le motif de meurtre, le memoire et la mort dans la confession

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le motif de meurtre, le memoire et la mort dans la confession
AMERICAN RESEARCH THOUGHTS
ISSN: 2392 – 876X
Impact Factor: 2.0178 (UIF)
Volume 2 │ Issue 1 │ November 2015
Available online at: www.researchthoughts.us
http://dx.doi.org/10.6084/m9.figshare.1608880
LE MOTIF DE MEURTRE, LE MEMOIRE ET LA
MORT DANS LA CONFESSION
(MOTIVE OF MURDER, MEMORY AND DEATH
IN LA CONFESSION)
Dr. Kalplata
Assistant professor, Department of French and Francophone Studies,
The English and Foreign Languages University, Hyderabad, India
Abstract: Guy de Maupassant’s La Confession seems to be a story of a younger sister who is dying
sooner than her elder sister. But as it progresses it opens into a tale of jealously and sibling rivalry.
Jealously is shown as a strong emotion which changes the life of the younger sister. It is from this
emotion that the conspiracy of murder is born. Eventually it is the same emotion which becomes the
cause of depression which engulfs her entire being. There is no getaway. Only the moment of death
gives her some hope, hope of getting away from the prison of stuffed feelings. In this article we will
take up three important episodes of her life which are born from the sentiment of jealously. The first is
the motive of murder, the second is the memory of this crime and the third is the moment of death. It is
the second stage which is longest and which makes her life seem like death. When the moment of actual
death comes it releases her of all anxieties. She is in the end forgiven by her elder sister. Thus in this
tale of Maupassant death carries more hope than life itself.
Key Words: jealousy, motif of murder, memory, death, confession, forgiveness
Abstract: Guy de Maupassant, écrivain français du 19ème siècle, rédige un conte intitulé La
Confession en 1885. Ce conte semble être, premièrement, une histoire d’une cadette qui meurt plus tôt
que l’aînée. Au fur et à mesure que l’histoire progresse et se dévoile, le lecteur fait face à ses
nombreuses couches. Une de ces couches est le sentiment de la jalousie de la cadette pour l’aînée.
Pendant son adolescence, elle crève de ce sentiment fort, hostile et douloureux et c’est ce sentiment qui
détermine ses actions et sa vie. C’est de cet instinct que le motif de meurtre est né et c’est cette
passion qui devient la cause de sa dépression dont elle est dévorée à chaque instant de sa vie. Il n’y a
pas la fuite. C’est seulement le moment de la mort qui lui donne un espoir de s’échapper aux émotions
étouffées. Dans cet article, nous entreprenons les trois épisodes importants dans la vie de la cadette, la
jalousie étant à l’origine de chaque épisode. Le premier motif important, c’est le motif de meurtre, le
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MURDER, MEMORY AND DEATH IN LA CONFESSION)
deuxième est le mémoire de ce crime et le troisième est le moment de mort. C’est le second épisode qui
est le plus long et qui transforme la vie de la cadette en mort. Le vrai moment de la mort, à la fin, la
libère de tous ses anxiétés. À ce moment-là, la cadette obtient le pardon de l’aînée. Ainsi, la mort,
dans ce conte de Maupassant, a plus d’espoir que la vie.
Key Words: jalousie, motif de meurtre, mémoire, mort, confession, pardon
Introduction
La Confession est l’histoire d’une cadette qui tombe amoureuse du fiancé de sa sœur
aînée qui s’appelle Henry. Un jour quand elle le voit embrasser sa sœur, juste avant
quelques jours de mariage, elle devient tellement jalouse qu’elle conspire un complot
visant à le tuer. Elle atteint le succès mais elle tombe dans une dépression grave à
jamais. Dans cet immense désarroi, elle décide de ne pas se marier et de rester avec sa
sœur aînée toute sa vie. Elle dit la vérité de son crime seulement au moment de sa mort
devant le prêtre. La sœur aînée la pardonne à la fin.
Le moment de la mort de la femme maupassantienne est attendrissant,
révélateur et renaissant. C’est le moment où elle dit adieux à sa vie étouffante et
misérable. Egalement, pour elle, c’est sa dernière chance d’avouer son crime qu’elle a
commis quand elle était adolescente. Le moment arrive de prononcer la vérité et de se
libérer de sa culpabilité dont elle a souffert toute sa vie. Dans son existence entière elle
n’a senti que des émotions extrêmes, la vive jalousie suivi du sentiment de la culpabilité
morale. La jalousie finit par le meurtre et le meurtre, dans son tour, mène au sentiment
de la culpabilité. Dans cet article on discutera en détail le motif de meurtre de la cadette,
le mémoire de meurtre chez elle et la mort de cette femme coupable dans un conte de
Maupassant intitulé La Confession. Dans ce conte, la vie de la cadette est tourmentée à tel
point que la vie même devient une mort lente, silencieuse et déchirante.
Nous allons diviser notre article en trois parties:
1. Le motif de meurtre de la cadette
2. Le mémoire de ce crime chez la cadette
3. Le moment de la mort de la cadette
Dans notre première partie nous allons étudier les circonstances qui mènent la cadette
vers le crime de meurtre. Dans notre deuxième partie nous allons discuter le rôle de
mémoire dans la souffrance de la cadette et dans la dernière partie de notre travail nous
allons analyser en détail le moment émouvant de la mort de la cadette.
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MURDER, MEMORY AND DEATH IN LA CONFESSION)
1.
Le motif de meurtre de la cadette
À l’âge de douze ans, la cadette, comme elle décrit elle-même au moment de sa mort,
était un enfant gâtée. On lui a donnée tous ce qu’elle voulait et elle faisait tous ce
qu’elle désirait. C’était un âge où elle vivait dans les rêveries. Elle ne s’inquiétait pour
rien. Pour elle, le monde d’imaginaire et le monde réel ne se distinguait pas, les deux
mondes s’entremêlaient. Elle décrit son adolescence dans la manière suivante :
« J’avais douze ans, seulement douze ans, tu te le rappelles bien, n’est-ce pas ? Et j’étais
gâtée, je faisais tous ce je voulais !...Tu te rappelles bien comme on me gâtait ? »
(de Maupassant, "La confession")
À cet âge de songerie, un jour, elle voit le fiancé de sa sœur aînée et c’est un coup de
foudre. Cet homme de rêve « (…) avait des bottes vernies ; il est descendu de cheval devant le
perron » (de Maupassant, "La confession"). Elle s’est si perdue, si empoignée par cet
homme de rêve qu’elle reste tout debout pendant tout le temps qu’il parle. D’ici, elle
ne rêve que de lui. C’est son prince charmant qu’elle veut posséder à tout prix. Mais cet
objet de désir appartient à sa sœur aînée et c’est difficile à l’atteindre. Cette
inaccessibilité amplifie son angoisse et conséquemment donne naissance au motif de
meurtre de son bien-aimé quand elle le voit embrasser sa sœur juste avant quelques
jours de mariage. Elle explique l’amère, ardente et folle jalousie qu’elle a ressentie à ce
moment - là dans la manière suivante :
« J’étais jalouse, jalouse !...Le moment de ton [la sœur ainée] mariage approchait. Il n’y avait plus
que quinze jours. Je devenais folle. (…) Mais un soir, dix jours avant ton contrat, tu t’es
promenée avec lui devant le château (…) il t’a embrassée…embrassée…dans ses deux bras…si
longtemps…(…) Je vous ai vus ; (…) j’ai eu une rage ! Si j’avais pu, je vous aurais tués ! »
(de Maupassant, "La confession")
Elle est tellement habituée à la possession facile de son objet de désir qu'elle ne peut pas
accepter sa défaite et elle veut le détruire afin que d'autres ne sont également pas en
mesure de le posséder. Son objet de désir se glisse comme du sable de ses mains, la
disparition de cet objet
paraît la seule façon de surmonter de son humiliante et
virulente défaite. Son motif d’épouser Henry rencontre un obstacle ; il y a une
obstruction de son motif qui donne lieu à une immense frustration. C’est de cette
angoisse défaitiste qu’elle apparaît la complicité de meurtre. En tuant son bien-aimé,
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éloigné et inaccessible, elle veut démêler de la toile du désir ardent, de la jalousie et de
l’angoisse de la défaite. Elle veut créer un vide paisible en soi.
Elle décide de l’assassiner de la même manière que le jardinier tuait les chiens
errants. Elle dit « J’avais vu le jardinier préparer des boulettes pour tuer des chiens errants »
(de Maupassant, "La confession"). On y voit une ironie. Les chiens errants sont des
dangers extérieurs mais dans le cas de la cadette, c’est son propre esprit errant qui la
menace et dont elle veut se débarrasser. Dans tous les deux cas on essaie de surmonter
la nuisance menaçante en le tuant. La cadette imite le jardinier et aspire au même
résultat. Elle prend une petite bouteille de pharmacien et la broie avec un manteau.
Ensuite, elle fend la poudre brillante avec un couteau et la mets dans des petits gâteaux
faits par l’aînée pour son fiancé. Il en mange trois. Il est mort.
Après sa mort, la paix qu’elle attend ne vient pas. Elle devient plus terrible.
L’espace libre et paisible, qu’elle voulait créer pour soi-même est maintenant rempli du
sentiment de la culpabilité. Une immense dépression la tient. Une angoisse incessante
la tourmente chaque moment dans sa vie, un sentiment refoulé qu’elle ne pouvait pas
partager avec l’autre. En vivant avec sa sœur elle se rappelle de son crime à chaque
instant de son existence. Sa vie devient une torture. Elle reste « (…) toujours triste,
accablée, plus morne que l’aînée (…) » (de Maupassant, "La confession"). En vivant avec ce
sentiment coupable de la responsabilité de meurtre, elle ruine son corps et son âme. Elle
devient plus vieille que son âge.
Evidemment, le meurtre enlève chez elle le sentiment de jalousie mais la jette
dans un autre piège de la dépression née de la culpabilité de détruire la vie de sa sœur
aînée. Dans l’espoir de sortir de cette misérable vie elle décide de ne pas marier et de
rester avec sa sœur toute sa vie. Mais elle reste malheureuse. Dans sa vie, elle voulait
tout mais n’a rien obtenu. Elle cherchait la complétude mais ne devient que nulle,
passant sa vie dans le néant et attendant sa mort. Elle attend le moment de mourir pour
dire la vérité. Ce dernier moment vient. Elle l’exprime au lit de la mort :
« Ma vie, toute ma vie…quelle torture ! Je me suis dit : Je ne quitterai plus ma sœur. Et je lui
dirais tout, au moment de mourir…Voilà. Et depuis, j’ai toujours pensé à ce moment-là où je te
dirais tout…Le voici venu…C’est terrible…Oh !....grande sœur ! »
(de Maupassant, "La confession")
Pendant toute sa vie, le mémoire de meurtre la torture et elle meurt à chaque moment
de sa vie. Elle commet un crime dans son adolescence et décide de rester avec le
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mémoire de ce crime. Dans notre deuxième partie, on discute le mémoire de meurtre
chez la Cadette.
2.
Le mémoire de meurtre chez la Cadette
La raison à cause de laquelle la cadette souffre d’une douleur poignante toute sa vie est
le mémoire de son crime. Cette amère vérité assombrit son moi. L’angoisse accablante et
perpétuelle la menace et la détruit. Chaque jour, elle prétend vivre une vie « normale »
avec le chagrin. Cette vie superficielle devient tout « naturelle » pour elle. Mais son corps
commence à dire la vérité de son âme. Elle vieillit plus tôt que sa sœur aînée. La
tristesse interne ronge son être. Elle devient une partie intégrante de sa vie. Au sein de
son vécu reste une mélancolie ineffaçable. L’auteur décrit sa vie futile comme suivant :
« Elles [la cadette et l’aînée] vécurent ensemble tous les jours de leur existence, sans se séparer
une seule fois. Elles allèrent côte à côte, inséparablement unies. Mais Marguerite sembla toujours
triste, accablée, plus morne que l'aînée, comme si peut-être son sublime sacrifice l'eût brisée. Elle
vieillit plus vite, prit des cheveux blancs dès l'âge de trente ans et, souvent souffrante, semblait
atteinte d'un mal inconnu qui la rongeait. »
(de Maupassant, "La confession")
Les taches de son crime étaient gravées sur son corps. La cadette n’arrive jamais à
réprimer cet événement de sa vie. Chaque fois qu’elle voit la condition misérable de sa
sœur aînée, ce mémoire terrible vient à son esprit. L’oubli de cet acte abominable
devient impossible à cause de la présence de sa sœur. Sa présence garde l’image de
crime dans le centre d’attention et peut-être en le répétant silencieusement. Chaque fois
que la cadette voit la condition déplorable de sa sœur aînée l’événement de ce mémoire
épisodique est approfondi dans son mémoire.
Egalement, le rôle d’image est important dans l’approfondissement de cet
événement de crime. C’est à la forme des images que l’information de meurtre est
encodée chez la cadette et c’est cette forme qui joue un rôle important dans la rétention
à long terme de ce crime dans son esprit. Au moment de sa mort, elle est remplie des
images de cette faute grave et re éprouve la douleur. Pendant sa confession dans la
communion dernière, tout près de mourir, elle revit son passé à la forme des images
visuelles, distinctes et précises du meurtre et les retrace à sa sœur. Cette description
verbale n’est pas une reconstruction mais la représentation exacte de l’épisode de crime.
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Le mémoire s’efface avec le temps mais ce n’est pas le cas avec la cadette. Elle vit
le mémoire monstrueux de son acte de crime avec tous ces détails. Rien ne change pour
elle. Elle est obligée de garder ce secret en elle-même. Son silence engrave plus
profondément cet événement dans son mémoire. Nella Cassouto évoque, dans son
article Long Memory/ Short Memory, le rôle du silence dans le maintien des événements
du passé et du présent. Selon elle, l’art moderne en Israël reflète les expériences de la
vie sociale qui incarne les mémoires de l’holocauste. Le silence dans ces arts illumine le
passé et le présent. Elle dit:
“The art works in which silence illuminates cognitively the sense of the past and the sense of the
present”
(Cassouto 1998, 59)
La vérité de meurtre brise la petite à chaque moment de sa vie mais elle décide de vivre
avec cette torture. Elle respire en attendant sa mort où elle dirait tout à sa sœur.
L’étouffement dont elle est affligée dans sa vie entière trouve son expression seulement
au moment de la mort. Elle porte ce fardeau toute seule et elle n’en est soulagée qu’au
dernier souffle de sa vie. À ce moment-là, elle enlève le voile des images cachées du
homicide et brisent son silence. Dans notre troisième partie nous discutons le moment
de la mort de la cadette.
3.
Le moment de la mort de la cadette
La mort pèse lourdement dans cette histoire. Elle commence en disant que Marguerite
de Thérelles allait mourir. Ainsi, la mort y reste le thème principal. Egalement, le
commencement et la fin de cette histoire sont liés. Cette histoire qui commence avec
l’annonce de la mort de cette femme finit par sa mort. Elle commence avec la
description de la condition déplorable de la femme au lit de la mort et ensuite avec
l’ambiance de la mort qui est semblable à celle de la femme. Ainsi, l’auteur consacre les
deux premiers paragraphes de ce conte en établissant qu’il est, au premier coup, une
histoire de la mort.
La description d’une femme haletante et secouant des « frissons épouvantables »
(de Maupassant, "La confession") avec la « figure convulsée » (de Maupassant, "La
confession") et « l’œil hagard » (de Maupassant, "La confession") prédit déjà, aux
lecteurs, qu’une histoire pénible est sur son chemin. Aussi, la phrase « (…) comme si une
chose horrible lui eût apparu » (de Maupassant, "La confession") confirme ce fait et en
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même temps, génère une curiosité chez les lecteurs. Même l’appartement où la femme
meurt exprime le langage sombre de la mort. Tout attend cette mort puissante et morne.
« L’appartement avait cet aspect sinistre qu’ont les chambres des mourants, cet air d’adieu
désespéré. (…) Le redoutable mort était là, cachée, attendant »
(de Maupassant, "La confession")
Dès le début jusqu’à la fin de cette histoire le lecteur est dans la chambre où une femme
meurt et qui veut se confesser à un prêtre. Avant que la confession commence, l’auteur
donne une petite introduction sur les deux sœurs qui ont passé leur vie ensemble.
Bientôt, le lecteur apprend à connaître qu’auparavant le fiancé de la sœur aînée était
mort juste avant quelques jours de mariage. Elle était tellement triste de cet événement
qu’elle a décidé de ne pas se marier toute sa vie. Ensuite, la cadette, qui avait douze ans
à ce temps-là, a aussi décidé de ne pas se marier pour qu’elle ait pu rester avec sa sœur
toute sa vie. Ainsi, toutes les deux finissent par ne pas se marier. L’aînée était touchée
par ce dévouement extrême de la petite.
Mais il y a quelques choses de mystérieux chez la petite dont la vérité le lecteur
ne connait pas jusqu'à ce qu’elle avoue son crime sur son lit de la mort. Le moment de
la libération de la prison de la vie, est aussi pour elle, le moment de la libération de
l’angoisse morale.
La sœur aînée la pardonne à la fin de cette histoire. Ainsi, dans l’obscure mort la
cadette prend ses premiers pas vers la clarté d’une nouvelle vie. Peter W. Lock aperçoit
l’optimisme de la même sorte dans un autre conte de Maupassant intitulé Amour. En
parlant du rythme alternant de la destruction, la transformation et renouvellement dans
ce conte, il évoque dans son article Pattern and Meaning in Maupassant’s « Amour » :
"Amour" possesses a strongly alternating rhythm which permits a more affirmative
interpretation. For if forces of destruction are implacably present in nature and in man, they are
displaced and succeeded by processes of transformation and renewal. Life is both movement
towards death and movement beyond death”
(Peter 1967, 74)
“(…) ‘Amour’ must be read not merely as a dramatic fable with atmospheric overtones but as a
meditative commentary upon universal forces of destruction and resurgence.”
(Peter 1967, 75)
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Conclusion
Ce conte d’une femme mourante est plus qu’une histoire de la mort. Le moment de la
mort la décharge du sentiment de la culpabilité dont elle souffrait toute sa vie.
Maupassant nous raconte un tel bref moment attendrissant pour lequel elle attendait
depuis qu’elle ait commis le crime de meurtre. Depuis son adolescence, elle était
fatiguée d’être noyée d’une émotion tumultueuse à l’autre. Elle s’est infligée la punition
de célibat après avoir enduré de la jalousie infantile brutale. Et le moment de la mort
met fin à sa souffrance, c’est la mort qui la promet de libérer de toute son étouffement
angoissant. La vie la pose de nombreuses conditions. La vie l’avait permis de vivre à la
condition qu’elle sera tourmentée, à chaque instant, d’un malaise psychique et physique
mais la mort lui arrive sans condition. Incapable de partager son anxiété aux autres, elle
mène une vie marginale subjective jusqu'à ce que la mort arrive, qui la relâche de cette
zone. Son être invisible a finalement obtenu de la visibilité à l’article de la mort. Tout
près de mourir, elle arrive à exprimer son engourdissement. C’est sur son lit de mort
qu’elle fait preuve de courage d’avouer son crime. Le drame de vie termine par ce
dernier acte.
About the author
Kalplata, Assistant Professor in Department of French and Francophone Studies in
English and Foreign Languages University, Hyderabad, India. Her research interests
are nineteenth century French literature, film studies, feminism and literary translation.
Some of my recent publications are:
1. Le langage de la folie de “Miss Harriet” 2014, published in EFLU
2. La folie féminine chez Maupassant, 2011, published in EFLU
Références
1. De Maupassant, Guy. 1883 "La Confession." Maupassant Par Les Textes. Accessed
November 14, 2002. http://maupassant.free.fr/.
2. Peter, W. Lock. 1967. "Pattern and Meaning in Maupassant’s ‘Amour’": The French
Review 41(1): 70-75.
3. Cassouto, Nella. 1998. “Long Memory/ Short Memory”: India International Centre
Quarterly 25 (1): 58-66.
4. Hermione, Lee. 1996. Virginia Woolf. New York: Vintage books.
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