les defis de l`aep de la ville de fes et des zones avoisinantes
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les defis de l`aep de la ville de fes et des zones avoisinantes
LES DEFIS DE L’AEP DE LA VILLE DE FES ET DES ZONES AVOISINANTES Mohammed LAHLOU 1 - D es adductions en fonte et en béton précontraint DN 1200 sur 5 kms entre les installations ONEE et RADEEF. INTRODUCTION L’alimentation en eau potable assurée par l’ONEE dans la ville de Fès et les localités avoisinantes concerne principalement l’adduction en eau de la ville de Fès, ainsi que la desserte des zones rurales dans la préfecture de Fès et la province de Moulay Yacoub ; englobant une population totale de 1.800.000 habitants. L’alimentation en eau à partir de ces ressources superficielles est soumise à plusieurs contraintes, qui mettent parfois en péril la continuité de l’adduction. Il s’agit principalement de : - L a vulnérabilité à la qualité de l’eau du Sebou, qui se trouve dégradée lors de la période d’activité oléicole avec le rejet direct des margines. A cet effet, il s’agit non seulement de garantir une alimentation continue 24 h/24, mais aussi de sécuriser la desserte en eau et anticiper les projets permettant de satisfaire la demande en eau à moyen et long terme. - L ’existence des conduites d’adduction sous des voies se trouvant désormais dans des zones urbanisées ou bien qui longent des terrains instables ; ce qui augmente fortement le risque d’avaries sur ces canalisations. Le présent article décrit en premier lieu les différentes installations d’aep dans la zone pour ensuite expliciter les perspectives d’avenir ainsi que les axes d’amélioration du secteur. 1.1.2. Ressources souterraines 1 – ALIMENTATION EN EAU URBAINE Elles se composent de 23 forages artésiens implantés dans la nappe profonde du Saiss, dont la capacité de production s’élève à 1470 l/s et qui desservent les réservoirs RADEEF de la Route de Sefrou, Sud et Nord, à travers des adductions en béton précontraint ou en amiante ciment sur un linéaire de 78 kms. 1.1 – INSTALLATIONS ACTUELLES L’alimentation en eau potable de la ville de Fès se fait par la mobilisation conjointe des eaux superficielles traitées de l’oued Sebou et des eaux souterraines issues de la nappe du Saiss au sud de la ville. Ces ressources enregistrent une régression annuelle de leur productivité due à la baisse du niveau piézomètrique des nappes artésiennes, alors que la zone desservie connait une augmentation considérable des besoins en eau justifiée par l’expansion urbaine de la ville dirigée vers le sud et le sud ouest de la ville de Fès. 1.1.1. Ressources superficielles Cette adduction en eau se fait à travers le complexe hydraulique Ain Nokbi, qui possède une capacité de 1700 l/s et comprend successivement les ouvrages ci-après : - U ne station de prétraitement des eaux brutes, située à proximité du pont portugais, sur la route reliant Fès à Taounate qui comporte deux prises d’eau brute, l’une située en amont (relevage par vis d’archiméde), et la seconde en aval. Elle permet l’abattement des matières en suspension de 50 g/l à 2g/l. D’un autre côté, il est noté la dégradation des équipements internes des forages et la détérioration de la qualité de certains d’entre eux du fait de leur turbidité. 1.1.3. Ressources en eau de la ville de Fès A -Ressources en eau - U ne station de traitement, implantée au site Ain Nokbi, qui a été réalisée en deux phases, la première en 1987 pour un débit de 800 l/s et la seconde en 1996 pour un débit supplémentaire de 900 l/s. L’alimentation en eau potable de la ville de FES et des centres gérés par la Régie est assurée à partir : • U ne production RADEEF : Forages et Sources (24% de la production totale). - U ne station de pompage, permettant le refoulement aux réservoirs RADEEF de Bab Hamra. • U ne production ONEP : Forages et eau traitée de l’oued Sebou (76%). 1 Chef de la Division Développement / ONEE 21 HTE N° 155 MARS 2013 • L a Régie assure également l’alimentation en eau potable des villes et centres suivantes: SEFROU-BHALIL, SIDI HRAZEM, SKHINAT, RAS TBOUDA, BIR TAMTAM et TIMGANAY. • Interconnexion des systèmes de production. • Recherche de procédés de réhabilitation des ouvrages et confortement des conduites dans les zones instables. • Maitrise du bassin versant à l’amont de la prise sur l’oued Sebou en identifiant les foyers de pollution, en mettant en place les mesures d’atténuation appropriées, accompagnées d’un contrôle renforcé de la qualité de l’eau. B-La qualité de l’eau La qualité de l’eau qui jaillit des fontaines et des robinets de la médina et de la ville nouvelle de FES est reconnue, tout au long de l’histoire de la ville, entamée par Moulay Idris depuis la fondation de la ville il y a douze siècles. • G estion concertée entre les opérateurs d’eau et l’ABHS, en favorisant notamment l’utilisation des forages comme appoint aux ressources superficielles. Elle continue aujourd’hui avec la RADEEF qui à travers son métier de captage, de traitement et de distribution d’eau potable desserve une eau propre à une population d’un million d’habitants. • C ontrôle de la surexploitation des nappes souterraines due aux usages agricoles. 1.2 – AXES D’AMELIORATION • P réparation des alternatives pour les agriculteurs à partir des complexes hydrauliques : projet du barrage Mdaz qui apportera la solution appropriée. L’adduction en eau à partir des eaux superficielles et souterraines peut être améliorée par la réalisation de plusieurs actions : 1.3 – PLAN D’ACTION DE L’ONEE – BRANCHE EAU • S écurisation des installations existantes et amélioration de leurs performances énergétiques ainsi que des conditions de leur fonctionnement. • Renforcement des capacités de production en vue d’accompagner le développement de la ville. Afin de satisfaire les besoins en eau croissants de la zone et sauvegarder les installations existantes, un plan d’actions est mis en place par l’ONEE – branche eau, dont les principales composantes font l’objet du tableau ciaprès : Projet Planning de réalisation Coût ème Transfert de 500 l/s de la station de Mise en service : 2 trimestre 120 Millions Dhs traitement aux zones sud de Fès 2013 (financement BID) Audit énergétique du complexe Se- 2012 - 2013 bou Protection de la station de prétraite- 2013 - 2014 12 Millions Dhs ment contre les crues du Sebou Adduction de secours entre le trans- 2013 - 2014 20 Millions Dhs fert et le réservoir Bab Hamra Aep mutualisée de Fès et Meknès à 2013 - 2016 1,7 Milliards Dhs partir du barrage Idriss 1er – capacité (financement JICA) 2 m3/s Réhabilitation et renforcement du Etudes programmées pour 2013 - 2014 complexe Sebou Actuellement, 133 douars sont alimentés par des branchements individuels alors que des associations d’usagers de l’eau potable assurent la distribution en eau dans 134 douars. Cette dernière se fait par des bornes fontaines à travers des conventions tripartites entre l’ONEE/ BE, la commune et l’association. 2 – ALIMENTATION EN EAU RURALE L’intervention de l’ONEE dans les localités rurales se fait dans 2 communes rurales de la préfecture de Fès et 10 communes rurales de la population Moulay Yacoub, englobant 427 douars et une population desservie de 167.000 habitants. 2.1 – INSTALLATIONS EXISTANTES Les localités rurales sont alimentées en eau à partir des ressources de Fès d’une part, et de 3 forages locaux HTE N° 155 MARS 2013 22 d’autre part, pour une capacité de production totale de 160 l/s - le développement de modes de gestion appropriés de l’aep rurale avec l’implication du secteur privé et la mobilisation des financements nécessaires ; Le système d’alimentation en eau comporte 1500 kms d’adductions et de réseaux ainsi que 9 stations de pompage et de reprise, et 18 réservoirs de stockage. - la mise en place de programmes de développement de l’assainissement liquide ; La gestion est effectuée à travers une agence et trois unités mixtes de l’ONEE, ainsi qu’un opérateur privé. - la mise en œuvre d’une stratégie pour l’aménagement de l’espace en milieu rural. 2.2 – CONTRAINTES ET OPPORTUNITES LABORATOIRE DE CONTRÔLE DE QUALITÉ L’alimentation en eau rurale assurée par l’ONEE/BE est confrontée à plusieurs difficultés liées à l’environnement local des zones et dont on peut citer : L’eau est une matière indispensable mais très fragile et dangereuse quand sa qualité est altérée. Sa surveillance, sa protection et son traitement sont donc une nécessité absolue. C’est dans cet esprit que la Régie dispose d’un laboratoire bien équipé et très moderne pour le contrôle et la surveillance de la qualité de l’eau depuis 1976. • L ’insuffisance des ressources pérennes sûres, ce qui exige le recours aux prises d’eau à partir des adductions régionales qui pérennisent les systèmes d’alimentation en eau potable. A-Rôle • C ontexte géotechnique très défavorable, imposant la réalisation d’études de stabilité des tracés ainsi que l’adoption de solutions de confortement appropriées, qui sont assez onéreuses. Le rôle du Laboratoire est de veiller sur la qualité de l’eau livrée par la RADEEF aux consommateurs. Il assure la surveillance et la désinfection de l’eau potable sur l’ensemble du système de distribution. • L a vaste étendue du système, ce qui entraîne des difficultés importantes pour la recherche des fuites, et des pertes d’eau conséquentes. B-Objectif • A ssurer par le suivi de la qualité des eaux produites et distribuées la conformité à la norme marocaine relative à la qualité des eaux. • L es projets d’aep sont très coûteux, alors que la tarification n’est pas adaptée ; d’où la nécessité de financements extérieurs. • P révenir la dégradation de la qualité des eaux et surveiller la bonne chloration. • L ’absence de stratégies nationales de développement de l’aménagement en milieu rural. • A ssurer le contrôle de l’hygiène de l’ensemble réseau. • L a problématique de l’assainissement liquide qui exige des moyens importants dont ne disposent pas les collectivités locales. • A ssurer une prise de décision rapide en cas de danger. CONCLUSION C-Activités Les ressources en eau potable de la ville de Fès et de sa région sont importantes mais particulièrement vulnérables. Un programme consistant est en cours de réalisation par l’ONEE/BE aussi bien pour la sécurisation et le renforcement des systèmes d’aep que pour la généralisation de l’accès à l’eau, qui a atteint 100%. Les activités du Laboratoire sont très diversifiées : • L e contrôle de la qualité de l’eau potable est effectué sur l’ensemble du système de distribution : points de captage, réservoirs, réseau. Le contrôle s’accompagne par des prélèvements d’échantillons d’eau sur l’ensemble du système de distribution pour être analysés. Toutefois, il est primordial d’accompagner ces projets par : • L e contrôle des opérations de nettoyage et de désinfection des conduites neuves. - le renforcement du contrôle de la qualité de l’eau dans le bassin du Sebou et la mise en place de projets de développement ; • L a réalisation des enquêtes de la qualité de l’eau à la suite des réclamations d’abonnés. - la vigilance accrue sur les activités polluantes et les aménagements sensibles, qui ont un impact négatif sur la ressource en eau ; • L e lavage et la désinfection des réservoirs et points d’eau. - la recherche de solutions alternatives pour les usages agricoles ; 23 HTE N° 155 MARS 2013