Miguel Sieler l`ex président de Bayer France arrive

Miguel Sieler, l'ex-président de Bayer France arrive chez Neo...
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Miguel Sieler, l'ex-président de Bayer France arrive chez Neovacs
Par Laurance N'kaoua | 18/12 | 06:00
Saloua Ouhiba
Sur une table de son bureau parisien, seule une coupe en cuivre argenté, servant à boire
du maté et acquise, en 1982, à Buenos Aires, atteste de son passé. Rien ne dévoile que
Miguel Sieler a sillonné le monde chez Bayer, jusqu'à en devenir le président pour la
France. Et après être resté trente-deux ans chez le chimiste allemand, où oeuvrait déjà
son père, ce patron de soixante-quatre ans est, depuis quelques semaines, directeur
général de Neovacs, une PME de biotechnologies qui n'hésite pas à se frotter aux géants
pour combattre le mal du siècle : les maladies auto-immunes : d'ici à quelques années,
ses vaccins thérapeutiques pourraient faire reculer la polyarthrite rhumatoïde, la maladie
de Crohn et le lupus. A sa tête, Miguel Sieler vient de réussir son premier pari : hier,
Neovacs a vu son action grimper après avoir publié la mise en place d'une ligne
optionnelle de financement avec la société de Bourse Kepler Cheuvreux, en vue de
financer son développement futur.
Si cet homme discret et émotif, qui ne cache pas son admiration pour les médecins, a
rejoint Neovacs, c'est parce qu'il est convaincu par sa « technologie révolutionnaire »,
s'enflamme-t-il. Car, en dépit de sa rigueur, Miguel Sieler a besoin de croire pour
s'impliquer.
C'est la raison pour laquelle ce fils d'un Allemand et d'une Espagnole a renoncé à devenir
diplomate outre-Rhin, après sa maîtrise de droit dans la très ancienne université de
Tübingen. « Je ne parvenais pas à considérer l'Allemagne comme mon pays. L'affect n'y
était pas », avoue ce père de trois enfants, qui a vécu en France dès neuf ans, et étudié à
Sciences po avant de partir, en Iran, au service d'une PME de chimie française baptisée
Matériaux et Adjuvants Européens. Miguel Sieler a vingt-six ans. Et déjà, ce natif de São
Paulo, naturalisé français et qui maîtrise 5 langues, veut franchir les frontières. Mais
lorsqu'en 1976, la PME fait faillite, son père, alors directeur de la division chimie de Bayer
en France, le somme de cesser de « faire le saltimbanque » et de rejoindre une « société
solide ». « Je voulais faire comme mon père, voire mieux », raconte Miguel Sieler qui dit
avoir « tout appris » de Bayer.
Menus scolaires
De Bruxelles à Séoul, en passant par Leverkusen et São Paulo, où il adopte une fillette...,
cet amateur de golf et de vins fins pilote des équipes, des portefeuilles de produits, des
filiales... « Il a une redoutable capacité d'adaptation. Et chaque séjour a enrichi une
facette de sa personnalité », observe son ami, le journaliste Henry Lauret.
Un drame familial le pousse à quitter Séoul. De retour en France, où sa seconde épouse,
coréenne, le rejoint, il devient PDG de Bayer Pharma en 1995, puis président de Bayer
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France en 1998. Un poste qu'il occupera dix ans, avec toujours, un pied sur le terrain :
entre 2001 et 2008, cet admirateur de Valéry Giscard d'Estaing est élu conseiller
municipal de Garches pour soutenir son maire. Il se penche alors sur des problèmes
quotidiens qui « n'effleurent pas l'esprit d'un PDG, comme l'état de la voirie après la neige
ou les menus scolaires », se souvient, ce dernier, devenu depuis administrateur de Nexity.
Fin 2008, c'est le tournant : cet homme fidèle change d'échelle, rejoint Truffle Capital et
préside, au passage, les conseils d'administration de Wittycell et de Plasma Prime. S'y
ajoute désormais un rôle opérationnel chez Neovacs : « Dans une PME, on est beaucoup
plus près du résultat de son action, qu'il s'agisse d'un succès ou d'un échec. C'est
passionnant ! »
Laurance N'Kaoua
Écrit par Laurance N'KAOUA
Journaliste
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