Montpellier : le bazar autour de la gare ?

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Montpellier : le bazar autour de la gare ?
Montpellier : le bazar autour de la gare
?
REPORTAGE FRÉDÉRIC MAYET
L
a mise en service du parking Saint-Roch, le 1er juillet, va
générer d'importants ajustements.... lancés ce mardi matin avec
l'interdiction du transit sur le pont de Sète.
De la bronca populaire, lors d'une première réunion voici un mois, à
des applaudissements ? Pas ce mardi 16 juin en tout cas. Ce fut plutôt
concert de klaxons et crispations sur les volants. Beaucoup
d'automobilistes se retrouvant, subitement, pris dans une véritable
souricière circulatoire après l'interdiction effective de tout transit sur
le pont de Sète. Un défaut, manifeste, de communication pour la Ville.
Précisons ici que les changements déjà effectifs anticipent la mise en
service, mercredi 1er juillet, du parking Saint-Roch en même temps
qu'un nouveau plan de circulation.
À commencer, donc, par ce fameux pont de Sète. "Les voitures auront
une voie montante depuis le boulevard de Strasbourg pour accéder
aux 180 places de dépose-minute du parking Saint-Roch, détaille le
maire Philippe Saurel. Une douzaine de places a été réservée aux taxis
sur le pont devant la gare. Je peux vous dire que leurs syndicats m'ont
déjà fait part de leur satisfaction car ils n'en attendaient pas tant !"
Prévue un temps le 19 juin, l'ouverture du parking Saint-Roch aura
finalement pris du retard à cause des travaux de voiries alentour.
"La plupart des usagers de la gare donnent déjà la
priorité au tramway"
Pour Eric Boisseau, délégué régional de la Fnaut (Fédération nationale
des associations d'usagers des transports), ces choix, avalisés par une
centaine de riverains et associations lors d'une réunion de
concertation le 23 mai, vont dans la logique de l'histoire. "La plupart
des usagers de la gare donnent déjà la priorité au tramway. "Et de
souhaiter qu'après les travaux de bouclage de la ligne 4, "on valorise
les performances des bus 6 et 7 qui desservent la gare. Cela réduira
les besoins automobiles."
L'expert rappelle aussi que la Métropole hérite d'un choix, jadis avalisé
par Georges Frêche, de porter l'effort sur le tram. "S'il n'y avait qu'une
seule ligne, on pourrait encore penser faire de la voirie."Les
inquiétudes des associations de riverains se concentrent, elles, sur les
futures mises à double sens des boulevards Rabelais et d'Orient,
prévues - c'est officiel depuis ce mardi - fin 2016. Jérôme Laval,
président de l'association Mandarine, parie "sur l'adaptation des
comportements. Mais il faudra du temps." Et de prévenir : "Il est
indispensable de ne plus avoir de sens unique pour que tout
fonctionne." Pas gagné.
# Depuis ce mardi 16 juin, l'accès au quartier Durand-Levat-Pagezy-Alger à partir du
boulevard de Strasbourg se fait par la rue Peysson, le boulevard Vieussens, les rues de
Maurin, Leenhardt, et Grand-Saint-Jean.
Mylène Chardès, adjointe déléguée au plan de déplacements
urbains
Quelles vont être les difficultés majeures induites par ce
nouveau plan de circulation ?
En fait, il n’y en a pas ! La plus grosse difficulté, pour les
automobilistes, va être de changer leurs habitudes. Au final, les
nouveaux sens de circulation vont, à la fois, améliorer la vie des
riverains et contribuer à mieux accueillir les deux millions d’usagers
annuels de la gare. À moyen terme, il faudra d’ailleurs mesurer le taux
de pollution dans le quartier et voir son évolution.
Quelle est la volonté de la Ville ?
Aujourd’hui, la gare évolue. Désormais, et cela commence par l’accès
au nouveau parking, l’aménagement de "l’arrière" du bâtiment est
lancé. D’ores et déjà, nous pouvons aménager le boulevard de
Strasbourg avec un abribus, des voies cyclables et piétonnes plus
larges tout en sécurisant les accès à l’école Saint-François.
Avez-vous prévu de porter l’effort sur l’information des riverains
et des usagers ?
J’ai personnellement veillé à ce que des annonces soient faites en
amont. On sait très bien que si les automobilistes voient le panneau
au moment de tourner... ça ne va pas bien fonctionner. La Ville va
également s’adapter aux usages, voir où ça coince. À moyen terme, je
pense que les automobilistes qui avaient l’habitude de passer par le
pont de Sète pour ensuite bifurquer vers le nord de la ville vont
anticiper. Il s’agit d’entrer dans une logique de report du trafic
automobile vers les voies structurantes de plus gros gabarit.

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