Edition Gironde

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Edition Gironde
Les suppléments du quotidien
GIRONDE
Tourisme,
le nouvel
Eldorado
Ils ont
marqué
l’année
2015
ri
Daniel Hara
(Lectra)
Frédéric Co
nchy
(Exosun)
Novateurs, audacieux et
confiants. Découvrez pourquoi
Daniel Harari et Frédéric Conchy
sont les Aquitains
de l’année 2015
Dossier grande région
Internet
Palmarès
Infrastructures, savoir-faire,
leaders...
Tour d’horizon des atouts économiques
de la future grande région
Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin
Tous nos dossiers sur le Web
La région, le département,
les entreprises et toutes
les informations économiques
sont sur www.sudouest.fr
Classement
Retrouvez le palmarès
des 50 premières entreprises
du département
avec Pouey International
2
Sud Ouest éco Publicité
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 3
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
Élargissement du champ
Il ne s’agira pas que d’une simple addition,
de moyens, de lignes budgétaires inscrites
ou du nombre de salariés des groupes
(Fayat, Safran, Legrand…) travaillant dans
les trois régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin. La création de la nouvelle
entité régionale rassemblant ces trois forces obéit à d’autres logiques, économiques
et territoriales. Et derrière les beaux discours
déjà affûtés sur la plus grande région agricole ou forestière, la première ou la seconde
sur les drones, le pôle maintenance aéronautique renforcé ou le pôle image Angoulême-Bordeaux, se profilent des évolutions
territoriales lourdes qui gagneraient à être
davantage mises en lumière au cours de la
campagne électorale.
D’abord et avant tout, la prééminence de
la métropole bordelaise, trônant désormais
au centre d’un territoire grand comme l’Autriche. À La Rochelle et à Angoulême, on s’en
félicite. À Pau ou Périgueux, on s’inquiète davantage de ces nouvelles hiérarchies territoriales en gestation.
La deuxième ligne de force est le poids
grandissant des départements de l’intérieur,
vaste zone rurale allant de la Charente à la
Creuse, de la Haute-Vienne au Lot-et-Garonne et qui n’auront pas d’autres alternatives que de s’unir pour éviter d’être submergés par le dynamisme littoral atlantique
renforcé par le pôle rochelais.
Comme à chaque fois qu’il s’agit de construire un nouveau cadre, la question des infrastructures va enfin se poser dans de nouveaux termes. Routes nationales, liaisons
ferroviaires est-ouest et aéroports vont vite
se hisser en haut de la pile des dossiers prioritaires. C’est sur ces enjeux que « Sud Ouest
éco » tente de vous éclairer dans ce dossier
annuel.
JEAN-BERNARD GILLES
Supplément gratuit au journal du 3 décembre
Président-Directeur Général : Olivier Gérolami
Directeur général délégué et directeur de la publication :
Patrick Venries
Réalisation : Agence de développement
Directrice et rédactrice en chef adjointe :
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N° de commission paritaire : 0420 C 86477
Dossier régional : les
atouts de la grande région
Les contours du nouveau cadre régional .... 4-5
La Rochelle, le port de la future région ......... 4-5
Vers la privatisation des aéroports ? .................... 6
Les effets économiques de l’aéroportuaire ..... 7
Les retombées de la LGV Tours-Bordeaux ....... 8
L’A89, un lien bénéfique................................................. 9
Les grands ports de la région ................................. 10
Legrand à l’heure d’internet .................................... 11
La Maif vise l’économie numérique .................. 12
La trajectoire mondiale de DRT ............................. 13
Baillardran, une marque territoriale .................. 13
Safran, le plus gros industriel ................................. 14
Niort, puissance financière....................................... 16
Maintenance aéronautique .................................... 18
Vin et Cognac, deux univers différents ............ 20
La première forêt de France .................................... 21
La bourse avec modération ..................................... 22
Tourisme culinaire, un vecteur de croissance 38
Le bal des grands chefs.............................................. 39
Congrès et expos : Bordeaux fait l’affaire 40-41
Le tourisme d’affaires s’envole ........................... 42
Chambre avec table étoilée..................................... 43
Le phare viticole bordelais........................................ 44
« Le consommateur n’est plus passif » ........... 45
Ils veulent comprendre la vigne .................. 46-47
Les « petits » malins du fleuve............................... 49
Le service aux navires en plein essor .............. 50
Pontons : qui va payer ?.............................................. 52
Les touristes « flottants » rapportent ............... 53
Internet court-circuite les agences immo .... 54
Campings, la belle étoile ............................................ 55
Un Bassin où l’eau vaut de l’or .............................. 56
Mettre les touristes au vert ...................................... 58
L’e-tourisme leur fait pousser des ailes .... 60-61
Palmarès
Les Aquitains de l’année
Tableau : Les 50 premières entreprises en
chiffre d’affaires du département .......... 32
Le Prix, mode d’emploi ...................................... 24-25
Le jury...................................................................................... 26
Les deux lauréats : Lectra et Exosun ................ 27
Les six nominés : Aquitec/Aliénor Net,
Falières Nutrition, Transports William A2B,
Le Petit Basque, Baillardran et Belco
Courtage........................................................................ 28-29
Comment lire les tableaux ?
Dossier Tourisme,
le nouvel Eldorado
ITV Arino........................................................................ 30-31
L’hôtellerie bordelaise ................................................. 34
Bienvenue à « Accor land » ...................................... 35
Le luxe la joue modeste .............................................. 36
..................
33
Trois questions à Bertrand
Lacampagne, président du directoire
de Pouey International ............................... 33
Les 50 premières dans l’industrie ...... 48
Les 50 premières dans les services .. 49
Les 50 premières dans l’export .............50
Les 50 premières dans le commerce ..... 54
Les 50 premières dans le BTP ....................... 57
Les 50 premières dans
l’agroalimentaire ................................................ 62
4 Sud Ouest éco
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Dossier
Changement
de cadre
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Les poids économiques de Limoges,
Niort et La Rochelle redistribuent les cartes territoriales de la grande région
ien sûr, le nouvel ensemble Aquitaine,
Poitou-Charentes et Limousin dont la
fusion sera scellée le 1er janvier prochain, sera un poids lourd européen de
l’agriculture et de l’agroalimentaire. Avec
ses coopératives puissantes, ses industriels
de l’agroalimentaire de premier plan et sa
forêt, où les feuillus du Limousin et les résineux des Landes de Gascogne pourront
sans doute nouer de futures alliances, la
nouvelle Aquitaine aura les atouts pour
être dans la course.
Évidemment les renforts corréziens, rochefortais et les usines du groupe Safran,
du département de la Vienne, donneront
un poids supplémentaire à l’industrie aéronautique aquitaine, tirée au nord par les
succès du Rafale, au sud par les développements de Turboméca et partout, en Lot-etGaronne et Landes notamment, par la
B
montée en puissance des cadences de production toulousaines des Airbus A320 et
A350, dont la région est la sous-traitante.
« Nouvelle hiérarchie urbaine »
Mais il faudra aussi lire les enjeux économiques de la grande région avec d’autres
paires de lunettes. « C’est une nouvelle hiérarchie urbaine qui s’imposera de fait sur
un territoire très vaste », explique Pierre
Delfaud, universitaire bordelais et spécialiste d’économie. Bordeaux dominera le
nouvel ensemble et ne sera pas contesté
avec son aire urbaine de plus d’un million
d’habitants, de Lacanau à Biscarrosse. Au
centre de ce futur territoire grand comme
l’Autriche, elle disposera, comme la France
des années 1960, d’agglomérations d’équilibre : trois au nord, Poitiers et Limoges, villes universitaires et hospitalières ainsi que
La Rochelle, l’ambitieuse, et deux au sud,
Pau et l’agglomération littorale basque, qui
ne manqueront pas de se bagarrer demain
pour les financements régionaux. Et de villes d’environ 100 000 habitants, spécialisées comme Niort avec son pôle mutualiste, ou structurantes pour l’ensemble des
territoires ruraux qu’elles fédèrent comme
Périgueux, Mont-de-Marsan ou Angoulême.
D’autres dossiers économiques et d’infrastructures vont animer la future assemblée régionale qui ne sera pas seulement
tiraillée par les déséquilibres entre les agglomérations littorales et les départements
ruraux de l’intérieur. « On s’est beaucoup
battu en Aquitaine pour relier Bordeaux et
Pau, la deuxième agglomération de la région. Je vois mal comment on pourrait
faire l’économie de liaisons plus rapides
entre Bordeaux et Limoges », estime Pierre
Limoges, Niort, Bordeaux, La Rochelle, seront par
Delfaud. Il y a fort à parier que les leaders
politiques et les chefs d’entreprise de la
Haute-Vienne, plaident rapidement pour
que la voie ferrée Bordeaux-Périgueux-Limoges d’une part et la liaison routière Angoulême-Limoges (la fameuse Route Centre Europe Atlantique jamais bouclée)
d’autre part, soient lancées. Chaque terri-
« La Rochelle est le grand port de marchandises
ENTRETIEN Le territoire rochelais prépare ses dossiers. Il sera un lobby
de poids dans le nouveau paysage régional le 1er janvier. Son président,
le chef d’entreprise Jean-François Fountaine, précise ses intentions
La Rochelle adossée à l’Aquitaine dans la grande
région, cela ne vous pose pas de problème ?
Cela nous va très bien. Nous avons des filières économiques fortes mais pas de capitale
régionale qui nous apporte ce que nous
n’avons pas sur place. Nous vivions en Poitou-Charentes dans un territoire d’équilibre
avec des villes de tailles semblables. Nous aurons demain une vraie capitale régionale qui
nous apportera une attractivité utile à notre
développement.
Quelle prééminence accordez-vous à la métropole bordelaise ?
C’est le fruit de notre histoire. L’organisation
politique suit notre organisation économique au final. Les sièges des grandes banques
de notre territoire sont déjà à Bordeaux, que
cela soit la Banque Populaire, la Caisse
d’Épargne, le CIC Sud-Ouest ou les délégations Sud-Ouest des banques nationales, hor-
mis le Crédit Agricole qui va s’installer chez
nous pour ce qui est de notre Caisse régionale. Elles irriguent tout le territoire. Les
groupes nationaux ou les grandes entreprises publiques ont leur représentation Grand
Sud-Ouest à Bordeaux. C’est le cas de la SNCF
par exemple. Ce regroupement est aussi le
sens de notre histoire. La Rochelle est née
d’Aliénor d’Aquitaine. On est, enfin, mieux
relié à Bordeaux qu’à Nantes en termes d’infrastructures.
Vous souhaitez une plus grande réactivité régionale dans le nouvel ensemble. Ne craignez-vous
pas l’émergence d’un nouveau « grand machin » administratif ?
Cela ne m’angoisse pas du tout. La réactivité est une question d’hommes avant tout.
Les grandes régions allemandes sont réactives et elles sont plus grosses que les nôtres.
Il faut surtout que la grande région soit bien
gérée. Avec un grand sens de responsabilité
des territoires. Nous devons structurer notre message territorial. Si, les uns après les
autres, le maire de La Rochelle, celui de Rochefort, les gens d’Aunis et de l’Île de Ré, vont
à Bordeaux pour porter leurs dossiers respectifs, on peut être sûr qu’il n’y aura pas de
réactivité régionale. Si nous y allons avec un
projet partagé sur nos priorités touristiques,
d’infrastructures, d’enseignement supérieur, nous faciliterons la vie de la grande région.
Quelles garanties avez-vous que les dossiers du
contrat de plan État-Région, signé à Poitiers,
soient financés demain par Bordeaux ?
Il n’y a pas d’amour mais des preuves
d’amour. Nous tenons beaucoup au ferroviaire et portons un gros dossier d’aménagement de la gare de La Rochelle. Il a été évoqué avec le président de la SNCF en présence
du maire de Bordeaux et du président actuel
de la Région Aquitaine. Nous sommes déjà
dans cette relation. Je souhaite que le futur
président de la grande région porte demain
ce dessein de pôle gare, nos projets agroali-
mentaires ou le pôle aéronautique de Rochefort.
Vous voulez faire du port de La Rochelle le siège
des trois ports atlantiques de la future région.
C’est une provocation ?
Il est dans une dynamique de croissance. Ce
n’est pas le cas du port de Bordeaux. Comme
le dit aujourd’hui le maire de Bordeaux, on
a voulu faire un grand port maritime à Bordeaux en oubliant la route et le fer. Le port
de La Rochelle est en eaux profondes. Il est
le grand port de marchandises de la grande
région. Sa faiblesse est d’avoir un « hinterland » (arrière-pays, NDLR) un peu faible.
Bordeaux, qui a des réserves foncières, sera
une partie de l’hinterland du port de La Rochelle. L’écart entre La Rochelle et Bordeaux
est plus important qu’il n’y paraît car l’activité de la raffinerie pétrolière d’Ambès est
un acquis. Notre dynamique est beaucoup
plus forte. Nous souhaitons aujourd’hui
mettre le paquet sur le trafic des conteneurs.
C’est un des axes forts de notre contrat de
projet.
RECUEILLI PAR JEAN-BERNARD GILLES
Sud Ouest éco 5
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Les atouts de la grande région
EN CHIFFRE
5,86 millions
Le nombre d’habitants de la future grande région qui rassemblera 3,335 millions d’Aquitains, 1,784 millions
de Pictocharentais et 741 000 Limousins. Elle se classe en troisième position parmi les 13 futures grandes régions
en termes démographiques, derrière l’Ile-de-France (12 millions d’habitants) et Rhône-Alpes-Auvergne (7,75).
mi les futures places stratégiques. PHOTOS GUILLAUME BONNAUD, « SUD OUEST », QUENTIN SALINIER ET PASCAL COUILLAUD
toire s’arrimera sans doute davantage à son
aéroport régional sur lesquels la grande région ne pourra plus faire l’impasse. Cette
dernière dispose aussi d’atouts forts avec
son pôle image à Angoulême, son pôle cuir
et luxe dans le centre du futur ensemble
(Thiviers), son port rochelais, son pôle mutuelles de rang européen à Niort, son pôle
chimique à Lacq en Béarn et son futur quartier d’affaires sur Euratlantique à Bordeaux,
dont aucun autre territoire ne pourra disputer la suprématie régionale. Il appartiendra à la future équipe aux commandes du
gros navire de fixer le cap en acceptant ce
changement de cadre régional.
JEAN-BERNARD GILLES
de la nouvelle région »
À SAVOIR SUR LA GRANDE RÉGION
Elle contribuera à hauteur de 7,8 % AU PIB
NATIONAL, ce qui la classe au 3e rang des
nouvelles régions derrière l’Ile-de-France
(29,5 %) et Rhône-Alpes-Auvergne (11,5 %).
La grande région s’étendra sur UN TERRITOIRE DE 84 036 KILOMÈTRES CARRÉS, soit
un huitième du territoire national, ce
qui en fait la plus vaste région française
métropole et outre-mer confondus.
Le budget cumulé des trois Conseils
régionaux d’Aquitaine, de PoitouCharentes et du Limousin est de
2,8 MILLIARDS D’EUROS.
L’aire urbaine de Bordeaux est la plus
peuplée avec 1 180 000 HABITANTS, suivi
des aires urbaines de Bayonne
(284 000 habitants) et Limoges
(283 000 habitants).
« Le port de La Rochelle est dans une dynamique de croissance. Ce n’est pas le cas de celui
de Bordeaux », plaide Jean-François Fountaine. PHOTO ARCHIVES PASCAL COUILLAUD
Du nord charentais au sud basque, la
grande région dispose de
800 KILOMÈTRES DE FAÇADE MARITIME.
Avec près de 3 MILLIONS D’HECTARES DE
SURFACES BOISÉES, les forêts représen-
tent 34 % de l’occupation des sols contre
28 % en moyenne sur l’ensemble du territoire français.
11 GRANDS PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ET
5 PÔLES UNIVERSITAIRES (Bordeaux,
La Rochelle, Limoges, Pau et Poitiers)
jalonnent la grande région.
Turboméca, avec près de 6 000 SALARIÉS,
Maïsadour (5 700 salariés), Dassault
Aviation (3 000 salariés), Legrand
(3 000 salariés), la Caisse d’Épargne
Aquitaine Poitou-Charentes (2 800 salariés) et la Maaf (2 200 employés sur
Niort) figurent parmi les plus gros
employeurs privés de la grande région.
La grande région dispose du premier
cheptel allaitant de France et ses éleveurs détiennent 36 % DE L’EFFECTIF
NATIONAL DE CHÈVRES en PoitouCharentes surtout.
6 Sud Ouest éco
Les atouts de la grande région
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Aéroports sans balises
AÉRIEN Ce sera l’un des premiers dossiers
chauds pour la future équipe aux commandes
I
l est plus que probable que le dossier aéroportuaire s’invite rapidement sur le
haut de la pile des nombreux dossiers à
régler pour le (ou la) futur(e) président(e) de
la future grande région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin. Les perspectives de privatisation des aéroports de Nice et de Lyon l’année prochaine, après celui de Toulouse, passé
sous pavillon chinois l’an passé, témoignent
du vent de libéralisation qui souffle sur ces
plateformes d’infrastructures essentielles à
la vie des territoires.
Thomas Juin, le directeur de l’aéroport de
La Rochelle, est surtout le président en exercice de l’Association internationale des aéroports francophones. Il pointe la nécessité absolue de réaliser ce que peu de régions ont su
faire à ce jour : un schéma régional de développement aéroportuaire. Sur le papier le document ne sera pas difficile à établir. On connaît assez bien les dix plateformes
aéroportuaires des trois régions, leur mode
de gestion, le nombre de passagers transportés (lire ci-contre).
La question du financement de ces infrastructures va vite se poser. Avec pour corollaire le niveau d’engagement de la future
grande région pour soutenir tout ou partie
de ces aéroports. Pour simplifier, on peut dire
que trois aéroports de la grande région sont
aujourd’hui au-dessus des 700 000 passagers
annuels : Bordeaux, Biarritz et Pau.
Des déficits entre 300 000 et 3 millions d’euros
Ils sont rentables, très rentable même pour
ce qui est de Bordeaux-Mérignac, bénéficiaires pour Biarritz et pour Pau, même si ce dernier connaît des difficultés aujourd’hui pour
financer ses investissements. Pour tous les autres, dont le trafic est inférieur à 700 000 passagers et pour lesquels l’Union européenne,
pourtant toujours très à cheval sur ces questions, autorise les subventions d’équilibre, les
déficits sont la règle. Entre 300 000 euros et
3 millions d’euros selon les plateformes et les
années.
Jusque-là, les collectivités locales actionnaires et les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) territoriales bouclaient souvent les
fins de mois. « On ne peut pas ne pas soutenir
une infrastructure qui joue un rôle clé dans
le développement économique de notre territoire », dit souvent Jean-Alain Mariotti, le président de la CCI du Lot-et-Garonne. Mais les
Bordeaux-Mérignac domine largement avec 5 millions de passagers annuels,
contre 7 600 pour le plus petit, Périgueux. PHOTO ARCHIVES THIERRY DAVID
CCI ont été soumises à une diète financière sévère depuis trois ans par Bercy. Et ne peuvent
plus assumer. Celle de La Rochelle, qui gérait
directement l’aéroport depuis sa décentralisation, a jeté l’éponge. « Nous ne pouvions
plus suivre », confirme Robert Butel, le président de la CCI locale. À Limoges, le déficit annuel est de 3 millions d’euros environ. Et c’est
la Région qui l’absorbe, jusqu’à la fin de l’année. L’aéroport de Bergerac doit trouver lui
aussi de nouveaux actionnaires publics.
Le problème qui va se poser est simple. Au-
jourd’hui, la région Aquitaine n’a mis qu’un
petit doigt dans les aéroports. Elle va peut-être,
demain ou après-demain, faire face à la privatisation de l’aéroport de Bordeaux, probablement en 2017. Et intervenir, financièrement
au moins, dans la modernisation des aéroports régionaux : « C’est impératif », estime
même Jean-François Fountaine, le président
de l’agglomération de La Rochelle. Mais il faudra sans doute faire des choix entre les plateformes. Le plus difficile est à venir.
JEAN-BERNARD GILLES
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Les atouts de la grande région
Sud Ouest éco 7
L’impact aéroportuaire
ANALYSE Les CCI d’Aquitaine ont mesuré
les effets économiques des aéroports régionaux
videmment c’est un plaidoyer. Les CCI
sont encore majoritairement gestionnaires des aéroports régionaux et présentes
au capital des syndicats mixtes propriétaires.
Et elles sont soumises, de la part de l’État, à une
pression financière comme jamais dans l’histoire récente des territoires. Il n’empêche.
L’étude récente que la CCI Aquitaine a produite
sur l’impact économique des aéroports régionaux aquitains a de quoi faire réfléchir. Les passagers de l’avion sont nettement moins nombreux que ceux des trains du quotidien ou de
la route mais leur contribution à la vie économique des territoires méritera d’être bien évaluée par la future équipe aux commandes de
la grande région.
Près de 7 millions de passagers ont transité
par six aéroports régionaux aquitains en 2014,
y compris donc ceux d’Agen la Garenne et de
Périgueux-Bassillac qui ont des obligations de
services publics vers Paris surtout. La clientèle
internationale dans ce trafic passager cumulé est en forte croissance depuis cinq ans (plus
42 %) au point de représenter aujourd’hui plus
de 40 % du total avec 2,7 millions de passagers.
Il faut bien sûr y voir le succès croissant des
compagnies low cost qui boostent le trafic à
E
Bergerac et Bordeaux qui leur a même consacré un terminal dédié récemment agrandi.
Qui n’a pas encore pris un vol Easy Jet ou Volotea depuis Mérignac ?
9 000 emplois directement rattachés
À la suite d’une enquête réalisée auprès de 1 762
passagers et 77 entreprises des quatre premiers
aéroports aquitains (Bordeaux, Pau, Biarritz et
Bergerac), il apparaît que l’aérien génère quelque 9 000 emplois industriels et de services
répartis au sein de 159 établissements, y compris des usines comme Dassault, Sabena Technics ou la base aérienne 106. Ce qui autorise
les auteurs de l’étude à avancer un impact économique direct, très largement grâce à la plateforme girondine, de 709 millions d’euros.
Les dépenses de personnel, la fiscalité produite et les dépenses de consommation et d’investissement sont prises en compte dans ce
chiffre. L’impact économique indirect est lui
jugé encore supérieur, de l’ordre de 972 millions d’euros, qui correspondent aux dépenses effectuées hors des aéroports, dans la consommation de biens et de services. En ouvrant
encore le spectre à l’impact économique induit, c’est-à-dire au rôle d’entraînement de ces
Les passagers de l’aéroport de Biarritz dépensent 123 millions d’euros chaque année
sur le territoire. PHOTO ARCHIVES BERTRAND LAPÈGUE
plateformes aéroportuaires dans l’économie
régionale, les auteurs de l’étude aboutissent
au chiffre de 6 milliards d’euros. On peut donc
évaluer, prétend la CCI Aquitaine, à 7,7 milliards d’euros la valeur économique générée
par les six aéroports de la région.
« Lorsque la future grande région mettra
toutes ces données sur la table, on s’apercevra
vite que les besoins de financement, soit pour
les investissements, soit pour les subventions
d’équilibre de certaines plateformes, ne sont
pas si élevés », estime Thomas Juin, directeur
de l’aéroport de La Rochelle. À titre de comparaison, les TER coûtent chaque année 140 millions d’euros au budget de la région Aquitaine.
Sans parler des investissements dans la grande
vitesse.
JEAN-BERNARD GILLES
8 Sud Ouest éco
Les atouts de la grande région
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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LGV Tours-Bordeaux :
quelles retombées ?
TRANSPORTS Cette nouvelle ligne profitera au secteur tertiaire à Bordeaux, mais aussi à Angoulême
vec Bordeaux à deux heures et cinq minutes de Paris mi-2017, la gare SaintJean va changer de dimension. À l’horizon 2020, elle devrait accueillir 18 millions
de passagers, contre 11 millions aujourd’hui.
Mais ne nous méprenons pas, « la LGV ne
crée pas de dynamisme économique, sans
opérations d’aménagement du territoire en
parallèle », rappelle Pierre Delfaud, professeur émérite d’économie de l’Université de
Bordeaux. C’est pourquoi a été lancé le programme Euratlantique, qui va transformer
pas moins de 738 hectares sur Bordeaux, Bègles et Floirac d’ici 2030. Les chiffres donnent
le tournis : 480 000 m² de bureaux, dont un
quartier d’affaires de 300 000 m² autour de
la gare. Mais aussi 15 000 logements,
150 000 m² de locaux d’activité, 50 000 m²
de commerces, 140 000 m² d’espaces publics... Au total, 5 milliards d’euros d’argent
public et privé vont être investis. Objectif :
attirer des entreprises innovantes et
250 000 nouveaux habitants en quinze ans
dans la métropole.
A
Le numérique bordelais attire
Pour l’heure, les premiers indicateurs sont
encourageants. La demande est là. Sur les
100 000 m² de bureaux qui seront livrés près
de la gare avant fin 2017, plus de la moitié a
déjà été attribuée. Mais il s’agit en bonne partie de sociétés déjà installées sur le territoire,
comme la Caisse d’Épargne Aquitaine- Poitou-Charentes, qui déplace son siège social
de Mériadeck vers les quais de Paludate. Des
choix qui consolident et renforcent les puissantes filières tertiaires de Bordeaux, à
l’image du secteur bancaire ou du pôle santé, qui va se créer au cœur d’Euratlantique.
Ceci étant, « phénomène nouveau, deux
entreprises américaines, une coréenne et
une britannique sont venues récemment
nous voir dans l’idée d’installer leur siège européen dans la cité numérique à Bègles »,
dévoile Stéphane de Faÿ, directeur général
de l’établissement public d’aménagement
Bordeaux-Euratlantique. Les raisons sont
connues. Bordeaux jouit d’une image de ville
où il fait bon vivre. Mais surtout, la filière numérique bordelaise, auréolée de son label
French Tech, est en plein essor. Stéphane de
Le chantier de raccordement de la LGV à la gare d’Angoulême suit son cours. La préfecture de la Charente sera à trente-cinq minutes
de Bordeaux et à une heure quarante-cinq de Paris. De quoi dynamiser son secteur tertiaire. PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD/« SUD OUEST »
« [Pour que les bénéfices de la LGV irriguent le territoire],
il faudra un bon réseau en étoile de TER vers la gare
Saint-Jean et celle d’Angoulême »
Faÿ est convaincu que « Bordeaux peut devenir la première ville en Europe pour créer
son entreprise », en particulier dans ce secteur d’activité, qui emploie déjà près de
25 000 personnes dans l’agglomération.
Angoulême, le renouveau
C’est l’autre grande gagnante de l’arrivée de
la LGV, qui la place à trente-cinq minutes de
Bordeaux et une heure quarante-cinq de Paris. De nombreuses réunions pour préparer
la grande région se déroulent déjà aujourd’hui à Angoulême. « Cette ancienne
ville industrielle ne pouvait retrouver un second souffle que par de l’activité tertiaire.
C’est ce que vont insuffler les opérations
d’aménagement autour de la gare, jusquelà considérée comme une zone repoussoir »,
analyse Pierre Delfaud. Première pierre de
ce renouveau urbain, l’îlot Renaudin, un espace de 6 500 m² dédié aux activités tertiaires, qui devrait être livré début 2018 près de
la gare et de la médiathèque. Il va notamment accueillir un « Business center », qui
regroupera de l’immobilier d’entreprises
modulable, pépinière et espace de coworking. Pour séduire, la ville mise sur des prix
du foncier deux à trois fois moins élevés qu’à
Bordeaux. « Jusque-là, nous n’avions pas assez de start-up sur le territoire », déplore
Jean-François Dauré, le président du Grand
Angoulême. Pour y remédier, « nous allons
créer un fonds d’investissement de croissance, doté de plus de 2 millions d’euros et
un fonds d’amorçage pour inciter les étudiants à se lancer dans l’aventure ».
Deuxième pierre à l’édifice, l’îlot Didelon,
près de la place Saint-Jacques, où vont pousser sur 13 000 m² des logements à louer ou
à acheter en accession à la propriété.
Les conditions pour réussir
Mais pour que les bénéfices de la LGV irriguent le territoire, « il faudra un bon réseau
en étoile de TER vers la gare Saint-Jean et celle
d’Angoulême, et de bonnes articulations
multimodales », insiste Claude Lacour, professeur émérite d’économie de l’Université
de Bordeaux, qui a mené une étude sur le sujet pour le compte de Lisea, filiale de Vinci et
société concessionnaire de la ligne. Autre incertitude : quel sera le prix du billet ? Le partenariat public-privé, noué pour financer
cette LGV, a pour conséquence des péages
aux tarifs élevés. Et la SNCF, qui limite les dessertes, n’est pas prête à « sacrifier » sa rentabilité.
Par ailleurs, les prix de l’immobilier vontils flamber près de ces gares ? Y aura-t-il une
arrivée massive des Parisiens sur les bords
de Gironde dans les dix prochaines années,
qui pourraient rendre la ville de plus en plus
inaccessible aux Bordelais ? En réalité, « tout
se jouera dans les deux prochaines années »,
estime Claude Lacour.
NICOLAS CÉSAR
LE CHIFFRE
715
millions d’euros. Ce sont les retombées du chantier de la LGV Tours-Bordeaux pour les entreprises situées
dans les six départements traversés par la ligne.
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Les atouts de la grande région
Sud Ouest éco 9
L’A89, un lien à renforcer
BORDEAUX-LYON
L’autoroute A89 a facilité
les transports et généré
de nouvelles zones
d’activités
l’époque, c’était une gageure ! »
Frédéric Mas préside la société de
produits cosmétiques Sothys basée
à Brive. Elle a été fondée en 1966 par son père,
Bernard, après le rachat d’une parfumerie parisienne. Dès le début, Bernard Mas a fait le pari
de l’exportation qui représente aujourd’hui
65 % du chiffre d’affaires. À l’époque, Paris était
à sept heures de route, Bordeaux à plus de trois
heures. « La construction de l’A20 et de l’A89 a
facilité les choses », se félicite Frédéric Mas.
Sothys possède aujourd’hui deux entrepôts.
L’un est à Singapour et l’autre, le principal, est
à Ussac, au nord de Brive, à la jonction de l’A89
avec l’A20. « Les transporteurs n’ont pas besoin
de rouler une heure sur une rocade, le gain de
temps est très précieux », souligne Frédéric
Mas. Dans le même secteur d’activité, l’A89 a
permis à la chaîne de magasins Beauty Success de regrouper ses quatre plates-formes en
Dordogne.
«A
Une zone de logistique et d’activités s’est développée près de Brive au croisement de l’A89 et de l’A20. PHOTO F. LHERPINIERE/« LA MONTAGNE »
« Un poumon d’air »
Les entreprises de transport et de logistique
ont été les premières à profiter de l’autoroute.
À Ussac, Sothys côtoie Norbert Dentressangle,
les transports frigorifiques TRM, Géodis-Bernis, La Poste… Dès 2007, l’observatoire socioéconomique de l’A89 relevait des « concentrations » d’entreprises de transport à Brive,
Périgueux et Libourne.
Beaucoup de ces entreprises se sont installées en prévision même de l’ouverture de l’autoroute. À l’exemple de Casino qui, dès 2007,
s’est doté d’un entrepôt de 20 000 m² au Lardin-Saint-Lazare en Dordogne. Il est riverain
de la Société Vézérienne de logistique qui
stocke et transporte le papier de l’usine de
Condat. À défaut d’attirer quantité de nouvelles entreprises, l’A89 a intéressé le tissu économique existant. En février 2015, Périgueux a accueilli les deuxièmes Rencontres d’affaires de
l’A89 ; pour 90 % des acteurs économiques,
l’autoroute a eu des « effets bénéfiques ». « Elle
nous a apporté un poumon d’air », résume
Sylvain Boucher, dirigeant de La Chanteracoise
(une biscotterie artisanale qui livre des boulangers, des épiceries fines, des magasins bio),
installée à Saint-Germain-du-Salembre (Dordogne), à 5 km de l’A89.
Cette proximité facilite les livraisons de la
PME vers Bordeaux et Lyon.
Les grands projets économiques des villes
desservies s’appuient aussi sur cet axe. Un syndicat mixte d’aménagement a ouvert la zone
d’activité de La Montane au nord de Tulle. Elle
est entrée en service avant la desserte par l’A89.
L’usine corrézienne de l’équipementier automobile Borg Warner (500 salariés) s’est déplacée sur cette zone « plutôt que de se délocaliser à l’étranger ». À l’ouest de Brive, la
pépinière Novapôle, spécialisée dans l’agroalimentaire, a accueilli 21 entreprises depuis
son ouverture en 2007.
Dans le même esprit d’anticipation,
Cré@vallée, près de Périgueux, a vu le jour dès
la fin des années 1990. Le site (53 hectares actuellement) disposera bientôt de 85 hectares
avec des entreprises de secteurs divers : Volvo, coopérative La Périgourdine, supermarché, hôtellerie-restauration, PME de services.
De l’avis des CCI riveraines, l’autoroute a permis « d’accroître le potentiel économique des
régions qu’elle traverse ». Mais la marge de développement reste encore grande. Et les entrepreneurs de Dordogne plaident toujours
pour une amélioration de la desserte nordsud au cœur de la grande région, entre Angoulême et Sarlat. Entre Limoges, Agen et les Pyrénées sur une nationale 21 en quête
d’amélioration depuis deux décennies.
Comme pour l’A89, il faudra de la patience.
MICHEL MONTEIL
C’est « l’autoroute des présidents »
HISTOIRE VGE, Chirac et Hollande ont soutenu ce projet lancé en 1992 et presque achevé
Raccordée à la voie rapide Bordeaux-Libourne, l’A89 déroule un ruban de 505 kilomètres jusqu’aux portes de Lyon. Décidée par
un Comité interministériel d’aménagement
du territoire (CIAT) en avril 1987, elle a été inscrite au schéma directeur routier l’année suivante et concédée aux Autoroutes du Sud de
la France (ASF, aujourd’hui Vinci Autoroutes)
en 1992.
Cette voie transversale irrigant l’Aquitaine,
le Limousin et l’Auvergne, « l’autoroute des
présidents » (Giscard-d’Estaing, Chirac, Hollande), a mis plus de trente ans à se concrétiser. Le premier tronçon a été inauguré le
3 mars 2000 par Jacques Chirac, le dernier le
7 février 2015 par François Hollande. Bien sûr,
ces deux tronçons se situent en Corrèze.
ASF a investi plus de 6 milliards d’euros. Le
relief du Périgord et du Massif central a im-
posé ses contraintes : 37 viaducs, 500 ponts
au fil des 167 communes traversées (dont
12 en Gironde, 34 en Dordogne et 33 en Corrèze) et desservies par 29 échangeurs.
Faible fréquentation
Tronçon après tronçon, au gré des impératifs
techniques et de la pression d’associations de
riverains, l’A89 a progressivement fait avancer ses 2x2 voies. Sur le seul plan autoroutier,
elle se trouve désormais en connexion avec
l’A10 (Paris-Bordeaux), l’A20 (Paris-Toulouse),
l’A71 (Orléans-Clermont-Ferrand) et, peut-être
en 2018, l’A6 (Paris-Méditerranée). Il manque
en effet un ultime tronçon de moins de 20 kilomètres à l’ouest de Lyon.
Les espoirs suscités par cette voie transversale demeurent les mêmes qu’en 1987 : désenclaver le Limousin et l’Auvergne, favoriser
le tourisme, offrir une alternative à la route
Centre-Europe Atlantique, passant par le
nord du Limousin et de Poitou-Charentes,
gratuite mais saturée et accidentogène par
endroits. L’A89 permet le trajet Lyon-Bordeaux en cinq heures et quinze minutes. Il en
coûte 48,80 € pour une voiture et 154,90 €
pour un poids lourd.
Si l’A89 a eu des effets bénéfiques sur l’économie locale, elle reste faiblement fréquentée. Le parcours entre Bordeaux et Brive via
Périgueux est effectué quotidiennement par
11 500 voitures et camions (2014), en hausse
de 2,3 % par rapport à 2013. À titre de comparaison, la même année, Vinci Autoroutes a
transporté chaque jour 30 300 véhicules sur
l’A62 entre Bordeaux et Toulouse. Mais l’A65
Langon-Pau plafonne à 5 200 véhicules.
M. M.
L’échangeur de Saint-Laurent-sur-Manoire
près de Périgueux. PHOTO ARCHIVES J.-C. S.
10 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Les atouts de la grande région
Sud Ouest éco 11
Legrand en prise mondiale
LIMOGES Le groupe
français d’électricité
de taille mondiale
doit négocier le virage
de l’internet des objets
Q
uelques chiffres suffisent à évoquer le poids de Legrand dans
l’économie du pays. L’entreprise
d’électricité née il y a cent cinquante ans à
Limoges, où elle possède toujours son siège
mondial, a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros dont la moitié en Europe et à peine 20 % en France. Elle
emploie sur les trois continents majeurs
36 000 salariés dont encore 2 500 en Limousin (190 à La Rochelle, 120 à Pau), en
production comme dans ses bureaux d’études et laboratoires. Legrand, société du Cac
40, évolue sur trois marchés principaux :
l’industrie, le bâtiment et le tertiaire.
L’enjeu des objets connectés
Ses quelque 215 000 références de produits
sont dans le top 3 des pays où la société exporte la moitié de sa production. La croissance de l’entreprise depuis trente ans est
impressionnante. Pour moitié, elle s’est
faite par croissance externe : « En Russie,
nous n’existions pas il y a quinze ans et
nous avons racheté au bout de quelques
années quelques entreprises qui diffusent
désormais nos produits », explique Patrice
Soudan, directeur adjoint et directeur des
Gilles Schnepp, le PDG de Legrand, mise sur la culture de recherche et d’innovation
du groupe pour aborder l’avenir. PHOTO JACQUES DEMARTHON
opérations du groupe. L’entreprise est ainsi devenue le numéro 7 sur ce grand marché. Legrand a racheté trois sociétés totalisant 130 millions d’euros de chiffre
d’affaires depuis le début de l’année : IME,
spécialiste italien de la mesure des paramètres de l’installation électrique, Raritan, leader américain dans les unités de distribution intelligentes et Valrack, acteur indien
spécialisé dans les équipements pour data
centers. Elles sont plus que nécessaire. Car
les dernières prévisions présentées par le
groupe au creux de l’été laissent apparaître une faible perspective de croissance organique, voire même négative. Si le marché nord-américain reste tonique, la
croissance a été modeste au premier semestre en Europe et même négative en
Asie, notamment en Chine.
L’internet des objets est le nouvel enjeu.
Il pourrait ébranler les fondements de l’entreprise française dont les appareils ou les
armoires électriques, les câbles, les éclairages, les prises ou les compteurs ont peu ou
prou irrigué les bâtiments de plus de
80 pays. « Nous devons clairement bien négocier ce virage », explique Patrice Soudan.
Avec plus de 50 milliards d’objets connectés dans le monde annoncés d’ici à 2020,
les positions se prennent maintenant. Le
numérique investit les bâtiments, l’énergie, les transports, la santé. Et la concurrence s’annonce puissante du côté des fabricants d’objets d’une part, qui y voient
une possibilité de nouvelles marges et des
spécialistes de la data (des messages transmis) aux aguets sur tout.
Legrand n’est pas resté les bras croisés. Il
a lancé cette année le programme Eliot,
une nouvelle référence dédiée à l’internet
des objets qu’il va devoir imposer pour garder son rang. Plus de 200 millions d’euros
sont investis dans ce programme pour lequel la mobilisation générale a été déclarée par le PDG du groupe, Gilles Schnepp.
Avec ses centres de recherche, le niveau de
ses fonds propres et sa culture de l’innovation, les atouts de Legrand sont sérieux.
Mais la partie n’est pas gagnée d’avance.
JEAN-BERNARD GILLES
SolidAnim confortera le Pôle Image en 2016
ANGOULÊME La société d’effets spéciaux va créer des emplois l’an prochain et lorgne sur les marchés industriels de la grande région
L’année 2016 sera celle de tous les développements pour SolidAnim, la jeune société,
mi-francilienne mi-charentaise, installée
sur le Pôle Image d’Angoulême depuis deux
ans. Elle prévoit d’y accroître son activité
de capture de mouvements pour le cinéma
et la télévision, ce qui pourrait se traduire
par la création d’emplois sur place en 2016.
Les trois associés fondateurs de cette PME
de haute technologie sont Isaac Partouche,
Emmanuel Linot et Jean-François Szlapka.
Ils ont mis au point à Paris une nouvelle
technologie, le système Solid Track. Il s’agit
d’intégrer en temps réel, dans l’œil de la caméra, les effets spéciaux issus d’images de
synthèse.
« Jusqu’à cette innovation les réalisateurs
tournaient les images de leur film puis y introduisaient, en studio, les images virtuelles », explique Emmanuel Linot. Le procédé
a vite gagné en notoriété au point de convaincre James Cameron de l’acheter pour
l’utiliser lors du tournage du prochain
« Avatar ».
Rêver plus haut
Un autre réalisateur, Robert Zemeckis, a lui
aussi choisi, Solid Track pour son tournage
de « The Walk : Rêver plus haut ». Mais le cinéma n’est pas la seule cible de cette PME
qui a déjà participé à « Harry Potter » ou au
jeu vidéo « The Crew ». SolidAnim emploie
aujourd’hui une quinzaine de personnes,
dont dix à Angoulême, pour un chiffre d’affaires d’1,5 million d’euros environ en 2015
après quatre années d’existence.
« Nous sommes de plus en plus sollicités
par des producteurs de télévision », indique Emmanuel Linot. Un contrat récent a
été signé avec la société de production d’Arthur. Un autre avec la société canadienne
Ross Video, un gros du secteur, lui ouvre
d’ores et déjà de nombreux marchés internationaux.
Ce qui intéresse ces producteurs est la capacité de l’entreprise à proposer des solutions complètes d’images de synthèse, dès
le tournage. SolidAnim a aussi créé une société filiale, Iteca, spécialisée dans la capture d’image des acteurs pendant les tournages de longs métrages. Le créneau
semble porteur. L’entreprise prévoit de recruter une quarantaine de collaborateurs.
« Nous serons 50 à Angoulême fin 2016 »,
annonce Emmanuel Linot.
J.-B. G.
Lors d’un tournage au studio d’animation solidanim à l’Isle d’Espagnac. ARCHIVES CÉLINE LEVAIN
12 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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La tranquille assurance
MUTUELLE La Maif vient de créer un fonds
pour investir dans l’économie numérique
A
vec quelque 2,5 milliards d’euros de
fonds propres et aucune dette, la Maif a
les moyens de ses ambitions. Ses succès
remontent à l’entre-deux-guerres. Edmond
Proust fut le premier à créer, à La Roche-sur-Yon
une mutuelle pour les enseignants. Il était instituteur et s’installe à Niort où, dans les années
1960, le rejoignent celles qui deviendront les
autres majors de la mutualité française. Jusque
dans les années 1990, tout instituteur sorti de
l’École Normale devenait, en prenant ses fonctions, adhérent Maif ainsi qu’à la MGEN pour
la couverture santé. Croissance garantie !
En 1987, la Maif ouvre ses prestations aux enfants des sociétaires ainsi qu’à tout autre nouvel adhérent pour peu qu’il soit présenté par
deux parrains, une obligation qui tombe en
2000, année des premières publicités télévisées, qui insistent sur la relation de confiance.
La Maif y consacre aujourd’hui 15 millions d’euros par an. C’est ainsi qu’elle est devenue le 5e assureur français pour l’automobile et le logement.
« Nous appartenons à nos 3,6 millions de sociétaires, ce qui nous oblige à une relation de
confiance et nous permet de réaffecter l’ensemble de nos résultats au développement de l’en-
treprise », explique Pascal Demurger, directeur
général. Depuis onze ans, TNS Sofres réalise un
palmarès indépendant sur ce sujet qui place
la mutuelle niortaise à chaque fois en tête dans
sa catégorie et dans le top 3 français tous secteurs d’activités confondus.
Mais cette douce assurance n’est pas éternelle. La concurrence est rude. Et l’esprit mutualiste n’occulte pas les impératifs de rentabilité. Comme d’autres, la Maif a dû restructurer
son organisation en France où elle emploie
7 000 personnes. « Nous avions un réseau très
émietté, hérité de l’histoire mais pas toujours
adapté », se souvient Pascal Demurger. Cet
énarque de 50 ans, venu de Bercy, est arrivé à
Niort en 2003. D’abord pour s’occuper de cette
réorganisation qui a créé des tensions. Il brise
un tabou. Les salariés, bien que bénéficiant
d’un contrat de droit privé, étaient traités
comme des fonctionnaires, notamment concernant les évolutions de salaires. Une révolution indiciaire aujourd’hui apaisée. Deuxième
étage de la réforme : le réseau. Des dizaines
d’agences ferment en France à la fin des années
2000, les centres de traitement de sinistres
sont regroupés pour plus d’efficacité. Au total,
plus de 1 000 salariés ont dû déménager.
L’imposant siège social de la Maif à Niort, où travaillent 2 245 personnes. PHOTO MAIF
« Tsunami » numérique
Mais le principal défi est à venir : la révolution
digitale. De nouveaux acteurs venus du web se
préparent. Ils pourront sans doute un jour proposer des assurances individuelles à bon prix.
Les tarifs peuvent en effet être bas pour les asssurés qui ne connaissent pas de sinistres... Et
nul doute qu’ils seront la cible privilégiée des
nouveaux entrants. La voiture connectée génèrera demain des milliers d’informations sur
notre façon de conduire. Les constructeurs automobiles à la recherche de nouveaux services
financiers à plus forte valeur ajoutée seront capables de proposer des assurances individua-
lisées aux conducteurs. Une vraie menace à laquelle la Maif entend faire face. Elle a décidé,
au mois de juillet dernier, la création d’un
fonds d’intervention numérique doté de
125 millions d’euros. Elle rachète déjà des startup qui lui permettront de négocier ce virage
comme cette jeune pousse toulousaine qui a
imaginé un système de paiement des cotisations entre les particuliers et leur association,
un autre segment où la Maif est présente. D’autres suivront. « C’est un tsunami qui se prépare
dans le monde de l’assurance », estime Pascal
Demurger.
JEAN-BERNARD GILLES
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Les atouts de la grande région
Sud Ouest éco 13
La trajectoire mondiale
de DRT la Dacquoise
RÉSINE DE PIN Ses actionnaires sont
des sylviculteurs. DRT est un industriel de la chimie
verte, depuis longtemps
L
’entreprise DRT est née de la résine de pin.
Elle tient d’ailleurs à son nom. Dérivés Résiniques et Terpéniques. Difficile de faire
pire en termes de communication. Mais tout y
est. L’entreprise dacquoise, propriété de familles
de sylviculteurs landais, extrait, depuis 1932, de
la résine des pins de la colophane et de l’essence
de térébenthine qu’elle valorise. Pour la vendre
à des industries d’adhésifs, d’encres d’imprimerie ou des fabricants de bitume. Elle extrait aussi des terpènes, issus de la production de certains papiers comme le kraft. Ils trouvent
preneur dans l’industrie du parfum. On retrouve au total, sans le savoir, les produits DRT
dans quelque 250 produits d’une vingtaine de
secteurs industriels où l’entreprise dacquoise
propose une alternative fiable aux dérivés des
produits pétroliers. De la chimie verte pure et
dure !
700 salariés dans les Landes
Les laboratoires de DRT à Castets dans les Landes, où travaillent quelque 50 chercheurs, trouvent encore et toujours de nouvelles essences
naturelles issues du pin mais aussi des feuilles
d’olivier, dont les débouchés dans l’industrie de
la santé, de l’alimentation et du médicament
sont d’ores et déjà très prometteurs. Ils mettent
au point de nouvelles molécules dont ils améliorent sans cesse le rendement pour rester au
top. L’industrie du monde entier connaît les produits DRT qui est une entreprise mondiale de
1 200 salariés dont 700 dans les Landes. Elle réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’exportation,
soit au total 350 millions d’euros. C’était 140 millions d’euros il y a dix ans.
Rapidement dans les années 1970, DRT a dû
aller chercher loin de ses bases les essences naturelles qu’elle ne pouvait plus exploiter à domicile. Elle possède quatre usines en France,
trois en Inde et une en Chine, indispensables
pourvoyeuses d’une matière première naturelle
qui n’existe pas en France ou que notre pays ne
peut plus exploiter à des prix suffisamment
compétitifs sur le plan mondial. La production
de résine de pins a cessé dans les Landes dans
les années 1960.
Nouvelle usine aux États-Unis
Cette délocalisation d’outils de production a
joué un rôle d’accélérateur dans sa croissance.
Les coûts de production qui ont grimpé récemment en Chine et en Inde demeurent inférieurs
d’au moins 30 %. Ces dernières semaines, l’entreprise a décidé d’investir dans une nouvelle
usine dans le Sud-Est des États-Unis, non loin de
l’industrie papetière. Un engagement d’au
moins 40 millions d’euros. « Nous avons de
nombreux clients outre-Atlantique et même si
nous profitons aujourd’hui d’un bon taux de
change euros-dollars, il faut que nous soyons
protégés demain des aléas monétaires », explique Laurent Labatut, le PDG de DRT. Elle y produira du colophane de Taloil, une essence issue
de l’industrie papetière. L’usine de Vielle-SaintGirons qui le distille pour le groupe aujourd’hui
ne cessera pas son activité mais sera approvisionnée par les papeteries scandinaves. « Nous
devons sans cesse investir pour rester dans la
course mondiale sur le long terme », explique
Laurent Labatut, aussi modeste et discret que
son entreprise est conquérante.
L’entreprise a enfin participé au plan de sauvetage du groupe Gascogne en y injectant 5 mil-
Laurent Labatut, PDG de DRT : « Il faut sans cesse investir pour rester dans la course
mondiale sur le long terme. » PHOTO PHILIPPE SALVAT
lions d’euros. Elle lui achète depuis des lustres
des écorces de pin. « Nous sommes cousins et
Landais », défend Laurent Labatut qui reconnaît
une prise de risque. « Mais il aurait été plus grave
pour notre territoire que Gascogne s’effondre »,
conclut-il, confiant dans le redressement engagé par son PDG, Dominique Coutière.
JEAN-BERNARD GILLES
Baillardran, une marque territoriale
BORDEAUX Ses canelés s’arrachent. L’entreprise se développe à Bordeaux avant tout
Angèle Baillardran dans son bureau de
la rue judaïque à Bordeaux. ARCHIVES L.THEILLET
120 salariés, 17 points de vente et 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Raymond Baillardran,
pâtissier rue Judaïque, serait fier de la trajectoire
donnée en vingt-cinq ans par son fils Philippe
et son épouse Angèle. Il n’a pas vraiment inventé le canelé de Bordeaux, un gâteau de rien (farine, œuf, lait, sucre, vanille, rhum) dont la légende, encore mystérieuse, remonte au XVIe
siècle.
De très nombreux pâtissiers bordelais en proposent depuis des lustres ce délicieux gâteau
qui se consomme frais, de préférence dans les
vingt-quatre heures qui suivent sa fabrication.
Mais alors qu’il était perdu au milieu des autres
viennoiseries, le couple en a fait un produit star,
une marque dotée d’un code couleur et d’un
packaging original. Le canelé de Bordeaux, pour
les dizaines de milliers de touristes qui décou-
vrent désormais la ville chaque année, c’est
Baillardran, même s’il n’est plus le seul aujourd’hui. Les recettes du succès de la marque
sont triples. D’abord, la production demeure
artisanale en dépit des 30 000 canelés préparés chaque nuit. La société produit toujours depuis les locaux historiques du centre de Bordeaux et dans ses boutiques. Mais elle investira
environ 2,5 millions d’euros dans un nouvel atelier de production à Bègles, plus moderne et
d’une plus grande capacité. Le deuxième atout
est la distribution. Baillardan est bordelais pour
l’essentiel, aéroport de Bordeaux-Mérignac compris. La marque est d’abord territoriale et il reste
des lieux de vente à conquérir dans la ville.
Baillardran a transformé il y a deux ans son
kiosque en boutique. Et ouvrira d’ici la fin de
cette année une nouvelle boutique qui jouxte
l’Office de tourisme, le lieu le plus couru de la
ville toute l’année. Un coup de maître. Le troisième atout tient dans le marketing. Le code
couleur, rouge, est décliné partout, sur les boîtes, dans les boutiques et les tabliers des patissiers. Il est tellement identifié que les concurrents de Baillardran qui ont le vent en poupe,
s’en sont imprudemment inspirés dans leur
publicité. « Nous acceptons la concurrence mais
nous avons demandé à la justice de trancher ce
différend », explique Angèle Baillardran qui a
la haute main sur un packaging évoluant sans
cesse et qui pourrait encore surprendre à la
veille des fêtes. C’est plutôt à Bordeaux, sur ses
terres, que Baillardran entend trouver ses prochains relais de croissance avec un nouveau concept d’atelier de chocolaterie en préparation.
J.-B. G.
14 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Safran, le plus
gros industriel
AÉRONAUTIQUE Au nord, au centre et au sud,
les filiales du groupe forment le plus gros employeur
industriel privé de la future grande région
necma, le motoriste de nombreux Airbus
et Boeing mais aussi du Rafale, a installé
début 2015 en bords de Garonne à Bordeaux sa division maintenance des moteurs en
service. Avec une quinzaine de salariés dans une
équipe qui pourrait bientôt monter à une cinquantaine. Cette implantation est la suite logique du transfert à Mérignac de la Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle
des matériels aéronautiques de défense (Simmad), le donneur d’ordres de Snecma, qui se
rapproche aussi de son partenaire industriel
militaire, l’Atelier industriel de l’aéronautique
(AIA) de Bordeaux-Floirac à un moment clé. Les
premiers moteurs de l’A400 M, le gros porteur
européen, sont arrivés à Floirac et Marcheprime,
les deux installations girondines de l’AIA, pour
leurs premières révisions. Les Rafale vont être
aussi de plus en plus nombreux à devoir s’arrêter au « garage » pour des opérations de con-
S
trôle, notamment ceux qui sont sollicités par
l’armée française sur les fronts d’Afrique et du
Moyen-Orient.
L’usine Messier Dowty de Bidos accentue la cadence de production pour le Rafale.
Le poids de Turboméca au sud
PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD
La filiale de Safran emploie une petite équipe
de haut vol à Bordeaux, composée d’ingénieurs,
de spécialistes qualité et de chargés d’affaires,
jusque-là répartis sur plusieurs sites en France.
Elle vient grossir les rangs de Safran, le groupe
aéronautique français qui s’impose discrètement comme le plus important employeur industriel privé de la future grande région. Safran
y emploie quelque 8 500 salariés.
En Poitou-Charentes, Snecma possède une
importante unité de maintenance à Châtellerault (730 salariés), dédiée à la réparation des
moteurs et qui travaille déjà étroitement avec
l’AIA de Bordeaux. Une usine, Sagem, filiale de
Safran spécialisée dans la sécurité, emploie
430 personnes à Saint-Benoît, non loin de Poitiers. Sur le bassin d’emploi de l’agglomération
bordelaise, Herakles est aujourd’hui déjà le plus
gros employeur girondin avec plus de 2 000 salariés, répartis sur deux sites, à Saint-Médard et
au Haillan. Ils sont spécialisés dans la fabrication des lanceurs de la fusée Ariane et dans celle
du propergol, le carburant de ces lanceurs ainsi que des missiles de la force de frappe française.
L’entreprise est sur le point de rejoindre Airbus Safran Launchers, la nouvelle entité dédiée
à la fabrication des lanceurs d’Ariane. Plus au
sud, à Bordes dans les Pyrénées-Atlantiques et
à Tarnos dans les Landes, Safran produit et en-
tretient des moteurs pour hélicoptères, secteur
où le groupe est une référence mondiale. Ces
deux sites emploient à eux deux plus de 4 000
salariés. L’usine de Bordes est flambant neuve
tandis que celle de Tarnos fait l’objet d’importants investissements, en cours, de l’ordre de 60
millions d’euros. Enfin c’est à Bidos, toujours
dans les Pyrénées-Atlantiques, que Safran conçoit et fabrique de nombreux trains d’atterrissage d’avions militaires et commerciaux avec
près de 1 000 salariés. Le site est d’ores et déjà
monté discrètement en cadence pour satisfaire
le contrat des Rafale égyptiens.
JEAN-BERNARD GILLES
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Publicité Sud Ouest éco 15
16 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Le deuxième centre
tertiaire après Bordeaux
NIORT Le discret cheflieu des Deux-Sèvres est
une puissance financière
Les gros employeurs
L
a ville de Niort est discrète. Elle domine
un département où l’agroalimentaire, et
l’industrie aéronautique sont bien présents. Mais c’est bien son pôle mutualiste qui
la distingue parmi toutes les villes de France.
Niort est devenue dans la deuxième partie du
siècle dernier, la capitale française de la mutualité. Edmond Proust fut le premier à y implanter la première mutuelle des enseignants, devenue la Maif (lire page 11). La Maaf, la Mutuelle
des Artisans, la Smacl, mutuelle d’assurance des
particuliers, des associations et des collectivités locales, la Macif, ont depuis rejoint la mutuelle longtemps obligatoire pour tous les instituteurs sortis de l’École Normale.
20 % de cadres supérieurs
Le pôle niortais est puissant. À quelque 192 kilomètres au nord de Bordeaux, il représente 17 %
des effectifs de la branche en France et 16 % du
chiffre d’affaires. « Nous sommes même la troisième place financière française derrière Paris
et Lyon », affirme Pascal Demurger, le directeur
général de la Maif, soit près d’une cinquantaine
de milliards d’euros d’actifs sous gestion.
Les sociétés niortaises représentent 4 % des
placements financiers de la branche. Et quand
on connaît la passion des Français pour l’assurance-vie, on peut se dire que Niort pourrait, demain, jouer un rôle important dans la construction économique d’une grande région déjà
forte de son potentiel agricole et forestier, atelier de premier plan de l’aéronautique mais en
manque de sièges sociaux d’entreprises de premier plan national. « L’agglomération niortaise
Avec son pôle mutualiste qui regroupe les sièges de la Maif, la Maaf, la Smacl ou encore
la Macif, Niort est la troisième place financière du pays. PHOTO ÉRIC POLLET/« LA NR »
est le deuxième pôle tertiaire supérieur de la
grande région », assure Pierre Delfaud, universitaire bordelais spécialisé dans l’économie.
Avec 20 % de cadres supérieurs et de professions intellectuelles sur le lieu de travail, la ville
égale les scores bordelais, loin devant Poitiers
(18,7 %), Pau (16,6 %), Limoges (15,5 %) et La Rochelle (15 %). Son potentiel dans le secteur tertiaire supérieur, enjeu fort de concurrence entre les principales métropoles françaises
puisque devenu essentiel à leur attractivité,
place Niort tout juste derrière l’agglomération
bordelaise. Qui le sait ?
Les mutuelles niortaises sont de gros employeurs. 7 000 salariés pour la Maaf selon une
étude de la CCI des Deux-Sèvres, 9 200 pour la
Macif, 2 300, toujours sur l’ensemble de la
France, pour le groupe Inter Mutuelles Assistance, filiale des principales mutuelles, qui connaît une forte croissance, de 6 % cette année. Il
assiste depuis un an le groupe Renault Dacia et
il est devenu l’interlocuteur privilégié des deux
constructeurs automobiles français. L’IMA réalise 568 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Sur le Niortais, on estime à 9 000 le nombre
de salariés des mutuelles d’assurance. Que dire
aussi, outre le poids financier par la gestion d’actifs, du soutien apporté à la filière du bâtiment ?
La construction du nouveau siège de la Macif,
le nouveau bâtiment de la Maaf qui accueille
Il serait injuste de réduire l’économie deux-sévrienne à son pôle mutualiste qui en demeure
toutefois le phare. Le département possède
quelques entreprises de rang national, que ce
soit dans l’aéronautique ou la métallurgie. Il est
d’abord un pôle logistique (800 salariés) méconnu du grand public mais pas des professionnels, avec les bases opérationnelles pour
les entreprises Norbert Dentressangle, Kuehne Nagel ou la Stef qui emploie plus de
250 salariés localement.
Deux entreprises émergent dans le secteur
de la métallurgie. Poujoulat, le fabricant bien
connu de cheminées et conduits de cheminées
qui emploie plus de 700 salariés dans le département, et Deya, un spécialiste des produits
du second-oeuvre bâtiment, qui emploie plus
de 600 salariés.
Dans le secteur aéronautique, ECE à Chauray (570 salariés) qui travaille pour l’A350 et
Leach International (300 salariés), sont aussi
portés par la bonne santé du secteur en France
et dans le monde.
300 salariés, ou l’agrandissement des locaux
de Mutavie ainsi que les travaux de maintenance, impactent très directement le chiffre
d’affaires du BTP deux-sévrien qui ne s’en plaint
pas.
Enfin, les mutuelles niortaises ont créé des
outils de formation et de recherche à Niort, à
vocation nationale. C’est le cas de l’Institut des
risques industriels, assurantiels et financiers,
qui fait de la formation, et de Calyxis, un pôle
reconnu d’expertise du risque.
Nul doute qu’on reparlera du pôle mutualiste niortais à compter du 1er janvier 2016. Un
pôle d’attractivité discret mais important.
JEAN-BERNARD GILLES
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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18 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
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En pole position dans
la maintenance aéronautique
MÉRIGNAC
L’entretien représente
deux tiers du prix
d’un avion. L’Aquitaine
et le Poitou-Charentes ont
de nombreux atouts pour
s’imposer sur ce marché
L
a décision est hautement symbolique.
Il y a quelques mois, Dassault Aviation
a annoncé sa décision d’implanter son
nouveau pôle de maintenance de ses avions
d’affaires Falcon à Mérignac en Gironde. Un
investissement de 20 millions d’euros, avec
à la clé 70 emplois créés d’ici 2018. Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, a justifié ce
choix par « la qualité de l’écosystème aquitain dans l’aéronautique civile et militaire ».
Historiquement tournée vers la Défense,
la filière s’est aussi positionnée ces dernières
années dans la maintenance aéronautique
civile et militaire. Ainsi, en avril 2011, la Région Aquitaine a créé Aerocampus Aquitaine,
un centre de formation à la maintenance aéronautique (lire ci-dessous).
Une place majeure dans le secteur
Après quatre ans d’existence, il commence
déjà à se faire un nom à l’international et a
d’ailleurs été retenu pour former l’essentiel
des 70 techniciens du futur pôle de maintenance des Falcon à Mérignac. À Mérignac encore, Sabena Technics décolle également et a
L’AIA (Atelier industriel de l’aéronautique de Bordeaux) gère la réparation des moteurs aéronefs. PHOTO ARCHIVES FABIEN COTTEREAU
désormais en charge la maintenance de
120 appareils civils par an.
Le cas de Dassault est loin d’être isolé. Récemment, c’est Turbomeca qui a annoncé sa
volonté de faire de son site de Tarnos (Landes)
son centre mondial pour la réparation de turbines d’hélicoptères. Autre exemple, mi-avril,
Snecma, le motoriste de nombreux Boeing,
Airbus et Rafale, a inauguré des locaux à Bordeaux dédiés à la maintenance aéronautique
militaire. Car, avec l’AIA (Atelier industriel de
l’aéronautique de Bordeaux), qui gère la réparation des moteurs d’aéronefs (Rafale…)
de l’armée et la Simmad (Structure intégrée
du maintien en condition opérationnelle des
matériels aéronautiques du ministère de la
Défense), qui compte 750 salariés, la Région
a des atouts qui en font une place majeure
dans le secteur en France.
Et des liens existent déjà avec le Poitou-Charentes. Safran dispose d’une usine à Châtellerault (Vienne), spécialisée dans la répara-
tion des moteurs d’avions civils et militaires,
qui travaille avec l’AIA. Par ailleurs, Aerocampus Aquitaine va assurer la formation des
mécaniciens égyptiens dédiés au Rafale, en
association avec l’école de formation des
sous-officiers de Rochefort.
Autant de bonnes nouvelles pour l’économie régionale. Ce marché de la maintenance
aéronautique est immense : 10 milliards d’euros et en croissance de 4 % par an.
NICOLAS CÉSAR
Aerocampus a mis pleins gaz
LATRESNE En quatre ans, le centre de formation aux métiers de la maintenance s’est imposé
Les sceptiques étaient nombreux, il y a
plus de quatre ans, lorsque le Conseil régional d’Aquitaine décidait de racheter,
pour un peu plus de 6 millions d’euros, le
centre de formation des ouvriers et des
techniciens de la maintenance du ministère de la Défense. Il devait fermer ses portes. Ils doivent aujourd’hui constater
qu’Aerocampus a su se faire une place de
choix dans le paysage aéronautique national. Quelques chiffres suffisent à l’attester.
Lorsque Jérôme Verschave, qui dirigeait
le cabinet du président du Conseil régional, a pris les commandes de cet outil dont
Alain Rousset voulait faire, avec le soutien
d’Alain Juppé, un pôle de formation d’excellence à la maintenance aéronautique,
tout était à faire, ou plutôt à refaire. Aujourd’hui, il gère un budget de quelque
6 millions d’euros, accueille 280 élèves en
formation initiale (Bac, BTS) y compris en
alternance. Aerocampus a reçu sur ses terres à Latresne des milliers de salariés ou
de demandeurs d’emploi en formation
continue ou à la recherche d’une qualification, qu’ils travaillent pour Sabena Technics, Airbus Hélicoptère, Stélia Composites, l’AIA ou Dassault Aviation.
L’association qui demeure juridiquement est toujours soutenue, dans ses efforts d’investissements, par la Région, les
Investissements d’avenir (PIA) ou le Fonds
de reconversion de la Défense. Et elle autofinance aujourd’hui son fonctionnement à 52 % : 60 personnes travaillent à Latresne, y compris les personnels de
l’Éducation nationale.
Partenariats industriels
Aerocampus a noué quatre partenariats
sonnants et trébuchants significatifs. La
société Airbus Helicopters, basée à Marignane et qui, comme tous les grands constructeurs d’aéronefs, doit vendre des services maintenance à ses clients, délocalise
en Gironde des formations de techniciens.
Avec Dassault Aviation qui est entré récemment au conseil d’administration, La-
tresne monte en puissance sur les contrats
de maintenance des avions Rafale vendus
au Qatar : « Les techniciens qataris viennent chez nous en formation de base puis
vont sur les bases aériennes de Rochefort
et de Mont-de-Marsan pour la période pratique sur les avions militaires », explique
Jérôme Verschave.
D’autres contrats sont en vue. À Istanbul, Aerocampus a gagné son premier
contrat export en début d’année. La Saft a
elle aussi fait de Latresne son centre de formation mondial pour la maintenance des
batteries.
Aerocampus accueille également de
nombreux instituts de formation à la soudure, à la peinture ou aux métiers d’hôtesses et de stewards. Il accueillera enfin bientôt le plateau technique des formations
régionales de l’Afpa aux métiers de l’aéronautique. Et développe une offre hôtelière
significative (300 chambres) sur son site
de 26 hectares.
Jérôme Verschave, directeur d’Aerocampus.
JEAN-BERNARD GILLES
PHOTO ARCHIVES MARIE HUGUENIN
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20 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
Vin et cognac : deux
univers bien distincts
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Trois points forts
■ Grandes surfaces
Le Bordelais compte 115 000 ha de vigne
et produira pour le millésime 2015 (selon les
estimations officielles) 5,7 millions d’hl. Avec
bien moins - 74 000 ha - les Charentes sont
à 9 millions d’hl. La superficie des autres vignobles aquitains (Bergerac, Lot-et-Garonne, Jurançon, Tursan...) est égale à celle du Médoc.
VIGNE Difficile de dégager des synergies chez deux voisins aussi différents
La récolte 2015 s’annonce de qualité.
PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD
■ Toute la gamme
Peu d’autres vignobles hexagonaux proposent
toute la gamme des produits : rouge, rosé,
blanc sec et liquoreux, crémant, eau-de-vie ou
vin de liqueur (Pineau des Charentes). Un atout
pour la future grande région.
Bordeaux et Cognac sont deux champions à l’exportation... mais c’est à peu près leur seul point commun. PHOTO ARCHIVES PHILIPPE MÉNARD
A
vec l’avènement de la grande région,
les équilibres viticoles ne devraient
pas être chamboulés. L’Aquitaine est
bien campée dans son rôle de vignoble de
référence avec le Bordelais en figure de
proue. Le cognac est l’eau-de-vie de vin la
mieux valorisée de la planète et mise presque tout sur l’exportation. Enfin, le Limousin n’apporte pas de pierre à cet édifice viticole, au-delà de quelques parcelles ici et
là.
Cette nouvelle donne politique pourrait
en revanche amener quelque chose dans le
rapprochement entre Bordelais et Cognac,
deux mondes vivant côte à côte mais qui
s’ignorent royalement. D’ailleurs, de prime
abord, ils ont peu à partager sauf à investir
de concert pour trouver des solutions techniques aux maux communs. Par exemple
pour vaincre l’esca (maladie entraînant la
dégénérescence du cep), un fléau national.
Cet éloignement a une raison : vin et eaude-vie de vin ne jouent pas dans la même
cour. Et ce à tous les niveaux, en commençant par le raisin : mur pour un bon rouge
ou blanc, acide et de faible degré (9 à 10)
pour le spiritueux. Il suffit d’assister aux
vendanges respectives pour le saisir : rendements réduits pour le premier, récolte
volumineuse (deux fois plus) pour le second.
Place ensuite à la distillation, étape clé
dans les Charentes et inexistante en Gi-
ronde ou ailleurs en Aquitaine, sauf pour la
production confidentielle de Fine de Bordeaux. Enfin, l’élevage en fûts est quasi systématique au nord de l’estuaire et plutôt réservé aux beaux vins au sud. Mise en avant
systématique du millésime au sud, un cas
particulier au nord avec la logique inverse
d’un produit régulier et homogène. Les
exemples sont légion, à se demander presque si les vignerons font le même métier...
Le bal à quatre pour cognac
Même constat de divergence dans l’organisation même de la filière. Dans l’univers
aquitain, producteurs (indépendants ou
coopératives) cohabitent avec un négoce
relativement éclaté même si deux sociétés
prédominent (hors grands crus), en l’espèce Castel et Grands Chais de France. Bon
an mal an, chacun tient le manche à tour de
rôle lors des négociations commerciales
(surtout en fonction des volumes récoltés).
Dans les Charentes, le système est beaucoup plus intégré verticalement : les vignerons sont essentiellement des fournisseurs
de « matière première » pour les négociants. Il y a d’ailleurs peu de producteurs
vendant directement leurs bouteilles, à l’inverse de Bergerac ou de Jurançon par exemple.
Qui plus est, quatre maisons puissantes
(Hennessy, Martell, Rémy Martin, Courvoisier), appartenant à des groupes mondiali-
sés, concentrent la commercialisation. Le
Cognac étant exporté à 97 %, l’Hexagone n’y
est la priorité de personne. Alors que les
rayons des linéaires à Rennes, Paris ou Limoges sont des débouchés de choix pour
le Marmandais, Buzet ou l’AOC Bordeaux.
Le cognac est dans l’univers des whiskies,
vodka et autres gin, là où le packaging a une
place primordiale... et où les marges sont
élevées.
Alors que les interprofessions de Bordeaux ou Bergerac (désormais marié à Duras) dépensent des millions pour communiquer (presse, affichage...), celle de Cognac
n’a pratiquement pas de budget en la matière. Les négociants préfèrent jouer leur
carte personnelle partout sur le globe.
Avec toutes ces logiques professionnelles
opposées, où trouver demain des synergies
éventuelles entre nord et sud de la région ?
Les pistes sont maigres, sauf au plan environnemental (traiter moins la vigne, cohabitation avec les riverains...) ou pour amener ensemble des producteurs à vendre des
bouteilles au bout du monde, comme le
propose l’Agence aquitaine de promotion
agroalimentaire (Aapra). On verra par
exemple si le salon Bordeaux Vinipro qui
s’ouvre grand à tout le Sud-Ouest pour sa
deuxième édition en janvier prochain, réussira à attirer quelques producteurs de cognac ou de pineau des Charentes.
CÉSAR COMPADRE
Le pineau des Charentes, un vin de niche
original. PHOTO ARCHIVES « SUD OUEST »
■ Tous les poids lourds
Le poids viticole du Sud-Ouest est tel que tous
les poids lourds du métier sont là. Négociants
(Castel, Grands Chais de France...) et fournisseurs (bouchons Amorim...), sans oublier la recherche et le développement (ISVV à Villenaved’Ornon...). Même constat au nord avec les
champions mondiaux des alcools (LVMH, Pernod Ricard, Suntory...), les pépiniéristes ou les
tonneliers (Seguin Moreau, Radoux...).
Joseph Helfrich, fondateur des Grands
Chais de France, à Landiras (33). ARCHIVES C. P.
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Les atouts de la grande région Sud Ouest éco 21
La première forêt de France
FILIÈRE BOIS La nouvelle région est en haut
du podium avec une diversité d’essences intéressante
Pin maritime, épicéa, chêne,
peuplier, hêtre...
■ Au fil des forêts cultivées et des taillis de la
La société Bost et Grandchamps, à Négrondes (24), est spécialisée dans le sciage
et la menuiserie. PHOTO ARCHIVES J.-CHRISTOPHE SOUNALET
L
ors de la tempête Klaus de janvier 2009,
les forestiers landais ont reçu le renfort de
leurs voisins du Limousin et des Charentes. Le 1er janvier prochain, tous se retrouveront
dans une même région qui, d’entrée, se hissera à la première place nationale. Avec 2,8 millions d’hectares boisés, la grande région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes, dépasse sa
voisine d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Comme pour l’agriculture, la filière forêt-bois
de la nouvelle entité représentera une force économique : 9,7 millions de mètres cubes de bois
récoltés (le quart de la production totale française et 38 % du bois d’industrie), un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros et 50 000 emplois,
soit plus que l’aéronautique. Autre caractéristique : cette forêt est détenue à 90 % par des propriétaires privés, les forêts publiques couvrant
toutefois plus de 230 000 hectares.
est bien implantée en Gironde (Smurfit Kappa
à Facture), dans les Landes (groupe Gascogne),
la Haute-Vienne (International Paper à Saillat),
en Dordogne (Condat), en Charente, avec au total 10 000 salariés. Présente en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres, la fabrication de
meubles emploie 4 800 personnes.
La création d’une grande région forestière va
permettre de mettre en place des « synergies »,
estime la coopérative Forêts Bois. Le savoir-faire
des uns et des autres en résineux et en feuillus
peut profiter aux voisins. Ceci existe déjà en partie : la scierie Archimbaud par exemple, née
dans les Deux-Sèvres, a ouvert une unité dans
les Landes. Né aussi dans les Deux-Sèvres autour
de la transformation du bois de peuplier, le
groupe Thébault s’est diversifié dans les bois
exotiques puis, en s’installant à Solférino (Landes), dans le pin maritime pour la fabrication
de panneaux.
« Essences complémentaires »
Entre Poitou et Pyrénées, « les essences sont différentes mais complémentaires », souligne Stéphane Viéban, directeur général d’Alliance Forêts Bois. Un contexte forestier qu’il connaît
bien. La coopérative est en effet déjà présente
sur l’ensemble du territoire de la grande région,
et même au-delà. « Aujourd’hui, on se développe
sur l’ensemble de ses massifs », précise Stéphane
Viéban.
Une récente étude d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture et de la Forêt, délimite quatre grandes zones forestières :
les landes de Gascogne avec le pin maritime, les
plateaux du Haut Limousin, terres de feuillus
et de résineux, la Vienne, la Charente, la Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques, où dominent
les feuillus, et enfin les plaines des Deux-Sèvres,
de Charente, de Charente-Maritime et du Lotet-Garonne, avec les peupliers.
Le bois exploité dans ces taillis et forêts alimente toutes les filières : le sciage, le déroulage
et l’emballage, le bâtiment, le papier-carton, le
meuble, le bois-énergie. Avec des entreprises
sur tout ce territoire et en général spécialisées
selon l’essence dominante de la zone géographique. Les scieries de résineux sont implantées dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et la Charente-Maritime pour le pin
maritime, dans le Limousin pour l’épicéa et le
douglas. La Dordogne est en tête pour le sciage
de feuillus. L’industrie du papier et du carton
« Dynamiser la récolte forestière »
Comme les autres secteurs de l’économie, la filière forêt-bois devra passer par une phase d’harmonisation. Les trois quarts de la récolte de bois
de la grande région sont portés par les résineux
(pin, douglas, épicéa) alors que les deux tiers de
la ressource sur pied est constituée de feuillus.
L’exploitation de bois d’œuvre de chêne est en
recul régulier. Agreste parle même de « situation préoccupante ». Trop de bois de feuillus du
sud du Limousin et des Pyrénées vont en totalité vers l’énergie faute de débouchés industriels
rémunérateurs.
Agreste suggère la mise en place d’outils de
gestion sylvicole durable, comme il en existe
pour le pin maritime, en visant une meilleure
répartition hiérarchique entre bois d’œuvre,
bois d’industrie et bois énergie. En d’autres termes, « il faut dynamiser la récolte forestière », résume Stéphane Viéban. Un centre de technique
sylvicole vient ainsi d’être créé pour le chêne.
Les partenariats au sein de la future région
devraient aussi toucher les entreprises de transformation. Dans un premier temps, des alliances commerciales sont envisageables. Les interprofessions actuelles sont amenées à collaborer.
La grande région forestière devrait enfin bénéficier de la présence sur son sol de Xylofutur, le
seul pôle de compétitivité de France dédié aux
industries du bois.
MICHEL MONTEIL
grande région, six grandes essences peuplent
ses 2,8 millions d’hectares.
D’abord le pin maritime, sur plus de
800 000 hectares dans les Landes, la Gironde,
le Lot-et-Garonne et la Charente-Maritime, depuis les dunes littorales jusqu’à l’intérieur des
terres. Il aime les sols sableux et pousse vite
(une trentaine d’années pour les dernières générations) et haut (il peut dépasser 40 mètres).
Autrefois utilisé comme poteau de mine, son
bois sert aujourd’hui dans l’industrie du papiercarton, la menuiserie (parquets et lambris), la
charpente (avec la technique du lamellé-collé).
Autre résineux, le pin douglas, qui couvre
64 000 hectares essentiellement dans le nordest du Limousin et ses vallons de moyenne
montagne. Venu des États-Unis, il est de plus
en plus planté en France et dans la région en
reconstitution de peuplements.
Les propriétés de son bois (une bonne résistance mécanique) lui procurent un usage dans
la construction, en particulier pour les maisons
à ossature bois. Toujours en résineux, l’épicéa
couvre près de 40 000 hectares de la grande
région, principalement sur les hauteurs du Li-
mousin. Pouvant atteindre jusqu’à 50 mètres
de haut, résistant aux grands froids, il est utilisé
dans la construction (charpentes).
Côté feuillus, le chêne est le plus répandu
(800 000 hectares) sous forme de chêne pédonculé, de chêne sessile, de chêne vert. Grâce
au temps, du haut de ses 40 mètres, il fournit
un bois utilisé pour la construction (charpentes), la menuiserie (le chêne représente le tiers
de l’approvisionnement de ce secteur), la fabrication de barriques et le chauffage.
Vient ensuite le châtaignier, présent sur
250 000 hectares de la grande région à une altitude de quelques centaines de mètres. Son
bois marron clair est utilisé pour les piquets,
des éléments de charpente et en menuiserie.
Les vallées de l’Adour, de la Garonne, de la
Dordogne, de la Charente et de la Sèvre sont le
territoire du peuplier (35 000 hectares). Il fournit la moitié du bois d’œuvre de feuillus de la
région et est utilisé principalement dans la fabrication de caisses d’emballage.
Au fil des forêts et des taillis, la région voit
aussi pousser du hêtre, du robinier (le faux
acacia), du sapin, du frêne...
M. M.
22 Sud Ouest éco Les atouts de la grande région
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La bourse avec modération
FINANCEMENT Il n’y a que vingt-six sociétés cotées dans la future grande région. Les entreprises
sont encore méfiantes. Pourtant certaines se développent grâce aux petits porteurs
L
es chiffres parlent d’eux-mêmes. Bien sûr,
la future grande région ne sera pas la
Lombardie ou la Catalogne. Évidemment,
elle ne possède qu’une seule entreprise cotée
au Cac 40, la société Legrand de Limoges, dont
plus de 90 % du capital, flottant donc, est aux
mains d’investisseurs. Mais avec 26 entreprises
cotées, c’est-à-dire ayant fait appel à la bourse,
on ne peut pas parler d’engouement. « Nous vivons toujours dans une économie très bancaire
qui n’a pas de culture boursière », regrette Axel
Champeil de la société de bourse bordelaise
Champeil Asset Management, la seule de la
grande région.
Il a pris la succession de son père et se souvient de l’époque où la société Gascogne, la plus
ancienne cote de la place (1991) faisait son entrée en bourse, à 70 euros l’action, et figurait,
comme un emblème, dans tous les portefeuilles des investisseurs girondins. Elle est aujourd’hui en deçà de 5 euros mais fait l’objet
d’un solide plan de relance par Dominique Coutières, la BPI et le Crédit Agricole. En 2011, Bordeaux École de Management (Bem) et la CCI de
Bordeaux cessaient de publier leur indice boursier régional, « en raison d’un très faible taux
d’activité », résume Pierre Gruson, professeur
de finances à l’école de commerce bordelaise.
Des coûts trop importants
La crise financière de 2008 a douché les plus
optimistes sur cette manière de se financer. Le
rachat de Guyenne et Gascogne par Carrefour,
la sortie de Gifi et les difficultés de Gascogne,
ont achevé de dissuader ceux qui étaient tentés. « C’est vrai que nous sommes en terre de
mission ici », admet Nicolas-Gaston Ellie, responsable Sud-Ouest d’Euronext. Il n’a que huit
introductions en bourse à mettre en avant depuis 2011. Concoursmania (jeux vidéo), Implanet (prothèses du genou et du rachis) ou Innoveox (valorisation énergétique des déchets),
ont trouvé des financements sur ce marché
boursier pour financer leur développement.
Mais c’est en Midi-Pyrénées surtout que certains
La société libournaise Fermentalg, dirigée par Pierre Calleja, a placé pour 44 millions d’euros de titres l’an passé sur Euronext, une des plus
belles levées de fonds de l’année, destinés à l’investissement. PHOTO ARCHIVES STÉPHANE KLEIN
entrepreneurs ont sauté le pas (Cerenis, Figeac
Aéro).
Les reproches faits à la bourse sont de plusieurs ordres. Les coûts d’abord : entre 5 à 10 %
du montant des fonds levés, et un forfait annuel
de l’ordre de 7 600 euros en moyenne pour
une PME. Il en a coûté 100 000 euros au total à
une petite société de services qui fait un million
d’euros de chiffre d’affaires pour entrer sur le
marché libre. Trois mois plus tard, elle n’a pas
encore levé l’équivalent de ce montant. « Lorsque vous êtes coté, vous passez beaucoup de
temps à communiquer sur vos intentions,
donc à informer vos concurrents », explique
Jean-Louis Blouin, le patron d’I2S, dont 30 % du
capital sont aux mains du public. Il y voit aussi
« une impasse patrimoniale ». De très belles entreprises savent s’en passer.
« Trop fluctuant »
Fayat a grandi sans la Bourse et sur ses fonds
propres. « Il n’était pas possible dans notre activité, de faire appel au marché car quel que soit
le soin que vous apportez à vos vins, vous êtes
tributaire d’aléas climatiques que des actionnaires ne sauraient prendre en compte », explique Bernard Magrez qui s’est toujours financé hors de la corbeille. « C’est un marché trop
fluctuant, nous avons choisi le modèle des
fonds avec qui nous partageons la vision stratégique », explique Marc Prikazsky, le PDG de
Ceva Santé Animale qui y voit une opportuni-
té pour les start-up ou les grandes entreprises.
Mais la bourse, outre des financements, apporte une réelle notoriété. La société d’ambulances girondine Integral a fait connaître au
printemps dernier ses projets de croissance externe sur un marché national très atomisé.
« Nous avons bénéficié d’un coup de projecteur mondial avec l’entrée en bourse de Fermentalg », assure Pierre Calleja, son PDG. Il a
levé 44 millions d’euros, déjà en partie investis
à Libourne dans sa nouvelle usine d’huile pour
nutrition humaine à partir des microalgues.
Un tiers de son capital est désormais flottant
mais il se considère protégé surtout par ses
200 brevets.
JEAN-BERNARD GILLES
Elles valent plus de 30 millions d’euros
Champeil a listé les onze plus grosses valorisations boursières de la grande région au 30 septembre
On entend par capitalisation boursière (ou
valorisation) la valeur d’une entreprise cotée,
c’est-à-dire le montant de l’action, ci-dessous
arrêté au 30 septembre dernier, multiplié par
le nombre d’actions. C’est au fond la valeur de
l’entreprise à un instant donné. Elle varie de
jour en jour en fonction du cours de l’action,
soumis à la loi de l’offre et de la demande. On
appelle enfin flottant la part du capital de l’entreprise aux mains du public. En général, tous
les actionnaires possédant moins de 5 %.
Legrand. Limoges (Haute-Vienne), fabricant
de matériel électrique : 12,6 milliards d’euros
de valorisation, 95 % du capital flottant. (lire
page 11).
Le Bélier. Vérac (Gironde), fonderie aluminium
Europlasma. Pessac (Gironde) et Morcenx (Landes), traitement et valorisation de déchets
dangereux, 62 millions d’euros, 72 % de flottant
pour automobiles, 187 millions d’euros de valorisation, 34,5 % de flottant.
Gascogne. Saint-Paul-lès-Dax (Landes), fabrica-
Serma Technologie. Pessac (Gironde), services
tion de produits bois et papier, 61 millions
d’euros, 11,7 % de flottant.
et ingénierie technologique, 140 millions
d’euros de valorisation, 1 % de flottant.
Fountaine-Pajot. Aigrefeuille-d’Aunis (Cha-
300 millions d’euros de valorisation, 43 % de
flottant.
Poujoulat. Saint-Symphorien (Deux-Sèvres), fabrication de conduits de cheminée, 75,4 millions d’euros de valorisation, 30,6 % de flottant.
Fermentalg. Libourne (Gironde), bioproducLectra. Paris et Cestas (Gironde), leader mondial de logiciels et équipements de conception et fabrication assistées par ordinateur,
teur d’huiles et de protéines à base de microalgues, 70 millions d’euros de valorisation, 71 %
de flottant.
rente-Maritime), constructeur de catamarans,
57,4 millions d’euros de valorisation, 29,1 % de
flottant.
I. Ceram. Limoges (Haute-Vienne), implants
orthopédiques, 43,5 millions d’euros de valorisation, 14,66 % de flottant.
Innoveox. Paris et Pessac (Gironde), transfor-
Axel Champeil, PDG de Champeil Asset
Management, société de bourse bordelaise.
PHOTO DR
mation de déchets toxiques en eau et énergie,
37,7 millions d’euros de valorisation, 51 % de
flottant.
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Publicité Sud Ouest éco 23
Gironde
24 Sud Ouest éco
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Aquitains de l’année : les lau
nventer. En économie, plus qu’ailleurs,
c’est le maître mot. Un nouvel écrin, la
grande région, de nouveaux atouts, de
nouvelles synergies, de nouvelles perspectives. Le futur s’imagine et s’écrit aujourd’hui.
Le palmarès dévoilé dans les pages qui suivent
raconte une manière d’appréhender l’avenir.
Fort de bases solides, d’histoires au long cours,
des savoir-faire déployés, déclinés, réexplorés.
I
À l’instar d’un ordinateur, les entreprises sont
engagées dans des mises à jour quotidiennes.
Que l’on façonne l’un des emblèmes gourmands de Bordeaux (Baillardran), que l’on
soit dans la nourriture lyophilisée, dans le
marketing numérique (Aquitem/Alienor),
l’exigence reste la même : innover pour avancer. Dans le sillage de ces fleurons économiques, il y a bien évidemment l’emploi qui con-
court à l’attractivité d’un territoire. Car
derrière chaque initiative, chaque projet, c’est
de développement dont il est question.
Ainsi la Gironde et Bordeaux, sa porte d’entrée, ont aujourd’hui en main un atout clé, un
levier de croissance incomparable : le tourisme. Un nouvel Eldorado ? Vraisemblablement. Il suffit de regarder la Garonne depuis
les quais de Bordeaux : on y croise des dizai-
nes de bateaux promenant des milliers de
touristes. Impensable il y a vingt ans. Bordeaux, best european destination, véritable
locomotive du reste de la Gironde. Qui dispose d’atouts clés : son littoral bien sûr et ses
vignes. Un patrimoine qui sera célébré par la
Cité du Vin qui ouvrira au mois de juin. Plus
qu’un geste architectural audacieux, une
rampe de lancement pour le tourisme.
Le prix, mode d’emploi
■ La première étape du prix des Aquitains de l’année a consisté à sélectionner dans les cinq
départements des entreprises fiables et performantes. Cette opération est le fruit d’une
collaboration pédagogique entre les étudiants de Kedge Business School,
les journalistes de « Sud Ouest » et la Banque Populaire.
Pour dresser leur liste, les étudiants se sont appuyés sur les données fournies
par Pouey International, société spécialisée dans l’information commerciale garantie et
le recouvrement de créances.
Dans un second temps, un jury, présidé par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, constitué de
personnalités du monde économique régional (lire page 26) et animé par un journaliste
de « Sud Ouest », a désigné deux lauréats parmi les huit sociétés les plus performantes de l’année
dans le département. Deux dirigeants ont donc été élus Aquitains de l’année 2015 pour la Gironde.
La dernière mission du jury était de désigner un lauréat régional parmi les dix prétendants.
Il sera dévoilé le 1er décembre lors de la dernière soirée des Aquitains de l’année à Bordeaux,
au sein de Kedge.
Vous pourrez par ailleurs lire dans « Sud Ouest » du 3 décembre le récapitulatif intégral du palmarès, département par département.
Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Sud Ouest éco 25
réats de votre département
En 2016, le prix intégrera
le nouveau découpage
POINT DE VUE Interview de Christian Chapothin, directeur
général adjoint de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique
et de Patrick Venries, directeur général délégué de « Sud Ouest ».
Les deux partenaires ont relancé ce palmarès il y a dix ans
C’est la neuvième édition des Aquitains de l’année : comment se porte ce palmarès ?
Christian Chapothin. Nous sommes très fiers de
Qu’apporte t-il à la Banque Populaire et à
« Sud Ouest » ?
C. P. Il nous apporte une visibilité accrue auprès
notre promotion 2015 qui révèle de nouvelles
pépites. Nous sommes très attentifs au choix
des dossiers. Les étudiants de Kedge sélectionnent en amont, avec l’aide de Pouey International les candidats sur des critères de plus en
plus pointus. Au fil des années, ce palmarès a
gagné en notoriété. Il est aujourd’hui reconnu.
Patrick Venries. Il est désormais installé au centre de la vie économique régionale. Il met en
lumière de nouvelles entreprises, souvent discrètes, toujours plus innovantes et plus agiles
sur leurs marchés. Des trajectoires positives
que nous souhaitons mettre en lumière.
des entreprises de notre territoire. Il nous permet de prendre le pouls de l’économie régionale. Notre modèle coopératif a pour ambition
« d’additionner les forces pour multiplier les
chances ». Banquier historique des entrepreneurs, nous souhaitons être les acteurs et les
amplificateurs de ces succès.
P. V. Ce palmarès a cimenté notre rôle pivot
dans l’information économique et la vie de nos
territoires. Avec nos pages spécialisées Économie, les lundi et jeudi, notre newsletter éco numérique et nos débats, il symbolise notre stratégie économique multicanal.
Christian Chapothin (BPACA) et Patrick Venries (« Sud Ouest »). PHOTOS ARCHIVES LAURENT THEILLET
Que dire de ce cru 2015 ?
P. V. Il montre une nouvelle fois la force de nos
entreprises, souvent petites et moyennes, aux
prises avec la compétition nationale et internationale. Il met en évidence des entrepreneurs de caractère animant des équipes professionnelles. Nous sommes fiers de nos
lauréats comme à chaque fois. Et d’avoir convaincu Éric Trappier, PDG du groupe Dassault
Aviation, de présider à nos choix cette année.
C. P. Nous avons la chance, une fois de plus,
d’avoir un président de jury emblématique,
en la personne d’Éric Trappier. Nos lauréats
cette année encore incarnent clairement la dynamique de notre région. Notre jury a fait des
choix rigoureux et exigeants. Pour résumer : le
cru 2015 clôture en beauté la première décennie des Aquitains.
Comment pourrait évoluer ce prix en 2016 dans
le cadre de la future grande région ?
P. V. Il sera plus digital, devra intégrer la nouvelle donne régionale et donnera lieu à des manifestations plus denses dans les départements.
C. P. Nous réfléchissons à un nouveau fonctionnement qui collerait à la nouvelle entité et à
son découpage administratif qui sont ceux de
la BPACA. Les discussions sont en cours avec
nos partenaires. Une chose est acquise. Nous
avons rendez-vous l’an prochain pour découvrir les Aquitains de l’Année, définition 2.0.
26 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Le jury et les deux
lauréats
Présidé par Éric Trappier, président-directeur général de Dassault Aviation, le jury des
Aquitains de l’année a décerné les deux trophées départementaux à Lectra et Exosun
Les membres du jury 2015 des Aquitains de l’année, réunis le vendredi 4 septembre à Bordeaux au siège de notre journal. PHOTO GUILLAUME BONNAUD
OECA
Anne
Jallet-Auguste
Représentante de
l’Ordre des expertscomptables
d’Aquitaine
« C’est d’abord la diversité de cette promotion
qui m’a marquée. Des métiers traditionnels
aux nouvelles technologies, nos lauréats départementaux sont animés par un véritable
esprit d’excellence incarné par l’Aquitain 2015. »
POUEY
INTERNATIONAL
Bertrand
Lacampagne
Président
du directoire de
Pouey International
« Ce qui me frappe le plus lorsque sonne
l’heure de ce palmarès, c’est le renouvellement des entreprises. Il y a partout sur nos
territoires des entreprises discrètes qui avancent et qui prennent les bonnes décisions. »
KEDGE
BUSINESS
SCHOOL
Jacques-Olivier
Pesme
Directeur associé
développement
international
« Cette saison des Aquitains de l’année est un excellent cru. Des centaines de données traitées par
nos étudiants, des entretiens conduits sur toute
la région, des entreprises qui se confirment mais
aussi des histoires méconnues ou en devenir. »
PRÉSIDENT DU JURY
Éric Trappier
Président-directeur général
de Dassault Aviation
« C’est un concentré de l’économie française
sur lequel nous avons travaillé avec le jury
des Aquitains de l’année. Nous avons vu de
vraies démarches d’industriels qui font face,
investissent, développent leurs activités. Il
est aujourd’hui difficile d’entreprendre en
France et de recruter. Les coûts de production
sont plus élevés qu’aux États-Unis par exemple. L’innovation est devenue impérative
pour maintenir notre compétitivité. »
BANQUE
POPULAIRE
BPIFRANCE
Christian
Chapothin
Yannick
Cambacedes
Directeur général
adjoint Banque
Populaire Aquitaine
Centre Atlantique
Directeur délégué
financement et
garantie Aquitaine
de bpiFrance
« Ce sont une nouvelle fois de belles histoires
qui sont mises en lumière par ce palmarès, des
histoires d’hommes et de femmes qui entreprennent sur nos territoires. Ils méritent notre
respect et notre engagement à leurs côtés. »
« La sélection 2015 est représentative de notre
tissu économique régional. Elle démontre, s’il
en était besoin, que la croissance est aujourd’hui tirée par l’exportation et l’innovation,
les deux piliers de l’intervention de bpiFrance. »
JOURNAL
« SUD OUEST »
Patrick
Venries
Directeur général
délégué et directeur
de la publication
« Comme chaque année, ce palmarès des
Aquitains de l’année apparaît comme un antidote à la morosité générale. Il nous offre une
sélection renouvelée d’entreprises et d’entrepreneurs qui font la vie de nos territoires. »
Gironde Sud Ouest éco 27
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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LECTRA
La découpe de tissus
est montée en gamme
■ Lors de la publication des résultats financiers du 3e trimestre 2015, Lectra a mis en garde :
les prévisions pour l’année seront légèrement
inférieures à celles envisagées. La faute à la faiblesse du marché chinois et de celui de l’automobile. Il n’empêche, Lectra est sur une tendance de hausse du chiffre d’affaires de plus de
10 % et du résultat net de plus de 30 %.
En dépit d’une « visibilité limitée », les perspectives de croissance sont bonnes pour le leader mondial des logiciels et des systèmes de découpe par laser ou par lame des tissus et des
matériaux souples. Un bon signal pour l’usine
de Cestas, site de naissance de la société en 1973,
qui emploie aujourd’hui 1 500 personnes dans
le monde. André Harari, 71 ans, président du
conseil d’administration, et son frère Daniel,
61 ans, directeur général ont pris 37 % du capital de la société dans les années 1990. La jeune
pousse fondée vingt ans plus tôt par des jumeaux, Bernard et Jean Etcheparre, était alors
confrontée à des difficultés financières.
23 000 clients
Les frères Harari ont redressé la barre. En 2012,
ils ont lancé un plan d’investissement de
50 millions d’euros axé sur la recherche (10 % du
chiffre d’affaires, 50 ingénieurs recrutés), le développement, la formation, la logistique. Plutôt que de délocaliser en Chine (à l’exemple de
son principal concurrent américain) et de se livrer à une guerre des prix, Lectra a opté pour la
montée en gamme de ses logiciels et de ses ma-
chines pour des clients aussi divers que la couture et la mode (Vuitton, Hermès), les sièges de
voitures (Faurecia), la chaussure et même les
sièges pour bateaux et avions. En tout, 23 000
clients dans une centaine de pays.
Nouvelle génération de machines
Quelques exemples d’innovations : les nouvelles machines de découpe sont dotées de capteurs qui analysent le tissu et optimisent leur
travail. En 2014, leur vente a progressé de 45 %.
Sur le marché des sièges pour voitures, la part
de Lectra est passée de 15 à 70 % en sept ans.
Dans l’ameublement, les ventes ont été multipliées par trois depuis 2012. Depuis quelques
mois, le marché chinois est moins porteur et
la société a dû revoir ses prévisions à la baisse.
Envisagé un temps à 240 millions d’euros,
le chiffre d’affaires de 2015 devrait s’établir entre 235 et 238 millions d’euros. L’entreprise demeure confiante, forte d’un faible taux d’endettement et, souligne Daniel Harari, de
« fondamentaux (...) plus solides qu’ils n’ont jamais été » dans l’histoire de Lectra.
Michel Monteil
ACTIVITÉ : Fabrication de machines
et de logiciels pour l’industrie textile
DATE DE CRÉATION : 1973
DIRIGEANTS : André et Daniel Harari
EFFECTIF : 1 500 dont 728 en France
CHIFFRE D’AFFAIRES : 211 millions
d’euros
Daniel Harari, directeur général de Lectra. PHOTO ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE
EXOSUN
Des panneaux qui tournent (bien) avec le soleil
■ Le désert chilien d’Atacama. C’est là, au nord
d’un pays qui souhaite produire 20 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables, qu’EDF
énergies nouvelles (EDF-EN) et son partenaire
local (Marubeni) vont construire une gigantesque centrale solaire. Elle comptera plus de 277
000 modules photovoltaïques. Les deux tiers
d’entre eux seront équipés des systèmes de suivi du soleil, des trackers, conçus par le Girondin
Exosun. EDF-EN avait déjà utilisé ces trackers
dans un projet aquitain.
À l’été 2007, Frédéric Conchy, venu du domaine biomédical, s’associe à Jean-Noël de Carentenay et à Dominique Rochier, pour créer
Exosun dans la pépinière d’entreprises de Bordeaux-Montesquieu à Martillac. La jeune entreprise bénéficie du soutien de l’incubateur régional et est lauréate du concours national d’aide
à la création d’entreprises de technologies innovantes.
ers dans le monde entier. Ils équipent aujourd’hui plus de 270 MWc (mégawatt crête) depuis la ferme solaire de Cestas ou celle du Gabardan dans les Landes jusqu’à la centrale pilote de
Caborca au Mexique.
Quatre filiales à l’étranger
En présence d’un marché national timide, Frédéric Conchy a très vite misé sur l’exportation.
La société a ouvert des filiales aux États-Unis (San
Francisco et Phœnix), en Afrique du Sud (Cape
Town) et, il y a quelques semaines, au Brésil (Salvador), en partenariat avec le groupe Ecoluz Part
SA. Elle dispose aussi de bureaux au Mexique, au
Chili, au Portugal et en Espagne.
Les récents contrats au Brésil et au Chili confortent la stratégie d’Exosun. « Nous nous réjouissons à la perspective de pouvoir prouver sur le
terrain la supériorité technique de notre produit et l’excellence de nos services de support »,
s’est félicité Frédéric Conchy après la signature
du contrat chilien, le plus important de la jeune
entreprise girondine désormais (depuis 2014)
bénéficiaire et installé depuis peu dans un bâtiment de 1 200 mètres carrés à Martillac.
M. M.
Suivre le soleil du matin au soir
L’ambition de la jeune société, sur un marché
de l’énergie solaire promis à un bel avenir, est de
fabriquer des systèmes de suivi du soleil. Les panneaux photovoltaïques sont en général fixes. En
les posant sur les équipements mobiles, ils peuvent s’orienter de façon à être en permanence
face aux rayonnements solaires, du matin au
soir. Avec un double effet: l’augmentation la production d’énergie de 30 % et la réduction du coût
du kilowatt/heure solaire.
Huit ans plus tard, Frédéric Conchy,
49 ans,président de la société, a vendu des track-
ACTIVITÉ : Supports mobiles
de panneaux photovoltaïques
DATE DE CRÉATION : 2007
DIRIGEANT : Frédéric Conchy
EFFECTIF : 90
CHIFFRE D’AFFAIRES : 20 millions
Frédéric Conchy sur le site de la centrale solaire du Gabardan (Landes). PHOTO NICOLAS LE LIÈVRE
d’euros
28 Sud Ouest éco
Gironde
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Ces six autres entreprene
NOMINÉS Issues de secteurs aussi divers que variés, ces six sociétés ont également retenu
l’attention du jury. Il s’en est fallu de peu pour qu’elles figurent au palmarès. Gros plan sur ces succès
AQUITEM/ALIENOR NET AU BOUSCAT
FALIERES NUTRITION À CAPTIEUX
Marketing et numérique Les plats randonneurs
CHIFFRE D’AFFAIRES : 15 millions
■ Le secteur d’activités d’Aquitem porte des dizaines de noms, tous anglicisés, mais le plus significatif serait sans doute de parler de « marketing numérique ». La société, fondée en 1987 par
Agnès Passault, gère des programmes de fidélisation pour de grandes enseignes. Il y a quinze
ans, Aquitem a racheté Alienor.net qui est aujourd’hui indissociable de sa maison mère. « Aliénor est complémentaire, souligne Agnès Passault, elle nous permet de proposer également
à nos clients des solutions d’hébergement de
leurs données, avec une valeur ajoutée, comme
la surveillance ou l’analyse de ces données. » C’est
ainsi que le « cloud » de Bordeaux Métropole ou
encore des Manèges à bijoux a été confié aux
bons soins d’Aliénor, qui développe également
des sites internet. Les deux sociétés se sont regroupées sur un site unique au Bouscat en 2004.
La technologie a grandement évolué en presque trente ans. Les courriers papier sont devenus des mails ou des messages sur Twitter. Toutefois, le cœur du métier reste le même :
proposer des outils de marketing direct pour
animer les ventes, connaître les clients et leurs
habitudes de consommation.
d’euros
JEAN-MICHEL LE BLANC
Agnès Passault
PHOTO J.-M. L. B.
ACTIVITÉ : Marketing et numérique
DATE DE CRÉATION : 1987
PRÉSIDENTE : Agnès Passault
EFFECTIF : 120 personnes
TRANSPORTS WILLIAM A2B À VILLENAVE-D’ORNON
Respect de l’environnement
CHIFFRE D’AFFAIRES : 7 millions
■ L’entreprise de transport William a été
créée à Mérignac, il y a soixante-dix ans. En
2007, elle était à vendre, avec sa dizaine de camions de travaux publics. Un conducteur de
poids lourds, Abdelkader Bounoua, décide
alors de franchir le pas qui conduit de salarié
à chef d’entreprise. Sans un euro en poche
mais avec une belle force de persuasion, il obtient les fonds nécessaires au rachat… À rembourser sur le court délai de cinq ans. « Trois
ans plus tard, nous nous sommes installés à
Villenave-d’Ornon. Nous possédons aujourd’hui 35 camions et employons 32 chauffeurs ». L’entreprise intervient 7 jours sur 7,
24 heures sur 24, pour mettre ses camions
avec chauffeur à la disposition des gros chantiers (autoroute, LGV...) et pour transporter
d’encombrants matériels, parfois en urgence (lors d’accidents). L’entreprise connaît
une progression du chiffre d’affaires d’un
million d’euros par an. William A2B a été sélectionnée par le jury des Aquitains de l’année pour ses pratiques respectueuses de l’environnement, pour sa vigilance sur les
vitesses de conduite et pour la mixité hommes femmes au volant des camions.
d’euros
HERVÉ PONS
Abdelkader
Bounoua
PHOTO H. P.
ACTIVITÉ : location de poids lourds
de travaux publics et de relevage
avec chauffeur
DATE DE CRÉATION : 2007
DIRIGEANT : Abdelkader Bounoua
EFFECTIF : 40 personnes dont
32 conducteurs, hommes et
femmes
CHIFFRE D’AFFAIRES : 5,6 millions
■ En novembre 2014, la PME Falières Nutrition
a fait le grand saut. Un an avant de s’installer
dans de nouveaux locaux (à l’intérieur et dans
le prolongement) de l’ancienne gare de Captieux, Jean-Michel et Réjane Falières ont accueilli au capital de leur entreprise BpiFrance
et BNP Paribas développement. Conserverie artisanale sud-girondine, la société avait commencé à se diversifier en 1992 dans les plats cuisinés lyophilisés pour les randonneurs, les
explorateurs, les militaires et ONG en mission.
Désormais, elle va voir plus grand notamment
à l’exportation. Trois millions d’euros ont été
injectés dans la nouvelle unité de production
de 3 000 mètres carrés « dans la perspective
d’une forte croissance du chiffre d’affaires », annonce Jean-Michel Falières. Les volumes de
plats pour alimentation nomade, vendus sous
la marque Voyager, vont augmenter et diversifier leurs recettes. Falières Nutrition produit en
outre des coffrets repas (plat, boisson, dessert)
que les voyageurs bloqués dans une gare ou sur
une autoroute se verront distribuer. Outre l’Europe, les ventes sont appelées à se développer
en Amérique et en Asie.
d’euros
MICHEL MONTEIL
Réjane
et Jean-Michel
Falières
PHOTO THIERRY DAVID
ACTIVITÉ : Fabrication de plats
cuisinés lyophilisés
DATE DE CRÉATION : 1979
DIRIGEANTS : Jean-Michel
et Réjane Falières
EFFECTIF : 15 personnes
LE PETIT BASQUE À ST-MÉDARD-D’EYRANS
Les héritiers du caillé
CHIFFRE D’AFFAIRES : 36 millions
■ Tout est né d’une habitude locale consistant à faire paître les brebis de retour de
transhumance entre les rangs de vigne des
grands châteaux.
Pour remercier, le berger préparait le
caillé. Le Petit Basque, entreprise familiale
créée en 1950 à Villenave-d’Ornon, a continué sa vie à Saint-Médard-d’Eyrans en passant par les mains de la famille Caillaud, puis
des frères Martin qui l’ont revendue, en 2014,
à la famille Falch’un et Léon du groupe SILL
entreprises.
« Nous avons une croissance à deux chiffres, indique Hubert Martin, directeur du
site. Mais nous avions besoin d’un renouveau. Aujourd’hui, nous collectons nous-mêmes chez nos 60 producteurs de lait de brebis en Dordogne, dans le Tarn et le
Tarn-et-Garonne pour sécuriser nos approvisionnements. Nous sommes leader sur le
marché de l’ultra frais brebis avec 33,5 % de
part de marché. En 2016, nous allons réaliser un investissement de 3 millions d’euros
ici pour créer de nouvelles lignes de production ».
d’euros
CATHERINE DOWMONT
Hubert Martin
PHOTO C. D.
ACTIVITÉ : Fabrication de produits
frais à base de lait de brebis
DATE DE CRÉATION : 1950
DIRIGEANT : Hubert Martin
EFFECTIF : 140 personnes
Sud Ouest éco 29
Gironde
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urs ont aussi séduit
BELCO À MERIGNAC
BAILLARDRAN A BORDEAUX
Baillardran le précurseur La PME des cafés verts
CHIFFRE D’AFFAIRES : 8 millions
■ Philippe Baillardran n’a pas inventé le canelé. La légende de ce « gâteau de rien » remonte au XVIe siècle et de très nombreux pâtissiers bordelais en fabriquent tous les jours
depuis des lustres. Mais quand Philippe et Angèle, son épouse, reprennent il y a vingt-cinq
ans, rue Judaïque à Bordeaux la pâtisserie de
Raymond Baillardran, ils voient déjà plus loin.
Ils font du canelé un concept, une marque dotée de son propre emballage. Et décident bien
avant les autres de les distribuer dans des boutiques dédiées elles aussi et décorées en
rouge, le code couleur fétiche du produit. Ils
ont en fait inventé une marque territoriale
qui fait que de nombreux touristes repartent
persuadés qu’ils ont acheté les seuls canelés
bordelais. Il fallait le faire ! La société qui emploie 120 personnes et dispose de 17 enseignes
idéalement réparties sur la ville mais aussi à
l’aéroport et à la gare Saint-Jean produit
30 000 canelés par an, à consommer de préférence dans les 24 heures. Elle va investir
dans un nouvel atelier de production à Bègles
pour soutenir la cadence de son succès.
d’euros
JEAN-BERNARD GILLES
Philippe
Baillardran
ARCHIVES
STÉPHANE LARTIGUE
ACTIVITÉ : Fabrication et vente de
canelés bordelais, 17 magasins
DATE DE CRÉATION : 1988
DIRIGEANTS : Philippe et Angèle
Baillardran
EFFECTIF : 120 salariés
TROIS QUESTIONS À...
THOMAS FROEHLICHER
Directeur général
de Kedge Business School
V
otreambitionestinternationaleetvous
êtes le partenaire privilégié des Aquitains de l’année.Quelestlesensdel’implication de Kedge ?
La dimension internationale de Kedge BS est devenue impérative du fait de notre environnement concurrentiel. Nos étudiants recherchent
une formation de haut niveau qui leur ouvre les
portes du marché du travail aussi bien à Bordeaux qu’à Paris, New York ou Shanghai. C’est la
mission que nous menons pour être reconnus
sur l’ensemble de ces territoires et répondre à
cette attente. Les Aquitains de l’année est une opération formidable car elle nous permet de cultiver ce lien nécessaire avec les entreprises de la région. Nous y sommes profondément attachés. À
chaque soirée de remise des prix, je suis touché
par l’émotion qui se dégage de ces chefs d’entreprise, honorés de se voir distingués pour tous
leurs efforts et ceux de leurs équipes.
D
e quelle manière vos étudiants en Master contribuent-ils à ce palmarès régional ?
Ces étudiants, qui suivent le Master Grande École
de Kedge BS en formation continue, sont avant
tout des professionnels qui exercent leur métier
et vivent en Aquitaine. Ils sont donc eux aussi très
impliqués dans la vie économique de la région.
Pour les Aquitains de l’année, ils ont recherché et
analysé les performances de plusieurs centaines
d’entreprises durant plusieurs mois. Leur sélection, qui comporte des entreprises reconnues
mais aussi des pépites méconnues, a été soumise
à un jury qui a élu les Aquitains de l’année. Ce travail leur apporte des connaissances approfondies
sur le tissu économique régional.
C
omment se porte Kedge plus de
deux ans après la fusion de BEM
et d’Euromed ?
Kedge BS réalise un chiffre d’affaires de près de
100 millions d’euros pour un effectif de
11 000 étudiants de 50 nationalités différentes,
avec 500 collaborateurs dont 200 professeurs.
C’est aujourd’hui la 2e école en France, derrière
HEC, pour sa production de recherche et notamment sur des sujets d’actualité brûlants comme
le développement durable. Kedge BS figure au
29e rang des business school en Europe et au
23e rang mondial pour notre MBA qui a d’ailleurs
ouvert l’an dernier à Bordeaux. Ce n’est pas rien.
Nous avons donc déjà réalisé beaucoup de travail
et il nous reste encore des étapes importantes à
franchir dans notre plan stratégique. Nous accentuons nos efforts sur l’international, pour les raisons déjà évoquées, tout en cultivant nos implantations locales. Le magnifique campus de
Bordeaux, financé par la CCI et Bordeaux Métropole, est à ce titre un atout pour notre attractivité
internationale. Enfin, nous poursuivons aussi notre transformation numérique et l’accroissement
de nos services de formation aux entreprises.
RECUEILLI PAR JEAN-BERNARD GILLES
CHIFFRE D’AFFAIRES : 23 millions
■ Implantée sur la zone industrielle du
Phare à Mérignac, la société Belco est dirigée par Alexandre Bellangé. Âgé de 33 ans,
ce jeune chef d’entreprise a pris seul les rênes de l’entreprise familiale depuis le départ
de son père, Nicolas, il y a quelques mois.
Spécialisée dans l’importation et la distribution de cafés verts de terroir, Belco accompagne en grande majorité des artisans torréfacteurs et des PME de torréfaction situés
dans 23 pays européens. Les industries nationales et internationales pèsent peu dans
son réseau. « Nous livrons à ce jour
920 clients », précise l’intéressé.
Belco se positionne sur des produits dotés d’une forte identité sensorielle à la tasse.
Les cafés verts proviennent des pays producteurs d’Amérique centrale, d’Amérique du
Sud et d’Afrique, notamment d’Éthiopie où
elle possède un bureau de représentation.
La PME girondine a commercialisé
100 000 sacs de café en 2014. À Mérignac,
son école du café reçoit environ 400 torréfacteurs par an.
d’euros en 2014
OLIVIER DELHOUMEAU
Alexandre
Bellangé
PHOTO O. D.
ACTIVITÉ : Importation et
distribution de divers cafés verts
DATE DE CRÉATION : 2007
DIRIGEANT : Alexandre Bellangé
EFFECTIF : 26 salariés
30 Sud Ouest éco
Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Dossier
Encore
STRATÉGIE Pour
Didier Arino, le directeur
de Protourisme,
la Gironde doit s’adapter
aux exigences
d’une clientèle mondiale
idier Arino livre son analyse des atouts et
points faibles de la Gironde en matière
de développement touristique.
D
« Sud Ouest ». La Gironde est-elle un grand
département touristique français ?
Didier Arino. Elle dispose d’un gros potentiel de
Didier Arino, le directeur de Protourisme. Le cabinet girondin d’études et de conseils en tourisme travaille partout en France. ARCHIVES S. LARTIGUE
progression. On peut considérer qu’elle est aujourd’hui dans le top 10 français, derrière le Var,
la Vendée ou la Charente-Maritime mais pas
dans le top 3. Elle a plutôt stagné ces dernières
années faute d’une vraie locomotive touristique. Bordeaux est en train de le devenir aux côtés d’Arcachon et de Saint-Emilion qui demeurent des valeurs solides. Mais on constate aussi
Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Sud Ouest éco 31
Tourisme, le nouvel Eldorado
des marges de progrès
une certaine désertification touristique dans la
Gironde rurale. Le Médoc patine, l’Entre-deuxMers ne progresse pas comme il le pourrait. Il
manque encore des investissements et des investisseurs au tourisme girondin.
Ils ne veulent pas venir ou on ne va pas les chercher ?
C’est un peu les deux. Seule une véritable stratégie touristique peut attirer les investisseurs.
Le Département a tâtonné ces dernières années
et ne propose pas une politique touristique
claire. Les territoires n’ont pas encore suffisam
ment pris conscience des nouvelles attentes des
clientèles. On fait encore trop ici ou là un tourisme d’élus un peu dépassé avec une vision des
années 1970. Cela se voit. Le Département a toutefois mené une politique judicieuse sur les circulations douces (vélos, piétons) et les pouvoirs
publics, plus globalement, ont su protéger le littoral. On n’a pas gâché notre atout environnemental et su préserver le patrimoine. Ce sont
aujourd’hui des atouts forts. Mais pas suffisants.
Que manque-t-il aujourd’hui ?
Il faut une meilleure offre de services, plus de
fluidité et de souplesse dans les pratiques, un
gros effort sur Internet dans la commercialisation et les modes de réservation. Il manque des
investissements en zone rurale, en zone périurbaine. Le tourisme rural et associatif a eu des développements importants dans les années 1970.
Mais ce tourisme a vécu car il est en compétition, en France et dans le monde, avec des destinations bien plus attractives. Il faut aujourd’hui créer de l’emploi, de la valeur et du
développement économique sur les territoires.
La Gironde doit recoller aux attentes du marché.
Quels équipements sont nécessaires ?
Il n’y avait pas assez de chambres mises sur le
marché jusqu’à il y a peu. On manque de places
modernes et adaptées dans l’hôtellerie de plein
air. Aucun camping très haut de gamme à 20
kilomètres de Bordeaux ! Il nous faut des grands
opérateurs hors Arcachon, Lacanau ou le Médoc. Nous manquons de grandes résidences de
vacances, de « resorts » privés avec des équipements, des activités et des services.
Partout, les hôtels se développent dans les villes ou sur les axes routiers. Il est beaucoup plus
compliqué de rentabiliser un investissement
hôtelier toute l’année dans les zones rurales
voire même sur le littoral. Sauf à passer à un niveau de qualité et de prestation qui permet
l’équilibre économique.
Reste Bordeaux, la nouvelle star du tourisme
girondin : un atout maître ?
Dès que l’on pose les bases nécessaires au développement touristique, il se fait de manière naturelle. Il faut d’abord avoir envie d’accueillir
des touristes et ne pas les considérer comme
une nuisance.
Bordeaux est belle désormais et dispose d’une
offre événementielle connue, de nouvelles stars
de la gastronomie qui font faire au client potentiel le détour de 100 ou de 200 kilomètres.
Alors qu’il n’y a pas aujourd’hui une offre de
visites très abondante. Le seul réaménagement
de la ville et sa beauté nouvelle ont créé le déclic.
Le tourisme est aussi un univers, un imaginaire.
Bordeaux a su mettre en valeur sa nouvelle dimension patrimoniale.
Quels équipements font encore défaut à Bordeaux ?
D’abord un grand site mais nous l’aurons en
2016 avec la Cité du Vin. Il sera un totem, un emblème. Il sera une chance pour tous les acteurs
de la filière qui rayonnera bien au-delà de l’ag-
glomération. À la Rochelle, Périgueux ou Limoges, on attend aussi cet équipement.
Il dépassera vite son objectif de 450 000 visiteurs annuels s’il parvient à se renouveler. Ce
sera son grand défi.
L’emblème sera suffisant ?
Il faudra aussi une meilleure structuration de
la filière oenotouristique sur l’ensemble du département. Le chantier a été engagé mais il doit
se traduire par la création de produits touristiques qui seront une marque de différenciation
forte de la destination girondine. Il manque aussi des hôtels haut de gamme pour attirer une
clientèle à plus forte dimension internationale,
notamment les Asiatiques. Bordeaux reste encore, malgré ses succès, une petite destination
touristique dans le concert mondial par rapport
à Munich, Barcelone ou Milan sans parler des
grandes capitales. Il nous manquait une belle
offre gastronomique et elle arrive. C’est formidable. Il faut encore des hôtels plus haut de
gamme de 4 ou 5 étoiles. Le marché des investisseurs est lui aussi suiveur. Mais ils viendront,
tôt ou tard, c’est sûr.
PROPOS RECUEILLIS PAR
JEAN-BERNARD GILLES
32 Sud Ouest éco Gironde
€
Chiffre d'affaires : les 100 premières
Dénomination officielle
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
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19
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21
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25
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29
30
31
32
33
34
35
36
37
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39
40
41
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43
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45
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47
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49
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51
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59
60
61
62
63
64
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67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
GROUPE FAYAT
CDISCOUNT
CEVA SANTE ANIMALE
CASTEL FRERES
MAISON JOHANES BOUBEE
SOCIETE CENTRALE APPROVISIONNEMENT SUD-OUEST
TOUTON SA
COLAS SUD-OUEST
HERAKLES
GROUPE SIPA - STE INVESTISS. PARTICIP. AQUITAINE
BMSO - POINT P SUD-OUEST
GROUPE PICHET
ARGOS OIL FRANCE SAS
BOUYGUES BATIMENT CENTRE SUD-OUEST
J.A. DELMAS
GAZ DE BORDEAUX - GDB
SAICA PACK FRANCE
SMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PIN
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUD-OUEST
AFM RECYCLAGE
VIDALIES SA
KEOLIS BORDEAUX
BARDINET VINS
CASSOUS SA
CIFA - CIE IMMOBILIERE ET FONCIERE D'AQUITAINE
ADIM SUD-OUEST
ALLIANCE FORETS BOIS
SONEPAR SUD OUEST - CSO
SITA SUD OUEST
BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SA
SABENA TECHNICS
CAP INGELEC SA - FAI
GTM BATIMENT AQUITAINE
CONSTRUCTION NAVALE BORDEAUX
IGC
FILHET-ALLARD
STRYKER SPINE
VERALEC
CIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANN
MEDA MANUFACTURING
ATLANDES
GT LOCATION
YVON MAU
ETABLISSEMENTS DECONS
INEO AQUITAINE
SIBLU FRANCE
SMURFIT KAPPA COMPTOIR DU PIN
EIFFAGE CONSTRUCTION NORD AQUITAINE
LDC AQUITAINE
H & A LOCATION SAS
VEOLIA PROPRETE AQUITAINE - STMB
ROXEL FRANCE
STE FCAISE DE CONSTRUCTIONS MECANIQUES ELECTRIQUES
EUROVIA AQUITAINE
TCS
SERMA TECHNOLOGIES
AGFA HEALTHCARE FRANCE
REGAZ - BORDEAUX
STE DE DISTRI. LESPARRE - BRICO BATI JARDI LECLERC
SOVEX GRANDS CHATEAUX
JL INTERNATIONAL ETABLISSEMENTS JEAN LABATUT
GAP VI - AQUITAINE VEHICULES INDUSTRIELS
SOGEA SUD OUEST HYDRAULIQUE
STE NOUVELLE POLYCLINIQUE BORDEAUX NORD AQUITAINE
GCA BORDEAUX - TTA FRANCE
SOCIETE D'EXPLOITATION DES ETS J. VEYNAT
MAISON GINESTET SA
FRANCE PIERRE PATRIMOINE
SOCIETE GESTION ASSAINISSEMENT CUB
SEA TANKERS SHIPPING
TFN PROPRETE SUD-OUEST
CHEOPS TECHNOLOGY FRANCE
AEROPORT DE BORDEAUX MERIGNAC
MERCEDES-BENZ BORDEAUX
COMPAGNIE IMMOBILIERE DE RESTAURATION
SN BRUDIS - E. LECLERC
GEODIS CALBERSON AQUITAINE
BALLANDE MENERET SA
DBF BORDEAUX RIVE DROITE - SAVRA
GT LOGISTICS
SOCIETE DES COLORANTS DU SUD-OUEST - UNIKALO
JDC AQUITAINE
FORESA FRANCE
CIRMAD CENTRE SUD OUEST
LD VINS - LES CHATEAUX REUNIS
PERIGORD ENERGIE
PRODUCTA VIGNOBLES
EXALAB
MAINCARE SOLUTIONS
OENOALLIANCE
FOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUX
ETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCC
OLTAN BOYER SAS
SEG FAYAT
CHAMBERY AUTOMOBILE
PENA METAUX SA
BAYERN AUTOMOBILES
AUTOMOBILES PALAU
FAYAT ENTREPRISE TP
SCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE
Commune
BORDEAUX CEDEX
BORDEAUX
LIBOURNE CEDEX
BLANQUEFORT
BORDEAUX
CESTAS
BORDEAUX
MERIGNAC
LE HAILLAN
LE BOUSCAT CEDEX
CANEJAN
PESSAC CEDEX
BRUGES
MERIGNAC
BORDEAUX
BORDEAUX
PESSAC
BIGANOS
PESSAC
VILLENAVE D'ORNON
BEGLES
BORDEAUX
BLANQUEFORT
MERIGNAC
BEYCHAC ET CAILLAU
MERIGNAC
CESTAS
VILLENAVE D'ORNON
CANEJAN
PAUILLAC
MERIGNAC
BLANQUEFORT
MERIGNAC
BORDEAUX
BEYCHAC ET CAILLAU
MERIGNAC CEDEX 9
CESTAS
BEYCHAC ET CAILLAU
PAREMPUYRE
MERIGNAC
PESSAC
BASSENS
GIRONDE SUR DROPT
LE PIAN MEDOC
PESSAC
PESSAC
PESSAC
BORDEAUX
BAZAS
BORDEAUX
POMPIGNAC
ST MEDARD EN JALLES
LIBOURNE
MERIGNAC
BORDEAUX
PESSAC
ARTIGUES PRES BORDEAUX
BORDEAUX
LESPARRE MEDOC
CARBON BLANC
BORDEAUX
BRUGES
PESSAC
BORDEAUX
BEGLES
TRESSES
CARIGNAN DE BORDEAUX
BORDEAUX
BORDEAUX
MERIGNAC
CANEJAN
CANEJAN
MERIGNAC
BEGLES
BORDEAUX
BRUGES
BRUGES
BORDEAUX CEDEX
ARTIGUES PRES BORDEAUX
BASSENS
MERIGNAC
BRUGES
AMBARES ET LAGRAVE
MERIGNAC
BORDEAUX
CANEJAN
LORMONT
PESSAC
CANEJAN
BEYCHAC ET CAILLAU
LE HAILLAN
BRUGES
BORDEAUX
FLOIRAC
VILLENAVE D'ORNON
MERIGNAC
MERIGNAC
BRUGES
LIBOURNE
BORDEAUX
Date
dernier bilan
30.09.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.03.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.08.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.04.2014
30.09.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
28.02.2013
30.06.2013
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
30.09.2014
30.09.2013
31.12.2013
31.12.2013
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.03.2015
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.08.2013
30.04.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.03.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.03.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.10.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.03.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.03.2014
30.09.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2014
Dernier
CA
3 497 849**
1 444 126*
765 300**
742 779
742 779
675 045
614 788
537 798
480 683
447 375**
396 977
365 585**
344 151
323 583
285 155
283 675
283 667
280 251*
252 545
223 920
215 617
201 131
198 976
196 132**
178 133**
170 115
169 091
168 461
163 343
153 052
152 393
151 005
146 772
144 771
141 753**
137 253**
134 275
126 909
125 191
119 453
115 158
114 279**
100 304
99 934
96 990
96 833
92 638
90 183
90 120
90 051
87 764
87 117
85 642
82 190
82 103
80 241**
79 716
78 862
75 969
74 526
73 876
73 499
72 340
71 002
70 729
70 119
68 719
66 399
65 710
64 913
64 570
63 086
62 513
62 496
62 437
61 689
60 531
60 494*
59 770
59 174**
58 910
58 266
55 545
55 325
55 094
54 888
53 812
52 769
51 059
50 928
50 459
50 346
50 184
50 010
49 936
48 772
48 771
48 108
47 453
47 423
Evol. (en %)
dernier CA /
CA N -1
-1,92
22,66
-1,53
6,80
2,89
14,41
-12,83
-2,89
-2,71
-2,09
-17,12
25,88
9,92
-40,41
-3,18
-3,24
-6,38
-13,17
26,34
16,54
2,65
1,27
19,56
7,09
1,54
23,06
-16,31
7,80
237,89
17,49
15,96
7,42
8,95
-0,79
3,30
-11,59
2,89
101,89
10,00
-6,21
5,02
1,44
12,88
6,33
13,01
16,71
3,08
-2,45
-12,46
3,42
7,51
5,37
-1,84
-16,67
6,01
-14,32
-7,02
2,86
-18,38
6,44
-7,34
19,56
1,33
-11,85
1,43
9,28
5,95
4,03
20,20
-4,22
-24,37
2,78
0,24
11,50
7,41
7,03
22,77
-8,69
-12,53
-4,81
10,13
4,02
-1,39
-8,80
-1,47
22,09
-21,53
-15,21
-16,86
-3,02
5,70
Dernier
CA
export
Dernier
résultat
net
1 199 134**
NC
NC
114 634
59 110
0
614 294
1
41 645
0**
139
0**
0
0
281 812
0
7 482
161 939*
35
39 646
0
0
55 330
NC
0**
0
20 280
15
548
52 954
75 882
136 872
0
0
0**
9 625**
130 279
3 694
73 228
24 389
0
NC
36 029
0
1
0
1 720
-5
263
1 332
0
0
20
0
0
22 405**
79 716
0
0
44 015
2 642
1 702
0
0
0
0
36 389
0
0
0
0
0
0
2
0
0
323
47 476*
145
0**
1 223
123
0
0
35 853
0
16 234
0
12 317
8 718
0
47 050
32 498
0
0
34 155
61
121
0
47 331
- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -
58 557**
NC
NC
22 695
2 379
1 104
302
12 394
36 661
3 278**
1 344
12 496**
361
8 532
15 799
1 639
-2 905
5 283*
4 075
2 674
3 638
3 149
13 133
NC
3 897**
1 208
717
3 803
-1 498
21 947
-15 916
23 088
1 545
5 725
2 583**
NC
59 975
333
5 871
1 903
-10 819
NC
104
6 252
3 729
5 625
33
812
792
2 884
5 821
2 509
2 473
523
4 256
10 354**
656
9 577
1 349
1 876
683
242
1 857
2 020
-1 587
986
4 634
91
871
-9 311
461
2 310
6 088
101
5 604
1 520
498
1 560*
1 332
NC
5 670
1 454
953
63
714
7 855
350
4 717
96
983
-7 885
258
408
2 212
778
32
388
660
429
664
Gironde Sud Ouest éco 33
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
TROIS QUESTIONS À...
Avant de parler de tendance de fond, la reprise devra donc être confirmée dans les
mois à venir.
L
’un des relais de croissance est l’export. Quels sont les secteurs qui s’en
sortent le mieux ?
Tout d’abord, au plan national, seule une
PME sur trois exporte. Parmi les secteurs plus
porteurs à l’étranger, on trouve les produits
agroalimentaires, les équipements technologiques. En particulier l’aéronautique, ses
sous-traitants et fournisseurs, bien implantés dans le Sud-Ouest, et les vins et spiritueux.
Par ailleurs, il y a une bonne dynamique également dans l’industrie pharmaceutique
grâce à certaines ETI (Entreprises de taille intermédiaire, NDLR) performantes, à l’image
de Ceva Santé Animale. Notre nouvelle future
grande région aura donc des positions à l’export fortes. Elle représentera au total environ
5 % des exportations françaises.
BERTRAND LACAMPAGNE
Président du directoire
de Pouey International
A
ssiste-t-on aux prémices d’une
reprise de l’économie dans la région ?
Oui, nous avons plusieurs signes tangibles.
Depuis neuf mois, notre région connait une
baisse des défaillances de -2,24 %, contre 0,66 % au plan national. Ceci étant, cette reprise concerne la majorité des régions françaises et de nombreux secteurs, en
particulier les services. Mais certains sont très
fragiles, comme l’hôtellerie-restauration, qui
a subi une hausse de 6 % des défaillances.
Q
uels sont les ingrédients nécessaires pour une PME qui souhaite réussir à l’étranger ?
La vente à l’export suppose une très bonne
connaissance des usages commerciaux, des
différences culturelles et linguistiques, du
contexte des pays, des circuits de distribution, de la réglementation. En outre, il faut
veiller à s’assurer de la solvabilité de ses
clients. En effet, dans de nombreux pays
(États-Unis, Suisse…), les entreprises ne sont
pas tenues de publier leur bilan. La mise en
place d’une garantie financière sécurisera la
relation.
PROPOS RECUEILLIS PAR
NICOLAS CÉSAR
Comment lire les tableaux ?
Ces tableaux ont été réalisés par Pouey International, spécialiste « Business to business » du renseignement commercial et financier garanti et du recouvrement de
créances. Chaque tableau classe les entreprises par ordre décroissant de leur chiffre d’affaires. Pour plus de cohérence, celui-ci est considéré au prorata sur 12 mois ;
les sociétés n’ayant pas toutes un bilan sur
12 mois.
Le 1er classement ci-contre porte sur les
50 premières entreprises de l’ensemble du
département, toutes activités confondues.
Il est par la suite décliné en « tops 50 » secteur d’activité par secteur d’activité : export, industrie, commerce, services, agroalimentaire et bâtiment-travaux publics.
Qui ? Ces informations concernent exclusivement les entreprises privées dont le
siège social est situé dans le département
et qui ont déclaré leur bilan. Pour cette raison, certaines sociétés présentes dans le
département ne figurent pas dans les tableaux.
Comment ? Ces données officielles sont collectées auprès des greffes des tribunaux
de commerce dans les semaines qui précèdent leur publication. Les entreprises ne
déclarant pas leur bilan ne peuvent donc
pas figurer dans ce palmarès.
Quant aux secteurs d’activité, ils ont été
établis par rapport au code NAF d’appartenance de chaque société. La NAF (nomenclature des activités françaises) est élaborée par l’Insee.
Quand ? Les chiffres indiqués sont ceux des
bilans clôturés en 2013, 2014 voire 2015.
Combien ? Les valeurs sont exprimées en
« kilo euros ». Cela signifie que s’il est écrit
1 700 K€, il faut comprendre 1 700 000 euros.
Quoi ? Outre le rang de classement, la dénomination et la commune de domiciliation du siège social, ces tableaux mentionnent les derniers chiffres hors taxes
déclarés par chaque entreprise soit : son
chiffre d’affaires (CA), son chiffre d’affaires
export (égal à 0 quand l’entreprise n’a pas
d’activité à l’étranger) et son résultat net
à la date de clôture de leur bilan.
Par ailleurs, est indiquée pour chaque
société, l’évolution en pourcentage de son
dernier chiffre d’affaires connu par rapport à celui de l’année précédente. Pour le
même numéro siren, elle a été calculée sur
la base de bilans de même durée et sur la
même période (exemple : de janvier à décembre). Quand seul le dernier CA est disponible, cette évolution n’a pas été calculée.
Enfin, par défaut, les entreprises des classements ne font pas état de chiffres consolidés (pour un groupe, somme des chiffres
des entités le constituant). Cependant, certains chiffres consolidés sont indiqués si
le groupe en a fait communication.
De ce fait, certaines entités d’un groupe
peuvent figurer en leur nom alors que le
nom de leur groupe d’appartenance figure aussi dans le classement.
34 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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L’hôtellerie bordelaise
se fait une place au soleil
TOURISME Le nombre des visiteurs est en hausse, surtout l’été. Ce n’était pas le cas dans les années 1990
D
ans une agglomération bordelaise
qui « a le vent en poupe » sur le plan
touristique, les professionnels de l’hôtellerie ont le sourire. Ils occupent une position privilégiée pour constater que la ville aux
multiples labels (1) s’est fait une place au soleil
sur les guides touristiques européens. Destination de repli au début des années 2000, Bordeaux entre aujourd’hui dans la catégorie des
« city break », ces villes que les touristes viennent découvrir lors de courts séjours, généralement d’une ou deux nuits. « Le nombre de
visiteurs est en hausse constante, apprécie
Thierry Gaillac, président du secteur hôtellerie au sein de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Gironde (Umih 33).
On constate notamment une forte augmentation l’été, ce qui n’était pas le cas dans les années 1990, où les touristes évitaient Bordeaux. »
Clientèle internationale
Pour la saison haute, qui s’étend de mars à octobre,Thierry Gaillac met en avant de « très
bons chiffres ». Dans les quelque 8 500 établissements hôteliers que compte la métropole
bordelaise, le taux d’occupation, en août, a
« flirté avec les 77 % », un résultat comparable
à celui de Marseille et supérieur à ceux de Lyon,
Nantes, Toulouse ou Lille. En moyenne, en
2014, ce taux d’occupation était d’environ 65 %,
soit plus de trois millions de nuitées enregistrées sur l’année. « Le profil des visiteurs est de
plus en plus international, reprend Thierry
Gaillac. Les clientèles qui progressent sont notamment les Chinois, les Brésiliens ou les Américains, et on retrouve toujours les Anglais et
les Espagnols. »
Partie de loin sur le marché du tourisme,
l’agglomération bordelaise n’est pourtant pas
Le Grand Hôtel de Bordeaux, place de la Comédie, est passé sous pavillon Intercontinental, la chaîne n°1 de l’hôtellerie de luxe
dans le monde. De quoi internationaliser davantage la fréquentation du palace bordelais. ARCHIVES PHILIPPE TARIS
épargnée par la concurrence de ces « produits
nouveaux » que sont l’offre d’appartements
privés ou de chambres d’hôtes, via des plateformes comme Air Bnb. « Nous, professionnels, sommes bordés sur le plan législatif, sur
la sécurité, l’hygiène, le social ou le fiscal,
grince le responsable de l’Umih 33. On aimerait que les règles soient les mêmes pour tous.
S’il n’y a pas de TVA, qu’il n’y a pas d’imposition sur le revenu, ça devient de la concurrence déloyale. » En dépit de cette concur-
rence, le développement de l’activité touristique dispose d’une marge de progression
conséquente dans la métropole. « La saisonnalité est encore très marquée, regrette le représentant de l’Umih 33. La période d’octobre
à mars reste compliquée car il y a beaucoup
moins de tourisme loisir et le tourisme corporate, d’affaires et d’entreprises, est encore à développer. » Les acteurs économiques de la métropole en sont conscients et œuvrent
activement pour dynamiser ce tourisme ‘’cor-
porate’’. Mais cette piste n’est pas la seule pour
que l’activité touristique soit prospère à longueur d’année. Thierry Gaillac dit ainsi attendre « avec impatience » la livraison de la Cité
du Vin, prévue l’an prochain, car elle permettra de « générer des séjours même en hiver. »
OLIVIER SAINT-FAUSTIN
(1) Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Best
European Destination 2015, ville préférée des Français, où il fait bon vivre, travailler, etc.
Gironde Sud Ouest éco 35
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Bordeaux-Lac :
bienvenue à
« Accor land »
CHAÎNES HÔTELIÈRES Le groupe Accor
a investi dans le quartier marécageux du nord
de Bordeaux dès les années 1980. Il a eu le nez creux
tre villes, de réaliser des coups avec des perspectives de gain foncier. »
Par la suite, le groupe a poursuivi son développement dans la zone, y créant un véritable « Accor land ». Il y possède cinq enseignes, toutes situées à proximité immédiate
les unes des autres (Ibis, Ibis budget, Novotel, Pullman, Mercure), soit près de
500 chambres.
Pourtant, la longue idylle entre le lac et
Accor n’a pas été toujours rose. Il y a quelques années, le groupe a même envisagé de
revoir son implantation dans ce secteur excentré et longtemps oublié par les décisionnaires. « Il y a six ou sept ans, on s’est posé la
question de la potentialité de cette zone, de
savoir s’il fallait continuer à y rester, reprend
Olivier Brissard. Nos hôtels vivotaient avec
des taux d’occupation de 60 %... »
Olivier Brissard, directeur opérationnel
du groupe Accor pour le Grand Ouest. DR
Q
uand il observe aujourd’hui le quartier de Bordeaux-Lac, sa desserte par
le tram, son Palais des congrès, son
écoquartier Ginko ou son stade ultramoderne, Jean-Charles Bron se pince encore
pour y croire. « En aucun cas, à l’époque, on
imaginait que le quartier puisse devenir ce
qu’il est », souffle, du haut de ses presque
70 printemps, l’ex-élu bordelais. Il est désormais retraité et médiateur pour la ville depuis 2014.
Dans les années 1950, la zone était exclusivement composée de marécages. « On était
à la campagne, se souvient-il. Il y avait des
fermes à étage car les gens étaient obligés
de vivre en hauteur une bonne partie de
l’année pour faire face aux inondations. »
C’est Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, qui, dans les années 1960, décide
d’aménager cette partie nord de la ville. Un
lac artificiel y est creusé entre 1962 et 1966,
le pont d’Aquitaine permet de desservir la
zone dès 1967. Puis c’est au tour du Parc des
expositions d’y être construit. Le quartier
des Aubiers suit avec sa vaste zone de commerces et de services.
Très vite, le groupe Accor a décelé le potentiel de ce nouveau quartier. « Je crois qu’Ibis
a été la première marque à s’y implanter il
y a environ trente-cinq ans, raconte Olivier
Brissard, le directeur opérationnel du
groupe pour le Grand Ouest, trop jeune
pour avoir connu cette période. La stratégie
du groupe était de s’implanter dans ce
qu’on appelait des champs de patates. Il y
avait la volonté de trouver des lieux d’implantation peu chers par rapport aux cen-
La stratégie du groupe
était de s’implanter dans
ce qu’on appelait des
champs de patates. Il y
possède cinq enseignes,
(Ibis, Ibis budget, Novotel,
Pullman, Mercure), soit
près de 500 chambres
Taux d’occupation de 90 % cet été
Mais Accor a insisté et aujourd’hui, le responsable ne le regrette pas : « On vit une
vraie révolution, s’enthousiasme-t-il. Bordeaux a fait un gros travail de promotion
touristique et on en récolte les fruits. Il y a
eu aussi une vraie politique économique de
développement du congrès et de l’événementiel, ou encore l’arrivée du tram qui fait
que nos clients ne sont qu’à 15 minutes du
centre... Cette dynamique multisegments
nous a poussés à capitaliser sur ce qu’a fait
la ville en rénovant certains de nos hôtels.
Aujourd’hui, avec tout ce qui se passe à Bordeaux, on voit l’avenir en rose. »
Dans les chiffres, ce dynamisme s’est traduit par un bond du taux d’occupation qui,
fin septembre, était de 74 % pour 2015, avec
une moyenne de près de 90 % cet été. « Selon
les marques, le taux d’occupation a pris 15 à
20 points, ajoute Olivier Brissard. C’est extrêmement significatif, c’est même très très
bon ! » Visiblement, « Accor land » a encore
de beaux jours devant lui...
OLIVIER SAINT-FAUSTIN
L’hôtel Ibis à Bordeaux Lac : première marque du groupe Accor à s’y implanter,
il y a environ trente-cinq ans. ARCHIVES THIERRY DAVID
36 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Le luxe la joue modeste
HAUT DE GAMME Bordeaux attire des visiteurs aux profils très variés mais la part de la clientèle
haut de gamme est restreinte : 10 à 15 % de l’offre globale. Tour d’horizon de trois hôtels 4 ou 5 étoiles
i Bordeaux figure désormais en bonne
position dans les guides touristiques,
la destination est encore loin de concurrencer les places fortes du vieux continent.
En tant que capitale régionale, la ville attire
des visiteurs aux profils très variés mais la
part de la clientèle haut de gamme demeure
encore restreinte. Une réalité que reflète le
marché bordelais : « L’essentiel de l’offre est
concentré sur l’économique et le moyen de
gamme, confirme Thierry Gaillac, le directeur de la branche hôtellerie de l’Union des
industries des métiers de l’hôtellerie de la
Gironde (Umih 33). Le haut de gamme représente 10 à 15 % de l’offre globale et se trouve
essentiellement dans le centre de Bordeaux. »
La capitale girondine ne compte ainsi que
quatre établissements cinq étoiles : le Burdigala, l’Yndo, la Grande Maison et, évidemment, le Grand Hôtel. « La clientèle haut de
gamme est très saisonnière, un peu plus que
la moyenne, reprend le directeur de l’Umih
33. Elle vient à coup sûr entre juin et septembre mais c’est plus difficile de la capter à l’année. Les chiffres montrent que plus on
monte en gamme, plus le taux d’occupation
diminue. »
Pour accueillir cette clientèle « bling
bling » mais ne pas en être totalement dépendants, plusieurs établissements bordelais ont décidé de couper la poire en deux.
Ainsi, l’Hôtel de Sèze, situé sur les allées de
Tourny, et le Seekoo, quai de Bacalan, se positionnent sur une offre quatre étoiles alors
qu’ils disposent de tous les atouts pour prétendre à une cinquième. Stratégie différente
pour l’Yndo, rue Abbé-de-l’Epée, qui affiche
fièrement cette cinquième étoile mais ne
commercialise que douze chambres.
S
OLIVIER SAINT-FAUSTIN
Agnès Guiot du Doignon. O. S.-F.
Yndo en tête
Hôtel Yndo : deux ans et demi de travaux et six millions d’euros ont été nécessaires
pour transformer cet hôtel particulier du XVIIIe siècle en un cinq étoiles. PHOTO SÉBASTIEN CARRIER
« Le résultat dépasse mes espérances ». Quand
elle embrasse du regard le cadre raffiné de
son établissement, Agnès Guiot du Doignon
ne cache pas sa fierté. Deux ans et demi de travaux et près de six millions d’euros d’investissement ont été nécessaires pour transformer
cet hôtel particulier du XVIIIe siècle, laissé à
l’abandon pendant cinq ans, en un cinq étoiles prisé par les touristes à fort pouvoir
d’achat. « Nous sommes premiers sur TripAdvisor, tous hôtels confondus », sourit-elle. Propriétaire de deux hôtels à Biarritz, Agnès
Guiot du Doignon a quitté la cité basque pour
miser sur Bordeaux en 2011. « Je voulais m’installer dans une ville qui travaille toute l’année. » Le cachet du bâtiment s’est imposé à
elle : avec un tel lieu, viser un classement cinq
étoiles était une évidence. Ouvert en octobre
2014, l’hôtel ne propose que huit chambres et
quatre suites où la responsable a souhaité
« décoder les codes du luxe des grands hôtels. » Si les prestations sont haut de gamme,
Agnès Guiot du Doignon propose à ses clients
un cadre chaleureux qui tranche avec la froideur habituelle des établissements cinq étoiles. Après un premier hiver « compliqué », les
réservations pour les prochaines semaines
laissent espérer des lendemains qui chantent.
Hôtel de Sèze, 4 étoiles Le Seekoo se recentre
Cédric Janvier, propriétaire depuis 2007.
PHOTO O. S-F
Idéalement situé sur les allées de Tourny, à deux
pas du Grand Théâtre, l’hôtel de Sèze a tout du
cinq étoiles : avec 52 chambres et 3 suites cossues, mais aussi des prestations haut de gamme
(restaurant, spa, fumoir, salles de séminaire,
etc.), l’établissement quatre étoiles pourrait facilement en ajouter une cinquième. Mais Cédric Janvier, son propriétaire, n’y tient pas :
« C’est un choix, confirme le patron. Il faut se positionner là ou il y a une demande. À Bordeaux,
je pense qu’il n’y a pas la place pour un cinq étoiles de plus. » Cédric Janvier est propriétaire de
l’hôtel de Sèze depuis 2007. Entre 2010 et 2012,
il a réalisé de lourds travaux pour augmenter
la surface de l’établissement, en réunissant en
un seul bâtiment l’hôtel historique, ouvert en
1927, et le Royal Médoc, un immeuble attenant,
également acheté en 2007. « Aujourd’hui, nous
sommes bien en quatre étoiles, affirme-t-il. À
peu de chose près, on a un niveau de prestations et de services qui est du niveau du cinq
étoiles. Je suis même certain que nous sommes
le meilleur rapport qualité prix de la ville !
L’avantage de ce positionnement, c’est qu’à certains moments, ça nous permet d’aller chercher du quatre étoiles standard et à d’autres,
quand le marché le permet, de s’approcher très
franchement du cinq étoiles. » Selon la période,
le prix de la chambre la moins chère peut ainsi passer de 160 à 260 euros... « La destination
Bordeaux performe mais on reste sur un profil d’activité très typique de ville de province car
il y a une forte saisonnalité, explique-t-il. De janvier à mars, les touristes, notamment étrangers,
viennent peu. L’un des défis porte sur le tourisme d’affaires, sur lequel on a un grand retard.
Mais ce que l’on vit est passionnant. »
Lors de son ouverture, en 2007 sur le quai de Bacalan, le Seekoo, alors dirigé par Alain Dhersin
et son épouse, était une sorte d’ovni.
« C’était une sacrée ambition de construire un
hôtel 4 étoiles avec ce design et à cet endroit,
loin du centre, presque à la frontière de là où il
ne fallait pas aller », souffle, admiratif, Philippe
Gauthier. Dirigeant de la société Redman Hôtellerie Sud-Ouest, il a racheté l’établissement
fin 2013.
Depuis, avec l’ouverture du pont Chaban-Delmas et l’émergence du projet immobilier des
bassins à flot, la ville s’est rapprochée et le Seekoo, qui signifie igloo en langue inuit, occupe
désormais une place de choix. « Pourtant, après
huit ans d’exploitation, le concept s’était « usé »,
affirme le responsable. « Les anciens patrons misaient sur l’individuel affaires et un peu sur le
tourisme, avec des tarifs relativement élevés, raconte-t-il. Nous, on a adapté notre offre au marché. Chaque jour, s’il faut changer nos tarifs, on
les change. » Une stratégie rendue possible par
« l’amplitude d’offre tarifaire » que permet le positionnement en quatre étoiles. Résultat : le taux
d’occupation de cet établissement de 45 cham-
Le Seekoo sur les quais, un ovni. ARCHIVES « SO »
bres est passé de 35 % en 2013 à 48,9 % en 2014.
Cette année, il devrait atteindre 65 %. Des résultats encourageants qui devraient être consolidés par le toilettage grandeur nature prévu au
premier trimestre 2016. L’intérieur du bâtiment
va être refait de fond en comble. « On va partir
sur des choses un peu plus cosy, on va retrouver le langage de l’architecture extérieure à l’intérieur », affirme Philippe Gauthier. Une chose
est sûre, la société Redman, qui ouvrira prochainement un autre hôtel autour des bassins à flot,
croit fortement en Bordeaux, un marché où « les
signaux positifs » sont « très nombreux ».
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Publicité Sud Ouest éco 37
38 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Tourisme culinaire,
un vecteur de croissance
RESTAURATION
Moteur de l’économie
locale, le secteur
de la restauration capte
une part de plus en plus
grande de la dépense
touristique
U
ne centaine de restaurants gastronomiques, plusieurs chefs étoilés, des tables bistronomiques sans oublier la
cuisine de terroir et la brasserie traditionnelle...
Avec plus de 1 000 adresses, Bordeaux fait partie des villes qui comptent le plus grand nombre d’établissements par habitant. Ça pèse
lourd dans l’économie locale, que ce soit en
terme de chiffre d’affaires ou d’emplois. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration a permis de créer 15 700 emplois en cinq ans. Le manque de main-d’œuvre y est pourtant le plus
important, compte tenu de la pénibilité du travail. « On recense 1 939 postes d’employés de
cuisine à pourvoir et 667 postes de serveurs »,
détaille Stephan Delaux, président de l’office
de tourisme de Bordeaux Métropole.
66 % des visiteurs, qu’ils soient touristes de loisirs, excursionnistes (sans nuitée) ou touristes d’affaires engagent des dépenses
de restauration dans l’agglomération. Rien que sur la place du Parlement, l’offre est pléthorique. ARCHIVES LAURENT THEILLET
239,4 millions d’euros par an
Ce secteur capte une bonne partie de la dépense touristique. « C’est le second poste de dépense avec 239,4 millions d’euros derrière l’hébergement avec 320,2 millions d’euros ». Selon
les chiffres de l’étude menée par le cabinet Pro
Tourisme (1), 5,8 millions de visiteurs ont été accueillis à Bordeaux en 2014 (58 % de touristes de
loisirs et 42 % de touristes d’affaires), générant
au total 938 millions d’euros de retombées économiques pour la métropole. « Tout confondu,
un visiteur d’agrément dépense en moyenne
62 euros par jour dans l’agglomération contre
36 euros pour une excursionniste et 174 euros
pour un visiteur professionnel ». Et la restauration représente une part de plus en plus importante dans le budget des visiteurs. « 66 % d’entre eux, qu’ils soient touristes de loisirs,
excursionnistes (sans nuitée) ou touristes d’affaires engagent des dépenses de restauration
dans l’agglomération », précise Stephan Delaux.
La restauration est de plus en plus associée à la
découverte des traditions culinaires locales et
de nouvelles saveurs. Qui dit Bordeaux dit vignoble et patrimoine gastronomique.
Le touriste culinaire cherche à échanger avec
les producteurs, les chefs et les viticulteurs et à
s’imprégner d’un terroir. La fine bouche, plus
élitiste, court d’un étoilé Michelin à un autre.
Et à Bordeaux et dans ses environs, il a le choix.
Bordeaux est bien une étape gourmande in-
contournable et le centre névralgique de la gastronomie du Sud-Ouest.
STELLA DUBOURG
(1) Étude menée entre mai 2014 et mai 2015 pour le
compte de la Chambre de Commerce et d’Industrie de
Bordeaux, du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, de la Cité du Vin et de l’office de tourisme de
Bordeaux Métropole auprès de 1 320 touristes sur les
28 communes de l’agglomération.
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Gironde Sud Ouest éco 39
Le bal des grands chefs
GASTRONOMIE Depuis plusieurs mois, Bordeaux suscite l’appétit des plus grands chefs
elon le blog américain Thrillist, Bordeaux
serait la ville la plus gastronomique du
monde. Les nombreux mouvements à la
tête des plus grandes tables bordelaises n’y sont
pas pour rien.
L’arrivée fin 2014 de Joël Robuchon, le chef le
plus étoilé du monde, à la tête du restaurant gastronomique La Grande Maison (Institut Bernard Magrez) a ouvert le bal des tabliers. Celui
qui compte 28 étoiles à son palmarès et qui vient
d’être promu à 4 toques par le Gault et Millau,
ne cache pas son ambition d’en décrocher trois
de plus à Bordeaux.
S
Chefs « cathodiques »
Attirés par le potentiel de la cuisine du SudOuest et de ses produits du terroir, d’autres chefs
charismatiques ont également posé leurs couteaux à Bordeaux ces dernières semaines. Deux
stars d’émissions de téléréalité culinaires viennent ainsi d’ouvrir leurs restaurants en plein
cœur de Bordeaux. L’Écossais Gordon Ramsay
(trois étoiles en Angleterre), à la renommée internationale, a pris fin septembre les commandes du Pressoir d’Argent (Grand Hôtel de Bordeaux). Quant à Philippe Etchebest, qui eut par
le passé les honneurs du Guide rouge à SaintÉmilion (deux étoiles à l’Hostellerie de Plaisance), il a ouvert en septembre sa brasserie, Le
Quatrième Mur, dans l’écrin du Grand Théâtre.
À gauche, Philippe Etchebest au Quatrième Mur. À droite, de haut en bas: l’Écossais Gordon
Ramsay et Joël Robuchon, le chef le plus étoilé du monde. ARCHIVES G. BONNAUD, DR ET AFP
Le célèbre chef assure ne pas avoir de prétention étoilée avec cet établissement qui ne désemplit pas depuis son ouverture. Après Robuchon, Ramsay et Etchebest, une rumeur
annonce l’arrivée du chef multi-étoilé Alain Ducasse sur les rives de la Garonne. Certains le
voyaient déjà à l’ancien emplacement du restaurant Jean Ramet à Bordeaux. Une information démentie depuis par ses équipes.
La concurrence s’annonce rude entre ces
géants de la gastronomie. Ces chefs médiatiques ne doivent pas faire oublier les cuisiniers
talentueux qui sont déjà dans la place. À commencer par Denis Franc, le chef du Pavillon des
Boulevards, qui est le seul dans Bordeaux intra
muros à être distingué cette année par la bible
rouge. Son adresse est une référence depuis
1989. Quant aux étoiles montantes sur Bordeaux, il faut compter sur Nicolas Nguyen qui
officie dans les cuisines du « Chapon Fin », sur
Nicolas Frion qui a pris en début d’année les
commandes du restaurant « Le Gabriel », sur Frédéric Lafon qui dirige « L ‘Oiseau Bleu », ou encore sur Tanguy Laviale, le chef du restaurant
aux deux toques, « Garopapilles », qui vient d’être
sacré « Grands de demain » par Gault et Millau.
Stéphane Carrade, le chef doublement étoilé de
Jurançon (Béarn), a aussi ouvert L’Etoile de mer,
la cellule gourmande du Petit Commerce.
STELLA DUBOURG
40 Sud Ouest éco
Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Congrès et expos : B
CONGRÈS ET EXPOSITIONS DE BORDEAUX Comme le tourisme de loisir,
le tourisme d’affaires explose. La métropole doit investir dans ses capacités d’accueil.
Le hall 2 du parc de Bordeaux-Lac va être entièrement reconstruit. Livraison en 2018
n 2015, CEB (Congrès et expositions de
Bordeaux) a réalisé l’un de ses meilleurs
coups avec une avalanche d’articles
dans la presse nationale et internationale…
Début octobre, le congrès mondial ITS, dédié aux transports intelligents, faisait circuler dans le secteur du Lac et dans tout Bordeaux trams futuristes et véhicules
autonomes. Une illustration flagrante de la
nouvelle place prise par Bordeaux sur le
marché du tourisme d’affaires.
E
La marque Bordeaux
Ce congrès prestigieux, avec ses 10 000 participants, n’est pas arrivé ici par hasard. « Aujourd’hui, la marque Bordeaux a émergé sur
le marché du tourisme en général », souligne Stephan Delaux, président de l’office de
tourisme et des congrès de Bordeaux.
« C’est une nouveauté pour le tourisme de
loisir, mais une confirmation pour le tourisme d’affaires : si Bordeaux est aujourd’hui
très demandée, c’est parce que nous avons
beaucoup investi et cette stratégie voulue
par Alain Juppé va continuer. »
L’objectif de CEB consiste à développer la
venue de congrès de plus grande taille, à
l’instar d’ITS, accueillant 3 000 à 8 000 congressistes. Pour cela, la ville ne peut pas seulement compter sur ses atouts naturels – son
image, sa qualité urbaine, son fleuve, son industrie aéronautique, ses châteaux –, elle
doit investir dans ses capacités d’accueil. Le
palais des Congrès est limité à 1 350 places
en plénière et le Parc des Exposition est un
outil vieillissant.
Principal chantier à venir, le hall 2 du parc
de Bordeaux-Lac, qui va être entièrement reconstruit pour laisser place à une structure
hybride, accueillant à la fois des expositions
mais surtout des gradins rétractables, permettant une jauge modulable entre 3 000
et 5 000 places. Un investissement de 30 millions d’euros, porté par la Ville, la Métropole,
la Région et peut-être le Département. Le
chantier doit démarrer début 2017 pour une
mise en service environ un an plus tard, à la
mi-2018. Juste à temps pour les congrès que
CEB démarche aujourd’hui. Ce sera ensuite
au tour du hall 1 de faire l’objet d’une réno-
vation, qui s’annonce plus complexe : ce
chantier estimé à 40 millions d’euros se fera
par tranches, et l’on parle là « d’une échéance
à 10 ans », indique Eric Dulong.
Transports : le point noir
D’ores et déjà, toute la filière peut compter
sur le renouveau de la ville et ses nouveaux
quartiers, des Bassins à flot à Euratlantique.
Car pour accueillir ces nouveaux visiteurs, il
faudra des arguments solides en termes de
transports et de capacité hôtelière. De ce
point de vue, la construction de deux hôtels
aux Bassins à flot et probablement deux autres à Euratlantique ne sera pas de trop.
Côté transport, malgré la nette amélioration de la desserte du Lac, deux points noirs
subsistent : la liaison entre la gare et l’aéroport, notoirement déficiente pour les professionnels, et les difficultés de circulation
sur la rocade. Reste que les grands projets
qui aboutissent à courte échéance, comme
la Cité du vin ou la LGV, vont encore booster
l’attractivité bordelaise.
JEAN-PASCAL VIDEAU
Bordeaux doit investir dans ses capacités d’accu
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Gironde
Sud Ouest éco 41
ordeaux fait l’affaire
Un marché
à 210 millions
d’euros annuels
eil. Le palais des Congrès est limité à 1 350 places en plénière et le Parc des Expositions est un outil vieillissant. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD
Bordeaux, malgré des équipements importants,
doit encore adapter son outil de réception des
congrès si elle veut atteindre l’objectif d’entrer
dans le trio de tête national, derrière Paris et
Lyon, intouchables.
« Bordeaux se situe aujourd’hui à la 5e ou
6e place, selon les années, et nos rivales ce sont
Marseille, Montpellier, Nantes, Strasbourg,
Lille », précise Eric Dulong, président
de CEB.
« Il faut se battre, et j’estime qu’on a tous les
moyens pour y parvenir. Quand on voit la progression que l’on a en 2015, qui va se poursuivre en 2016, je suis extrêmement confiant. CEB,
qui réalise un chiffre d’affaires pour sa partie
tourisme d’affaires (hors salons grand public) de
14 millions d’euros environ, a observé une croissance de 25 % cette année ! Une dynamique
très forte dans le sillage du boom touristique de
la ville, qui a accueilli 5,8 millions de touristes en
2014, dont 1,7 étaient des touristes professionnels. » Une manne, lorsque l’on sait combien les
visiteurs dépensent en hébergement, restauration et transports : 124 euros par personne (62
euros pour les visiteurs de loisir). Un marché à
210 millions d’euros annuels pour la métropole.
42 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Avec un trafic de 5 millions de passagers, l’aéroport de Bordeaux poursuit sa croissance. Le tourisme d’affaires représente un tiers du trafic global. ARCHIVES FABIEN COTTEREAU ET THIERRY DAVID
Le tourisme d’affaires
s’envole avec le low cost
AÉROPORT DE BORDEAUX Initialement consacrées aux voyageurs de loisirs, les compagnies
low cost multiplient les offres et les services pour accroître la proportion de leur clientèle d’affaires
vec plus de 300 manifestations professionnelles par an et un chiffre d’affaires qui dépasse les 400 millions d’euros, la métropole bordelaise s’affirme
comme une destination business de premier plan. Une dynamique économique
portée par l’attractivité de Bordeaux et par
son accessibilité grâce à un aéroport international qui figure dans le Top 5 des aéroports régionaux français.
Avec un trafic global de 5 millions de passagers, l’aéroport de Bordeaux poursuit sa
croissance, boostée en partie par le tourisme
d’affaires qui représentent désormais un
tiers du trafic global. « 38 % des voyages sont
liés au tourisme, 32,3 % relèvent d’un motif
professionnel et 29,7 % concernent un séjour
pour convenance personnelle », précise
Jean-Luc Poiroux, directeur du développement commercial de l’aéroport. Du côté du
A
trafic low cost, la part des voyages d’affaires
est plus faible avec 21,5 % contre 44,2 % pour
les voyages de loisirs. « Cela s’explique par le
fait qu’un certain nombre de lignes low cost
desservent des destinations purement touristiques comme Corfou ou Faro et que les
nouvelles lignes se positionnent sur une
clientèle plutôt de loisirs. »
Des offres pour les pros
Pour autant, en 2014, l’aéroport a enregistré
deux millions de passagers sur le low cost,
et 447 000 d’entre eux ont voyagé pour leurs
affaires. En 2012, le trafic était de 1,35 million
passagers dont 322 000 pour déplacements
professionnels. « En proportion, la part de
passagers d’affaires n’a pas évolué mais en
absolu, ce nombre augmente au fil des ans ».
Au fur et à mesure que le modèle low cost
assoit sa crédibilité et son expérience, les
professionnels sont donc plus nombreux à
voyager à bas coût. Pour attirer la clientèle
d’affaires, les compagnies à bas prix ont profité du contexte économique et du fait que
les entreprises soient plus attentives au contrôle des coûts, pour s’engouffrer dans la
brèche et redoubler d’efforts en matière de
ponctualité, de confort, de services et de tarifs compétitifs.
Des compagnies comme EasyJet et Ryanair ont pris exemple sur les compagnies
traditionnelles en proposant de véritables
prestations de voyages d’affaires : enregistrement dédié, passage prioritaire, bagage
en soute, sièges confortables, outils high
tech, cumul de points et flexibilité dans la
réservation... Elles ont également multiplié
les dessertes des aéroports principaux mais
aussi les fréquences. « Sur la ligne BordeauxMilan, lancée il y a quatre ans par EasyJet, la
clientèle était initialement une clientèle loisirs. Mais avec l’ancienneté, l’expérience de
la ligne et le développement des fréquences,
la proportion de passagers professionnels
a augmenté au fil des ans ».
La stratégie mise en place par les compagnies à bas coût pour séduire la clientèle
d’affaires semble porter ses fruits. Et avec la
récente extension du terminal Billi (100 %
low cost) et la montée en puissance de l’offre, la marge de manœuvre est encore importante. D’autant plus que l’aéroport joue
lui aussi le jeu, bien conscient que le low cost
permet de développer de nouveaux marchés. « Aujourd’hui, quand l’aéroport développe une nouvelle ligne, l’objectif est aussi de créer un véritable réseau maillé avec
des villes qui permettent de générer des affaires pour nos entreprises. »
STELLA DUBOURG
Gironde Sud Ouest éco 43
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Chambre avec table étoilée
LUXE
L’assiette et la vigne
restent les plus courts
chemins jusqu’aux gros
portefeuilles.
Et cette année,
les clients étrangers
ont profité du taux
de change pour dépenser
L
’un ne va pas sans l’autre. Pour le touriste
de passage, désireux de s’offrir ce qu’il y
a de mieux, il est hors de question de dissocier hôtellerie de luxe et restauration étoilée. Alors, quand il réserve une chambre à plus
de 250 euros la nuit, pour l’entrée de gamme,
il espère aussi accéder à l’excellence de la gastronomie. Cordeillan-Bages à Pauillac, l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion, Les Sources de Caudalie à Martillac, le mariage des
belles chambres et des grandes tables est essentiel. Les deux étoiles du guide Michelin accordées au chef Jean-Luc Rocha s’affichent sur
tous les supports de communication de l’hôtel-spa de Smith Haut-Lafitte.
« Les clients passent en moyenne deux nuits
chez nous, explique Marie-Christine Ters, responsable commerciale des Sources de Caudalie. Avec un restaurant étoilé et deux autres tables aux ambiances différentes, ils profitent
de la variété. Nous offrons une formule en
demi-pension, à 55 euros en supplément par
personne sur le prix de la chambre. » S’y ajoutent le spa et les dégustations pour un weekend haut de gamme, qui s’adresse à une clientèle fortunée. « Près de deux tiers de nos clients
sont Français. Et cette année, nous assistons
au retour en force des Anglais et Américains. »
Profitant de taux de change en leur faveur, ces
derniers participent activement au succès de
ces établissements haut de gamme.
Les 62 chambres et suites affichent un taux
d’occupation annuel de 70 %, 80 % en haute saison. « Là où nous pensions que les suites ouvertes cette année, à plus de 700 euros la nuit,
allaient surtout attirer les étrangers, leur occupation suit la même répartition entre Français et autres nationalités. »
Pas de palace
Caroline Matthews, dont la société Uncorked
Wine Tours organise des visites œnologiques
pour la clientèle étrangère, constate une
hausse des dépenses ces dix-huit derniers
mois. « Les Américains sont de retour, les Australiens et les Asiatiques ne sont pas en reste.
Ils réservent des chambres avec maître d’hôtel au Château la Lagune et n’hésitent pas à dépenser 200 euros pour un déjeuner dans un
château réputé. J’ai vu des clients acheter pour
30 000 euros de vin en une heure et demie de
temps. Que du Pétrus et du Lafite- Rotschild »,
confie -t-elle.
La vigne et l’assiette forment le chemin le
plus court jusqu’aux grands portefeuilles et
l’offre hôtelière a su s’adapter pour capter ce
public exigeant. Même si aucun établissement
L’offre haut de gamme est centrée sur Bordeaux et des terres de prestige
comme les sources de Caudalie à Martillac. PHOTOS GUILLAUME DE LAUBIER
Golf, ça swingue
aussi rive droite
Avec le Golf du Médoc, l’ouverture du GrandSaint-Emilionnais golf club, à Gardegan-etToutirac complète l’offre des greens chics. La
partie s’y facture une centaine d’euros, normal
pour un parcours qui a coûté sept millions
d’euros et a été dessiné par une grande plume
des parcours, l’architecte américain Tom Doake. Au total, le département compte quinze
golfs dont treize parcours de 18 trous.
n’égale les palaces parisiens ou de la Côte
d’Azur. Et si un quart des chambres du département affichent quatre ou cinq étoiles, elles
se trouvent à 60 % sur Bordeaux et le reste s’essaime sur des territoires viticoles prestigieux.
Le Bassin y vient petit à petit, avec deux quatre
étoiles : La Co(or)niche au Pyla et le spa Côté
Sable à Lège. L’offre hyperluxe se fait encore attendre. Mais le cadre, lui, se paye à taux plein.
ETIENNE MILLIEN
44 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Le phare viticole bordelais
CITÉ DU VIN Le 1er juin 2016 doit ouvrir au nord de Bordeaux un ambitieux centre culturel viticole appelé
à drainer 450 000 visiteurs par an. Un investissement de 81 millions d’euros, fruit de six ans de réflexion
Architecture : X-TU
préfère les courbes
Le bâtiment doit être livré en mars (GTM, filiale de Vinci, en est le constructeur). Suivront deux mois d’essais (informatique, billetterie...) puis
l’ouverture des portes, quelques jours à peine avant le top départ de l’Euro de football dont Bordeaux accueillera des matchs. PHOTO Q.SALINIER
J
uin 2016 sera à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du vignoble bordelais.
En parallèle de la dixième Fête du vin, doit
ouvrir, le 1er du mois, la Cité du même nom.
Pour l’équipe, dirigée par Philippe Massol (un
ancien du Futuroscope de Poitiers), c’est la concrétisation de six ans de travail pour imaginer
ce qui n’existe pas ailleurs : en même temps
musée, parc à thème, cité de la découverte et
forum de dégustation. Tout cela pour mettre
en scène l’universalité du vin sur 13 350 m2 et 10
niveaux. Une œuvre ambitieuse qui doit encore plus positionner Bordeaux comme sa capitale mondiale.
Déjà au top de la production (volumes et
qualité), du commerce, des salons (Vinexpo)
ou de la recherche (fondamentale et appliquée), la ville joue là sa partition culturelle. Finalement la plus fascinante pour le grand public, celle qui renvoie à une véritable civilisation
. « Évidemment, on ne peut jouer petit bras avec
un tel enjeu : notre réputation est là », pointe
un des 70 mécènes qui assurent près de 20 %
d’un budget global à 81 millions d’euros. Collectivités locales (la commune bordelaise en
tête), Europe, interprofession viticole (CIVB),
État et CCI ont mis la main à la poche. Un projet politiquement et professionnellement fédérateur.
Restaurant panoramique au 7e étage
Avec des retombées économiques attendues :
450 000 visiteurs à l’année (20 € tarif d’entrée)
venant en priorité de notre nouvelle grande région (6 millions d’habitants) et d’autant de touristes qui la fréquentent. « La Cité servira de hub
pour ensuite irriguer les vignobles locaux, visiter les châteaux et acheter du vin », explique-ton. Une façon de structurer l’offre œnotouristique globale. En vitesse de croisière, 40
millions d’euros devraient être injectés dans
l’économie locale. Reste donc la dernière ligne
droite : le bâtiment doit être livré en mars (GTM,
filiale de Vinci, en est le constructeur), puis deux
mois d’essais (informatique, billetterie...) et l’ouverture des portes, quelques jours à peine avant
le top départ de l’Euro de football dont Bordeaux accueillera des matchs. Décidément, une
pério de bien chargée.
Au rez-de-chaussée, une cave avec des bouteilles du monde entier (près de 90 pays), un
bar à vin et un coin snacking seront en entrée
libre, ainsi qu’un restaurant panoramique au
7e étage. Le tout tenu par des prestataires extérieurs ayant remporté les appels. Toute la décoration du site est supervisée par des architectes
d’intérieur pour garder une unité d’ensemble.
Si Bordeaux a pris
des risques
avec ce concept viticole
novateur, il n’a pas le droit
de se « rater ».
Chic et de qualité sont les mots d’ordre : il faudra donner envie d’y revenir. Y compris pour
des Bordelais prêts à s’approprier la Cité
comme un « spot » bon à fréquenter pour manger ou boire un verre, entre amis ou en famille.
D’autant que tout le quartier des Bassins à flot
est en pleine révolution. Les expositions temporaires et un auditorium de 250 places (séminaires...) devraient participer à cet attrait renouvelé. « La pression monte », confie Philippe
Massol qui dirigera 100 personnes le jour de
l’ouverture. Si Bordeaux a pris des risques avec
ce concept viticole novateur et universaliste, il
n’a pas le droit de se rater. Comme tout leader,
il est observé de près.
CÉSAR COMPADRE
Créé en 2000 par Nicolas Desmazières et Anouk
Legendre, le cabinet d’architecture parisien
X-TU a conçu la Cité du Vin. Un bâtiment tout en
rondeurs, aux antipodes des lignes droites. Suivant
les points de vue, on y aperçoit un cep noueux, un
cygne flottant sur la Garonne ou une carafe à vin.
Culminant à 55 mètres, l’édifice est composé de
574 arcs en bois (épicéa nordique et douglas français) et 128 épis montant vers le ciel. Le tout recouvert de panneaux de verre puis d’aluminium
découpés au millimètre. Suivant les rayons du soleil, cette œuvre - sans « coutures » apparentes oscillera entre le brillant, l’orangé et l’ocre. À l’entrée nord de la ville, au pied du pont Chaban-Delmas, cette audace architecturale pourrait arrimer
Bordeaux sur la mappemonde des bâtiments
stars, à l’instar du musée Guggenheim de Bilbao.
Ce serait alors une nouvelle récompense pour XTU, déjà auréolé du plus beau pavillon de l’Exposition Universelle qui vient de fermer ses portes à
Milan (celui de la France. Catégorie : + de 2 000
m2). A la Cité du Vin, le cabinet anglais Casson
Mann supervise toute la scénographie. Sur le parcours permanent de 3 000 m2, il n’y a aura pas
moins de 20 attractions, avec l’image et le son en
vedette.
TROIS QUESTIONS À
BENOIT ET VALÉRIE CALVET
A la tête de Benoit Valérie Calvet (BVC), négociants en vin à Parempuyre, au sud du Médoc. (1)
E
xpliquez les motivations de votre
engagement en tant que mécène
de la Cité du Vin ?
Ma famille étant engagée depuis des générations dans le vin , je voulais ren dre à Bordeaux ce qu’il nous a apporté. J’aime jouer
collectif. BVC exporte beaucoup et la concurrence est sévère : on fait du bon vin partout.
L’idée que Bordeaux, à travers sa Cité du Vin,
soit un « phare » planétaire de la filière est très
séduisante. Notre génération a de la chance
de vivre tout cela . Notre ville a toujours été
novatrice en matière viticole, en « créant » par
exemple la science œnologique il y a quelques décennies. Avec la Cité, nous innovons
au niveau culturel, un atout maître.
U
ne telle Cité représente-t-elle également un atout pour vos propres
affaires ?
Oui, bien sûr ! Nous avons d’ailleurs décidé
de déménager à Parempuyre (dans des lo-
caux plus grands), en bord de Garonne, dès
que nous avons su que la Cité serait à Bacalan, également au bord de l’eau (2). Grâce à
notre ponton, nous sommes à un quart
d’heure en bateau de celui qui se construit au
pied du bâtiment. Idéal pour amener nos
clients. Les affaires d’un côté et l’oenotourisme de l’autre : à partir de la Cité, le visiteur
ira dans les vignobles. Y compris via le fleuve
qui acquiert de fait une nouvelle dimension.
Je rentre de Valence (Espagne) où nous possédons des vignes, les gens y savent déjà que
Bordeaux se dote d’un tel outil pour garder
une longueur d’avance. La Cité est aussi l’élément d’une stratégie globale visant à muscler toute une filière, avec le salon Vinipro
Sud-Ouest dont la 2e édition se tiendra mi-janvier.
V
ous faites un parallèle
entre Vinipro
et Vinexpo...
Oui. Mon père fut exposant au premier
Vinexpo en 1981 et Dieu sait que les débuts de
ce salon furent difficiles... avant de devenir
incontournable. La Cité aura le même destin.
J’ai retrouvé dans des archives le dossier « Bordeaux, rivière et vin » où mon père était engagé avec d’autres. C’était il y a vingt ans. Et déjà
pour créer un « Musée du vin » dans les chais
de Luze, aux Chartrons. Cette vieille idée est
maintenant bien concrétisée à Bordeaux.
(1) Ils ont versé 100 000 euros pour être l’un des
70 mécènes à ce jour engagés pour financer la Cité
du Vin. BVC réalise près de 30 millions d’euros de
chiffre d’affaires pour 15 collaborateurs.
(2) Avant 2009, BVC était aux Chartrons.
Gironde Sud Ouest éco 45
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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« Le consommateur
n’est plus passif »
OENOTOURISME Selon Laetitia Ouspointour,
viticultrice et enseignante à la faculté de Bordeaux, grands
crus classés et « petits » châteaux sont complémentaires
V
iticultrice et enseignante à la faculté, Laetitia Ouspointour, du château Vieux
Mougnac à Petit-Palais, chapeaute la section oenotourisme au sein de la fédération des
Vignerons indépendants d’Aquitaine.
plus passif. Il veut ressentir, apprendre, comprendre et partager.
« Sud Ouest ». Que recherche le touriste
viticole ?
Laetitia Ouspointour. Bordeaux a la chance
L’intérêt d’un « petit » château est qu’il permet
de tirer avantage de ce qui pourrait paraître un
inconvénient. Dans une exploitation à taille humaine, on peut proposer au touriste, bien plus
qu’une visite : une rencontre avec le vigneron,
ses souvenirs et les générations passées. Les
grands crus surfent sur le tourisme de luxe et
créent une destination attirante. Les vignerons
plus modestes ont, eux aussi, leur carte à jouer.
d’avoir de grands crus classés et des châteaux
plus modestes, les deux sont complémentaires. Sur la propriété que je gère avec mon frère,
nous proposons aux touristes de participer aux
travaux de la vigne. Ils taillent, épamprent, enlèvent les gourmands, élaborent la bouillie bordelaise.
Ils peuvent toucher, palper, se rendre compte concrètement du travail de la vigne et du
chai. Pour cette idée, j’ai reçu, en 2014, le prix
Best of wine tourism qui honore, en Aquitaine,
les meilleures initiatives dans le secteur de l’oenotourisme. Cela nous permet de répondre à
la demande touristique qui évolue. Aujourd’hui, tous les acteurs du secteur et les observateurs notent que le consommateur n’est
Est-ce que les « petits » châteaux peuvent
profiter de ce nouveau tourisme autant que
les grands crus classés ?
Que faut-il désormais pour que la destination
bordelaise développe l’oenotourisme ?
Il faut que tous, petits et grands, privé et public, nous travaillions ensemble. C’est un peu
en train de changer depuis cette année. J’ai
l’impression qu’il y a une réelle prise de conscience de cette absolue nécessité. Ce n’est pas
la course, il faut œuvrer dans le même sens. Ce
monde du vin forme un tout. On est sur la
Le château Haut-Bailly, grand cru classé en Pessac-Léognan, s’est ouvert à l’oenotourisme
depuis quelques années. ARCHIVES PHILIPPE TARIS
bonne voie car les organismes publics nous facilitent la tâche.
Comment les vignerons peuvent-ils se diversifier grâce au tourisme ?
La partie encore inexploitée dans l’oenotourisme est la rencontre avec le vigneron, ses histoires de sa famille, ses astuces… Les touristes
attendent de vivre une expérience. Mais, pour
le vigneron, c’est parfois difficile de se rendre
disponible. Il y a peut-être des métiers à inventer : quelqu’un qui va vous raconter des anecdotes, l’histoire des générations, des souvenirs.
On n’a pas encore pris conscience que l’oenotourisme peut être professionnalisé. Il reste encore en marge des exploitations.
PROPOS RECUEILLIS
PAR GAËLLE RICHARD
Laetitia Ouspointour et ses enfants. PHOTO DR
46 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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« Les touristes veulent
comprendre la vigne »
ŒNOTOURISME De l’Entre-deux-Mers aux palaces de Bernard Magrez, l’oenotourisme fait
de plus en plus d’adeptes. Mais ce nouveau filon, très exploité à l’étranger, reste encore timide dans la région
« C’est un
nouveau métier »
À Moulon, dans l’Entre-deux-Mers, Joël et Sandrine Duffau achèvent leur quatrième saison
de chambres d’hôtes au milieu des vignes. Propriétaires des châteaux Lamothe du Barry et
Les Arromans, ils ont dû faire évoluer leur métier. « L’érosion du fichier clients, l’évolution
de la manière de consommer faisaient que
l’on cherchait de nouveaux marchés, explique
Sandrine Duffau. Joël partait beaucoup à
l’étranger. En 2009, l’exploitation est passée
en bio donc il a fallu qu’il soit présent. On se
trouvait bien chez nous et l’on s’est dit pourquoi ne pas recevoir les gens ici, dans les chambres au milieu du vignoble. » Sandrine travaille
depuis douze ans avec son mari. Elle gère les
factures, les commandes, l’expédition, l’administratif et les chambres depuis quatre ans.
« C’est un nouveau métier que l’on a appris
sur le tas ». Joël et Sandrine ont fait appel à une
décoratrice d’intérieur, se sont inscrits sur Booking et travaillent avec Smartbox. « Nous avons
tâtonné mais les chambres ont fonctionné de
suite », témoigne Sandrine Duffau. Selon elle,
l’oenotourisme à Bordeaux et en France est
en retard. « L’Alsace exploite ce filon depuis
longtemps. L’Entre-Deux mers n’en est qu’à
ses balbutiements. Quand Joël a fait ses stages
en Californie il y a vingt ans, l’oenotourisme
était au stade où nous sommes actuellement… »
Joël Duffau ne boude pas son plaisir de
montrer son savoir-faire et celui des huit générations avant lui. L’activité de chambre d’hôtes est chronophage, Sandrine le fait en plus
du reste. « J’accueille les clients, je fais le petitdéjeuner, les chambres en plus de mon travail. » Le couple est en train de réaliser deux
autres chambres. « Dans le milieu de l’oenotourisme, quand on est des « petits », il faut
s’organiser, analyse Sandrine Duffau. Nos petites exploitations peuvent tirer leur épingle
du jeu en misant sur l’accessibilité, l’humanité et la proximité. »
Gaëlle Richard
Le couple Duffau achève sa quatrième
saison de chambres d’hôtes. PHOTO DR
Œnotourisme de luxe au château La Tour Carnet à Saint-Laurent-Médoc. Les chambres, situées à l’intérieur même du château et non dans
une dépendance, sont toutes plus luxueuses les unes que les autres. ARCHIVES LAURENT THEILLET
Bernard Magrez, le pionnier du tourisme viticole du luxe
Bernard Magrez est le pionnier du tourisme
viticole, de luxe qui plus est. Avec ses 40 châteaux, il bénéficie d’une force de frappe que
les « petits » châteaux n’ont pas. Autour du
concept du Bernard Magrez Luxury wine experience, il a misé sur l’organisation de séjours, de visites mais surtout de sensations.
Son agence propose un survol des vignobles
en hélicoptère ou un voyage entre les vignes
en Rolls-Royce.
Au château La Tour Carnet, à Saint-Laurent-Médoc, les chambres, situées à l’intérieur même du château et non dans une dépendance, sont toutes plus luxueuses les
unes que les autres (un séjour de trois jours
et deux nuits coûte autour de 2 000 euros
par personne).
Bernard Magrez explique sa démarche:
« Nous sommes dans l’oenotourisme depuis
huit ans, les deux premières années ont été
un peu difficiles mais aujourd’hui, nous
sommes étonnés de la demande. Je suis sûr
que dans les trois à cinq ans à venir la demande va être exponentielle car les gens
sont demandeurs. On consomme moins
qu’avant donc on veut être certain de la qualité et pour cela, il faut connaître. Avant, les
gens voulaient voir surtout les chais, aujourd’hui ils veulent aussi comprendre la vi-
L’agence de Bernard Magrez propose un survol des vignobles en hélicoptère ou un voyage
entre les vignes en Rolls-Royce. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD
gne et comment on la travaille. Et puis, connaître les vins flatte l’ego de celui qui sait en
parler, qui affirme, lors d’un dîner où il ap-
porte une bouteille, qu’il a été visité le domaine. C’est humain. »
G. R.
Gironde Sud Ouest éco 47
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Côtes de Bourg et « tourisme doux »
Pierre-Jean Romatet, le fondateur de Bordovino. La société bordelaise s’est spécialisée
dans l’organisation de tours dans le vignoble et à Bordeaux. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD
Bordovino fête ses 5 ans
La société bordelaise s’est spécialisée dans l’organisation de tours dans le vignoble et à Bordeaux. Son chiffre est en forte croissance :
+30 % avec 10 000 visiteurs passés entre ses
mains.
Bordovino dispose d’un parc de minibus
de 8 personnes qui sillonnent la région 7j/7
en saison, par demi-journée. La clientèle est
constituée pour les deux tiers de personnes
individuelles étrangères et, pour le tiers restant, de séminaires, « où le marché est plus
concurrentiel », précise Pierre-Jean Romatet,
fondateur de Bordovino. Selon lui, « le touriste
moderne n’a plus besoin d’offres de voyages
packagées, de séjours organisés de A à Z. Je
pense qu’on n’est qu’au début de cette vague,
dit-il. L’oenotourisme s’inscrit dans un tourisme plus large plus doux, fait de rencontres
et de découvertes. Ce qui fait rêver les gens, ce
sont les histoires de famille, les paysages, l’architecture, des clés pour la dégustation... »
Bordovino projette même d’étendre son activité à d’autres régions, viticoles ou non. Toujours par des offres de séjours permettant des
rencontres avec de « vrais » gens du coin.
G. R.
Didier Gontier, le directeur du syndicat viticole des Côtes de Bourg, le sait bien. Le
vignoble bourquais n’a pas une force financière aussi puissante que d’autres appellations. Il doit donc compenser par son dynamisme. Tout au long de l’année, le
syndicat, qui n’est pas à court d’idées, organise les portes ouvertes en mai, la Foire
du vin et de la gastronomie en novembre,
le « Spicy rallye » œnotouristique en juin,
etc. Et propose, depuis juin dernier et en
été, des balades en bateau avec La Compagnie des deux rives. Un viticulteur fait déguster les vins des côtes de Bourg à bord
du navire durant la croisière. Les vignerons
de l’appellation proposent des séjours
œnotouristiques chez l’habitant ou des balades à vélo électriques pour admirer les
paysages du bord de Dordogne et d’estuaire avec quelques haltes dans les châteaux. « L’atout sur lequel nous devons capitaliser, explique Didier Gontier, c’est
notre situation géographique. Au bord de
la Dordogne, perché sur une falaise. »
Les Côtes de Bourg et le tourisme ont
tout intérêt à miser sur l’aspect ressourçant de leur région. « Ici, on travaille avec
les habitants sur le tourisme doux qui est
un vrai positionnement pour notre appellation. » Pourtant, s’il est en pleine ébullition, l’oenotourisme doit encore se structurer pour se faire connaître davantage.
« Notre premier outil est la boutique de la
Maison des côtes de Bourg, ouverte 7j/7. Elle
accueille 18 000 personnes par an et présente 150 produits de l’appellation à prix
Didier Gontier, directeur du syndicat viticole
des Côtes de Bourg. ARCHIVES SUD OUEST
propriété. Nous allons agrandir la Maison
du vin avec vue magnifique sur la Dordogne. Elle sera opérationnelle au printemps
prochain. Nous serons les seuls, hormis le
CIVB, à disposer d’un bar à vins pour organiser des apéros vignerons et des ateliers
gastronomiques. Une chargée œnotouristique devrait bientôt arriver pour s’en occuper. Elle ciblera les entreprises pour des
séminaires. Le syndicat des Côtes de Bourg
prévoit une hausse de la demande avec
l’ouverture de la Cité du vin à Bordeaux et
la structuration de l’appellation.
G. R.
48 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Industrie : les 50 premières
Dénomination officielle
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49
50
CEVA SANTE ANIMALE
HERAKLES
SAICA PACK FRANCE
SMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PIN
AFM RECYCLAGE
SITA SUD OUEST
CAP INGELEC SA - FAI
CONSTRUCTION NAVALE BORDEAUX
STRYKER SPINE
MEDA MANUFACTURING
ETABLISSEMENTS DECONS
VEOLIA PROPRETE AQUITAINE - STMB
ROXEL FRANCE
STE FCAISE DE CONSTRUCTIONS MECANIQUES ELECTRIQUES
SOCIETE GESTION ASSAINISSEMENT CUB
SOCIETE DES COLORANTS DU SUD-OUEST - UNIKALO
FORESA FRANCE
PERIGORD ENERGIE
PENA METAUX SA
BEYNEL
ORION ENGINEERED CARBONS - EVONIK COFRABLACK
SAINT GOBAIN GLASS SOLUTIONS SUD OUEST
SOVAL
STE CONCEPT. APPLICAT. TECHN. ELECTRON. - SATEL
BIP SAS
FONMARTY ET FILS
ASTRIA
SA DES PAPETERIES DE BEGLES
EUROVIA LIANTS SUD-OUEST - STPB
AXIMUM PRODUITS ELECTRONIQUES
SETHELEC
ARNAUD - ARNOPAL
FONDERIES ATELIERS DU BELIER
EUROVIA ENROBES SUD-OUEST - SMEC
DOSATRON INTERNATIONAL
PRODUITS DENTAIRES PIERRE ROLLAND
SAICA PACK TRANSFORMATEURS
TONNELLERIE LUDONNAISE
NANNI INDUSTRIES
SA TONNELLERIE SYLVAIN
SARP INDUSTRIES AQUITAINE PYRENEES - SIAP
SARP SUD-OUEST
LE BELIER
EXXELIA TEMEX
COREP
SCHADES
SEIV
COMAX FRANCE
SOCIETE GIRONDINE DES BOIS - SOGIBOIS
TONNELLERIE DEMPTOS
Commune
LIBOURNE
LE HAILLAN
PESSAC
BIGANOS
VILLENAVE D'ORNON
CANEJAN
BLANQUEFORT
BORDEAUX
CESTAS
MERIGNAC
LE PIAN MEDOC
POMPIGNAC
ST MEDARD EN JALLES
LIBOURNE
BORDEAUX
MERIGNAC
AMBARES ET LAGRAVE
CANEJAN
MERIGNAC
SALLES
AMBES
MERIGNAC
FLOIRAC
MERIGNAC
CESTAS
BAZAS
CANEJAN
BEGLES
MERIGNAC
VILLENAVE D'ORNON
CANEJAN
PRECHAC
VERAC
MERIGNAC
TRESSES
MERIGNAC
PESSAC
LUDON MEDOC
LA TESTE DE BUCH
LIBOURNE
BASSENS
BASSENS
VERAC
PESSAC
BEGLES
LE HAILLAN
MERIGNAC
LANGON
SALIGNAC
ST CAPRAIS DE BORDEAUX
Date
dernier bilan
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.08.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.09.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.04.2014
30.04.2014
Dernier
CA
765 300**
480 683
283 667
280 251*
223 920
163 343
151 005
144 771
134 275
119 453
99 934
87 764
87 117
85 642
65 710
58 910
55 545
54 888
48 772
47 103
45 410
42 047
41 020
40 395
38 725
38 712
37 873
36 597
33 292
32 169
31 757
28 117
28 036
25 094
24 600
24 492
24 077
23 780
23 717
23 456
23 031
22 962
20 831
20 000
19 987
19 392
18 979
18 822
18 428
18 091
Evol. (en %)
dernier CA /
CA N -1
22,66
-2,89
-3,18
-3,24
23,06
237,89
15,96
-0,79
2,89
3,08
-2,45
-12,46
1,33
11,50
7,03
-12,53
-16,86
8,83
-14,65
-3,23
-7,04
0,21
-1,76
-8,29
-1,27
1,88
17,11
-11,38
-34,76
-5,89
-15,34
-1,09
1,22
-22,81
-2,51
0,57
-3,72
4,65
-0,68
3,54
11,24
5,25
5,23
-8,12
-0,58
2,02
3,48
-9,18
Dernier
CA
export
Dernier
résultat
net
NC
41 645
7 482
161 939*
39 646
548
136 872
0
130 279
24 389
0
0
0
20
0
1 223
0
0
34 155
1 654
0
1 915
0
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134
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0
0
0
0
0
7 311
20 374
0
22 009
12 567
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0
188
18 622
0
1 039
916
0
0
15 797
13 137
- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -
NC
36 661
-2 905
5 283*
2 674
-1 498
23 088
5 725
59 975
1 903
6 252
5 821
2 509
2 473
871
5 670
953
7 855
32
1 260
1 420
581
8 877
2 470
1 311
-1 056
1 478
-3 352
368
-1 267
3 126
375
1 849
561
4 690
-2 606
346
1 402
430
2 693
1 456
928
10 162
1 506
999
-50
910
1 082
409
2 380
Gironde Sud Ouest éco 49
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Les « petits » malins du fleuve
CROISIÉRISTES
Contre les « gros »,
les « petits » doivent jouer
la carte de l’authenticité
Aquitaine Croisières
La péniche « Royal »
Elle est un cas
un peu à part.
Son truculent
capitaine, Denis
Gesta, qui l’a
fabriquée, la
fait naviguer
pour son plaisir.
« Je suis à la
retraite et batelier parce que
j’aime ça, dit-il.
Je ne cherche
Denis Gesta. ARCHIVES «SO»
pas de nouveaux clients. » Selon lui, le fleuve n’est pas
exploité à la hauteur de sa richesse. « Il reste
de la place pour plein de bateaux. Il faut des
structures sur le fleuve comme des restaurants. La librairie Aliénor va devenir le premier
établissement flottant à Bordeaux. Il a fallu que
je me batte pour faire accepter ces emplacements. Les décideurs s’en mordent les doigts
aujourd’hui car le fleuve offre un énorme potentiel de développement. »
Le « Burdigala » devant le pont Chaban-Delmas. ARCHIVES « SUD OUEST »
« Burdigala » face à Baba
Créées en 1999 à Bordeaux, parmi les premiers à être sur le fleuve, les Croisières Burdigala disposent une flotte de quatre bateaux de 12 à 150 places. La société est souvent considérée comme
celle ayant LE bateau-mouche de Bordeaux. Elle travaille en partenariat avec l’office de tourisme.
Pour des croisières privées ou professionnelles sur la Garonne, la Dordogne ou l’estuaire, la société
s’adresse à des groupes ou des individus et organise des mariages, baptêmes, anniversaires.
Caroline Rumeau, assistante commerciale à Croisières Burdigala précise accueillir environ
20 000 passagers par an. « L’évolution est exponentielle, surtout depuis que Bordeaux est labellisé
Unesco. La municipalité a enfin compris qu’il y a un fleuve ! Pour que ce secteur se développe encore, il manque d’autres pontons. » Croisières Burdigala projette d’acquérir un cinquième bateau.
Cœur d’Estuaire bat pour la Gironde
Basé à Saint-Genès-de-Blaye, Cœur d’Estuaire accueille ses clients à bord de sa flotte pour découvrir l’estuaire de la Gironde, le plus vaste d’Europe. De début mai à octobre, le croisiériste blayais
dispose de trois vedettes ouvertes de 12 places. Des bateaux qui s’adaptent à la croisière avec réception ou en promenade. On peut embarquer en Haute Gironde, en Médoc ou encore à Bordeaux.
Cette structure
vogue sur une
autre filon : l’authenticité et les
rencontres avec
des viticulteurs
du bordelais en
navigant à bord
de la péniche
« Mirabelle ». La
société est basée depuis 2009
La péniche « Mirabelle ».
à Castets-enDorthe près de ARCHIVES CATHERINE DOWMONT
Langon et la péniche « Mirabelle » s’amarre au ponton Benauge à Bordeaux. Le concept est de mélanger
les plaisirs de la navigation à ceux de l’univers
œnologiques, gastronomiques et culturels.
Pascale Bories, l’une des deux associés de la
société joue la carte du local. « Nous, on consomme et on vit local. On peut aller sur des îles
où les autres ne vont pas », annonce Pascale
Bories. « Sur un marché détenu à 97 % par des
Américains qui cassent les prix, nous devons
nous démarquer en proposant ce que personne d’autre ne fait. » Aquitaine Croisières est
donc en passe d’acquérir un bateau équipé
d’une sorte de pont-levis pour se positionner
sur le créneau du boat and bike si cher aux
Hollandais. Le navire servira de logements et
de transports aux cyclistes. « Il ne nous manque plus que des pontons… »
Services : les 50 premières
Dénomination officielle
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
KEOLIS BORDEAUX
SABENA TECHNICS
FILHET-ALLARD
ATLANDES
GT LOCATION
SIBLU FRANCE
H & A LOCATION SAS
TCS
SERMA TECHNOLOGIES
AGFA HEALTHCARE FRANCE
STE NOUVELLE POLYCLINIQUE BORDEAUX NORD AQUITAINE
SOCIETE D'EXPLOITATION DES ETS J. VEYNAT
FRANCE PIERRE PATRIMOINE
SEA TANKERS SHIPPING
TFN PROPRETE SUD-OUEST
CHEOPS TECHNOLOGY FRANCE
AEROPORT DE BORDEAUX MERIGNAC
GEODIS CALBERSON AQUITAINE
GT LOGISTICS
EXALAB
MAINCARE SOLUTIONS
FOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUX
INCITE BORDEAUX LA CUB
BOURSE DE L'IMMOBILIER
TRANSPORTS H. DUCROS
CLINIQUE SAINT AUGUSTIN
HOPITAL PRIVE SAINT MARTIN
POLYCLINIQUE BORDEAUX RIVE DROITE
COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION
SA HLM COLIGNY
CAP INGELEC SA - KINSO
SOCIETE EUROPEENNE LOGISTIQUE INTERNATIONALE
SECURITE PROTECTION
CIS VALLEY
RHENUS FREIGHT LOGISTICS
SOCIETE AQUILOC
AQUITAINE SANTE - POLYCLINIQUE JEAN VILLAR
APAVE INTERNATIONAL
INGELIANCE TECHNOLOGIES
LAVENDON ACCESS SERVICES
CYBELE PATRIMOINE II
CONGRES ET EXPOSITIONS DE BORDEAUX SAS - CEB
AGAP'PROFESSIONNEL
TRANSPORTS PRODIERE
CITRAM AQUITAINE
COMPAGNIE FIDUCIAIRE
VALOREM
SEA-INVEST BORDEAUX - SAMAB
ERMA ELECTRONIQUE
TESSI TECHNOLOGIES
Commune
BORDEAUX
MERIGNAC
MERIGNAC
PESSAC
BASSENS
PESSAC
BORDEAUX
BORDEAUX
PESSAC
ARTIGUES PRES BORDEAUX
BORDEAUX
TRESSES
BORDEAUX
MERIGNAC
CANEJAN
CANEJAN
MERIGNAC
BRUGES
BASSENS
PESSAC
CANEJAN
LE HAILLAN
BORDEAUX
BORDEAUX
BRUGES
BORDEAUX
PESSAC
LORMONT
BEGLES
BRUGES
ST JEAN D'ILLAC
ST ANDRE DE CUBZAC
BORDEAUX
BRUGES
BRUGES
MERIGNAC
BRUGES
ARTIGUES PRES BORDEAUX
MERIGNAC
ST JEAN D'ILLAC
BORDEAUX
BORDEAUX
TRESSES
TRESSES
BASSENS
BORDEAUX
BEGLES
BASSENS
LA TESTE DE BUCH
LE HAILLAN
Date
dernier bilan
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.06.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.08.2013
30.04.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.03.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
30.06.2014
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2013
31.12.2014
Dernier
CA
201 131
152 393
137 253**
115 158
114 279**
96 833
90 051
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80 241**
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71 002
70 119
66 399
64 913
64 570
63 086
62 513
60 531
59 174**
52 769
51 059
50 459
45 569
43 162
42 494
41 285
39 455
35 047
34 881
34 356
34 075
32 688
30 961
29 585
29 528
28 313
27 853
27 761
27 731
27 501
26 928
26 209
26 018
25 368
24 515
24 164
23 505
23 245
22 695
21 686
Evol. (en %)
dernier CA /
CA N -1
26,34
7,80
8,95
101,89
10,00
1,44
16,71
3,42
7,51
5,37
2,86
6,44
19,56
-11,85
1,43
9,28
5,95
-4,22
0,24
10,13
4,02
-8,80
88,43
-2,95
11,81
2,45
4,05
-1,17
-4,27
16,40
0,92
-1,73
-7,91
-0,85
2,49
10,00
-25,12
4,67
8,46
-8,59
10,62
-2,37
-0,58
8,53
102,14
15,77
-11,60
0,51
Dernier
CA
export
Dernier
résultat
net
0
75 882
9 625**
0
NC
0
1 332
0
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0
0
0
0
0
0
323
0**
0
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0
0
0
0
0
0
0
120
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0
0
0
13 276
0
0
26 033
185
0
0
0
0
3 731
18
-9
142
0
0
409
- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -
3 149
-15 916
NC
-10 819
NC
5 625
2 884
4 256
10 354**
656
2 020
986
91
-9 311
461
2 310
6 088
498
NC
4 717
96
-7 885
361
-1 374
325
1 595
3 474
2 128
1 368
4 277
1 801
277
1 268
-344
220
1 243
2 943
813
1 250
3 406
4 817
175
147
415
3 667
913
2 719
687
276
1 732
50 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Le service
aux navires
en plein essor
MAINTENANCE Entretien, hivernage, transport
de passagers : le fleuve engendre une économie
secondaire, génératrice d’emploi et de revenus
es croisières fluviales n’intéressent pas
que les châteaux viticoles qui accueillent
les touristes transportés par la Garonne
ou la Dordogne. Les navires, qui doivent être
entretenus, réparés, ont besoin de passer l’hiver au sec. Il faut nourrir les passagers, les véhiculer jusqu’aux lieux touristiques, leur proposer des services…
Plusieurs sites peuvent espérer tirer leur
épingle du jeu : les ports de Bourg-sur-Gironde, de Blaye, de Bassens et les bassins à flot
de Bordeaux. A Bassens, certains ont déjà fait
halte en cale sèche pour réparer une avarie.
La halte nautique offre des équipements qui
satisfont les capitaines de bateaux de croisière. Bourg vient d’étoffer son équipement
avec un ponton tout neuf installé cet été. La
zone girondine la plus importante amenée
L
à se développer reste celle des Bassins à flot.
Hormis les projets de logements, le pôle naval des bassins, situé sur les quais de Bacalan,
va se développer dans les années qui viennent. Porté par le Grand Port Maritime de
Bordeaux, le projet vise à spécifier les bassins
à flot dans l’activité du service aux navires :
entretien, réparation navale, hivernage des
bateaux. Un retour aux sources en somme.
Entre 120 et 200 emplois
Le port a déjà investi pour réhabiliter les formes de radoub, ces sortes de baignoires vides pour pouvoir entretenir les bateaux. Le
cœur de cible ? Les paquebots fluviaux et les
super-yachts. Le port se donne pour objectif
de pouvoir être opérationnel sur tous les modèles de navires. Mi-novembre, le pôle naval
Un projet vise à spécialiser les Bassins à flot de Bordeaux dans l’activité du service
aux navires : entretien, réparation, hivernage des bateaux. ARCHIVES THIERRY DAVID
des bassins a fait réaliser une étude qui prévoit un chiffre d’affaires annuel compris entre 15 et 25 millions d’euros. Cette activité
pourrait créer entre 120 et 200 emplois. Il es-
time même les retombées indirectes entre
2,3 et 3,7 millions d’euros. C’est donc tout un
pan d’activités qui est amené à se développer.
GAËLLE RICHARD
Export : les 50 premières
Dénomination officielle
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
GROUPE FAYAT
TOUTON SA
J.A. DELMAS
SMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PIN
CAP INGELEC SA - FAI
STRYKER SPINE
CASTEL FRERES
AGFA HEALTHCARE FRANCE
SABENA TECHNICS
CIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANN
MAISON JOHANES BOUBEE
BARDINET VINS
BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SA
BALLANDE MENERET SA
SCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE
ETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCC
SOVEX GRANDS CHATEAUX
HERAKLES
AFM RECYCLAGE
MAISON GINESTET SA
YVON MAU
LD VINS - LES CHATEAUX REUNIS
PENA METAUX SA
OLTAN BOYER SAS
STE CONCEPT. APPLICAT. TECHN. ELECTRON. - SATEL
BARRIERE FRERES - ARBF
ETABLISSEMENTS PIERRE LEVEUGLE
APAVE INTERNATIONAL
MAISON SICHEL
BARTON & GUESTIER
LUCIEN BERNARD & CIE
SOCIETE LA GUYENNOISE
MEDA MANUFACTURING
ZIMMER SPINE
COMPAGNIE MEDOCAINE DES GRANDS CRUS
MAHLER BESSE SA
ROLAND COIFFE & ASSOCIES
SERMA TECHNOLOGIES
DOSATRON INTERNATIONAL
DISTRIBUTION INTERNATIONALE VINS BORDEAUX
NATHANIEL JOHNSTON FILS
FONDERIES ATELIERS DU BELIER
FRANCOIS LURTON
ALLIANCE FORETS BOIS
LA PASSION DES TERROIRS - LPDT
LE BELIER
OLERON EXPORT
SA TONNELLERIE SYLVAIN
STE SELECTION DISTRIBUTION VINS FINS - EUROPVIN
MEDICAMENTS EXPORT
Commune
BORDEAUX
BORDEAUX
BORDEAUX
BIGANOS
BLANQUEFORT
CESTAS
BLANQUEFORT
ARTIGUES PRES BORDEAUX
MERIGNAC
PAREMPUYRE
BORDEAUX
BLANQUEFORT
PAUILLAC
BORDEAUX CEDEX
BORDEAUX
BRUGES
CARBON BLANC
LE HAILLAN
VILLENAVE D'ORNON
CARIGNAN DE BORDEAUX
GIRONDE SUR DROPT
BORDEAUX
MERIGNAC
BORDEAUX
MERIGNAC
LUDON MEDOC
BLANQUEFORT
ARTIGUES PRES BORDEAUX
BORDEAUX
BLANQUEFORT
AMBES
SAUVETERRE DE GUYENNE
MERIGNAC
BORDEAUX
BLANQUEFORT
BORDEAUX
QUINSAC
PESSAC
TRESSES
BORDEAUX
BORDEAUX
VERAC
VAYRES
CESTAS
ARSAC
VERAC
BORDEAUX
LIBOURNE
BORDEAUX
MERIGNAC
Date
dernier bilan
30.09.2014
31.03.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
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31.12.2014
Dernier
CA
3 497 849**
614 788
285 155
280 251*
151 005
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60 494*
47 423
50 346
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68 719
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55 094
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50 184
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27 761
34 712
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46 505
35 712
119 453
24 338
35 425
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24 011
80 241**
24 600
23 956
24 488
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21 276
169 091
43 424
20 831
18 061
23 456
17 523
17 002
Evol. (en %)
dernier CA /
CA N -1
-1,92
14,41
-40,41
-3,24
237,89
-0,79
-1,53
5,37
7,80
-11,59
6,80
16,54
-16,31
-24,37
5,70
-1,47
-16,67
-2,89
-7,34
-6,21
-8,69
-16,86
22,09
0,21
-35,47
-2,38
-25,12
-19,11
1,37
-12,25
9,93
2,89
9,73
-3,24
-7,41
12,00
7,51
1,22
-23,35
-33,03
-15,34
14,29
7,09
-12,18
11,24
9,31
4,65
10,40
14,32
Dernier
CA
export
Dernier
résultat
net
1 199 134**
614 294
281 812
161 939*
136 872
130 279
114 634
79 716
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73 228
59 110
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52 954
47 476*
47 331
47 050
44 015
41 645
39 646
36 389
36 029
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34 155
32 498
31 330
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26 552
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25 789
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24 710
24 389
24 338
23 758
23 052
22 975
22 405**
22 009
21 825
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20 362
20 280
18 861
18 622
17 948
17 632
17 211
17 002
- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -
58 557**
302
15 799
5 283*
23 088
59 975
22 695
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-15 916
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21 947
1 560*
664
258
1 876
36 661
2 674
4 634
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4 769
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2 693
-44
2 343
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Publicité Sud Ouest éco 51
52 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Pontons :
qui va payer ?
TOURISME FLUVIAL Tout le monde veut son
ponton. Des stratégies politiques s’amorcent pour obtenir
les financements et le droit d’en avoir un dans sa ville
n ponton coûte cher mais peut rapporter gros. Il permet d’alimenter un territoire en tourisme à partir du fleuve. Sans
compter que chaque bateau qui s’amarre paie
une taxe portuaire (comme un parking payant).
Les villes ou communautés de communes bordant les fleuves (Garonne, Dordogne ou estuaire) veulent le leur. Les armateurs de bateaux
et croisiéristes en réclament de nouveaux pour
pouvoir développer leur offre touristique…
U
Entre 500 000 euros et 1 million d’euros
La question est : qui va payer ? C’est là que tout
le monde regarde le bout de ses chaussures. Des
stratégies politiques sont déjà en train de s’amorcer pour obtenir les financements et le droit
d’avoir un ponton dans sa ville. Quitte à ce qu’il
ne soit pas situé à l’endroit le plus adéquat pour
les bateliers. Un ponton coûte entre 500 000 euros et 1 million d’euros. Les collectivités locales
n’ont pas forcément le budget pour les cons-
truire et, pourtant, tous les acteurs du fleuve s’accordent à dire qu’il en faut davantage. Les Marins de la Lune, association qui fait partie de l’écosystème Darwin sur la rive droite de Bordeaux,
savent qu’il faut être patient. « Le fl euve pâtit du
manque de ponton, c’est indéniable, affirme le
président du club nautique, Julien Marcotte. On
manque de pontons sur la Garonne pour aller
jusque dans le Sauternes et les Graves mais également sur la Dordogne. » Il nuance toutefois :
« Les choses sont en train de changer. Bourg-surGironde et Cussac-Fort-Médoc ont été les premières à réagir et viennent d’implanter de nouveaux pontons. Toutes les villes aujourd’hui
comprennent qu’elles ont intérêt à faire venir
les bateaux. » L’adjoint à la mairie de Bordeaux
en charge du tourisme, Stephan Delaux, ne dit
pas autre chose : « Un nouveau ponton va être
construit au pied de la Cité du Vin mais le réel
besoin se fera ressentir à l’horizon 2017. »
GAËLLE RICHARD
La halte nautique de Blaye (en haut) et le ponton Thomas-Jefferson à Bodeaux : les villes
comprennent qu’elles ont intérêt à faire venir les bateaux. PHOTOS ARCHIVES « SUD OUEST »
Gironde Sud Ouest éco 53
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Les touristes « flottants » rapportent
maines lors de leur périple. « Il est difficile de
ramener une caisse de douze bouteilles dans
ses bagages. Ils viennent pour découvrir, prennent des notes puis consultent leur négociant
chez eux. En revanche, ils achètent parfois une
très bonne bouteille pour le boire entre eux
sur le bateau, avec du fromage, du saucisson.
Ils aiment aussi les croissants, une bonne baguette ou des huîtres. »
PAQUEBOTS
Bordeaux, autrefois
perçue comme
un cul-de-sac au bout
de l’estuaire de la
Gironde, est devenue
une escale au cœur
d’une cité Unesco
es paquebots, en majorité américains,
sont devenus une source de revenus pour
Bordeaux et sa région. La destination se
révèle être une escale incontournable pour
eux. Chaque année, le nombre de passages de
ces géants des mers constitue un record. Autrefois, Bordeaux n’attirait pas car elle passait
pour un cul-de-sac tout au bout de l’estuaire
de la Gironde. Aujourd’hui, elle s’impose car
très peu de villes dans le monde proposent une
escale au cœur d’une cité Unesco. En 2015, 35
paquebots, soit 3 5000 personnes, ont fait escale devant les façades XVIIIe. Ils étaient 43 pour
la saison 2014 et 39 en 2013. Cette année, « 200
croisières ont été programmées au départ de
Bordeaux. Elles devraient être 280 en 2016 », dé-
L
Un passager qui met pied
en terre bordelaise dépense
en moyenne
120 euros et un membre
d’équipage 60 euros
En 2015, 35 paquebots ont fait escale devant les façades XVIIIe. Ils étaient 43 pour la saison
2014 et 39 en 2013. ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE
taille Stephan Delaux, adjoint au maire de Bordeaux en charge du tourisme.
Accostage en centre-ville
François de la Giroday, élu à la Chambre de
commerce et d’industrie de Bordeaux, est en
quelque sorte le « Monsieur croisière » de Bordeaux. Il semble satisfait de l’impact des paquebots en ville, estimant qu’aucune grande amélioration n’est à apporter. « Depuis quinze ans
que nous travaillons sur ce sujet, c’est un secteur qui marche bien », juge-t-il. Un passager
qui met pied en terre bordelaise dépense en
moyenne 120 euros et un membre d’équipage
60 euros. Selon l’élu, agent maritime en retraite, « les bateaux accostent en centre-ville ce
qui n’est pas le cas dans les escales françaises
ou européennes en amont et aval de Bordeaux.
Les touristes sont à pied du bateau au centreville. » Contrairement à ce que l’on pourrait
penser, « les touristes ne recherchent pas forcément le vin lorsqu’ils font des courses », tranche François de la Giroday. Le vin fait partie de
leurs excursions. Ils visitent au moins deux do-
Étant donné qu’ils se déplacent à pied, ils se dirigent plutôt vers un secteur géographique serré : le Triangle d’Or, la rue Sainte-Catherine et
la rue Porte-Dijeaux. Ce sont donc les boutiques
haut de gamme qui profitent de la manne ainsi que les magasins de souvenirs. « Remarquez,
un jour, un Américain nous a demandé de le
transporter en taxi jusqu’à un magasin spécialisé dans les cycles car il voulait acheter un vélo
de course haut de gamme ! » Les touristes américains, allemands ou asiatiques sont souvent
promenés dans le vignoble de Saint-Emilion.
Ils y achètent des macarons. À Bordeaux, ils raffolent des canelés. Seul le « typique » trouvera
grâce aux yeux de ces touristes flottants.
GAËLLE RICHARD
54 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Internet court-circuite
les agences immobilières
RESIDENCES SECONDAIRES La part des sites spécialisés progresse sur l’offre classique
n clic de souris ou un mouvement de
doigt sur un écran tactile suffisent à
n’importe quel touriste pour découvrir l’abondante offre locative estivale. À l’exception de Bordeau x et de zones rurales de
charme, l’offre se concentre majoritairement sur le littoral. Les agences immobilières proposent depuis plusieurs années des
annonces en ligne mais elles se voient directement concurrencées par de nouvelles formes de location. Les sites d’annonces généralistes ou spécialisés mettent en relation
directe propriétaires et locataires, et pour le
vacancier, rien en ressemble plus à une annonce qu’une autre annonce.
ché. La directrice de l’office de tourisme du
Cap Ferret, Pascale Lassus-Portarieu estime
même que l’impact est double puisque « les
sites les attaquent sur la distribution mais
aussi sur le service. Sur 30 % du prix payé par
le locataire au professionnel, dans le prix facturé par les agences immobilières, il y a tout
un service, de nettoyage, de blanchisserie
etc.. » Or, les clients des sites ont tendance à
recourir à des prestataires extérieurs,
comme des conciergeries, auxquels ils transmettent le contrat qu’ils ont passé sur un
site de location entre particuliers.
Pour la seule commune de Lège-Cap-Ferret, on dénombre plus de 300 offres en ligne
pour l’été prochain sur le site Airbnb. Les
premières se négocient sous les 100 euros la
nuit pour une chambre et montent à plus
de 500 euros pour une villa avec piscine. Céline Leblanc, de l’agence de L’Esterel, relève
par ailleurs que ces sites offrent des séjours
de moins d’une semaine sur lesquels les professionnels ne peuvent pas combattre, tout
en précisant que grâce à la météo exceptionnelle, l’année 2015 « a été plus que correcte ».
U
Concurrence déloyale?
« Pendant des années, les transactions constituaient la vache à lait des agences. La location payait les frais fixes. Mais la hausse du
prix des réservations hebdomadaires a
changé cette proportion et, aujourd’hui, à
cause de la concurrence de sites comme
Airbnb, les agences se retrouvent concurrencées », analyse un observateur du mar-
En ligne ou en agence, les maisons avec vue trouvent vite preneur. ARCHIVES THIERRY DAVID
Commerce : les 50 premières
Dénomination officielle
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
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12
13
14
15
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47
48
49
50
CDISCOUNT
CASTEL FRERES
MAISON JOHANES BOUBEE
SOCIETE CENTRALE APPROVISIONNEMENT SUD-OUEST
TOUTON SA
GROUPE SIPA - STE INVESTISS. PARTICIP. AQUITAINE
BMSO - POINT P SUD-OUEST
ARGOS OIL FRANCE SAS
J.A. DELMAS
GAZ DE BORDEAUX - GDB
VIDALIES SA
SONEPAR SUD OUEST - CSO
BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SA
VERALEC
CIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANN
YVON MAU
REGAZ - BORDEAUX
STE DE DISTRI. LESPARRE - BRICO BATI JARDI LECLERC
SOVEX GRANDS CHATEAUX
JL INTERNATIONAL ETABLISSEMENTS JEAN LABATUT
GAP VI - AQUITAINE VEHICULES INDUSTRIELS
GCA BORDEAUX - TTA FRANCE
MAISON GINESTET SA
MERCEDES-BENZ BORDEAUX
SN BRUDIS - E. LECLERC
BALLANDE MENERET SA
DBF BORDEAUX RIVE DROITE - SAVRA
JDC AQUITAINE
LD VINS - LES CHATEAUX REUNIS
PRODUCTA VIGNOBLES
OENOALLIANCE
ETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCC
OLTAN BOYER SAS
CHAMBERY AUTOMOBILE
BAYERN AUTOMOBILES
AUTOMOBILES PALAU
SCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE
STORA ENSO BOIS
AUXANDRE
AUTOMOBILES PALAU 17
PM AUTO
LA PASSION DES TERROIRS - LPDT
COTE D'ARGENT AUTOS
DEKRA AUTOMOTIVE SOLUTIONS FRANCE
LODIFRAIS
SARL INTER VO FRANCE
BRIENNE AUTO
STE INTERNATIONALE DE DIFFUSION DU JOUET - SIDJ
SALIN - PSFA
HUILERIE G I D
Commune
BORDEAUX
BLANQUEFORT
BORDEAUX
CESTAS
BORDEAUX
LE BOUSCAT CEDEX
CANEJAN
BRUGES
BORDEAUX
BORDEAUX
BEGLES
VILLENAVE D'ORNON
PAUILLAC
BEYCHAC ET CAILLAU
PAREMPUYRE
GIRONDE SUR DROPT
BORDEAUX
LESPARRE MEDOC
CARBON BLANC
BORDEAUX
BRUGES
BEGLES
CARIGNAN DE BORDEAUX
BEGLES
BRUGES
BORDEAUX CEDEX
ARTIGUES PRES BORDEAUX
BRUGES
BORDEAUX
LORMONT
BEYCHAC ET CAILLAU
BRUGES
BORDEAUX
VILLENAVE D'ORNON
MERIGNAC
BRUGES
BORDEAUX
LORMONT
CESTAS
BRUGES
MERIGNAC
ARSAC
LA TESTE DE BUCH
BORDEAUX
LORMONT
MERIGNAC
BORDEAUX
BORDEAUX
BLANQUEFORT
ST MEDARD DE GUIZIERES
Date
dernier bilan
31.12.2013
31.12.2014
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31.03.2014
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30.09.2014
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31.12.2013
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31.03.2015
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31.03.2014
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31.12.2014
31.12.2014
31.12.2014
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31.12.2014
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31.03.2014
31.12.2013
31.12.2013
31.03.2014
31.01.2014
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2013
31.12.2013
Dernier
CA
1 444 126*
742 779
742 779
675 045
614 788
447 375**
396 977
344 151
285 155
283 675
215 617
168 461
153 052
126 909
125 191
100 304
78 862
75 969
74 526
73 876
73 499
70 729
68 719
62 496
61 689
60 494*
59 770
58 266
55 094
53 812
50 928
50 346
50 184
49 936
48 771
48 108
47 423
45 602
44 631
44 405
43 872
43 424
42 734
41 951
41 663
41 358
38 958
37 681
36 738
36 369
Evol. (en %)
dernier CA /
CA N -1
-1,53
6,80
2,89
14,41
-2,71
-2,09
25,88
-40,41
-13,17
1,54
-16,31
3,30
-11,59
-6,21
-1,84
-16,67
6,01
-14,32
-18,38
-7,34
4,03
-24,37
2,78
7,41
-8,69
-4,81
-1,39
-1,47
22,09
-15,21
-3,02
5,70
-9,83
1,49
10,39
-7,55
-12,18
9,14
17,45
3,19
-11,19
-5,05
-12,49
5,26
Dernier
CA
export
Dernier
résultat
net
NC
114 634
59 110
0
614 294
0**
139
0
281 812
0
0
15
52 954
3 694
73 228
36 029
0
0
44 015
2 642
1 702
0
36 389
2
0
47 476*
145
123
35 853
16 234
8 718
47 050
32 498
0
61
121
47 331
0
0
158
0
18 861
0
5 164
71
416
325
2 828
0
671
- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -
NC
22 695
2 379
1 104
302
3 278**
1 344
361
15 799
1 639
3 638
3 803
21 947
333
5 871
104
9 577
1 349
1 876
683
242
-1 587
4 634
101
1 520
1 560*
1 332
1 454
714
350
983
258
408
778
388
660
664
-283
1 439
1 135
215
382
551
4 155
14
589
128
193
2 069
600
Gironde Sud Ouest éco 55
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Campings, la belle étoile
BILAN La saison 2015
s’est terminée sur
un constat satisfaisant
des professionnels, alors
que le secteur se prépare
à des concentrations
’été 2015 pourrait bien rester au firmament des saisons rentables dans les campings du département. Fin juillet , près
de trois quarts des professionnels girondins
considéraient la fréquentation « bonne ou
très bonne », selon une enquête du syndicat
départemental de l’hôtellerie de plein air.
L
4 000 personnes aux Viviers du Cap Ferret
Concentrés sur le littoral à 90 %, les campings
se divisent pour moitié entre la cote médocaine, 40 % pour le Bassin d’Arcachon. L’observatoire de l’office de tourisme départemental constate cette année un fort
développement des hébergements locatifs et
une montée en gamme dans les grands campings. Les Viviers au Cap Ferret accueillent jusqu’à 4 000 personnes en haute saison, c’est
plus que bien des communes du départe-
Le littoral reste le facteur d’attraction numéro un des campings. De la simple tente à la thalasso, l’offre des établissements se diversifie.
ARCHIVES FRANCK PERROGON
ment à l’année. L’offre y est donc hétérogène,
afin de satisfaire une gamme de clientèle très
variée. Cet été, sur le Bassin, les employés ont
pu voir quelques voitures de sport franchir
leur barrière. C’est qu’en plus des emplacements pour planter la tente, ils multiplient la
location de meublés de type bungalow, équi-
pés de la WiFi et d’une terrasse privative. Dans
la revue professionnelle « L’OT », Lionel Pujade,
président du syndicat départemental et patron du Ker-Helen, un camping quatre étoiles de 71 places reconnaît une hausse de 13 %
de son chiffre d’affaires. Comme dans les autres secteurs, le retour des clients étrangers,
notamment anglais, soutient l’activité. Mais,
prévient l’office de tourisme départemental,
les gros opérateurs comme Air Hotel, Yehow
Village, rachètent les indépendants et montent en gamme pour une meilleure marge,
au risque de réduire le nombre de places.
ÉTIENNE MILLIEN
56 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Un Bassin
où l’eau
vaut de l’or
NAVIGATION Le nautisme est l’un des moteurs
économiques du bassin d’Arcachon. Le bateau
propre, étendard du moment, fait des émules
l y a quatre ans, la Chambre de commerce et
d’industrie de Bordeaux dénombrait
230 entreprises spécialisées dans le nautisme sur la Gironde. 60 % d’entre elles sont implantées sur le bassin d’Arcachon. Un vivier global de 1 600 emplois et beaucoup de petites
structures souvent confrontées au problème de
transmission. Pourtant, dès que l’on parle nautisme sur le Bassin, de grands noms se détachent. C’est le cas de Couach à Gujan-Mestras.
Une entreprise historique qui, au fil des années,
s’est spécialisée dans les yachts de luxe.
À la tête d’un des trois gros motoristes du secteur nautique, Amalia Festa dirige une autre entreprise phare du Bassin, Nanni Energy in blue,
implantée à La Teste-de-Buch. « En ce moment,
c’est calme, dit-elle. Nous sommes dans une période d’attente. Les projets se remettent en discussion très lentement. » Dans plusieurs pays,
dont l’Italie, il y a eu plusieurs fermetures de
chantiers avec d’importantes répercussions.
« Les majeurs sont restés », poursuit la PDG de
Nanni. « Ceux qui ont su développer de nouveaux contacts et de nouveaux projets s’en sortent. » Lors des salons d’automne, Nanni a pré-
I
senté trois nouveaux moteurs. « Sur le Bassin,
nous nous battons avec la concurrence et la…
politique locale. » À travers le discours d’Amalia
Festa filtre la réalité d’un Bassin travaillant souvent en autarcie.
Pour Alain Gautier, le directeur du port d’Arcachon, l’idée est pourtant à l’ouverture, locale
et extra Bassin. Depuis deux ans, il pilote le salon
nautique local. « On sent un intérêt croissant de
la part des exposants et nous recevons plus de
demandes que les années passées. Le marché reprend de la vigueur ».
12500 bateaux sur le Bassin d’Arcachon
Une vigueur qui passe notamment par les bateaux propres, un domaine qu’a investi le chantier Dubourdieu à Gujan-Mestras en construisant un « green boat » pour l’Union des bateliers
d’Arcachon (UBA). Ces mêmes bateliers viennent de se doter d’un catamaran hybride . Ils ont
aussi passé un contrat avec les Chantiers navals
de Bordeaux (CNB) dans le cadre du renouvellement d’une partie de leur flotte. Le bateau propre est l’un des étendards du Bassin et du moment. La société chaudronnerie aluminium
En haut, Alain Gautier, directeur du port d’Arcachon. En bas: une pinasse hybride d’Amalia
Festa qui dirige une entreprise phare du Bassin, Nanni Energy in blue. ARCHIVES « SO »
inox (CAI) de Gujan-Mestras travaille sur un nouveau moteur électrique hors-bord pour les navires des pêcheurs et des ostréiculteurs. Une
mouvance écoresponsable qui résonne aussi
avec la mise en place du Parc naturel marin
(PNM) sur le Bassin. Fédérant 26 associations et
clubs de navigation de Gironde, l’Unan 33
(Union des associations de navigateurs de la Gironde) est l’une des voix de la plaisance. À travers sa présidente, Mireille Dénéchaud, elle siège
au PNM. « On estime à 12 500 le nombre de bateaux sur le Bassin », rappelle-t-elle pointant le
fait que seulement 10 % d’entre eux sortent régulièrement. Une réalité derrière laquelle se cache le problème de l’entretien de ces bateaux et
surtout de leur devenir, une fois leur durée de
vie (environ 40 ans) arrivée à échéance. Souvent
pointés du doigt par les défenseurs de l’environ-
nement, les plaisanciers jouent eux aussi la carte
de la propreté. Sans manquer d’entraîner les
ports et les pouvoirs publics dans leur action
qu’il s’agisse de nettoyage à flot, systèmes de récupération des eaux noires ou de contrôle des
carénages.
Face aux activités émergentes telles que le
flyboard, l’Unan 33 veille aussi à ce que des zones
dédiées soient définies sur le plan d’eau. Un plan
d’eau qui, outre la passion d’adeptes du nautisme, est aussi et surtout un plan de travail pour
deux filières, l’ostréiculture et la pêche. La création du parc naturel marin en est témoin, le bassin d’Arcachon est aussi pris dans un enjeu écologique fort. Zone de migration de nombreux
oiseaux, il héberge des espèces naturelles remarquables. Bref, un endroit où l’eau vaut de l’or.
SABINE MENET
Balnéo, thalasso, spa : un marché juste naissant
BIEN-ÊTRE De luxe ou de
loisirs, les structures entièrement
dévolues au genre sont encore
rares en Gironde. Mais ça bouge
Domaine du Ferret. Claouey. Le 3 juillet dernier ouvrait in extremis le complexe spa/balnéothérapie labélisé Serge Blanco expérience. Juste une étiquette pour un
établissement géré conjointement par l’ancien basketteur professionnel Franck Mondon et le groupe Equalliance via sa filiale
Oceanis. Bassin extérieur, intérieur, jacuzzi,
hammam contemporain et salles de soins
cohabitent avec 97 logements de vacances
(de la chambre double au cottage) et Le cabanon du Pinasse du duo Laurent Tournier/Pascal Nibauleau, patron et chef étoilé.
La prestigieuse presqu’île du Cap-Ferret
n’avait pas encore une surface de cette ampleur à sa carte. Le symbole d’une offre de
balnéo/spa/thalasso assez modeste sur le département. La soixantaine d’enseignes recen-
sées dans les guides est un peu trompeuse.
« De nombreux hôtels se sont dotés d’espaces de ce type ces dernières années », observe
Thierry Gaillac, élu de l’Union des métiers de
l’industrie hôtelière de Gironde. Pour un
Grand Hôtel, un Seeko à Bordeaux ou un
Côté plage au Ferret, beaucoup de déceptions aussi, faute d’installations suffisantes.
Outre ces spas hôteliers, on trouve en Gironde des spas de marque - les Sources de
Caudalie en sont le plus prestigieux exemple - et des « day spas » souvent liés à des instituts de beauté. La Villa Clemenceau en
plein centre de Bordeaux en est le plus dynamique exemple. « Entre Calicéo et le spa de
grand luxe, un espace existe », affirme Elian
Bellard, PDG de Zen Invest qui projette d’ouvrir 1 600m2 d’un spa-city nommé Royaume
des sens à Mérignac près de l’aéroport. Ajoutez le centre thermoludique des Cascades
toujours évoqué à Lormont, un centre aqualudique public/privé chez sa voisine Cenon
et vous aurez une Gironde où l’eau ne va pas
couler que sous les ponts…
Le Domaine du Ferret à Claouey et les Sources de Caudalie. ARCHIVES PERROGON ET BONNAUD
YANNICK DELNESTE
Gironde Sud Ouest éco 57
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Bâtiment/Travaux publics : les 50 premières
Dénomination officielle
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50
GROUPE FAYAT
COLAS SUD-OUEST
GROUPE PICHET
BOUYGUES BATIMENT CENTRE SUD-OUEST
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUD-OUEST
CASSOUS SA
CIFA - CIE IMMOBILIERE ET FONCIERE D'AQUITAINE
ADIM SUD-OUEST
GTM BATIMENT AQUITAINE
IGC
INEO AQUITAINE
EIFFAGE CONSTRUCTION NORD AQUITAINE
EUROVIA AQUITAINE
SOGEA SUD OUEST HYDRAULIQUE
COMPAGNIE IMMOBILIERE DE RESTAURATION
CIRMAD CENTRE SUD OUEST
SEG FAYAT
FAYAT ENTREPRISE TP
EUROVIA GIRONDE
HARRIBEY CONSTRUCTIONS
CHANTIERS D'AQUITAINE
LES ECOSOLIDAIRES GIRONDE
TEMSOL
ATLANTIC ROUTE - SOTRAP DUBUCH TP
MAISONS MCA - MAISONS DE LA COTE ATLANTIQUE
SOCIETE MODERNE DE TECHNIQUE ROUTIERE - MOTER
CEGELEC BORDEAUX
DELTA CONSTRUCTION
ETE RESEAUX
SOCIETE ATLANTIQUE DE TRAVAUX - MAISON LARA
SNC ARCACHON LAMARQUE
EUROVIA GRANDS PROJETS ET INDUSTRIES
CMR
AVENIR DECONSTRUCTION
LE CARRE DES ARTS
BATISOL DALLAGES
DUNE CONSTRUCTIONS
COREN
SAREC
STE CONSTRUCTION RENOVATION PATRIMOINE - SOCOREPA
SOGEDDA
SOC
CIE IMMOBILIERE MAISON INDIVIDUELLE - CIMI
ARCAS
BALINEAU
SANTERNE AQUITAINE
CEPECA
SUD FONDATIONS
GUYENNE SANITAIRE - GUYSANIT
CHANTIERS MODERNES SUD-OUEST
Commune
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MERIGNAC
PESSAC
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BEYCHAC ET CAILLAU
MERIGNAC
MERIGNAC
BEYCHAC ET CAILLAU
PESSAC
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MERIGNAC
PESSAC
BORDEAUX
MERIGNAC
FLOIRAC
LIBOURNE
MERIGNAC
MERIGNAC
MERIGNAC
MERIGNAC
MERIGNAC
CARBON BLANC
ARTIGUES PRES BORDEAUX
MERIGNAC
CANEJAN
BRUGES
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ST MEDARD EN JALLES
BORDEAUX
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MERIGNAC
ARTIGUES PRES BORDEAUX
PESSAC
MARTILLAC
FLOIRAC
MERIGNAC
FLOIRAC
BORDEAUX
ST LOUBES
ST MEDARD EN JALLES
BORDEAUX
LEGE CAP FERRET
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GRADIGNAN
MARTIGNAS SUR JALLE
MERIGNAC
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365 585**
323 583
252 545
196 132**
178 133**
170 115
146 772
141 753**
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90 183
82 190
72 340
62 437
55 325
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47 453
45 862
38 146
34 252
33 656
33 487
32 513
32 014
31 968
31 468
30 886
29 602
26 094
25 684
24 554
24 356
23 721
23 197
22 397
21 349
20 712
19 646
19 047
18 741
18 718
18 388
18 186
17 493
16 585
16 430
15 836
15 673
15 338
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dernier CA /
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-12,83
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17,49
7,42
5,02
6,33
-7,02
20,20
22,77
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-5,41
4,34
26,24
2,85
-33,63
-26,50
-23,73
-2,63
-4,91
-10,04
-26,14
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3 892,60
-2,58
0,46
20,03
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-1,86
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11,54
13,68
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CA
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Dernier
résultat
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- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -
58 557**
12 394
12 496**
8 532
4 075
NC
3 897**
1 208
1 545
2 583**
3 729
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5 604
63
2 212
429
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1 413
65
0
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2 102
478
1 915
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-1 141
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173
58 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Mettre les touristes au vert
GIRONDE RURALE
Elle s’organise pour
se placer en complément
reposant de Bordeaux
et des plages
ublié le pluvieux été 2014, les acteurs
du tourisme rural girondin ont retrouvé le sourire avec le soleil de 2015.
Les indicateurs sont au vert. « On est en positif en taux de réservation et en chiffre d’affaires », résume Isabelle Gilles présidente de
Gîtes de France en Gironde. Le taux d’occupation a dépassé 95 % en août et se situe à
80 % sur la période estivale.
La note de conjoncture du comité régional du tourisme confirme cette bonne impression pour l’ensemble des activités : gîtes, campings, visites de monuments... Les
professionnels de l’intérieur de la Gironde
font état d’une fréquentation française et
étrangère « en hausse par rapport à la haute
saison 2014 ». Avec des indices de satisfaction
« particulièrement élevés ».
Ceci ne doit pas cacher un fait : le tourisme
girondin est d’abord « tiré » par les plages du
littoral, le bassin d’Arcachon et Bordeaux.
L’enjeu est donc de faire venir davantage de
visiteurs dans l’arrière-pays. Là où l’hébergement est composé de gîtes et chambres
d’hôtes avec près de 700 adresses dans les
réseaux Bienvenue à la ferme, Gîtes de
France, Clévacances et Accueil paysan.
O
Randonnées et pistes cyclables au vert
« Les clients sont devenus plus exigeants, indique Isabelle Gilles, ils ne veulent plus le logement où le propriétaire a mis les vieux
meubles dont il ne veut plus ! » Le gîte doit
être équipé en électroménager et la présence d’une piscine est conseillée. De même
que des suggestions et idées d’activités et de
promenades. Il est bienvenu d’innover à
Loin de la cohue du littoral et de la métropole régionale, la Gironde rurale veut développer les activités vertes. ARCHIVES J.-J. SAUBI
l’exemple des cabanes-gîtes dans les arbres.
Le tourisme rural a un atout : il répond au
« besoin des touristes de rencontrer des
hommes », comme aime à le dire Bernard
Lafon de l’exploitation Oh légumes oubliés.
L’Agence départementale de développement touristique, qui a succédé au Comité
départemental du tourisme, s’est fixée pour
objectif de développer l’oenotourisme et
d’encourager l’itinérance des visiteurs dans
l’arrière-pays grâce aux sentiers de randonnées, aux pistes cyclables, au canal de Garonne. Le tout en professionnalisant davantage les acteurs.
MICHEL MONTEIL
Le succès des marchés de producteurs
C’est le lieu idéal pour la rencontre entre les
producteurs et artisans locaux et les visiteurs
en vacances dans le département : les marchés de producteurs de pays rassemblent chaque année des milliers de personnes dans les
villes de la Gironde rurale. Ils misent sur le
contact direct et sur l’authenticité. Créés en
1989 dans l’Aveyron, ils sont aujourd’hui actifs
dans 36 départements dont la Gironde avec
une centaine d’adhérents : agriculteurs, producteurs et conserveurs à la ferme.
Encadrés par la Chambre d’agriculture, ces
marchés reposent sur un cahier des charges limitant leur accès aux seuls producteurs et non
aux revendeurs. Les produits vendus proviennent de l’exploitation ou de la conserverie familiale : légumes, fruits, magret, foie gras, confitures, viande bovine, escargots, glaces
artisanales, vin, jus de fruits, produits de beauté à base de lait d’ânesse... Le cahier des charges prévoit également que ces producteurs
s’engagent à communiquer avec les consommateurs sur leurs pratiques et l’élaboration des
produits. Ces derniers sont vendus sur place et
Touristes et ruraux à table. ARCHIVES «SUD OUEST»
sont aussi cuisinés et dégustés autour de
grandes tablées réunissant ruraux et touristes.
Ces marchés se déroulent surtout en été.
Cette année 21 villes de Gironde ont accueilli
46 marchés de pays. Traditionnellement organisés dans l’intérieur du département, ils gagnent les communes du littoral ; les producteurs viennent au-devant des touristes.
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Publicité Sud Ouest éco 59
60 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
L’e-tourisme leur fait
pousser des ailes
NUMÉRIQUE La préparation des vacances passe de plus en plus
par la case Internet. Une fois sur place, les touristes l’utilisent comme guide
L’application de Cédric Dumas, d’abord développée à Bordeaux, séduit à l’export. Chinois et Brésiliens sont intéressés. ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE
Wiidii, concierge à la conquête du monde
Dans une autre vie, Cédric Dumas, 42 ans, est
concierge. En chair et en os. Il conseille et prend
soin de personnalités dans la région bordelaise
avec sa société Rêvexo-c. Depuis juin 2014, il est
aussi devenu concierge virtuel.
Sa startup, Wiidii, propose une application
mobile à disposition des touristes pendant leur
séjour. Cet assistant virtuel est capable de répondre à tout type de requête. Par écrit ou oralement, ses utilisateurs peuvent lui demander de
réserver un taxi, un restaurant, un spectacle,
prendre un rendez-vous chez un médecin. Ils
peuvent aussi le questionner pour avoir son avis
sur les meilleurs points de vue pour admirer un
coucher de soleil ou les meilleurs bars à vin dans
une ville.
L’Office de tourisme de Bordeaux Métropole
a été le premier partenaire à signer un contrat
avec la start-up l’an dernier. Tous les acheteurs
du City Pass peuvent utiliser gratuitement l’application pendant leur séjour. Cédric Dumas travaille également avec le Palais des festivals à Cannes où Wiidii épaule festivaliers et clients de
certains hôtels.
« À la différence d’autres start-ups, nous avons
dû au départ embaucher un certain nombre de
personnels », explique l’entrepreneur. Avec le
soutien d’Akka Technologies à Mérignac, il a développé un programme d’intelligence artificielle
capable de répondre en plusieurs langues aux
usagers de l’application.
Des hommes en relais
Quand la machine ne sait pas ou ne peut pas répondre, des hommes prennent le relais. Ces concierges réalisent les réservations ou vont parfois
chercher une aiguille dans une botte de foin
pour apporter la meilleure réponse possible aux
utilisateurs.
Cédric Dumas espérait au départ surtout convaincre les Office de tourisme français. « WiFi
permet de désengorger les standards téléphoniques », dit-il.
C’est à l’étranger que l’application séduit aujourd’hui le plus. Détecté par le Ministère des affaires étrangères, et vu comme « le produit numérique français qu’on peut exporter », le jeune
chef d’entreprise participe depuis quelques
mois à de nombreux voyages ministériels.
« Nous venons de signer un contrat avec Plateneo, le plus grand groupe hôtelier chinois, expose-t-il. Nous allons nous implanter dans le pays
sous forme de joint-venture. » L’entrepreneur
est en passe de signer un partenariat du même
type au Brésil. Plusieurs compagnies aériennes
s’intéressent aussi de près à Wiidii comme la
Kata Pacific. « Nous pouvons devenir l’assistant
des touristes dans le monde entier », assure-t-il.
Installée rue de Tivoli à Bordeaux, la start-up
compte à ce jour une équipe de huit salariés très
internationale. Derrière leur écran ou au téléphone, les collaborateurs parlent français, anglais et chinois, les trois langues dans lesquelles
l’application a été traduite pour l’instant.
Soutenue par la Région Aquitaine et la banque publique d’investissement, Wiidii a levé
600 000 euros en juillet dernier. Une autre levée de plusieurs centaines de milliers d’euros
sera bouclée début 2016.
Samboat navigue
sur la vague
AirBnB
On leur a mis quelques bâtons dans les hélices,
comme au port d’Arcachon l’an dernier. On leur
reprochait de faire de la concurrence déloyale
aux professionnels. Laurent Calando et Nicolas Cargou ont tenu bon. Leur entreprise, SamBoat, spécialisée dans la location de bateaux entre particuliers, surfe sur une lame de fond qui
ne séduit pas que les jeunes générations : la consommation collaborative. « Nous sommes arrivés au bon moment, disent-ils. Tout le monde
connaît aujourd’hui AirBnB ou Blablacar».
À peine trentenaires, les deux garçons se sont
connus il y a quelques années dans le groupe
Total en région parisienne. L’un était passionné de voile, l’autre de covoiturage et de location
chez des particuliers. En 2013, ils créent le site
SamBoat et le testent d’abord avec leurs proches sur le bassin d’Arcachon.
« Les propriétaires de bateaux naviguent en
moyenne 10 jours par an. C’est très peu. On sentait qu’il y avait un potentiel », raconte Laurent
Calando. Ils ne sont pas trompés. 1500 embarcations ont été mises en location l’été dernier
sur leur site. 2000 transactions ont été effectuées, de la location simple à la journée d’un
semi-rigide à celle d’un voilier à la semaine avec
skipper. « Le système ne permet pas aux propriétaires de gagner beaucoup d’argent mais
au moins d’amortir une partie de leurs frais »,
disent-ils.
Prochaines étapes après le littoral français,
les Antilles cet hiver puis l’Espagne et l’Italie à la
saison prochaine. « On doit aussi acquérir plus
de volume d’offres ». Désormais composée
d’une équipe de 10 collaborateurs, la start-up
SamBoat compte devenir un acteur européen
de la location de bateaux entre particuliers.
L.B.
www.samboat.fr
LAURIE BOSDECHER
www.wiidii.fr
Laurent Calando et Nicolas Cargou,
fondateurs de SamBoat. ARCHIVES QUENTIN SALINIER
Gironde Sud Ouest éco 61
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Premier loueur de
France de camping-cars
Fondateurs de JeLoueMonCampingCar, Adrien
Pinson et Benoît Panel ont fait connaissance il
y a trois ans sur un parking. Ils participaient à
un start-up week-end en Bretagne, remue-méninge géant où les participants doivent monter leur entreprise en 48 heures.
Ce sont aussi souvent sur des parkings que
les 36 000 transactions déjà réalisées sur leur
site cette année se déroulent. « Nous sommes
devenus les premiers loueurs de camping-cars
en France », avance Benoît Panel, le PDG.
JeLoueMonCampingCar est spécialisé dans
la location de véhicules de loisirs entre particuliers. Le marché est florissant. Le site propose
des tarifs environ 25% moins chers par rapport
aux professionnels, assurance comprise. Les
locataires peuvent trouver chez JeLoueMonCampingCar des véhicules à partir de 100 euros TTC la journée.
Arrivés à Bordeaux en 2012, Benoît Panel et
Adrien Pinson, d’abord seuls dans l’aventure,
ont été hébergés à l’Auberge Numérique dans
le quartier de Bacalan. Leur entreprise, installée temporairement au Château, cours Victor
Hugo à Bègles, compte auourd’hui 20 collaborateurs. Elle devrait intégrer d’ici un ou deux
ans la Cité numérique, futur totem de l’économie digitale de la métropole bordelaise.
Bien implantée en France, malgré la présence de plusieurs concurrents, la start-up s’est
attaquée au marché espagnol l’été dernier. Elle
a la Suède et le Royaume-Uni dans le viseur.
«Par principe, le camping-car est fait pour voya-
ger et de dépasser les frontières. Notre ambition est d’être présent partout en Europe », dit
Benoît Panel.
Pas encore rentable mais forte de sa levée récente de 500 000 euros, l’entreprise vient d’intégrer The Family qui accompagne
270 start-ups prometteuses en France. Les deux
jeunes chefs d’entreprise sont aussi conseillés
depuis quelques mois par les patrons de
BlaBlaCar, Drivy et Smartbox. Rien que ça.
L.B.
www.jelouemoncampingcar.com
Adrien Pinson et Benoît Panel, fondateurs
de JeLoueMonCampingCar. ARCHIVES THIERRY DAVID
L’équipe de GMT Éditions avec Pierre Croizet, cofondateur, à droite. ARCHIVES PHILIPPE TARIS
Pointus sur le patrimoine
Parler d’e-tourisme en Gironde sans citer GMT
Editions serait comme évoquer Bordeaux
sans citer son Miroir d’eau. Voici le pionnier
local du secteur. Peu connue du grand public,
l’entreprise fondée au début des années 2000
par Pierre Croizet et Benjamin Bastien et installée dans le quartier des Bassins à flot a créé,
à ses débuts, de nombreux sites internet d’Offices de tourisme de la région. La dizaine de
salariés s’est spécialisée depuis quelques années dans la mise en valeur en trois dimensions du patrimoine à des fins touristiques.
Pierre Croizet et Benjamin Bastien ont fait
leurs premières gammes dans le tourisme institutionnel. Ils sont aujourd’hui des bijoutiers,
capables de reconstituer le pont d’Avignon ou
l’abbaye de Jumièges dans les moindres détails
au moment de leur construction. Images que
touristes et habitants peuvent découvrir sur ta-
blette ou smartphone en se rendant sur place.
GMT Editions, récompensé à plusieurs reprises
pour ses prouesses en médiation touristique
n’hésite pas à faire appel à des prestataires d’excellence extérieurs pour créer ses produits. L’an
dernier, pour le compte de la Région Aquitaine,
l’entreprise a aussi conçu ItiAqui, application
mobile proposant des itinéraires de randonnée sur l’ensemble du territoire régional. Un
travail de titan. L’équipe a dû travailler avec plusieurs dizaines d’Offices de tourisme et interlocuteurs pour mettre au point ce service gratuit.
En septembre dernier, GMT Editions s’est aussi
lancé dans un réseau social dédié au patrimoine Oh Ah Check!, pour rester en pointe
dans le domaine du e-tourisme.
L.B.
www.gmt-editions.fr
62 Sud Ouest éco Gironde
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
WWW.SUDOUEST.FR
Agroalimentaire : les 50 premières
Dénomination officielle
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50
BARDINET VINS
ALLIANCE FORETS BOIS
SMURFIT KAPPA COMPTOIR DU PIN
LDC AQUITAINE
LUCIEN BERNARD & CIE
TERRE DE VIGNERONS-UNION PRODIFFU
LE PETIT BASQUE
UNION PRODUCTEURS GRANGENEUVE & RAUZAN
VITAGERMINE
PRODUITS JOCK SA
UNION DES PRODUCTEURS DE SAINT EMILION
SOCIETE COOPERATIVE AGRICOLE UNIVITIS
LES VIGNOBLES ANDRE LURTON
DISTILLERIE DILLON
DESTINATION
LES VIGNERONS D'UNI-MEDOC
CHATEAU PONTET CANET
STE COOPERATIVE AGRICOLE CAVE SAUVET-BLASIMON
PRESTATIONS VITI-VINICOLES BANTON LAURET
SOCIETE D'EXPLOITATION PICHON LONGUEVILLE
SA DU CHATEAU D'YQUEM
DANIEL CATHIARD
JEAN EUGENE BORIE SA
DOMAINES FRANCOIS-XAVIER BORIE
CHATEAU LASCOMBES
SCA VIGNERONS DE SAINT PEY GENISSAC
BIO FERME
CHATEAU ANGELUS
SCOOP AGRICOLE VIGNERONS REUNIS MONSEGUR
CHATEAU LAGRANGE
ETABLISSEMENTS MASSONNIERE
CHATEAU TALBOT
SAS LE 48
SOCIETE COOPERATIVE VINICOLE ALLIANCE BOURG
CHATEAU LAROSE TRINTAUDON
CHATEAU GRUAUD LAROSE
LODI PRODUIT FRAIS
EURL PATRICK BARRIERE
SOCIETE CHATEAUX LANGOA LEOVILLE BARTON
FORESTIERE GIRONDINE SA
MENEAU SA
CAVE COOPERATIVE VINICOLE INTERCOMMUNALE DE LUGON
CACOLAC
WILL DISTRIBUTION - BAILLARDRAN
STE DISTILLERIES VINICOLES BLAYAIS - DVB
CHATEAU RAUZAN SEGLA SA
SARL AQUITAINE SPECIALITES
DIRECT WINES - LE CHAI AU QUAI
CHATEAU MONDOT
SARL LES CHAIS DE RIONS
Commune
BLANQUEFORT
CESTAS
PESSAC
BAZAS
AMBES
ST VINCENT DE PERTIGNAS
ST MEDARD D'EYRANS
RAUZAN
CANEJAN
BORDEAUX
ST EMILION
LES LEVES ET THOUMEYRAGUES
GREZILLAC
BLANQUEFORT
BORDEAUX
GAILLAN EN MEDOC
PAUILLAC
SAUVETERRE DE GUYENNE
VIGNONET
PAUILLAC
SAUTERNES
MARTILLAC
ST JULIEN BEYCHEVELLE
PAUILLAC
MARGAUX
ST PEY DE CASTETS
ST FERME
ST EMILION
LE PUY
ST JULIEN BEYCHEVELLE
ST DENIS DE PILE
ST JULIEN BEYCHEVELLE
LE HAILLAN
PUGNAC
ST LAURENT MEDOC
ST JULIEN BEYCHEVELLE
LORMONT
CAPLONG
ST JULIEN BEYCHEVELLE
MARCHEPRIME
BORDEAUX
LUGON ET L'ILE DU CARNEY
LEOGNAN
BORDEAUX
VILLENEUVE
MARGAUX
ST LOUBES
CASTILLON LA BATAILLE
ST EMILION
LESTIAC SUR GARONNE
Date
dernier bilan
31.12.2013
31.12.2014
31.12.2014
28.02.2013
31.08.2014
31.12.2013
31.12.2013
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31.12.2014
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31.07.2014
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31.12.2013
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31.12.2014
31.08.2013
31.10.2014
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31.10.2014
30.06.2014
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31.12.2013
31.07.2014
31.12.2013
30.09.2013
31.08.2014
31.12.2014
31.03.2014
30.06.2014
31.07.2013
30.06.2013
Dernier
CA
198 976
169 091
92 638
90 120
46 505
46 404
33 599
29 274
27 530
26 914
22 218
21 831
21 552
19 649
19 363
19 178
17 363
15 919
14 903
14 428
12 983
12 421
12 338
11 940
11 651
10 770
10 644
10 642
9 990
9 974
9 582
9 578
9 006
8 585
8 567
8 562
8 302
8 058
7 366
7 312
7 140
7 114
6 871
6 515
6 512
6 277
5 531
5 735
5 531
5 402
Evol. (en %)
dernier CA /
CA N -1
16,54
7,09
12,88
13,01
-12,25
0,46
3,09
7,32
-3,84
-5,96
2,37
-12,02
-3,03
5,60
-3,78
-20,49
-7,44
12,47
-55,26
-9,16
-38,80
1,12
11,77
40,91
38,65
-29,01
5,67
-28,24
-15,57
18,04
-27,25
6,20
6,59
-42,12
28,91
16,27
-3,22
-5,39
-16,98
-7,09
79,05
25,57
Dernier
CA
export
Dernier
résultat
net
55 330
20 280
1 720
263
24 925
0
949
0
3 403
0
0
7 735
8 555
7 717
1 572
1 132
0
2 562
0
11 257
0
26
0
9 318
0
0
3 919
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0
7 555
0
0
0
1 068
3 710
6 839
0
0
0
0
832
0
0
0
0
0
92
5 656
15
2 819
- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros -
13 133
717
33
792
422
-257
2 133
3
352
483
119
34
868
1 201
368
54
6 608
100
513
3 600
1 964
1 995
2 891
3 810
3 876
12
188
1 737
2
1 584
158
2 241
101
-356
245
1 655
7
157
193
423
260
14
-1 033
470
-18
-2 617
204
213
866
7
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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Publicité Sud Ouest éco 63
64 Sud Ouest éco Publicité
JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
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