Rétrospective Ernest Pignon-Ernest · Objectifs Étape 1 : Un art engagé

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Rétrospective Ernest Pignon-Ernest · Objectifs Étape 1 : Un art engagé
Parcours Exposition > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre avec les œuvres – CP – CE1 – CE2 – CM1
– CM2 – Collège – Lycée – Université – Durée 1h
Rétrospective Ernest Pignon-Ernest
• Présentation
Cette rétrospective consacrée par le MAMAC à l’artiste Ernest Pignon-Ernest, qui a su acquérir une
renommée internationale, propose de découvrir les multiples facettes d’un artiste qui a réussi la
mise en relation entre la rue, l’espace réel, les dessins et le passant. Précurseur, il s’est engagé
depuis le début de sa carrière artistique en 1966 en faveur des hommes et des femmes opprimés et
oubliés par la société et par l’Histoire. Refusant la couleur, son choix se porte sur des matériaux
vulnérables et éphémères comme la pierre noire, le fusain et le papier journal ; il installe ensuite à
même les murs afin d’interpeller le passant. Tout en faisant référence à l’histoire de l’art, la
littérature, le théâtre, le cinéma, la religion et les mythes fondateurs, il ancre ses dessins dans des
lieux et des rues chargés d’histoire pour mieux approcher certaines problématiques contemporaines.
· Objectifs
- Rencontre avec l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest : synthèse du dessin et de l’appropriation d’un lieu.
- Sensibilisation au rôle et à l’importance de l’art dit engagé.
- Apprendre à lire une œuvre d’art.
- Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art et ses matériaux.
- Familiarisation à l’histoire de l’art et la littérature
• Étapes de la visite
Étape 1 : Un art engagé
a) L’origine au Plateau d’Albion
En 1966 Ernest Pignon Ernest s’installe dans le Vaucluse et trouve un atelier dans un ancien
Bistrot. C’est ici que les prémices d’un art engagé s’imposent à lui-même face à
l’implantation de la force de frappe atomique à quelques kilomètres de son atelier. Suite à
quelques recherches documentaires sur Hiroshima, il décide de relater la menace nucléaire
en partant d’une photographie emblématique. L’évidence est née, le lieu est porteur de
message devant son immense charge suggestive.
b) L’engagement artistique en faveur des oubliés et des opprimés
- Commémoration de la Commune en 1971
En 1971 à Paris, Ernest Pignon-Ernest reçoit une proposition d’exposition sur le thème de
la Semaine Sanglante de la Commune. Il sort alors de l’espace institutionnel pour aller
afficher, à même le sol, des sérigraphies grandeurs nature représentant les 30000 fusillés
de la Semaine Sanglante. Sorte de témoignage, il révèle le combat de ses hommes pour
la liberté.
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Ernest Pignon-Ernest, La Commune (1971),
Photo contrecollée sur mur, sérigraphies en situation
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris © Adagp, Paris
Ernest Pignon Ernest, Yoyos (2012),
Photographie, sérigraphie en situation
Techniques mixtes sur papier, 173*133 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris, © Adagp, Paris
-
Contre le jumelage de Nice et du Cap, 1974
En 1974, il s’insurge contre la décision prise par le maire de la ville de Nice de jumeler cette
dernière avec Le Cap, ville d’Afrique du Sud, où sévit alors l’Apartheid et alors que l’UNESCO
a déjà déclaré ceci crime contre l’humanité. Il trace alors à travers la ville un parcours semé
d’images sérigraphiées contestataires.
- Prison Saint-Paul, Lyon, 2012
À la fermeture de cette prison, Pignon-Ernest décide de redonner sa place à l’histoire
humaine, comme la série « Ecce Homo ». Il met également en lumière le destin des résistants
et des résistantes, tels que Jean Moulin, Raymond Aubrac qui y ont été emprisonnés, avant
de mourir sous la torture ou d’être déportés. Les « yoyos » caractérisent les différents
messages qui circulaient dans la prison, comme des lectures de souvenirs et de dialogues
interposés. Les « linceuls » entre le drapé et le suaire, impose l’image mortuaire qui plane
dans le milieu carcérale de ces années. Il dessine des figures grandeur nature qui mettent en
relation le lieu, son histoire tragique et les hommes et femmes qui y ont souffert.
Étape 2 : Un art entre tradition et modernité
Ernest Pignon-Ernest se nourrit abondamment des mythes
fondateurs mais aussi de la religion chrétienne. Il trouve
également une grande influence chez certains artistes
majeurs de l’histoire de l’art. À chaque installation, il
s’approprie le passé et le vécu spécifiques d’une ville pour
nourrir ses installations.
Ernest Pignon-Ernest, Jumelage Nice/Le Cap, 1974,
Photographie, sérigraphie en situation, 56,5*98
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris
© Adagp, Paris
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a) Naples, 1988-1995
Fasciné par cette ville à partir des années 1980, Pignon-Ernest y revient à plusieurs reprises
pour faire dialoguer à travers ses dessins le passé de la ville encore inscrit dans les rues et les
hommes qui les arpentent chaque jour. Il perçoit dans cette ville les atmosphères qui selon
lui dominent Naples: la vie et la mort. Il n’hésite pas à user du dessin académique
pour traiter de thèmes comme « la peste » (dont l’écho résonne à l’époque avec
l’apparition du Sida) ou la femme, dont les apparitions sont disséminées dans la
ville comme des parcours au cœur d’un lieu. Il se réfère constamment aux grands
maitres de la peinture italienne et notamment au Caravage, mort à Naples, et à
Virgile, enterré à Naples, afin de faire ressurgir la mémoire de la ville.
Ernest Pignon-Ernest, La peste Naples (1988),
170*122 cm Photographie, sérigraphie en situation (Vicoletto San Domenico Maggiore)
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris © Adagp, Paris
b) Paris- Lyon, 1997-1999
Tout en conservant une facture classique héritée de MichelAnge, Pignon-Ernest exploite une fois de plus les possibilités
offertes par les lieux urbains contemporains. Il met en
situation des personnes seules et autres anonymes exclus dans
la ville, comme ici avec les cabines téléphoniques, image de la
modernité et de la communication.
Ernest Pignon-Ernest, Derrière la vitre, 1996-1997,
Caisson lumineux, sérigraphie en situation (Lyon)
305*124*13 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris
© Adagp, Paris
c) Durban, Soweto (2002)
Pignon-Ernest symbolise ici, par le biais d’une image de Piéta
contemporaine, la souffrance humaine face à la révolte de
Soweto de 1976, du racisme et du Sida. Le portrait démultiplié
de cette femme portant le corps de son fils est inspiré d’une
photo d’un jeune garçon sans vie dans les bras d’un homme.
L’image devient l’icône de l’expérience quotidienne faite par
les africains face à la mort, la souffrance et la peine et de leur
capacité à y résister.
Ernest Pignon-Ernest, Piéta africaine (2002),
Photographie, sérigraphie en situation (Soweto)
60*80 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris © Adagp, Paris
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Étape 3 : Dans la lignée des artistes engagés
Ernest Pignon-Ernest fait régulièrement revivre la mémoire d’artistes dans des lieux qu’ils ont
arpenté. Il fait appel à l’engagement de ces personnalités qui ont suscité le
scandale par leurs écrits et leurs convictions, mais également leur rapport
au monde. Certains comme Pier Paolo Pasolini, Jean Genet ou Mahmoud
Darwich sont élevés au rang de
martyrs, d’autres au rang d’icône
populaire comme Arthur Rimbaud,
figure tutélaire d’une jeunesse
éternelle dont l’œuvre est
indissociable de sa manière de
vivre.
Ernest Pignon-Ernest, Arthur Rimbaud (1978)
Ernest Pignon-Ernest, Jean Genet (2006),
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris
Courtesy de l’artiste et de la galerie Lelong, Paris
Photographie, sérigraphie en situation, 29*19,5 cm
© Adagp, Paris
Photographie, sérigraphie en situation, 156*125 cm
© Adagp, Paris
Savoirs associés :
Afin d’offrir un panorama complet du travail d’Ernest Pignon-Ernest, l’exposition réalisée à partir
d’images-documents, est conçue de manière à amener le visiteur vers les différentes étapes de
réalisation. Partant des esquisses préparatoires à la pierre noire, matériau proche du fusain (utilisé
également par des artistes comme Michel-Ange), puis par la sérigraphie et le collage in situ, le travail
achevé est mis en mémoire par le biais de la photographie. Le dessin prend vie avec son lieu,
l’installation est alors livrée au hasard des rues, des passants et du temps.
La rétrospective proposée au MAMAC témoigne de 50 ans de travail. Parallèlement, Ernest PignonErnest réalise la série « les extases », inspirée des portraits et récits des grandes mystiques
chrétiennes. Cette installation, unique, réalisation in situ, investit l’église abbatiale de Saint Pons à
Nice et révèle l’amour de l’artiste pour la représentation du corps et de la passion humaine.
Bibliographie :
Ouvrages Généraux :
- Ernest Pignon-Ernest, Face aux murs, Galerie Lelong, Paris, 2010
- ANDRE VELTER, Ernest Pignon Ernest, Extases, Galerie Lelong, Paris, 2008 - rééd. sous le
titre Pour l’amour de l'amour. Figures de l’extase, Gallimard, 2015
- ANDRE VELTER/ERNEST PIGNON-ERNEST/KARIN ESPINOSA, Dans la lumière déchirante
de la mer. Pasolini assassiné, Actes Sud, octobre 2015
- ANDRE VELTER, Ernest Pignon-Ernest, Paris, Gallimard, 2014
Catalogues d’exposition :
- MARIE-JOSE MONDZAIN et SAMANTHA LONGH, Ernest Pignon-Ernest. De traits en
empreintes, Paris, Gallimard, 2016
Site officiel : http://pignon-ernest.com/
Parcours Exposition > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre avec les œuvres – CP – CE1 – CE2 – CM1
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Crédits photographiques : Toutes les images sont tirées du site http://pignon-ernest.com/,
tous droits réservés.

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