telecharger le compte rendu de la

Transcription

telecharger le compte rendu de la
Fédération Nationale des Collectivités Territoriales pour la Culture
Commission Education artistique et culturelle
Jeudi 4 juin 2014
Hors les murs – Paris
COMPTE-RENDU
Présents : Dany Buys, Jean-François Burgos, Guy Dumélie, Jany Rouger
Guy Dumélie. Pour nous, l’EAC est un enjeu important. C’est redevenu d’actualité puisque la ministre
en a fait une des priorités de son quinquennat, avec la volonté de la généraliser. Objectif : que l’EAC
soit présente dans la moitié des établissements scolaires en 2017.
Puis est venue la réforme des rythmes scolaires. Nous aurions alors dû entreprendre un gros travail
de réflexion, de recensement. Cela n’a pas été possible.
Ensuite est venue la réactivation du Haut Conseil à l’EAC, où je représente la FNCC, avec Martine
Vessière comme suppléante. Toutes les associations d’élus y ont deux représentants, sauf la FNCC.
Ce Haut Conseil est piloté par Emmanuel Ethis, responsable de la faculté d’Avignon, et des
représentants des deux ministères (Culture et Education nationale). Il y a aussi le président de
l’ANRAT ainsi qu’un représentant des “Villes éducatrices”.
Une première réunion a formalisé l’installation du Haut Conseil. Puis, lors de la deuxième réunion,
Corinne Poulain, en charge de l’EAC et des relations avec les collectivités au ministère de la Culture,
nous a remis un projet de Charte d’engagement pour l’EAC, pour avis. Nous n’avons ni pu travailler à
cette première version ni la consulter avant la réunion…
L’une des grandes difficultés tient à ce que les élus ont de très grandes différences d’approches de ce
qu’est l’EAC, des approches souvent instrumentalisantes. La région Ile-de-France, pour sa part
s’enorgueillit d’avoir créé des “médiateurs culturels”. Pour d’autres, c’est un moyen d’améliorer les
résultats scolaires… Personne n’a de vision globale ni de conception précise de la finalité de l’EAC.
Pour ma part j’ai dit qu’il fallait aborder cette question du sens.
Nous avions jusqu’au 28 mai pour faire valoir nos propositions quant à cette Charte.
Vincent Rouillon a rédigé une proposition pour le préambule, qui est la partie la plus importante.
Pour nous, nous sommes assez proches d’avoir construit une vision claire de la raison d’être de l’EAC.
Mais c’est loin d’être partagé. Nous allons devoir être pédagogues. Ce qui suppose une véritable vie
de cette commission EAC de la FNCC. Ce n’est pas bon pour nous de rester en dehors de ce débat.
Dans cette perspective, je souhaite une commission qui fonctionne collectivement afin que je puisse
me retirer au bénéfice d’un élu en fonction, que ses questions et réflexions soient régulièrement
abordées lors des Bureaux de la Fédération et que l’EAC soit un sujet important pour le Centre de
formation.
Jany Rouger. L’avantage de ta présence est, puisque francilien, d’être en mesure de participer aux
très nombreuses réunions…
Guy Dumélie. On trouvera bien un élu d’Ile-de-France pour cela. Un autre problème est l’inertie de
l’Education nationale. Cela ne les intéresse absolument pas. Récemment, à Josselin, dans le cadre
d’un festival de théâtre en amateur, j’ai croisé Jean-Pierre Loriol, ancien président de l’ANRAT. Un
militant aujourd’hui éprouvé. Il m’a confié qu’à l’Education nationale, il n’y a rien, rien du tout. En
revanche, cela concerne aussi le ministère de l’Agriculture. Là on entend des choses sensées.
1
Jany Rouger. Concrètement, sur la Charte – qui n’est pas mal –, la note de Vincent Rouillon a-t-elle
été envoyée ?
Nicole Dazy. Oui.
Guy Dumélie. Il faut l’envoyer directement à Corinne Poulain. C’est notre interlocutrice. Quant à la
Charte, il y a beaucoup de bonnes choses, mais pas sur le principe (sur ce point, ce qu’a fait Vincent
Rouillon est important). Et puis il y a un problème de savoir à qui elle s’adresse : si c’est aux
fonctionnaires de l’Etat c’est très bien. Mais c’est aussi destiné aux acteurs, aux milieux de
l’éducation populaire, aux collectivités…
Jany Rouger. La note que nous avons envoyée conforte notre position dans le rôle de pédagogue.
Jean-François Burgos. Un texte de ce type nous donne une forte assise.
Guy Dumélie. Oui. Mais cela ne suffit pas. Il faut faire vivre la commission.
Jany Rouger. C’est l’une des missions du Centre de formation. On pourrait aussi s’appuyer sur des
textes internationaux, comme la Feuille de route pour l’éducation artistique de l’Unesco, adopté à
Lisbonne en 2006. Ou encore la Convention de Séoul de 2010. Ces textes sont marqués par des
enjeux de pays où la situation est beaucoup plus dramatique que chez nous. Cela donne du sens, de
la force. Peut-être y a-t-il là aussi un appui pédagogique…
Jean-François Burgos. Il y a également la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels…
Jany Rouger. Oui. Mais ce type de texte provoque des réticences.
Vincent Rouillon. J’ai le sentiment, toujours d’un point de vue pédagogique sur les enjeux de l’EAC,
que nous avons à peu près mis à jour les principaux concepts – liberté, droits culturels, attention aux
personnes, reconnaissance, diversité, importance de la pratique... Peut-être pourrions travailler à les
articuler et à stabiliser une sorte de logique de fond. C’est ce que j’ai tenté dans ma proposition de
préambule pour la Charte.
Guy Dumélie. Ma crainte est que nous soyons déconnectés de ce qui bouge sur les territoires. A
Josselin j’ai rencontré le DAC de la petite ville de Séné. Il m’a dit que les textes de la FNCC lui avaient
été très utiles et qu’il faudrait qu’on se voie.
Jean-François Burgos. Je remarque qu’aujourd’hui, il n’y a plus de différence fondamentale entre les
petites villes et les grandes. Il n’y a plus de décalage.
Jany Rouger. Les petites collectivités sont obligées de faire preuve de davantage d’imagination du
fait même de leur manque de moyens…
Guy Dumélie. Il existe des expériences très intéressantes. Par exemple la coopération entre
équipements à Lyon ou le plan musique à l’école à Lille. Les choses ont beaucoup bougé.
Jany Rouger. Oui. Mais cela reste très contrasté selon les territoires. Chez moi, quand je plaide que
ma collectivité reste adhérente à la FNCC, on me répond que c’est un peu intello, parisien…
Comment se rendre indispensable ? De ce point de vue, le billet hebdomadaire est une réelle
avancée.
Guy Dumélie et Jean-François Burgos disent ne pas le recevoir.
Guy Dumélie. Il faudrait aussi des témoignages, qu’on voit comment font les gens…
Nicole Dazy. Ce serait bien aussi que vous puissiez répondre aux questions des élus.
Jany Rouger. A Conservatoires de France, il y avait un endroit pour poser des questions, souvent
d’ordre très pratique. Mais c’est vrai que c’est une association de professionnels. On pourrait
cependant susciter quelque chose de cet ordre sur le billet hebdomadaire, par exemple sur l’EAC...
Jean-François Burgos. N’oblitérons pas le fait que les élus ne lisent plus.
2
Dany Buys. Sur les médiathèques, par exemple. Les élus l’envisagent toujours comme un
équipement, jamais comme un élément d’une politique globale… Ils font de la gestion. C’est cette
perspective globale qu’il faut apporter.
Vincent Rouillon. Par ailleurs, pour les aspects techniques, les élus disposent de services
compétents… Leurs enjeux ne sont-ils pas plus politiques que techniques ?
Jany Rouger. Mais il y a une habitude d’approcher la politique culturelle par les petites choses…
Dany Buys. J’ai rencontré de nouveaux élus, pour les convaincre d’adhérer. Ils m’ont demandé ce
que cela apporte. A quoi j’ai répondu : la finalité, la pensée et la rencontre avec d’autres élus.
Nicole Dazy. Dans les formations, on voit que ce qui les intéresse c’est d’abord la rencontre et le fait
de pouvoir s’exprimer.
Dany Buys. Pour ma part, je m’aperçois que les élus sont moins préoccupés par l’artistique que par
d’autres thématique, comme les publics, etc. Il y a une véritable impasse dans la relation aux artistes.
J’ai posé la question de l’esthétique. Personne n’y avait réfléchi.
Jean-François Burgos. Il y a aussi une question de temps : ils sont débordés.
Guy Dumélie. Quand organise-t-on la prochaine commission ?
Vincent Rouillon. Dans la mesure où toutes les collectivités sont en charge de l’EAC sur leur
territoire, ne serait-il pas intéressant d’envisager des commissions itinérantes, tout en gardant
quelques moments “nationaux” à Paris ?
Nicole Dazy. Cela aurait un coût et demanderait plus de travail. Ce n’est pas possible.
Jany Rouger. Les rencontres en région ont le grand intérêt d’associer les gens d’un territoire.
Guy Dumélie. Cela vaudrait aussi sur d’autres sujets. Il faut prolonger les relations dans la proximité.
A Josselin, ils seraient intéressés par une rencontre chez eux, avec l’ADEC 35, à l’automne.
Jany Rouger. Mais pour que la commission vive, il faut que ce soit à Paris. Je pense qu’il faut attendre
la constitution du prochain Bureau.
Guy Dumélie. Oui. Mais il faudra bien convaincre de la nécessité de cette commission lors du CA.
Jany Rouger. En matière de commission, ce qui m’inquiète c’est que la FNCC a les yeux plus gros que
le ventre…
Jean-François Burgos. Au moment du passage au numérique, la commission cinéma a été très active.
Mais elle a été “plombée” par le CNC. Ce qui ne nous a pas empêchés d’être actifs sur cette question,
en particulier via la Lettre d’Echanges.
Jany Rouger. Ne faudrait-il pas limiter le nombre des commissions, en constituer un petit nombre,
sur de grands thèmes, et y traiter successivement les différentes problématiques ? Une commission
spectacle vivant pourrait s’occuper de l’intermittence, des arts de la rue, des festivals, des musiques
actuelles. Même chose pour le patrimoine (architecture, patrimoine, archéologie…) ou la lecture
publique (bibliothèques, librairies, livre numérique…).
Compte rendu rédigé par
Vincent Rouillon, le 6 juin 2014
3