, de la
Renaissance et de l'époque moderne à des fins de villégiature pour une clientèle fortunée. A la fin des années trente, il
avait ainsi restauré et modernisé le château de Candé à Monts en Indre-et-Loire, reconstruit et transformé le Château de
Guérinet dans le Puy-de-Dôme, restauré les châteaux de Trélague, en Saône-et-Loire, et de Mainsat, dans la Creuse. Il
avait également collaboré avec l'architecte-paysagiste Albert Laprade pour la restauration de la maison de villégiature
du Coudray-Montpensier à Seuilly, en Indre-et-Loire, à la demande de l'avionneur Pierre-Georges Latécoère (ISMH,
1999). Il avait enfin exercé ses compétences de décorateur dans les châteaux de Josselin et de Rosanbo en Bretagne. A
Blois, plus spécifiquement, il avait construit un pensionnat de jeunes filles pour l'institution Sainte-Geneviève ainsi que
la Caisse d'Epargne, située sur les quais.
Il s'engagea dans la réflexion sur la reconstruction de Blois en collaborant avec Paul Robert-Houdin à l'élaboration d'un
plan dès l'été 1940. Quand l'urbaniste Charles Nicod fut finalement nommé par le Commissariat à la Reconstruction
Immobilière en mars 1941, il participa aux débats que suscita sa proposition de plan. Ainsi, dès l'été 1941, s'exprima-t-il
défavorablement à l'idée de ne pas reconstruire le côté sud de la place du Château.
Après la Libération, Henri Lafargue se vit attribuer la reconstruction d'immeubles et de maisons dans les îlots D, E,
F, H, N, U et Y. Leur comparaison montre qu'il sut s'adapter à leur contexte d'implantation et adopter des lignes plus
ou moins traditionnelles ou modernes. Certaines de ses réalisations sont résolument historicistes ou pour le moins
clairement ordonnées à la bonne intégration de l'architecture nouvelle aux quartiers anciens épargnés. C'est le cas
notamment des immeubles de l'îlot N, reconstruits à l'emplacement de l'hôtel Hurault-de-Cheverny endommagé
en 1940, aux pieds des grands degrés du Château. En revanche, les immeubles qu'il construisit hors de la zone
archéologique, dans les îlots U et Y notamment, se caractérisent par des lignes sobres et modernes d'une grande qualité
d'exécution et des plans complexes et originaux organisés par la recherche d'aération et de luminosité.
Auteur(s) du dossier : Aurélie De Decker
Copyright(s) : (c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
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