Edition Gironde
Transcription
Edition Gironde
Les suppléments du quotidien GIRONDE Tourisme, le nouvel Eldorado Ils ont marqué l’année 2015 ri Daniel Hara (Lectra) Frédéric Co nchy (Exosun) Novateurs, audacieux et confiants. Découvrez pourquoi Daniel Harari et Frédéric Conchy sont les Aquitains de l’année 2015 Dossier grande région Internet Palmarès Infrastructures, savoir-faire, leaders... Tour d’horizon des atouts économiques de la future grande région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin Tous nos dossiers sur le Web La région, le département, les entreprises et toutes les informations économiques sont sur www.sudouest.fr Classement Retrouvez le palmarès des 50 premières entreprises du département avec Pouey International 2 Sud Ouest éco Publicité JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 3 ÉDITORIAL SOMMAIRE Élargissement du champ Il ne s’agira pas que d’une simple addition, de moyens, de lignes budgétaires inscrites ou du nombre de salariés des groupes (Fayat, Safran, Legrand…) travaillant dans les trois régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin. La création de la nouvelle entité régionale rassemblant ces trois forces obéit à d’autres logiques, économiques et territoriales. Et derrière les beaux discours déjà affûtés sur la plus grande région agricole ou forestière, la première ou la seconde sur les drones, le pôle maintenance aéronautique renforcé ou le pôle image Angoulême-Bordeaux, se profilent des évolutions territoriales lourdes qui gagneraient à être davantage mises en lumière au cours de la campagne électorale. D’abord et avant tout, la prééminence de la métropole bordelaise, trônant désormais au centre d’un territoire grand comme l’Autriche. À La Rochelle et à Angoulême, on s’en félicite. À Pau ou Périgueux, on s’inquiète davantage de ces nouvelles hiérarchies territoriales en gestation. La deuxième ligne de force est le poids grandissant des départements de l’intérieur, vaste zone rurale allant de la Charente à la Creuse, de la Haute-Vienne au Lot-et-Garonne et qui n’auront pas d’autres alternatives que de s’unir pour éviter d’être submergés par le dynamisme littoral atlantique renforcé par le pôle rochelais. Comme à chaque fois qu’il s’agit de construire un nouveau cadre, la question des infrastructures va enfin se poser dans de nouveaux termes. Routes nationales, liaisons ferroviaires est-ouest et aéroports vont vite se hisser en haut de la pile des dossiers prioritaires. C’est sur ces enjeux que « Sud Ouest éco » tente de vous éclairer dans ce dossier annuel. JEAN-BERNARD GILLES Supplément gratuit au journal du 3 décembre Président-Directeur Général : Olivier Gérolami Directeur général délégué et directeur de la publication : Patrick Venries Réalisation : Agence de développement Directrice et rédactrice en chef adjointe : Marie-Luce Ribot Chef de rédaction : Xavier Sota Responsable du secrétariat de rédaction : Coralie Morin Illustration de Une : Archives Thierry David Secrétariat de rédaction : Sophie Liskawetz Siège social : Journal « Sud Ouest » 23, Quai des Queyries, 33094 Bordeaux Cedex Tél. 05 35 31 31 31 www.sudouest.fr Régie Sud-Ouest publicité : Tél. 05 35 31 27 06 N° de commission paritaire : 0420 C 86477 Dossier régional : les atouts de la grande région Les contours du nouveau cadre régional .... 4-5 La Rochelle, le port de la future région ......... 4-5 Vers la privatisation des aéroports ? .................... 6 Les effets économiques de l’aéroportuaire ..... 7 Les retombées de la LGV Tours-Bordeaux ....... 8 L’A89, un lien bénéfique................................................. 9 Les grands ports de la région ................................. 10 Legrand à l’heure d’internet .................................... 11 La Maif vise l’économie numérique .................. 12 La trajectoire mondiale de DRT ............................. 13 Baillardran, une marque territoriale .................. 13 Safran, le plus gros industriel ................................. 14 Niort, puissance financière....................................... 16 Maintenance aéronautique .................................... 18 Vin et Cognac, deux univers différents ............ 20 La première forêt de France .................................... 21 La bourse avec modération ..................................... 22 Tourisme culinaire, un vecteur de croissance 38 Le bal des grands chefs.............................................. 39 Congrès et expos : Bordeaux fait l’affaire 40-41 Le tourisme d’affaires s’envole ........................... 42 Chambre avec table étoilée..................................... 43 Le phare viticole bordelais........................................ 44 « Le consommateur n’est plus passif » ........... 45 Ils veulent comprendre la vigne .................. 46-47 Les « petits » malins du fleuve............................... 49 Le service aux navires en plein essor .............. 50 Pontons : qui va payer ?.............................................. 52 Les touristes « flottants » rapportent ............... 53 Internet court-circuite les agences immo .... 54 Campings, la belle étoile ............................................ 55 Un Bassin où l’eau vaut de l’or .............................. 56 Mettre les touristes au vert ...................................... 58 L’e-tourisme leur fait pousser des ailes .... 60-61 Palmarès Les Aquitains de l’année Tableau : Les 50 premières entreprises en chiffre d’affaires du département .......... 32 Le Prix, mode d’emploi ...................................... 24-25 Le jury...................................................................................... 26 Les deux lauréats : Lectra et Exosun ................ 27 Les six nominés : Aquitec/Aliénor Net, Falières Nutrition, Transports William A2B, Le Petit Basque, Baillardran et Belco Courtage........................................................................ 28-29 Comment lire les tableaux ? Dossier Tourisme, le nouvel Eldorado ITV Arino........................................................................ 30-31 L’hôtellerie bordelaise ................................................. 34 Bienvenue à « Accor land » ...................................... 35 Le luxe la joue modeste .............................................. 36 .................. 33 Trois questions à Bertrand Lacampagne, président du directoire de Pouey International ............................... 33 Les 50 premières dans l’industrie ...... 48 Les 50 premières dans les services .. 49 Les 50 premières dans l’export .............50 Les 50 premières dans le commerce ..... 54 Les 50 premières dans le BTP ....................... 57 Les 50 premières dans l’agroalimentaire ................................................ 62 4 Sud Ouest éco JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Dossier Changement de cadre DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Les poids économiques de Limoges, Niort et La Rochelle redistribuent les cartes territoriales de la grande région ien sûr, le nouvel ensemble Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin dont la fusion sera scellée le 1er janvier prochain, sera un poids lourd européen de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Avec ses coopératives puissantes, ses industriels de l’agroalimentaire de premier plan et sa forêt, où les feuillus du Limousin et les résineux des Landes de Gascogne pourront sans doute nouer de futures alliances, la nouvelle Aquitaine aura les atouts pour être dans la course. Évidemment les renforts corréziens, rochefortais et les usines du groupe Safran, du département de la Vienne, donneront un poids supplémentaire à l’industrie aéronautique aquitaine, tirée au nord par les succès du Rafale, au sud par les développements de Turboméca et partout, en Lot-etGaronne et Landes notamment, par la B montée en puissance des cadences de production toulousaines des Airbus A320 et A350, dont la région est la sous-traitante. « Nouvelle hiérarchie urbaine » Mais il faudra aussi lire les enjeux économiques de la grande région avec d’autres paires de lunettes. « C’est une nouvelle hiérarchie urbaine qui s’imposera de fait sur un territoire très vaste », explique Pierre Delfaud, universitaire bordelais et spécialiste d’économie. Bordeaux dominera le nouvel ensemble et ne sera pas contesté avec son aire urbaine de plus d’un million d’habitants, de Lacanau à Biscarrosse. Au centre de ce futur territoire grand comme l’Autriche, elle disposera, comme la France des années 1960, d’agglomérations d’équilibre : trois au nord, Poitiers et Limoges, villes universitaires et hospitalières ainsi que La Rochelle, l’ambitieuse, et deux au sud, Pau et l’agglomération littorale basque, qui ne manqueront pas de se bagarrer demain pour les financements régionaux. Et de villes d’environ 100 000 habitants, spécialisées comme Niort avec son pôle mutualiste, ou structurantes pour l’ensemble des territoires ruraux qu’elles fédèrent comme Périgueux, Mont-de-Marsan ou Angoulême. D’autres dossiers économiques et d’infrastructures vont animer la future assemblée régionale qui ne sera pas seulement tiraillée par les déséquilibres entre les agglomérations littorales et les départements ruraux de l’intérieur. « On s’est beaucoup battu en Aquitaine pour relier Bordeaux et Pau, la deuxième agglomération de la région. Je vois mal comment on pourrait faire l’économie de liaisons plus rapides entre Bordeaux et Limoges », estime Pierre Limoges, Niort, Bordeaux, La Rochelle, seront par Delfaud. Il y a fort à parier que les leaders politiques et les chefs d’entreprise de la Haute-Vienne, plaident rapidement pour que la voie ferrée Bordeaux-Périgueux-Limoges d’une part et la liaison routière Angoulême-Limoges (la fameuse Route Centre Europe Atlantique jamais bouclée) d’autre part, soient lancées. Chaque terri- « La Rochelle est le grand port de marchandises ENTRETIEN Le territoire rochelais prépare ses dossiers. Il sera un lobby de poids dans le nouveau paysage régional le 1er janvier. Son président, le chef d’entreprise Jean-François Fountaine, précise ses intentions La Rochelle adossée à l’Aquitaine dans la grande région, cela ne vous pose pas de problème ? Cela nous va très bien. Nous avons des filières économiques fortes mais pas de capitale régionale qui nous apporte ce que nous n’avons pas sur place. Nous vivions en Poitou-Charentes dans un territoire d’équilibre avec des villes de tailles semblables. Nous aurons demain une vraie capitale régionale qui nous apportera une attractivité utile à notre développement. Quelle prééminence accordez-vous à la métropole bordelaise ? C’est le fruit de notre histoire. L’organisation politique suit notre organisation économique au final. Les sièges des grandes banques de notre territoire sont déjà à Bordeaux, que cela soit la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne, le CIC Sud-Ouest ou les délégations Sud-Ouest des banques nationales, hor- mis le Crédit Agricole qui va s’installer chez nous pour ce qui est de notre Caisse régionale. Elles irriguent tout le territoire. Les groupes nationaux ou les grandes entreprises publiques ont leur représentation Grand Sud-Ouest à Bordeaux. C’est le cas de la SNCF par exemple. Ce regroupement est aussi le sens de notre histoire. La Rochelle est née d’Aliénor d’Aquitaine. On est, enfin, mieux relié à Bordeaux qu’à Nantes en termes d’infrastructures. Vous souhaitez une plus grande réactivité régionale dans le nouvel ensemble. Ne craignez-vous pas l’émergence d’un nouveau « grand machin » administratif ? Cela ne m’angoisse pas du tout. La réactivité est une question d’hommes avant tout. Les grandes régions allemandes sont réactives et elles sont plus grosses que les nôtres. Il faut surtout que la grande région soit bien gérée. Avec un grand sens de responsabilité des territoires. Nous devons structurer notre message territorial. Si, les uns après les autres, le maire de La Rochelle, celui de Rochefort, les gens d’Aunis et de l’Île de Ré, vont à Bordeaux pour porter leurs dossiers respectifs, on peut être sûr qu’il n’y aura pas de réactivité régionale. Si nous y allons avec un projet partagé sur nos priorités touristiques, d’infrastructures, d’enseignement supérieur, nous faciliterons la vie de la grande région. Quelles garanties avez-vous que les dossiers du contrat de plan État-Région, signé à Poitiers, soient financés demain par Bordeaux ? Il n’y a pas d’amour mais des preuves d’amour. Nous tenons beaucoup au ferroviaire et portons un gros dossier d’aménagement de la gare de La Rochelle. Il a été évoqué avec le président de la SNCF en présence du maire de Bordeaux et du président actuel de la Région Aquitaine. Nous sommes déjà dans cette relation. Je souhaite que le futur président de la grande région porte demain ce dessein de pôle gare, nos projets agroali- mentaires ou le pôle aéronautique de Rochefort. Vous voulez faire du port de La Rochelle le siège des trois ports atlantiques de la future région. C’est une provocation ? Il est dans une dynamique de croissance. Ce n’est pas le cas du port de Bordeaux. Comme le dit aujourd’hui le maire de Bordeaux, on a voulu faire un grand port maritime à Bordeaux en oubliant la route et le fer. Le port de La Rochelle est en eaux profondes. Il est le grand port de marchandises de la grande région. Sa faiblesse est d’avoir un « hinterland » (arrière-pays, NDLR) un peu faible. Bordeaux, qui a des réserves foncières, sera une partie de l’hinterland du port de La Rochelle. L’écart entre La Rochelle et Bordeaux est plus important qu’il n’y paraît car l’activité de la raffinerie pétrolière d’Ambès est un acquis. Notre dynamique est beaucoup plus forte. Nous souhaitons aujourd’hui mettre le paquet sur le trafic des conteneurs. C’est un des axes forts de notre contrat de projet. RECUEILLI PAR JEAN-BERNARD GILLES Sud Ouest éco 5 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Les atouts de la grande région EN CHIFFRE 5,86 millions Le nombre d’habitants de la future grande région qui rassemblera 3,335 millions d’Aquitains, 1,784 millions de Pictocharentais et 741 000 Limousins. Elle se classe en troisième position parmi les 13 futures grandes régions en termes démographiques, derrière l’Ile-de-France (12 millions d’habitants) et Rhône-Alpes-Auvergne (7,75). mi les futures places stratégiques. PHOTOS GUILLAUME BONNAUD, « SUD OUEST », QUENTIN SALINIER ET PASCAL COUILLAUD toire s’arrimera sans doute davantage à son aéroport régional sur lesquels la grande région ne pourra plus faire l’impasse. Cette dernière dispose aussi d’atouts forts avec son pôle image à Angoulême, son pôle cuir et luxe dans le centre du futur ensemble (Thiviers), son port rochelais, son pôle mutuelles de rang européen à Niort, son pôle chimique à Lacq en Béarn et son futur quartier d’affaires sur Euratlantique à Bordeaux, dont aucun autre territoire ne pourra disputer la suprématie régionale. Il appartiendra à la future équipe aux commandes du gros navire de fixer le cap en acceptant ce changement de cadre régional. JEAN-BERNARD GILLES de la nouvelle région » À SAVOIR SUR LA GRANDE RÉGION Elle contribuera à hauteur de 7,8 % AU PIB NATIONAL, ce qui la classe au 3e rang des nouvelles régions derrière l’Ile-de-France (29,5 %) et Rhône-Alpes-Auvergne (11,5 %). La grande région s’étendra sur UN TERRITOIRE DE 84 036 KILOMÈTRES CARRÉS, soit un huitième du territoire national, ce qui en fait la plus vaste région française métropole et outre-mer confondus. Le budget cumulé des trois Conseils régionaux d’Aquitaine, de PoitouCharentes et du Limousin est de 2,8 MILLIARDS D’EUROS. L’aire urbaine de Bordeaux est la plus peuplée avec 1 180 000 HABITANTS, suivi des aires urbaines de Bayonne (284 000 habitants) et Limoges (283 000 habitants). « Le port de La Rochelle est dans une dynamique de croissance. Ce n’est pas le cas de celui de Bordeaux », plaide Jean-François Fountaine. PHOTO ARCHIVES PASCAL COUILLAUD Du nord charentais au sud basque, la grande région dispose de 800 KILOMÈTRES DE FAÇADE MARITIME. Avec près de 3 MILLIONS D’HECTARES DE SURFACES BOISÉES, les forêts représen- tent 34 % de l’occupation des sols contre 28 % en moyenne sur l’ensemble du territoire français. 11 GRANDS PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ET 5 PÔLES UNIVERSITAIRES (Bordeaux, La Rochelle, Limoges, Pau et Poitiers) jalonnent la grande région. Turboméca, avec près de 6 000 SALARIÉS, Maïsadour (5 700 salariés), Dassault Aviation (3 000 salariés), Legrand (3 000 salariés), la Caisse d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes (2 800 salariés) et la Maaf (2 200 employés sur Niort) figurent parmi les plus gros employeurs privés de la grande région. La grande région dispose du premier cheptel allaitant de France et ses éleveurs détiennent 36 % DE L’EFFECTIF NATIONAL DE CHÈVRES en PoitouCharentes surtout. 6 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Aéroports sans balises AÉRIEN Ce sera l’un des premiers dossiers chauds pour la future équipe aux commandes I l est plus que probable que le dossier aéroportuaire s’invite rapidement sur le haut de la pile des nombreux dossiers à régler pour le (ou la) futur(e) président(e) de la future grande région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin. Les perspectives de privatisation des aéroports de Nice et de Lyon l’année prochaine, après celui de Toulouse, passé sous pavillon chinois l’an passé, témoignent du vent de libéralisation qui souffle sur ces plateformes d’infrastructures essentielles à la vie des territoires. Thomas Juin, le directeur de l’aéroport de La Rochelle, est surtout le président en exercice de l’Association internationale des aéroports francophones. Il pointe la nécessité absolue de réaliser ce que peu de régions ont su faire à ce jour : un schéma régional de développement aéroportuaire. Sur le papier le document ne sera pas difficile à établir. On connaît assez bien les dix plateformes aéroportuaires des trois régions, leur mode de gestion, le nombre de passagers transportés (lire ci-contre). La question du financement de ces infrastructures va vite se poser. Avec pour corollaire le niveau d’engagement de la future grande région pour soutenir tout ou partie de ces aéroports. Pour simplifier, on peut dire que trois aéroports de la grande région sont aujourd’hui au-dessus des 700 000 passagers annuels : Bordeaux, Biarritz et Pau. Des déficits entre 300 000 et 3 millions d’euros Ils sont rentables, très rentable même pour ce qui est de Bordeaux-Mérignac, bénéficiaires pour Biarritz et pour Pau, même si ce dernier connaît des difficultés aujourd’hui pour financer ses investissements. Pour tous les autres, dont le trafic est inférieur à 700 000 passagers et pour lesquels l’Union européenne, pourtant toujours très à cheval sur ces questions, autorise les subventions d’équilibre, les déficits sont la règle. Entre 300 000 euros et 3 millions d’euros selon les plateformes et les années. Jusque-là, les collectivités locales actionnaires et les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) territoriales bouclaient souvent les fins de mois. « On ne peut pas ne pas soutenir une infrastructure qui joue un rôle clé dans le développement économique de notre territoire », dit souvent Jean-Alain Mariotti, le président de la CCI du Lot-et-Garonne. Mais les Bordeaux-Mérignac domine largement avec 5 millions de passagers annuels, contre 7 600 pour le plus petit, Périgueux. PHOTO ARCHIVES THIERRY DAVID CCI ont été soumises à une diète financière sévère depuis trois ans par Bercy. Et ne peuvent plus assumer. Celle de La Rochelle, qui gérait directement l’aéroport depuis sa décentralisation, a jeté l’éponge. « Nous ne pouvions plus suivre », confirme Robert Butel, le président de la CCI locale. À Limoges, le déficit annuel est de 3 millions d’euros environ. Et c’est la Région qui l’absorbe, jusqu’à la fin de l’année. L’aéroport de Bergerac doit trouver lui aussi de nouveaux actionnaires publics. Le problème qui va se poser est simple. Au- jourd’hui, la région Aquitaine n’a mis qu’un petit doigt dans les aéroports. Elle va peut-être, demain ou après-demain, faire face à la privatisation de l’aéroport de Bordeaux, probablement en 2017. Et intervenir, financièrement au moins, dans la modernisation des aéroports régionaux : « C’est impératif », estime même Jean-François Fountaine, le président de l’agglomération de La Rochelle. Mais il faudra sans doute faire des choix entre les plateformes. Le plus difficile est à venir. JEAN-BERNARD GILLES JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 7 L’impact aéroportuaire ANALYSE Les CCI d’Aquitaine ont mesuré les effets économiques des aéroports régionaux videmment c’est un plaidoyer. Les CCI sont encore majoritairement gestionnaires des aéroports régionaux et présentes au capital des syndicats mixtes propriétaires. Et elles sont soumises, de la part de l’État, à une pression financière comme jamais dans l’histoire récente des territoires. Il n’empêche. L’étude récente que la CCI Aquitaine a produite sur l’impact économique des aéroports régionaux aquitains a de quoi faire réfléchir. Les passagers de l’avion sont nettement moins nombreux que ceux des trains du quotidien ou de la route mais leur contribution à la vie économique des territoires méritera d’être bien évaluée par la future équipe aux commandes de la grande région. Près de 7 millions de passagers ont transité par six aéroports régionaux aquitains en 2014, y compris donc ceux d’Agen la Garenne et de Périgueux-Bassillac qui ont des obligations de services publics vers Paris surtout. La clientèle internationale dans ce trafic passager cumulé est en forte croissance depuis cinq ans (plus 42 %) au point de représenter aujourd’hui plus de 40 % du total avec 2,7 millions de passagers. Il faut bien sûr y voir le succès croissant des compagnies low cost qui boostent le trafic à E Bergerac et Bordeaux qui leur a même consacré un terminal dédié récemment agrandi. Qui n’a pas encore pris un vol Easy Jet ou Volotea depuis Mérignac ? 9 000 emplois directement rattachés À la suite d’une enquête réalisée auprès de 1 762 passagers et 77 entreprises des quatre premiers aéroports aquitains (Bordeaux, Pau, Biarritz et Bergerac), il apparaît que l’aérien génère quelque 9 000 emplois industriels et de services répartis au sein de 159 établissements, y compris des usines comme Dassault, Sabena Technics ou la base aérienne 106. Ce qui autorise les auteurs de l’étude à avancer un impact économique direct, très largement grâce à la plateforme girondine, de 709 millions d’euros. Les dépenses de personnel, la fiscalité produite et les dépenses de consommation et d’investissement sont prises en compte dans ce chiffre. L’impact économique indirect est lui jugé encore supérieur, de l’ordre de 972 millions d’euros, qui correspondent aux dépenses effectuées hors des aéroports, dans la consommation de biens et de services. En ouvrant encore le spectre à l’impact économique induit, c’est-à-dire au rôle d’entraînement de ces Les passagers de l’aéroport de Biarritz dépensent 123 millions d’euros chaque année sur le territoire. PHOTO ARCHIVES BERTRAND LAPÈGUE plateformes aéroportuaires dans l’économie régionale, les auteurs de l’étude aboutissent au chiffre de 6 milliards d’euros. On peut donc évaluer, prétend la CCI Aquitaine, à 7,7 milliards d’euros la valeur économique générée par les six aéroports de la région. « Lorsque la future grande région mettra toutes ces données sur la table, on s’apercevra vite que les besoins de financement, soit pour les investissements, soit pour les subventions d’équilibre de certaines plateformes, ne sont pas si élevés », estime Thomas Juin, directeur de l’aéroport de La Rochelle. À titre de comparaison, les TER coûtent chaque année 140 millions d’euros au budget de la région Aquitaine. Sans parler des investissements dans la grande vitesse. JEAN-BERNARD GILLES 8 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR LGV Tours-Bordeaux : quelles retombées ? TRANSPORTS Cette nouvelle ligne profitera au secteur tertiaire à Bordeaux, mais aussi à Angoulême vec Bordeaux à deux heures et cinq minutes de Paris mi-2017, la gare SaintJean va changer de dimension. À l’horizon 2020, elle devrait accueillir 18 millions de passagers, contre 11 millions aujourd’hui. Mais ne nous méprenons pas, « la LGV ne crée pas de dynamisme économique, sans opérations d’aménagement du territoire en parallèle », rappelle Pierre Delfaud, professeur émérite d’économie de l’Université de Bordeaux. C’est pourquoi a été lancé le programme Euratlantique, qui va transformer pas moins de 738 hectares sur Bordeaux, Bègles et Floirac d’ici 2030. Les chiffres donnent le tournis : 480 000 m² de bureaux, dont un quartier d’affaires de 300 000 m² autour de la gare. Mais aussi 15 000 logements, 150 000 m² de locaux d’activité, 50 000 m² de commerces, 140 000 m² d’espaces publics... Au total, 5 milliards d’euros d’argent public et privé vont être investis. Objectif : attirer des entreprises innovantes et 250 000 nouveaux habitants en quinze ans dans la métropole. A Le numérique bordelais attire Pour l’heure, les premiers indicateurs sont encourageants. La demande est là. Sur les 100 000 m² de bureaux qui seront livrés près de la gare avant fin 2017, plus de la moitié a déjà été attribuée. Mais il s’agit en bonne partie de sociétés déjà installées sur le territoire, comme la Caisse d’Épargne Aquitaine- Poitou-Charentes, qui déplace son siège social de Mériadeck vers les quais de Paludate. Des choix qui consolident et renforcent les puissantes filières tertiaires de Bordeaux, à l’image du secteur bancaire ou du pôle santé, qui va se créer au cœur d’Euratlantique. Ceci étant, « phénomène nouveau, deux entreprises américaines, une coréenne et une britannique sont venues récemment nous voir dans l’idée d’installer leur siège européen dans la cité numérique à Bègles », dévoile Stéphane de Faÿ, directeur général de l’établissement public d’aménagement Bordeaux-Euratlantique. Les raisons sont connues. Bordeaux jouit d’une image de ville où il fait bon vivre. Mais surtout, la filière numérique bordelaise, auréolée de son label French Tech, est en plein essor. Stéphane de Le chantier de raccordement de la LGV à la gare d’Angoulême suit son cours. La préfecture de la Charente sera à trente-cinq minutes de Bordeaux et à une heure quarante-cinq de Paris. De quoi dynamiser son secteur tertiaire. PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD/« SUD OUEST » « [Pour que les bénéfices de la LGV irriguent le territoire], il faudra un bon réseau en étoile de TER vers la gare Saint-Jean et celle d’Angoulême » Faÿ est convaincu que « Bordeaux peut devenir la première ville en Europe pour créer son entreprise », en particulier dans ce secteur d’activité, qui emploie déjà près de 25 000 personnes dans l’agglomération. Angoulême, le renouveau C’est l’autre grande gagnante de l’arrivée de la LGV, qui la place à trente-cinq minutes de Bordeaux et une heure quarante-cinq de Paris. De nombreuses réunions pour préparer la grande région se déroulent déjà aujourd’hui à Angoulême. « Cette ancienne ville industrielle ne pouvait retrouver un second souffle que par de l’activité tertiaire. C’est ce que vont insuffler les opérations d’aménagement autour de la gare, jusquelà considérée comme une zone repoussoir », analyse Pierre Delfaud. Première pierre de ce renouveau urbain, l’îlot Renaudin, un espace de 6 500 m² dédié aux activités tertiaires, qui devrait être livré début 2018 près de la gare et de la médiathèque. Il va notamment accueillir un « Business center », qui regroupera de l’immobilier d’entreprises modulable, pépinière et espace de coworking. Pour séduire, la ville mise sur des prix du foncier deux à trois fois moins élevés qu’à Bordeaux. « Jusque-là, nous n’avions pas assez de start-up sur le territoire », déplore Jean-François Dauré, le président du Grand Angoulême. Pour y remédier, « nous allons créer un fonds d’investissement de croissance, doté de plus de 2 millions d’euros et un fonds d’amorçage pour inciter les étudiants à se lancer dans l’aventure ». Deuxième pierre à l’édifice, l’îlot Didelon, près de la place Saint-Jacques, où vont pousser sur 13 000 m² des logements à louer ou à acheter en accession à la propriété. Les conditions pour réussir Mais pour que les bénéfices de la LGV irriguent le territoire, « il faudra un bon réseau en étoile de TER vers la gare Saint-Jean et celle d’Angoulême, et de bonnes articulations multimodales », insiste Claude Lacour, professeur émérite d’économie de l’Université de Bordeaux, qui a mené une étude sur le sujet pour le compte de Lisea, filiale de Vinci et société concessionnaire de la ligne. Autre incertitude : quel sera le prix du billet ? Le partenariat public-privé, noué pour financer cette LGV, a pour conséquence des péages aux tarifs élevés. Et la SNCF, qui limite les dessertes, n’est pas prête à « sacrifier » sa rentabilité. Par ailleurs, les prix de l’immobilier vontils flamber près de ces gares ? Y aura-t-il une arrivée massive des Parisiens sur les bords de Gironde dans les dix prochaines années, qui pourraient rendre la ville de plus en plus inaccessible aux Bordelais ? En réalité, « tout se jouera dans les deux prochaines années », estime Claude Lacour. NICOLAS CÉSAR LE CHIFFRE 715 millions d’euros. Ce sont les retombées du chantier de la LGV Tours-Bordeaux pour les entreprises situées dans les six départements traversés par la ligne. JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 9 L’A89, un lien à renforcer BORDEAUX-LYON L’autoroute A89 a facilité les transports et généré de nouvelles zones d’activités l’époque, c’était une gageure ! » Frédéric Mas préside la société de produits cosmétiques Sothys basée à Brive. Elle a été fondée en 1966 par son père, Bernard, après le rachat d’une parfumerie parisienne. Dès le début, Bernard Mas a fait le pari de l’exportation qui représente aujourd’hui 65 % du chiffre d’affaires. À l’époque, Paris était à sept heures de route, Bordeaux à plus de trois heures. « La construction de l’A20 et de l’A89 a facilité les choses », se félicite Frédéric Mas. Sothys possède aujourd’hui deux entrepôts. L’un est à Singapour et l’autre, le principal, est à Ussac, au nord de Brive, à la jonction de l’A89 avec l’A20. « Les transporteurs n’ont pas besoin de rouler une heure sur une rocade, le gain de temps est très précieux », souligne Frédéric Mas. Dans le même secteur d’activité, l’A89 a permis à la chaîne de magasins Beauty Success de regrouper ses quatre plates-formes en Dordogne. «A Une zone de logistique et d’activités s’est développée près de Brive au croisement de l’A89 et de l’A20. PHOTO F. LHERPINIERE/« LA MONTAGNE » « Un poumon d’air » Les entreprises de transport et de logistique ont été les premières à profiter de l’autoroute. À Ussac, Sothys côtoie Norbert Dentressangle, les transports frigorifiques TRM, Géodis-Bernis, La Poste… Dès 2007, l’observatoire socioéconomique de l’A89 relevait des « concentrations » d’entreprises de transport à Brive, Périgueux et Libourne. Beaucoup de ces entreprises se sont installées en prévision même de l’ouverture de l’autoroute. À l’exemple de Casino qui, dès 2007, s’est doté d’un entrepôt de 20 000 m² au Lardin-Saint-Lazare en Dordogne. Il est riverain de la Société Vézérienne de logistique qui stocke et transporte le papier de l’usine de Condat. À défaut d’attirer quantité de nouvelles entreprises, l’A89 a intéressé le tissu économique existant. En février 2015, Périgueux a accueilli les deuxièmes Rencontres d’affaires de l’A89 ; pour 90 % des acteurs économiques, l’autoroute a eu des « effets bénéfiques ». « Elle nous a apporté un poumon d’air », résume Sylvain Boucher, dirigeant de La Chanteracoise (une biscotterie artisanale qui livre des boulangers, des épiceries fines, des magasins bio), installée à Saint-Germain-du-Salembre (Dordogne), à 5 km de l’A89. Cette proximité facilite les livraisons de la PME vers Bordeaux et Lyon. Les grands projets économiques des villes desservies s’appuient aussi sur cet axe. Un syndicat mixte d’aménagement a ouvert la zone d’activité de La Montane au nord de Tulle. Elle est entrée en service avant la desserte par l’A89. L’usine corrézienne de l’équipementier automobile Borg Warner (500 salariés) s’est déplacée sur cette zone « plutôt que de se délocaliser à l’étranger ». À l’ouest de Brive, la pépinière Novapôle, spécialisée dans l’agroalimentaire, a accueilli 21 entreprises depuis son ouverture en 2007. Dans le même esprit d’anticipation, Cré@vallée, près de Périgueux, a vu le jour dès la fin des années 1990. Le site (53 hectares actuellement) disposera bientôt de 85 hectares avec des entreprises de secteurs divers : Volvo, coopérative La Périgourdine, supermarché, hôtellerie-restauration, PME de services. De l’avis des CCI riveraines, l’autoroute a permis « d’accroître le potentiel économique des régions qu’elle traverse ». Mais la marge de développement reste encore grande. Et les entrepreneurs de Dordogne plaident toujours pour une amélioration de la desserte nordsud au cœur de la grande région, entre Angoulême et Sarlat. Entre Limoges, Agen et les Pyrénées sur une nationale 21 en quête d’amélioration depuis deux décennies. Comme pour l’A89, il faudra de la patience. MICHEL MONTEIL C’est « l’autoroute des présidents » HISTOIRE VGE, Chirac et Hollande ont soutenu ce projet lancé en 1992 et presque achevé Raccordée à la voie rapide Bordeaux-Libourne, l’A89 déroule un ruban de 505 kilomètres jusqu’aux portes de Lyon. Décidée par un Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT) en avril 1987, elle a été inscrite au schéma directeur routier l’année suivante et concédée aux Autoroutes du Sud de la France (ASF, aujourd’hui Vinci Autoroutes) en 1992. Cette voie transversale irrigant l’Aquitaine, le Limousin et l’Auvergne, « l’autoroute des présidents » (Giscard-d’Estaing, Chirac, Hollande), a mis plus de trente ans à se concrétiser. Le premier tronçon a été inauguré le 3 mars 2000 par Jacques Chirac, le dernier le 7 février 2015 par François Hollande. Bien sûr, ces deux tronçons se situent en Corrèze. ASF a investi plus de 6 milliards d’euros. Le relief du Périgord et du Massif central a im- posé ses contraintes : 37 viaducs, 500 ponts au fil des 167 communes traversées (dont 12 en Gironde, 34 en Dordogne et 33 en Corrèze) et desservies par 29 échangeurs. Faible fréquentation Tronçon après tronçon, au gré des impératifs techniques et de la pression d’associations de riverains, l’A89 a progressivement fait avancer ses 2x2 voies. Sur le seul plan autoroutier, elle se trouve désormais en connexion avec l’A10 (Paris-Bordeaux), l’A20 (Paris-Toulouse), l’A71 (Orléans-Clermont-Ferrand) et, peut-être en 2018, l’A6 (Paris-Méditerranée). Il manque en effet un ultime tronçon de moins de 20 kilomètres à l’ouest de Lyon. Les espoirs suscités par cette voie transversale demeurent les mêmes qu’en 1987 : désenclaver le Limousin et l’Auvergne, favoriser le tourisme, offrir une alternative à la route Centre-Europe Atlantique, passant par le nord du Limousin et de Poitou-Charentes, gratuite mais saturée et accidentogène par endroits. L’A89 permet le trajet Lyon-Bordeaux en cinq heures et quinze minutes. Il en coûte 48,80 € pour une voiture et 154,90 € pour un poids lourd. Si l’A89 a eu des effets bénéfiques sur l’économie locale, elle reste faiblement fréquentée. Le parcours entre Bordeaux et Brive via Périgueux est effectué quotidiennement par 11 500 voitures et camions (2014), en hausse de 2,3 % par rapport à 2013. À titre de comparaison, la même année, Vinci Autoroutes a transporté chaque jour 30 300 véhicules sur l’A62 entre Bordeaux et Toulouse. Mais l’A65 Langon-Pau plafonne à 5 200 véhicules. M. M. L’échangeur de Saint-Laurent-sur-Manoire près de Périgueux. PHOTO ARCHIVES J.-C. S. 10 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 11 Legrand en prise mondiale LIMOGES Le groupe français d’électricité de taille mondiale doit négocier le virage de l’internet des objets Q uelques chiffres suffisent à évoquer le poids de Legrand dans l’économie du pays. L’entreprise d’électricité née il y a cent cinquante ans à Limoges, où elle possède toujours son siège mondial, a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros dont la moitié en Europe et à peine 20 % en France. Elle emploie sur les trois continents majeurs 36 000 salariés dont encore 2 500 en Limousin (190 à La Rochelle, 120 à Pau), en production comme dans ses bureaux d’études et laboratoires. Legrand, société du Cac 40, évolue sur trois marchés principaux : l’industrie, le bâtiment et le tertiaire. L’enjeu des objets connectés Ses quelque 215 000 références de produits sont dans le top 3 des pays où la société exporte la moitié de sa production. La croissance de l’entreprise depuis trente ans est impressionnante. Pour moitié, elle s’est faite par croissance externe : « En Russie, nous n’existions pas il y a quinze ans et nous avons racheté au bout de quelques années quelques entreprises qui diffusent désormais nos produits », explique Patrice Soudan, directeur adjoint et directeur des Gilles Schnepp, le PDG de Legrand, mise sur la culture de recherche et d’innovation du groupe pour aborder l’avenir. PHOTO JACQUES DEMARTHON opérations du groupe. L’entreprise est ainsi devenue le numéro 7 sur ce grand marché. Legrand a racheté trois sociétés totalisant 130 millions d’euros de chiffre d’affaires depuis le début de l’année : IME, spécialiste italien de la mesure des paramètres de l’installation électrique, Raritan, leader américain dans les unités de distribution intelligentes et Valrack, acteur indien spécialisé dans les équipements pour data centers. Elles sont plus que nécessaire. Car les dernières prévisions présentées par le groupe au creux de l’été laissent apparaître une faible perspective de croissance organique, voire même négative. Si le marché nord-américain reste tonique, la croissance a été modeste au premier semestre en Europe et même négative en Asie, notamment en Chine. L’internet des objets est le nouvel enjeu. Il pourrait ébranler les fondements de l’entreprise française dont les appareils ou les armoires électriques, les câbles, les éclairages, les prises ou les compteurs ont peu ou prou irrigué les bâtiments de plus de 80 pays. « Nous devons clairement bien négocier ce virage », explique Patrice Soudan. Avec plus de 50 milliards d’objets connectés dans le monde annoncés d’ici à 2020, les positions se prennent maintenant. Le numérique investit les bâtiments, l’énergie, les transports, la santé. Et la concurrence s’annonce puissante du côté des fabricants d’objets d’une part, qui y voient une possibilité de nouvelles marges et des spécialistes de la data (des messages transmis) aux aguets sur tout. Legrand n’est pas resté les bras croisés. Il a lancé cette année le programme Eliot, une nouvelle référence dédiée à l’internet des objets qu’il va devoir imposer pour garder son rang. Plus de 200 millions d’euros sont investis dans ce programme pour lequel la mobilisation générale a été déclarée par le PDG du groupe, Gilles Schnepp. Avec ses centres de recherche, le niveau de ses fonds propres et sa culture de l’innovation, les atouts de Legrand sont sérieux. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance. JEAN-BERNARD GILLES SolidAnim confortera le Pôle Image en 2016 ANGOULÊME La société d’effets spéciaux va créer des emplois l’an prochain et lorgne sur les marchés industriels de la grande région L’année 2016 sera celle de tous les développements pour SolidAnim, la jeune société, mi-francilienne mi-charentaise, installée sur le Pôle Image d’Angoulême depuis deux ans. Elle prévoit d’y accroître son activité de capture de mouvements pour le cinéma et la télévision, ce qui pourrait se traduire par la création d’emplois sur place en 2016. Les trois associés fondateurs de cette PME de haute technologie sont Isaac Partouche, Emmanuel Linot et Jean-François Szlapka. Ils ont mis au point à Paris une nouvelle technologie, le système Solid Track. Il s’agit d’intégrer en temps réel, dans l’œil de la caméra, les effets spéciaux issus d’images de synthèse. « Jusqu’à cette innovation les réalisateurs tournaient les images de leur film puis y introduisaient, en studio, les images virtuelles », explique Emmanuel Linot. Le procédé a vite gagné en notoriété au point de convaincre James Cameron de l’acheter pour l’utiliser lors du tournage du prochain « Avatar ». Rêver plus haut Un autre réalisateur, Robert Zemeckis, a lui aussi choisi, Solid Track pour son tournage de « The Walk : Rêver plus haut ». Mais le cinéma n’est pas la seule cible de cette PME qui a déjà participé à « Harry Potter » ou au jeu vidéo « The Crew ». SolidAnim emploie aujourd’hui une quinzaine de personnes, dont dix à Angoulême, pour un chiffre d’affaires d’1,5 million d’euros environ en 2015 après quatre années d’existence. « Nous sommes de plus en plus sollicités par des producteurs de télévision », indique Emmanuel Linot. Un contrat récent a été signé avec la société de production d’Arthur. Un autre avec la société canadienne Ross Video, un gros du secteur, lui ouvre d’ores et déjà de nombreux marchés internationaux. Ce qui intéresse ces producteurs est la capacité de l’entreprise à proposer des solutions complètes d’images de synthèse, dès le tournage. SolidAnim a aussi créé une société filiale, Iteca, spécialisée dans la capture d’image des acteurs pendant les tournages de longs métrages. Le créneau semble porteur. L’entreprise prévoit de recruter une quarantaine de collaborateurs. « Nous serons 50 à Angoulême fin 2016 », annonce Emmanuel Linot. J.-B. G. Lors d’un tournage au studio d’animation solidanim à l’Isle d’Espagnac. ARCHIVES CÉLINE LEVAIN 12 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR La tranquille assurance MUTUELLE La Maif vient de créer un fonds pour investir dans l’économie numérique A vec quelque 2,5 milliards d’euros de fonds propres et aucune dette, la Maif a les moyens de ses ambitions. Ses succès remontent à l’entre-deux-guerres. Edmond Proust fut le premier à créer, à La Roche-sur-Yon une mutuelle pour les enseignants. Il était instituteur et s’installe à Niort où, dans les années 1960, le rejoignent celles qui deviendront les autres majors de la mutualité française. Jusque dans les années 1990, tout instituteur sorti de l’École Normale devenait, en prenant ses fonctions, adhérent Maif ainsi qu’à la MGEN pour la couverture santé. Croissance garantie ! En 1987, la Maif ouvre ses prestations aux enfants des sociétaires ainsi qu’à tout autre nouvel adhérent pour peu qu’il soit présenté par deux parrains, une obligation qui tombe en 2000, année des premières publicités télévisées, qui insistent sur la relation de confiance. La Maif y consacre aujourd’hui 15 millions d’euros par an. C’est ainsi qu’elle est devenue le 5e assureur français pour l’automobile et le logement. « Nous appartenons à nos 3,6 millions de sociétaires, ce qui nous oblige à une relation de confiance et nous permet de réaffecter l’ensemble de nos résultats au développement de l’en- treprise », explique Pascal Demurger, directeur général. Depuis onze ans, TNS Sofres réalise un palmarès indépendant sur ce sujet qui place la mutuelle niortaise à chaque fois en tête dans sa catégorie et dans le top 3 français tous secteurs d’activités confondus. Mais cette douce assurance n’est pas éternelle. La concurrence est rude. Et l’esprit mutualiste n’occulte pas les impératifs de rentabilité. Comme d’autres, la Maif a dû restructurer son organisation en France où elle emploie 7 000 personnes. « Nous avions un réseau très émietté, hérité de l’histoire mais pas toujours adapté », se souvient Pascal Demurger. Cet énarque de 50 ans, venu de Bercy, est arrivé à Niort en 2003. D’abord pour s’occuper de cette réorganisation qui a créé des tensions. Il brise un tabou. Les salariés, bien que bénéficiant d’un contrat de droit privé, étaient traités comme des fonctionnaires, notamment concernant les évolutions de salaires. Une révolution indiciaire aujourd’hui apaisée. Deuxième étage de la réforme : le réseau. Des dizaines d’agences ferment en France à la fin des années 2000, les centres de traitement de sinistres sont regroupés pour plus d’efficacité. Au total, plus de 1 000 salariés ont dû déménager. L’imposant siège social de la Maif à Niort, où travaillent 2 245 personnes. PHOTO MAIF « Tsunami » numérique Mais le principal défi est à venir : la révolution digitale. De nouveaux acteurs venus du web se préparent. Ils pourront sans doute un jour proposer des assurances individuelles à bon prix. Les tarifs peuvent en effet être bas pour les asssurés qui ne connaissent pas de sinistres... Et nul doute qu’ils seront la cible privilégiée des nouveaux entrants. La voiture connectée génèrera demain des milliers d’informations sur notre façon de conduire. Les constructeurs automobiles à la recherche de nouveaux services financiers à plus forte valeur ajoutée seront capables de proposer des assurances individua- lisées aux conducteurs. Une vraie menace à laquelle la Maif entend faire face. Elle a décidé, au mois de juillet dernier, la création d’un fonds d’intervention numérique doté de 125 millions d’euros. Elle rachète déjà des startup qui lui permettront de négocier ce virage comme cette jeune pousse toulousaine qui a imaginé un système de paiement des cotisations entre les particuliers et leur association, un autre segment où la Maif est présente. D’autres suivront. « C’est un tsunami qui se prépare dans le monde de l’assurance », estime Pascal Demurger. JEAN-BERNARD GILLES JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 13 La trajectoire mondiale de DRT la Dacquoise RÉSINE DE PIN Ses actionnaires sont des sylviculteurs. DRT est un industriel de la chimie verte, depuis longtemps L ’entreprise DRT est née de la résine de pin. Elle tient d’ailleurs à son nom. Dérivés Résiniques et Terpéniques. Difficile de faire pire en termes de communication. Mais tout y est. L’entreprise dacquoise, propriété de familles de sylviculteurs landais, extrait, depuis 1932, de la résine des pins de la colophane et de l’essence de térébenthine qu’elle valorise. Pour la vendre à des industries d’adhésifs, d’encres d’imprimerie ou des fabricants de bitume. Elle extrait aussi des terpènes, issus de la production de certains papiers comme le kraft. Ils trouvent preneur dans l’industrie du parfum. On retrouve au total, sans le savoir, les produits DRT dans quelque 250 produits d’une vingtaine de secteurs industriels où l’entreprise dacquoise propose une alternative fiable aux dérivés des produits pétroliers. De la chimie verte pure et dure ! 700 salariés dans les Landes Les laboratoires de DRT à Castets dans les Landes, où travaillent quelque 50 chercheurs, trouvent encore et toujours de nouvelles essences naturelles issues du pin mais aussi des feuilles d’olivier, dont les débouchés dans l’industrie de la santé, de l’alimentation et du médicament sont d’ores et déjà très prometteurs. Ils mettent au point de nouvelles molécules dont ils améliorent sans cesse le rendement pour rester au top. L’industrie du monde entier connaît les produits DRT qui est une entreprise mondiale de 1 200 salariés dont 700 dans les Landes. Elle réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’exportation, soit au total 350 millions d’euros. C’était 140 millions d’euros il y a dix ans. Rapidement dans les années 1970, DRT a dû aller chercher loin de ses bases les essences naturelles qu’elle ne pouvait plus exploiter à domicile. Elle possède quatre usines en France, trois en Inde et une en Chine, indispensables pourvoyeuses d’une matière première naturelle qui n’existe pas en France ou que notre pays ne peut plus exploiter à des prix suffisamment compétitifs sur le plan mondial. La production de résine de pins a cessé dans les Landes dans les années 1960. Nouvelle usine aux États-Unis Cette délocalisation d’outils de production a joué un rôle d’accélérateur dans sa croissance. Les coûts de production qui ont grimpé récemment en Chine et en Inde demeurent inférieurs d’au moins 30 %. Ces dernières semaines, l’entreprise a décidé d’investir dans une nouvelle usine dans le Sud-Est des États-Unis, non loin de l’industrie papetière. Un engagement d’au moins 40 millions d’euros. « Nous avons de nombreux clients outre-Atlantique et même si nous profitons aujourd’hui d’un bon taux de change euros-dollars, il faut que nous soyons protégés demain des aléas monétaires », explique Laurent Labatut, le PDG de DRT. Elle y produira du colophane de Taloil, une essence issue de l’industrie papetière. L’usine de Vielle-SaintGirons qui le distille pour le groupe aujourd’hui ne cessera pas son activité mais sera approvisionnée par les papeteries scandinaves. « Nous devons sans cesse investir pour rester dans la course mondiale sur le long terme », explique Laurent Labatut, aussi modeste et discret que son entreprise est conquérante. L’entreprise a enfin participé au plan de sauvetage du groupe Gascogne en y injectant 5 mil- Laurent Labatut, PDG de DRT : « Il faut sans cesse investir pour rester dans la course mondiale sur le long terme. » PHOTO PHILIPPE SALVAT lions d’euros. Elle lui achète depuis des lustres des écorces de pin. « Nous sommes cousins et Landais », défend Laurent Labatut qui reconnaît une prise de risque. « Mais il aurait été plus grave pour notre territoire que Gascogne s’effondre », conclut-il, confiant dans le redressement engagé par son PDG, Dominique Coutière. JEAN-BERNARD GILLES Baillardran, une marque territoriale BORDEAUX Ses canelés s’arrachent. L’entreprise se développe à Bordeaux avant tout Angèle Baillardran dans son bureau de la rue judaïque à Bordeaux. ARCHIVES L.THEILLET 120 salariés, 17 points de vente et 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Raymond Baillardran, pâtissier rue Judaïque, serait fier de la trajectoire donnée en vingt-cinq ans par son fils Philippe et son épouse Angèle. Il n’a pas vraiment inventé le canelé de Bordeaux, un gâteau de rien (farine, œuf, lait, sucre, vanille, rhum) dont la légende, encore mystérieuse, remonte au XVIe siècle. De très nombreux pâtissiers bordelais en proposent depuis des lustres ce délicieux gâteau qui se consomme frais, de préférence dans les vingt-quatre heures qui suivent sa fabrication. Mais alors qu’il était perdu au milieu des autres viennoiseries, le couple en a fait un produit star, une marque dotée d’un code couleur et d’un packaging original. Le canelé de Bordeaux, pour les dizaines de milliers de touristes qui décou- vrent désormais la ville chaque année, c’est Baillardran, même s’il n’est plus le seul aujourd’hui. Les recettes du succès de la marque sont triples. D’abord, la production demeure artisanale en dépit des 30 000 canelés préparés chaque nuit. La société produit toujours depuis les locaux historiques du centre de Bordeaux et dans ses boutiques. Mais elle investira environ 2,5 millions d’euros dans un nouvel atelier de production à Bègles, plus moderne et d’une plus grande capacité. Le deuxième atout est la distribution. Baillardan est bordelais pour l’essentiel, aéroport de Bordeaux-Mérignac compris. La marque est d’abord territoriale et il reste des lieux de vente à conquérir dans la ville. Baillardran a transformé il y a deux ans son kiosque en boutique. Et ouvrira d’ici la fin de cette année une nouvelle boutique qui jouxte l’Office de tourisme, le lieu le plus couru de la ville toute l’année. Un coup de maître. Le troisième atout tient dans le marketing. Le code couleur, rouge, est décliné partout, sur les boîtes, dans les boutiques et les tabliers des patissiers. Il est tellement identifié que les concurrents de Baillardran qui ont le vent en poupe, s’en sont imprudemment inspirés dans leur publicité. « Nous acceptons la concurrence mais nous avons demandé à la justice de trancher ce différend », explique Angèle Baillardran qui a la haute main sur un packaging évoluant sans cesse et qui pourrait encore surprendre à la veille des fêtes. C’est plutôt à Bordeaux, sur ses terres, que Baillardran entend trouver ses prochains relais de croissance avec un nouveau concept d’atelier de chocolaterie en préparation. J.-B. G. 14 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Safran, le plus gros industriel AÉRONAUTIQUE Au nord, au centre et au sud, les filiales du groupe forment le plus gros employeur industriel privé de la future grande région necma, le motoriste de nombreux Airbus et Boeing mais aussi du Rafale, a installé début 2015 en bords de Garonne à Bordeaux sa division maintenance des moteurs en service. Avec une quinzaine de salariés dans une équipe qui pourrait bientôt monter à une cinquantaine. Cette implantation est la suite logique du transfert à Mérignac de la Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de défense (Simmad), le donneur d’ordres de Snecma, qui se rapproche aussi de son partenaire industriel militaire, l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Bordeaux-Floirac à un moment clé. Les premiers moteurs de l’A400 M, le gros porteur européen, sont arrivés à Floirac et Marcheprime, les deux installations girondines de l’AIA, pour leurs premières révisions. Les Rafale vont être aussi de plus en plus nombreux à devoir s’arrêter au « garage » pour des opérations de con- S trôle, notamment ceux qui sont sollicités par l’armée française sur les fronts d’Afrique et du Moyen-Orient. L’usine Messier Dowty de Bidos accentue la cadence de production pour le Rafale. Le poids de Turboméca au sud PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD La filiale de Safran emploie une petite équipe de haut vol à Bordeaux, composée d’ingénieurs, de spécialistes qualité et de chargés d’affaires, jusque-là répartis sur plusieurs sites en France. Elle vient grossir les rangs de Safran, le groupe aéronautique français qui s’impose discrètement comme le plus important employeur industriel privé de la future grande région. Safran y emploie quelque 8 500 salariés. En Poitou-Charentes, Snecma possède une importante unité de maintenance à Châtellerault (730 salariés), dédiée à la réparation des moteurs et qui travaille déjà étroitement avec l’AIA de Bordeaux. Une usine, Sagem, filiale de Safran spécialisée dans la sécurité, emploie 430 personnes à Saint-Benoît, non loin de Poitiers. Sur le bassin d’emploi de l’agglomération bordelaise, Herakles est aujourd’hui déjà le plus gros employeur girondin avec plus de 2 000 salariés, répartis sur deux sites, à Saint-Médard et au Haillan. Ils sont spécialisés dans la fabrication des lanceurs de la fusée Ariane et dans celle du propergol, le carburant de ces lanceurs ainsi que des missiles de la force de frappe française. L’entreprise est sur le point de rejoindre Airbus Safran Launchers, la nouvelle entité dédiée à la fabrication des lanceurs d’Ariane. Plus au sud, à Bordes dans les Pyrénées-Atlantiques et à Tarnos dans les Landes, Safran produit et en- tretient des moteurs pour hélicoptères, secteur où le groupe est une référence mondiale. Ces deux sites emploient à eux deux plus de 4 000 salariés. L’usine de Bordes est flambant neuve tandis que celle de Tarnos fait l’objet d’importants investissements, en cours, de l’ordre de 60 millions d’euros. Enfin c’est à Bidos, toujours dans les Pyrénées-Atlantiques, que Safran conçoit et fabrique de nombreux trains d’atterrissage d’avions militaires et commerciaux avec près de 1 000 salariés. Le site est d’ores et déjà monté discrètement en cadence pour satisfaire le contrat des Rafale égyptiens. JEAN-BERNARD GILLES JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 15 16 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Le deuxième centre tertiaire après Bordeaux NIORT Le discret cheflieu des Deux-Sèvres est une puissance financière Les gros employeurs L a ville de Niort est discrète. Elle domine un département où l’agroalimentaire, et l’industrie aéronautique sont bien présents. Mais c’est bien son pôle mutualiste qui la distingue parmi toutes les villes de France. Niort est devenue dans la deuxième partie du siècle dernier, la capitale française de la mutualité. Edmond Proust fut le premier à y implanter la première mutuelle des enseignants, devenue la Maif (lire page 11). La Maaf, la Mutuelle des Artisans, la Smacl, mutuelle d’assurance des particuliers, des associations et des collectivités locales, la Macif, ont depuis rejoint la mutuelle longtemps obligatoire pour tous les instituteurs sortis de l’École Normale. 20 % de cadres supérieurs Le pôle niortais est puissant. À quelque 192 kilomètres au nord de Bordeaux, il représente 17 % des effectifs de la branche en France et 16 % du chiffre d’affaires. « Nous sommes même la troisième place financière française derrière Paris et Lyon », affirme Pascal Demurger, le directeur général de la Maif, soit près d’une cinquantaine de milliards d’euros d’actifs sous gestion. Les sociétés niortaises représentent 4 % des placements financiers de la branche. Et quand on connaît la passion des Français pour l’assurance-vie, on peut se dire que Niort pourrait, demain, jouer un rôle important dans la construction économique d’une grande région déjà forte de son potentiel agricole et forestier, atelier de premier plan de l’aéronautique mais en manque de sièges sociaux d’entreprises de premier plan national. « L’agglomération niortaise Avec son pôle mutualiste qui regroupe les sièges de la Maif, la Maaf, la Smacl ou encore la Macif, Niort est la troisième place financière du pays. PHOTO ÉRIC POLLET/« LA NR » est le deuxième pôle tertiaire supérieur de la grande région », assure Pierre Delfaud, universitaire bordelais spécialisé dans l’économie. Avec 20 % de cadres supérieurs et de professions intellectuelles sur le lieu de travail, la ville égale les scores bordelais, loin devant Poitiers (18,7 %), Pau (16,6 %), Limoges (15,5 %) et La Rochelle (15 %). Son potentiel dans le secteur tertiaire supérieur, enjeu fort de concurrence entre les principales métropoles françaises puisque devenu essentiel à leur attractivité, place Niort tout juste derrière l’agglomération bordelaise. Qui le sait ? Les mutuelles niortaises sont de gros employeurs. 7 000 salariés pour la Maaf selon une étude de la CCI des Deux-Sèvres, 9 200 pour la Macif, 2 300, toujours sur l’ensemble de la France, pour le groupe Inter Mutuelles Assistance, filiale des principales mutuelles, qui connaît une forte croissance, de 6 % cette année. Il assiste depuis un an le groupe Renault Dacia et il est devenu l’interlocuteur privilégié des deux constructeurs automobiles français. L’IMA réalise 568 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sur le Niortais, on estime à 9 000 le nombre de salariés des mutuelles d’assurance. Que dire aussi, outre le poids financier par la gestion d’actifs, du soutien apporté à la filière du bâtiment ? La construction du nouveau siège de la Macif, le nouveau bâtiment de la Maaf qui accueille Il serait injuste de réduire l’économie deux-sévrienne à son pôle mutualiste qui en demeure toutefois le phare. Le département possède quelques entreprises de rang national, que ce soit dans l’aéronautique ou la métallurgie. Il est d’abord un pôle logistique (800 salariés) méconnu du grand public mais pas des professionnels, avec les bases opérationnelles pour les entreprises Norbert Dentressangle, Kuehne Nagel ou la Stef qui emploie plus de 250 salariés localement. Deux entreprises émergent dans le secteur de la métallurgie. Poujoulat, le fabricant bien connu de cheminées et conduits de cheminées qui emploie plus de 700 salariés dans le département, et Deya, un spécialiste des produits du second-oeuvre bâtiment, qui emploie plus de 600 salariés. Dans le secteur aéronautique, ECE à Chauray (570 salariés) qui travaille pour l’A350 et Leach International (300 salariés), sont aussi portés par la bonne santé du secteur en France et dans le monde. 300 salariés, ou l’agrandissement des locaux de Mutavie ainsi que les travaux de maintenance, impactent très directement le chiffre d’affaires du BTP deux-sévrien qui ne s’en plaint pas. Enfin, les mutuelles niortaises ont créé des outils de formation et de recherche à Niort, à vocation nationale. C’est le cas de l’Institut des risques industriels, assurantiels et financiers, qui fait de la formation, et de Calyxis, un pôle reconnu d’expertise du risque. Nul doute qu’on reparlera du pôle mutualiste niortais à compter du 1er janvier 2016. Un pôle d’attractivité discret mais important. JEAN-BERNARD GILLES JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 17 18 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR En pole position dans la maintenance aéronautique MÉRIGNAC L’entretien représente deux tiers du prix d’un avion. L’Aquitaine et le Poitou-Charentes ont de nombreux atouts pour s’imposer sur ce marché L a décision est hautement symbolique. Il y a quelques mois, Dassault Aviation a annoncé sa décision d’implanter son nouveau pôle de maintenance de ses avions d’affaires Falcon à Mérignac en Gironde. Un investissement de 20 millions d’euros, avec à la clé 70 emplois créés d’ici 2018. Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, a justifié ce choix par « la qualité de l’écosystème aquitain dans l’aéronautique civile et militaire ». Historiquement tournée vers la Défense, la filière s’est aussi positionnée ces dernières années dans la maintenance aéronautique civile et militaire. Ainsi, en avril 2011, la Région Aquitaine a créé Aerocampus Aquitaine, un centre de formation à la maintenance aéronautique (lire ci-dessous). Une place majeure dans le secteur Après quatre ans d’existence, il commence déjà à se faire un nom à l’international et a d’ailleurs été retenu pour former l’essentiel des 70 techniciens du futur pôle de maintenance des Falcon à Mérignac. À Mérignac encore, Sabena Technics décolle également et a L’AIA (Atelier industriel de l’aéronautique de Bordeaux) gère la réparation des moteurs aéronefs. PHOTO ARCHIVES FABIEN COTTEREAU désormais en charge la maintenance de 120 appareils civils par an. Le cas de Dassault est loin d’être isolé. Récemment, c’est Turbomeca qui a annoncé sa volonté de faire de son site de Tarnos (Landes) son centre mondial pour la réparation de turbines d’hélicoptères. Autre exemple, mi-avril, Snecma, le motoriste de nombreux Boeing, Airbus et Rafale, a inauguré des locaux à Bordeaux dédiés à la maintenance aéronautique militaire. Car, avec l’AIA (Atelier industriel de l’aéronautique de Bordeaux), qui gère la réparation des moteurs d’aéronefs (Rafale…) de l’armée et la Simmad (Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense), qui compte 750 salariés, la Région a des atouts qui en font une place majeure dans le secteur en France. Et des liens existent déjà avec le Poitou-Charentes. Safran dispose d’une usine à Châtellerault (Vienne), spécialisée dans la répara- tion des moteurs d’avions civils et militaires, qui travaille avec l’AIA. Par ailleurs, Aerocampus Aquitaine va assurer la formation des mécaniciens égyptiens dédiés au Rafale, en association avec l’école de formation des sous-officiers de Rochefort. Autant de bonnes nouvelles pour l’économie régionale. Ce marché de la maintenance aéronautique est immense : 10 milliards d’euros et en croissance de 4 % par an. NICOLAS CÉSAR Aerocampus a mis pleins gaz LATRESNE En quatre ans, le centre de formation aux métiers de la maintenance s’est imposé Les sceptiques étaient nombreux, il y a plus de quatre ans, lorsque le Conseil régional d’Aquitaine décidait de racheter, pour un peu plus de 6 millions d’euros, le centre de formation des ouvriers et des techniciens de la maintenance du ministère de la Défense. Il devait fermer ses portes. Ils doivent aujourd’hui constater qu’Aerocampus a su se faire une place de choix dans le paysage aéronautique national. Quelques chiffres suffisent à l’attester. Lorsque Jérôme Verschave, qui dirigeait le cabinet du président du Conseil régional, a pris les commandes de cet outil dont Alain Rousset voulait faire, avec le soutien d’Alain Juppé, un pôle de formation d’excellence à la maintenance aéronautique, tout était à faire, ou plutôt à refaire. Aujourd’hui, il gère un budget de quelque 6 millions d’euros, accueille 280 élèves en formation initiale (Bac, BTS) y compris en alternance. Aerocampus a reçu sur ses terres à Latresne des milliers de salariés ou de demandeurs d’emploi en formation continue ou à la recherche d’une qualification, qu’ils travaillent pour Sabena Technics, Airbus Hélicoptère, Stélia Composites, l’AIA ou Dassault Aviation. L’association qui demeure juridiquement est toujours soutenue, dans ses efforts d’investissements, par la Région, les Investissements d’avenir (PIA) ou le Fonds de reconversion de la Défense. Et elle autofinance aujourd’hui son fonctionnement à 52 % : 60 personnes travaillent à Latresne, y compris les personnels de l’Éducation nationale. Partenariats industriels Aerocampus a noué quatre partenariats sonnants et trébuchants significatifs. La société Airbus Helicopters, basée à Marignane et qui, comme tous les grands constructeurs d’aéronefs, doit vendre des services maintenance à ses clients, délocalise en Gironde des formations de techniciens. Avec Dassault Aviation qui est entré récemment au conseil d’administration, La- tresne monte en puissance sur les contrats de maintenance des avions Rafale vendus au Qatar : « Les techniciens qataris viennent chez nous en formation de base puis vont sur les bases aériennes de Rochefort et de Mont-de-Marsan pour la période pratique sur les avions militaires », explique Jérôme Verschave. D’autres contrats sont en vue. À Istanbul, Aerocampus a gagné son premier contrat export en début d’année. La Saft a elle aussi fait de Latresne son centre de formation mondial pour la maintenance des batteries. Aerocampus accueille également de nombreux instituts de formation à la soudure, à la peinture ou aux métiers d’hôtesses et de stewards. Il accueillera enfin bientôt le plateau technique des formations régionales de l’Afpa aux métiers de l’aéronautique. Et développe une offre hôtelière significative (300 chambres) sur son site de 26 hectares. Jérôme Verschave, directeur d’Aerocampus. JEAN-BERNARD GILLES PHOTO ARCHIVES MARIE HUGUENIN JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 19 20 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région Vin et cognac : deux univers bien distincts JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Trois points forts ■ Grandes surfaces Le Bordelais compte 115 000 ha de vigne et produira pour le millésime 2015 (selon les estimations officielles) 5,7 millions d’hl. Avec bien moins - 74 000 ha - les Charentes sont à 9 millions d’hl. La superficie des autres vignobles aquitains (Bergerac, Lot-et-Garonne, Jurançon, Tursan...) est égale à celle du Médoc. VIGNE Difficile de dégager des synergies chez deux voisins aussi différents La récolte 2015 s’annonce de qualité. PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD ■ Toute la gamme Peu d’autres vignobles hexagonaux proposent toute la gamme des produits : rouge, rosé, blanc sec et liquoreux, crémant, eau-de-vie ou vin de liqueur (Pineau des Charentes). Un atout pour la future grande région. Bordeaux et Cognac sont deux champions à l’exportation... mais c’est à peu près leur seul point commun. PHOTO ARCHIVES PHILIPPE MÉNARD A vec l’avènement de la grande région, les équilibres viticoles ne devraient pas être chamboulés. L’Aquitaine est bien campée dans son rôle de vignoble de référence avec le Bordelais en figure de proue. Le cognac est l’eau-de-vie de vin la mieux valorisée de la planète et mise presque tout sur l’exportation. Enfin, le Limousin n’apporte pas de pierre à cet édifice viticole, au-delà de quelques parcelles ici et là. Cette nouvelle donne politique pourrait en revanche amener quelque chose dans le rapprochement entre Bordelais et Cognac, deux mondes vivant côte à côte mais qui s’ignorent royalement. D’ailleurs, de prime abord, ils ont peu à partager sauf à investir de concert pour trouver des solutions techniques aux maux communs. Par exemple pour vaincre l’esca (maladie entraînant la dégénérescence du cep), un fléau national. Cet éloignement a une raison : vin et eaude-vie de vin ne jouent pas dans la même cour. Et ce à tous les niveaux, en commençant par le raisin : mur pour un bon rouge ou blanc, acide et de faible degré (9 à 10) pour le spiritueux. Il suffit d’assister aux vendanges respectives pour le saisir : rendements réduits pour le premier, récolte volumineuse (deux fois plus) pour le second. Place ensuite à la distillation, étape clé dans les Charentes et inexistante en Gi- ronde ou ailleurs en Aquitaine, sauf pour la production confidentielle de Fine de Bordeaux. Enfin, l’élevage en fûts est quasi systématique au nord de l’estuaire et plutôt réservé aux beaux vins au sud. Mise en avant systématique du millésime au sud, un cas particulier au nord avec la logique inverse d’un produit régulier et homogène. Les exemples sont légion, à se demander presque si les vignerons font le même métier... Le bal à quatre pour cognac Même constat de divergence dans l’organisation même de la filière. Dans l’univers aquitain, producteurs (indépendants ou coopératives) cohabitent avec un négoce relativement éclaté même si deux sociétés prédominent (hors grands crus), en l’espèce Castel et Grands Chais de France. Bon an mal an, chacun tient le manche à tour de rôle lors des négociations commerciales (surtout en fonction des volumes récoltés). Dans les Charentes, le système est beaucoup plus intégré verticalement : les vignerons sont essentiellement des fournisseurs de « matière première » pour les négociants. Il y a d’ailleurs peu de producteurs vendant directement leurs bouteilles, à l’inverse de Bergerac ou de Jurançon par exemple. Qui plus est, quatre maisons puissantes (Hennessy, Martell, Rémy Martin, Courvoisier), appartenant à des groupes mondiali- sés, concentrent la commercialisation. Le Cognac étant exporté à 97 %, l’Hexagone n’y est la priorité de personne. Alors que les rayons des linéaires à Rennes, Paris ou Limoges sont des débouchés de choix pour le Marmandais, Buzet ou l’AOC Bordeaux. Le cognac est dans l’univers des whiskies, vodka et autres gin, là où le packaging a une place primordiale... et où les marges sont élevées. Alors que les interprofessions de Bordeaux ou Bergerac (désormais marié à Duras) dépensent des millions pour communiquer (presse, affichage...), celle de Cognac n’a pratiquement pas de budget en la matière. Les négociants préfèrent jouer leur carte personnelle partout sur le globe. Avec toutes ces logiques professionnelles opposées, où trouver demain des synergies éventuelles entre nord et sud de la région ? Les pistes sont maigres, sauf au plan environnemental (traiter moins la vigne, cohabitation avec les riverains...) ou pour amener ensemble des producteurs à vendre des bouteilles au bout du monde, comme le propose l’Agence aquitaine de promotion agroalimentaire (Aapra). On verra par exemple si le salon Bordeaux Vinipro qui s’ouvre grand à tout le Sud-Ouest pour sa deuxième édition en janvier prochain, réussira à attirer quelques producteurs de cognac ou de pineau des Charentes. CÉSAR COMPADRE Le pineau des Charentes, un vin de niche original. PHOTO ARCHIVES « SUD OUEST » ■ Tous les poids lourds Le poids viticole du Sud-Ouest est tel que tous les poids lourds du métier sont là. Négociants (Castel, Grands Chais de France...) et fournisseurs (bouchons Amorim...), sans oublier la recherche et le développement (ISVV à Villenaved’Ornon...). Même constat au nord avec les champions mondiaux des alcools (LVMH, Pernod Ricard, Suntory...), les pépiniéristes ou les tonneliers (Seguin Moreau, Radoux...). Joseph Helfrich, fondateur des Grands Chais de France, à Landiras (33). ARCHIVES C. P. JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 21 La première forêt de France FILIÈRE BOIS La nouvelle région est en haut du podium avec une diversité d’essences intéressante Pin maritime, épicéa, chêne, peuplier, hêtre... ■ Au fil des forêts cultivées et des taillis de la La société Bost et Grandchamps, à Négrondes (24), est spécialisée dans le sciage et la menuiserie. PHOTO ARCHIVES J.-CHRISTOPHE SOUNALET L ors de la tempête Klaus de janvier 2009, les forestiers landais ont reçu le renfort de leurs voisins du Limousin et des Charentes. Le 1er janvier prochain, tous se retrouveront dans une même région qui, d’entrée, se hissera à la première place nationale. Avec 2,8 millions d’hectares boisés, la grande région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes, dépasse sa voisine d’Auvergne-Rhône-Alpes. Comme pour l’agriculture, la filière forêt-bois de la nouvelle entité représentera une force économique : 9,7 millions de mètres cubes de bois récoltés (le quart de la production totale française et 38 % du bois d’industrie), un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros et 50 000 emplois, soit plus que l’aéronautique. Autre caractéristique : cette forêt est détenue à 90 % par des propriétaires privés, les forêts publiques couvrant toutefois plus de 230 000 hectares. est bien implantée en Gironde (Smurfit Kappa à Facture), dans les Landes (groupe Gascogne), la Haute-Vienne (International Paper à Saillat), en Dordogne (Condat), en Charente, avec au total 10 000 salariés. Présente en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres, la fabrication de meubles emploie 4 800 personnes. La création d’une grande région forestière va permettre de mettre en place des « synergies », estime la coopérative Forêts Bois. Le savoir-faire des uns et des autres en résineux et en feuillus peut profiter aux voisins. Ceci existe déjà en partie : la scierie Archimbaud par exemple, née dans les Deux-Sèvres, a ouvert une unité dans les Landes. Né aussi dans les Deux-Sèvres autour de la transformation du bois de peuplier, le groupe Thébault s’est diversifié dans les bois exotiques puis, en s’installant à Solférino (Landes), dans le pin maritime pour la fabrication de panneaux. « Essences complémentaires » Entre Poitou et Pyrénées, « les essences sont différentes mais complémentaires », souligne Stéphane Viéban, directeur général d’Alliance Forêts Bois. Un contexte forestier qu’il connaît bien. La coopérative est en effet déjà présente sur l’ensemble du territoire de la grande région, et même au-delà. « Aujourd’hui, on se développe sur l’ensemble de ses massifs », précise Stéphane Viéban. Une récente étude d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture et de la Forêt, délimite quatre grandes zones forestières : les landes de Gascogne avec le pin maritime, les plateaux du Haut Limousin, terres de feuillus et de résineux, la Vienne, la Charente, la Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques, où dominent les feuillus, et enfin les plaines des Deux-Sèvres, de Charente, de Charente-Maritime et du Lotet-Garonne, avec les peupliers. Le bois exploité dans ces taillis et forêts alimente toutes les filières : le sciage, le déroulage et l’emballage, le bâtiment, le papier-carton, le meuble, le bois-énergie. Avec des entreprises sur tout ce territoire et en général spécialisées selon l’essence dominante de la zone géographique. Les scieries de résineux sont implantées dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et la Charente-Maritime pour le pin maritime, dans le Limousin pour l’épicéa et le douglas. La Dordogne est en tête pour le sciage de feuillus. L’industrie du papier et du carton « Dynamiser la récolte forestière » Comme les autres secteurs de l’économie, la filière forêt-bois devra passer par une phase d’harmonisation. Les trois quarts de la récolte de bois de la grande région sont portés par les résineux (pin, douglas, épicéa) alors que les deux tiers de la ressource sur pied est constituée de feuillus. L’exploitation de bois d’œuvre de chêne est en recul régulier. Agreste parle même de « situation préoccupante ». Trop de bois de feuillus du sud du Limousin et des Pyrénées vont en totalité vers l’énergie faute de débouchés industriels rémunérateurs. Agreste suggère la mise en place d’outils de gestion sylvicole durable, comme il en existe pour le pin maritime, en visant une meilleure répartition hiérarchique entre bois d’œuvre, bois d’industrie et bois énergie. En d’autres termes, « il faut dynamiser la récolte forestière », résume Stéphane Viéban. Un centre de technique sylvicole vient ainsi d’être créé pour le chêne. Les partenariats au sein de la future région devraient aussi toucher les entreprises de transformation. Dans un premier temps, des alliances commerciales sont envisageables. Les interprofessions actuelles sont amenées à collaborer. La grande région forestière devrait enfin bénéficier de la présence sur son sol de Xylofutur, le seul pôle de compétitivité de France dédié aux industries du bois. MICHEL MONTEIL grande région, six grandes essences peuplent ses 2,8 millions d’hectares. D’abord le pin maritime, sur plus de 800 000 hectares dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et la Charente-Maritime, depuis les dunes littorales jusqu’à l’intérieur des terres. Il aime les sols sableux et pousse vite (une trentaine d’années pour les dernières générations) et haut (il peut dépasser 40 mètres). Autrefois utilisé comme poteau de mine, son bois sert aujourd’hui dans l’industrie du papiercarton, la menuiserie (parquets et lambris), la charpente (avec la technique du lamellé-collé). Autre résineux, le pin douglas, qui couvre 64 000 hectares essentiellement dans le nordest du Limousin et ses vallons de moyenne montagne. Venu des États-Unis, il est de plus en plus planté en France et dans la région en reconstitution de peuplements. Les propriétés de son bois (une bonne résistance mécanique) lui procurent un usage dans la construction, en particulier pour les maisons à ossature bois. Toujours en résineux, l’épicéa couvre près de 40 000 hectares de la grande région, principalement sur les hauteurs du Li- mousin. Pouvant atteindre jusqu’à 50 mètres de haut, résistant aux grands froids, il est utilisé dans la construction (charpentes). Côté feuillus, le chêne est le plus répandu (800 000 hectares) sous forme de chêne pédonculé, de chêne sessile, de chêne vert. Grâce au temps, du haut de ses 40 mètres, il fournit un bois utilisé pour la construction (charpentes), la menuiserie (le chêne représente le tiers de l’approvisionnement de ce secteur), la fabrication de barriques et le chauffage. Vient ensuite le châtaignier, présent sur 250 000 hectares de la grande région à une altitude de quelques centaines de mètres. Son bois marron clair est utilisé pour les piquets, des éléments de charpente et en menuiserie. Les vallées de l’Adour, de la Garonne, de la Dordogne, de la Charente et de la Sèvre sont le territoire du peuplier (35 000 hectares). Il fournit la moitié du bois d’œuvre de feuillus de la région et est utilisé principalement dans la fabrication de caisses d’emballage. Au fil des forêts et des taillis, la région voit aussi pousser du hêtre, du robinier (le faux acacia), du sapin, du frêne... M. M. 22 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR La bourse avec modération FINANCEMENT Il n’y a que vingt-six sociétés cotées dans la future grande région. Les entreprises sont encore méfiantes. Pourtant certaines se développent grâce aux petits porteurs L es chiffres parlent d’eux-mêmes. Bien sûr, la future grande région ne sera pas la Lombardie ou la Catalogne. Évidemment, elle ne possède qu’une seule entreprise cotée au Cac 40, la société Legrand de Limoges, dont plus de 90 % du capital, flottant donc, est aux mains d’investisseurs. Mais avec 26 entreprises cotées, c’est-à-dire ayant fait appel à la bourse, on ne peut pas parler d’engouement. « Nous vivons toujours dans une économie très bancaire qui n’a pas de culture boursière », regrette Axel Champeil de la société de bourse bordelaise Champeil Asset Management, la seule de la grande région. Il a pris la succession de son père et se souvient de l’époque où la société Gascogne, la plus ancienne cote de la place (1991) faisait son entrée en bourse, à 70 euros l’action, et figurait, comme un emblème, dans tous les portefeuilles des investisseurs girondins. Elle est aujourd’hui en deçà de 5 euros mais fait l’objet d’un solide plan de relance par Dominique Coutières, la BPI et le Crédit Agricole. En 2011, Bordeaux École de Management (Bem) et la CCI de Bordeaux cessaient de publier leur indice boursier régional, « en raison d’un très faible taux d’activité », résume Pierre Gruson, professeur de finances à l’école de commerce bordelaise. Des coûts trop importants La crise financière de 2008 a douché les plus optimistes sur cette manière de se financer. Le rachat de Guyenne et Gascogne par Carrefour, la sortie de Gifi et les difficultés de Gascogne, ont achevé de dissuader ceux qui étaient tentés. « C’est vrai que nous sommes en terre de mission ici », admet Nicolas-Gaston Ellie, responsable Sud-Ouest d’Euronext. Il n’a que huit introductions en bourse à mettre en avant depuis 2011. Concoursmania (jeux vidéo), Implanet (prothèses du genou et du rachis) ou Innoveox (valorisation énergétique des déchets), ont trouvé des financements sur ce marché boursier pour financer leur développement. Mais c’est en Midi-Pyrénées surtout que certains La société libournaise Fermentalg, dirigée par Pierre Calleja, a placé pour 44 millions d’euros de titres l’an passé sur Euronext, une des plus belles levées de fonds de l’année, destinés à l’investissement. PHOTO ARCHIVES STÉPHANE KLEIN entrepreneurs ont sauté le pas (Cerenis, Figeac Aéro). Les reproches faits à la bourse sont de plusieurs ordres. Les coûts d’abord : entre 5 à 10 % du montant des fonds levés, et un forfait annuel de l’ordre de 7 600 euros en moyenne pour une PME. Il en a coûté 100 000 euros au total à une petite société de services qui fait un million d’euros de chiffre d’affaires pour entrer sur le marché libre. Trois mois plus tard, elle n’a pas encore levé l’équivalent de ce montant. « Lorsque vous êtes coté, vous passez beaucoup de temps à communiquer sur vos intentions, donc à informer vos concurrents », explique Jean-Louis Blouin, le patron d’I2S, dont 30 % du capital sont aux mains du public. Il y voit aussi « une impasse patrimoniale ». De très belles entreprises savent s’en passer. « Trop fluctuant » Fayat a grandi sans la Bourse et sur ses fonds propres. « Il n’était pas possible dans notre activité, de faire appel au marché car quel que soit le soin que vous apportez à vos vins, vous êtes tributaire d’aléas climatiques que des actionnaires ne sauraient prendre en compte », explique Bernard Magrez qui s’est toujours financé hors de la corbeille. « C’est un marché trop fluctuant, nous avons choisi le modèle des fonds avec qui nous partageons la vision stratégique », explique Marc Prikazsky, le PDG de Ceva Santé Animale qui y voit une opportuni- té pour les start-up ou les grandes entreprises. Mais la bourse, outre des financements, apporte une réelle notoriété. La société d’ambulances girondine Integral a fait connaître au printemps dernier ses projets de croissance externe sur un marché national très atomisé. « Nous avons bénéficié d’un coup de projecteur mondial avec l’entrée en bourse de Fermentalg », assure Pierre Calleja, son PDG. Il a levé 44 millions d’euros, déjà en partie investis à Libourne dans sa nouvelle usine d’huile pour nutrition humaine à partir des microalgues. Un tiers de son capital est désormais flottant mais il se considère protégé surtout par ses 200 brevets. JEAN-BERNARD GILLES Elles valent plus de 30 millions d’euros Champeil a listé les onze plus grosses valorisations boursières de la grande région au 30 septembre On entend par capitalisation boursière (ou valorisation) la valeur d’une entreprise cotée, c’est-à-dire le montant de l’action, ci-dessous arrêté au 30 septembre dernier, multiplié par le nombre d’actions. C’est au fond la valeur de l’entreprise à un instant donné. Elle varie de jour en jour en fonction du cours de l’action, soumis à la loi de l’offre et de la demande. On appelle enfin flottant la part du capital de l’entreprise aux mains du public. En général, tous les actionnaires possédant moins de 5 %. Legrand. Limoges (Haute-Vienne), fabricant de matériel électrique : 12,6 milliards d’euros de valorisation, 95 % du capital flottant. (lire page 11). Le Bélier. Vérac (Gironde), fonderie aluminium Europlasma. Pessac (Gironde) et Morcenx (Landes), traitement et valorisation de déchets dangereux, 62 millions d’euros, 72 % de flottant pour automobiles, 187 millions d’euros de valorisation, 34,5 % de flottant. Gascogne. Saint-Paul-lès-Dax (Landes), fabrica- Serma Technologie. Pessac (Gironde), services tion de produits bois et papier, 61 millions d’euros, 11,7 % de flottant. et ingénierie technologique, 140 millions d’euros de valorisation, 1 % de flottant. Fountaine-Pajot. Aigrefeuille-d’Aunis (Cha- 300 millions d’euros de valorisation, 43 % de flottant. Poujoulat. Saint-Symphorien (Deux-Sèvres), fabrication de conduits de cheminée, 75,4 millions d’euros de valorisation, 30,6 % de flottant. Fermentalg. Libourne (Gironde), bioproducLectra. Paris et Cestas (Gironde), leader mondial de logiciels et équipements de conception et fabrication assistées par ordinateur, teur d’huiles et de protéines à base de microalgues, 70 millions d’euros de valorisation, 71 % de flottant. rente-Maritime), constructeur de catamarans, 57,4 millions d’euros de valorisation, 29,1 % de flottant. I. Ceram. Limoges (Haute-Vienne), implants orthopédiques, 43,5 millions d’euros de valorisation, 14,66 % de flottant. Innoveox. Paris et Pessac (Gironde), transfor- Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management, société de bourse bordelaise. PHOTO DR mation de déchets toxiques en eau et énergie, 37,7 millions d’euros de valorisation, 51 % de flottant. JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 23 Gironde 24 Sud Ouest éco JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Aquitains de l’année : les lau nventer. En économie, plus qu’ailleurs, c’est le maître mot. Un nouvel écrin, la grande région, de nouveaux atouts, de nouvelles synergies, de nouvelles perspectives. Le futur s’imagine et s’écrit aujourd’hui. Le palmarès dévoilé dans les pages qui suivent raconte une manière d’appréhender l’avenir. Fort de bases solides, d’histoires au long cours, des savoir-faire déployés, déclinés, réexplorés. I À l’instar d’un ordinateur, les entreprises sont engagées dans des mises à jour quotidiennes. Que l’on façonne l’un des emblèmes gourmands de Bordeaux (Baillardran), que l’on soit dans la nourriture lyophilisée, dans le marketing numérique (Aquitem/Alienor), l’exigence reste la même : innover pour avancer. Dans le sillage de ces fleurons économiques, il y a bien évidemment l’emploi qui con- court à l’attractivité d’un territoire. Car derrière chaque initiative, chaque projet, c’est de développement dont il est question. Ainsi la Gironde et Bordeaux, sa porte d’entrée, ont aujourd’hui en main un atout clé, un levier de croissance incomparable : le tourisme. Un nouvel Eldorado ? Vraisemblablement. Il suffit de regarder la Garonne depuis les quais de Bordeaux : on y croise des dizai- nes de bateaux promenant des milliers de touristes. Impensable il y a vingt ans. Bordeaux, best european destination, véritable locomotive du reste de la Gironde. Qui dispose d’atouts clés : son littoral bien sûr et ses vignes. Un patrimoine qui sera célébré par la Cité du Vin qui ouvrira au mois de juin. Plus qu’un geste architectural audacieux, une rampe de lancement pour le tourisme. Le prix, mode d’emploi ■ La première étape du prix des Aquitains de l’année a consisté à sélectionner dans les cinq départements des entreprises fiables et performantes. Cette opération est le fruit d’une collaboration pédagogique entre les étudiants de Kedge Business School, les journalistes de « Sud Ouest » et la Banque Populaire. Pour dresser leur liste, les étudiants se sont appuyés sur les données fournies par Pouey International, société spécialisée dans l’information commerciale garantie et le recouvrement de créances. Dans un second temps, un jury, présidé par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, constitué de personnalités du monde économique régional (lire page 26) et animé par un journaliste de « Sud Ouest », a désigné deux lauréats parmi les huit sociétés les plus performantes de l’année dans le département. Deux dirigeants ont donc été élus Aquitains de l’année 2015 pour la Gironde. La dernière mission du jury était de désigner un lauréat régional parmi les dix prétendants. Il sera dévoilé le 1er décembre lors de la dernière soirée des Aquitains de l’année à Bordeaux, au sein de Kedge. Vous pourrez par ailleurs lire dans « Sud Ouest » du 3 décembre le récapitulatif intégral du palmarès, département par département. Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Sud Ouest éco 25 réats de votre département En 2016, le prix intégrera le nouveau découpage POINT DE VUE Interview de Christian Chapothin, directeur général adjoint de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique et de Patrick Venries, directeur général délégué de « Sud Ouest ». Les deux partenaires ont relancé ce palmarès il y a dix ans C’est la neuvième édition des Aquitains de l’année : comment se porte ce palmarès ? Christian Chapothin. Nous sommes très fiers de Qu’apporte t-il à la Banque Populaire et à « Sud Ouest » ? C. P. Il nous apporte une visibilité accrue auprès notre promotion 2015 qui révèle de nouvelles pépites. Nous sommes très attentifs au choix des dossiers. Les étudiants de Kedge sélectionnent en amont, avec l’aide de Pouey International les candidats sur des critères de plus en plus pointus. Au fil des années, ce palmarès a gagné en notoriété. Il est aujourd’hui reconnu. Patrick Venries. Il est désormais installé au centre de la vie économique régionale. Il met en lumière de nouvelles entreprises, souvent discrètes, toujours plus innovantes et plus agiles sur leurs marchés. Des trajectoires positives que nous souhaitons mettre en lumière. des entreprises de notre territoire. Il nous permet de prendre le pouls de l’économie régionale. Notre modèle coopératif a pour ambition « d’additionner les forces pour multiplier les chances ». Banquier historique des entrepreneurs, nous souhaitons être les acteurs et les amplificateurs de ces succès. P. V. Ce palmarès a cimenté notre rôle pivot dans l’information économique et la vie de nos territoires. Avec nos pages spécialisées Économie, les lundi et jeudi, notre newsletter éco numérique et nos débats, il symbolise notre stratégie économique multicanal. Christian Chapothin (BPACA) et Patrick Venries (« Sud Ouest »). PHOTOS ARCHIVES LAURENT THEILLET Que dire de ce cru 2015 ? P. V. Il montre une nouvelle fois la force de nos entreprises, souvent petites et moyennes, aux prises avec la compétition nationale et internationale. Il met en évidence des entrepreneurs de caractère animant des équipes professionnelles. Nous sommes fiers de nos lauréats comme à chaque fois. Et d’avoir convaincu Éric Trappier, PDG du groupe Dassault Aviation, de présider à nos choix cette année. C. P. Nous avons la chance, une fois de plus, d’avoir un président de jury emblématique, en la personne d’Éric Trappier. Nos lauréats cette année encore incarnent clairement la dynamique de notre région. Notre jury a fait des choix rigoureux et exigeants. Pour résumer : le cru 2015 clôture en beauté la première décennie des Aquitains. Comment pourrait évoluer ce prix en 2016 dans le cadre de la future grande région ? P. V. Il sera plus digital, devra intégrer la nouvelle donne régionale et donnera lieu à des manifestations plus denses dans les départements. C. P. Nous réfléchissons à un nouveau fonctionnement qui collerait à la nouvelle entité et à son découpage administratif qui sont ceux de la BPACA. Les discussions sont en cours avec nos partenaires. Une chose est acquise. Nous avons rendez-vous l’an prochain pour découvrir les Aquitains de l’Année, définition 2.0. 26 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Le jury et les deux lauréats Présidé par Éric Trappier, président-directeur général de Dassault Aviation, le jury des Aquitains de l’année a décerné les deux trophées départementaux à Lectra et Exosun Les membres du jury 2015 des Aquitains de l’année, réunis le vendredi 4 septembre à Bordeaux au siège de notre journal. PHOTO GUILLAUME BONNAUD OECA Anne Jallet-Auguste Représentante de l’Ordre des expertscomptables d’Aquitaine « C’est d’abord la diversité de cette promotion qui m’a marquée. Des métiers traditionnels aux nouvelles technologies, nos lauréats départementaux sont animés par un véritable esprit d’excellence incarné par l’Aquitain 2015. » POUEY INTERNATIONAL Bertrand Lacampagne Président du directoire de Pouey International « Ce qui me frappe le plus lorsque sonne l’heure de ce palmarès, c’est le renouvellement des entreprises. Il y a partout sur nos territoires des entreprises discrètes qui avancent et qui prennent les bonnes décisions. » KEDGE BUSINESS SCHOOL Jacques-Olivier Pesme Directeur associé développement international « Cette saison des Aquitains de l’année est un excellent cru. Des centaines de données traitées par nos étudiants, des entretiens conduits sur toute la région, des entreprises qui se confirment mais aussi des histoires méconnues ou en devenir. » PRÉSIDENT DU JURY Éric Trappier Président-directeur général de Dassault Aviation « C’est un concentré de l’économie française sur lequel nous avons travaillé avec le jury des Aquitains de l’année. Nous avons vu de vraies démarches d’industriels qui font face, investissent, développent leurs activités. Il est aujourd’hui difficile d’entreprendre en France et de recruter. Les coûts de production sont plus élevés qu’aux États-Unis par exemple. L’innovation est devenue impérative pour maintenir notre compétitivité. » BANQUE POPULAIRE BPIFRANCE Christian Chapothin Yannick Cambacedes Directeur général adjoint Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique Directeur délégué financement et garantie Aquitaine de bpiFrance « Ce sont une nouvelle fois de belles histoires qui sont mises en lumière par ce palmarès, des histoires d’hommes et de femmes qui entreprennent sur nos territoires. Ils méritent notre respect et notre engagement à leurs côtés. » « La sélection 2015 est représentative de notre tissu économique régional. Elle démontre, s’il en était besoin, que la croissance est aujourd’hui tirée par l’exportation et l’innovation, les deux piliers de l’intervention de bpiFrance. » JOURNAL « SUD OUEST » Patrick Venries Directeur général délégué et directeur de la publication « Comme chaque année, ce palmarès des Aquitains de l’année apparaît comme un antidote à la morosité générale. Il nous offre une sélection renouvelée d’entreprises et d’entrepreneurs qui font la vie de nos territoires. » Gironde Sud Ouest éco 27 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR LECTRA La découpe de tissus est montée en gamme ■ Lors de la publication des résultats financiers du 3e trimestre 2015, Lectra a mis en garde : les prévisions pour l’année seront légèrement inférieures à celles envisagées. La faute à la faiblesse du marché chinois et de celui de l’automobile. Il n’empêche, Lectra est sur une tendance de hausse du chiffre d’affaires de plus de 10 % et du résultat net de plus de 30 %. En dépit d’une « visibilité limitée », les perspectives de croissance sont bonnes pour le leader mondial des logiciels et des systèmes de découpe par laser ou par lame des tissus et des matériaux souples. Un bon signal pour l’usine de Cestas, site de naissance de la société en 1973, qui emploie aujourd’hui 1 500 personnes dans le monde. André Harari, 71 ans, président du conseil d’administration, et son frère Daniel, 61 ans, directeur général ont pris 37 % du capital de la société dans les années 1990. La jeune pousse fondée vingt ans plus tôt par des jumeaux, Bernard et Jean Etcheparre, était alors confrontée à des difficultés financières. 23 000 clients Les frères Harari ont redressé la barre. En 2012, ils ont lancé un plan d’investissement de 50 millions d’euros axé sur la recherche (10 % du chiffre d’affaires, 50 ingénieurs recrutés), le développement, la formation, la logistique. Plutôt que de délocaliser en Chine (à l’exemple de son principal concurrent américain) et de se livrer à une guerre des prix, Lectra a opté pour la montée en gamme de ses logiciels et de ses ma- chines pour des clients aussi divers que la couture et la mode (Vuitton, Hermès), les sièges de voitures (Faurecia), la chaussure et même les sièges pour bateaux et avions. En tout, 23 000 clients dans une centaine de pays. Nouvelle génération de machines Quelques exemples d’innovations : les nouvelles machines de découpe sont dotées de capteurs qui analysent le tissu et optimisent leur travail. En 2014, leur vente a progressé de 45 %. Sur le marché des sièges pour voitures, la part de Lectra est passée de 15 à 70 % en sept ans. Dans l’ameublement, les ventes ont été multipliées par trois depuis 2012. Depuis quelques mois, le marché chinois est moins porteur et la société a dû revoir ses prévisions à la baisse. Envisagé un temps à 240 millions d’euros, le chiffre d’affaires de 2015 devrait s’établir entre 235 et 238 millions d’euros. L’entreprise demeure confiante, forte d’un faible taux d’endettement et, souligne Daniel Harari, de « fondamentaux (...) plus solides qu’ils n’ont jamais été » dans l’histoire de Lectra. Michel Monteil ACTIVITÉ : Fabrication de machines et de logiciels pour l’industrie textile DATE DE CRÉATION : 1973 DIRIGEANTS : André et Daniel Harari EFFECTIF : 1 500 dont 728 en France CHIFFRE D’AFFAIRES : 211 millions d’euros Daniel Harari, directeur général de Lectra. PHOTO ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE EXOSUN Des panneaux qui tournent (bien) avec le soleil ■ Le désert chilien d’Atacama. C’est là, au nord d’un pays qui souhaite produire 20 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables, qu’EDF énergies nouvelles (EDF-EN) et son partenaire local (Marubeni) vont construire une gigantesque centrale solaire. Elle comptera plus de 277 000 modules photovoltaïques. Les deux tiers d’entre eux seront équipés des systèmes de suivi du soleil, des trackers, conçus par le Girondin Exosun. EDF-EN avait déjà utilisé ces trackers dans un projet aquitain. À l’été 2007, Frédéric Conchy, venu du domaine biomédical, s’associe à Jean-Noël de Carentenay et à Dominique Rochier, pour créer Exosun dans la pépinière d’entreprises de Bordeaux-Montesquieu à Martillac. La jeune entreprise bénéficie du soutien de l’incubateur régional et est lauréate du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. ers dans le monde entier. Ils équipent aujourd’hui plus de 270 MWc (mégawatt crête) depuis la ferme solaire de Cestas ou celle du Gabardan dans les Landes jusqu’à la centrale pilote de Caborca au Mexique. Quatre filiales à l’étranger En présence d’un marché national timide, Frédéric Conchy a très vite misé sur l’exportation. La société a ouvert des filiales aux États-Unis (San Francisco et Phœnix), en Afrique du Sud (Cape Town) et, il y a quelques semaines, au Brésil (Salvador), en partenariat avec le groupe Ecoluz Part SA. Elle dispose aussi de bureaux au Mexique, au Chili, au Portugal et en Espagne. Les récents contrats au Brésil et au Chili confortent la stratégie d’Exosun. « Nous nous réjouissons à la perspective de pouvoir prouver sur le terrain la supériorité technique de notre produit et l’excellence de nos services de support », s’est félicité Frédéric Conchy après la signature du contrat chilien, le plus important de la jeune entreprise girondine désormais (depuis 2014) bénéficiaire et installé depuis peu dans un bâtiment de 1 200 mètres carrés à Martillac. M. M. Suivre le soleil du matin au soir L’ambition de la jeune société, sur un marché de l’énergie solaire promis à un bel avenir, est de fabriquer des systèmes de suivi du soleil. Les panneaux photovoltaïques sont en général fixes. En les posant sur les équipements mobiles, ils peuvent s’orienter de façon à être en permanence face aux rayonnements solaires, du matin au soir. Avec un double effet: l’augmentation la production d’énergie de 30 % et la réduction du coût du kilowatt/heure solaire. Huit ans plus tard, Frédéric Conchy, 49 ans,président de la société, a vendu des track- ACTIVITÉ : Supports mobiles de panneaux photovoltaïques DATE DE CRÉATION : 2007 DIRIGEANT : Frédéric Conchy EFFECTIF : 90 CHIFFRE D’AFFAIRES : 20 millions Frédéric Conchy sur le site de la centrale solaire du Gabardan (Landes). PHOTO NICOLAS LE LIÈVRE d’euros 28 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Ces six autres entreprene NOMINÉS Issues de secteurs aussi divers que variés, ces six sociétés ont également retenu l’attention du jury. Il s’en est fallu de peu pour qu’elles figurent au palmarès. Gros plan sur ces succès AQUITEM/ALIENOR NET AU BOUSCAT FALIERES NUTRITION À CAPTIEUX Marketing et numérique Les plats randonneurs CHIFFRE D’AFFAIRES : 15 millions ■ Le secteur d’activités d’Aquitem porte des dizaines de noms, tous anglicisés, mais le plus significatif serait sans doute de parler de « marketing numérique ». La société, fondée en 1987 par Agnès Passault, gère des programmes de fidélisation pour de grandes enseignes. Il y a quinze ans, Aquitem a racheté Alienor.net qui est aujourd’hui indissociable de sa maison mère. « Aliénor est complémentaire, souligne Agnès Passault, elle nous permet de proposer également à nos clients des solutions d’hébergement de leurs données, avec une valeur ajoutée, comme la surveillance ou l’analyse de ces données. » C’est ainsi que le « cloud » de Bordeaux Métropole ou encore des Manèges à bijoux a été confié aux bons soins d’Aliénor, qui développe également des sites internet. Les deux sociétés se sont regroupées sur un site unique au Bouscat en 2004. La technologie a grandement évolué en presque trente ans. Les courriers papier sont devenus des mails ou des messages sur Twitter. Toutefois, le cœur du métier reste le même : proposer des outils de marketing direct pour animer les ventes, connaître les clients et leurs habitudes de consommation. d’euros JEAN-MICHEL LE BLANC Agnès Passault PHOTO J.-M. L. B. ACTIVITÉ : Marketing et numérique DATE DE CRÉATION : 1987 PRÉSIDENTE : Agnès Passault EFFECTIF : 120 personnes TRANSPORTS WILLIAM A2B À VILLENAVE-D’ORNON Respect de l’environnement CHIFFRE D’AFFAIRES : 7 millions ■ L’entreprise de transport William a été créée à Mérignac, il y a soixante-dix ans. En 2007, elle était à vendre, avec sa dizaine de camions de travaux publics. Un conducteur de poids lourds, Abdelkader Bounoua, décide alors de franchir le pas qui conduit de salarié à chef d’entreprise. Sans un euro en poche mais avec une belle force de persuasion, il obtient les fonds nécessaires au rachat… À rembourser sur le court délai de cinq ans. « Trois ans plus tard, nous nous sommes installés à Villenave-d’Ornon. Nous possédons aujourd’hui 35 camions et employons 32 chauffeurs ». L’entreprise intervient 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour mettre ses camions avec chauffeur à la disposition des gros chantiers (autoroute, LGV...) et pour transporter d’encombrants matériels, parfois en urgence (lors d’accidents). L’entreprise connaît une progression du chiffre d’affaires d’un million d’euros par an. William A2B a été sélectionnée par le jury des Aquitains de l’année pour ses pratiques respectueuses de l’environnement, pour sa vigilance sur les vitesses de conduite et pour la mixité hommes femmes au volant des camions. d’euros HERVÉ PONS Abdelkader Bounoua PHOTO H. P. ACTIVITÉ : location de poids lourds de travaux publics et de relevage avec chauffeur DATE DE CRÉATION : 2007 DIRIGEANT : Abdelkader Bounoua EFFECTIF : 40 personnes dont 32 conducteurs, hommes et femmes CHIFFRE D’AFFAIRES : 5,6 millions ■ En novembre 2014, la PME Falières Nutrition a fait le grand saut. Un an avant de s’installer dans de nouveaux locaux (à l’intérieur et dans le prolongement) de l’ancienne gare de Captieux, Jean-Michel et Réjane Falières ont accueilli au capital de leur entreprise BpiFrance et BNP Paribas développement. Conserverie artisanale sud-girondine, la société avait commencé à se diversifier en 1992 dans les plats cuisinés lyophilisés pour les randonneurs, les explorateurs, les militaires et ONG en mission. Désormais, elle va voir plus grand notamment à l’exportation. Trois millions d’euros ont été injectés dans la nouvelle unité de production de 3 000 mètres carrés « dans la perspective d’une forte croissance du chiffre d’affaires », annonce Jean-Michel Falières. Les volumes de plats pour alimentation nomade, vendus sous la marque Voyager, vont augmenter et diversifier leurs recettes. Falières Nutrition produit en outre des coffrets repas (plat, boisson, dessert) que les voyageurs bloqués dans une gare ou sur une autoroute se verront distribuer. Outre l’Europe, les ventes sont appelées à se développer en Amérique et en Asie. d’euros MICHEL MONTEIL Réjane et Jean-Michel Falières PHOTO THIERRY DAVID ACTIVITÉ : Fabrication de plats cuisinés lyophilisés DATE DE CRÉATION : 1979 DIRIGEANTS : Jean-Michel et Réjane Falières EFFECTIF : 15 personnes LE PETIT BASQUE À ST-MÉDARD-D’EYRANS Les héritiers du caillé CHIFFRE D’AFFAIRES : 36 millions ■ Tout est né d’une habitude locale consistant à faire paître les brebis de retour de transhumance entre les rangs de vigne des grands châteaux. Pour remercier, le berger préparait le caillé. Le Petit Basque, entreprise familiale créée en 1950 à Villenave-d’Ornon, a continué sa vie à Saint-Médard-d’Eyrans en passant par les mains de la famille Caillaud, puis des frères Martin qui l’ont revendue, en 2014, à la famille Falch’un et Léon du groupe SILL entreprises. « Nous avons une croissance à deux chiffres, indique Hubert Martin, directeur du site. Mais nous avions besoin d’un renouveau. Aujourd’hui, nous collectons nous-mêmes chez nos 60 producteurs de lait de brebis en Dordogne, dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne pour sécuriser nos approvisionnements. Nous sommes leader sur le marché de l’ultra frais brebis avec 33,5 % de part de marché. En 2016, nous allons réaliser un investissement de 3 millions d’euros ici pour créer de nouvelles lignes de production ». d’euros CATHERINE DOWMONT Hubert Martin PHOTO C. D. ACTIVITÉ : Fabrication de produits frais à base de lait de brebis DATE DE CRÉATION : 1950 DIRIGEANT : Hubert Martin EFFECTIF : 140 personnes Sud Ouest éco 29 Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM urs ont aussi séduit BELCO À MERIGNAC BAILLARDRAN A BORDEAUX Baillardran le précurseur La PME des cafés verts CHIFFRE D’AFFAIRES : 8 millions ■ Philippe Baillardran n’a pas inventé le canelé. La légende de ce « gâteau de rien » remonte au XVIe siècle et de très nombreux pâtissiers bordelais en fabriquent tous les jours depuis des lustres. Mais quand Philippe et Angèle, son épouse, reprennent il y a vingt-cinq ans, rue Judaïque à Bordeaux la pâtisserie de Raymond Baillardran, ils voient déjà plus loin. Ils font du canelé un concept, une marque dotée de son propre emballage. Et décident bien avant les autres de les distribuer dans des boutiques dédiées elles aussi et décorées en rouge, le code couleur fétiche du produit. Ils ont en fait inventé une marque territoriale qui fait que de nombreux touristes repartent persuadés qu’ils ont acheté les seuls canelés bordelais. Il fallait le faire ! La société qui emploie 120 personnes et dispose de 17 enseignes idéalement réparties sur la ville mais aussi à l’aéroport et à la gare Saint-Jean produit 30 000 canelés par an, à consommer de préférence dans les 24 heures. Elle va investir dans un nouvel atelier de production à Bègles pour soutenir la cadence de son succès. d’euros JEAN-BERNARD GILLES Philippe Baillardran ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE ACTIVITÉ : Fabrication et vente de canelés bordelais, 17 magasins DATE DE CRÉATION : 1988 DIRIGEANTS : Philippe et Angèle Baillardran EFFECTIF : 120 salariés TROIS QUESTIONS À... THOMAS FROEHLICHER Directeur général de Kedge Business School V otreambitionestinternationaleetvous êtes le partenaire privilégié des Aquitains de l’année.Quelestlesensdel’implication de Kedge ? La dimension internationale de Kedge BS est devenue impérative du fait de notre environnement concurrentiel. Nos étudiants recherchent une formation de haut niveau qui leur ouvre les portes du marché du travail aussi bien à Bordeaux qu’à Paris, New York ou Shanghai. C’est la mission que nous menons pour être reconnus sur l’ensemble de ces territoires et répondre à cette attente. Les Aquitains de l’année est une opération formidable car elle nous permet de cultiver ce lien nécessaire avec les entreprises de la région. Nous y sommes profondément attachés. À chaque soirée de remise des prix, je suis touché par l’émotion qui se dégage de ces chefs d’entreprise, honorés de se voir distingués pour tous leurs efforts et ceux de leurs équipes. D e quelle manière vos étudiants en Master contribuent-ils à ce palmarès régional ? Ces étudiants, qui suivent le Master Grande École de Kedge BS en formation continue, sont avant tout des professionnels qui exercent leur métier et vivent en Aquitaine. Ils sont donc eux aussi très impliqués dans la vie économique de la région. Pour les Aquitains de l’année, ils ont recherché et analysé les performances de plusieurs centaines d’entreprises durant plusieurs mois. Leur sélection, qui comporte des entreprises reconnues mais aussi des pépites méconnues, a été soumise à un jury qui a élu les Aquitains de l’année. Ce travail leur apporte des connaissances approfondies sur le tissu économique régional. C omment se porte Kedge plus de deux ans après la fusion de BEM et d’Euromed ? Kedge BS réalise un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros pour un effectif de 11 000 étudiants de 50 nationalités différentes, avec 500 collaborateurs dont 200 professeurs. C’est aujourd’hui la 2e école en France, derrière HEC, pour sa production de recherche et notamment sur des sujets d’actualité brûlants comme le développement durable. Kedge BS figure au 29e rang des business school en Europe et au 23e rang mondial pour notre MBA qui a d’ailleurs ouvert l’an dernier à Bordeaux. Ce n’est pas rien. Nous avons donc déjà réalisé beaucoup de travail et il nous reste encore des étapes importantes à franchir dans notre plan stratégique. Nous accentuons nos efforts sur l’international, pour les raisons déjà évoquées, tout en cultivant nos implantations locales. Le magnifique campus de Bordeaux, financé par la CCI et Bordeaux Métropole, est à ce titre un atout pour notre attractivité internationale. Enfin, nous poursuivons aussi notre transformation numérique et l’accroissement de nos services de formation aux entreprises. RECUEILLI PAR JEAN-BERNARD GILLES CHIFFRE D’AFFAIRES : 23 millions ■ Implantée sur la zone industrielle du Phare à Mérignac, la société Belco est dirigée par Alexandre Bellangé. Âgé de 33 ans, ce jeune chef d’entreprise a pris seul les rênes de l’entreprise familiale depuis le départ de son père, Nicolas, il y a quelques mois. Spécialisée dans l’importation et la distribution de cafés verts de terroir, Belco accompagne en grande majorité des artisans torréfacteurs et des PME de torréfaction situés dans 23 pays européens. Les industries nationales et internationales pèsent peu dans son réseau. « Nous livrons à ce jour 920 clients », précise l’intéressé. Belco se positionne sur des produits dotés d’une forte identité sensorielle à la tasse. Les cafés verts proviennent des pays producteurs d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et d’Afrique, notamment d’Éthiopie où elle possède un bureau de représentation. La PME girondine a commercialisé 100 000 sacs de café en 2014. À Mérignac, son école du café reçoit environ 400 torréfacteurs par an. d’euros en 2014 OLIVIER DELHOUMEAU Alexandre Bellangé PHOTO O. D. ACTIVITÉ : Importation et distribution de divers cafés verts DATE DE CRÉATION : 2007 DIRIGEANT : Alexandre Bellangé EFFECTIF : 26 salariés 30 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Dossier Encore STRATÉGIE Pour Didier Arino, le directeur de Protourisme, la Gironde doit s’adapter aux exigences d’une clientèle mondiale idier Arino livre son analyse des atouts et points faibles de la Gironde en matière de développement touristique. D « Sud Ouest ». La Gironde est-elle un grand département touristique français ? Didier Arino. Elle dispose d’un gros potentiel de Didier Arino, le directeur de Protourisme. Le cabinet girondin d’études et de conseils en tourisme travaille partout en France. ARCHIVES S. LARTIGUE progression. On peut considérer qu’elle est aujourd’hui dans le top 10 français, derrière le Var, la Vendée ou la Charente-Maritime mais pas dans le top 3. Elle a plutôt stagné ces dernières années faute d’une vraie locomotive touristique. Bordeaux est en train de le devenir aux côtés d’Arcachon et de Saint-Emilion qui demeurent des valeurs solides. Mais on constate aussi Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Sud Ouest éco 31 Tourisme, le nouvel Eldorado des marges de progrès une certaine désertification touristique dans la Gironde rurale. Le Médoc patine, l’Entre-deuxMers ne progresse pas comme il le pourrait. Il manque encore des investissements et des investisseurs au tourisme girondin. Ils ne veulent pas venir ou on ne va pas les chercher ? C’est un peu les deux. Seule une véritable stratégie touristique peut attirer les investisseurs. Le Département a tâtonné ces dernières années et ne propose pas une politique touristique claire. Les territoires n’ont pas encore suffisam ment pris conscience des nouvelles attentes des clientèles. On fait encore trop ici ou là un tourisme d’élus un peu dépassé avec une vision des années 1970. Cela se voit. Le Département a toutefois mené une politique judicieuse sur les circulations douces (vélos, piétons) et les pouvoirs publics, plus globalement, ont su protéger le littoral. On n’a pas gâché notre atout environnemental et su préserver le patrimoine. Ce sont aujourd’hui des atouts forts. Mais pas suffisants. Que manque-t-il aujourd’hui ? Il faut une meilleure offre de services, plus de fluidité et de souplesse dans les pratiques, un gros effort sur Internet dans la commercialisation et les modes de réservation. Il manque des investissements en zone rurale, en zone périurbaine. Le tourisme rural et associatif a eu des développements importants dans les années 1970. Mais ce tourisme a vécu car il est en compétition, en France et dans le monde, avec des destinations bien plus attractives. Il faut aujourd’hui créer de l’emploi, de la valeur et du développement économique sur les territoires. La Gironde doit recoller aux attentes du marché. Quels équipements sont nécessaires ? Il n’y avait pas assez de chambres mises sur le marché jusqu’à il y a peu. On manque de places modernes et adaptées dans l’hôtellerie de plein air. Aucun camping très haut de gamme à 20 kilomètres de Bordeaux ! Il nous faut des grands opérateurs hors Arcachon, Lacanau ou le Médoc. Nous manquons de grandes résidences de vacances, de « resorts » privés avec des équipements, des activités et des services. Partout, les hôtels se développent dans les villes ou sur les axes routiers. Il est beaucoup plus compliqué de rentabiliser un investissement hôtelier toute l’année dans les zones rurales voire même sur le littoral. Sauf à passer à un niveau de qualité et de prestation qui permet l’équilibre économique. Reste Bordeaux, la nouvelle star du tourisme girondin : un atout maître ? Dès que l’on pose les bases nécessaires au développement touristique, il se fait de manière naturelle. Il faut d’abord avoir envie d’accueillir des touristes et ne pas les considérer comme une nuisance. Bordeaux est belle désormais et dispose d’une offre événementielle connue, de nouvelles stars de la gastronomie qui font faire au client potentiel le détour de 100 ou de 200 kilomètres. Alors qu’il n’y a pas aujourd’hui une offre de visites très abondante. Le seul réaménagement de la ville et sa beauté nouvelle ont créé le déclic. Le tourisme est aussi un univers, un imaginaire. Bordeaux a su mettre en valeur sa nouvelle dimension patrimoniale. Quels équipements font encore défaut à Bordeaux ? D’abord un grand site mais nous l’aurons en 2016 avec la Cité du Vin. Il sera un totem, un emblème. Il sera une chance pour tous les acteurs de la filière qui rayonnera bien au-delà de l’ag- glomération. À la Rochelle, Périgueux ou Limoges, on attend aussi cet équipement. Il dépassera vite son objectif de 450 000 visiteurs annuels s’il parvient à se renouveler. Ce sera son grand défi. L’emblème sera suffisant ? Il faudra aussi une meilleure structuration de la filière oenotouristique sur l’ensemble du département. Le chantier a été engagé mais il doit se traduire par la création de produits touristiques qui seront une marque de différenciation forte de la destination girondine. Il manque aussi des hôtels haut de gamme pour attirer une clientèle à plus forte dimension internationale, notamment les Asiatiques. Bordeaux reste encore, malgré ses succès, une petite destination touristique dans le concert mondial par rapport à Munich, Barcelone ou Milan sans parler des grandes capitales. Il nous manquait une belle offre gastronomique et elle arrive. C’est formidable. Il faut encore des hôtels plus haut de gamme de 4 ou 5 étoiles. Le marché des investisseurs est lui aussi suiveur. Mais ils viendront, tôt ou tard, c’est sûr. PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-BERNARD GILLES 32 Sud Ouest éco Gironde € Chiffre d'affaires : les 100 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR GROUPE FAYAT CDISCOUNT CEVA SANTE ANIMALE CASTEL FRERES MAISON JOHANES BOUBEE SOCIETE CENTRALE APPROVISIONNEMENT SUD-OUEST TOUTON SA COLAS SUD-OUEST HERAKLES GROUPE SIPA - STE INVESTISS. PARTICIP. AQUITAINE BMSO - POINT P SUD-OUEST GROUPE PICHET ARGOS OIL FRANCE SAS BOUYGUES BATIMENT CENTRE SUD-OUEST J.A. DELMAS GAZ DE BORDEAUX - GDB SAICA PACK FRANCE SMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PIN EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUD-OUEST AFM RECYCLAGE VIDALIES SA KEOLIS BORDEAUX BARDINET VINS CASSOUS SA CIFA - CIE IMMOBILIERE ET FONCIERE D'AQUITAINE ADIM SUD-OUEST ALLIANCE FORETS BOIS SONEPAR SUD OUEST - CSO SITA SUD OUEST BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SA SABENA TECHNICS CAP INGELEC SA - FAI GTM BATIMENT AQUITAINE CONSTRUCTION NAVALE BORDEAUX IGC FILHET-ALLARD STRYKER SPINE VERALEC CIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANN MEDA MANUFACTURING ATLANDES GT LOCATION YVON MAU ETABLISSEMENTS DECONS INEO AQUITAINE SIBLU FRANCE SMURFIT KAPPA COMPTOIR DU PIN EIFFAGE CONSTRUCTION NORD AQUITAINE LDC AQUITAINE H & A LOCATION SAS VEOLIA PROPRETE AQUITAINE - STMB ROXEL FRANCE STE FCAISE DE CONSTRUCTIONS MECANIQUES ELECTRIQUES EUROVIA AQUITAINE TCS SERMA TECHNOLOGIES AGFA HEALTHCARE FRANCE REGAZ - BORDEAUX STE DE DISTRI. LESPARRE - BRICO BATI JARDI LECLERC SOVEX GRANDS CHATEAUX JL INTERNATIONAL ETABLISSEMENTS JEAN LABATUT GAP VI - AQUITAINE VEHICULES INDUSTRIELS SOGEA SUD OUEST HYDRAULIQUE STE NOUVELLE POLYCLINIQUE BORDEAUX NORD AQUITAINE GCA BORDEAUX - TTA FRANCE SOCIETE D'EXPLOITATION DES ETS J. VEYNAT MAISON GINESTET SA FRANCE PIERRE PATRIMOINE SOCIETE GESTION ASSAINISSEMENT CUB SEA TANKERS SHIPPING TFN PROPRETE SUD-OUEST CHEOPS TECHNOLOGY FRANCE AEROPORT DE BORDEAUX MERIGNAC MERCEDES-BENZ BORDEAUX COMPAGNIE IMMOBILIERE DE RESTAURATION SN BRUDIS - E. LECLERC GEODIS CALBERSON AQUITAINE BALLANDE MENERET SA DBF BORDEAUX RIVE DROITE - SAVRA GT LOGISTICS SOCIETE DES COLORANTS DU SUD-OUEST - UNIKALO JDC AQUITAINE FORESA FRANCE CIRMAD CENTRE SUD OUEST LD VINS - LES CHATEAUX REUNIS PERIGORD ENERGIE PRODUCTA VIGNOBLES EXALAB MAINCARE SOLUTIONS OENOALLIANCE FOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUX ETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCC OLTAN BOYER SAS SEG FAYAT CHAMBERY AUTOMOBILE PENA METAUX SA BAYERN AUTOMOBILES AUTOMOBILES PALAU FAYAT ENTREPRISE TP SCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE Commune BORDEAUX CEDEX BORDEAUX LIBOURNE CEDEX BLANQUEFORT BORDEAUX CESTAS BORDEAUX MERIGNAC LE HAILLAN LE BOUSCAT CEDEX CANEJAN PESSAC CEDEX BRUGES MERIGNAC BORDEAUX BORDEAUX PESSAC BIGANOS PESSAC VILLENAVE D'ORNON BEGLES BORDEAUX BLANQUEFORT MERIGNAC BEYCHAC ET CAILLAU MERIGNAC CESTAS VILLENAVE D'ORNON CANEJAN PAUILLAC MERIGNAC BLANQUEFORT MERIGNAC BORDEAUX BEYCHAC ET CAILLAU MERIGNAC CEDEX 9 CESTAS BEYCHAC ET CAILLAU PAREMPUYRE MERIGNAC PESSAC BASSENS GIRONDE SUR DROPT LE PIAN MEDOC PESSAC PESSAC PESSAC BORDEAUX BAZAS BORDEAUX POMPIGNAC ST MEDARD EN JALLES LIBOURNE MERIGNAC BORDEAUX PESSAC ARTIGUES PRES BORDEAUX BORDEAUX LESPARRE MEDOC CARBON BLANC BORDEAUX BRUGES PESSAC BORDEAUX BEGLES TRESSES CARIGNAN DE BORDEAUX BORDEAUX BORDEAUX MERIGNAC CANEJAN CANEJAN MERIGNAC BEGLES BORDEAUX BRUGES BRUGES BORDEAUX CEDEX ARTIGUES PRES BORDEAUX BASSENS MERIGNAC BRUGES AMBARES ET LAGRAVE MERIGNAC BORDEAUX CANEJAN LORMONT PESSAC CANEJAN BEYCHAC ET CAILLAU LE HAILLAN BRUGES BORDEAUX FLOIRAC VILLENAVE D'ORNON MERIGNAC MERIGNAC BRUGES LIBOURNE BORDEAUX Date dernier bilan 30.09.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.04.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 28.02.2013 30.06.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 30.09.2014 30.09.2013 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2015 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2013 30.04.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.10.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2014 Dernier CA 3 497 849** 1 444 126* 765 300** 742 779 742 779 675 045 614 788 537 798 480 683 447 375** 396 977 365 585** 344 151 323 583 285 155 283 675 283 667 280 251* 252 545 223 920 215 617 201 131 198 976 196 132** 178 133** 170 115 169 091 168 461 163 343 153 052 152 393 151 005 146 772 144 771 141 753** 137 253** 134 275 126 909 125 191 119 453 115 158 114 279** 100 304 99 934 96 990 96 833 92 638 90 183 90 120 90 051 87 764 87 117 85 642 82 190 82 103 80 241** 79 716 78 862 75 969 74 526 73 876 73 499 72 340 71 002 70 729 70 119 68 719 66 399 65 710 64 913 64 570 63 086 62 513 62 496 62 437 61 689 60 531 60 494* 59 770 59 174** 58 910 58 266 55 545 55 325 55 094 54 888 53 812 52 769 51 059 50 928 50 459 50 346 50 184 50 010 49 936 48 772 48 771 48 108 47 453 47 423 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 -1,92 22,66 -1,53 6,80 2,89 14,41 -12,83 -2,89 -2,71 -2,09 -17,12 25,88 9,92 -40,41 -3,18 -3,24 -6,38 -13,17 26,34 16,54 2,65 1,27 19,56 7,09 1,54 23,06 -16,31 7,80 237,89 17,49 15,96 7,42 8,95 -0,79 3,30 -11,59 2,89 101,89 10,00 -6,21 5,02 1,44 12,88 6,33 13,01 16,71 3,08 -2,45 -12,46 3,42 7,51 5,37 -1,84 -16,67 6,01 -14,32 -7,02 2,86 -18,38 6,44 -7,34 19,56 1,33 -11,85 1,43 9,28 5,95 4,03 20,20 -4,22 -24,37 2,78 0,24 11,50 7,41 7,03 22,77 -8,69 -12,53 -4,81 10,13 4,02 -1,39 -8,80 -1,47 22,09 -21,53 -15,21 -16,86 -3,02 5,70 Dernier CA export Dernier résultat net 1 199 134** NC NC 114 634 59 110 0 614 294 1 41 645 0** 139 0** 0 0 281 812 0 7 482 161 939* 35 39 646 0 0 55 330 NC 0** 0 20 280 15 548 52 954 75 882 136 872 0 0 0** 9 625** 130 279 3 694 73 228 24 389 0 NC 36 029 0 1 0 1 720 -5 263 1 332 0 0 20 0 0 22 405** 79 716 0 0 44 015 2 642 1 702 0 0 0 0 36 389 0 0 0 0 0 0 2 0 0 323 47 476* 145 0** 1 223 123 0 0 35 853 0 16 234 0 12 317 8 718 0 47 050 32 498 0 0 34 155 61 121 0 47 331 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué - 58 557** NC NC 22 695 2 379 1 104 302 12 394 36 661 3 278** 1 344 12 496** 361 8 532 15 799 1 639 -2 905 5 283* 4 075 2 674 3 638 3 149 13 133 NC 3 897** 1 208 717 3 803 -1 498 21 947 -15 916 23 088 1 545 5 725 2 583** NC 59 975 333 5 871 1 903 -10 819 NC 104 6 252 3 729 5 625 33 812 792 2 884 5 821 2 509 2 473 523 4 256 10 354** 656 9 577 1 349 1 876 683 242 1 857 2 020 -1 587 986 4 634 91 871 -9 311 461 2 310 6 088 101 5 604 1 520 498 1 560* 1 332 NC 5 670 1 454 953 63 714 7 855 350 4 717 96 983 -7 885 258 408 2 212 778 32 388 660 429 664 Gironde Sud Ouest éco 33 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR TROIS QUESTIONS À... Avant de parler de tendance de fond, la reprise devra donc être confirmée dans les mois à venir. L ’un des relais de croissance est l’export. Quels sont les secteurs qui s’en sortent le mieux ? Tout d’abord, au plan national, seule une PME sur trois exporte. Parmi les secteurs plus porteurs à l’étranger, on trouve les produits agroalimentaires, les équipements technologiques. En particulier l’aéronautique, ses sous-traitants et fournisseurs, bien implantés dans le Sud-Ouest, et les vins et spiritueux. Par ailleurs, il y a une bonne dynamique également dans l’industrie pharmaceutique grâce à certaines ETI (Entreprises de taille intermédiaire, NDLR) performantes, à l’image de Ceva Santé Animale. Notre nouvelle future grande région aura donc des positions à l’export fortes. Elle représentera au total environ 5 % des exportations françaises. BERTRAND LACAMPAGNE Président du directoire de Pouey International A ssiste-t-on aux prémices d’une reprise de l’économie dans la région ? Oui, nous avons plusieurs signes tangibles. Depuis neuf mois, notre région connait une baisse des défaillances de -2,24 %, contre 0,66 % au plan national. Ceci étant, cette reprise concerne la majorité des régions françaises et de nombreux secteurs, en particulier les services. Mais certains sont très fragiles, comme l’hôtellerie-restauration, qui a subi une hausse de 6 % des défaillances. Q uels sont les ingrédients nécessaires pour une PME qui souhaite réussir à l’étranger ? La vente à l’export suppose une très bonne connaissance des usages commerciaux, des différences culturelles et linguistiques, du contexte des pays, des circuits de distribution, de la réglementation. En outre, il faut veiller à s’assurer de la solvabilité de ses clients. En effet, dans de nombreux pays (États-Unis, Suisse…), les entreprises ne sont pas tenues de publier leur bilan. La mise en place d’une garantie financière sécurisera la relation. PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS CÉSAR Comment lire les tableaux ? Ces tableaux ont été réalisés par Pouey International, spécialiste « Business to business » du renseignement commercial et financier garanti et du recouvrement de créances. Chaque tableau classe les entreprises par ordre décroissant de leur chiffre d’affaires. Pour plus de cohérence, celui-ci est considéré au prorata sur 12 mois ; les sociétés n’ayant pas toutes un bilan sur 12 mois. Le 1er classement ci-contre porte sur les 50 premières entreprises de l’ensemble du département, toutes activités confondues. Il est par la suite décliné en « tops 50 » secteur d’activité par secteur d’activité : export, industrie, commerce, services, agroalimentaire et bâtiment-travaux publics. Qui ? Ces informations concernent exclusivement les entreprises privées dont le siège social est situé dans le département et qui ont déclaré leur bilan. Pour cette raison, certaines sociétés présentes dans le département ne figurent pas dans les tableaux. Comment ? Ces données officielles sont collectées auprès des greffes des tribunaux de commerce dans les semaines qui précèdent leur publication. Les entreprises ne déclarant pas leur bilan ne peuvent donc pas figurer dans ce palmarès. Quant aux secteurs d’activité, ils ont été établis par rapport au code NAF d’appartenance de chaque société. La NAF (nomenclature des activités françaises) est élaborée par l’Insee. Quand ? Les chiffres indiqués sont ceux des bilans clôturés en 2013, 2014 voire 2015. Combien ? Les valeurs sont exprimées en « kilo euros ». Cela signifie que s’il est écrit 1 700 K€, il faut comprendre 1 700 000 euros. Quoi ? Outre le rang de classement, la dénomination et la commune de domiciliation du siège social, ces tableaux mentionnent les derniers chiffres hors taxes déclarés par chaque entreprise soit : son chiffre d’affaires (CA), son chiffre d’affaires export (égal à 0 quand l’entreprise n’a pas d’activité à l’étranger) et son résultat net à la date de clôture de leur bilan. Par ailleurs, est indiquée pour chaque société, l’évolution en pourcentage de son dernier chiffre d’affaires connu par rapport à celui de l’année précédente. Pour le même numéro siren, elle a été calculée sur la base de bilans de même durée et sur la même période (exemple : de janvier à décembre). Quand seul le dernier CA est disponible, cette évolution n’a pas été calculée. Enfin, par défaut, les entreprises des classements ne font pas état de chiffres consolidés (pour un groupe, somme des chiffres des entités le constituant). Cependant, certains chiffres consolidés sont indiqués si le groupe en a fait communication. De ce fait, certaines entités d’un groupe peuvent figurer en leur nom alors que le nom de leur groupe d’appartenance figure aussi dans le classement. 34 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR L’hôtellerie bordelaise se fait une place au soleil TOURISME Le nombre des visiteurs est en hausse, surtout l’été. Ce n’était pas le cas dans les années 1990 D ans une agglomération bordelaise qui « a le vent en poupe » sur le plan touristique, les professionnels de l’hôtellerie ont le sourire. Ils occupent une position privilégiée pour constater que la ville aux multiples labels (1) s’est fait une place au soleil sur les guides touristiques européens. Destination de repli au début des années 2000, Bordeaux entre aujourd’hui dans la catégorie des « city break », ces villes que les touristes viennent découvrir lors de courts séjours, généralement d’une ou deux nuits. « Le nombre de visiteurs est en hausse constante, apprécie Thierry Gaillac, président du secteur hôtellerie au sein de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Gironde (Umih 33). On constate notamment une forte augmentation l’été, ce qui n’était pas le cas dans les années 1990, où les touristes évitaient Bordeaux. » Clientèle internationale Pour la saison haute, qui s’étend de mars à octobre,Thierry Gaillac met en avant de « très bons chiffres ». Dans les quelque 8 500 établissements hôteliers que compte la métropole bordelaise, le taux d’occupation, en août, a « flirté avec les 77 % », un résultat comparable à celui de Marseille et supérieur à ceux de Lyon, Nantes, Toulouse ou Lille. En moyenne, en 2014, ce taux d’occupation était d’environ 65 %, soit plus de trois millions de nuitées enregistrées sur l’année. « Le profil des visiteurs est de plus en plus international, reprend Thierry Gaillac. Les clientèles qui progressent sont notamment les Chinois, les Brésiliens ou les Américains, et on retrouve toujours les Anglais et les Espagnols. » Partie de loin sur le marché du tourisme, l’agglomération bordelaise n’est pourtant pas Le Grand Hôtel de Bordeaux, place de la Comédie, est passé sous pavillon Intercontinental, la chaîne n°1 de l’hôtellerie de luxe dans le monde. De quoi internationaliser davantage la fréquentation du palace bordelais. ARCHIVES PHILIPPE TARIS épargnée par la concurrence de ces « produits nouveaux » que sont l’offre d’appartements privés ou de chambres d’hôtes, via des plateformes comme Air Bnb. « Nous, professionnels, sommes bordés sur le plan législatif, sur la sécurité, l’hygiène, le social ou le fiscal, grince le responsable de l’Umih 33. On aimerait que les règles soient les mêmes pour tous. S’il n’y a pas de TVA, qu’il n’y a pas d’imposition sur le revenu, ça devient de la concurrence déloyale. » En dépit de cette concur- rence, le développement de l’activité touristique dispose d’une marge de progression conséquente dans la métropole. « La saisonnalité est encore très marquée, regrette le représentant de l’Umih 33. La période d’octobre à mars reste compliquée car il y a beaucoup moins de tourisme loisir et le tourisme corporate, d’affaires et d’entreprises, est encore à développer. » Les acteurs économiques de la métropole en sont conscients et œuvrent activement pour dynamiser ce tourisme ‘’cor- porate’’. Mais cette piste n’est pas la seule pour que l’activité touristique soit prospère à longueur d’année. Thierry Gaillac dit ainsi attendre « avec impatience » la livraison de la Cité du Vin, prévue l’an prochain, car elle permettra de « générer des séjours même en hiver. » OLIVIER SAINT-FAUSTIN (1) Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Best European Destination 2015, ville préférée des Français, où il fait bon vivre, travailler, etc. Gironde Sud Ouest éco 35 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Bordeaux-Lac : bienvenue à « Accor land » CHAÎNES HÔTELIÈRES Le groupe Accor a investi dans le quartier marécageux du nord de Bordeaux dès les années 1980. Il a eu le nez creux tre villes, de réaliser des coups avec des perspectives de gain foncier. » Par la suite, le groupe a poursuivi son développement dans la zone, y créant un véritable « Accor land ». Il y possède cinq enseignes, toutes situées à proximité immédiate les unes des autres (Ibis, Ibis budget, Novotel, Pullman, Mercure), soit près de 500 chambres. Pourtant, la longue idylle entre le lac et Accor n’a pas été toujours rose. Il y a quelques années, le groupe a même envisagé de revoir son implantation dans ce secteur excentré et longtemps oublié par les décisionnaires. « Il y a six ou sept ans, on s’est posé la question de la potentialité de cette zone, de savoir s’il fallait continuer à y rester, reprend Olivier Brissard. Nos hôtels vivotaient avec des taux d’occupation de 60 %... » Olivier Brissard, directeur opérationnel du groupe Accor pour le Grand Ouest. DR Q uand il observe aujourd’hui le quartier de Bordeaux-Lac, sa desserte par le tram, son Palais des congrès, son écoquartier Ginko ou son stade ultramoderne, Jean-Charles Bron se pince encore pour y croire. « En aucun cas, à l’époque, on imaginait que le quartier puisse devenir ce qu’il est », souffle, du haut de ses presque 70 printemps, l’ex-élu bordelais. Il est désormais retraité et médiateur pour la ville depuis 2014. Dans les années 1950, la zone était exclusivement composée de marécages. « On était à la campagne, se souvient-il. Il y avait des fermes à étage car les gens étaient obligés de vivre en hauteur une bonne partie de l’année pour faire face aux inondations. » C’est Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, qui, dans les années 1960, décide d’aménager cette partie nord de la ville. Un lac artificiel y est creusé entre 1962 et 1966, le pont d’Aquitaine permet de desservir la zone dès 1967. Puis c’est au tour du Parc des expositions d’y être construit. Le quartier des Aubiers suit avec sa vaste zone de commerces et de services. Très vite, le groupe Accor a décelé le potentiel de ce nouveau quartier. « Je crois qu’Ibis a été la première marque à s’y implanter il y a environ trente-cinq ans, raconte Olivier Brissard, le directeur opérationnel du groupe pour le Grand Ouest, trop jeune pour avoir connu cette période. La stratégie du groupe était de s’implanter dans ce qu’on appelait des champs de patates. Il y avait la volonté de trouver des lieux d’implantation peu chers par rapport aux cen- La stratégie du groupe était de s’implanter dans ce qu’on appelait des champs de patates. Il y possède cinq enseignes, (Ibis, Ibis budget, Novotel, Pullman, Mercure), soit près de 500 chambres Taux d’occupation de 90 % cet été Mais Accor a insisté et aujourd’hui, le responsable ne le regrette pas : « On vit une vraie révolution, s’enthousiasme-t-il. Bordeaux a fait un gros travail de promotion touristique et on en récolte les fruits. Il y a eu aussi une vraie politique économique de développement du congrès et de l’événementiel, ou encore l’arrivée du tram qui fait que nos clients ne sont qu’à 15 minutes du centre... Cette dynamique multisegments nous a poussés à capitaliser sur ce qu’a fait la ville en rénovant certains de nos hôtels. Aujourd’hui, avec tout ce qui se passe à Bordeaux, on voit l’avenir en rose. » Dans les chiffres, ce dynamisme s’est traduit par un bond du taux d’occupation qui, fin septembre, était de 74 % pour 2015, avec une moyenne de près de 90 % cet été. « Selon les marques, le taux d’occupation a pris 15 à 20 points, ajoute Olivier Brissard. C’est extrêmement significatif, c’est même très très bon ! » Visiblement, « Accor land » a encore de beaux jours devant lui... OLIVIER SAINT-FAUSTIN L’hôtel Ibis à Bordeaux Lac : première marque du groupe Accor à s’y implanter, il y a environ trente-cinq ans. ARCHIVES THIERRY DAVID 36 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Le luxe la joue modeste HAUT DE GAMME Bordeaux attire des visiteurs aux profils très variés mais la part de la clientèle haut de gamme est restreinte : 10 à 15 % de l’offre globale. Tour d’horizon de trois hôtels 4 ou 5 étoiles i Bordeaux figure désormais en bonne position dans les guides touristiques, la destination est encore loin de concurrencer les places fortes du vieux continent. En tant que capitale régionale, la ville attire des visiteurs aux profils très variés mais la part de la clientèle haut de gamme demeure encore restreinte. Une réalité que reflète le marché bordelais : « L’essentiel de l’offre est concentré sur l’économique et le moyen de gamme, confirme Thierry Gaillac, le directeur de la branche hôtellerie de l’Union des industries des métiers de l’hôtellerie de la Gironde (Umih 33). Le haut de gamme représente 10 à 15 % de l’offre globale et se trouve essentiellement dans le centre de Bordeaux. » La capitale girondine ne compte ainsi que quatre établissements cinq étoiles : le Burdigala, l’Yndo, la Grande Maison et, évidemment, le Grand Hôtel. « La clientèle haut de gamme est très saisonnière, un peu plus que la moyenne, reprend le directeur de l’Umih 33. Elle vient à coup sûr entre juin et septembre mais c’est plus difficile de la capter à l’année. Les chiffres montrent que plus on monte en gamme, plus le taux d’occupation diminue. » Pour accueillir cette clientèle « bling bling » mais ne pas en être totalement dépendants, plusieurs établissements bordelais ont décidé de couper la poire en deux. Ainsi, l’Hôtel de Sèze, situé sur les allées de Tourny, et le Seekoo, quai de Bacalan, se positionnent sur une offre quatre étoiles alors qu’ils disposent de tous les atouts pour prétendre à une cinquième. Stratégie différente pour l’Yndo, rue Abbé-de-l’Epée, qui affiche fièrement cette cinquième étoile mais ne commercialise que douze chambres. S OLIVIER SAINT-FAUSTIN Agnès Guiot du Doignon. O. S.-F. Yndo en tête Hôtel Yndo : deux ans et demi de travaux et six millions d’euros ont été nécessaires pour transformer cet hôtel particulier du XVIIIe siècle en un cinq étoiles. PHOTO SÉBASTIEN CARRIER « Le résultat dépasse mes espérances ». Quand elle embrasse du regard le cadre raffiné de son établissement, Agnès Guiot du Doignon ne cache pas sa fierté. Deux ans et demi de travaux et près de six millions d’euros d’investissement ont été nécessaires pour transformer cet hôtel particulier du XVIIIe siècle, laissé à l’abandon pendant cinq ans, en un cinq étoiles prisé par les touristes à fort pouvoir d’achat. « Nous sommes premiers sur TripAdvisor, tous hôtels confondus », sourit-elle. Propriétaire de deux hôtels à Biarritz, Agnès Guiot du Doignon a quitté la cité basque pour miser sur Bordeaux en 2011. « Je voulais m’installer dans une ville qui travaille toute l’année. » Le cachet du bâtiment s’est imposé à elle : avec un tel lieu, viser un classement cinq étoiles était une évidence. Ouvert en octobre 2014, l’hôtel ne propose que huit chambres et quatre suites où la responsable a souhaité « décoder les codes du luxe des grands hôtels. » Si les prestations sont haut de gamme, Agnès Guiot du Doignon propose à ses clients un cadre chaleureux qui tranche avec la froideur habituelle des établissements cinq étoiles. Après un premier hiver « compliqué », les réservations pour les prochaines semaines laissent espérer des lendemains qui chantent. Hôtel de Sèze, 4 étoiles Le Seekoo se recentre Cédric Janvier, propriétaire depuis 2007. PHOTO O. S-F Idéalement situé sur les allées de Tourny, à deux pas du Grand Théâtre, l’hôtel de Sèze a tout du cinq étoiles : avec 52 chambres et 3 suites cossues, mais aussi des prestations haut de gamme (restaurant, spa, fumoir, salles de séminaire, etc.), l’établissement quatre étoiles pourrait facilement en ajouter une cinquième. Mais Cédric Janvier, son propriétaire, n’y tient pas : « C’est un choix, confirme le patron. Il faut se positionner là ou il y a une demande. À Bordeaux, je pense qu’il n’y a pas la place pour un cinq étoiles de plus. » Cédric Janvier est propriétaire de l’hôtel de Sèze depuis 2007. Entre 2010 et 2012, il a réalisé de lourds travaux pour augmenter la surface de l’établissement, en réunissant en un seul bâtiment l’hôtel historique, ouvert en 1927, et le Royal Médoc, un immeuble attenant, également acheté en 2007. « Aujourd’hui, nous sommes bien en quatre étoiles, affirme-t-il. À peu de chose près, on a un niveau de prestations et de services qui est du niveau du cinq étoiles. Je suis même certain que nous sommes le meilleur rapport qualité prix de la ville ! L’avantage de ce positionnement, c’est qu’à certains moments, ça nous permet d’aller chercher du quatre étoiles standard et à d’autres, quand le marché le permet, de s’approcher très franchement du cinq étoiles. » Selon la période, le prix de la chambre la moins chère peut ainsi passer de 160 à 260 euros... « La destination Bordeaux performe mais on reste sur un profil d’activité très typique de ville de province car il y a une forte saisonnalité, explique-t-il. De janvier à mars, les touristes, notamment étrangers, viennent peu. L’un des défis porte sur le tourisme d’affaires, sur lequel on a un grand retard. Mais ce que l’on vit est passionnant. » Lors de son ouverture, en 2007 sur le quai de Bacalan, le Seekoo, alors dirigé par Alain Dhersin et son épouse, était une sorte d’ovni. « C’était une sacrée ambition de construire un hôtel 4 étoiles avec ce design et à cet endroit, loin du centre, presque à la frontière de là où il ne fallait pas aller », souffle, admiratif, Philippe Gauthier. Dirigeant de la société Redman Hôtellerie Sud-Ouest, il a racheté l’établissement fin 2013. Depuis, avec l’ouverture du pont Chaban-Delmas et l’émergence du projet immobilier des bassins à flot, la ville s’est rapprochée et le Seekoo, qui signifie igloo en langue inuit, occupe désormais une place de choix. « Pourtant, après huit ans d’exploitation, le concept s’était « usé », affirme le responsable. « Les anciens patrons misaient sur l’individuel affaires et un peu sur le tourisme, avec des tarifs relativement élevés, raconte-t-il. Nous, on a adapté notre offre au marché. Chaque jour, s’il faut changer nos tarifs, on les change. » Une stratégie rendue possible par « l’amplitude d’offre tarifaire » que permet le positionnement en quatre étoiles. Résultat : le taux d’occupation de cet établissement de 45 cham- Le Seekoo sur les quais, un ovni. ARCHIVES « SO » bres est passé de 35 % en 2013 à 48,9 % en 2014. Cette année, il devrait atteindre 65 %. Des résultats encourageants qui devraient être consolidés par le toilettage grandeur nature prévu au premier trimestre 2016. L’intérieur du bâtiment va être refait de fond en comble. « On va partir sur des choses un peu plus cosy, on va retrouver le langage de l’architecture extérieure à l’intérieur », affirme Philippe Gauthier. Une chose est sûre, la société Redman, qui ouvrira prochainement un autre hôtel autour des bassins à flot, croit fortement en Bordeaux, un marché où « les signaux positifs » sont « très nombreux ». JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 37 38 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Tourisme culinaire, un vecteur de croissance RESTAURATION Moteur de l’économie locale, le secteur de la restauration capte une part de plus en plus grande de la dépense touristique U ne centaine de restaurants gastronomiques, plusieurs chefs étoilés, des tables bistronomiques sans oublier la cuisine de terroir et la brasserie traditionnelle... Avec plus de 1 000 adresses, Bordeaux fait partie des villes qui comptent le plus grand nombre d’établissements par habitant. Ça pèse lourd dans l’économie locale, que ce soit en terme de chiffre d’affaires ou d’emplois. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration a permis de créer 15 700 emplois en cinq ans. Le manque de main-d’œuvre y est pourtant le plus important, compte tenu de la pénibilité du travail. « On recense 1 939 postes d’employés de cuisine à pourvoir et 667 postes de serveurs », détaille Stephan Delaux, président de l’office de tourisme de Bordeaux Métropole. 66 % des visiteurs, qu’ils soient touristes de loisirs, excursionnistes (sans nuitée) ou touristes d’affaires engagent des dépenses de restauration dans l’agglomération. Rien que sur la place du Parlement, l’offre est pléthorique. ARCHIVES LAURENT THEILLET 239,4 millions d’euros par an Ce secteur capte une bonne partie de la dépense touristique. « C’est le second poste de dépense avec 239,4 millions d’euros derrière l’hébergement avec 320,2 millions d’euros ». Selon les chiffres de l’étude menée par le cabinet Pro Tourisme (1), 5,8 millions de visiteurs ont été accueillis à Bordeaux en 2014 (58 % de touristes de loisirs et 42 % de touristes d’affaires), générant au total 938 millions d’euros de retombées économiques pour la métropole. « Tout confondu, un visiteur d’agrément dépense en moyenne 62 euros par jour dans l’agglomération contre 36 euros pour une excursionniste et 174 euros pour un visiteur professionnel ». Et la restauration représente une part de plus en plus importante dans le budget des visiteurs. « 66 % d’entre eux, qu’ils soient touristes de loisirs, excursionnistes (sans nuitée) ou touristes d’affaires engagent des dépenses de restauration dans l’agglomération », précise Stephan Delaux. La restauration est de plus en plus associée à la découverte des traditions culinaires locales et de nouvelles saveurs. Qui dit Bordeaux dit vignoble et patrimoine gastronomique. Le touriste culinaire cherche à échanger avec les producteurs, les chefs et les viticulteurs et à s’imprégner d’un terroir. La fine bouche, plus élitiste, court d’un étoilé Michelin à un autre. Et à Bordeaux et dans ses environs, il a le choix. Bordeaux est bien une étape gourmande in- contournable et le centre névralgique de la gastronomie du Sud-Ouest. STELLA DUBOURG (1) Étude menée entre mai 2014 et mai 2015 pour le compte de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, de la Cité du Vin et de l’office de tourisme de Bordeaux Métropole auprès de 1 320 touristes sur les 28 communes de l’agglomération. JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Gironde Sud Ouest éco 39 Le bal des grands chefs GASTRONOMIE Depuis plusieurs mois, Bordeaux suscite l’appétit des plus grands chefs elon le blog américain Thrillist, Bordeaux serait la ville la plus gastronomique du monde. Les nombreux mouvements à la tête des plus grandes tables bordelaises n’y sont pas pour rien. L’arrivée fin 2014 de Joël Robuchon, le chef le plus étoilé du monde, à la tête du restaurant gastronomique La Grande Maison (Institut Bernard Magrez) a ouvert le bal des tabliers. Celui qui compte 28 étoiles à son palmarès et qui vient d’être promu à 4 toques par le Gault et Millau, ne cache pas son ambition d’en décrocher trois de plus à Bordeaux. S Chefs « cathodiques » Attirés par le potentiel de la cuisine du SudOuest et de ses produits du terroir, d’autres chefs charismatiques ont également posé leurs couteaux à Bordeaux ces dernières semaines. Deux stars d’émissions de téléréalité culinaires viennent ainsi d’ouvrir leurs restaurants en plein cœur de Bordeaux. L’Écossais Gordon Ramsay (trois étoiles en Angleterre), à la renommée internationale, a pris fin septembre les commandes du Pressoir d’Argent (Grand Hôtel de Bordeaux). Quant à Philippe Etchebest, qui eut par le passé les honneurs du Guide rouge à SaintÉmilion (deux étoiles à l’Hostellerie de Plaisance), il a ouvert en septembre sa brasserie, Le Quatrième Mur, dans l’écrin du Grand Théâtre. À gauche, Philippe Etchebest au Quatrième Mur. À droite, de haut en bas: l’Écossais Gordon Ramsay et Joël Robuchon, le chef le plus étoilé du monde. ARCHIVES G. BONNAUD, DR ET AFP Le célèbre chef assure ne pas avoir de prétention étoilée avec cet établissement qui ne désemplit pas depuis son ouverture. Après Robuchon, Ramsay et Etchebest, une rumeur annonce l’arrivée du chef multi-étoilé Alain Ducasse sur les rives de la Garonne. Certains le voyaient déjà à l’ancien emplacement du restaurant Jean Ramet à Bordeaux. Une information démentie depuis par ses équipes. La concurrence s’annonce rude entre ces géants de la gastronomie. Ces chefs médiatiques ne doivent pas faire oublier les cuisiniers talentueux qui sont déjà dans la place. À commencer par Denis Franc, le chef du Pavillon des Boulevards, qui est le seul dans Bordeaux intra muros à être distingué cette année par la bible rouge. Son adresse est une référence depuis 1989. Quant aux étoiles montantes sur Bordeaux, il faut compter sur Nicolas Nguyen qui officie dans les cuisines du « Chapon Fin », sur Nicolas Frion qui a pris en début d’année les commandes du restaurant « Le Gabriel », sur Frédéric Lafon qui dirige « L ‘Oiseau Bleu », ou encore sur Tanguy Laviale, le chef du restaurant aux deux toques, « Garopapilles », qui vient d’être sacré « Grands de demain » par Gault et Millau. Stéphane Carrade, le chef doublement étoilé de Jurançon (Béarn), a aussi ouvert L’Etoile de mer, la cellule gourmande du Petit Commerce. STELLA DUBOURG 40 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Congrès et expos : B CONGRÈS ET EXPOSITIONS DE BORDEAUX Comme le tourisme de loisir, le tourisme d’affaires explose. La métropole doit investir dans ses capacités d’accueil. Le hall 2 du parc de Bordeaux-Lac va être entièrement reconstruit. Livraison en 2018 n 2015, CEB (Congrès et expositions de Bordeaux) a réalisé l’un de ses meilleurs coups avec une avalanche d’articles dans la presse nationale et internationale… Début octobre, le congrès mondial ITS, dédié aux transports intelligents, faisait circuler dans le secteur du Lac et dans tout Bordeaux trams futuristes et véhicules autonomes. Une illustration flagrante de la nouvelle place prise par Bordeaux sur le marché du tourisme d’affaires. E La marque Bordeaux Ce congrès prestigieux, avec ses 10 000 participants, n’est pas arrivé ici par hasard. « Aujourd’hui, la marque Bordeaux a émergé sur le marché du tourisme en général », souligne Stephan Delaux, président de l’office de tourisme et des congrès de Bordeaux. « C’est une nouveauté pour le tourisme de loisir, mais une confirmation pour le tourisme d’affaires : si Bordeaux est aujourd’hui très demandée, c’est parce que nous avons beaucoup investi et cette stratégie voulue par Alain Juppé va continuer. » L’objectif de CEB consiste à développer la venue de congrès de plus grande taille, à l’instar d’ITS, accueillant 3 000 à 8 000 congressistes. Pour cela, la ville ne peut pas seulement compter sur ses atouts naturels – son image, sa qualité urbaine, son fleuve, son industrie aéronautique, ses châteaux –, elle doit investir dans ses capacités d’accueil. Le palais des Congrès est limité à 1 350 places en plénière et le Parc des Exposition est un outil vieillissant. Principal chantier à venir, le hall 2 du parc de Bordeaux-Lac, qui va être entièrement reconstruit pour laisser place à une structure hybride, accueillant à la fois des expositions mais surtout des gradins rétractables, permettant une jauge modulable entre 3 000 et 5 000 places. Un investissement de 30 millions d’euros, porté par la Ville, la Métropole, la Région et peut-être le Département. Le chantier doit démarrer début 2017 pour une mise en service environ un an plus tard, à la mi-2018. Juste à temps pour les congrès que CEB démarche aujourd’hui. Ce sera ensuite au tour du hall 1 de faire l’objet d’une réno- vation, qui s’annonce plus complexe : ce chantier estimé à 40 millions d’euros se fera par tranches, et l’on parle là « d’une échéance à 10 ans », indique Eric Dulong. Transports : le point noir D’ores et déjà, toute la filière peut compter sur le renouveau de la ville et ses nouveaux quartiers, des Bassins à flot à Euratlantique. Car pour accueillir ces nouveaux visiteurs, il faudra des arguments solides en termes de transports et de capacité hôtelière. De ce point de vue, la construction de deux hôtels aux Bassins à flot et probablement deux autres à Euratlantique ne sera pas de trop. Côté transport, malgré la nette amélioration de la desserte du Lac, deux points noirs subsistent : la liaison entre la gare et l’aéroport, notoirement déficiente pour les professionnels, et les difficultés de circulation sur la rocade. Reste que les grands projets qui aboutissent à courte échéance, comme la Cité du vin ou la LGV, vont encore booster l’attractivité bordelaise. JEAN-PASCAL VIDEAU Bordeaux doit investir dans ses capacités d’accu JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.COM Gironde Sud Ouest éco 41 ordeaux fait l’affaire Un marché à 210 millions d’euros annuels eil. Le palais des Congrès est limité à 1 350 places en plénière et le Parc des Expositions est un outil vieillissant. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD Bordeaux, malgré des équipements importants, doit encore adapter son outil de réception des congrès si elle veut atteindre l’objectif d’entrer dans le trio de tête national, derrière Paris et Lyon, intouchables. « Bordeaux se situe aujourd’hui à la 5e ou 6e place, selon les années, et nos rivales ce sont Marseille, Montpellier, Nantes, Strasbourg, Lille », précise Eric Dulong, président de CEB. « Il faut se battre, et j’estime qu’on a tous les moyens pour y parvenir. Quand on voit la progression que l’on a en 2015, qui va se poursuivre en 2016, je suis extrêmement confiant. CEB, qui réalise un chiffre d’affaires pour sa partie tourisme d’affaires (hors salons grand public) de 14 millions d’euros environ, a observé une croissance de 25 % cette année ! Une dynamique très forte dans le sillage du boom touristique de la ville, qui a accueilli 5,8 millions de touristes en 2014, dont 1,7 étaient des touristes professionnels. » Une manne, lorsque l’on sait combien les visiteurs dépensent en hébergement, restauration et transports : 124 euros par personne (62 euros pour les visiteurs de loisir). Un marché à 210 millions d’euros annuels pour la métropole. 42 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Avec un trafic de 5 millions de passagers, l’aéroport de Bordeaux poursuit sa croissance. Le tourisme d’affaires représente un tiers du trafic global. ARCHIVES FABIEN COTTEREAU ET THIERRY DAVID Le tourisme d’affaires s’envole avec le low cost AÉROPORT DE BORDEAUX Initialement consacrées aux voyageurs de loisirs, les compagnies low cost multiplient les offres et les services pour accroître la proportion de leur clientèle d’affaires vec plus de 300 manifestations professionnelles par an et un chiffre d’affaires qui dépasse les 400 millions d’euros, la métropole bordelaise s’affirme comme une destination business de premier plan. Une dynamique économique portée par l’attractivité de Bordeaux et par son accessibilité grâce à un aéroport international qui figure dans le Top 5 des aéroports régionaux français. Avec un trafic global de 5 millions de passagers, l’aéroport de Bordeaux poursuit sa croissance, boostée en partie par le tourisme d’affaires qui représentent désormais un tiers du trafic global. « 38 % des voyages sont liés au tourisme, 32,3 % relèvent d’un motif professionnel et 29,7 % concernent un séjour pour convenance personnelle », précise Jean-Luc Poiroux, directeur du développement commercial de l’aéroport. Du côté du A trafic low cost, la part des voyages d’affaires est plus faible avec 21,5 % contre 44,2 % pour les voyages de loisirs. « Cela s’explique par le fait qu’un certain nombre de lignes low cost desservent des destinations purement touristiques comme Corfou ou Faro et que les nouvelles lignes se positionnent sur une clientèle plutôt de loisirs. » Des offres pour les pros Pour autant, en 2014, l’aéroport a enregistré deux millions de passagers sur le low cost, et 447 000 d’entre eux ont voyagé pour leurs affaires. En 2012, le trafic était de 1,35 million passagers dont 322 000 pour déplacements professionnels. « En proportion, la part de passagers d’affaires n’a pas évolué mais en absolu, ce nombre augmente au fil des ans ». Au fur et à mesure que le modèle low cost assoit sa crédibilité et son expérience, les professionnels sont donc plus nombreux à voyager à bas coût. Pour attirer la clientèle d’affaires, les compagnies à bas prix ont profité du contexte économique et du fait que les entreprises soient plus attentives au contrôle des coûts, pour s’engouffrer dans la brèche et redoubler d’efforts en matière de ponctualité, de confort, de services et de tarifs compétitifs. Des compagnies comme EasyJet et Ryanair ont pris exemple sur les compagnies traditionnelles en proposant de véritables prestations de voyages d’affaires : enregistrement dédié, passage prioritaire, bagage en soute, sièges confortables, outils high tech, cumul de points et flexibilité dans la réservation... Elles ont également multiplié les dessertes des aéroports principaux mais aussi les fréquences. « Sur la ligne BordeauxMilan, lancée il y a quatre ans par EasyJet, la clientèle était initialement une clientèle loisirs. Mais avec l’ancienneté, l’expérience de la ligne et le développement des fréquences, la proportion de passagers professionnels a augmenté au fil des ans ». La stratégie mise en place par les compagnies à bas coût pour séduire la clientèle d’affaires semble porter ses fruits. Et avec la récente extension du terminal Billi (100 % low cost) et la montée en puissance de l’offre, la marge de manœuvre est encore importante. D’autant plus que l’aéroport joue lui aussi le jeu, bien conscient que le low cost permet de développer de nouveaux marchés. « Aujourd’hui, quand l’aéroport développe une nouvelle ligne, l’objectif est aussi de créer un véritable réseau maillé avec des villes qui permettent de générer des affaires pour nos entreprises. » STELLA DUBOURG Gironde Sud Ouest éco 43 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Chambre avec table étoilée LUXE L’assiette et la vigne restent les plus courts chemins jusqu’aux gros portefeuilles. Et cette année, les clients étrangers ont profité du taux de change pour dépenser L ’un ne va pas sans l’autre. Pour le touriste de passage, désireux de s’offrir ce qu’il y a de mieux, il est hors de question de dissocier hôtellerie de luxe et restauration étoilée. Alors, quand il réserve une chambre à plus de 250 euros la nuit, pour l’entrée de gamme, il espère aussi accéder à l’excellence de la gastronomie. Cordeillan-Bages à Pauillac, l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion, Les Sources de Caudalie à Martillac, le mariage des belles chambres et des grandes tables est essentiel. Les deux étoiles du guide Michelin accordées au chef Jean-Luc Rocha s’affichent sur tous les supports de communication de l’hôtel-spa de Smith Haut-Lafitte. « Les clients passent en moyenne deux nuits chez nous, explique Marie-Christine Ters, responsable commerciale des Sources de Caudalie. Avec un restaurant étoilé et deux autres tables aux ambiances différentes, ils profitent de la variété. Nous offrons une formule en demi-pension, à 55 euros en supplément par personne sur le prix de la chambre. » S’y ajoutent le spa et les dégustations pour un weekend haut de gamme, qui s’adresse à une clientèle fortunée. « Près de deux tiers de nos clients sont Français. Et cette année, nous assistons au retour en force des Anglais et Américains. » Profitant de taux de change en leur faveur, ces derniers participent activement au succès de ces établissements haut de gamme. Les 62 chambres et suites affichent un taux d’occupation annuel de 70 %, 80 % en haute saison. « Là où nous pensions que les suites ouvertes cette année, à plus de 700 euros la nuit, allaient surtout attirer les étrangers, leur occupation suit la même répartition entre Français et autres nationalités. » Pas de palace Caroline Matthews, dont la société Uncorked Wine Tours organise des visites œnologiques pour la clientèle étrangère, constate une hausse des dépenses ces dix-huit derniers mois. « Les Américains sont de retour, les Australiens et les Asiatiques ne sont pas en reste. Ils réservent des chambres avec maître d’hôtel au Château la Lagune et n’hésitent pas à dépenser 200 euros pour un déjeuner dans un château réputé. J’ai vu des clients acheter pour 30 000 euros de vin en une heure et demie de temps. Que du Pétrus et du Lafite- Rotschild », confie -t-elle. La vigne et l’assiette forment le chemin le plus court jusqu’aux grands portefeuilles et l’offre hôtelière a su s’adapter pour capter ce public exigeant. Même si aucun établissement L’offre haut de gamme est centrée sur Bordeaux et des terres de prestige comme les sources de Caudalie à Martillac. PHOTOS GUILLAUME DE LAUBIER Golf, ça swingue aussi rive droite Avec le Golf du Médoc, l’ouverture du GrandSaint-Emilionnais golf club, à Gardegan-etToutirac complète l’offre des greens chics. La partie s’y facture une centaine d’euros, normal pour un parcours qui a coûté sept millions d’euros et a été dessiné par une grande plume des parcours, l’architecte américain Tom Doake. Au total, le département compte quinze golfs dont treize parcours de 18 trous. n’égale les palaces parisiens ou de la Côte d’Azur. Et si un quart des chambres du département affichent quatre ou cinq étoiles, elles se trouvent à 60 % sur Bordeaux et le reste s’essaime sur des territoires viticoles prestigieux. Le Bassin y vient petit à petit, avec deux quatre étoiles : La Co(or)niche au Pyla et le spa Côté Sable à Lège. L’offre hyperluxe se fait encore attendre. Mais le cadre, lui, se paye à taux plein. ETIENNE MILLIEN 44 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Le phare viticole bordelais CITÉ DU VIN Le 1er juin 2016 doit ouvrir au nord de Bordeaux un ambitieux centre culturel viticole appelé à drainer 450 000 visiteurs par an. Un investissement de 81 millions d’euros, fruit de six ans de réflexion Architecture : X-TU préfère les courbes Le bâtiment doit être livré en mars (GTM, filiale de Vinci, en est le constructeur). Suivront deux mois d’essais (informatique, billetterie...) puis l’ouverture des portes, quelques jours à peine avant le top départ de l’Euro de football dont Bordeaux accueillera des matchs. PHOTO Q.SALINIER J uin 2016 sera à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du vignoble bordelais. En parallèle de la dixième Fête du vin, doit ouvrir, le 1er du mois, la Cité du même nom. Pour l’équipe, dirigée par Philippe Massol (un ancien du Futuroscope de Poitiers), c’est la concrétisation de six ans de travail pour imaginer ce qui n’existe pas ailleurs : en même temps musée, parc à thème, cité de la découverte et forum de dégustation. Tout cela pour mettre en scène l’universalité du vin sur 13 350 m2 et 10 niveaux. Une œuvre ambitieuse qui doit encore plus positionner Bordeaux comme sa capitale mondiale. Déjà au top de la production (volumes et qualité), du commerce, des salons (Vinexpo) ou de la recherche (fondamentale et appliquée), la ville joue là sa partition culturelle. Finalement la plus fascinante pour le grand public, celle qui renvoie à une véritable civilisation . « Évidemment, on ne peut jouer petit bras avec un tel enjeu : notre réputation est là », pointe un des 70 mécènes qui assurent près de 20 % d’un budget global à 81 millions d’euros. Collectivités locales (la commune bordelaise en tête), Europe, interprofession viticole (CIVB), État et CCI ont mis la main à la poche. Un projet politiquement et professionnellement fédérateur. Restaurant panoramique au 7e étage Avec des retombées économiques attendues : 450 000 visiteurs à l’année (20 € tarif d’entrée) venant en priorité de notre nouvelle grande région (6 millions d’habitants) et d’autant de touristes qui la fréquentent. « La Cité servira de hub pour ensuite irriguer les vignobles locaux, visiter les châteaux et acheter du vin », explique-ton. Une façon de structurer l’offre œnotouristique globale. En vitesse de croisière, 40 millions d’euros devraient être injectés dans l’économie locale. Reste donc la dernière ligne droite : le bâtiment doit être livré en mars (GTM, filiale de Vinci, en est le constructeur), puis deux mois d’essais (informatique, billetterie...) et l’ouverture des portes, quelques jours à peine avant le top départ de l’Euro de football dont Bordeaux accueillera des matchs. Décidément, une pério de bien chargée. Au rez-de-chaussée, une cave avec des bouteilles du monde entier (près de 90 pays), un bar à vin et un coin snacking seront en entrée libre, ainsi qu’un restaurant panoramique au 7e étage. Le tout tenu par des prestataires extérieurs ayant remporté les appels. Toute la décoration du site est supervisée par des architectes d’intérieur pour garder une unité d’ensemble. Si Bordeaux a pris des risques avec ce concept viticole novateur, il n’a pas le droit de se « rater ». Chic et de qualité sont les mots d’ordre : il faudra donner envie d’y revenir. Y compris pour des Bordelais prêts à s’approprier la Cité comme un « spot » bon à fréquenter pour manger ou boire un verre, entre amis ou en famille. D’autant que tout le quartier des Bassins à flot est en pleine révolution. Les expositions temporaires et un auditorium de 250 places (séminaires...) devraient participer à cet attrait renouvelé. « La pression monte », confie Philippe Massol qui dirigera 100 personnes le jour de l’ouverture. Si Bordeaux a pris des risques avec ce concept viticole novateur et universaliste, il n’a pas le droit de se rater. Comme tout leader, il est observé de près. CÉSAR COMPADRE Créé en 2000 par Nicolas Desmazières et Anouk Legendre, le cabinet d’architecture parisien X-TU a conçu la Cité du Vin. Un bâtiment tout en rondeurs, aux antipodes des lignes droites. Suivant les points de vue, on y aperçoit un cep noueux, un cygne flottant sur la Garonne ou une carafe à vin. Culminant à 55 mètres, l’édifice est composé de 574 arcs en bois (épicéa nordique et douglas français) et 128 épis montant vers le ciel. Le tout recouvert de panneaux de verre puis d’aluminium découpés au millimètre. Suivant les rayons du soleil, cette œuvre - sans « coutures » apparentes oscillera entre le brillant, l’orangé et l’ocre. À l’entrée nord de la ville, au pied du pont Chaban-Delmas, cette audace architecturale pourrait arrimer Bordeaux sur la mappemonde des bâtiments stars, à l’instar du musée Guggenheim de Bilbao. Ce serait alors une nouvelle récompense pour XTU, déjà auréolé du plus beau pavillon de l’Exposition Universelle qui vient de fermer ses portes à Milan (celui de la France. Catégorie : + de 2 000 m2). A la Cité du Vin, le cabinet anglais Casson Mann supervise toute la scénographie. Sur le parcours permanent de 3 000 m2, il n’y a aura pas moins de 20 attractions, avec l’image et le son en vedette. TROIS QUESTIONS À BENOIT ET VALÉRIE CALVET A la tête de Benoit Valérie Calvet (BVC), négociants en vin à Parempuyre, au sud du Médoc. (1) E xpliquez les motivations de votre engagement en tant que mécène de la Cité du Vin ? Ma famille étant engagée depuis des générations dans le vin , je voulais ren dre à Bordeaux ce qu’il nous a apporté. J’aime jouer collectif. BVC exporte beaucoup et la concurrence est sévère : on fait du bon vin partout. L’idée que Bordeaux, à travers sa Cité du Vin, soit un « phare » planétaire de la filière est très séduisante. Notre génération a de la chance de vivre tout cela . Notre ville a toujours été novatrice en matière viticole, en « créant » par exemple la science œnologique il y a quelques décennies. Avec la Cité, nous innovons au niveau culturel, un atout maître. U ne telle Cité représente-t-elle également un atout pour vos propres affaires ? Oui, bien sûr ! Nous avons d’ailleurs décidé de déménager à Parempuyre (dans des lo- caux plus grands), en bord de Garonne, dès que nous avons su que la Cité serait à Bacalan, également au bord de l’eau (2). Grâce à notre ponton, nous sommes à un quart d’heure en bateau de celui qui se construit au pied du bâtiment. Idéal pour amener nos clients. Les affaires d’un côté et l’oenotourisme de l’autre : à partir de la Cité, le visiteur ira dans les vignobles. Y compris via le fleuve qui acquiert de fait une nouvelle dimension. Je rentre de Valence (Espagne) où nous possédons des vignes, les gens y savent déjà que Bordeaux se dote d’un tel outil pour garder une longueur d’avance. La Cité est aussi l’élément d’une stratégie globale visant à muscler toute une filière, avec le salon Vinipro Sud-Ouest dont la 2e édition se tiendra mi-janvier. V ous faites un parallèle entre Vinipro et Vinexpo... Oui. Mon père fut exposant au premier Vinexpo en 1981 et Dieu sait que les débuts de ce salon furent difficiles... avant de devenir incontournable. La Cité aura le même destin. J’ai retrouvé dans des archives le dossier « Bordeaux, rivière et vin » où mon père était engagé avec d’autres. C’était il y a vingt ans. Et déjà pour créer un « Musée du vin » dans les chais de Luze, aux Chartrons. Cette vieille idée est maintenant bien concrétisée à Bordeaux. (1) Ils ont versé 100 000 euros pour être l’un des 70 mécènes à ce jour engagés pour financer la Cité du Vin. BVC réalise près de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 15 collaborateurs. (2) Avant 2009, BVC était aux Chartrons. Gironde Sud Ouest éco 45 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR « Le consommateur n’est plus passif » OENOTOURISME Selon Laetitia Ouspointour, viticultrice et enseignante à la faculté de Bordeaux, grands crus classés et « petits » châteaux sont complémentaires V iticultrice et enseignante à la faculté, Laetitia Ouspointour, du château Vieux Mougnac à Petit-Palais, chapeaute la section oenotourisme au sein de la fédération des Vignerons indépendants d’Aquitaine. plus passif. Il veut ressentir, apprendre, comprendre et partager. « Sud Ouest ». Que recherche le touriste viticole ? Laetitia Ouspointour. Bordeaux a la chance L’intérêt d’un « petit » château est qu’il permet de tirer avantage de ce qui pourrait paraître un inconvénient. Dans une exploitation à taille humaine, on peut proposer au touriste, bien plus qu’une visite : une rencontre avec le vigneron, ses souvenirs et les générations passées. Les grands crus surfent sur le tourisme de luxe et créent une destination attirante. Les vignerons plus modestes ont, eux aussi, leur carte à jouer. d’avoir de grands crus classés et des châteaux plus modestes, les deux sont complémentaires. Sur la propriété que je gère avec mon frère, nous proposons aux touristes de participer aux travaux de la vigne. Ils taillent, épamprent, enlèvent les gourmands, élaborent la bouillie bordelaise. Ils peuvent toucher, palper, se rendre compte concrètement du travail de la vigne et du chai. Pour cette idée, j’ai reçu, en 2014, le prix Best of wine tourism qui honore, en Aquitaine, les meilleures initiatives dans le secteur de l’oenotourisme. Cela nous permet de répondre à la demande touristique qui évolue. Aujourd’hui, tous les acteurs du secteur et les observateurs notent que le consommateur n’est Est-ce que les « petits » châteaux peuvent profiter de ce nouveau tourisme autant que les grands crus classés ? Que faut-il désormais pour que la destination bordelaise développe l’oenotourisme ? Il faut que tous, petits et grands, privé et public, nous travaillions ensemble. C’est un peu en train de changer depuis cette année. J’ai l’impression qu’il y a une réelle prise de conscience de cette absolue nécessité. Ce n’est pas la course, il faut œuvrer dans le même sens. Ce monde du vin forme un tout. On est sur la Le château Haut-Bailly, grand cru classé en Pessac-Léognan, s’est ouvert à l’oenotourisme depuis quelques années. ARCHIVES PHILIPPE TARIS bonne voie car les organismes publics nous facilitent la tâche. Comment les vignerons peuvent-ils se diversifier grâce au tourisme ? La partie encore inexploitée dans l’oenotourisme est la rencontre avec le vigneron, ses histoires de sa famille, ses astuces… Les touristes attendent de vivre une expérience. Mais, pour le vigneron, c’est parfois difficile de se rendre disponible. Il y a peut-être des métiers à inventer : quelqu’un qui va vous raconter des anecdotes, l’histoire des générations, des souvenirs. On n’a pas encore pris conscience que l’oenotourisme peut être professionnalisé. Il reste encore en marge des exploitations. PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE RICHARD Laetitia Ouspointour et ses enfants. PHOTO DR 46 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR « Les touristes veulent comprendre la vigne » ŒNOTOURISME De l’Entre-deux-Mers aux palaces de Bernard Magrez, l’oenotourisme fait de plus en plus d’adeptes. Mais ce nouveau filon, très exploité à l’étranger, reste encore timide dans la région « C’est un nouveau métier » À Moulon, dans l’Entre-deux-Mers, Joël et Sandrine Duffau achèvent leur quatrième saison de chambres d’hôtes au milieu des vignes. Propriétaires des châteaux Lamothe du Barry et Les Arromans, ils ont dû faire évoluer leur métier. « L’érosion du fichier clients, l’évolution de la manière de consommer faisaient que l’on cherchait de nouveaux marchés, explique Sandrine Duffau. Joël partait beaucoup à l’étranger. En 2009, l’exploitation est passée en bio donc il a fallu qu’il soit présent. On se trouvait bien chez nous et l’on s’est dit pourquoi ne pas recevoir les gens ici, dans les chambres au milieu du vignoble. » Sandrine travaille depuis douze ans avec son mari. Elle gère les factures, les commandes, l’expédition, l’administratif et les chambres depuis quatre ans. « C’est un nouveau métier que l’on a appris sur le tas ». Joël et Sandrine ont fait appel à une décoratrice d’intérieur, se sont inscrits sur Booking et travaillent avec Smartbox. « Nous avons tâtonné mais les chambres ont fonctionné de suite », témoigne Sandrine Duffau. Selon elle, l’oenotourisme à Bordeaux et en France est en retard. « L’Alsace exploite ce filon depuis longtemps. L’Entre-Deux mers n’en est qu’à ses balbutiements. Quand Joël a fait ses stages en Californie il y a vingt ans, l’oenotourisme était au stade où nous sommes actuellement… » Joël Duffau ne boude pas son plaisir de montrer son savoir-faire et celui des huit générations avant lui. L’activité de chambre d’hôtes est chronophage, Sandrine le fait en plus du reste. « J’accueille les clients, je fais le petitdéjeuner, les chambres en plus de mon travail. » Le couple est en train de réaliser deux autres chambres. « Dans le milieu de l’oenotourisme, quand on est des « petits », il faut s’organiser, analyse Sandrine Duffau. Nos petites exploitations peuvent tirer leur épingle du jeu en misant sur l’accessibilité, l’humanité et la proximité. » Gaëlle Richard Le couple Duffau achève sa quatrième saison de chambres d’hôtes. PHOTO DR Œnotourisme de luxe au château La Tour Carnet à Saint-Laurent-Médoc. Les chambres, situées à l’intérieur même du château et non dans une dépendance, sont toutes plus luxueuses les unes que les autres. ARCHIVES LAURENT THEILLET Bernard Magrez, le pionnier du tourisme viticole du luxe Bernard Magrez est le pionnier du tourisme viticole, de luxe qui plus est. Avec ses 40 châteaux, il bénéficie d’une force de frappe que les « petits » châteaux n’ont pas. Autour du concept du Bernard Magrez Luxury wine experience, il a misé sur l’organisation de séjours, de visites mais surtout de sensations. Son agence propose un survol des vignobles en hélicoptère ou un voyage entre les vignes en Rolls-Royce. Au château La Tour Carnet, à Saint-Laurent-Médoc, les chambres, situées à l’intérieur même du château et non dans une dépendance, sont toutes plus luxueuses les unes que les autres (un séjour de trois jours et deux nuits coûte autour de 2 000 euros par personne). Bernard Magrez explique sa démarche: « Nous sommes dans l’oenotourisme depuis huit ans, les deux premières années ont été un peu difficiles mais aujourd’hui, nous sommes étonnés de la demande. Je suis sûr que dans les trois à cinq ans à venir la demande va être exponentielle car les gens sont demandeurs. On consomme moins qu’avant donc on veut être certain de la qualité et pour cela, il faut connaître. Avant, les gens voulaient voir surtout les chais, aujourd’hui ils veulent aussi comprendre la vi- L’agence de Bernard Magrez propose un survol des vignobles en hélicoptère ou un voyage entre les vignes en Rolls-Royce. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD gne et comment on la travaille. Et puis, connaître les vins flatte l’ego de celui qui sait en parler, qui affirme, lors d’un dîner où il ap- porte une bouteille, qu’il a été visité le domaine. C’est humain. » G. R. Gironde Sud Ouest éco 47 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Côtes de Bourg et « tourisme doux » Pierre-Jean Romatet, le fondateur de Bordovino. La société bordelaise s’est spécialisée dans l’organisation de tours dans le vignoble et à Bordeaux. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD Bordovino fête ses 5 ans La société bordelaise s’est spécialisée dans l’organisation de tours dans le vignoble et à Bordeaux. Son chiffre est en forte croissance : +30 % avec 10 000 visiteurs passés entre ses mains. Bordovino dispose d’un parc de minibus de 8 personnes qui sillonnent la région 7j/7 en saison, par demi-journée. La clientèle est constituée pour les deux tiers de personnes individuelles étrangères et, pour le tiers restant, de séminaires, « où le marché est plus concurrentiel », précise Pierre-Jean Romatet, fondateur de Bordovino. Selon lui, « le touriste moderne n’a plus besoin d’offres de voyages packagées, de séjours organisés de A à Z. Je pense qu’on n’est qu’au début de cette vague, dit-il. L’oenotourisme s’inscrit dans un tourisme plus large plus doux, fait de rencontres et de découvertes. Ce qui fait rêver les gens, ce sont les histoires de famille, les paysages, l’architecture, des clés pour la dégustation... » Bordovino projette même d’étendre son activité à d’autres régions, viticoles ou non. Toujours par des offres de séjours permettant des rencontres avec de « vrais » gens du coin. G. R. Didier Gontier, le directeur du syndicat viticole des Côtes de Bourg, le sait bien. Le vignoble bourquais n’a pas une force financière aussi puissante que d’autres appellations. Il doit donc compenser par son dynamisme. Tout au long de l’année, le syndicat, qui n’est pas à court d’idées, organise les portes ouvertes en mai, la Foire du vin et de la gastronomie en novembre, le « Spicy rallye » œnotouristique en juin, etc. Et propose, depuis juin dernier et en été, des balades en bateau avec La Compagnie des deux rives. Un viticulteur fait déguster les vins des côtes de Bourg à bord du navire durant la croisière. Les vignerons de l’appellation proposent des séjours œnotouristiques chez l’habitant ou des balades à vélo électriques pour admirer les paysages du bord de Dordogne et d’estuaire avec quelques haltes dans les châteaux. « L’atout sur lequel nous devons capitaliser, explique Didier Gontier, c’est notre situation géographique. Au bord de la Dordogne, perché sur une falaise. » Les Côtes de Bourg et le tourisme ont tout intérêt à miser sur l’aspect ressourçant de leur région. « Ici, on travaille avec les habitants sur le tourisme doux qui est un vrai positionnement pour notre appellation. » Pourtant, s’il est en pleine ébullition, l’oenotourisme doit encore se structurer pour se faire connaître davantage. « Notre premier outil est la boutique de la Maison des côtes de Bourg, ouverte 7j/7. Elle accueille 18 000 personnes par an et présente 150 produits de l’appellation à prix Didier Gontier, directeur du syndicat viticole des Côtes de Bourg. ARCHIVES SUD OUEST propriété. Nous allons agrandir la Maison du vin avec vue magnifique sur la Dordogne. Elle sera opérationnelle au printemps prochain. Nous serons les seuls, hormis le CIVB, à disposer d’un bar à vins pour organiser des apéros vignerons et des ateliers gastronomiques. Une chargée œnotouristique devrait bientôt arriver pour s’en occuper. Elle ciblera les entreprises pour des séminaires. Le syndicat des Côtes de Bourg prévoit une hausse de la demande avec l’ouverture de la Cité du vin à Bordeaux et la structuration de l’appellation. G. R. 48 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Industrie : les 50 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 CEVA SANTE ANIMALE HERAKLES SAICA PACK FRANCE SMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PIN AFM RECYCLAGE SITA SUD OUEST CAP INGELEC SA - FAI CONSTRUCTION NAVALE BORDEAUX STRYKER SPINE MEDA MANUFACTURING ETABLISSEMENTS DECONS VEOLIA PROPRETE AQUITAINE - STMB ROXEL FRANCE STE FCAISE DE CONSTRUCTIONS MECANIQUES ELECTRIQUES SOCIETE GESTION ASSAINISSEMENT CUB SOCIETE DES COLORANTS DU SUD-OUEST - UNIKALO FORESA FRANCE PERIGORD ENERGIE PENA METAUX SA BEYNEL ORION ENGINEERED CARBONS - EVONIK COFRABLACK SAINT GOBAIN GLASS SOLUTIONS SUD OUEST SOVAL STE CONCEPT. APPLICAT. TECHN. ELECTRON. - SATEL BIP SAS FONMARTY ET FILS ASTRIA SA DES PAPETERIES DE BEGLES EUROVIA LIANTS SUD-OUEST - STPB AXIMUM PRODUITS ELECTRONIQUES SETHELEC ARNAUD - ARNOPAL FONDERIES ATELIERS DU BELIER EUROVIA ENROBES SUD-OUEST - SMEC DOSATRON INTERNATIONAL PRODUITS DENTAIRES PIERRE ROLLAND SAICA PACK TRANSFORMATEURS TONNELLERIE LUDONNAISE NANNI INDUSTRIES SA TONNELLERIE SYLVAIN SARP INDUSTRIES AQUITAINE PYRENEES - SIAP SARP SUD-OUEST LE BELIER EXXELIA TEMEX COREP SCHADES SEIV COMAX FRANCE SOCIETE GIRONDINE DES BOIS - SOGIBOIS TONNELLERIE DEMPTOS Commune LIBOURNE LE HAILLAN PESSAC BIGANOS VILLENAVE D'ORNON CANEJAN BLANQUEFORT BORDEAUX CESTAS MERIGNAC LE PIAN MEDOC POMPIGNAC ST MEDARD EN JALLES LIBOURNE BORDEAUX MERIGNAC AMBARES ET LAGRAVE CANEJAN MERIGNAC SALLES AMBES MERIGNAC FLOIRAC MERIGNAC CESTAS BAZAS CANEJAN BEGLES MERIGNAC VILLENAVE D'ORNON CANEJAN PRECHAC VERAC MERIGNAC TRESSES MERIGNAC PESSAC LUDON MEDOC LA TESTE DE BUCH LIBOURNE BASSENS BASSENS VERAC PESSAC BEGLES LE HAILLAN MERIGNAC LANGON SALIGNAC ST CAPRAIS DE BORDEAUX Date dernier bilan 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.04.2014 30.04.2014 Dernier CA 765 300** 480 683 283 667 280 251* 223 920 163 343 151 005 144 771 134 275 119 453 99 934 87 764 87 117 85 642 65 710 58 910 55 545 54 888 48 772 47 103 45 410 42 047 41 020 40 395 38 725 38 712 37 873 36 597 33 292 32 169 31 757 28 117 28 036 25 094 24 600 24 492 24 077 23 780 23 717 23 456 23 031 22 962 20 831 20 000 19 987 19 392 18 979 18 822 18 428 18 091 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 22,66 -2,89 -3,18 -3,24 23,06 237,89 15,96 -0,79 2,89 3,08 -2,45 -12,46 1,33 11,50 7,03 -12,53 -16,86 8,83 -14,65 -3,23 -7,04 0,21 -1,76 -8,29 -1,27 1,88 17,11 -11,38 -34,76 -5,89 -15,34 -1,09 1,22 -22,81 -2,51 0,57 -3,72 4,65 -0,68 3,54 11,24 5,25 5,23 -8,12 -0,58 2,02 3,48 -9,18 Dernier CA export Dernier résultat net NC 41 645 7 482 161 939* 39 646 548 136 872 0 130 279 24 389 0 0 0 20 0 1 223 0 0 34 155 1 654 0 1 915 0 31 330 134 5 772 0 0 0 0 0 7 311 20 374 0 22 009 12 567 61 13 987 10 148 17 632 0 188 18 622 0 1 039 916 0 0 15 797 13 137 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué - NC 36 661 -2 905 5 283* 2 674 -1 498 23 088 5 725 59 975 1 903 6 252 5 821 2 509 2 473 871 5 670 953 7 855 32 1 260 1 420 581 8 877 2 470 1 311 -1 056 1 478 -3 352 368 -1 267 3 126 375 1 849 561 4 690 -2 606 346 1 402 430 2 693 1 456 928 10 162 1 506 999 -50 910 1 082 409 2 380 Gironde Sud Ouest éco 49 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les « petits » malins du fleuve CROISIÉRISTES Contre les « gros », les « petits » doivent jouer la carte de l’authenticité Aquitaine Croisières La péniche « Royal » Elle est un cas un peu à part. Son truculent capitaine, Denis Gesta, qui l’a fabriquée, la fait naviguer pour son plaisir. « Je suis à la retraite et batelier parce que j’aime ça, dit-il. Je ne cherche Denis Gesta. ARCHIVES «SO» pas de nouveaux clients. » Selon lui, le fleuve n’est pas exploité à la hauteur de sa richesse. « Il reste de la place pour plein de bateaux. Il faut des structures sur le fleuve comme des restaurants. La librairie Aliénor va devenir le premier établissement flottant à Bordeaux. Il a fallu que je me batte pour faire accepter ces emplacements. Les décideurs s’en mordent les doigts aujourd’hui car le fleuve offre un énorme potentiel de développement. » Le « Burdigala » devant le pont Chaban-Delmas. ARCHIVES « SUD OUEST » « Burdigala » face à Baba Créées en 1999 à Bordeaux, parmi les premiers à être sur le fleuve, les Croisières Burdigala disposent une flotte de quatre bateaux de 12 à 150 places. La société est souvent considérée comme celle ayant LE bateau-mouche de Bordeaux. Elle travaille en partenariat avec l’office de tourisme. Pour des croisières privées ou professionnelles sur la Garonne, la Dordogne ou l’estuaire, la société s’adresse à des groupes ou des individus et organise des mariages, baptêmes, anniversaires. Caroline Rumeau, assistante commerciale à Croisières Burdigala précise accueillir environ 20 000 passagers par an. « L’évolution est exponentielle, surtout depuis que Bordeaux est labellisé Unesco. La municipalité a enfin compris qu’il y a un fleuve ! Pour que ce secteur se développe encore, il manque d’autres pontons. » Croisières Burdigala projette d’acquérir un cinquième bateau. Cœur d’Estuaire bat pour la Gironde Basé à Saint-Genès-de-Blaye, Cœur d’Estuaire accueille ses clients à bord de sa flotte pour découvrir l’estuaire de la Gironde, le plus vaste d’Europe. De début mai à octobre, le croisiériste blayais dispose de trois vedettes ouvertes de 12 places. Des bateaux qui s’adaptent à la croisière avec réception ou en promenade. On peut embarquer en Haute Gironde, en Médoc ou encore à Bordeaux. Cette structure vogue sur une autre filon : l’authenticité et les rencontres avec des viticulteurs du bordelais en navigant à bord de la péniche « Mirabelle ». La société est basée depuis 2009 La péniche « Mirabelle ». à Castets-enDorthe près de ARCHIVES CATHERINE DOWMONT Langon et la péniche « Mirabelle » s’amarre au ponton Benauge à Bordeaux. Le concept est de mélanger les plaisirs de la navigation à ceux de l’univers œnologiques, gastronomiques et culturels. Pascale Bories, l’une des deux associés de la société joue la carte du local. « Nous, on consomme et on vit local. On peut aller sur des îles où les autres ne vont pas », annonce Pascale Bories. « Sur un marché détenu à 97 % par des Américains qui cassent les prix, nous devons nous démarquer en proposant ce que personne d’autre ne fait. » Aquitaine Croisières est donc en passe d’acquérir un bateau équipé d’une sorte de pont-levis pour se positionner sur le créneau du boat and bike si cher aux Hollandais. Le navire servira de logements et de transports aux cyclistes. « Il ne nous manque plus que des pontons… » Services : les 50 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 KEOLIS BORDEAUX SABENA TECHNICS FILHET-ALLARD ATLANDES GT LOCATION SIBLU FRANCE H & A LOCATION SAS TCS SERMA TECHNOLOGIES AGFA HEALTHCARE FRANCE STE NOUVELLE POLYCLINIQUE BORDEAUX NORD AQUITAINE SOCIETE D'EXPLOITATION DES ETS J. VEYNAT FRANCE PIERRE PATRIMOINE SEA TANKERS SHIPPING TFN PROPRETE SUD-OUEST CHEOPS TECHNOLOGY FRANCE AEROPORT DE BORDEAUX MERIGNAC GEODIS CALBERSON AQUITAINE GT LOGISTICS EXALAB MAINCARE SOLUTIONS FOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUX INCITE BORDEAUX LA CUB BOURSE DE L'IMMOBILIER TRANSPORTS H. DUCROS CLINIQUE SAINT AUGUSTIN HOPITAL PRIVE SAINT MARTIN POLYCLINIQUE BORDEAUX RIVE DROITE COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION SA HLM COLIGNY CAP INGELEC SA - KINSO SOCIETE EUROPEENNE LOGISTIQUE INTERNATIONALE SECURITE PROTECTION CIS VALLEY RHENUS FREIGHT LOGISTICS SOCIETE AQUILOC AQUITAINE SANTE - POLYCLINIQUE JEAN VILLAR APAVE INTERNATIONAL INGELIANCE TECHNOLOGIES LAVENDON ACCESS SERVICES CYBELE PATRIMOINE II CONGRES ET EXPOSITIONS DE BORDEAUX SAS - CEB AGAP'PROFESSIONNEL TRANSPORTS PRODIERE CITRAM AQUITAINE COMPAGNIE FIDUCIAIRE VALOREM SEA-INVEST BORDEAUX - SAMAB ERMA ELECTRONIQUE TESSI TECHNOLOGIES Commune BORDEAUX MERIGNAC MERIGNAC PESSAC BASSENS PESSAC BORDEAUX BORDEAUX PESSAC ARTIGUES PRES BORDEAUX BORDEAUX TRESSES BORDEAUX MERIGNAC CANEJAN CANEJAN MERIGNAC BRUGES BASSENS PESSAC CANEJAN LE HAILLAN BORDEAUX BORDEAUX BRUGES BORDEAUX PESSAC LORMONT BEGLES BRUGES ST JEAN D'ILLAC ST ANDRE DE CUBZAC BORDEAUX BRUGES BRUGES MERIGNAC BRUGES ARTIGUES PRES BORDEAUX MERIGNAC ST JEAN D'ILLAC BORDEAUX BORDEAUX TRESSES TRESSES BASSENS BORDEAUX BEGLES BASSENS LA TESTE DE BUCH LE HAILLAN Date dernier bilan 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.06.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2013 30.04.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.06.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 Dernier CA 201 131 152 393 137 253** 115 158 114 279** 96 833 90 051 82 103 80 241** 79 716 71 002 70 119 66 399 64 913 64 570 63 086 62 513 60 531 59 174** 52 769 51 059 50 459 45 569 43 162 42 494 41 285 39 455 35 047 34 881 34 356 34 075 32 688 30 961 29 585 29 528 28 313 27 853 27 761 27 731 27 501 26 928 26 209 26 018 25 368 24 515 24 164 23 505 23 245 22 695 21 686 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 26,34 7,80 8,95 101,89 10,00 1,44 16,71 3,42 7,51 5,37 2,86 6,44 19,56 -11,85 1,43 9,28 5,95 -4,22 0,24 10,13 4,02 -8,80 88,43 -2,95 11,81 2,45 4,05 -1,17 -4,27 16,40 0,92 -1,73 -7,91 -0,85 2,49 10,00 -25,12 4,67 8,46 -8,59 10,62 -2,37 -0,58 8,53 102,14 15,77 -11,60 0,51 Dernier CA export Dernier résultat net 0 75 882 9 625** 0 NC 0 1 332 0 22 405** 79 716 0 0 0 0 0 0 0 323 0** 0 12 317 0 0 0 0 0 0 0 0 120 114 0 0 0 13 276 0 0 26 033 185 0 0 0 0 3 731 18 -9 142 0 0 409 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué - 3 149 -15 916 NC -10 819 NC 5 625 2 884 4 256 10 354** 656 2 020 986 91 -9 311 461 2 310 6 088 498 NC 4 717 96 -7 885 361 -1 374 325 1 595 3 474 2 128 1 368 4 277 1 801 277 1 268 -344 220 1 243 2 943 813 1 250 3 406 4 817 175 147 415 3 667 913 2 719 687 276 1 732 50 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Le service aux navires en plein essor MAINTENANCE Entretien, hivernage, transport de passagers : le fleuve engendre une économie secondaire, génératrice d’emploi et de revenus es croisières fluviales n’intéressent pas que les châteaux viticoles qui accueillent les touristes transportés par la Garonne ou la Dordogne. Les navires, qui doivent être entretenus, réparés, ont besoin de passer l’hiver au sec. Il faut nourrir les passagers, les véhiculer jusqu’aux lieux touristiques, leur proposer des services… Plusieurs sites peuvent espérer tirer leur épingle du jeu : les ports de Bourg-sur-Gironde, de Blaye, de Bassens et les bassins à flot de Bordeaux. A Bassens, certains ont déjà fait halte en cale sèche pour réparer une avarie. La halte nautique offre des équipements qui satisfont les capitaines de bateaux de croisière. Bourg vient d’étoffer son équipement avec un ponton tout neuf installé cet été. La zone girondine la plus importante amenée L à se développer reste celle des Bassins à flot. Hormis les projets de logements, le pôle naval des bassins, situé sur les quais de Bacalan, va se développer dans les années qui viennent. Porté par le Grand Port Maritime de Bordeaux, le projet vise à spécifier les bassins à flot dans l’activité du service aux navires : entretien, réparation navale, hivernage des bateaux. Un retour aux sources en somme. Entre 120 et 200 emplois Le port a déjà investi pour réhabiliter les formes de radoub, ces sortes de baignoires vides pour pouvoir entretenir les bateaux. Le cœur de cible ? Les paquebots fluviaux et les super-yachts. Le port se donne pour objectif de pouvoir être opérationnel sur tous les modèles de navires. Mi-novembre, le pôle naval Un projet vise à spécialiser les Bassins à flot de Bordeaux dans l’activité du service aux navires : entretien, réparation, hivernage des bateaux. ARCHIVES THIERRY DAVID des bassins a fait réaliser une étude qui prévoit un chiffre d’affaires annuel compris entre 15 et 25 millions d’euros. Cette activité pourrait créer entre 120 et 200 emplois. Il es- time même les retombées indirectes entre 2,3 et 3,7 millions d’euros. C’est donc tout un pan d’activités qui est amené à se développer. GAËLLE RICHARD Export : les 50 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 GROUPE FAYAT TOUTON SA J.A. DELMAS SMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PIN CAP INGELEC SA - FAI STRYKER SPINE CASTEL FRERES AGFA HEALTHCARE FRANCE SABENA TECHNICS CIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANN MAISON JOHANES BOUBEE BARDINET VINS BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SA BALLANDE MENERET SA SCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE ETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCC SOVEX GRANDS CHATEAUX HERAKLES AFM RECYCLAGE MAISON GINESTET SA YVON MAU LD VINS - LES CHATEAUX REUNIS PENA METAUX SA OLTAN BOYER SAS STE CONCEPT. APPLICAT. TECHN. ELECTRON. - SATEL BARRIERE FRERES - ARBF ETABLISSEMENTS PIERRE LEVEUGLE APAVE INTERNATIONAL MAISON SICHEL BARTON & GUESTIER LUCIEN BERNARD & CIE SOCIETE LA GUYENNOISE MEDA MANUFACTURING ZIMMER SPINE COMPAGNIE MEDOCAINE DES GRANDS CRUS MAHLER BESSE SA ROLAND COIFFE & ASSOCIES SERMA TECHNOLOGIES DOSATRON INTERNATIONAL DISTRIBUTION INTERNATIONALE VINS BORDEAUX NATHANIEL JOHNSTON FILS FONDERIES ATELIERS DU BELIER FRANCOIS LURTON ALLIANCE FORETS BOIS LA PASSION DES TERROIRS - LPDT LE BELIER OLERON EXPORT SA TONNELLERIE SYLVAIN STE SELECTION DISTRIBUTION VINS FINS - EUROPVIN MEDICAMENTS EXPORT Commune BORDEAUX BORDEAUX BORDEAUX BIGANOS BLANQUEFORT CESTAS BLANQUEFORT ARTIGUES PRES BORDEAUX MERIGNAC PAREMPUYRE BORDEAUX BLANQUEFORT PAUILLAC BORDEAUX CEDEX BORDEAUX BRUGES CARBON BLANC LE HAILLAN VILLENAVE D'ORNON CARIGNAN DE BORDEAUX GIRONDE SUR DROPT BORDEAUX MERIGNAC BORDEAUX MERIGNAC LUDON MEDOC BLANQUEFORT ARTIGUES PRES BORDEAUX BORDEAUX BLANQUEFORT AMBES SAUVETERRE DE GUYENNE MERIGNAC BORDEAUX BLANQUEFORT BORDEAUX QUINSAC PESSAC TRESSES BORDEAUX BORDEAUX VERAC VAYRES CESTAS ARSAC VERAC BORDEAUX LIBOURNE BORDEAUX MERIGNAC Date dernier bilan 30.09.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2014 30.04.2014 31.10.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.07.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.03.2015 31.12.2014 Dernier CA 3 497 849** 614 788 285 155 280 251* 151 005 134 275 742 779 79 716 152 393 125 191 742 779 198 976 153 052 60 494* 47 423 50 346 74 526 480 683 223 920 68 719 100 304 55 094 48 772 50 184 40 395 32 635 26 608 27 761 34 712 26 649 46 505 35 712 119 453 24 338 35 425 31 409 24 011 80 241** 24 600 23 956 24 488 28 036 21 276 169 091 43 424 20 831 18 061 23 456 17 523 17 002 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 -1,92 14,41 -40,41 -3,24 237,89 -0,79 -1,53 5,37 7,80 -11,59 6,80 16,54 -16,31 -24,37 5,70 -1,47 -16,67 -2,89 -7,34 -6,21 -8,69 -16,86 22,09 0,21 -35,47 -2,38 -25,12 -19,11 1,37 -12,25 9,93 2,89 9,73 -3,24 -7,41 12,00 7,51 1,22 -23,35 -33,03 -15,34 14,29 7,09 -12,18 11,24 9,31 4,65 10,40 14,32 Dernier CA export Dernier résultat net 1 199 134** 614 294 281 812 161 939* 136 872 130 279 114 634 79 716 75 882 73 228 59 110 55 330 52 954 47 476* 47 331 47 050 44 015 41 645 39 646 36 389 36 029 35 853 34 155 32 498 31 330 28 942 26 552 26 033 25 789 25 633 24 925 24 710 24 389 24 338 23 758 23 052 22 975 22 405** 22 009 21 825 20 772 20 374 20 362 20 280 18 861 18 622 17 948 17 632 17 211 17 002 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué - 58 557** 302 15 799 5 283* 23 088 59 975 22 695 656 -15 916 5 871 2 379 13 133 21 947 1 560* 664 258 1 876 36 661 2 674 4 634 104 714 32 408 2 470 1 519 260 813 -1 449 1 929 422 195 1 903 4 769 -522 646 416 10 354** 4 690 883 1 165 1 849 813 717 382 10 162 701 2 693 -44 2 343 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 51 52 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Pontons : qui va payer ? TOURISME FLUVIAL Tout le monde veut son ponton. Des stratégies politiques s’amorcent pour obtenir les financements et le droit d’en avoir un dans sa ville n ponton coûte cher mais peut rapporter gros. Il permet d’alimenter un territoire en tourisme à partir du fleuve. Sans compter que chaque bateau qui s’amarre paie une taxe portuaire (comme un parking payant). Les villes ou communautés de communes bordant les fleuves (Garonne, Dordogne ou estuaire) veulent le leur. Les armateurs de bateaux et croisiéristes en réclament de nouveaux pour pouvoir développer leur offre touristique… U Entre 500 000 euros et 1 million d’euros La question est : qui va payer ? C’est là que tout le monde regarde le bout de ses chaussures. Des stratégies politiques sont déjà en train de s’amorcer pour obtenir les financements et le droit d’avoir un ponton dans sa ville. Quitte à ce qu’il ne soit pas situé à l’endroit le plus adéquat pour les bateliers. Un ponton coûte entre 500 000 euros et 1 million d’euros. Les collectivités locales n’ont pas forcément le budget pour les cons- truire et, pourtant, tous les acteurs du fleuve s’accordent à dire qu’il en faut davantage. Les Marins de la Lune, association qui fait partie de l’écosystème Darwin sur la rive droite de Bordeaux, savent qu’il faut être patient. « Le fl euve pâtit du manque de ponton, c’est indéniable, affirme le président du club nautique, Julien Marcotte. On manque de pontons sur la Garonne pour aller jusque dans le Sauternes et les Graves mais également sur la Dordogne. » Il nuance toutefois : « Les choses sont en train de changer. Bourg-surGironde et Cussac-Fort-Médoc ont été les premières à réagir et viennent d’implanter de nouveaux pontons. Toutes les villes aujourd’hui comprennent qu’elles ont intérêt à faire venir les bateaux. » L’adjoint à la mairie de Bordeaux en charge du tourisme, Stephan Delaux, ne dit pas autre chose : « Un nouveau ponton va être construit au pied de la Cité du Vin mais le réel besoin se fera ressentir à l’horizon 2017. » GAËLLE RICHARD La halte nautique de Blaye (en haut) et le ponton Thomas-Jefferson à Bodeaux : les villes comprennent qu’elles ont intérêt à faire venir les bateaux. PHOTOS ARCHIVES « SUD OUEST » Gironde Sud Ouest éco 53 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Les touristes « flottants » rapportent maines lors de leur périple. « Il est difficile de ramener une caisse de douze bouteilles dans ses bagages. Ils viennent pour découvrir, prennent des notes puis consultent leur négociant chez eux. En revanche, ils achètent parfois une très bonne bouteille pour le boire entre eux sur le bateau, avec du fromage, du saucisson. Ils aiment aussi les croissants, une bonne baguette ou des huîtres. » PAQUEBOTS Bordeaux, autrefois perçue comme un cul-de-sac au bout de l’estuaire de la Gironde, est devenue une escale au cœur d’une cité Unesco es paquebots, en majorité américains, sont devenus une source de revenus pour Bordeaux et sa région. La destination se révèle être une escale incontournable pour eux. Chaque année, le nombre de passages de ces géants des mers constitue un record. Autrefois, Bordeaux n’attirait pas car elle passait pour un cul-de-sac tout au bout de l’estuaire de la Gironde. Aujourd’hui, elle s’impose car très peu de villes dans le monde proposent une escale au cœur d’une cité Unesco. En 2015, 35 paquebots, soit 3 5000 personnes, ont fait escale devant les façades XVIIIe. Ils étaient 43 pour la saison 2014 et 39 en 2013. Cette année, « 200 croisières ont été programmées au départ de Bordeaux. Elles devraient être 280 en 2016 », dé- L Un passager qui met pied en terre bordelaise dépense en moyenne 120 euros et un membre d’équipage 60 euros En 2015, 35 paquebots ont fait escale devant les façades XVIIIe. Ils étaient 43 pour la saison 2014 et 39 en 2013. ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE taille Stephan Delaux, adjoint au maire de Bordeaux en charge du tourisme. Accostage en centre-ville François de la Giroday, élu à la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux, est en quelque sorte le « Monsieur croisière » de Bordeaux. Il semble satisfait de l’impact des paquebots en ville, estimant qu’aucune grande amélioration n’est à apporter. « Depuis quinze ans que nous travaillons sur ce sujet, c’est un secteur qui marche bien », juge-t-il. Un passager qui met pied en terre bordelaise dépense en moyenne 120 euros et un membre d’équipage 60 euros. Selon l’élu, agent maritime en retraite, « les bateaux accostent en centre-ville ce qui n’est pas le cas dans les escales françaises ou européennes en amont et aval de Bordeaux. Les touristes sont à pied du bateau au centreville. » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « les touristes ne recherchent pas forcément le vin lorsqu’ils font des courses », tranche François de la Giroday. Le vin fait partie de leurs excursions. Ils visitent au moins deux do- Étant donné qu’ils se déplacent à pied, ils se dirigent plutôt vers un secteur géographique serré : le Triangle d’Or, la rue Sainte-Catherine et la rue Porte-Dijeaux. Ce sont donc les boutiques haut de gamme qui profitent de la manne ainsi que les magasins de souvenirs. « Remarquez, un jour, un Américain nous a demandé de le transporter en taxi jusqu’à un magasin spécialisé dans les cycles car il voulait acheter un vélo de course haut de gamme ! » Les touristes américains, allemands ou asiatiques sont souvent promenés dans le vignoble de Saint-Emilion. Ils y achètent des macarons. À Bordeaux, ils raffolent des canelés. Seul le « typique » trouvera grâce aux yeux de ces touristes flottants. GAËLLE RICHARD 54 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Internet court-circuite les agences immobilières RESIDENCES SECONDAIRES La part des sites spécialisés progresse sur l’offre classique n clic de souris ou un mouvement de doigt sur un écran tactile suffisent à n’importe quel touriste pour découvrir l’abondante offre locative estivale. À l’exception de Bordeau x et de zones rurales de charme, l’offre se concentre majoritairement sur le littoral. Les agences immobilières proposent depuis plusieurs années des annonces en ligne mais elles se voient directement concurrencées par de nouvelles formes de location. Les sites d’annonces généralistes ou spécialisés mettent en relation directe propriétaires et locataires, et pour le vacancier, rien en ressemble plus à une annonce qu’une autre annonce. ché. La directrice de l’office de tourisme du Cap Ferret, Pascale Lassus-Portarieu estime même que l’impact est double puisque « les sites les attaquent sur la distribution mais aussi sur le service. Sur 30 % du prix payé par le locataire au professionnel, dans le prix facturé par les agences immobilières, il y a tout un service, de nettoyage, de blanchisserie etc.. » Or, les clients des sites ont tendance à recourir à des prestataires extérieurs, comme des conciergeries, auxquels ils transmettent le contrat qu’ils ont passé sur un site de location entre particuliers. Pour la seule commune de Lège-Cap-Ferret, on dénombre plus de 300 offres en ligne pour l’été prochain sur le site Airbnb. Les premières se négocient sous les 100 euros la nuit pour une chambre et montent à plus de 500 euros pour une villa avec piscine. Céline Leblanc, de l’agence de L’Esterel, relève par ailleurs que ces sites offrent des séjours de moins d’une semaine sur lesquels les professionnels ne peuvent pas combattre, tout en précisant que grâce à la météo exceptionnelle, l’année 2015 « a été plus que correcte ». U Concurrence déloyale? « Pendant des années, les transactions constituaient la vache à lait des agences. La location payait les frais fixes. Mais la hausse du prix des réservations hebdomadaires a changé cette proportion et, aujourd’hui, à cause de la concurrence de sites comme Airbnb, les agences se retrouvent concurrencées », analyse un observateur du mar- En ligne ou en agence, les maisons avec vue trouvent vite preneur. ARCHIVES THIERRY DAVID Commerce : les 50 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 CDISCOUNT CASTEL FRERES MAISON JOHANES BOUBEE SOCIETE CENTRALE APPROVISIONNEMENT SUD-OUEST TOUTON SA GROUPE SIPA - STE INVESTISS. PARTICIP. AQUITAINE BMSO - POINT P SUD-OUEST ARGOS OIL FRANCE SAS J.A. DELMAS GAZ DE BORDEAUX - GDB VIDALIES SA SONEPAR SUD OUEST - CSO BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SA VERALEC CIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANN YVON MAU REGAZ - BORDEAUX STE DE DISTRI. LESPARRE - BRICO BATI JARDI LECLERC SOVEX GRANDS CHATEAUX JL INTERNATIONAL ETABLISSEMENTS JEAN LABATUT GAP VI - AQUITAINE VEHICULES INDUSTRIELS GCA BORDEAUX - TTA FRANCE MAISON GINESTET SA MERCEDES-BENZ BORDEAUX SN BRUDIS - E. LECLERC BALLANDE MENERET SA DBF BORDEAUX RIVE DROITE - SAVRA JDC AQUITAINE LD VINS - LES CHATEAUX REUNIS PRODUCTA VIGNOBLES OENOALLIANCE ETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCC OLTAN BOYER SAS CHAMBERY AUTOMOBILE BAYERN AUTOMOBILES AUTOMOBILES PALAU SCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE STORA ENSO BOIS AUXANDRE AUTOMOBILES PALAU 17 PM AUTO LA PASSION DES TERROIRS - LPDT COTE D'ARGENT AUTOS DEKRA AUTOMOTIVE SOLUTIONS FRANCE LODIFRAIS SARL INTER VO FRANCE BRIENNE AUTO STE INTERNATIONALE DE DIFFUSION DU JOUET - SIDJ SALIN - PSFA HUILERIE G I D Commune BORDEAUX BLANQUEFORT BORDEAUX CESTAS BORDEAUX LE BOUSCAT CEDEX CANEJAN BRUGES BORDEAUX BORDEAUX BEGLES VILLENAVE D'ORNON PAUILLAC BEYCHAC ET CAILLAU PAREMPUYRE GIRONDE SUR DROPT BORDEAUX LESPARRE MEDOC CARBON BLANC BORDEAUX BRUGES BEGLES CARIGNAN DE BORDEAUX BEGLES BRUGES BORDEAUX CEDEX ARTIGUES PRES BORDEAUX BRUGES BORDEAUX LORMONT BEYCHAC ET CAILLAU BRUGES BORDEAUX VILLENAVE D'ORNON MERIGNAC BRUGES BORDEAUX LORMONT CESTAS BRUGES MERIGNAC ARSAC LA TESTE DE BUCH BORDEAUX LORMONT MERIGNAC BORDEAUX BORDEAUX BLANQUEFORT ST MEDARD DE GUIZIERES Date dernier bilan 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 30.04.2014 30.09.2014 30.09.2013 31.12.2013 31.12.2013 31.12.2013 31.03.2015 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.10.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.03.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.03.2014 31.01.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2013 Dernier CA 1 444 126* 742 779 742 779 675 045 614 788 447 375** 396 977 344 151 285 155 283 675 215 617 168 461 153 052 126 909 125 191 100 304 78 862 75 969 74 526 73 876 73 499 70 729 68 719 62 496 61 689 60 494* 59 770 58 266 55 094 53 812 50 928 50 346 50 184 49 936 48 771 48 108 47 423 45 602 44 631 44 405 43 872 43 424 42 734 41 951 41 663 41 358 38 958 37 681 36 738 36 369 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 -1,53 6,80 2,89 14,41 -2,71 -2,09 25,88 -40,41 -13,17 1,54 -16,31 3,30 -11,59 -6,21 -1,84 -16,67 6,01 -14,32 -18,38 -7,34 4,03 -24,37 2,78 7,41 -8,69 -4,81 -1,39 -1,47 22,09 -15,21 -3,02 5,70 -9,83 1,49 10,39 -7,55 -12,18 9,14 17,45 3,19 -11,19 -5,05 -12,49 5,26 Dernier CA export Dernier résultat net NC 114 634 59 110 0 614 294 0** 139 0 281 812 0 0 15 52 954 3 694 73 228 36 029 0 0 44 015 2 642 1 702 0 36 389 2 0 47 476* 145 123 35 853 16 234 8 718 47 050 32 498 0 61 121 47 331 0 0 158 0 18 861 0 5 164 71 416 325 2 828 0 671 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué - NC 22 695 2 379 1 104 302 3 278** 1 344 361 15 799 1 639 3 638 3 803 21 947 333 5 871 104 9 577 1 349 1 876 683 242 -1 587 4 634 101 1 520 1 560* 1 332 1 454 714 350 983 258 408 778 388 660 664 -283 1 439 1 135 215 382 551 4 155 14 589 128 193 2 069 600 Gironde Sud Ouest éco 55 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Campings, la belle étoile BILAN La saison 2015 s’est terminée sur un constat satisfaisant des professionnels, alors que le secteur se prépare à des concentrations ’été 2015 pourrait bien rester au firmament des saisons rentables dans les campings du département. Fin juillet , près de trois quarts des professionnels girondins considéraient la fréquentation « bonne ou très bonne », selon une enquête du syndicat départemental de l’hôtellerie de plein air. L 4 000 personnes aux Viviers du Cap Ferret Concentrés sur le littoral à 90 %, les campings se divisent pour moitié entre la cote médocaine, 40 % pour le Bassin d’Arcachon. L’observatoire de l’office de tourisme départemental constate cette année un fort développement des hébergements locatifs et une montée en gamme dans les grands campings. Les Viviers au Cap Ferret accueillent jusqu’à 4 000 personnes en haute saison, c’est plus que bien des communes du départe- Le littoral reste le facteur d’attraction numéro un des campings. De la simple tente à la thalasso, l’offre des établissements se diversifie. ARCHIVES FRANCK PERROGON ment à l’année. L’offre y est donc hétérogène, afin de satisfaire une gamme de clientèle très variée. Cet été, sur le Bassin, les employés ont pu voir quelques voitures de sport franchir leur barrière. C’est qu’en plus des emplacements pour planter la tente, ils multiplient la location de meublés de type bungalow, équi- pés de la WiFi et d’une terrasse privative. Dans la revue professionnelle « L’OT », Lionel Pujade, président du syndicat départemental et patron du Ker-Helen, un camping quatre étoiles de 71 places reconnaît une hausse de 13 % de son chiffre d’affaires. Comme dans les autres secteurs, le retour des clients étrangers, notamment anglais, soutient l’activité. Mais, prévient l’office de tourisme départemental, les gros opérateurs comme Air Hotel, Yehow Village, rachètent les indépendants et montent en gamme pour une meilleure marge, au risque de réduire le nombre de places. ÉTIENNE MILLIEN 56 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Un Bassin où l’eau vaut de l’or NAVIGATION Le nautisme est l’un des moteurs économiques du bassin d’Arcachon. Le bateau propre, étendard du moment, fait des émules l y a quatre ans, la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux dénombrait 230 entreprises spécialisées dans le nautisme sur la Gironde. 60 % d’entre elles sont implantées sur le bassin d’Arcachon. Un vivier global de 1 600 emplois et beaucoup de petites structures souvent confrontées au problème de transmission. Pourtant, dès que l’on parle nautisme sur le Bassin, de grands noms se détachent. C’est le cas de Couach à Gujan-Mestras. Une entreprise historique qui, au fil des années, s’est spécialisée dans les yachts de luxe. À la tête d’un des trois gros motoristes du secteur nautique, Amalia Festa dirige une autre entreprise phare du Bassin, Nanni Energy in blue, implantée à La Teste-de-Buch. « En ce moment, c’est calme, dit-elle. Nous sommes dans une période d’attente. Les projets se remettent en discussion très lentement. » Dans plusieurs pays, dont l’Italie, il y a eu plusieurs fermetures de chantiers avec d’importantes répercussions. « Les majeurs sont restés », poursuit la PDG de Nanni. « Ceux qui ont su développer de nouveaux contacts et de nouveaux projets s’en sortent. » Lors des salons d’automne, Nanni a pré- I senté trois nouveaux moteurs. « Sur le Bassin, nous nous battons avec la concurrence et la… politique locale. » À travers le discours d’Amalia Festa filtre la réalité d’un Bassin travaillant souvent en autarcie. Pour Alain Gautier, le directeur du port d’Arcachon, l’idée est pourtant à l’ouverture, locale et extra Bassin. Depuis deux ans, il pilote le salon nautique local. « On sent un intérêt croissant de la part des exposants et nous recevons plus de demandes que les années passées. Le marché reprend de la vigueur ». 12500 bateaux sur le Bassin d’Arcachon Une vigueur qui passe notamment par les bateaux propres, un domaine qu’a investi le chantier Dubourdieu à Gujan-Mestras en construisant un « green boat » pour l’Union des bateliers d’Arcachon (UBA). Ces mêmes bateliers viennent de se doter d’un catamaran hybride . Ils ont aussi passé un contrat avec les Chantiers navals de Bordeaux (CNB) dans le cadre du renouvellement d’une partie de leur flotte. Le bateau propre est l’un des étendards du Bassin et du moment. La société chaudronnerie aluminium En haut, Alain Gautier, directeur du port d’Arcachon. En bas: une pinasse hybride d’Amalia Festa qui dirige une entreprise phare du Bassin, Nanni Energy in blue. ARCHIVES « SO » inox (CAI) de Gujan-Mestras travaille sur un nouveau moteur électrique hors-bord pour les navires des pêcheurs et des ostréiculteurs. Une mouvance écoresponsable qui résonne aussi avec la mise en place du Parc naturel marin (PNM) sur le Bassin. Fédérant 26 associations et clubs de navigation de Gironde, l’Unan 33 (Union des associations de navigateurs de la Gironde) est l’une des voix de la plaisance. À travers sa présidente, Mireille Dénéchaud, elle siège au PNM. « On estime à 12 500 le nombre de bateaux sur le Bassin », rappelle-t-elle pointant le fait que seulement 10 % d’entre eux sortent régulièrement. Une réalité derrière laquelle se cache le problème de l’entretien de ces bateaux et surtout de leur devenir, une fois leur durée de vie (environ 40 ans) arrivée à échéance. Souvent pointés du doigt par les défenseurs de l’environ- nement, les plaisanciers jouent eux aussi la carte de la propreté. Sans manquer d’entraîner les ports et les pouvoirs publics dans leur action qu’il s’agisse de nettoyage à flot, systèmes de récupération des eaux noires ou de contrôle des carénages. Face aux activités émergentes telles que le flyboard, l’Unan 33 veille aussi à ce que des zones dédiées soient définies sur le plan d’eau. Un plan d’eau qui, outre la passion d’adeptes du nautisme, est aussi et surtout un plan de travail pour deux filières, l’ostréiculture et la pêche. La création du parc naturel marin en est témoin, le bassin d’Arcachon est aussi pris dans un enjeu écologique fort. Zone de migration de nombreux oiseaux, il héberge des espèces naturelles remarquables. Bref, un endroit où l’eau vaut de l’or. SABINE MENET Balnéo, thalasso, spa : un marché juste naissant BIEN-ÊTRE De luxe ou de loisirs, les structures entièrement dévolues au genre sont encore rares en Gironde. Mais ça bouge Domaine du Ferret. Claouey. Le 3 juillet dernier ouvrait in extremis le complexe spa/balnéothérapie labélisé Serge Blanco expérience. Juste une étiquette pour un établissement géré conjointement par l’ancien basketteur professionnel Franck Mondon et le groupe Equalliance via sa filiale Oceanis. Bassin extérieur, intérieur, jacuzzi, hammam contemporain et salles de soins cohabitent avec 97 logements de vacances (de la chambre double au cottage) et Le cabanon du Pinasse du duo Laurent Tournier/Pascal Nibauleau, patron et chef étoilé. La prestigieuse presqu’île du Cap-Ferret n’avait pas encore une surface de cette ampleur à sa carte. Le symbole d’une offre de balnéo/spa/thalasso assez modeste sur le département. La soixantaine d’enseignes recen- sées dans les guides est un peu trompeuse. « De nombreux hôtels se sont dotés d’espaces de ce type ces dernières années », observe Thierry Gaillac, élu de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière de Gironde. Pour un Grand Hôtel, un Seeko à Bordeaux ou un Côté plage au Ferret, beaucoup de déceptions aussi, faute d’installations suffisantes. Outre ces spas hôteliers, on trouve en Gironde des spas de marque - les Sources de Caudalie en sont le plus prestigieux exemple - et des « day spas » souvent liés à des instituts de beauté. La Villa Clemenceau en plein centre de Bordeaux en est le plus dynamique exemple. « Entre Calicéo et le spa de grand luxe, un espace existe », affirme Elian Bellard, PDG de Zen Invest qui projette d’ouvrir 1 600m2 d’un spa-city nommé Royaume des sens à Mérignac près de l’aéroport. Ajoutez le centre thermoludique des Cascades toujours évoqué à Lormont, un centre aqualudique public/privé chez sa voisine Cenon et vous aurez une Gironde où l’eau ne va pas couler que sous les ponts… Le Domaine du Ferret à Claouey et les Sources de Caudalie. ARCHIVES PERROGON ET BONNAUD YANNICK DELNESTE Gironde Sud Ouest éco 57 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Bâtiment/Travaux publics : les 50 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 GROUPE FAYAT COLAS SUD-OUEST GROUPE PICHET BOUYGUES BATIMENT CENTRE SUD-OUEST EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUD-OUEST CASSOUS SA CIFA - CIE IMMOBILIERE ET FONCIERE D'AQUITAINE ADIM SUD-OUEST GTM BATIMENT AQUITAINE IGC INEO AQUITAINE EIFFAGE CONSTRUCTION NORD AQUITAINE EUROVIA AQUITAINE SOGEA SUD OUEST HYDRAULIQUE COMPAGNIE IMMOBILIERE DE RESTAURATION CIRMAD CENTRE SUD OUEST SEG FAYAT FAYAT ENTREPRISE TP EUROVIA GIRONDE HARRIBEY CONSTRUCTIONS CHANTIERS D'AQUITAINE LES ECOSOLIDAIRES GIRONDE TEMSOL ATLANTIC ROUTE - SOTRAP DUBUCH TP MAISONS MCA - MAISONS DE LA COTE ATLANTIQUE SOCIETE MODERNE DE TECHNIQUE ROUTIERE - MOTER CEGELEC BORDEAUX DELTA CONSTRUCTION ETE RESEAUX SOCIETE ATLANTIQUE DE TRAVAUX - MAISON LARA SNC ARCACHON LAMARQUE EUROVIA GRANDS PROJETS ET INDUSTRIES CMR AVENIR DECONSTRUCTION LE CARRE DES ARTS BATISOL DALLAGES DUNE CONSTRUCTIONS COREN SAREC STE CONSTRUCTION RENOVATION PATRIMOINE - SOCOREPA SOGEDDA SOC CIE IMMOBILIERE MAISON INDIVIDUELLE - CIMI ARCAS BALINEAU SANTERNE AQUITAINE CEPECA SUD FONDATIONS GUYENNE SANITAIRE - GUYSANIT CHANTIERS MODERNES SUD-OUEST Commune BORDEAUX MERIGNAC PESSAC MERIGNAC PESSAC MERIGNAC BEYCHAC ET CAILLAU MERIGNAC MERIGNAC BEYCHAC ET CAILLAU PESSAC BORDEAUX MERIGNAC PESSAC BORDEAUX MERIGNAC FLOIRAC LIBOURNE MERIGNAC MERIGNAC MERIGNAC MERIGNAC MERIGNAC CARBON BLANC ARTIGUES PRES BORDEAUX MERIGNAC CANEJAN BRUGES MERIGNAC ST MEDARD EN JALLES BORDEAUX MERIGNAC MERIGNAC ARTIGUES PRES BORDEAUX PESSAC MARTILLAC FLOIRAC MERIGNAC FLOIRAC BORDEAUX ST LOUBES ST MEDARD EN JALLES BORDEAUX LEGE CAP FERRET PESSAC BRUGES GRADIGNAN MARTIGNAS SUR JALLE MERIGNAC PESSAC Date dernier bilan 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2013 30.06.2014 30.09.2014 31.12.2014 30.09.2014 30.09.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 30.09.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 Dernier CA 3 497 849** 537 798 365 585** 323 583 252 545 196 132** 178 133** 170 115 146 772 141 753** 96 990 90 183 82 190 72 340 62 437 55 325 50 010 47 453 45 862 38 146 34 252 33 656 33 487 32 513 32 014 31 968 31 468 30 886 29 602 26 094 25 684 24 554 24 356 23 721 23 197 22 397 21 349 20 712 19 646 19 047 18 741 18 718 18 388 18 186 17 493 16 585 16 430 15 836 15 673 15 338 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 -1,92 -12,83 -17,12 9,92 -6,38 2,65 1,27 19,56 17,49 7,42 5,02 6,33 -7,02 20,20 22,77 -21,53 -5,41 4,34 26,24 2,85 -33,63 -26,50 -23,73 -2,63 -4,91 -10,04 -26,14 -2,34 3 892,60 -2,58 0,46 20,03 -0,70 8,88 -1,86 14,76 -20,16 10,28 -3,50 -2,18 11,54 13,68 32,80 -33,61 Dernier CA export Dernier résultat net 1 199 134** 1 0** 0 35 NC 0** 0 0 0** 1 -5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 349 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 377 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué - 58 557** 12 394 12 496** 8 532 4 075 NC 3 897** 1 208 1 545 2 583** 3 729 812 523 1 857 5 604 63 2 212 429 885 1 413 65 0 1 820 621 2 102 478 1 915 497 68 1 919 1 633 307 -1 141 223 1 984 513 148 595 327 463 102 310 249 1 181 547 333 812 337 326 173 58 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Mettre les touristes au vert GIRONDE RURALE Elle s’organise pour se placer en complément reposant de Bordeaux et des plages ublié le pluvieux été 2014, les acteurs du tourisme rural girondin ont retrouvé le sourire avec le soleil de 2015. Les indicateurs sont au vert. « On est en positif en taux de réservation et en chiffre d’affaires », résume Isabelle Gilles présidente de Gîtes de France en Gironde. Le taux d’occupation a dépassé 95 % en août et se situe à 80 % sur la période estivale. La note de conjoncture du comité régional du tourisme confirme cette bonne impression pour l’ensemble des activités : gîtes, campings, visites de monuments... Les professionnels de l’intérieur de la Gironde font état d’une fréquentation française et étrangère « en hausse par rapport à la haute saison 2014 ». Avec des indices de satisfaction « particulièrement élevés ». Ceci ne doit pas cacher un fait : le tourisme girondin est d’abord « tiré » par les plages du littoral, le bassin d’Arcachon et Bordeaux. L’enjeu est donc de faire venir davantage de visiteurs dans l’arrière-pays. Là où l’hébergement est composé de gîtes et chambres d’hôtes avec près de 700 adresses dans les réseaux Bienvenue à la ferme, Gîtes de France, Clévacances et Accueil paysan. O Randonnées et pistes cyclables au vert « Les clients sont devenus plus exigeants, indique Isabelle Gilles, ils ne veulent plus le logement où le propriétaire a mis les vieux meubles dont il ne veut plus ! » Le gîte doit être équipé en électroménager et la présence d’une piscine est conseillée. De même que des suggestions et idées d’activités et de promenades. Il est bienvenu d’innover à Loin de la cohue du littoral et de la métropole régionale, la Gironde rurale veut développer les activités vertes. ARCHIVES J.-J. SAUBI l’exemple des cabanes-gîtes dans les arbres. Le tourisme rural a un atout : il répond au « besoin des touristes de rencontrer des hommes », comme aime à le dire Bernard Lafon de l’exploitation Oh légumes oubliés. L’Agence départementale de développement touristique, qui a succédé au Comité départemental du tourisme, s’est fixée pour objectif de développer l’oenotourisme et d’encourager l’itinérance des visiteurs dans l’arrière-pays grâce aux sentiers de randonnées, aux pistes cyclables, au canal de Garonne. Le tout en professionnalisant davantage les acteurs. MICHEL MONTEIL Le succès des marchés de producteurs C’est le lieu idéal pour la rencontre entre les producteurs et artisans locaux et les visiteurs en vacances dans le département : les marchés de producteurs de pays rassemblent chaque année des milliers de personnes dans les villes de la Gironde rurale. Ils misent sur le contact direct et sur l’authenticité. Créés en 1989 dans l’Aveyron, ils sont aujourd’hui actifs dans 36 départements dont la Gironde avec une centaine d’adhérents : agriculteurs, producteurs et conserveurs à la ferme. Encadrés par la Chambre d’agriculture, ces marchés reposent sur un cahier des charges limitant leur accès aux seuls producteurs et non aux revendeurs. Les produits vendus proviennent de l’exploitation ou de la conserverie familiale : légumes, fruits, magret, foie gras, confitures, viande bovine, escargots, glaces artisanales, vin, jus de fruits, produits de beauté à base de lait d’ânesse... Le cahier des charges prévoit également que ces producteurs s’engagent à communiquer avec les consommateurs sur leurs pratiques et l’élaboration des produits. Ces derniers sont vendus sur place et Touristes et ruraux à table. ARCHIVES «SUD OUEST» sont aussi cuisinés et dégustés autour de grandes tablées réunissant ruraux et touristes. Ces marchés se déroulent surtout en été. Cette année 21 villes de Gironde ont accueilli 46 marchés de pays. Traditionnellement organisés dans l’intérieur du département, ils gagnent les communes du littoral ; les producteurs viennent au-devant des touristes. JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 59 60 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR L’e-tourisme leur fait pousser des ailes NUMÉRIQUE La préparation des vacances passe de plus en plus par la case Internet. Une fois sur place, les touristes l’utilisent comme guide L’application de Cédric Dumas, d’abord développée à Bordeaux, séduit à l’export. Chinois et Brésiliens sont intéressés. ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE Wiidii, concierge à la conquête du monde Dans une autre vie, Cédric Dumas, 42 ans, est concierge. En chair et en os. Il conseille et prend soin de personnalités dans la région bordelaise avec sa société Rêvexo-c. Depuis juin 2014, il est aussi devenu concierge virtuel. Sa startup, Wiidii, propose une application mobile à disposition des touristes pendant leur séjour. Cet assistant virtuel est capable de répondre à tout type de requête. Par écrit ou oralement, ses utilisateurs peuvent lui demander de réserver un taxi, un restaurant, un spectacle, prendre un rendez-vous chez un médecin. Ils peuvent aussi le questionner pour avoir son avis sur les meilleurs points de vue pour admirer un coucher de soleil ou les meilleurs bars à vin dans une ville. L’Office de tourisme de Bordeaux Métropole a été le premier partenaire à signer un contrat avec la start-up l’an dernier. Tous les acheteurs du City Pass peuvent utiliser gratuitement l’application pendant leur séjour. Cédric Dumas travaille également avec le Palais des festivals à Cannes où Wiidii épaule festivaliers et clients de certains hôtels. « À la différence d’autres start-ups, nous avons dû au départ embaucher un certain nombre de personnels », explique l’entrepreneur. Avec le soutien d’Akka Technologies à Mérignac, il a développé un programme d’intelligence artificielle capable de répondre en plusieurs langues aux usagers de l’application. Des hommes en relais Quand la machine ne sait pas ou ne peut pas répondre, des hommes prennent le relais. Ces concierges réalisent les réservations ou vont parfois chercher une aiguille dans une botte de foin pour apporter la meilleure réponse possible aux utilisateurs. Cédric Dumas espérait au départ surtout convaincre les Office de tourisme français. « WiFi permet de désengorger les standards téléphoniques », dit-il. C’est à l’étranger que l’application séduit aujourd’hui le plus. Détecté par le Ministère des affaires étrangères, et vu comme « le produit numérique français qu’on peut exporter », le jeune chef d’entreprise participe depuis quelques mois à de nombreux voyages ministériels. « Nous venons de signer un contrat avec Plateneo, le plus grand groupe hôtelier chinois, expose-t-il. Nous allons nous implanter dans le pays sous forme de joint-venture. » L’entrepreneur est en passe de signer un partenariat du même type au Brésil. Plusieurs compagnies aériennes s’intéressent aussi de près à Wiidii comme la Kata Pacific. « Nous pouvons devenir l’assistant des touristes dans le monde entier », assure-t-il. Installée rue de Tivoli à Bordeaux, la start-up compte à ce jour une équipe de huit salariés très internationale. Derrière leur écran ou au téléphone, les collaborateurs parlent français, anglais et chinois, les trois langues dans lesquelles l’application a été traduite pour l’instant. Soutenue par la Région Aquitaine et la banque publique d’investissement, Wiidii a levé 600 000 euros en juillet dernier. Une autre levée de plusieurs centaines de milliers d’euros sera bouclée début 2016. Samboat navigue sur la vague AirBnB On leur a mis quelques bâtons dans les hélices, comme au port d’Arcachon l’an dernier. On leur reprochait de faire de la concurrence déloyale aux professionnels. Laurent Calando et Nicolas Cargou ont tenu bon. Leur entreprise, SamBoat, spécialisée dans la location de bateaux entre particuliers, surfe sur une lame de fond qui ne séduit pas que les jeunes générations : la consommation collaborative. « Nous sommes arrivés au bon moment, disent-ils. Tout le monde connaît aujourd’hui AirBnB ou Blablacar». À peine trentenaires, les deux garçons se sont connus il y a quelques années dans le groupe Total en région parisienne. L’un était passionné de voile, l’autre de covoiturage et de location chez des particuliers. En 2013, ils créent le site SamBoat et le testent d’abord avec leurs proches sur le bassin d’Arcachon. « Les propriétaires de bateaux naviguent en moyenne 10 jours par an. C’est très peu. On sentait qu’il y avait un potentiel », raconte Laurent Calando. Ils ne sont pas trompés. 1500 embarcations ont été mises en location l’été dernier sur leur site. 2000 transactions ont été effectuées, de la location simple à la journée d’un semi-rigide à celle d’un voilier à la semaine avec skipper. « Le système ne permet pas aux propriétaires de gagner beaucoup d’argent mais au moins d’amortir une partie de leurs frais », disent-ils. Prochaines étapes après le littoral français, les Antilles cet hiver puis l’Espagne et l’Italie à la saison prochaine. « On doit aussi acquérir plus de volume d’offres ». Désormais composée d’une équipe de 10 collaborateurs, la start-up SamBoat compte devenir un acteur européen de la location de bateaux entre particuliers. L.B. www.samboat.fr LAURIE BOSDECHER www.wiidii.fr Laurent Calando et Nicolas Cargou, fondateurs de SamBoat. ARCHIVES QUENTIN SALINIER Gironde Sud Ouest éco 61 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Premier loueur de France de camping-cars Fondateurs de JeLoueMonCampingCar, Adrien Pinson et Benoît Panel ont fait connaissance il y a trois ans sur un parking. Ils participaient à un start-up week-end en Bretagne, remue-méninge géant où les participants doivent monter leur entreprise en 48 heures. Ce sont aussi souvent sur des parkings que les 36 000 transactions déjà réalisées sur leur site cette année se déroulent. « Nous sommes devenus les premiers loueurs de camping-cars en France », avance Benoît Panel, le PDG. JeLoueMonCampingCar est spécialisé dans la location de véhicules de loisirs entre particuliers. Le marché est florissant. Le site propose des tarifs environ 25% moins chers par rapport aux professionnels, assurance comprise. Les locataires peuvent trouver chez JeLoueMonCampingCar des véhicules à partir de 100 euros TTC la journée. Arrivés à Bordeaux en 2012, Benoît Panel et Adrien Pinson, d’abord seuls dans l’aventure, ont été hébergés à l’Auberge Numérique dans le quartier de Bacalan. Leur entreprise, installée temporairement au Château, cours Victor Hugo à Bègles, compte auourd’hui 20 collaborateurs. Elle devrait intégrer d’ici un ou deux ans la Cité numérique, futur totem de l’économie digitale de la métropole bordelaise. Bien implantée en France, malgré la présence de plusieurs concurrents, la start-up s’est attaquée au marché espagnol l’été dernier. Elle a la Suède et le Royaume-Uni dans le viseur. «Par principe, le camping-car est fait pour voya- ger et de dépasser les frontières. Notre ambition est d’être présent partout en Europe », dit Benoît Panel. Pas encore rentable mais forte de sa levée récente de 500 000 euros, l’entreprise vient d’intégrer The Family qui accompagne 270 start-ups prometteuses en France. Les deux jeunes chefs d’entreprise sont aussi conseillés depuis quelques mois par les patrons de BlaBlaCar, Drivy et Smartbox. Rien que ça. L.B. www.jelouemoncampingcar.com Adrien Pinson et Benoît Panel, fondateurs de JeLoueMonCampingCar. ARCHIVES THIERRY DAVID L’équipe de GMT Éditions avec Pierre Croizet, cofondateur, à droite. ARCHIVES PHILIPPE TARIS Pointus sur le patrimoine Parler d’e-tourisme en Gironde sans citer GMT Editions serait comme évoquer Bordeaux sans citer son Miroir d’eau. Voici le pionnier local du secteur. Peu connue du grand public, l’entreprise fondée au début des années 2000 par Pierre Croizet et Benjamin Bastien et installée dans le quartier des Bassins à flot a créé, à ses débuts, de nombreux sites internet d’Offices de tourisme de la région. La dizaine de salariés s’est spécialisée depuis quelques années dans la mise en valeur en trois dimensions du patrimoine à des fins touristiques. Pierre Croizet et Benjamin Bastien ont fait leurs premières gammes dans le tourisme institutionnel. Ils sont aujourd’hui des bijoutiers, capables de reconstituer le pont d’Avignon ou l’abbaye de Jumièges dans les moindres détails au moment de leur construction. Images que touristes et habitants peuvent découvrir sur ta- blette ou smartphone en se rendant sur place. GMT Editions, récompensé à plusieurs reprises pour ses prouesses en médiation touristique n’hésite pas à faire appel à des prestataires d’excellence extérieurs pour créer ses produits. L’an dernier, pour le compte de la Région Aquitaine, l’entreprise a aussi conçu ItiAqui, application mobile proposant des itinéraires de randonnée sur l’ensemble du territoire régional. Un travail de titan. L’équipe a dû travailler avec plusieurs dizaines d’Offices de tourisme et interlocuteurs pour mettre au point ce service gratuit. En septembre dernier, GMT Editions s’est aussi lancé dans un réseau social dédié au patrimoine Oh Ah Check!, pour rester en pointe dans le domaine du e-tourisme. L.B. www.gmt-editions.fr 62 Sud Ouest éco Gironde JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Agroalimentaire : les 50 premières Dénomination officielle 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 BARDINET VINS ALLIANCE FORETS BOIS SMURFIT KAPPA COMPTOIR DU PIN LDC AQUITAINE LUCIEN BERNARD & CIE TERRE DE VIGNERONS-UNION PRODIFFU LE PETIT BASQUE UNION PRODUCTEURS GRANGENEUVE & RAUZAN VITAGERMINE PRODUITS JOCK SA UNION DES PRODUCTEURS DE SAINT EMILION SOCIETE COOPERATIVE AGRICOLE UNIVITIS LES VIGNOBLES ANDRE LURTON DISTILLERIE DILLON DESTINATION LES VIGNERONS D'UNI-MEDOC CHATEAU PONTET CANET STE COOPERATIVE AGRICOLE CAVE SAUVET-BLASIMON PRESTATIONS VITI-VINICOLES BANTON LAURET SOCIETE D'EXPLOITATION PICHON LONGUEVILLE SA DU CHATEAU D'YQUEM DANIEL CATHIARD JEAN EUGENE BORIE SA DOMAINES FRANCOIS-XAVIER BORIE CHATEAU LASCOMBES SCA VIGNERONS DE SAINT PEY GENISSAC BIO FERME CHATEAU ANGELUS SCOOP AGRICOLE VIGNERONS REUNIS MONSEGUR CHATEAU LAGRANGE ETABLISSEMENTS MASSONNIERE CHATEAU TALBOT SAS LE 48 SOCIETE COOPERATIVE VINICOLE ALLIANCE BOURG CHATEAU LAROSE TRINTAUDON CHATEAU GRUAUD LAROSE LODI PRODUIT FRAIS EURL PATRICK BARRIERE SOCIETE CHATEAUX LANGOA LEOVILLE BARTON FORESTIERE GIRONDINE SA MENEAU SA CAVE COOPERATIVE VINICOLE INTERCOMMUNALE DE LUGON CACOLAC WILL DISTRIBUTION - BAILLARDRAN STE DISTILLERIES VINICOLES BLAYAIS - DVB CHATEAU RAUZAN SEGLA SA SARL AQUITAINE SPECIALITES DIRECT WINES - LE CHAI AU QUAI CHATEAU MONDOT SARL LES CHAIS DE RIONS Commune BLANQUEFORT CESTAS PESSAC BAZAS AMBES ST VINCENT DE PERTIGNAS ST MEDARD D'EYRANS RAUZAN CANEJAN BORDEAUX ST EMILION LES LEVES ET THOUMEYRAGUES GREZILLAC BLANQUEFORT BORDEAUX GAILLAN EN MEDOC PAUILLAC SAUVETERRE DE GUYENNE VIGNONET PAUILLAC SAUTERNES MARTILLAC ST JULIEN BEYCHEVELLE PAUILLAC MARGAUX ST PEY DE CASTETS ST FERME ST EMILION LE PUY ST JULIEN BEYCHEVELLE ST DENIS DE PILE ST JULIEN BEYCHEVELLE LE HAILLAN PUGNAC ST LAURENT MEDOC ST JULIEN BEYCHEVELLE LORMONT CAPLONG ST JULIEN BEYCHEVELLE MARCHEPRIME BORDEAUX LUGON ET L'ILE DU CARNEY LEOGNAN BORDEAUX VILLENEUVE MARGAUX ST LOUBES CASTILLON LA BATAILLE ST EMILION LESTIAC SUR GARONNE Date dernier bilan 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 28.02.2013 31.08.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.08.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.07.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2013 31.12.2013 31.12.2014 31.12.2014 31.08.2013 31.10.2014 31.08.2013 31.12.2014 31.08.2014 31.12.2014 31.07.2014 31.08.2014 31.12.2013 31.12.2014 31.10.2014 30.06.2014 31.08.2014 31.12.2014 31.07.2014 31.03.2014 31.12.2013 31.10.2014 31.12.2013 31.12.2013 31.07.2014 31.12.2013 30.09.2013 31.08.2014 31.12.2014 31.03.2014 30.06.2014 31.07.2013 30.06.2013 Dernier CA 198 976 169 091 92 638 90 120 46 505 46 404 33 599 29 274 27 530 26 914 22 218 21 831 21 552 19 649 19 363 19 178 17 363 15 919 14 903 14 428 12 983 12 421 12 338 11 940 11 651 10 770 10 644 10 642 9 990 9 974 9 582 9 578 9 006 8 585 8 567 8 562 8 302 8 058 7 366 7 312 7 140 7 114 6 871 6 515 6 512 6 277 5 531 5 735 5 531 5 402 Evol. (en %) dernier CA / CA N -1 16,54 7,09 12,88 13,01 -12,25 0,46 3,09 7,32 -3,84 -5,96 2,37 -12,02 -3,03 5,60 -3,78 -20,49 -7,44 12,47 -55,26 -9,16 -38,80 1,12 11,77 40,91 38,65 -29,01 5,67 -28,24 -15,57 18,04 -27,25 6,20 6,59 -42,12 28,91 16,27 -3,22 -5,39 -16,98 -7,09 79,05 25,57 Dernier CA export Dernier résultat net 55 330 20 280 1 720 263 24 925 0 949 0 3 403 0 0 7 735 8 555 7 717 1 572 1 132 0 2 562 0 11 257 0 26 0 9 318 0 0 3 919 8 563 0 7 555 0 0 0 1 068 3 710 6 839 0 0 0 0 832 0 0 0 0 0 92 5 656 15 2 819 - Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - 13 133 717 33 792 422 -257 2 133 3 352 483 119 34 868 1 201 368 54 6 608 100 513 3 600 1 964 1 995 2 891 3 810 3 876 12 188 1 737 2 1 584 158 2 241 101 -356 245 1 655 7 157 193 423 260 14 -1 033 470 -18 -2 617 204 213 866 7 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR Publicité Sud Ouest éco 63 64 Sud Ouest éco Publicité JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR