Copie de notice raynaud - Musée d`art contemporain de Lyon
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Copie de notice raynaud - Musée d`art contemporain de Lyon
JeanJean-Pierre RAYNAUD Œuvres entrées dans la collection en 2001, 2004 et 2008 : Minguettes 1984-2000, 2000 Dimensions : 3 éléments, objet : 240 x 160 x 60 cm, 2 photographies, 80,5 x 120 cm chacune Don de Logirel en 2001, n° d’inventaire : D 2001.5.1 Drapeau français, 1999 Dimensions : 200 x 300 cm Dépôt de l’artiste en 2004, n° d’inventaire : D 2004.9.1 Drapeau algérien, 2000 Dimensions : 200 x 300 cm Dépôt de Michèle et Yves Di Folco en 2004, n° d’inventaire : D 2004.9.2 Objet drapeau français (chaise), 2005 Dimensions : 80 x 46,5 x 43 cm Dépôt de Michèle et Yves Di Folco, n° d’inventaire : D 2008.1.1 Objet drapeau français (pot), 2005 Dimensions : Ø 58 cm x 52 cm Dépôt de Michèle et Yves Di Folco, n° d’inventaire : D 2008.1.2 C’est à partir de 1960 que sont érigées les dix tours des quartiers Démocratie et Monmousseau qui constituent la première tranche de travaux de la ZUP des Minguettes. La première tour est détruite en juin 1983 : la réhabilitation commence en effet par une destruction. Dès 1984, la Ville de Vénissieux et l’État (direction du Développement culturel et délégation aux Arts plastiques) lancent un projet de commande publique : soixante dossiers d’artistes sont examinés. Les 27 et 28 juin 1989, cinq projets finalistes sont dévoilés à l’occasion d’un colloque d’urbanisme. En novembre 1989, la maquette de la Tour Blanche de Jean-Pierre Raynaud est retenue. La tour 114 sera entièrement carrelée par l’artiste, marquant l’entrée de la façade sud de l’agglomération, tandis que les autres seront détruites. L’opération nécessite la pose de 2 5 500 m de carrelages en plan, ainsi que l’obturation des ouvertures. L’estimation se monte à 10 080 000 francs TTC (1 536 686,09 euros), réparti comme suit : État, 30-40 % ; Région, 1020 % ; Ville, 10 %, Agglomération ; 10 %, fonds privés : + 30 %. L’œuvre ne sera jamais réalisée. En septembre 1991, Jean-Pierre Raynaud présente un ensemble inédit de pièces à l’occasion de la première Biennale de Lyon. Nous évoquons à peine son projet qui lui semble à cette date encore possible. En 1999, nous préparons la Biennale de Lyon 2000 (Partage d’exotismes). Un cycle de commandes publiques semble devoir marquer le tournant du millénaire. Nous prenons alors contact avec Raynaud pour relancer la Tour Blanche. Mais très vite, le budget prévisionnel semble un obstacle à sa réalisation. Contournant cette difficulté, Jean-Pierre Raynaud propose, pour un budget moindre, de détruire la tour et de l’enfouir à ciel ouvert à proximité du Musée d’art contemporain. Mais le prévisionnel de 3 millions de francs (457 347,05 euros) sera lui aussi insurmontaJean-Pierre Raynaud, Minguettes 1984-2000, 2000 ©Blaise Adilon ble. Nous convainquons ©Adagp, Paris 2010 alors Jean-Pierre Raynaud © Musée d’art contemporain de Lyon - 2010 1 de conserver une image de ce projet unique, en créant une œuvre nouvelle. La Logirel, société de HLM, porteur du projet à ses débuts, dispose encore d’un reliquat budgétaire. Après quelques semaines de réflexion, Jean-Pierre Raynaud revient vers nous. De la tour, il conservera la porte d’accès technique, métallique, qui a été taguée régulièrement depuis dix ans. Elle porte sur elle les haines, les espoirs et les existentialismes anonymes qui sont loin d’être des humanismes : traces d’ersatz de vie. Cette porte sera à son tour érigée sur un socle carrelé de 42 x 164 x 60,4 cm, accompagnée de deux grandes photographies, celle de la maquette de la Tour Blanche et celle de la destruction de la tour qui aurait dû l’incarner. L’œuvre est acquise par la Logirel puis donnée au Musée. À l’occasion de la première exposition de l’œuvre, le 14 septembre 2000, celle-ci est placée tout à côté de l’entrée du Musée. À midi cinq, soit cinq minutes après l’ouverture, un visiteur nous interpelle et menace de porter plainte pour propos raciste, à la vue d’une étoile accompagnée d’une insulte. Après vingt minutes de conversation, il renonce à ses menaces, mais s’interroge : est-ce bien là le rôle d’une œuvre et sa place dans un musée ? Dès les cinq premières minutes, Jean-Pierre Raynaud avait gagné. Jean-Pierre Raynaud Né en 1939 à Courbevoie (France), vit et travaille à Paris (France) © Musée d’art contemporain de Lyon - 2010 2