Le Carillon
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Le Carillon
Le Carillon Divers 8 N’abandonne jamais Quand les choses vont vraiment mal comme elles savent si bien le faire quelques fois, quand la route sur laquelle tu chemines péniblement semble s’achever au sommet d’une colline, quand le souci te pousse dans la déprime, repose-toi si tu veux… mais n’abandonne pas. La vie est si étrange avec ses revers et ses détours comme chacun de nous a pu l’apprendre un jour, et beaucoup qui ont été abattus par un échec auraient pu réussir s’ils avaient persévéré… N’abandonne pas même si tout te semble aller lentement, car un autre souffle peut apporter la réussite. Le succès n’est que l’envers de l’échec. Et tu ne peux jamais savoir à quelle distance se trouve le but, qui peut être très proche alors qu’il te semble si lointain. Aussi, continue la lutte au plus fort du combat car c’est quand tout te semble perdu que tu ne dois pas abandonner. Le Carillon Le journal du C.A.R.É N° 3 2011 Rue du Grand-Bureau 13 - 1227 Les Acacias www.lecare.ch jour- Huit tonnes de produits récoltés pour l’association Le C.A.R.É a répondu présent au Samedi du Partage 2-3 Témoignages 4 Traduction d’un poème anglais transmit par Marina L’interview 5 Culture 6 Poème Un día de verano Mi alma está enamorada y entonces me fluyen bellas palabras, tiernas, dulces y muy suaves. Sonrío y me digo: « esto es el amor » Recuerdo un día de verano, olía la flor de un limonero hurgando mis recuerdos y deseos. Olvidé que hay un cielo y esto va inspirando mis versos. Escribiendo en silencio los poemas más puros, « esto es el amor » y le grité a la gente, el sol se parece a un día de verano. Escribí estos versos : « Esto es el amor ». Boris Action sociale Récapitula-tips Petites annonces Dès septembre Noëlle sera la représentante des bénévoles du C.A.R.É auprès du comité. Merci et bonne chance ! La direction 7- 8 Le vestiaire est à disposition les lundis, mardis et mercredis à 17h. Divers Malissa et Tania Le 21 septembre aura lieu un colloque adressé aux bénévoles. Les personnes intéressées par les services du coiffeur peuvent s’inscrire tous les jeudis. La direction La Direction Réservez votre prochain Samedi du Partage, le 26 novembre ! La direction Responsable de l’Édition : María Casares Textes, photos et mise en page : Rebeca Martín Collaborateurs de ce numéro : Tamara, Boris, Armando, Daniel G. et Marina Impression : CAMARADA C’était une journée très attendue par tous les services sociaux de Genève. Le Samedi du Partage est une grande opération de solidarité organisée deux fois par an par l’Hospice Général, le Centre Genevois du Volontariat, la Fédération du Commerce Genevois et l’Association Partage. Grâce à beaucoup de générosité, le 25 juin dernier des dons ont été récoltés dans les 80 supermarchés du canton partenaires de l’opération. Le C.A.R.É. a déployé ses forces dans 8 établissements situés à différents endroits comme Thonex, le PetitSaconnex, la Servette, Meyrin et le très populaire centre commercial Balexert. Au total 70 tonnes de produits de première nécessité et de denrées alimentaires ont été récoltées, dont 8 tonnes environ sont arrivées directement à notre association. Le directeur et le directeur adjoint du C.A.R.É Daniel Gosteli et Marco Salmaso se sont mis à l’œuvre, ainsi que des responsables de notre institution comme JeanPasqual, Victor, Françoise et Serge. Près de 40 bénévoles et des stagiaires se sont également engagés toute la journée. Mais le travail ne s’est pas arrêté là. Le lundi 27 l’équipe du C.A.R.É. a trié toute la marchandise récoltée, à huis clos, dans le but que tout soit prêt et mis à disposition au plus vite pour les 6 mois à venir. Le prochain Samedi du Partage aura lieu le samedi 26 novembre 2011. Nous espérons vous voir toutes et tous. Merci de faire votre maximum pour que cette belle aventure continue ! Textes et photos : Tamara Gómez Le Carillon 2 L e s re p a s d e S e rge e m b a l l e nt l e s p e rs o n n e s a c c u e i l l i e s d u C . A . R . É Pommes de terre épicées, poulet au four, émincé de volaille en sauce forestière… les préférences culinaires des personnes accueillies sont aussi diverses que leurs cultures d’origines. Cependant elles s’accordent sur un point : « les repas au C.A.R.É sont de qualité ». A cela s’ajoute la gentillesse avec laquelle ils sont servis, un ingrédient de plus qui laisse certes un arrière goût doux dans la bouche, mais aussi dans le cœur ! Le Carillon à discuté avec sa « clientèle » fidèle, elle nous raconte... Hedija (Bosnie) Habituée du C.A.R.É depuis 12 ans, Hedija est séduite par la bonne ambiance qui règne pendant les repas. « Je rencontre beauc o u p d’amis ici, les échanges pendant les repas sont très positifs, on s’amuse bien ». Parmi ses préférences culinaires c’est le riz, le poisson et surtout les salades qui occupent la première place. « Les salades sont la meilleure spécialité du C.A.R.É. Elles sont vraiment exquises ! », soupire-t-elle l’eau à la bouche. « Le poulet au four est aussi succulent et n’est pas nuisible pour la santé, car maintenant je dois faire attention et éviter les sauces et les aliments gras ». Hedija donne régulièrement un coup de main en cuisine. « Lorsqu’on travaille l’ambiance est superbe, en plus Serge apprécie notre travail, ça me touche beaucoup. Plus qu’un chef Serge est un papa pour nous ! ». Boris (Bolivie) « Le service du repas est un travail fantastique, les ‘serveuses’ sont super sympathiques et la nourriture est succulente ». Ce jeune accueilli apprécie également la propreté des locaux. « La cuisine est totalement hygiénique, ils nettoient à f o n d chaque jour. Parmi les men u s proposés Boris opte p o u r un classique: les spaghettis en sauce tomate. « J’aime la cuisine italienne, mais en général tout me plaît au C.A.R.É: la soupe, les pommes de terre au four... Ah ! et aussi las chicas bonitas qui servent les repas. Les menus et le service sont excellents, je suis extrêmement content », dit-il. Fatah (Maroc) D’abord comme accueilli, ensuite comme aide cuisinier, Fatah a toujours apprécié venir au C.A.R.É. « J’ai toujours trouvé la nourriture succulente. C’est trop bon manger Témoignages Editorial Dans ce numéro nous avons voulu rendre un juste hommage à toutes les personnes qui réalisent les repas de chaque jour. Serge et son équipe, les bénévoles, les stagiaires, les personnes accueillies, tout le monde fait de son mieux pour que le service du repas soit une réussite, en se souvenant que c’est là une des principales raisons de l’existence de notre institution. 159 repas par jour, soit 40’155 par année, la machine du C.A.R.É ne s’arrête jamais, ni même pour les jours fériés ! Un gros travail qui serait impossible sans la bonne disposition de toute l’équipe. Merci du fond du cœur pour votre aide précieuse ! María Casares ici. Il y a une chose en particulier que j’adore manger au C.A.R.É, c’est la salade, elle est toujours bien faite, toujours fraîche. Mais je mange tout, sauf le porc ». Fatah considère que le service du repas fonctionne bien avec les bénévoles et les stagiaires. « C’est bien organisé, chacun sait ce qu’il doit faire, ça se passe très bien ». Depuis quatre mois Fatah travaille comme aide cuisinier. Son expérience derrière les fourneaux a été très satisfaisante. « La meilleure ambiance du C.A.R.É est sans doute dans la cuisine », assure-t-il. Le Carillon 7 Une messe chaleureuse pour accueillir l’été Comme chaque année Jean-Marie Viénat a célébré la messe de l’été. Une occasion propice pour la rencontre, la cordialité et l’amitié au sein de la grande famille du C.A.R.É. Tout le monde était souriant ce soir -là. C’était le 21 juin, date de la célébration de la traditionnelle messe de l’été. Des personnes proches du C.A.R.É sont venu apporter leur message d’espoir et de paix. La soirée a révélé quelques surprises comme la présence des Sœurs Manuela et Anne, ainsi que du Président d’honneur du C.A.R.É, Monsieur Jean-Charles. Jean-Marie Viénat, accompagné d’André Kolli prêtre de la paroisse des Acacias, ont célébré l’Eucharistie. Plus que la célébration d’une messe, ils sont venu partager un moment de réflexion et de recueillement avec les personnes accueillies, les stagiaires, les bénévoles et les responsables de notre institution. Au milieu d’une décoration estivale, notre directeur Daniel Gosteli, visiblement séduit pour la bonne am- biance, a prononcé la prière. Tandis que Madame Gosteli a accompagné les chansons au rythme de la guitare. Jean-Marie et tous les assistants ont prié pour la paix et que cessent les guerres qui endeuillent notre planète. Sans oublier la lutte contre la famine, les maladies et d’autres fléaux qui touchent la population plus défavorisée, spécialement les enfants. La messe a laissé place à un succulent apéro que Serge et son équipe ont préparé pour l’occasion. Musulmans, catholiques, protestants...tous comme une seule famille ont partagé un moment de fraternité et de joie. Jean-Marie a bien profité de la rencontre pour revoir ces « petits » toujours fidèles au rendez-vous. Divers Le Carillon 6 Action sociale Vêtir dans l’urgence: un travail laborieux mais gratifiant Le vestiaire du C.A.R.É est génial. Son but est de satisfaire la demande dans l’immédiat. Malissa et Tania assurent au mieux le travail de trier, organiser et distribuer les textiles. Derrière les sacs noirs qui parfois envahissent le lieu, on les voit à peine à l’œuvre, comme deux abeilles, infatigables. à l’œuDepuis près d’une année Malissa s’occupe de notre vestiaire d’urgence, mission qu’elle aime bien même si elle reconnait que ce n’est pas toujours facile. Tania est sa main droite et parfois sa gauche aussi. Les deux forment une équipe compacte et efficace. Le Carillon a discuté avec la responsable. Voici ce qu’elle nous raconte… Travailler au vestiaire te plaît-il ? Oui, ça me plaît beaucoup, c’est une responsabilité. On trie, on essaie de satisfaire la demande des gens. Ce n’est pas facile tous les jours mais j’aime bien. D’où proviennent les effets que vous recevez ? Les dons proviennent de particuliers, mais ça peut venir aussi d’EMS ou d’associations. On a également un container où les gens peuvent venir déposer leurs habits et on les récupère. Tous les dons passent-ils au vestiaire du C.A.R.É ? Non, parce qu’on n’a pas assez de place, on est un vestiaire d’urgence. On fait un tri et on donne une partie au vestiaire CSP-Caritas. On envoie également des vêtements à Emmaüs. Et ceux qui sont en moins bon état, cassés ou sales, on les envoie dans des circuits de recyclage de déchets. Comment gères-tu les urgences ? Qu’est-ce qu’il faut comprendre par urgence ? Une urgence c’est quand la personne vient avec une chaussure cassée ou un pantalon déchiré. Chaque jour on garde trois places pour ces cas urgents et puis on peut donner à d’autres personnes en fonction de notre disponibilité. Combien de personnes aidez-vous par mois ? Environ 90 personnes, majoritairement des hommes qui sont les plus demandeurs. Il y a-t-il parfois des situations difficiles à gérer ? Oui. Il y a des gens qui sont très demandeurs, qui insistent beaucoup sachant qu’on n’a pas forcément les moyens de leur donner tout ce qu’ils veulent, donc là, ça devient difficile. Il y en a d’autres qui posent des exigences comme si on était une boutique. Dans ces cas on remet un peu d’ordre. Mais tu as le caractère pour faire face à ce genre de situation ! J’essaie, mais parfois ce n’est pas évident. Récapitula-tips -Pendant toute la période estivale le C.A.R.É n’est ouvert que pour les repas à 16 heures. La pénurie de bénévoles s’est fait sentir. Le C.A.R.É remercie toutes celles et tout ceux qui sont venus, pour leur collaboration précieuse et fidèle. -Les stagiaires Sandro, Audrey, Tamara, Julie et moi-même avons terminé nos engagements vis-à-vis de l’institution. Nous sommes partis avec plein de souvenirs dans le cœur et un bon répertoire d’expériences. -En juin des élèves infirmiers ont organisé un atelier « drogues et sexualité » qui a présenté un grand intérêt. -En juin aussi Victor a organisé un tournoi de football aux Vernets qui a connu un beau succès. -Le programme habituel a repris dès le 29 août. Le Carillon Témoignages 3 Ertan (Turquie) Séduit par un menu appétissant Ertan vient au C.A.R.É depuis quatre a n s . « La n o u r riture est t r è s bonne, on mange bien ici ». A part le pain, qu’il qualifie de délicieux, c’est le poulet en sauce ou au four et les pommes de terres bien épicées qui figurent parmi ses préférences culinaires. « Tout est excellent et de bonne qualité; le menu quotidien est assez varié et le service est très bien organisé », assure Ertan. est limité ». La présence de Hussin est rassurante pour tout le monde, mais surtout pour les stagiaires à l’heure de faire la vaisselle, la bête noire du travail en cuisine. « On s’amuse bien, on rigole, j’essaie de leur donner quelques petits conseils pour qu’ils finissent à temps et soient moins stressés ». Hussin considère que les menus sont très bons et le service irréprochable. Parmi les spécialités de Serge c’est la cuisse de poulet qu’il aime le plus. « Tout est bon ici, tant le service que la nourriture. L’ordre et la propreté règnent partout, le Hussin (Irak) Personnage très cher de tous au C.A.R.É Hussin vient depuis 9 ans. Mais c’est dans la cuisine qu’on le voit le plus souvent. Il y met de l’ambiance avec son sourire facile et sa bonne humeur. « J’aime travailler en cuisine, ça ne me fatigue pas, même si parfois c’est stressant surtout parce que le volume de travail est assez important et le temps personnel est très gentil, ça fait plaisir de travailler ici », se réjouitil. Carlos (Bolivie) Pour cet adepte du sport le service du repas est excellent et les menus extraordinaires. « J’aime tout, mais s’il faut trancher je pencherais sans doute pour la soupe qu’on prépare ici en hiver, p a r exemple celle de l’Escalade. Elle est mémorable ! ». « En Bolivie, ajoute-t-il, je mangeais beaucoup de soupe et cette soupe du C.A.R.É m’évoque les saveurs de là-bas ». A part la soupe, Carlos estime que « les repas sont servis avec beaucoup d’amabilité ». « J’ai mangé dans d’autres institutions sociales à Genève, mais j’aime plus venir au C.A.R.É, car le service est plus personnalisé. En outre ici on t’encourage à faire du sport, c’est super ! », conclut-il. La cuisine en quelques maximes « Nourriture simple et grand accueil font fête joyeuse ». William Shakespeare « Personne ne peut bien vivre, bien aimer et bien dormir s’il n’a pas d’abord bien mangé ». Virginia Woolf « Nous avons tous gardé le goût des nourritures de notre terre d’origine. Tout le monde a la nostalgie des mets simples jadis goûtés à la ferme ou au foyer laissé derrière soi ». Clementine Paddleford « Du matin au soir, toutes sortes de bruits familiers et réconfortants sortent de la cuisine. Lorsque votre cœur a besoin de chaleur humaine, allez dans la cuisine, vous l’y trouverez ». E.B. White « Sous les couvercles des marmites mijotent de grandes passions ». Christian Millau « Un visage souriant est la moitié d’un repas ». Proverbe letton « Ma cuisine est un endroit mystique, une sorte de temple pour moi. C’est le lieu où toutes les surfaces ont leur signification, où tous les sons et odeurs parlent du passé et sont un pont vers l’avenir ». Pearl Bailey Le Carillon 4 L’interview Serge Thalmann, responsable de la cuisine « On essaie de faire plaisir à tout le monde » Charismatique, dévoué et passionné par son travail Serge a gagné le respect et l’affection des responsables et des personnes accueillies du C.A.R.É. Responsable des repas depuis près de quatre ans, il imprègne de bons arômes mais aussi de bonne humeur les locaux de notre association. Parfois il fait presque des miracles et il multiplie la nourriture quand il n’y a pas assez. Il planifie un menu en quelques instants en fonction des dons reçus. Sa mission est complexe et exigeante. Mais quand le stress flambe il sait garder son sang froid. Voici la recette de ce cuisinier de fibre sociale. D’où vient ton intérêt pour les métiers de la table ? De ma famille. Quand je suis né mes parents avaient déjà un restaurant à Genève. Ma vocation m’a amené à faire l’école hôtelière à Montreux et aux Grisons. A Genève j’ai travaillé dans trois restaurants. Depuis quand viens-tu au C.A.R.É ? Depuis 2004. J’avais perdu mon travail et comme je connaissais Jean-Marie j’y suis venu. Il m’a proposé de participer aux ateliers, mais ce qui m’intéressait, c’était la cuisine. De cette époque-là il y a une anecdote qui m’est toujours restée dans la tête: lorsque je suis arrivé j’étais resté un moment à la cuisine et il a quelqu’un qui est venu me dire : « Vous n’avez rien à faire à la cuisine, il ne faut pas y entrer », et c’était María. Elle était déjà sérieuse à l’époque (rires). Quand as-tu commencé de travailler en cuisine ? La même année, en 2004. Ils m’ont mis un jour à la cuisine. Tout c’est bien passé et ils m’ont proposé progressivement de faire plus, jusque quatre jours Le Carillon Culture 5 Une exposition CARÉment intéressante ! Avant la période estivale le C.A.R.É a inauguré une exposition d’art de grande qualité. Neuf tableaux pleins d’expression et dignes d’une galerie ont embelli les murs de notre institution. Les artistes accueillis ont aimé l’expérience. Des commentaires élogieux ne se sont pas fait attendre. par semaine. En 2006 le C.A.R.É a engagé un professionnel, qui a fait deux ou trois ans et après j’ai pris sa place. Un défi dans une institution comme le C.A.R.É ? Faire plaisir à tout le monde, objectif qui n’est pas évident parfois, car on est obligé de faire un menu unique. Il y a par exemple le problème des éthiques religieuses, certaines personnes ne mangent pas de porc. Comment peux-tu prévoir le menu de chaque jour sans connaître la marchandise que tu recevras ? Le menu je peux le prévoir sans le prévoir. C’est-à-dire on reçoit beaucoup de marchandises d’une école et moi je m’adapte. Je planifie en fonction de ce que je reçois. Je complète et j’améliore ce qui doit l’être. Un moment touchant Lorsqu’on donne des cornets avec la nourriture qui reste les gens font des échanges entre eux en fonction de leurs goûts. C’est joli à voir ! Le plus difficile du travail en cuisine dans un centre comme le C.A.R.É ? Etre prêt à l’heure. Parfois je fais venir quelqu’un le matin et on essaie de tout préparer. Il y a des jours où ça va très bien, mais il y en a d’autres où on n’a même pas le temps de boire un café. Comment gères-tu le stress ? Le stress se gère un peu dans la tête. J’aime aussi faire du jardinage, ça m’aide à décompresser après les journées chargées. Les aspects que tu aimes le plus au C.A.R.É ? Les personnes âgées. Ces dames de 80 ans, 70 ans, qui se donnent à fond et qui ne sont jamais fatiguées. La récompense après chaque journée de travail Quand on rentre à la maison et qu’on est fatigué. Es-tu satisfait de ton équipe ? Oui. Je suis très content de mon équipe. Mon bras droit c’est Haku. Il y a aussi les bénévoles et on complète l’équipe avec des personnes accueillies qui se débrouillent très bien. Julie, stagiaire de notre institution, nous en a mis plein les yeux avec son dernier projet de stage: sortieatelier-exposition, une trilogie qui a émerveillé tout le monde, aussi bien les connaisseurs que les amateurs d’art. Première étape du projet: plonger les personnes accueillies dans le monde de l’art au moyen d’une sortie au musée d’Art Brut de Lausanne. L’expérience a été fructueuse selon ce que raconte Armando, un des participants. « On a pu apprécier des pièces en diverses techniques, telles que le collage. Il y avait également des sculptures faites avec des branches d’arbre, jute, pailles, sacs, carcasses marines... ». « Il était très intéressant -ajoute-il- de voir surtout la façon comment ils récupèrent et composent avec tout ce matériel ». De l’observation à la création Après ce préambule, qui a constitué une source d’inspiration pour les participants, ils ont passé à l’action. Avec fusain, crayon et acrylique en main les personnes accueillies ont laissé libre cours à l’imagination. Les différences se sont diluées dans une atmosphère propice pour la création artistique. Pendant trois jours et devant le regard attentif de stagiaires, responsables et bénévoles, des traits, des lignes, des figures ont commencé à apparaitre. Des gestes spontanés ont éclaté comme un cri de couleurs pour briser le silence du papier. Symboles mystiques, portraits, personnages fantastiques... la thématique était aussi diverse que la gamme de couleurs employées. Les idéologies, les craintes, les sentiments des participants ont trouvé leur place dans les compositions inédites. La collective Pour finir en toute beauté les œuvres ont été exposées pendant tout l’été. Comme des fenêtres ouvertes, elles invitaient à découvrir le riche univers intérieur de leur créateur. Une bonne raison pour se réjouir de ce que l’art au C.A.R.É va de l’avant ! Bravo les artistes !