Laser, attention les yeux - Journal de la production
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Laser, attention les yeux - Journal de la production
Autour de la production Laser, attention les yeux ! Voilà déjà quelques mois que les professionnels du secteur attendaient la traduction française de la directive européenne (n°2006/25/CE) du 5 avril 2006. Or, voilà que le décret n° 2010-750 du 2 juillet 2010 relatif à la protection des travailleurs contre les risques dus aux rayonnements optiques artificiels (ce qui englobe les lasers) répond aux exigences de cette directive européenne. Ce décret fort attendu modifie le code du travail et fixe les principes de prévention à mettre en œuvre par l’employeur, mais qu’est-ce qui change ? L e nouveau décret concernant la protection des travailleurs contre les risques dus aux rayonnements optiques artificiels précise dans l’article R. 4452-2, que « l’employeur doit prendre les dispositions visant à supprimer ou, à défaut, à réduire au minimum les risques résultant de l’exposition aux rayonnements optiques artificiels. Ceci par des mesures de prévention des risques prises à la source et tenant compte du progrès technique réalisé. » D’entrée de jeu, cet article incite à une remise en question constante de la protection. Dans l’article R. 4452-3, il est dit que l’employeur doit veiller à ce que les travailleurs exposés à des rayonnements optiques artificiels reçoivent une information sur les risques éventuels liés à ce type de rayonnements. Des formations, même sommaire, sont donc à prévoir, mais le décret ne précise pas si cette information doit être validé par un contrôle de connaissance. Des principes de précaution classiques Par ailleurs, le décret rappelle les principes élémentaires de la réduction des risques dans son article R. 4452-4 où il est précisé que : « la réduction des risques d’exposition aux rayonnements optiques artificiels se fonde sur les principes généraux de prévention mentionnés à l’article L. 41212 ». Ce qui implique que l’employeur se doit d’évaluer les risques en se référant à des valeurs limites d’exposition fixées dans l’annexe du décret, de mettre en œuvre les mesures de prévention éventuellement nécessaires en application des principes généraux de prévention. Ce point doit par exemple conduire à la mise en œuvre 54 • Le Journal de la Production • N° 102 • Novembre-Décembre 2010 d’autres procédés de travail n’exposant pas aux rayonnements optiques artificiels ou entraînant une exposition moindre et au choix d’équipements de travail appropriés émettant, compte tenu du travail à effectuer, le moins de rayonnements optiques artificiels possible. Dans le même esprit, le décret commande la recherche d’une limitation de la durée et de l’intensité des expositions ainsi qu’une conception et un agencement des lieux et postes de travail adaptés et de faire leur modification si ce n’est pas le cas. Enfin, le responsable d’établissement doit acquérir les moyens techniques permettant de réduire l’exposition aux rayonnements optiques artificiels en agissant sur leur émission, leur propagation, leur réflexion, tels qu’écrans, capotages et mettre en place des programmes appropriés de maintenance des équipements et du lieu de travail. Au volet information et formation, il a le devoir d’y pourvoir auprès de tous salariés exposés. Elle doit porter sur les risques mais également sur les mesures de prévention à prendre. Programme de suivi médical adapté Les contraintes décrites dans le décret ont également un caractère médical. Il s’agit d’assurer une surveillance et un suivi des travailleurs exposés. Pour cela, un dossier individuel comportant une fiche d’exposition doit être tenu par le médecin du travail pour chaque travailleur susceptible d’être exposé à des rayonnements optiques artificiels dépassant les valeurs limites d’exposition. Les travailleurs affectés à ce jour à des travaux les exposant à des rayonnements optiques artificiels devront faire l’objet d’un examen médical approprié avant le 5 juillet 2011. Si cela n’est pas déjà fait, les employeurs doivent d’ici cette date, adapter les méthodes de travail, afin de réduire les risques liés aux radiations optiques.