Combien devrais-je donner à manger à mon cheval
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Combien devrais-je donner à manger à mon cheval
COMBIEN DEVRAIS-JE DONNER A MANGER A MON CHEVAL? La question la plus fréquemment posée à un consultant en alimentation équine est : « Combien dois-je lui en donner? ». L'une des réponses serait de consulter l'étiquette du sac de moulée, laquelle vous permettra de faire correspondre le poids et le degré d'activité de votre cheval à un montant de moulée, en kilogrammes, à donner quotidiennement. Puis, lorsque la personne aura lu le montant recommandé, nous entendrons un autre des commentaires les plus courants : « Je ne peux pas lui en donner autant! C'est beaucoup trop de moulée! » Selon l'état de votre cheval, nous pourrions être d'accord avec vous. CALCUL GENERAL DES RATIONS Maintenant, prenons un peu de recul et examinons comment les rations sont calculées ainsi que le fondement des directives figurant sur vos sacs de moulée. Les quantités recommandées sur les sacs de moulée sont calculés selon le poids du votre cheval et son degré d'activité. Si votre cheval n'est pas une monture de haut niveau ou a un métabolisme rapide, vous risquez de penser qu'il s'agit d'une quantité importante de moulée, soit de cinq à six kilos de moulée par jour. Or, ces montants sont importants, car ils sont calculés pour répondre aux besoins quotidiens en vitamine et en minéraux particuliers à ce type de cheval. C'est d'ailleurs pour cette raison que vous remarquerez que les quantités recommandées de moulées très enrichies seront moindres que celles des moulées moins enrichies. Ce système fonctionne bien pour calculer la quantité de moulée dont votre cheval aurait besoin pour répondre à ses besoins quotidiens en vitamines et minéraux. Cependant, ce n'est pas un modèle parfait. En effet, la faille de ce modèle repose sur le fait que deux chevaux, de la même taille et au même niveau d'activité, peuvent avoir les mêmes besoins en vitamines et en minéraux, mais des besoins différents en énergie. Ceci pose donc un problème lorsque la quantité de moulée requise pour répondre aux besoins en vitamines et en minéraux d'un cheval apporte une quantité d'énergie supérieure à ses besoins. Le métabolisme varie d'un cheval à l'autre, comme chez l'humain. Certaines personnes peuvent manger des pâtes et du dessert tous les jours et demeurer minces, tandis que d'autres doivent s'en tenir à la salade pour conserver le même poids. C'est le même principe chez le Thoroughbred qui doit recevoir trois repas de 2,5 kilos par jour pour parvenir de peine et de misère à recouvrir ses côtes, par rapport au Canadien qui prend du poids à la vue du foin. Ces différences métaboliques relèvent de la génétique. Les Thoroughbreds ont été sélectionnés au fil des années pour devenir des machines spécialisées de course. Cette spécialisation a amené à la création d'un animal vif, alerte, toujours en train de réfléchir, et toujours anxieux, ce qui consomment beaucoup d’énergie. En contrepartie, le Canadien a été élevé pour être versatile et prêt à affronter toutes circonstances. Il a été sélectionné comme animal de travail qui devait avoir l'endurance requise pour travailler de longues journées tout en étant calme et fiable en tout temps. Ce cheval ne s'inquiète pas facilement et a généralement besoin de moins d'énergie pour couvrir la même période de temps. Son métabolisme met plus de temps à brûler les calories et le fait avec plus d'efficacité. CALCUL SPECIFIQUE DES RATIONS Vous pouvez maintenant imaginer que deux chevaux différents auront besoin de quantités de moulée très différentes pour maintenir leur poids. La difficulté repose sur le fait que, pourtant, les deux auront les mêmes besoins en vitamines et en minéraux. Maintenant, sachant que les recommandations de l'étiquette du sac de moulée seront fondées sur le poids, 500 kg, et le niveau d'énergie, modéré, vous devriez donner le même montant de moulée à chaque cheval. Cette ration permettra à chacun de combler tous ses besoins en vitamines et en minéraux pour la journée, voire même au Thoroughbred de répondre à son besoin d'énergie pour conserver son poids. Or, ce même montant de moulée surpassera probablement grandement les besoins en énergie du Canadien, lesquels sont le plus souvent comblés par le foin seul. C'est alors que le consultant en alimentation équine reçoit le coup de téléphone et entend la phrase familière : « Alors, combien devrais-je lui en donner? ». Notre réponse sera de « nourrir en fonction de la cote de chair ». La cote de chair est l'expression relative au montant de gras accumulé par un animal sur son corps. Les chevaux nous rendent la tâche facile; en effet, la plupart de leur réserve de gras se trouve juste sous la peau, la rendant facile à voir et à palper. Dans le milieu équestre, nous utilisons le tableau de cotes de chair de Henneke, élaboré au cours des années 1980 par le Dr Don Henneke de l'Université A&M du Texas. Le tableau comprend un système d'attribution de cotes allant de 1 à 9, 1 étant extrêmement émacié et 9 étant extrêmement obèse. La cote de chair idéale variera selon l'âge du cheval. Par exemple, au repos, la cote de chair d'un cheval devrait se situer à 5, tandis qu'une poulinière devrait se situer à 6 pour favoriser la fertilité et la conception. Un poulain, en contrepartie, devra se situer entre 4,5 et 5 pour éviter les problèmes liés à la croissance. Une fois que vous aurez évalué la cote de chair de votre cheval, vous pourrez déterminer le montant de moulée à lui donner. Si votre cheval présente une cote de chair trop faible, vous devrez l'alimenter davantage. Si votre cheval présente une cote de chair trop élevée, vous devrez moins l'alimenter. Si votre cheval présente une cote de chair acceptable, vous lui donnez probablement le bon montant de moulée. Maintenant, voilà où les choses se corsent : une fois que vous aurez déterminé combien de moulée donner à votre cheval, vous devrez vous assurer qu'il reçoive tous les vitamines et les minéraux requis si votre ration diffère du montant recommandé sur l'étiquette. En effet, cela signifie plus particulièrement qu'un cheval qui reçoit moins de moulée que le montant recommandé sera en déficit sur le plan vitaminique et minéral. Si vous êtes le propriétaire du Canadien dont nous avons parlé plus tôt, dont la cote de chair se situe peut-être entre 6 et 8 en ne mangeant que du foin, son alimentation sera déficiente en vitamines et en minéraux à moins que vous ne lui fournissiez un supplément. Le meilleur des foins ne pourra répondre à tous les besoins d'un cheval. Les vitamines qui se trouvent dans le foin s'oxydent rapidement et la teneur en minéraux dépend grandement de la qualité du sol, de l'année et du moment de la récolte, de l'emplacement du champ, etc. La prochaine fois que vous demanderez : « Combien devrais-je lui donner à manger? ». Enlevez vos gants, palpez le corps de votre cheval et évaluez objectivement sa cote de chair. Décidez si la quantité de moulée recommandée sur le sac est adaptée à votre cheval et, dans le cas contraire, équilibrez la ration de suppléments. Les chevaux qui ont tendance à faire de l'embonpoint sur une seule ration de foin ou de moulée n'ont techniquement pas besoin de moulée et devraient uniquement recevoir un supplément. La clé du succès repose sur votre capacité à effectuer une évaluation entièrement objective de la condition de votre cheval. La réponse à la question « Combien devrais-je lui donner à manger? » ne doit pas être un processus mathématique compliqué, laissez votre cheval y répondre. LE CONSEIL PURINA Chez Purina, nous avons les produits Equilizer et Optimal qui fonctionnent bien avec toutes nos moulées. 200 grammes d'Equilizer ou 300 grammes d'Optimal contiennent la même quantité de vitamines et de minéraux qu'un kilogramme de la plupart de nos moulées avec moins de calories. Si le cheval a une cote de chair qui nécessiterait de recevoir moins que la quantité de moulée recommandée, le propriétaire peut ainsi ajouter 200 grammes d'Equilizer ou 300 grammes d'Optimal pour chaque kilo de moulée sous le montant recommandé. Cette combinaison permet d'alimenter le cheval selon sa cote de chair, mais également de répondre à ses besoins en vitamines et en minéraux.